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Problématique 

 Comment les institutions de micro-finance peuvent-elles optimiser la gestion de leur


trésorerie pour assurer leur liquidité et leur rentabilité en période de crise ?

Analyse des flux de trésorerie (pour mieux comprendre les entrées et les sorties de fonds, afin
d’anticiper les périodes de tension de trésorerie et prendre des mesures pour éviter les
difficultés de liquidité.

La gestion de risque : mettre en place des outils de suivi des risques pour anticiper les pertes
potentielles.

Diversification des sources de financement pour réduire leur dépendance à une seule source
de financement.

Flexibilité dans la politique de crédit : mettre en place une politique de crédit flexible pour
répondre aux besoins de leurs clients en période de crise (offrir des périodes de grâce ou des
réductions temporaires des taux d'intérêt).

Les indicateurs financiers les plus pertinents pour mesurer la rentabilité et la liquidité de
l’institution.
L'analyse des flux de trésorerie est un élément clé de la gestion financière d'une
entité de microfinance, car elle permet de mieux comprendre les entrées et les sorties
de fonds et d'anticiper les périodes de tension de trésorerie. Voici quelques étapes à
suivre pour analyser les flux de trésorerie d'une entité de microfinance:

1. Collecter les informations nécessaires: pour commencer, vous aurez besoin de


collecter les données sur les entrées et les sorties de fonds de l'entité de microfinance
au cours de la période d'analyse. Ces données peuvent être obtenues à partir des
relevés bancaires, des rapports de trésorerie internes ou des logiciels de comptabilité.
2. Classer les flux de trésorerie: une fois que vous avez collecté les données, vous devez
les classer en fonction de leur nature. Les flux de trésorerie peuvent être classés en
trois catégories principales: les flux de trésorerie d'exploitation, les flux de trésorerie
d'investissement et les flux de trésorerie de financement.
3. Analyser les flux de trésorerie d'exploitation: les flux de trésorerie d'exploitation sont
les entrées et les sorties de fonds liées aux activités courantes de l'entité de
microfinance. Il est important d'analyser ces flux de trésorerie pour évaluer la santé
financière de l'entité de microfinance et pour anticiper les périodes de tension de
trésorerie. Les ratios de flux de trésorerie d'exploitation, tels que le ratio de
couverture de la trésorerie, peuvent être utilisés pour évaluer la capacité de l'entité de
microfinance à générer suffisamment de trésorerie pour couvrir ses besoins courants.
4. Analyser les flux de trésorerie d'investissement: les flux de trésorerie d'investissement
sont les entrées et les sorties de fonds liées aux investissements de l'entité de
microfinance. Il est important d'analyser ces flux de trésorerie pour évaluer les
décisions d'investissement de l'entité de microfinance et pour anticiper les besoins
futurs en matière d'investissement.
5. Analyser les flux de trésorerie de financement: les flux de trésorerie de financement
sont les entrées et les sorties de fonds liées aux activités de financement de l'entité
de microfinance. Il est important d'analyser ces flux de trésorerie pour évaluer la
capacité de l'entité de microfinance à obtenir des fonds auprès de ses sources de
financement et pour anticiper les besoins futurs en matière de financement.
6. Évaluer la liquidité: enfin, il est important d'évaluer la liquidité de l'entité de
microfinance en utilisant les informations recueillies lors de l'analyse des flux de
trésorerie. L'analyse de la liquidité permet d'anticiper les périodes de tension de
trésorerie et de prendre des mesures pour éviter les difficultés de liquidité

 Le ratio de couverture de la trésorerie (cash coverage ratio): ce ratio mesure la

capacité de l'entité de microfinance à générer suffisamment de trésorerie à partir de


ses activités d'exploitation pour couvrir ses besoins courants en trésorerie. Le ratio de

couverture de la trésorerie est calculé en divisant le flux de trésorerie d'exploitation


par le montant des dettes courantes de l'entité de microfinance.

Ratio de couverture de la trésorerie (cash coverage ratio) = Flux de

trésorerie d'exploitation / Dettes courantes

Le flux de trésorerie d'exploitation peut être calculé en utilisant la méthode directe ou


indirecte de l'état des flux de trésorerie. Les dettes courantes comprennent les dettes
à court terme qui doivent être remboursées dans l'année en cours.

 Le ratio de conversion de la trésorerie (cash conversion ratio): ce ratio mesure


le temps nécessaire à l'entité de microfinance pour transformer ses ventes en
flux de trésorerie. Le ratio de conversion de la trésorerie est calculé en divisant
le flux de trésorerie d'exploitation par le chiffre d'affaires de l'entité de
microfinance.

Ratio de conversion de la trésorerie (cash conversion ratio) = Flux de

trésorerie d'exploitation / Chiffre d'affaires

Le chiffre d'affaires représente le total des ventes réalisées par l'entité de


microfinance au cours de l'année.
 Le ratio d'autofinancement (self-financing ratio): ce ratio mesure la capacité de
l'entité de microfinance à financer ses investissements à partir de ses flux de
trésorerie d'exploitation. Le ratio d'autofinancement est calculé en divisant le
flux de trésorerie d'exploitation par le montant des investissements réalisés par
l'entité de microfinance.

Ratio d'autofinancement (self-financing ratio) = Flux de trésorerie


d'exploitation / Investissements

Les investissements comprennent les dépenses en capital, telles que l'achat


d'équipement, la construction de nouveaux bâtiments, etc

 Le ratio de marge de trésorerie (cash margin ratio): ce ratio mesure la marge

bénéficiaire de l'entité de microfinance sur ses activités d'exploitation. Le ratio de


marge de trésorerie est calculé en divisant le flux de trésorerie d'exploitation par le

chiffre d'affaires de l'entité de microfinance.

Ratio de marge de trésorerie (cash margin ratio) = Flux de trésorerie


d'exploitation / Chiffre d'affaires

Ce ratio mesure la marge bénéficiaire de l'entité de microfinance sur ses activités


d'exploitation.
Il sera question dans cette suggestion de mieux appréhender les problèmes
de trésorerie à travers leurs origines profondes notamment l'absence de
prévision et de gestion en date de valeur et une très forte centralisation.

II.2.1Gestion prévisionnelle de la trésorerie

Ce qui différencie la gestion de trésorerie du diagnostic financier, c'est la


prise en compte systématique et obligatoire de la démarche prévisionnelle.
Le trésorier d'entreprise doit accepter l'idée de l'erreur car « la prévision
c'est l'erreur »1(*)

Au delà du souci su seul trésorier, celui qu'il occupe en permanence la


bonne gestion de toute entreprise c'est le souci de son insertion, son
maintien et son développement en environnement instable ; autrement dit,
son aptitude à anticiper et à maîtriser son avenir.

Dès lors la procédure budgétaire de l'entreprise devient le reflet de la


volonté de structurer la démarche d'anticipation de l'avenir il se traduit
toujours in Fine par l'évolution du solde de trésorerie ultime de l'entreprise.

Refuser la prévision, c'est se refuser la capacité de gérer (gérer, c'est


prévoir) et donc subir son environnement. Pour cela, l'entreprise doit utiliser
et impérativement faire le bien entre divers documents pour lesquels le
horizons sont différents. Ces documents sont :

· le plan d'investissement et de financement dont l'horizon est pluriel ;

· le plan de trésorerie ou budget de trésorerie dont l'horizon est pluri


mensuel ;

a) Plan de financement prévisionnel

Généralement la durée d'établissement d'un tel plan varie entre trois et cinq
ans.

Le plan de financement ou tableau de financement prévisionnel permet de


concrétiser dans un même document les objectifs de l'entreprise et de
préciser les moyens d'exploitation ainsi que les ressources financières qu'il
convient de mettre en oeuvre pour les atteindre.

La structure du plan de financement prévisionnel comprend quatre postes


principaux (investissement, compléments de fonds de roulement
nécessaire, autofinancement prévisionnel, financement externe) et un
certain nombre de poste que l'on peut qualifier de moindre importance en
raison de leur poids dans l'ensemble des besoins et ressources de
financement de l'entreprise (distribution de dividendes, remboursement
d'emprunts, cessions d'actifs immobilisés...).

Un rapport d'analyse doit normalement être joint au plan de financement


prévisionnel. Ce rapport a vocation à préciser les hypothèses à la base de
l'établissement du plan de financement : méthodes de calcul du BFR, de
prévisions du chiffre d'affaires... dans la mesure ou l'on constaterait un
excédent ou une insuffisance de trésorerie, il aurait lieu d'indiquer avec leur
chances de succès et leurs conséquence financières ou autres .

Le plan de financement prévisionnel est un véritable outil de validation


financière des choix stratégiques de l'entreprise. Sa connaissance est
indispensable pour le trésorier même si celui-ci focalisera son attention sur
les autres documents de plus court terme que sont le plan ou budget de
trésorerie et la fiche de suivi en valeur.

b) Plan ou budget de trésorerie

L'objet du plan d'investissement et de financement est de prévoir pour


chaque année (sur un horizon de trois à cinq ans) les moyens financiers
nécessaires au financement des investissements planifiés par l'entreprise.
Cette prévision permet en fait d'assurer l'équilibre à long terme de
l'entreprise. Il se pose ensuite le problème de l'équilibre au sein de chacune
des années : si l'entreprise pourra faire face des engagements. Le
problème devient alors l'étude de la trésorerie de l'entreprise à court terme
dans un souci de cohérence des engagements pris à long terme.

On appelle budget de trésorerie ou plan de trésorier, le document dans


lequel l'entreprise, recense les prévisions d'encaissements ou de
décaissements sur une période donnée (le plus souvent l'année) dans le
but d'évaluer la position de trésorerie à intervalles de temps réguliers (le
mois).

Une fois rassemblées, les prévisions des encaissements et des


décaissements sont portées dans un tableau appelé budget ou plan de
trésorerie. Il existe plusieurs présentations possibles de ce budget de
trésorerie. Nous avons optés ici pour une présentation des opérations
d'exploitation et hors exploitation.

Ce tableau permet de mettre en évidence les actions à mener au niveau de


la trésorerie.

A partir du solde mensuel envisagé, deux hypothèses sont à retenir :


· un solde mensuel positif le trésorier doit alors envisager l'emploi de cet
excédent dans les placements les plus rémunérateurs de façon à ne laisser
aucun capital inutilisé ;

· un solde mensuel négatif : ceci traduit la présence d'un déficit de


trésorerie. Il faut, dans ce cas, prendre les mesures nécessaires pour
couvrir ce besoin de financement. Le crédit à utiliser est fonction de la
nature du besoin à financer.

Par définition, le budget de trésorerie est établi à parti de données


prévisionnelles. Or plus l'horizon de ces prévisions est lointain, plus le
risque d'erreur est important.

c) contrôle et ajustement de la trésorerie

L'évolution de la trésorerie est sur un phénomène continu. Les écarts


constatés entre les prévisions et les réalisations ont un effet cumulatif. La
détermination de la position de trésorerie au court des premiers mois d'un
exercice par exemple, va faire sentir ses effets sur les autres mois.

Il est donc indispensable, d'une part de compter les montants prévus avec


ceux effectivement réalisés de façon à mettre en évidence les écarts pour
les analyser et de travailler sur un horizon «  glissant » en reprenant les
prévisions initiales pour les remplacer par des prévisions plus récentes
d'autre part. A titre d'exemple, pour un budget de trésorerie établi à l'année,
à la fin du mois de janvier, les résultats pour ce premier mois sont connus.
On peut donc, dans le budget prévisionnel, remplacer les prévisions par les
chiffres réels et revoir les prévisions pour les mois à venir. On rajoutera
également un mois supplémentaire à l'horizon de temps. Cette façon de
travailler amène le trésorier d'entreprise à avoir en permanence douze mois
prévisions devant lui.

Le budget permet de mettre en évidence l'évolution de la trésorerie au


cours de l'année. Or à l'intérieur du découpage mensuel adopté dans le
budget, les fluctuations des entrées et des sorties peuvent être très
importantes. Pour optimiser sa gestion, le trésorier d'entreprise doit
effectuer un suivi quotidien de ses positions de trésorerie.

d) Décision de financement à court terme

Contrairement aux crédits à moyen (Supérieur à 2 ans) et long terme


(supérieur à 7 ans), les financements ou crédits à court terme sont destinés
à couvrir les décalages existant essentiellement entre les dépenses et les
recettes d'exploitation et servent donc financer des variations
conjoncturelles du besoin en fonds de roulement. Ils se remboursent en
une seule fois par le simple jeu des rentrées de fonds consécutives aux
recettes encaissées. Il existe plusieurs modes, de financements à court
terme notamment la mobilisation des comptes clients, les crédits de
trésorerie.

e) L'Opération d'escompte

L'escompte d'effets de commerce (lettre de change, billet à ordre) est la


technique de mobilisation de créances commerciales la plus ancienne. En
Conserve aujourd'hui une place primordiale dans le financement des
besoins d'exploitation.

Le principe de fonctionnement de l'opération d'escompte d'un effet


classique est simple : sans attente l'échéance, le débiteur se libère entre
les mains de la banque. Dans cette opération, la propriété de la créance
(provision) est transférée à la banque.

f) Les crédits de trésorerie

Lorsqu'il finance des besoins spécifiques de l'entreprise, les crédits de


trésorerie sont dits « spécialisés ». Dans le cas inverse, c'est-à-dire lorsqu'il
finance des besoins généraux, ses crédits sont dits à caractère
« générales » ou non « spécialisé ». Le crédit de trésorerie est type de
crédit de trésorerie à caractère spécialisé, on classe indifféremment le
découvert et facilité de caisse.

g) Le découvert

Par découvert, la banque offre aux entreprises de laisser leurs comptes


présenter temporairement au solde débiteur. Classiquement la banque fixe
le montant (plafond) et la durée du découvert consenti. Le découvert est
normalement sollicité pour une période plus  longue. Le banquier exige
généralement la présentation d'un plan de trésorerie. Ce concours peut être
permanent si l'entreprise possède une bonne surface financière.

Le découvert est la forme la plus souple de financement à court terme, plus


qu'il est exactement adapté au solde à financer et à sa durée.

h) La facilité de caisse

Son caractère est essentiel et sa brève durée. La facilité de caisse à pour


but d'équilibré la trésorerie d'une entreprise en comblant les quelques jours
par mois qui séparent les échéances de paiement et les échéances
d'encaissement. Elle est souvent accordée pour une période de plusieurs
mois et se caractérise par des utilisations brèves et successives de son
compte bancaire. Le débiteur à donc un compte alternativement débiteur ou
créditeur.

Disposant ainsi d'une panoplie de mode de financement, le trésorier, en cas


d'excédent important peut également leur fructifier en optant pour les
placements judicieux.

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