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FINANCES PUBLIQUES
Travaux dirigés
SEANCE N° 01 : LA STRUCTURE DE LA LOI DE FINANCES
I-NOTE :
L’Etat est l’acteur principal et dominant des finances publiques :
- en raison du volume des dépenses publiques ;
- par le fait qu’il contribue au financement de tous les autres organismes publics
(Collectivités territoriales, sécurité sociale) ;
- par son rôle de garant, pour l’ensemble des administrations publiques, du respect des
engagements communautaires du Sénégal en matière budgétaire dans l’espace UEMOA.
Aujourd’hui, l’Etat n’a plus en matière budgétaire de pouvoir discrétionnaire, puisqu’il doit
désormais, tenir compte d’exigences extérieures, essentiellement celles de l’UEMOA. Malgré cette
dépendance, l’Etat est toujours aussi puissant à travers son rôle prépondérant dans la confection du
budget.
Dans ce contexte, les règles de présentation, de préparation et d’exécution du budget de l’Etat,
présentent donc un intérêt tout particulier pour la cohérence et la compréhension de l’ensemble des
finances publiques. Elle relève de la loi organique n° 2001-09 qui constitue encore le cadre
juridique applicable.
Les étudiants verront également, qu’outre le projet de loi de finances stricto sensu, le
Gouvernement dépose de très nombreux documents budgétaires annexes au Parlement pour
présenter, de façon analytique et transversale, les crédits. En plus du projet de loi (articles et
exposé des motifs), il y a des états annexés.
Certains ont un caractère obligatoire et doivent être déposés en même temps que la loi de finances.
Ces documents fournissent le détail des crédits et des emplois budgétaires par ministères ainsi que
pour les budgets annexes et les comptes spéciaux), en distinguant au niveau du chapitre et de
l’article, services votés et mesures nouvelles.
Les étudiants devront s’intéresser particulièrement au rapport économique et social, déposé en
même temps que le projet de loi de finances au Parlement. Il replace, dans son contexte
économique, social et financier, le projet. Il justifie les hypothèses macroéconomiques retenues
pour l’élaboration du budget.
Cette séance permettra aux étudiants de se familiariser avec le projet de loi de finances. Ce sera
l’occasion également de distinguer entre les trois notions essentielles suivantes : budget général, loi
de finances et comptes de l’Etat.
III- BIBLIOGRAPHIE
- DUCROS J.-C., « La structure bipartite de la loi de finances de l’année » in Mélanges P.
M. GAUDEMET, p. 125 et s.
- MORDACQ F., « La nomenclature du budget de l'Etat en 2006 » in RFFP n° 91, 2005, p. 13 et s.
- Manuels habituels de finances publiques
La présentation Formelle
Si les « tableaux relatifs à l’évaluation des recettes du budget général » n’appellent pas de
commentaire particulier, il n’en va pas de même des « orientations générales et équilibre
budgétaire pour N… », En effet, le gouvernement y insère l’analyse des changements de la
présentation budgétaire du projet de loi de finances prévue à l’article 51-2° de LOLF : en 2006 il
s’agissait notamment d’enregistrer le suivi des dépenses de pensions sur un compte d’affectation
spéciale qui a conduit à une modification importante des inscriptions budgétaires.
Titre 1er
Dispositions relatives 2. Impôts et ressources autorisés
aux ressources - autorisation de perception des impôts et produits
- mesures fiscales,
- mesures diverses
Travaux dirigés de finances publiques – Licence II SJP – 2021-
2
2022
Titre II
Dispositions relatives à
l’équilibre des
ressources et des charges
Titre II
Dispositions
permanentes B. Autres mesures
2. La première partie
Elle est essentielle car elle comporte les recettes mais surtout elle définit les conditions d’équilibre. Elle
s’intitule « conditions générales de l’équilibre financier » et comporte deux titres. Le premier a trait aux
« dispositions relatives aux ressources » avec les « impôts et ressources autorisées » et les « ressources
affectées ». Quant au second titre, il porte sur les « dispositions relatives à l’équilibre des ressources et des
charges ». On mettra en relief l’importance nouvelle de cet article d’équilibre. Il conserve son importance
juridique avec la priorité du vote des recettes sur les dépenses mais il acquiert une portée plus économique
puisqu’il reprend les éléments essentiels qui caractérisent le projet de loi de finances tant du point de vue
budgétaire que financier. Il revêt une dimension physique avec le plafond autorisé des emplois rémunérés
par l’Etat évalué en termes d’équivalents temps plein travaillé (ETPT). Concrètement cet article détermine
l’équilibre général du budget en évaluant les recettes et en fixant un plafond des dépenses autorisées pour en
déduire le solde budgétaire dans le cadre d’un tableau d’équilibre ; il comporte un tableau de financement et
un plafond pour la variation nette en fin d’année de la dette négociable de plus d’un an. Il n’y a qu’un article
qui énonce désormais les autorisations relatives aux emprunts et à la trésorerie de l’Etat prévues à l’article
26 de la LOLF. Enfin, il précise les modalités d’utilisation des éventuels surplus de recettes par rapport aux
évaluations à savoir pour 2006 : par principe réduire le déficit budgétaire et par dérogation utiliser les
surplus de recettes fiscales sur les produits pétroliers pour financer les dépenses budgétaires ou fiscales.
3. La seconde partie
Elle n’est pas consacrée exclusivement aux dépenses car elle peut comporter certaines recettes. Sa
principale raison d’être est de répartir les crédits entre les différentes missions mais elle comprend
également les dispositions qui n’affectent pas l’équilibre. Intitulée « Moyens des politiques publiques et
dispositions spéciales » elle est divisée en deux titres : « autorisations budgétaires pour N… ».
I- NOTE :
Le budget est essentiellement un acte politique. Il est en tant qu’acte d’autorité, l’expression du
pouvoir souverain du Parlement dont la mise en œuvre est minutieusement organisée par la
Constitution et par la LOLF qui s’impose également au Gouvernement.
Les prévisions budgétaires concernent essentiellement l’ensemble des ressources et des charges
budgétaires de l’Etat pour une année au travers du budget général, des budgets annexes et des
comptes spéciaux. Elles comportent alors un inventaire des recettes de l’Etat, assorties des
estimations annuelles de leur produit, nature et montant, ainsi que des charges présentées.
L’objet de cette séance est de revenir sur les différentes phases qui aboutissent à la confection du
projet de loi de finances.
II – DOCUMENT REMIS
- Décret 2019-120 du 16 janvier 2019 relatif à la préparation du budget de l’Etat.
III – BIBLIOGRAPHIE
- Décret 2019-120 du 16 janvier 2019 relatif à la préparation du budget de l’Etat.
- Ouvrages de finances publiques – éditions les plus récentes
I. NOTE
La loi de finances est un acte d’autorisation de la dépense. Le processus qui conduit à son adoption
implique le Gouvernement qui propose le budget et, une fois celui-ci voté, l’exécute, et le
Parlement, qui vote le budget après l’avoir, le cas échéant modifié, et qui contrôle ensuite son
exécution. Ce processus, qui s’étend sur l’ensemble de l’année précédant la mise en œuvre du
budget, représente un travail considérable de prévision, de négociation et d’information, réalisé
selon un calendrier précis et contraignant. Il traduit la prise en compte par le Gouvernement, dont
le budget « donne corps » au programme politique, des contraintes économiques, d’une part, ainsi
que des contraintes liées à l’équilibre des pouvoirs et aux rapports de force politiques d’autre part.
Il sera successivement examiné :
- L’élaboration du projet de loi de finances qui résulte de procédures essentiellement internes
à l’appareil gouvernemental, dès lors que l’initiative lui appartient exclusivement ;
- Sa discussion, puis son adoption par le Parlement, dans le cadre d’un dialogue organisé
avec le Gouvernement.
L’objet de la séance est de rappeler que la Constitution elle-même impose des délais au Parlement
pour le contraindre à adopter la loi de finances. Ces délais ne sont pas seulement indicatifs. Car, en
cas de non-respect, le Gouvernement retire le projet à la chambre qui n’a pas terminé en ne
remettant que les amendements qu’il souhaite. Quand ce non-respect affecte le délai global, le
Parlement peut alors être dessaisi de son pouvoir financier, car les dispositions du projet peuvent
être mises en vigueur par ordonnance.
II./ - BIBLIOGRAPHIE
EN LA FORME :
2 - CONSIDERANT que le présent recours est recevable comme ayant été introduit conformément à
l’article 63, 2° de la Constitution et à l’article premier de la loi organique n° 92.23 du 30 mai 1992 sur le
Conseil constitutionnel, dans les délais et forme prescrits par la loi ;
Qu’en effet, aux termes de l’article 63-2° de la Constitution un nombre de députés au moins égal au 1/10
des membres de l’Assemblée nationale peut saisir le Conseil dans les 6 jours qui suivent l’adoption
définitive de la loi ;
Que selon l’article premier de la loi organique, le Conseil se prononce sur « la recevabilité des propositions
de lois et amendements d’origine parlementaire conformément aux dispositions de l’article 71 alinéa 2 » ;
AU FOND
3 - CONSIDERANT qu’à l’appui de leur recours les requérants soutiennent que l’amendement mis en cause
viole la Constitution en ses articles 49, 52, 56, et 71, alinéa 2 et le règlement intérieur de l’Assemblée
nationale en ses articles 53, 71 et 72 ;
5 -CONSIDERANT que les requérants font valoir qu’en vertu de l’article 49 de la Constitution « le nombre
des membres de l’Assemblée nationale est fixé par une loi organique ; que le propre d’une loi organique,
c’est qu’elle obéit à une procédure particulière ; ...qu’en l’espèce, l’amendement dont s’agit , a transgressé
manifestement les règles particulières et spéciales prévues en matière de loi organique ; qu’il n’a fait l’objet
ni d’écrit (obligatoire) ni de communication préalable aux membres de l’Assemblée nationale » ;
6 - CONSIDERANT qu’il y a lieu de souligner que l’article 49 de la Constitution ne contient aucune règle
de procédure relative aux lois organiques qui puisse être violée par l’amendement contesté, contrairement à
ce que peuvent laisser croire les auteurs de la saisine ; qu’ils soutiennent que ledit amendement a
manifestement violé « les règles particulières et spéciales prévues en matière de loi organique » , sans pour
autant indiquer lesquelles ; que celles qu’ils mentionnent - l’exigence d’un texte écrit et l’obligation de le
communiquer aux membres de l’Assemblée nationale préalablement au débat - concernent tout amendement
et sont fixées par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 72, alinéa premier et non par
la Constitution ; que par suite leur contrôle ne relève pas de la compétence du Conseil constitutionnel ;
7. CONSIDERANT qu’en réalité, les seules « règles particulières et spéciales » relatives aux lois
organiques sont celles que définit l’article 67 de la Constitution, aux termes duquel :
« Les lois qualifiées organiques par la Constitution sont votées et modifiées à la majorité absolue des
membres composant l’Assemblée nationale.
Qu’aucune de ces règles ne peut être considérée comme ayant été transgressée par l’amendement critiqué ;
8 - CONSIDERANT que selon les requérants, « l’amendement proposé et adopté n’a aucun lien de
connexité de près ou de loin avec l’ordre du jour déterminé à l’avance » par l’article 2 du décret de
convocation n° 98.89 du 28 janvier 1998 de l’Assemblée nationale, en violation de l’article 52 de la
Constitution qui dispose en son alinéa 6 que « l’Assemblée nationale est réunie en session extraordinaire sur
un ordre du jour déterminé » ;
9 - CONSIDERANT que ce moyen ne saurait être retenu dans la mesure où l’amendement qui tend à
modifier une disposition du Code électoral se rapporte au point de l’ordre du jour intitulé par le décret de
convocation de l’Assemblée nationale : « Projet de loi organique modifiant le Code électoral » ;
10 - CONSIDERANT que les auteurs de la saisine soutiennent qu’en portant le nombre des députés de 120
à 140, l’amendement soumis à l’examen du Conseil procède à une création d’emplois en violation de
l’article 56, alinéa 4 de la Constitution en vertu duquel « .... les créations et transformations d’emploi ne
peuvent être opérées que par les lois de finances » ;
11 - CONSIDERANT que le mandat de député conféré par le suffrage universel n’est pas assimilable à un «
emploi » tel qu’il est défini par le droit de la fonction publique comme étant « un poste correspondant à
chacun des grades de la hiérarchie administrative » ; qu’en tout état de cause, la fixation du nombre de
députés relève non pas d’une loi de finances, mais d’une loi organique, conformément à l’article 49, alinéa 3
de la Constitution, aux termes duquel « une loi organique fixe le nombre des membres de l’Assemblée
nationale » ; qu’ainsi le moyen tiré de la violation de l’article 56, alinéa 4 doit être rejeté ;
12 - CONSIDERANT que selon les requérants, l’amendement contesté n’a pas obéi à la prescription de
l’article 71, alinéa 2 de la Constitution suivant laquelle « les propositions et amendements formulés par les
députés ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence, soit une diminution des
ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique, à moins que ces propositions
ou amendements ne soient assortis de propositions de recettes compensatrices » ; que « ni les
réaménagements du budget de l’Assemblée » , ni « la réduction du Bureau de l’Assemblée » aussi bien en
terme numériques que comptables ne sauraient pallier la carence notoire de présentation de recettes
compensatrices ; qu’aucune étude comptable et financière n’a précédé l’adoption de l’amendement dont
s’agit » ;
13 - CONSIDERANT que les dispositions précitées de l’article 71, alinéa 2 posent le principe de
l’interdiction pour les députés de formuler des propositions ou des amendements dont l’adoption
entrainerait soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge
publique que la possibilité laissée aux députés de faire de tels propositions ou amendements, à condition
qu’ils soient assortis de propositions de recettes compensatrices, est une dérogation à cette interdiction de
principe ; que dès lors, elle doit être interprétée restrictivement ;
15 - CONSIDERANT qu’il n’est pas contestable qu’en portant le nombre des députés de 120 à 140,
l’adoption de l’amendement dont le Conseil constitutionnel est saisi entraîne la création d’une charge
publique ; que ni le rapport de la Commission des Lois, de l’Administration générale et des Droits de
l’Homme sur le projet de loi organique n° 03/98 modifiant le Code électoral ,ni le procès-verbal analytique
de la séance du mercredi 4 février 1998, ni même le compte rendu « in extenso » des débats de l’Assemblée
nationale ne font apparaître qu’une « proposition de recettes compensatrices » telle qu’elle vient d’être
définie, a été formulée, discutée et adoptée en même temps que l’amendement contesté ;
17 - CONSIDERANT en effet, que le premier de ces documents ne fait qu’annoncer que le règlement
intérieur de l’Assemblée nationale sera modifié en vue de procéder à un « réaménagement interne du budget
de l’Assemblée » ; que le « réaménagement » auquel a procédé le second document ne saurait valoir
création de recettes nouvelles, même si le règlement intérieur est modifié en conséquence, ce qui n’est pas
encore le cas ;
18 - CONSIDERANT qu’il ressort de tout ce qui précède, qu’il a été fait de l’article 71, alinéa 2 de la
Constitution une application non conforme à sa lettre et à son esprit ; qu’il y a lieu dès lors, de prononcer
l’irrecevabilité de l’amendement modifiant l’article L0 117 du Code électoral et de déclarer par ce motif,
non conformes, à la Constitution, les dispositions législatives qui ont résulté de son adoption ;
DECIDE
ARTICLE PREMIER : L’amendement modifiant l’article LO 117 du Code électoral est irrecevable et, par
ce motif, les dispositions législatives qui résultent de son adoption sont contraires à la Constitution.
I/- NOTE :
La loi de finances constitue comme nous l’avons vu, un acte prévisionnel d’autorisation. Sa mise
en œuvre fait intervenir deux catégories d’acteurs nettement séparées par le droit de la
comptabilité publique : les ordonnateurs et les comptables. L’exécution du budget consiste
essentiellement à procéder au paiement des dépenses ainsi qu’au recouvrement des recettes. Cette
exécution comptable fait l’objet d’un encadrement juridique important.
La comptabilité publique se définit comme l’ensemble des règles et techniques applicable à
l’exécution, à la description et au contrôle des opérations financières des organismes publics.
Du point de vue juridique, la quasi-totalité des règles d’exécution résulte du décret portant
règlement général sur la comptabilité publique (RGCP) dont les principes fondamentaux sont
applicables à l’Etat, aux Collectivités locales et aux établissements publics.
L’exécution de la loi de finances repose sur un principe fort ancien et affirmé aujourd’hui par le
RGCP : celui de la séparation des ordonnateurs et des comptables. Le contenu de ce principe se
résume en une préoccupation : veiller à ce qu’un agent ne puisse pas décider d’une recette ou
d’une dépense et l’exécuter lui-même.
Il s’agit de maîtriser cette règle et d’être avisé que l’existence de ces deux catégories d’agents
permet un contrôle de l’un sur l’autre et interdit l’action de l’un sans l’autre.
Cette règle permet au fond d’éviter malversation et fraudes, mais également de séparer des tâches
qui sont non seulement de nature différentes, mais trop consistantes pour être assurées par un seul
responsable.
Cette séance sera l’occasion de cerner le champ d’application très vaste de ce principe qui est
néanmoins écarté dans certaines hypothèses.
Tous les contrôles effectués, le comptable doit enfin s’assurer du caractère libératoire de la
dépense, pour la puissance publique. Le paiement est réputé libératoire « s’il a été effectué (...) au
profit de la personne capable de donner valablement quittance, soit en qualité de créancier, soit en
qualité de mandataire, d’ayant droit ou d’ayant cause dudit créancier, conformément aux lois et
règlements en vigueur »8.
Outre les comptables publics, le contrôle concomitant de l’exécution des opérations financières des
collectivités et établissements publics soumis aux règles de la comptabilité publique, est exercé par
des corps spécialisés de l’administration.
9
F.J. FABRE G.A.J.F., p.188.
10
Idem. p.182.
11
Même en l’absence d’indemnisation, il pourrait être sanctionné par voie disciplinaire.
Travaux dirigés de finances publiques – Licence II SJP – 2021-
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2022
avec leur fonction ; mais pour des actes qui relèvent de leurs fautes personnelles, ou qualifiés de
délits ou crimes par le code pénal, ils demeurent soumis aux juridictions civiles et pénales. Il existe
donc un régime de responsabilité civile et un régime de responsabilité pénale des comptables
publics.
I. / - NOTE :
En raison de l’importance de la masse financière en jeu, il est nécessaire de mettre en place
un ensemble de mécanismes et d’instruments pour contrôler la gestion des finances publiques. Ces
contrôles peuvent revêtir des formes très diverses que l’on peut classer en fonction de plusieurs
critères, soit en contrôles internes et externes, soit en contrôle administratif, juridictionnel et
politique. Dans la pratique cependant, ces classifications se recoupent.
Les finances de l’Etat font donc l’objet d’un contrôle très étroit. Il s’agit d’un contrôle
exercé soit par les administrations, soit par les juridictions, soit enfin par le Parlement.
Le contrôle administratif comprend d’une part, les contrôles administratifs internes aux
procédures budgétaires et, d’autre part, les contrôles effectués par les corps d’inspection mais aussi
par le juge des comptes à travers son contrôle non juridictionnel.
Le contrôle juridictionnel relève pour l’essentiel de la compétence de la Cour des comptes
et de la chambre de discipline financière.
Le contrôle parlementaire peut être exercé en cours d’exécution de la loi de finances mais
aussi doit intervenir a posteriori lors du vote de la loi de règlement.
Voir infra pour le Niger.
12
Le contrôle des finances publiques se justifie par le souci d’avoir un emploi régulier des fonds
publics. Toutefois, à cette exigence de régularité, s’est ajouté un impératif d’efficacité. Le bon
emploi de l’argent public est rendu nécessaire par sa rareté et le poids de plus en plus élevé des
prélèvements obligatoires.
Ce dispositif est-il pour autant efficace ?
L’objet de cette séance est de connaître et de comprendre les dispositifs de contrôle d’une
part, et d’autre part d’apprécier l’apport de ce système institutionnel à la saine gestion des finances
publiques.
Voir les rapports publics annuels de la Cour des comptes sur www.courdescomptes.sn
Guide d’élaboration du budget programme par la direction du budget, juillet 2018