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Dénotation et connotation
La dénotation, s'oppose au sens ou signifié connotatif, la connotation. La
dénotation désigne ce à quoi le signe fait référence, à ce que l'on peut trouver
comme première acception dans le dictionnaire. La connotation désigne tous les
éléments de sens qui peuvent s'ajouter à cette première acception. Le champ de
la connotation est difficile à définir car il recouvre tous les sens indirects,
subjectifs, symboliques, culturels, implicites et autres qui font que le sens d'un
signe se réduit rarement à ce à quoi il fait d’abord référence. Définir la
connotation est si difficile qu'on en arrive parfois à la définir comme tout ce qui
dans le sens d'un mot ne relève pas de la dénotation.
Par exemple, si on s'intéresse au mot français familier « flic », le sens dénotatif
est le même que celui de policier. Mais à ce sens s'ajoutent des connotations
péjoratives et familières. Un même mot pourra donc avoir des connotations
différentes en fonction du contexte dans lequel il est utilisé. Ainsi la couleur
blanche connote la pureté et le mariage pour un Européen, le deuil pour un
Extrême-Oriental.
Dans le domaine des histoires drôles, particulièrement affectées par les clichés
et la caricature, on retrouve bien souvent la connotation :
Les blondes et les Belges sont idiots, les Auvergnats, les Ecossais et les Juifs sont
avares, les Marseillais exagèrent, les Corses sont paresseux, etc... Toutes ces
valeurs relèvent de la connotation : elles n’appartiennent pas à la définition
dénotative du signifié.
Lorsque pour un signe donné, on constate dans l’usage et sur une période
longue, une certaine constance dans les connotations d’un mot, il est possible
que le sens dénoté finisse par entériner et intégrer un sens connoté.
Métaphore et métonymie
Revenons aux figures littéraires susceptibles de faire évoluer le sens d’un signe
donné au sein du système lexical.
-Transfert (ou glissement) de sens par métaphore :
La métaphore repose sur la suggestion d’une analogie qui permet de souligner
la ressemblance entre deux signes.
La similitude ou ressemblance entre deux concepts justifie l’emploi d’un signe
déjà existant et suffisamment suggestif qui permettra, par analogie
métaphorique (par comparaison imagée), de renvoyer à l’autre signe :
Ex. : Pata, dont le signifié renvoie à la patte de l’animal permet de désigner par
métaphore le pied d’une chaise, d’un fauteuil, etc... (les pieds du meuble sont
ainsi, par comparaison, assimilés aux jambes et aux pieds du corps humain)
Araña, renvoyant à l’araignée peut ainsi désigner le lustre dont les bras
évoquent l’image de l’animal.
El ratón : la souris informatique est comparée par métaphore à l’animal pour sa
forme arrondie terminée par un fil et son déplacement rapide.
Arteria, (« Las arterias de la ciudad »), : le lexique du corps et sa schématisation
sous la forme de ramifications rappelle celles du réseau routier d’une ville.
La langue familière ou argotique utilise en abondance les termes
métaphoriques :
Los quesos (les pieds), un calcetín (un préservatif), la nieve ou (la cocaïne), el
chocolate (le haschich), ...
Les désignations affectives (« hypocoristiques ») ont très souvent recours à la
métaphore (« tesoro », car tu m’es précieux comme un trésor...; « mon bijou »,
« ma perle », « sugar » ou « honey » -car tu es doux comme le sucre ou le miel-,
etc... ), tout comme les désignations péjoratives (« chorlito », être une tête de
linotte, toute petite, donc sans cervelle).
-Extension de sens :
A l’inverse, on considère qu’il y a extension de sens lorsque le sens d’un mot
subit un élargissement de son champ de signification.
Exemple : le mot français « boucher » vient de l’étymon (la racine étymologique)
« bouc »; le boucher est au départ celui qui vend la viande de bouc, avant de
devenir celui qui vend toutes sortes de viandes.
Le mot « armario » désigne au départ le meuble qui sert à ranger les armes;
aujourd’hui, il désigne simplement un meuble de rangement doté de portes.
Le verbe français « arriver » signifie à l’origine « parvenir à la rive » (du verbe
latin : ARRIPARE); la valeur maritime (accoster, aborder, est encore vivante au
XVème siècle, puis le sens s’étend à partir du XVIème pour signifier « arriver en
un lieu quelconque ».