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27/01/2023 11:54 Cours : L'URSS, superpuissance dans la Guerre froide

L'URSS, superpuissance dans la Guerre


froide

Objectifs

—  Comprendre la place de l'URSS après la Seconde Guerre


mondiale.
—  Comprendre le contexte de la guerre froide.

Points clés

—  L’URSS, État totalitaire, est une des deux superpuissances


consacrées par la Seconde Guerre mondiale, qui domine
pendant la Guerre froide une grande partie du monde.
—  De Staline à Brejnev, ses dirigeants tentent de consolider le
bloc communiste et si possible de l’étendre en profitant des
moments de faiblesse de l’adversaire.
—  L’URSS apparaît cependant à bout de souffle dans les années
1980 et les réformes de Gorbatchev précipitent l’implosion du
bloc, puis de l’URSS, qui signe la fin de la Guerre froide.

1. L'URSS de Staline dans la Guerre froide

a. L'expansion du communisme après la Seconde


Guerre mondiale
L’URSS de Staline est une des deux superpuissances consacrées par
la Seconde Guerre mondiale. Après avoir vaincu l’Allemagne nazie,
l’alliance contre-nature entre URSS et États-Unis ne survit pas
longtemps. 

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Portrait de Joseph Staline, par Isaak Brodsky

Staline veut éviter à tout prix que ne se reproduise une nouvelle


invasion venue de l’Ouest : dans les années qui suivent la guerre
mondiale, il construit un glacis protecteur d’États satellites dans
toute l’Europe de l’Est, libérée par l’Armée rouge, en soutenant partout
l’arrivée des communistes au pouvoir.

L’expansion du communisme en Europe, mais aussi en Asie (la Corée


du Nord devient communiste en 1945, l’URSS soutient les
communistes chinois et indochinois), alarme les Occidentaux et
constitue la principale cause du déclenchement de la Guerre froide.
Celle-ci est lancée en 1947 par la doctrine Jdanov, qui répond à la
doctrine du containment de Truman et au plan Marshall.

Andreï Jdanov, bras droit de Staline, présente l’URSS comme le


champion du monde libre, qui défend, dans un monde bipolaire, le
communisme, la véritable démocratie et la liberté des peuples contre
l’impérialisme américain. Partout, les partis communistes sont incités
à prendre le pouvoir pour faire triompher l’idéologie communiste. Ils
sont coordonnés par Moscou, au sein du Kominform.

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États satellites : États contrôlés par la superpuissance. En


Europe de l’Est, ce sont les « démocraties populaires », qui
sont en fait des dictatures totalitaires, répliques en miniatures
de la dictature soviétique.

Containment : (« endiguement » en français) doctrine portée


par le président américain Truman. Il s’agit de construire des
« digues » pour contenir l’expansion communiste, en aidant
financièrement des alliés capitalistes, dont l’ensemble forment
le bloc occidental.

Kominform : organisation née en 1947 visant à coordonner tous


les partis communistes du monde, qui reçoivent les ordres du
PCUS (Parti communiste d’Union Soviétique).

b. Un État totalitaire


Derrière le modèle idéologique affiché, martelé par la propagande,
l’État stalinien de l’après-guerre est plus que jamais totalitaire. C’est
une démocratie de façade.

Dans les faits, Staline contrôle le Parti Unique, le PCUS, qui confond
ses structures avec celles de l’État. Il a tous les pouvoirs et entretient
un culte de la personnalité, poussé à son comble. Il est « le Petit
père des peuples », le « Sauveur de la patrie ». Il est, avec le Parti et
tout l’appareil d’État, au service de l’idéologie unique, le marxisme-
léninisme, qui doit imprégner tous les esprits.

L’État stalinien s’appuie sur la pratique permanente de la terreur, qui


vise les minorités nationales, les juifs, et tous ceux considérés comme
les ennemis du prolétariat. Ces ennemis sont traqués par la police
politique (qui deviendra en 1954 le KGB), éliminés ou envoyés dans
des camps du Goulag, dont les effectifs continuent à gonfler de 1945
à 1953. La propagande, qui tord en permanence la réalité, permet
cependant à Staline et au modèle soviétique de jouir d’une excellente
image à l’étranger, du moins au sein des partis communistes.
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Idéologie : manière de pensée, de concevoir le monde, le


passé, le présent et l’avenir.

Terreur : ingrédient clé d’un État totalitaire, qui pratique la


violence contre sa propre population. Le but est de souder la
masse contre des ennemis intérieurs désignés et de se
maintenir au pouvoir.

Prolétariat : ensemble des prolétaires, c’est-à-dire les


travailleurs qui ne possèdent rien excepté leur force de travail.
L’URSS est, du moins en théorie, la dictature du prolétariat au
service des prolétaires.

Goulag : système concentrationnaire soviétique.

Propagande : ensemble des pratiques visant à manipuler les


masses, en jouant sur les registres de l’émotion (amour, haine,
peur). Tous les médias, entièrement contrôlés par l’État,
martèlent l’idéologie et désignent les ennemis du peuple.

c. L'URSS entre dans la Guerre froide


En février 1948, les communistes arrivent au pouvoir à Prague, en
Tchécoslovaquie. Cette nouvelle pousse les Occidentaux à réagir, en
décidant de faire de l’Allemagne de l’Ouest une digue solide du
containment.

Furieux de voir les Occidentaux fusionner leurs zones d’occupation en


Allemagne, Staline décide d’instaurer le blocus de Berlin-Ouest. La
crise de Berlin est la première grave crise de la Guerre froide. Or, elle
aboutit à la première défaite de Staline, contraint de céder devant la
détermination des Américains, qui organisent un gigantesque pont
aérien pour ravitailler Berlin-Ouest. Staline lève le blocus.
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Cet échec est compensé par l’entrée de la Chine de Mao dans le bloc
communiste à partir de 1949, et par l’accession la même année de
l’URSS à l’arme atomique. La course à l’armement se poursuit : les
États-Unis surenchérissent avec la bombe thermonucléaire (bombe
H) en 1951, mais l’URSS accède à cette technologie en 1953. On atteint
l’équilibre de la terreur.

Staline veut poursuivre l’expansion du communisme en Asie, mais la


guerre de Corée (1950-1953) s’achève sur un statu quo. Les
négociations n’aboutissent qu’après la mort de Staline (en mars 1953),
qui ne voulait rien céder sur la question coréenne. Il est adulé dans
tout le monde communiste et pleuré par les communistes en
Occident. Ils ne se pencheront sur ses crimes qu’à partir des années
1970.

Équilibre de la terreur : doctrine de stratégie militaire. Les


deux superpuissances ont une telle capacité de destruction
que l’intérêt de déclencher une guerre directe disparaît,
puisqu’en cas de guerre nucléaire, les deux belligérants
seraient à coup sûr anéantis.

2. De la « coexistence pacifique » à la « guerre


fraîche »

a. Nikita Khrouchtchev (1953-1964)


Staline, plus paranoïaque que jamais à la fin de sa vie, n’a pas préparé
sa succession. À sa mort s’ouvre donc une période de flottement pour
sa succession. C’est finalement le Secrétaire général du PCUS, Nikita
Khrouchtchev, qui écarte un à un ses rivaux et s’impose comme chef
incontesté à partir de 1955. Il cimente le bloc à l’aide du Pacte de
Varsovie en 1955.

À l'intérieur, il lance dès 1956 la déstalinisation, osant critiquer et


remettre en cause une partie de l’œuvre de Staline – en entrouvrant
par exemple les portes des camps du Goulag – ce qui déplaît
notamment à Mao en Chine.

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En politique extérieure, il lance la « coexistence pacifique ». Le


monde reste bipolaire, mais chaque grand doit s’occuper des affaires
internes à son propre bloc. Les Américains n’interviennent pas quand
Khrouchtchev envoie l’Armée rouge réprimer un mouvement
contestataire à Budapest (1956).

Pourtant, à long terme, l'objectif de l'URSS est toujours de permettre


la diffusion mondiale du communisme. La « coexistence pacifique »
e
n’exclut d’ailleurs pas de graves crises, comme la 2 crise de Berlin
(la RDA commence à construire son mur dans la nuit du 12 au 13 août
1961), et surtout la crise des missiles de Cuba (1962).

Le bras de fer psychologique que Khrouchtchev mène avec Kennedy


pousse le monde au bord de la guerre nucléaire, mais une fois
encore, l’URSS cède. C’est en partie pour sa gestion de la crise, jugée
trop molle, que Khrouchtchev est écarté du pouvoir par les cadres du
parti.

Pacte de Varsovie : organisation militaire construite à l’initiative


de Khrouchtchev en 1955 pour former le pendant de l’OTAN,
qui cimente le bloc occidental. Le Pacte de Varsovie regroupe
les États satellites de l’Europe de l’Est et devient un instrument
de domination supplémentaire pour l’URSS.

b. Leonid Brejnev (1964-1982)


Leonid Brejnev, secrétaire général du comité central du PCUS,
entend revenir à une ligne dure, mais l’heure est à la Détente après la
crise de Cuba. Les deux grands affichent une volonté d’apaiser leurs
relations, mais la lutte continue et devient plus complexe. Les fissures
au sein du bloc communiste se multiplient. La Chine a rompu l’alliance
avec l’URSS, car elle ambitionne de prendre la tête du monde
communiste. Les relations se dégradent tellement entre les deux
États qu’à la fin des années 1960, les deux puissances sont au bord de
la guerre.

En 1968, en Europe de l’Est, Brejnev ordonne la répression du


printemps de Prague pour tuer toute velléité de changement
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politique au sein du bloc soviétique. Malgré les accords signés pour


limiter la course à l’armement, l’URSS étoffe toujours plus son arsenal
et dispose en effectifs de la plus grande armée mondiale. Après le
fiasco américain au Vietnam, Brejnev relance une politique agressive
pour profiter de l’affaiblissement de l’adversaire. L’URSS se tourne tout
particulièrement vers l’Afrique, où elle soutient tous les mouvements
communistes.

En 1977, elle fait installer en Europe de l’Est des missiles SS-20


capables de frapper n’importe quelle grande capitale d’Europe
occidentale. En 1979, l’URSS envahit l’Afghanistan, pour s’ouvrir un
accès à l’Océan Indien. Cette politique agressive de Brejnev fait entrer
le monde dans la « Guerre fraîche » et l’URSS semble prendre le
dessus sur les États-Unis.

Printemps de Prague : mouvement de réformes porté en avril


1968 par le Tchèque Dubcek, qui veut un « socialisme à visage
humain » (fin de la censure, liberté de circulation, etc.). Le
mouvement est écrasé en août par les troupes du Pacte de
Varsovie

Guerre fraîche : phase de la Guerre froide qui dure du milieu


des années 1970 au milieu des années 1980 et marquée par le
retour des tensions après la Détente.

3. Les années 1980 : des tentatives de réforme


à la défaite finale

a. Mikhaïl Gorbatchev : une autre vision de l'URSS


Malgré les démonstrations de force sous Brejnev, les années 1980
révèlent bientôt une URSS à bout de souffle. Elle apparaît comme
une grande machine rouillée. Les successeurs de Brejnev, Andropov
puis Tchernenko, âgés, se signalent par leur immobilisme. On les
appelle les « gérontocrates ».

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La corruption règne à tous les étages, l’empire s’enfonce dans une


crise économique. Le budget est plombé par des dépenses militaires
colossales, en particulier à cause de l’enlisement en Afghanistan. La
guerre afghane est un fiasco comparable à la guerre du Vietnam pour
les États-Unis.

Au même moment, les Américains mènent avec Reagan une politique


à nouveau agressive. Ils relancent la course à l’armement, avec le
projet IDS (dit « Star Wars ») : l’URSS ne peut plus suivre la cadence.

Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985. Plus jeune que ses


prédécesseurs, il entend mener une politique audacieuse pour sauver
l’URSS de l’effondrement. Son programme tient en deux mots :
Perestroïka (« restructuration ») et Glasnost (« transparence »). Il veut
réformer le système, en y insufflant un peu de liberté, en politique
comme en économie. À l’extérieur, Gorbatchev renoue le dialogue
avec les États-Unis, désengage ses troupes d’Afghanistan (1988). Le
monde entre dans une nouvelle détente.

Projet IDS : (Initiative de Défense Stratégique), surnommé


« Star Wars ». Le projet consiste à élaborer un bouclier depuis
l’espace capable d’intercepter les armes nucléaires.

Perestroïka : (« Reconstruction » en français) politique de


réformes économiques mise en œuvre par le président
Gorbatchev en URSS à partir de 1985. La Perestroïka devait
permettre, à moyen terme, la modernisation économique du
pays et visait également à la démocratisation de la vie
politique.

Glasnot : (« Transparence » en français) politique mise en


place par Gorbatchev et visant à favoriser la liberté de la vie
politique. Elle consistait à élargir la liberté de presse et
d’expression (permettre le débat d’opinion par exemple), dans
un souci de modernisation du régime. Les victimes des purges
staliniennes sont aussi réhabilitées ainsi que les auteurs ou
artistes auparavant « interdits ».

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b. Fin de partie

Les réformes censées sauver l’URSS vont en fait en accélérer sa


chute. Le relâchement du contrôle politique entraîne le renouveau
des nationalismes en URSS, et en particulier au sein des démocraties
populaires d’Europe de l’Est.

Les populations se saisissent de l'espace de liberté qu'on leur laisse


enfin, après 40 ans de dictature, pour exprimer leur colère. Peu à peu,
elles s'émancipent. Les premières brèches apparaissent dans le
rideau de fer sans que Gorbatchev ne réagisse. Cette absence de
réaction encourage le mouvement d’émancipation.

Gorbatchev laisse le mur de Berlin s’effondrer (9 novembre 1989).


Le bloc s'écroule, et c'est bientôt au tour de l'URSS de s’effondrer. En
1990, les républiques fédérées proclament leur indépendance. En
août 1991, les membres conservateurs du Parti communiste tentent
un coup d’État à Moscou, mais une résistance populaire, encadrée par
le président de la fédération de Russie, Boris Eltsine, le fait échouer.
Eltsine devient le véritable maître du jeu. Il interdit le PCUS. En
novembre, il crée la Communauté d’États Indépendants pour sauver
les miettes de l’ancien bloc communiste. À Noël 1991, l'URSS éclate
en 15 États indépendants. C’est la fin de la Guerre Froide.

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