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Un acte anormal de gestion correspond à une 

recette non encaissée ou une dépense


qui n'est pas prise en compte par une entreprise. C'est à l'Administration fiscale de
prouver le caractère anormal d'un acte de gestion qui vient diminuer le niveau du résultat
fiscal.

Sommaire

 Acte anormal de gestion : définition


 Caractéristiques d'un acte anormal de gestion
 Acte anormal de gestion et conséquences
 Acte anormal de gestion : définition
 Un acte anormal de gestion est une qualification donnée par l'Administration
fiscale à un acte de gestion par lequel une entreprise renonce à une recette
qu'elle pourrait percevoir ; engage une dépense qu'elle n'aurait pas dû
comptabiliser.
 Une recette non prise en compte
 Si une entreprise renonce à une recette qu'elle peut enregistrer, l'Administration
fiscale peut qualifier cette non-prise en compte comme un acte anormal de
gestion.
 Exemple : la location à titre gratuit d'un local.
 Une dépense non nécessaire
 Toute dépense enregistrée dans la comptabilité d'une société doit avoir un lien
avec l'activité de la société. Si une dépense n'a pas de lien, direct ou indirect,
avec les besoins de l'exploitation, elle risque d'être qualifiée d'acte anormal de
gestion.
 Exemple : une entreprise de conseils en informatique enregistre une dépense
de matériel d'entretien de bateaux.

Caractéristiques d'un acte anormal de gestion


La diminution du résultat fiscal

Un acte anormal de gestion a pour conséquence de faire baisser artificiellement le


niveau du résultat fiscal et donc le montant de l'impôt sur les sociétés, payé par cette
entreprise.

L'intérêt d'un tiers

Un acte de gestion est considéré comme anormal quand il n'est pas dans l'intérêt de
l'entreprise mais dans l'intérêt d'une tierce personne, extérieure à l'entreprise.

Exemple : la location à titre gratuit d'un local à un membre de la famille du dirigeant


est un acte anormal de gestion.

L'absence de contrepartie

Tout acte de gestion doit avoir une contrepartie. Si une recette non encaissée ou une
dépense imputée à tord peut faire valoir d'une contrepartie, elle ne peut pas être
considérée comme un acte anormal de gestion. C'est l'absence de contrepartie qui
justifie la qualification d'anormal.

Exemple : une entreprise renonce à une recette possible en contrepartie d'une


commande future par un client, ce n'est pas un acte anormal de gestion.

Acte anormal de gestion et conséquences


La qualification d'anormal à un acte de gestion est une sanction de l'Administration
fiscale.

La charge de la preuve

C'est à l'Administration fiscale qu'incombe la charge de la preuve. C'est-à-dire que ce


sont les services fiscaux qui doivent prouver qu'il s'agit d'un acte anormal et non
pas à l'entreprise de prouver que c'est un acte normal de gestion.

L'augmentation du résultat fiscal

Une fois le caractère anormal d'un acte démontré par l'Administration :

 la dépense imputée à tord est retirée de la comptabilité, les charges sont donc
plus faibles et le résultat fiscal est revalorisé ;
 la recette non comptabilisée est réintégrée, les produits sont donc plus importants
et le résultat fiscal augmente.

Au final, c'est le montant de l'impôt sur les sociétés dans le compte de résultat qui est
augmenté.

Bon à savoir : une pénalité pour retard de paiement de l'impôt sur les sociétés peut
aussi être demandée.
La gestion de l’entreprise reste dominée par le principe
de non-immixtion de l’administration fiscale.
Ce principe signifie que l’administration n’a pas à se
substituer au dirigeant quant à ses prises de
décision dans la conduite des affaires de
l’entreprise.
L’ACTE ANORMAL DE GESTION :
CARACTERISTIQUES ET
CONSEQUENCES

L’administration fiscale a par principe l’interdiction de s’immiscer dans la gestion d’un


professionnel ou d’une société. L’acte anormal de gestion est cependant un outil placé entre ses
mains qui limite cette liberté, l’épée de DAMOCLES au-dessus de la tête des dirigeants
d’entreprise.

La pratique journalière du cabinet m’a depuis longtemps démontré que cette épée de
DAMOCLES inquiète les dirigeants de société. Ils maitrisent mal cette notion et en conséquence
n’arrivent pas à gérer les risques, qui en découlent pour leur activité.

Cet article de synthèse sur les caractéristiques de l’acte anormal de gestion et ses
conséquences, a pour vocation de les éclairer.

Les caractéristiques de l’acte anormal de gestion


L’acte anormal de gestion est en fait l’acte qui met une dépense, une perte à la charge d’une
entreprise, ou qui la prive d’une recette, sans que l’opération soit justifiée par l’intérêt de
l’exploitation.

La première hypothèse est illustrée par exemple par la déduction du résultat d’une entreprise
informatique, du cout de matériel d’entretien d’un bateau, et le seconde par la location à titre
gratuit d’un local professionnel.

Un acte anormal de gestion se caractérise par un avantage, sans contrepartie, accordé à un tiers
extérieur à l’entreprise.

L’abandon de recettes est un cas classique d’acte anormal de gestion. Il en sera tout autrement,
si en contrepartie de l’abandon de recettes, la société qui bénéficie de cet avantage, accepte par
exemple de se porter caution de la société renonçante.

Le dirigeant qui réalise un tel acte doit agir sciemment. Il doit être conscient que l’opération ne
présente aucun intérêt pour sa structure.

Les conséquences de l’acte anormal de gestion


L’acte anormal de gestion a pour conséquence de réduire la base imposable de l’exploitation.
C’est donc à un rehaussement d’impôt que s’expose l’exploitant, auteur de l’acte anormal de
gestion.

Le bénéficiaire de l’avantage accordé sera lui aussi sanctionné.

L’impact fiscal d’un acte anormal de gestion

Face à une opération qualifiée d’acte anormal de gestion, l’administration fiscale procédera à la
réintégration des recettes non perçues ou des dépenses déduites. La base imposable de
l’exploitation en sortira accrue. Des intérêts de retard seront prélevés. Des pénalités éventuelles
pour manquement délibéré ne peuvent être écartées.

Pour le bénéficiaire de l’avantage, l’impact d’un acte anormal de gestion est loin d’être
négligeable.

 Si le bénéficiaire est soumis à l’impôt sur les sociétés ou aux Bénéfices Industriels et
Commerciaux, la valeur de l’avantage accordé devra être réintégrée au résultat imposable.
 Si le bénéficiaire est une personne physique, les modalités d’imposition vont varier selon que
l’auteur de l’acte anormal de gestion est ou non soumis à l’impôt sur les sociétés.

1. Si l’auteur est imposable à l’impôt sur les sociétés, le bénéficiaire de l’avantage a profité d’une
distribution occulte de de dividendes en application de l’article 109-1 et 111 c du Code Général
des Impôts. L’avantage sera fiscalisé comme un revenu de capitaux mobiliers. Une majoration de
25 % de la base imposable sera appliquée.
2. Si l’auteur est imposable à l’impôt sur le revenu, le bénéficiaire sera imposé au titre du Bénéfice
Non commercial.

Pour écarter tout risque de taxation supplémentaire, toute opération réalisée par le dirigeant doit
être économiquement équilibrée afin d’éviter que l’administration fiscale puisse apporter la
démonstration qu’elle a été réalisée sans contrepartie.

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