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PANGÉE
1 - L’ÂGE DES HÉROS
JULIEN DUTEL
Nicolas GRUEL - paul.mavado@hotmail.fr - 202110/353582/882321
« JOUEZ DANS LE MONDE
DE RÔLE’N PLAY ! »
Rôle’n Play est un actual play,
play, une émission de parties de jeu de rôle
filmées, proposées par Black Book Entertainment.
Entertainment. Un jeu qui plonge
les joueurs dans des aventures légendaires au sein d’un univers
médiéval-fantastique.
Pangée est l’univers au sein duquel sont jouées les aventures que
vous pouvez suivre dans Rôle’n Play.
Play.
Devenez le créateur
d’un monde qui vous appartient !
BBERNPPAN01
Nicolas GRUEL - paul.mavado@hotmail.fr - 202110/353582/882321
Rôle'n play
Pangée tome 1 - l'Âge des Héros
Crédits
Directeur de publication : David Burckle
Directeur de collection : Julien Dutel
Responsable d’édition : Thomas Berjoan
L’équipe de Black Book Éditions : Thomas Berjoan, Éric Bernard, Ghislain Bonnotte,
Anthony Bruno, Julien Collas, Damien Coltice, Mathieu Disy, Jonathan Duvic, Marie
Ferreira, Jordan Garay, Romano Garnier, Laura Hoffmann, Justine Largy, Frédéric Lipari,
Coline Mergen, Céline Munoz, Ninon Oldman, Aurélie Pesseas, Gabriela Tagle
et Julija Valkuniene
Identité du produit (Product Identity) : Les éléments suivants sont identifiés comme l’Identité du Produit (Product Identity) et sont donc considérés comme du closed content
tel que défini dans la version 1.0a section 1(e) de l’Open Game License (OGL) : les noms et gammes de produits, les logos et marques d’identification y compris la présentation
commerciale ; les noms propres, les règles (exemple : folie etc), les objets magiques, les scénarios, personnages et histoires, les symboles, illustrations et dessins, les représentation
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Le contenu libre de ce livre (Open Content) comprend uniquement le matériel extrait du Document Relatif au Système (SRD).
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© Black Book Éditions, 2021. Casus Belli, Black Book Éditions, Rôle'n Play,
sont des marques déposées par Black Book Éditions. Tous droits réservés.
II – La géographie de Pangée 15
Un survol de l’Empire minéen 16
Les provinces de l’Empire 26
Les cités-États naines 35
Les marches impériales 39
Les protectorats impériaux 44
Les territoires extérieurs 52
IV - Religions et cosmologie 73
Un monde polythéiste 74
Le priméisme 75
Le justicarisme 83
Les constellations elfes 89
Les fondateurs nains 92
Les autres religions 94
Le monde au-delà des terres mortelles 96
V - Annexes techniques 99
Conseils aux joueurs : jouer les classes et profils dans Pangée 100
Conseils au MJ : la présence de la magie 102
Modification de règles (5E) : les langues 102
Modification de règles (COF) : limitation des évolutions 106
Nouveaux archétypes et voies pour 5E et COF106
AVANT-PROPOS
V
oilà une aventure qui a commencé au mois d’avril 2018 dans les locaux de Black Book Éditions. Une
simple réunion, discussion à bâton rompus sur l’idée de lancer une série de vidéos sur les jeux de
rôles déboucha sur un constat partagé entre votre humble serviteur et David, à la tête de la maison
d’édition : les étoiles étaient alignées, c’était le moment de se lancer dans l’aventure de l’actual play.
À ce moment-là, rien n’était encore vraiment décidé : quel jeu, quelle fréquence de diffusion, quelle
durée par épisode… Les choix se sont alors rapidement imposés : un jeu construit autour des règles de la cinquième
édition du plus connu des jeux de rôle (5E), sur lequel j’avais travaillé, et l’envie de faire jouer la campagne Oblivion,
mythique et oubliée de beaucoup. Restait alors la question de l’univers de jeu.
Oblivion possédait en effet cette particularité d’avoir été écrite pour s’intégrer à n’importe quel univers de jeu. Mais
il était nécessaire d’en présenter un, à la fois à nos futurs joueurs, à l’écran, mais aussi au public de manière générale.
Ainsi naquit Pangée.
Pangée ne veut pas révolutionner ce qui se fait en matière de médiéval-fantastique. Il est même assez classique avec
ses peuples, ses races étranges et ses dieux capables de fournir des pouvoirs mystiques à leurs plus fervents croyants.
Cependant, il propose quelques particularités qui méritaient qu’un ouvrage lui soit dédié.
Pangée est séparé du reste du monde par un mur mystique infranchissable, le Mur du Bord du Monde. Ce super-
continent brisé est, de plus, sous le coup d’un phénomène planaire étrange qui l’isole des plans tels qu’ils sont connus
ailleurs, mais qui a donné naissance à d’innombrables Mondes-miroirs, comme autant de demi-plans l’entourant.
Enfin, Pangée est un monde amené à évoluer au fil des saisons de Rôle’n Play, et qui sait, peut-être même à se
transformer radicalement.
Dans ce premier tome, nommé L’Âge des Héros, vous pourrez découvrir Pangée tel qu’il existe au début de la
campagne Oblivion et de la première saison de Rôle’n Play. Vous y découvrirez ses origines (en tous cas selon les
sources Impériales), un compendium géographique, sociologique et politique de l’Empire minéen, ainsi que des
informations sur les grandes races de Pangée, leur place au sein de l’Empire et leurs variantes techniques. Enfin, vous
trouverez également des informations sur les religions de l’Empire ainsi que celles de ses voisins, ainsi que quelques
modifications techniques mineures propres à cet univers et quelques options de personnages. L’Âge des Héros est un
âge de magie et de merveilles, où la puissance magique est à son paroxysme en Pangée. Il utilise les règles de la 5E
– avec seulement quelques modifications. Les choses seront ensuite amenées à changer lors de l’Âge du Changement,
car rien ne sera plus jamais comme avant après la fin de la campagne Oblivion
Le second tome concernant Pangée, nommé L’Âge du Changement, traitera quant à lui des conséquences de la
campagne Oblivion, telle qu’elle a été jouée dans le cadre de l’émission et le monde de Pangée. À son terme, plus rien
ne sera comme avant.
Ce livre est en grande partie réservé aux MJ, mais il existe un résumé du monde de Pangée
dont les joueurs peuvent prendre connaissance, soit dans le dossier de personnage version
Rôle’n Play, soit dans La Gazette de Pangée n° 0, disponible en téléchargement gratuit sur
le site de Black Book Editions.
Ce livre a aussi été écrit afin d’être utilisé en lien avec la campagne Oblivion.
Par conséquent, vous trouverez parfois certains lieux qui ne seront pas dé-
crits mais qui renverront à la campagne (comme Anthéone ou Ikhâr). Il sera
cependant utile à ceux qui apprécient de créer leurs propres campagnes. Enfin, OGL et Closed Content ?
combiné au second tome, L’Âge du Changement, l’ouvrage a été conçu pour être Toutes les données strictement
utilisé en lien avec les Gazettes, qui proposeront à vos joueurs d’influer, peut-être, techniques de cet ouvrage sont cou-
sur le monde et son avenir. vertes par les règles de l’Open Gaming
Pour conclure cette longue introduction, vous découvrirez que les textes de cet Licence. Les autres textes, dont les des-
ouvrage seront séparés en deux types. Le corps du texte présente les descriptions criptions d’ambiance dans les parties
extradiégétiques classiques de l’univers, avec leur lot de certitudes et d’incer- techniques de l’ouvrage, l’univers, les
titudes. Mais vous trouverez aussi en encadré de courts extraits des carnets de contrées, les personnages, les descrip-
voyage de Kletio Kanaspos, un érudit parcourant le monde à la recherche du tions de races et tout ce qui ne relève
savoir. Ces textes intradiégétiques ont pour but de vous immerger un peu plus pas stricto sensu de la technique de jeu
dans l’univers tout en vous donnant quelques points de vue et anecdotes variés. est considéré comme Closed Content
En attendant, Pangée vous ouvre ses portes. Soyez le bienvenu, installez-vous et ne peut être utilisé dans le cadre de
confortablement et venez en découvrir les secrets. l’OGL.
Julien Dutel
C
e qu’il y a de passionnant dans les
voyages, c’est bien de compiler et
de comparer les Histoires des lieux
que l’on traverse, et d’en découvrir
les transversalités. Ainsi ce qui suit
est une compilation, que j’espère aussi honnête et
sincère que possible, de ce que mes voyages et études
m’ont permis d’apprendre de notre Histoire et de
celle des peuples qui habitent notre Très Glorieux
Empire. Puisse la lumière du Kaïsar m’éclairer, et
éclairer votre lecture.
L’histoire du monde se perd dans les méandres de la Des elfes et de leurs mythes
L
mémoire collective des races de Pangée. Et depuis que
les elfes ont commencé à subir l’effet de la Ruine, les es mythes fondateurs elfes diver-
menant à perdre leur immortalité, plus personne ne gent grandement avec les nôtres.
semble en mesure de se souvenir de ce qui fut avant Pourtant, sur certains points, on
l’avènement de l’Empire minéen. Ne restent alors plus trouve des similitudes me laissant
que les archives parcellaires des peuples qui parcourent penser à une évolution parallèle à la
le monde et les mythes fondateurs des religions qu’ils nôtre. Le peuple elfe considère qu’il est le descen-
entretiennent. dant des étoiles. Les premiers elfes Véritables, les
Maeribraethi, peuple éternel et immortel, vécut des
millénaires sur Pangée. Les anciens la nomment
La création du monde Tarraemath, la terre mère qui enfanta l’eau, l’air,
le ciel, le soleil et la vie. Quand vint le temps de se
Chaque peuple possède ses propres croyances quant à retirer, alors que les Maeribraethi décidèrent qu’ils
l’origine du monde. Mais au sein de l’Empire minéen, la avaient vécu assez d’expériences sur Tarraemath,
conception la plus répandue est celle développée par sa ces derniers devinrent lumière et illuminèrent le
religion dominante : le priméisme. Bien des érudits ont ciel, s’y réfugiant pour se reposer à jamais. Ils de-
cependant remarqué de nombreuses concordances entre vinrent étoiles et constellations, et c’est eux que l’on
les légendes priméistes, elfes et naines, ainsi que d’autres. vénère encore aujourd’hui.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, au com-
mencement n’était pas le vide, le néant ou l’inconnu. - Un voyage extraordinaire. Essai et carnet
Au commencement était la Lumière Primordiale. de bord de Kletio Kanaspos, Erudit Voyageur,
Cette dernière résidait au cœur de l’univers, entourée Maître Aepistion à la bibliothèque de Proteos
des douces ténèbres de la Noirceur. Ainsi, Lumière et
Noirceur vécurent ensemble, en harmonie et en équi-
libre, jusqu’à enfanter Pangeos, la Terre Mère.
Quand naquit Pangeos, Noirceur et Lumière furent
déchiquetées en des milliers de particules, donnant
naissance à la sombre tapisserie nocturne : le ciel té-
nébreux et les étoiles le constellant. Quant à Pangeos,
elle fut propulsée à travers l’espace infini du ciel avant
de heurter Océan, une immense étendue d’eau au cœur
de laquelle son voyage prit fin, sombrant alors dans un
éternel sommeil.
Ainsi naquit Pangée, comme on la nomme dans la
langue moderne. Tous les êtres du monde vivent et
prospèrent sur le corps, autrefois endormi et désormais
mort, de Pangeos.
Pangée - l'Âge des Héros 9
L
a mythologie naine reflète bien les
us et coutume, ainsi que l’habitat
traditionnel de ce peuple. Ainsi,
rien n’existait avant la Terre, disent
les nains, car c’est la Terre qui les a
enfantés, la Roche qui les a élevés et la Lave qui les
a animés de leur volonté sans faille. Et alors que Comme dans Osgild ?
les volcans recrachaient leur lave, ses éclaboussures Les lecteurs assidus de Chroniques Oubliées
atteignirent le ciel pour former les étoiles, trans- Fantasy, et notamment ceux ayant lu la campagne
Fantasy,
perçant le voile de la Roche Céleste pour laisser Anathazerïïn, seront peut-être troublés de retrouver
Anathazer
entrevoir la Lumière au-delà. Et sous l’action de la ici la chute des pierres du ciel. Oui, ami lecteur,
Divine Machine, la voûte céleste se mit en marche, nous parlons bien du même évènement. Car il
donnant naissance au cycle du jour et de la nuit à existe un lien entre Osgild et Pangée mais… peut-
la surface. être est-il encore un peu trop tôt pour le révéler.
Il est cependant étrange de voir à quel point un Il peut cependant être intéressant de considérer les
peuple qui a autant influé sur la situation et la temporalités de ces deux univers. Nous considére-
stabilité politique de l’Empire s’est gardé de tenter rons que l’époque à laquelle se trouve Pangée dans
de lui imposer son propre mythe fondateur. Il est ce livre est la même que celle à laquelle la campagne
un respect pour les Hommes chez le peuple nain qui Anathazerïn prend place. Si de futurs ouvrages de-
n’est égalé nulle part ailleurs. vaient faire avancer la timeline de cette région, elle
se ferait donc indépendamment des productions
- Un voyage extraordinaire. Essai et carnet relatives à Osgild d’une part et à Alarian d’autre
de bord de Kletio Kanaspos, Erudit Voyageur, part.
Maître Aepistion à la bibliothèque de Proteos
L
’idée est souvent considérée comme…
hérétique, ou peu s’en faut… Mais les
Archives de Pierre contiennent de nom-
breuses références à Akiles Hakaton
Le début de l’Histoire tendant à infirmer un fait important :
De mémoire impériale, les humains ont été présents Akiles pourrait avoir été en réalité une femme. En
de tous temps sur le continent, même si leurs origines effet, les runes utilisées pour écrire son nom dans la
ne sont pas clairement établies. Cependant, il semble langue des trois cités peuvent se traduire à la fois au
évident aux yeux des érudits impériaux, soutenus sur ce masculin et au féminin. Certains d’entre nous pensent
point par les Gardiens du Savoir nains, que les humains que Akiles s’appelait en réalité Akilea. Il est cependant
sont d’une manière ou d’une autre les descendants lé- étrange que dans l’ancienne langue du bien nommé
gitimes de l’ancien Empire protéen, depuis longtemps peuple des pierres, le mot « Akilea » signifie aussi « ser-
disparu. viteur ».
La date exacte reste incertaine, mais tous s’accordent à Il semble cependant difficile de confirmer avec une
dire que l’Empire trouve son origine dans un événement complète certitude cette théorie, et l’on se demande
clé, survenu voilà plus de 2 000 ans : l’avènement du pre- pourquoi cette modification de l’Histoire aurait été
mier Kaïsar, Akiles Hakaton. effectuée. Après tout, les kaïsars n’ont pas tous été des
Les Sombres Guerres battaient leur plein, et Pangée se hommes. Ou alors y a-t-il une autre raison obscure ?
mourrait à force de voir les forces magiques et militaires Je n’ai malheureusement pas le temps de m’attarder
se déchaîner. Les nains, depuis des lustres, se sentaient à plus dans les archives, les Gardiens du Savoir m’ayant
l’abri sous leurs montagnes mais en vinrent à constater la que trop longtemps fait la politesse de leur accueil.
terrible réalité : ces catastrophes auraient bientôt raison Mais c’est une question qu’il me semble intéressant de
de leurs royaumes. creuser.
Alors que nul n’osait prendre les mesures qui s’impo-
saient, les trois cités-États naines décidèrent de s’allier et - Un voyage extraordinaire. Essai et carnet de
d’unifier les terres qui allaient devenir l’Empire afin de bord de Kletio Kanaspos, érudit voyageur, Maître
ramener l’ordre et la loi et de faire enfin régner la paix. Aepistion à la bibliothèque de Proteos
L’avènement de l’Empire
Guidé par les émissaires des trois cités naines, Akiles
se rendit dans un lieu oublié de tous, sauf du peuple
des pierres. Ce lieu, connu aujourd’hui sous le nom de
Kalipsis, fut l’endroit où eut lieu la première Ascension :
un rituel secret, perpétué de génération en génération,
afin d’assurer désormais la pérennité de l’Empire et de
son dirigeant.
Transfiguré d’une manière que les textes ne précisent
pas, Akiles acquit, dit-on, toute la sagesse des anciens.
Désormais à la tête d’une armée d’humains et de nains,
il se rendit au cœur de ce qui serait bientôt le centre du
pouvoir impérial : Khoros. Il fonda la cité de Protéos, en
l’honneur des ancêtres Protéens de l’humanité, et posa
alors les bases de l’Empire minéen, nommé ainsi d’après
le nom de la capitale mythique de l’Empire protéen :
Minéa.
En quelques années, l’Empire grandit, enchaînant
conquête après conquête. Ses armées implacables étaient
organisée comme aucune sur le continent. Les nains
fournissaient un équipement d’une qualité irrépro-
chable et leur approvisionnement était sans faille. Rien
ne semblait pouvoir l’arrêter… Mais c’était sans compter
sur l’union des tribus elfes. Ces dernières, recluses dans
leur forêt de Syl’Gaedrim, trouvèrent un second souffle
et s’unirent sous la bannière de la Reine Éternelle, la der-
nière de sa race à ne pas avoir succombé à la malédiction
de la Ruine.
Pendant près d’une décennie, la guerre entre l’Empire
et les elfes fit rage, jusqu’à ce que, épuisés, les deux camps
finissent par trouver un accord profitable à tous. Ainsi
vint l’Entente, qui vit l’Empire renoncer à ses vues sur la
forêt, se concentrant sur la consolidation de son propre
territoire. Le jour de l’Entente représente désormais
le premier jour de l’année dans le calendrier impérial.
Quant à l’année de l’Entente, elle représente l’an 1 de ce
dernier. Ainsi, les dates d’avant l’Entente sont-elles abré-
gées PE (« précédant l’Entente ») et celles la suivant AE
(« après l’Entente »).
Nous sommes aujourd’hui en l’an 2087 AE, sous le
règne du nouveau Kaïsar Karanos le Trente-Troisième,
dit l’Enfant Prodige. L’empereur a 8 ans et a passé voilà
peu avec succès le rituel de l’Ascension, lui assurant sa
place sur le trône.
Pangée - l'Âge des Héros 13
Akiles Hakaton,
alors qu'il entame les conquêtes
afin de réunifier l'Empire
C
ertains parlent de Pangée comme
ils parleraient d’une cité ou d’une
province. Ils envisagent un monde
aux coutumes uniformes, à la langue
universelle, à l’aune de leur propre
culture, celle de l’Empire. Pourtant, par ce carnet
de voyage, je m’apprête à vous faire découvrir un
monde de diversités, de différences et d’enrichis-
sement perpétuel de la pensée. Qu’il vous guide à
travers notre monde, et ce jusqu’à sa fin.
administrent et dont ils tirent impôts et richesse. De plus, même des agriculteurs attachés à une terre. En effet, peu
ils disposent d’un droit de préemption sur les terres des de citoyens travaillent eux-mêmes la terre, tâche jugée
citoyens de leurs domaines. Ces derniers se transmettent salissante. Rares sont les esclaves à vie, à l’exception de
par héritage, mais les Conseils provinciaux ou le Sénat, ceux qui sont nés dans la servitude. Mais même dans ce
ainsi que le Kaïsar lui-même, ont toute légitimité pour cas, un esclave peut économiser afin d’acheter sa liberté
les saisir en cas de crimes de sang et les redistribuer. auprès du conseil local. De plus, un esclave peut aussi
Quant au Kaïsar, il n’a nul besoin de ce prétexte et peut porter plainte, de plein droit, pour un crime de sang ou
accorder un domaine à un citoyen, patricien ou non, par un crime commun commis contre lui (cf. plus bas).
expropriation d’un patricien. Les étrangers sont respectés et protégés par la loi, mais
En dessous des citoyens se trouvent les esclaves. Il y n’ont aucun des droits des citoyens, patriciens ou même
a bien des manières d’endosser ce statut : naître esclave, esclaves. De plus, s’ils décident de pratiquer une acti-
être condamné à l’esclavage en vertu d’un crime, être fait vité lucrative sur le territoire impérial, ils doivent alors
prisonnier en temps de guerre ou se porter volontaire s’acquitter de la taxe sans terre, une taxe spécifique aux
afin de servir l’empire et d’acquérir le titre de citoyen. étrangers les obligeant à puiser dans leurs gains au profit
Les esclaves ne sont en général pas vendus : ce sont dans des communautés locales et de l’Empire.
les faits des serviteurs et des employés, souvent (mal)
rémunérés. Ils exécutent toutes les tâches ingrates que
les maîtres et maîtresses de maison ne veulent effectuer,
mais peuvent aussi être des artisans, des commerçants ou
Les niveaux et ID dans l’Empire envoyés en mission ou libérés… jusqu’à ce que l’Empire
ait besoin d’eux. Bien que la séparation entre l’enfant et
Il est souvent difficile de se représenter le nombre sa famille soit douloureuse, elle n’est que très rarement
de personnages (PJ et PNJ) d’un certain niveau remise en question, voire refusée, car tous savent que ce
dans un univers de jeu. Le tableau suivant propose processus est le garant de la stabilité de l’Empire et la
une répartition de la population impériale selon ce raison de la supériorité flagrante des troupes impériales.
critère. Comme vous le constaterez, les PJ et PNJ de Le reste des troupes est composé de régiments moins
hauts niveaux sont rares. En lien avec le tableau sur le prestigieux : frondeurs, archers ou combattants légers.
nombre de pratiquants des arts occultes, vous aurez Tous sont composés de soldats qui se sont engagés pour
une bonne idée de la place des personnages dans gagner leur citoyenneté, rembourser une dette ou sim-
l’univers. plement de soldats enrôlés de force après un jugement
en leur défaveur. Leur nombre dépend beaucoup de la
Niveaux et ID dans l’Empire région dans laquelle ils se trouvent.
Pourcentage Nombre
Dangerosité/ au sein de la approximatif de Instances dirigeantes
Niveau population de personnes dans L’Empire est vaste, très vaste. L’administration qui le
l’Empire l’Empire
dirige est parfaitement organisée, mais tout cela reste un
2 ou moins 70 % 595 000 000 jeu de poupées russes, avec des instances qui se relaient,
du niveau local au niveau impérial.
3à5 27 % 229 500 000 Tout en haut de la pyramide se trouve le Kaïsar, éga-
6à8 2,98 % 24 415 000
lement nommé l’empereur. Il prend les décisions impor-
tantes et décide des orientations de l’Empire. C’est aussi
9 à 12 0,01085 % 92 225 lui qui décide quand, comment et contre qui entrer en
guerre, ainsi que de la répartition des terres et des do-
13 à 16 0,009 % 76 500
maines, s’il a le désir de s’en mêler. Il décide et approuve
17 à 20 0, 00015 % 1 275 les lois, et charge ses subalternes de mettre en place les
décrets nécessaires à leur mise en œuvre.
Le Kaïsar est conseillé par le Sénat. Il s’agit de l’ins-
tance dirigeante de Khoros, politiquement la province
Structure militaire la plus importante de l’Empire. Le sénat est composé
L’armée impériale se structure autour d’un certain de patriciens siégeant comme sénateurs. Ils décident de
nombre de légions déployées sur tout le territoire et l’orientation politique de la province mais conseillent
assurant la défense des diverses provinces. aussi le Kaïsar sur celle de l’Empire tout entier. Et, selon
Les légions sont divisées en dix régiments, eux-mêmes la personnalité de ce dernier, l’influence des sénateurs
divisés en dix bataillons, à leur tour divisés en dix unités est parfois déterminante. Malheureusement, aucun n’a
de dix soldats. Chaque unité est menée par un phi-alda, encore découvert comment interférer avec le rituel de
placé sous les ordres du phi-telda, qui mène le bataillon, l’Ascension, lequel intronise chaque Kaïsar et légitime
et du phi-ischa, qui mène le régiment. L’ensemble (la son pouvoir, mais semble lui fournir des connaissances
légion) est supervisé par un général. issues de tous ses prédécesseurs le rendant difficilement
Les soldats des légions sont nommés philaxiens et sont influençable.
réputés pour leur courage, leur capacité à ne jamais fail- Chaque province et marche impériale est dirigée par
lir et leur fidélité à l’Empire. Rien d‘étonnant à cela dans un Conseil provincial. Il s’agit là d’un ensemble de
la mesure où le devoir de conscription est l’un des fon- patriciens locaux, dont le nombre varie, choisis par
dements de la société impériale. En effet, chaque famille leurs pairs afin de prendre toutes les décisions relatives
doit envoyer, dès sa naissance, son second né à la capitale à la province. Ils ont presque tout pouvoir, sauf sur les
de la province où elle réside, qu’il s’agisse d’un garçon légions stationnées dans la province, qui répondent au
ou d’une fille. Un philaxien se charge de venir le (ou Sénat lui-même. Cependant, le général d’une légion
la) chercher et de l’emmener dans la caserne au sein de provinciale siège toujours au Conseil provincial, où il y
laquelle l’enfant grandira, se formera, s’entraînera et sera représente l’Empire. Dans les marches, et en temps de
conditionné à suivre les ordres et à protéger l’Empire. Les crise, la voix du général a force de loi en ce qui concerne
plus forts et les plus doués des philaxiens deviennent des les affaires militaires.
arch-philax, c’est-à-dire des guerriers d’élite au service Viennent ensuite les cités et leurs Conseils citadins.
direct du Kaïsar. La plupart de ces derniers servent dans Ces conseils, souvent composés de patriciens et de
sa garde personnelle, à Khoros, mais certains sont aussi simples citoyens, gèrent les affaires de la cité. Leur
Pangée - l'Âge des Héros 19
particularité est que leur voix est plus importante que impayées ou le simple fait de répandre des rumeurs in-
celles des patriciens, même si la cité est située sur leur fondées. Ces crimes communs sont sanctionnés de deux
domaine. Les Conseils citadins gèrent aussi la milice, la manières : soit par une amende, soit, si le contrevenant
garde locale, et les mastérions (cf. plus bas), qu’ils répar- ne peut payer, un temps d’esclavage chez la personne lé-
tissent en fonction des besoins dans les divers domaines sée correspondant au temps nécessaire pour rembourser
alentour. la dette par son labeur.
Certains patriciens dirigent des domaines, plus ou Les enquêtes sont menées par un Mastérion. Ce
moins étendus. Il peut s’agir de terres que l’on peut militaire spécialisé dans la résolution de crimes est en
traverser en une journée autant qu’en une semaine général un officier de grade intermédiaire. Il trouve dans
(rarement plus). La taille du domaine correspond évi- cette affectation une tâche plus agréable que celle consis-
demment à l’influence et à la richesse du patricien. Ce tant à faire reluire les bottes d’un général dans l’espoir
dernier à le droit de prélever les taxes et de prendre d’être remarqué. Il a sous ses ordres des Therions : des
toutes les décisions nécessaires (dont la mise en place de gardes et miliciens spécialement habilités. Il peut enfin
décrets locaux, tant qu’ils ne contreviennent pas à la loi recourir aux services, parfois de quelques chasseurs de
impériale) afin de gérer au mieux son domaine et d’assu- primes, les Mistheos. Les Mastérions répondent à leur
rer la sécurité des gens qu’ils administrent. On nomme Conseil citadin et sont généralement affectés à une cité.
souvent ces patriciens des gouverneurs. Quand le besoin s’en fait sentir, ils peuvent être dépê-
Enfin, la plus petite échelle est le village. Ce dernier chés dans les domaines alentour. Mais certains s’en font
est généralement inféodé à un domaine et il est dirigé une spécialité et sont en permanence sur la route afin
par le kephtos, parfois appelé bourgmestre, bailli ou de pouvoir intervenir dans les lieux les plus reculés. Ces
maire… selon les provinces. Mais le kephtos n’est pas un Justiciants, comme on les appelle, ont d’ailleurs le droit
homme de pouvoir : il sert le Conseil local, un ensemble de diriger eux-mêmes le tribunal local en l’absence d’ins-
de citoyens qui administrent le village et ses environs tance préétablie, rendant ainsi justice aussi rapidement
immédiats. On considère que tout ce qui se trouve à que possible.
une demi-journée de marche ou moins d’un village fait Une fois le contrevenant arrêté, il est jugé soit par un
partie de ce dernier et relève de sa responsabilité. tribunal populaire s’il s’agit d’un crime commun, soit
par un tribunal patricien en cas de crime de sang. Les
Lois et justice jugements sont toujours publics et donnent lieu, en
La loi impériale, aussi nommée Noma Autokrata, général, à des démonstrations populaires de dégoût à
régit toutes les terres impériales, même si certains pro- l’encontre du criminel. Ces manifestations humiliantes
tectorats appliquent la leur. Elle distingue deux types de sont nommées les « marches de la honte » et ont autant
crimes : les crimes de sang et les crimes communs. de conséquences que le châtiment prononcé dans la me-
Les crimes de sang, contrairement à ce que l’on pour- sure où elles portent directement atteinte au statut social
rait croire, n’impliquent pas uniquement les meurtres et à la réputation du contrevenant. Se présenter devant
et autres mutilations. Ils en font évidemment partie, un tribunal n’est jamais anodin.
mais on y intègre aussi tout ce qui affaiblit l’ordre et la
société. Sont ainsi considérés comme un crime de sang Récréations et opportunités
U
tous les actes de corruption (qu’il s’agisse de corruption
active ou le simple fait d’accepter un pot de vin), le vol n chose m’a frappé au cours de mes voyages
de deniers publics, mais aussi toute tentative de remise hors des terres impériales. Car certaines choses
en cause de l’ordre établi (du moins toutes celles pou- qui me semblaient acquises ne l’étaient appa-
vant mener à un soulèvement ou à un renversement). remment pas partout. Ainsi, dans le Royaume
Enfin, on y inclue aussi les trahisons qui en font aussi du Fleuve, toutes les substances récréatives à
partie, ainsi que les crimes contre l’Empire en général même d’altérer les sens ou l’esprit sont totalement prohibées. Il
et la désertion. Les crimes de sang sont rarement punis en va de même pour les maisons de plaisir en Kh’Eoda. Quant
par la mort. Certains conduisent à un emprisonnement à Kassa m'bo, si les relations de couple sont considérées comme
à vie, d’autres au bannissement de la communauté (ce des amusements sans tabous, l'union par le mariage est réser-
qui peut, dans certains cas, signifier la mort). Certains vée aux hommes et aux femmes.
criminels sont aussi enrôlés de force dans l’armée. Quant Les dieux me gardent, je suis heureux que notre très bel
aux déserteurs, ils sont vendus comme esclaves sans Empire ait un esprit plus ouvert sur ces sujets.
perspective d’être un jour affranchis.
Les crimes communs sont ceux qui nuisent aux per- - Un voyage extraordinaire. Essai et carnet de bord de
sonnes sans toutefois nuire à leur intégrité. Sont consi- Kletio Kanaspos, Erudit Voyageur, Maître Aepistion à la
dérés comme tels les vols, les injures publiques, les dettes bibliothèque de Proteos
Les pyramides
du Royaume du Fleuve Des académies naines
I
l me fut impossible d’entrer dans l’Akadama de
Kar’Dhurim. Les nains ont donc une tête aussi dure
que la pierre et leur réputation n’est pas usurpée.
Cependant, quelque chose me frappa : il me fut
impossible d’apercevoir ne serait-ce que la façade de
l’Akadama. Pourtant, elle était là me disait-on. Mais il n’y avait
ni façade, ni fenêtre, ni entrée.
Rentré à Khoros, je me mis en quête d’un magicien fiable pour
lui poser toutes mes questions. Il fut si secret et taiseux que je ne
pus m’empêcher de me demander si sa fidélité n’était pas induite
par un conditionnement préalable. Mais du peu que j’ai réussi
à comprendre, les murs de l’Akadama n’accueillent pas l’aca-
démie magique. Il semblerait, mais ce n’est qu’une conclusion
personnelle et non une confirmation, que les nains emmènent
les enfants dans un autre monde. Un monde-miroir, peut-être ?
Les provinces de l’Empire Pendant longtemps, l’immense forêt qui forme désor-
mais Eiren appartint à la province de Tharse. Cependant,
Les provinces impériales sont les territoires qui quand Meridian Pied-Léger, combattant philaxien s’étant
obéissent directement à l’Empire et à sa loi. Elles sont distingué dans la XIIIe légion à laquelle il avait été affecté,
sous l’autorité directe du Kaïsar et doivent se plier à son tua en combat singulier le général d’une armée orque et
bon vouloir. Mais elles sont aussi sous sa protection et, provoqua la débandade des troupes barbares, le Kaïsar
si un conflit éclate, les provinces sont certaines d’être lui demanda comment il pouvait le récompenser. Issu du
défendues. Elles possèdent chacune leurs particularités, bois d’Eiren, Meridian Pied-Léger réclama ces terres au
mais deux millénaires après leurs conquêtes, elles ont nom de tous les halfelins. Ainsi furent-elles confisquées
cependant adopté une grande partie des coutumes de à Tharse, et Eiren devint une nouvelle province impé-
Khoros, la première province. riale de plein droit.
Depuis ce jour, les tensions sont palpables entre les
Eiren deux provinces. Mais si les Tharséens n’ont jamais oublié
ce terrible affront, et si certains de leurs patriciens les
» Climat : tempéré chaud plus hauts placés conspirent encore à faire tomber Eiren
» Capitale : Eiren’Syl afin de la réintégrer à Tharse, les Eiréni, eux, n’en ont
» Population : halfelins (60 %), gnomes (30 %), cure.
humains (5 %), nains (2 %), elfes (2 %), On surnomme cette province boisée, accolée aux
autres (1 %) monts du Milieu, « Tranquillité ». Son climat est doux
» Densité de population : 30 habitants/km2 et agréable. Elle est très majoritairement peuplée de
halfelins mais aussi de gnomes. Le reste des peuples
pangéens ne sont que peu ou pas représentés. Même les
humains ne viennent que rarement s’y installer. Ce qui
ne signifie pas, cependant, qu’ils n’y sont pas les bien- Les lieux emblématiques d’Eiren
venus. Cependant, les règles de la province impliquent
que seuls les halfelins ont le droit de siéger au Conseil Azul est, de prime abord, une petite ville de campagne.
provincial et cela rebute bien des citoyens, qu’ils soient Bâtie au milieu d’une série de petites collines, entourée
humains ou pas. de champs et de moulins, en bordure de la forêt d’Eiren,
Eiren est une province bien moins urbanisée que les elle respire la douceur et la tranquillité. C’est en général
autres. L’immense majorité de son territoire est recou- là que les marchands passent avant de s’enfoncer plus
vert d’une épaisse forêt composée de chênes, de mar- loin dans la forêt. Ils le disent tous : Azul est un havre
ronniers, de châtaigniers et de bien d’autres essences. de paix et son peuple accueillant. C’est certainement de
Dans les parties les plus denses et anciennes, on trouve là que vient la réputation du peuple halfelin, car rien
même de très vieux séquoias, seuls arbres que les bû- n’est plus important que le bien-vivre et le bien-manger.
cherons n’abattent jamais. Quelques routes et chemins Cependant, que l’on ne s’y trompe pas. Derrière cette
la parcourent, et on s’en éloigne peu. De ce fait, la forêt façade, les gens d’Azul sont bien conscients de leur posi-
reste majoritairement inexplorée. Hors des grands axes, tion géographique et des vues de leur voisine, Tharse, sur
il existe bien des communautés isolées, et ces dernières leurs terres. Et sous leurs airs débonnaires, les Azulans
ne voient que très rarement passer des étrangers. ont cultivé l’art de la diplomatie et de l’espionnage. Ainsi,
L’économie de la province repose pour l’essentiel sur on vient autant ici pour négocier quelques caravanes
l’industrie du bois. Le bois d’eiren est d’ailleurs réputé de blé, y faire une étape bienvenue dans l’une des nom-
à travers tout l’Empire pour sa qualité exceptionnelle et breuses auberges animées du coin, que pour récupérer
est très prisé de bien des patriciens ou par de riches ci- quelques informations contre service ou espèces son-
toyens. Cependant, on l’exploite en essayant de respecter nantes et trébuchantes. Comme on le dit dans les cours
au mieux les esprits qui peuplent la forêt et en ne préle- et les conseils, « les oreilles et les yeux sont partout en
vant que ce qui est nécessaire. Azul ».
Eiren’Syl est la capitale d’Eiren. Cette petite cité d’une
Qui sont les Eiréni ? centaine de milliers d’habitants ne paie pas de mine.
En effet, bâtie sur les flancs et les hauteurs d’une colline
On considère généralement les Eiréni comme de bons boisée, elle est entourée d’une épaisse forêt. La route per-
vivants débonnaires. En réalité une image d’Épinal, issue mettant de s’y rendre traverse cette dernière et les abords
d’une relative méconnaissance des habitants de la pro- de la cité ne sont pas dégagés. Cela donne une impression
vince. En effet, si on se fie aux premières impressions, les étrange car, au détour d’un arbre, apparaît à quelques
Eiréni sont un peuple avenant et accueillant, possédant dizaines de mètres la porte principale. La cité elle-même
un très fort sens de l’hospitalité. Ils se font un devoir ne peut être aperçue dans son ensemble que lorsque
d’accueillir au mieux les étrangers et de rendre leur sé- l’on se trouve dans l’immense Maison provinciale qui
jour aussi agréable que possible. accueille le conseil. On comprend alors ce qui a motivé
Cependant, les Eiréni ne sont pas aussi débonnaires ceux qui ont bâti la ville : plutôt que de défricher la forêt
et naïfs que certains le pensent. Au contraire, ils ont pour y installer la cité, ils ont adapté la cité au couvert
hautement conscience de leur place dans le monde, des forestier de la colline. Ainsi, certains arbres traversent
tensions avec Tharse, leur voisine, et savent comment les maisons et les rues serpentent entre ces derniers.
manœuvrer la politique de l’Empire afin de toujours Il se dégage une incroyable sensation de sérénité dans
rester en position de force. Ils ont notamment lié d’excel- cette cité ressemblant à un village géant. Les gens y sont
lentes relations avec les nains de Kar’Azdhur qui, malgré souvent accueillants. La vie y suit son cours, à l’abri des
leur mépris des peuples de la surface, estiment grande- troubles et de l’agitation des autres provinces. C’est enfin
ment le travail du bois des Eiréni et apprécient le rabais un lieu de passage où des marchands du monde entier
accordé à leurs marchands. viennent négocier la vente de leurs épices ou l’achat de
bois précieux.
horizons : le plus lointain, le plus intéressant. On aime, s’effondra dès la première nuit lors d’un terrible orage.
en Khoros, se retrouver dans les gradins d’une arène Depuis, plus personne ne s’aventure sur le site des neuf
pour regarder quelques pugilistes s’affronter le soir avant maisons, si ce n’est quelques intrépides chasseurs de
de se retrouver dans les maisons de plaisir où l’esprit est trésor. Car si le lieu a la réputation d’être hanté et de ne
autant stimulé que le corps. C’est la province idéale pour pas laisser repartir ceux qui y pénètrent, des rumeurs
les marchands, les gens du spectacle, les artistes en tous stipulent que ce qu’il resterait de la fortune de Kegros y
genres, les artisans et maîtres artisans... est encore enfoui.
Phyga n’est pas le nom le plus connu de tout Khoros,
Les lieux emblématiques de Khoros et pour cause : la ville se situe sur le bord du Geleio,
fleuve bien moins emprunté par les marchands que son
Carcéa, situé en bord de mer, entre le Dyta et le « jumeau », le Dyta. De manière générale, on ne passe
Kalpetio, est certainement le port le plus important de par Phyga que lorsque l’on désire être discret et voya-
tout Khoros, voire de tout l’Empire. Cette cité massive ger un peu à l’écart des routes principales. La ville s’en
s’étend sur plus de deux kilomètres à l’intérieur des est vite accommodée, et désormais tous ses habitants
terres. Toujours animée, elle accueille des marchands se sont adaptés et proposent leurs services en toute
de tous horizons. Une grande partie de ses revenus pro- discrétion, sans jamais poser de questions. Phyga est
vient des taxes portuaires qu’elle exige de chaque nouvel aussi le meilleur endroit pour trouver un employeur à la
arrivant, mais aussi des tavernes et des auberges qui ne recherche d’un mercenaire qui saura tenir sa langue ou
désemplissent que rarement. C’est aussi à Carcéa que des informations sur divers trafics ou autres activités de
la plupart des délégations diplomatiques d’outre-mer l’économie souterraine.
accostent et résident le temps que les formalités d’entrée Progodemos est au nord de Khoros ce que Carcéa est
dans l’Empire soient accomplies. Certains supposent au sud : une porte d’entrée marchande majeure dans
(à raison peut-être) que la durée nécessaire à cela est la province. Cette cité nouvelle, au regard de bien des
bien trop importante, certaines délégations séjournant autres, s’est rapidement développée, jouissant d‘une
parfois des semaines en ville. Pour les uns, il s’agit d’en situation géographique de premier plan, au bord du
tirer le plus grand profit dans la mesure où ceux qui Mégalé, le plus grand fleuve de l’Empire. Certains
les composent sont souvent riches. Mais pour d’autres, pensent même que Progodemos a connu une expansion
tout cela n’est qu’une manœuvre permettant aux espions bien trop rapide. En effet, en à peine un siècle d’existence,
de l’Empire de récolter autant d’informations qu’ils le la cité s’est étendue sur plusieurs kilomètres carrés, et la
peuvent. Sous contrôle militaire, la cité est aussi le lieu famille Stenagos qui la dirige s’est enrichie plus vite que
où sont rassemblés les esclaves condamnés « aux galères n’importe quelle autre famille patricienne. D’aucuns
et aux rames ». En effet, c’est à Carcéa que mouille la estiment que ces rumeurs ne sont tout au plus que mal-
flotte impériale. veillances colportées par quelques familles jalouses de
Les neuf maisons est un lieu né de l’ambition dé- ce succès. Mais d’autres ont déjà entendu parler de dis-
mesurée d’un homme animé d’un seul désir : rendre paritions à Progodemos. Des disparitions qui semblent
hommage aux dieux. Il est en effet de notoriété publique plus nombreuses qu’il n’y paraît et qui concerneraient
que le siège de la foi priméiste se trouve en Tharse, à toujours les plus démunis.
Zukreis. Partant de ce constat, Kergos Akaleptos, un Protéos est connue sous bien des noms, mais pour
prêtre khorite, décida qu’il était temps qu’à Khoros soit beaucoup il s’agit de la Cité aux murs de platine, dont
édifié le plus beau sanctuaire priméiste que l’empire ait on dit qu’ils brillent jusqu’à l’horizon quand le soleil s’y
jamais connu, et que celui-ci supplante à jamais Zukreis. reflète. La capitale de l’Empire est aussi la plus grande de
Il dépensa pour ce faire tout l’héritage de sa famille dans toutes ses cités, véritable mégalopole s’étirant sur des ki-
la création de ce qui est désormais connu sous le nom lomètres, entourée de faubourgs tout aussi grands, puis
des neuf maisons, à savoir neuf temples dédiés aux neuf de terres cultivées sur des milliers d’hectares. Arriver
dieux du panthéon. Certains disent que le lieu qu’il avait aux alentours de Protéos est toujours un spectacle sai-
choisi était maudit. D’autres que l’absence de temple sissant : alors que l’on traverse les champs de céréales,
dédié à Haïmfer a déchaîné la colère du dieu lésé. Dans on aperçoit au loin la masse des maisons des faubourgs
tous les cas, le chantier fut difficile, prit du retard et fut et, les surplombant sur son petit plateau rocheux, la cité
ponctué d’accidents mortels et de décès étranges. Bien elle-même aux murs d’un blanc immaculé. Son entrée
des ouvriers décidèrent d’arrêter de travailler à cette consiste en une immense avenue dont les côtés sont par-
construction mais, après quarante années passées à semées de statues à la gloire des anciens empereurs. La
épuiser sa fortune et à s’acharner, Kergos finit par ache- cité elle-même comprend le plus grand amphithéâtre de
ver son œuvre. Et une fois installé dans la demeure qu’il l’Empire, le palais royal, des temples par dizaines… La
s’était fait construire, il mourut enseveli : son propre toit vie y est chère, mais les opportunités sont nombreuses.
Wissenheim,
cité de la connaissance
Les cités-États naines Kar’Azdhur est la plus renfermée des cités naines, et
on dit de ses habitants qu’ils sont les plus xénophobes
Les cités-État naines sont des provinces à part en- que le peuple nain ait pu porter – du moins en ce qui
tière mais ont conservé une certaine indépendance. concerne les nains vivant au cœur de la montagne. En
Ainsi, dans les provinces, là où les instances locales sont réalité, les nains de Kar’Azdhur sont les plus élitistes et
souvent à majorité humaine, les cités-État sont dirigées les plus traditionnalistes des trois cités. Ils appliquent
par les nains. La place particulière des nains dans la un séparatisme strict avec les nains vivant à la surface et
société impériale leur a permis de maintenir, au fil des s’enorgueillissent de leur « pureté ».
siècles, ce privilège. Leurs cités-États cumulent donc les Le territoire de Kar’Azdhur occupe une position cen-
avantages des provinces tout en ayant l’indépendance trale dans l’Empire, au cœur des bien-nommés monts
politique des protectorats. Cependant, que l’on ne s’y du Milieu. Ceci lui permet d’être à la croisée des routes
trompe pas : l’influence des cités-États sur la politique commerciales et d’exporter ses richesses jusqu’aux
impériale est énorme, et les nains sont toujours écoutés. confins de l’Empire. Mais ce qui fait l’incroyable richesse
de la cité-État, ce sont les gisements de métaux précieux
Kar’Azdhur et de pierres précieuses et semi-précieuses présents
partout sur son territoire, certains à ciel ouvert, d’autres
» Climat : tempéré sous la montagne. Leur exploitation fait de Kar’Dhurim
» Capitale : Kar’Azdhur la cité-État la plus prospère et la plus riche du continent.
» Population : nains (90 %), humains (7 %), La cité elle-même est composée en deux parties dis-
autres (3 %) tinctes. Sous la montagne se trouve le cœur de la cité,
» Densité de population : 40 habitants/km2 dont les portes ne s’ouvrent jamais – ou presque. La cité
est auto-suffisante, les nains cultivent d’immenses cham-
pignonnières servant à produire leur nourriture comme
La province de Kar’Dhurim est connue pour être terri- Moins durs que les Azdéliens, moins ouverts que les
blement inhospitalière. Elle englobe la forêt Noire et les Bérilites, les Dhurimans sont une sorte d’entre-deux. Ils
montagnes Chauves au pied desquelles cette dernière se accueillent volontiers les étrangers quand ces derniers
situe. D’un côté les montagnes sont arides et laissent peu sont, à leurs yeux, importants, mais restent ancrés dans
de place à la vie, et de l’autre la forêt est, dit-on, vivante. leurs traditions et ont du mal à en sortir. Le veulent-ils
Ainsi déconseille-t-on aux voyageurs de s’éloigner de la réellement d’ailleurs ? C’est toute la question. Dans tous
route, certains n’hésitant pas à affirmer que ceux qui le les cas, les Dhurimans ont une conscience aiguë de leur
font ne reviennent jamais, comme s’ils avaient été en- place au sein de l’Empire et de sa politique et n’hésitent
gloutis par cette dernière. Les rares personnes en ayant pas à la faire valoir quand ils le peuvent.
réchappées physiquement indemnes parlent d’une forêt
dont les arbres mêmes se déplacent afin de vous perdre, Les lieux emblématiques de
avant de vous rendre fous et de finir par vous dévorer. Kar’Dhurim
La province est séparée en deux parties distinctes : les
montagnes et le pourtour de la forêt ont été colonisés Hol et Hoj. Les nains les appellent les Jumelles. Ces deux
par les nains qui en ont fait leur royaume et administrent tours sont depuis longtemps à l’abandon, ou presque.
désormais ces terres. Quant à la forêt, elle est le domaine Occupées voilà quelques siècles par un contingent de
des Archidruides, une organisation à la tête des Cercles nains, l’avènement de l’Empire a rendu leur utilité discu-
sacrés, ressemblant à ce qui peut le plus se rapprocher table. Désormais, l’une et l’autre accueillent un régiment
d’un clergé druidique. En effet, ces derniers forment d’une vingtaine de nains désabusés chargés d’assurer
les druides et en échange sont traités avec respect et leur entretien. Être affecté à l’une des Jumelles est une
déférence. Toutes les décennies, le Grand Concile prend punition, une mise au placard. En conséquence, certains
place à Hringlaght, au cœur de la forêt, réunissant une nains affectés là semblent si désireux de prouver leur
grande partie des druides de l’Empire et au-delà. Pendant valeur qu’ils seraient prêts à tout, ce qui les rend à la fois
cette célébration, ils se retrouvent, échangent et font un influençables et dangereux.
point sur l’état du monde et les actions à entreprendre Hringlaght est une ancienne cité antique désormais
pour en préserver la beauté sauvage. en ruine perdue au milieu d’une épaisse forêt, construite
Quant à la cité de Kar’Dhurim, elle semble être le point autour d’un site sacré dédié à Gaïa. Certains pensent
d’équilibre entre Kar’Berial et Kar’Azdhur pour ce qui est que les fondateurs de l’ancienne cité avaient décidé vo-
du rapport entre le développement de la cité intérieure lontairement de la situer sur un tel site afin de s’assurer
et de celle de surface. La cité-État exporte métaux et de sa future grandeur, mais que leur hubris (ou une
Pangée - l'Âge des Héros 39
Qui sont les Bas-terriens ? nées, de grands travaux d’assèchement ont été entrepris
au bas du promontoire, mais pour le moment sans suc-
Les Bas-terriens ne sont pas aussi raffinés que leurs cès : seules quelques zones asséchées ont permis de créer
voisins Khorites, mais ils n’en sont pas moins intelli- un port fluvial, mais la majeure partie des terres reste
gents, inventifs et opiniâtres, même s’ils entretiennent imbibée d’eau et baigne dans une bruine permanente
une relation d’amour-haine vis-à-vis des habitants de due à la chute d’eau tombant de la cité. Les faubourgs
Khoros. Les dirigeants et les élites ont, eux, commencé, ressemblent davantage à un village sur pilotis qu’à ceux
et ce depuis plusieurs générations, à imiter le mode de de Protéos.
vie de Khoros, sans pour autant en avoir la richesse. Cela Mur des terres est l’une des plus grandes cités por-
en fait la risée de leur puissante voisine qui les considère tuaires impériales. Mais loin d’être une enclave mar-
souvent comme des arriérés tentant de jouer les nou- chande, elle est entièrement tournée vers ses chantiers
veaux riches. navals. En effet, la cité a développé port et chantiers afin
de créer la plus grande armada de tout l’Empire. Et son
Les lieux emblématiques gouverneur, ancien général de la légion, semble nourrir
de Basse-terre des ambitions bien au-delà de Basse-terre.
Prosperio était une forteresse qui gardait l’un des
Akleptio, située au bord du Kalpetio, est une ville que passages entre Khoros et Basse-terre mais, depuis que
l’on ne fréquente en général pas si l’on n’a pas quelque l’Empire s’est stabilisé, elle a perdu sa fonction première.
chose à cacher. La plupart des contrebandiers cher- La légion qui y stationnait a été réaffectée ailleurs et
chant à importer illégalement des biens dans l’Empire pendant un certain temps la forteresse a périclité. C’était
ne passent pas par Carcéa, mais bien par Akleptio. Ils sans compter sur son gouverneur qui, ne cédant pas à la
accostent à l’embouchure du fleuve, dans le golfe Doré, résignation , décida de profiter de la position favorable
et le remontent avec leurs marchandises. de la forteresse, au bord du Patros et adossé aux mon-
Hautesource est plus connue sous le nom d’Alabast, tagnes de Kar’Berial, pour en faire un relais marchand.
un nom qui signifiait « le précieux bourbier » en ancien Il négocia la construction d’une voie impériale menant à
impérial. Cepandant, depuis les changements impulsés Laskunen et Kar’Berial, et fit de sa ville la dernière étape
au cœur de la marche et son désir d’acquérir le statut de sur le fleuve pour tous les marchands venant de Carcéa
province, son nom a changé et est devenu Hautesource, et d’Akleptio. Il développa aussi un réseau d’auberges et
et ce même si bien des étrangers continuent à la désigner de maisons de plaisir lui servant à recueillir et revendre
sous son nom d’origine. Perchée sur un promontoire des informations issues du monde entier. Il devint bien-
rocheux, la cité de Hautesource peine à se développer. tôt l’un des hommes les plus influents de Basse-terre.
En effet, c’est en son cœur que jaillit de la roche l’eau du
Bourbeux, le fleuve qui la relie à la mer, se précipitant
ensuite depuis le promontoire dans la plaine au cœur
d’une zone humide et marécageuse. Depuis quelques an-
Pangée - l'Âge des Héros 41
Katanga, tatoueur
de prestige issu de Kassa M'bo
Pangée - l'Âge des Héros 43
déjà rapporté avoir vu, lors des solstices, une colonne de Les protectorats impériaux
lumière issue de Trom’leach et transperçant le ciel. Nul
ne sait de quoi il s’agit et rares sont les aventuriers assez Les protectorats ont un statut particulier. Ce sont
fous pour s’y être aventuré. Quant à ceux qui l’ont été, ils des contrées ou des royaumes indépendants mais ayant
ne sont jamais revenus pour en parler. négocié la protection de l’Empire en échange d’une com-
Varlande est une bizarrerie au milieu de ces terres in- pensation financière annuelle. Certaines lois impériales
hospitalières. Ce monastère, construit voilà des siècles, peuvent s’y appliquer, mais ces territoires restent indé-
est habité par des moines ayant fait vœu de ne jamais pendants, possédant leur propre structure politique et
en sortir. Ils ne se consacrent pas à une divinité en ayant conservé une grande partie de leur souveraineté.
particulier mais ne sont ici que pour finir leur vie d’une
manière qu’ils considèrent comme honorable. Car tous L’Ancien Royaume
les moines de ce monastère, culminant en haut d’un pic
rocheux dont la seule voie d’accès comporte une forte » Climat : subtropical
probabilité de chute mortelle, sont des repentis. Anciens » Capitale : Mokaroi
assassins, bandits de grands chemins, soldats assoiffés » Gouvernement : théocratie
de sang… tous ont décidé de rejoindre Varlande de leur » Population : drakhs (98 %), autres (2 %)
plein gré et de se retirer du monde, pour le bien de leurs » Densité de population : 15 habitants/km2
concitoyens et la paix de leur esprit.
Mais c’est aussi un lieu où la chute se révèle toujours Talea est la seule île appartenant au peuple des hommes
terrible. serpents. Ces derniers ne supportent pas la présence
C’est aussi sur ces îles que l’on trouve la plus grande po- étrangère et interdisent strictement à quiconque d’ac-
pulation d’hommes serpents. Nul ne sait d’où ils viennent coster sur île, sous peine d’être mis à mort rapidement
exactement. Eux-mêmes n’ont aucune mémoire de leurs et sans autre forme de procès. C’est ici que se cachent,
origines, comme si elles avaient été effacées. dit-on, les secrets de ce peuple mystérieux.
Fort-impitoyable est une forteresse massive située en
Les lieux emblématiques de la bord de mer mais sur le continent, aux pieds des mon-
Brisure tagnes Vertes. Elle appartient à l’Empire, qui a profité
de l’absence d’un véritable gournement centralisé pour
Port-aux-bris est aussi nommé khalaf, son nom offi- imposer la présence d’une de ses légions. Cette dernière
ciel dans les archives de l’Empire. Tout le monde au sein a pour mission de parcourir la Brisure et de protéger
de la Brisure l’appelle cependant Port-aux-bris. Cette marchands et voyageurs des attaques maritimes. Les
cité portuaire est dirigée par le gouverneur Nédée de navires de la légion ne font pas dans la demi-mesure,
Cédonis, une patricienne dont la famille a été propulsée n’hésitant pas à envoyer par le fond tout navire suspect
là voilà plusieurs générations. Il semblerait d’ailleurs que et à poser des questions ensuite.
ce gouverneur, connu pour être un incapable notoire, Daemens est une petite ville surplombée par un vieux
ne soit qu’un fantoche, sinon comment expliquer que fort côtier. Si la ville est délabrée et mal entretenue, le
prospère à ce points le banditisme et que les pirates y fort, lui, est toujours dans un état impeccable, prêt à
accostent pour vendre leurs marchandises ? Comment protéger l’île en cas d’attaque. L’île est riche en plantes
comprendre autrement l’incompétence de la garde et sa étranges et en substances dangereuses, et c’est en général
corruptibilité ? La question qui se pose alors est : qui tire ici que les habitants de la Brisure se rendent quand ils
les ficelles en coulisses ? cherchent une plante ou un champignon rare, voire un
Solitude est connue dans toute la Brisure. C’est un lieu poison dont le commerce est interdit. Les habitants, eux,
ancien, une tour brisée à l’architecture étrange, s’élevant consomment une bière particulière faite de champignons
au milieu de la jungle sur une île inhabitée. Tout le monde appelée la deamensia. Hallucinogène et terriblement ad-
évite l’île comme la peste, car on dit que les animaux qui dictive, elle les rend tantôt joyeux, tantôt agressifs.
y vivent sont devenus des bêtes sauvages et sanguinaires. Délivrance est une communauté qui fut bâtie par la
Certains disent même que si l’on accoste sur l’île, on finit Reine des Mers au temps où elle était encore en vie. Elle
par partager leur nature, agressif et assoiffé de sang. perdure depuis et accueille tous ceux qui naviguent « en
Port-au-carme se nommait autrefois « port-au-calme ». marge de la loi », comme le disent souvent ses habitants.
Mais quand, deux siècles auparavant, la Reine des Mers Délivrance n’a pas de structure de gouvernance et toute
Scorchessa réunit toute une flotille afin de prendre la décision est prise par un vote à main levée des habitants.
ville et de s’emparer de son fort et de ses défenses pour Idéalisée par certains, il s’agit en réalité d’un grand
son propre bénéfice, la bataille fut terrible. Les morts se village aux bicoques mal entretenues, mais dans lequel
comptèrent par centaines et, pendant plusieurs jours, le souffle un vrai vent de liberté.
sang colora en rouge l’eau du port. C’est à ce moment Asil est la première forteresse bâtie sur l’une des îles de
que « calme » devint « carmin », puis par déformation la Brisure. Elle est abandonnée depuis des siècles et se
« carme ». La ville est un point de ravitaillement impor- délabre un peu plus chaque jour. Réputée hantée par les
tant pour bien des navires et les marchands y affluent. esprits de ses anciens occupants, elle abriterait une carte
Elle est désormais mieux défendue que jamais, prête à pouvant mener jusqu’au secret de la réunification des
subir tous les assauts. îles. Car un jour, les îles brisées n’en feront plus qu’une.
Pangée - l'Âge des Héros 47
Les Neuf une végétation luxuriante sur leur partie basse, plus rare
en altitude. Les monastères sont tous situés aussi haut
» Climat : Méditerranéen (nord) ou subtropical que possible : atteindre un monastère à pied est donc une
(sud) au pied des montagnes. épreuve en soi.
» Capitale : aucune Chaque monastère vit selon sa propre philosophie et sa
» Gouvernement : conseil régional manière de mettre à l’épreuve le corps et l’esprit. Parmi
» Population : humains (60 %), nains (15 %), eux on trouve :
halfelins et gnomes (12 %), drakhs (12 %), Sanliu. La force de la pierre. Le corps est le ciment de
autres (1 %) l’esprit. On l’y met à l’épreuve tous les jours afin d’exercer
» Densité de population : 20 habitants/km2 sa propre volonté.
Elmir. La puissance de l’esprit. L’esprit transcende la
matière. On médite et on affronte ses démons afin de se
Les Neuf ne sont pas une entité politique en tant que renforcer et de transcender sa nature.
telle. Les Neuf Monts sont avant tout une chaîne de Kailiu. La souplesse du vent. Le corps et l’esprit plient
montagnes immense, certainement la plus haute de devant l’adversité pour ne jamais se briser et devenir
tout PangéeMais ils ont la particularité de comporter, encore plus forts.
à leurs sommets, neuf monastères guerriers accueillant Fadmir. La rapidité du feu. Le corps et l’esprit ne font
tous ceux désireux de s’initier à l’élévation de l’esprit et qu’un pour frapper si vite et si fort que l’adversité se
du corps. Bien qu’ils forment certains des plus féroces consume comme une feuille de papier dévorée par le
combattants de Pangée, ils ne les envoient que rarement feu. L’énergie vitale est comme le bois qui le nourrit de
dans le monde. C’est aussi au cœur de ces monastères l’intérieur.
que se réfugient ceux en quête de rédemption et de paix. Ganliu. L’eau implacable. L’eau entoure tout et emporte
Les montagnes des Neuf sont prises entre Basse-terre tout tel un torrent. L’adversité n’est qu’un arbre que l’eau
et l’Ancien Royaume. Le climat y est chaud, et vire au sud déracine dans un accès de fureur.
vers le subtropical. Les montagnes sont recouvertes par
Le monastère d'Elmir
Pangée - l'Âge des Héros 49
mais rares sont ceux à s’enfoncer aussi profondément elfes avant de disparaître de la surface de Pangée, nul
dans le territoire. Y pénétrer reste un privilège rare, et ne sait comment. Voilà vingt ans, elle réapparut aussi
avoir une audience avec la Reine encore plus. Le fleuve soudainement qu’elle avait disparu. Depuis, personne ne
Sigeanmath prend naissance au pied de Banrior, dans l’occupe. Les forces militaires de Syl’Gaedrim ont posté
un torrent de montagne jaillissant de la pierre. plusieurs éclaireurs pour en assurer la surveillance, mais
For’al’cridhe se situe au cœur de la forêt, au croisement personne ne s’y est encore aventuré. Nul ne sait pour le
du fleuve Sigeanthar et du fleuve Sigeanmath, si bien moment ce qui se cache à l’intérieur.
que ceux qui remontent l’un ou l’autre jusqu’à Banrior Selledreach est bâtie à la frontière entre Syl’Gaedrim,
peuvent l’apercevoir en partie une fois arrivés à la jonc- Kar’Dhurim et Hautemarche. Malgré la paix et l’acces-
tion. Ce site immense est le plus ancien observatoire de sion du royaume au statut de protectorat, elle est tou-
la civilisation elfe et est situé au cœur d’une immense jours occupée par de nombreuses troupes, le royaume
clairière naturelle. Les pierres pointent vers des constel- ne faisant guère confiance à l’Empire. Certains pensent
lations, dont certaines ont disparu lors de la Chute, et en qu’en réalité, ces troupes ne sont pas là pour protéger le
son centre siège le plus vieil arbre, qui est aussi le plus royaume mais préparer un coup de force. Les nains de
grand, de toute la forêt. Désormais, le lieu est à l’aban- Kar’Dhurim ont par conséquent décidé de surveiller ce
don, uniquement entretenu par quelques fées et dryades qui se passe à Selledreach, « juste au cas où ». Ce n’est pas
qui y ont élu domicile. Mais il arrive que certains elfes s’y sans provoquer quelques tensions à la frontière, et autant
rendent en pèlerinage afin de rendre hommage à leurs d’escarmouches dont les elfes se seraient bien passé.
ancêtres. Til’feach est la plus importante cité portuaire du
Mathabahan est le plus grand manàn’tir (cf. p. 59) royaume, mais c’est surtout le port d’attache d’une grande
de tout Syl’Gaedrim. Il possède la plus grande harde de partie de la flotte elfique. Cité lourdement militarisée, on
fiannahbàns de tout le royaume et se déplacent au gré s’y rend rarement pour le plaisir. Cependant, beaucoup
des saisons dans les collines au pied des montagnes. Ils de marchands passant par la mer y accostent le temps
accueillent avec plaisir tous ceux désireux d’en savoir de charger des péniches qui remonteront ensuite le
plus sur les fiannahbàns, mais ne permettent que rare- Sigeanthar. Les taxes y sont cependant exorbitantes et les
ment à des personnes n’étant pas elfes d’en adopter un. contrôles permanents. Les elfes n’y sont ni accueillants
Cridhuin est l’exemple même de la ville elfique. Bâtie ni bienveillants. En effet, Til’feach fut la première cité
au cœur de la forêt, elle a été pensée de manière à s’adap- touchée lors du début de la guerre entre Syl’Gaedrim et
ter aux bois et à utiliser les clairières de la zone afin de l’Empire. Des espions profitèrent de la présence de mar-
déboiser le moins possible. C’est une petite ville paisible chands en nombre pour s’infiltrer et saboter les navires
et une destination appréciée dans tout Syl’Gaedrim pour de la flotte, coulant ainsi près de la moitié d’entre eux.
qui veut oublier un temps loin ses soucis quotidiens. Depuis, la confiance à disparu et tout étranger est tenu
Cependant, la ville n’est pas un simple lieu de villégia- à l’œil par tous les habitants, même ceux ne faisant pas
ture. Elle accueille plusieurs garnisons qui sont prêtes partie des forces armées.
à être envoyées aux quatre coins du royaume en cas de Cunn’nahil est le premier village à être tombé lors de
conflit. Les fauteurs de trouble y sont d’ailleurs souvent la guerre contre l’Empire. Ses ruines sont restées intactes
durement réprimandés, et reconduits à la frontière depuis. Régulièrement, les habitants du royaume vont
quand il s’agit d’étrangers. rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour le
Tearimm est l’une des plus anciennes forteresses du bien de tous. Mais parfois, certains n’en reviennent pas.
royaume. En réalité, elle fut bâtie par les tout premiers Ils disparaissent et on ne les revoit plus jamais.
C
e qu’il y a de fascinant dans notre
bel Empire, tout comme sur notre
continent, c’est l’incroyable diversité
des peuples et des races. Quoi de
plus passionnant que de se rendre
à Proteos, d’y parler mystique de l’âme avec un
Al’wali le matin (et ne les appelez jamais félys,
feilh’hyss signifiant « pariah » ou « vagabond »
dans leur langue), d’y croiser un gnome d’Eiren et
de l’écouter s’étendre sur l’artisanat de ses frères le
midi, et d’échanger sur la politique du monde avec
un nain de Kar’Dhurim le soir. Autant de points de
vue et de traditions qui nous enrichissent, et enri-
chissent l’Empire, n’en déplaise aux plus conserva-
teurs d’entre nous.
Gaelem,
astrologue novice
Pangée - l'Âge des Héros 59
L
Autrefois force vive des armées elfes, se retrouva au
a légende voudrait qu’autrefois les elfes bord de l’extinction. Alors que tout semblait perdu, ce
fussent immortels, comme l’est la der- sont les Rêveurs qui vinrent à son secours. Depuis, ceux
nière représentante de cette époque : la qui se nomment les Creaïch’Traïbh en elfique, ont juré
Reine Éternelle. Cependant, nul dans de servir et de protéger les Alsing’Traïbh. On pourrait
l’Empire ne peut aujourd’hui attester de penser que leur serment fait d’eux les serviteurs des
la véracité de ces dires, et bien des experts considèrent Rêveurs, mais il n’en est rien. En effet, toute personne
tout cela comme des divagations, au mieux. passant un peu de temps à Banrior réalise que si les elfes
Il existe une réalité documentée, cependant. En effet, d’acier semblent de prime abord occuper des postes
depuis plusieurs siècles, la longévité du peuple elfique subalternes, relevant la plupart du temps des tâches
ne cesse de décliner. Chaque nouvelle génération militaires ou d’intendance, ils sont en réalité traités
vit moins longtemps que la précédente et, certains avec respect et déférence : rien dans ce qu’ils exécutent
Aepistions nains en témoignent : s’ils pouvaient encore ne les désigne comme inférieurs, et tous les considèrent
dépasser les 200 ou 300 ans voilà quelques siècles, ils avec l’égard et le respect dus à la grande utilité de leurs
vivent désormais à peine plus longtemps qu’un être fonctions. Car tous les elfes le savent : sans eux, Banrior
humain, et moins longtemps qu’un halfelin. ne serait pas approvisionnée, et encore moins défendue.
Ce phénomène inexpliqué est connu sous le nom de Tous auraient alors certainement, et depuis longtemps,
Ruine. Et si mes recherches m’ont appris une chose, c’est fini par être absorbés comme province impériale, et non
que, pour une raison que nous ne comprenons pas, les en protectorat.
elfes semblent tenir les êtres humains responsables de
cette malédiction. Il serait nécessaire d’approfondir ce
sujet pour en comprendre toutes les implications.
Les elfes de bois agonie durant laquelle la bête se laissera mourir. Même
Les Forestiers, comme on aime à appeler les après cela, si l’animal accepte de se lier à un elfe (ou
Aihmad’Traïbh avec une bienveillance parfois toute autre), il a toujours besoin de liberté et de se mouvoir
relative, constituent une frange indispensable de la po- comme il l’entend. Voilà pourquoi on trouve des repré-
pulation elfique. Artisans de renom, ils refusent souvent sentants elfes du souffle un peu partout en Syl’Gaedrim :
de s’installer à Banrior, préférant vivre au cœur de leurs ils prennent soin des Fiannahbàn des autres tribus. Une
thuaigh, leurs villages forestiers. Ils constituent la tribu tâche qu’ils prennent au sérieux tant ils considèrent leur
la plus répandue dans tout Syl’Gaedrim, et pour cause : lien avec ces bêtes comme sacré, au point qu’ils ne se
la forêt est leur domaine. Sédentaires, ils usent de rituels permettraient jamais de lever la main sur l’animal et que
anciens afin de contraindre la croissance des arbres toute mise à mort afin d’abréger ses souffrances revêt elle
pour en faire des habitats surélevés, créant pièces et aussi un caractère sacré.
passages au cœur des troncs, et pouvant en faire croître Ainsi est-il possible d’apercevoir toute l’année en
de nouveaux en quelques mois quand le besoin s’en fait Syl’Gaedrim des manàn’tir se déplaçant au milieu de
sentir. Ils aiment vivre proches de la canopée mais ne hardes semblant libres et pourtant parfaitement disci-
dédaignent jamais une promenade au sol, au contact de plinées.
l’humus frais.
Ils ont d’ailleurs la particularité d’aller pieds nus la Les elfes des vagues
plupart du temps, au cœur de la forêt, loin des chemins. Les elfes des vagues, les Taenatha’Traïbh, vivent au
Cela leur a valu le surnom peu apprécié de Nu-pieds de cœur de petites communautés le long des côtes de
la part de certains émissaires impériaux, étonnés de voir Syl’Gaedrim. Là, ils construisent et entretiennent les
des elfes ne portant pas de bottes. Mais ils changent ra- navires de la flotte elfique et forment les marins qui na-
pidement de ton quand ils se rendent compte que ce sont vigueront à leur bord. Cependant, ces communautés ne
les Aihmad qui détiennent l’essentiel des compagnies composent qu’une partie de la tribu. En effet, la majeure
commerciales de Syl’Gaedrim, procurant une grande partie des Taenatha vit sur des villages flottants, tirés par
partie des biens que le royaume peut offrir. d’immenses baleines avec lesquelles ils vivent en harmo-
Au sol de leurs villages, on trouve aussi une multitude nie. Ces villages sont difficiles à trouver, d’autant qu’ils
d’ateliers, ainsi que des haras de fiannahbàn, immenses ont été construits afin de pouvoir s’immerger quelques
cervidés d’une blancheur immaculée, aux yeux étrange- instants sous l’eau en cas d’urgence. Ils ne s’éloignent
ment bleus et sans iris ni pupille, servant à cette tribu de cependant jamais vraiment de Syl’Gaedrim, afin de ré-
montures et de bête de trait. pondre, en cas de besoin, à son appel.
Elfe du souffle
parfois que certains d’entre eux quittent finalement le Évidemment, aucun d’entre eux ne considère Eiren
confort de leur maison pour explorer ce qui se trouve comme un royaume, ce dernier étant soumis à l’Em-
au-delà de leur havrexis. pire. Ils regardent même souvent de haut ceux qui s’en
contentent.
Les halfelins impériaux
Lorsqu’il est question de halfelins impériaux, il faut
comprendre que ce terme désigne en réalité tous les Compendium
halfelins s’intégrant à la vie des autres communautés. Un de prononciation halfelin
fort sens de la famille continue à les lier à leur peuple
et on trouve souvent des familles entières (auxquelles » Marwas : marawass
il faut ajouter avec quelques cousins, oncles, tantes et » Pentrefl : pène-trèfeul
autres) habitant à quelques pas les uns des autres, for- » P’relinne : Péréline
mant de petites communautés halfelines au cœur des » P’rel : Pérel
cités et autres bourgades. Mais l’on trouve également des
individus vivant seuls.
Technique 5E : variantes de races
Les halfelins de maison Les halfelins d’Eiren utilisent le profil les halfelins
En Syl’Gaedrim, certaines familles de halfelins se sont grands sabots. Les halfelins impériaux utilisent le profil
attachées depuis des générations aux familles nobles des halfelins pieds-légers.
du peuple elfe, la plupart du temps issues des tribus
Alsing’Traïbh, Creaïch’Traïbh et Almhad’Traïbh. Elles se Halfelin de maison
souviennent d’un temps où les elfes ne reculèrent devant Augmentation de caractéristique. Votre valeur d’Intel-
rien pour sauver leurs ancêtres d’une terrible menace ligence augmente de 1.
(dont on a depuis tout oublié, mais cela importe peu à Petit mais imposant. Vous avez appris à vous imposer
ces tribus). Désormais, elles servent les elfes, génération et à ne jamais vous laisser marcher sur les pieds, mais
après génération, vivant à leurs côtés et leur témoignant toujours avec tact. Quand vous utilisez la compétence
une fidélité sans faille. On pourrait croire à une simple Persuasion, vous pouvez décider de relancer votre jet,
relation de subordination entre elfes et halfelins, mais mais vous devez le faire avant de savoir si c’est un échec
il n’en est rien : les halfelins de maison sont respectés et ou une réussite. Si vous aviez l’avantage ou le désavantage
traités avec déférence et bienveillance. On ne les regarde sur le test, vous effectuez la relance avec celui-ci. Vous
jamais de haut et leurs avis sont écoutés, d’autant qu’ils devez effectuer un repos long avant de pouvoir utiliser
participent, non seulement à la vie de la maisonnée, de nouveau cette capacité.
mais aussi à l’éducation des enfants et à la gestion des af-
faires. Cette symbiose fondée sur le respect conforte les Halfelin p’relinne
familles halfelines de maison à ne pas quitter le service Augmentation de caractéristique. Votre valeur de
et la protection des elfes. Charisme augmente de 1.
Inflexible. Porté par la conviction que vous êtes investi
Les P’relinnes d’une mission presque sacrée, plus rien ne peut vous
Certains halfelins se souviennent d’un temps où leurs effrayer. Une fois par jour, vous pouvez lancer le sort
ancêtres étaient libres, indépendants et forts. Ils se rap- héroïsme sur vous-même. Votre caractéristique d’in-
pellent même du P’rel, l’ancien royaume halfelin, dispa- cantation pour ce sort est le Charisme. Ce sort, lancé de
ru voilà des milliers d’années. Ils clament haut et fort que cette façon, n’utilise aucun emplacement de sort. Si vous
ce royaume n’avait rien à envier à ceux des autres peuples choisissez une classe de personnage capable de lancer
et désirent même ardemment réunir un jour sous la ce sort, il est alors considéré comme connu ou comme
même bannière tous les pentrefl afin de le rebâtir et de toujours préparé (en plus des sorts que vous êtes norma-
le voir ressurgir enfin, redonnant à ce peuple une vraie lement capable de préparer). Vous pouvez alors le lancer
place au sein du monde. Les P’rellines vivent souvent de cette manière ou en dépensant un emplacement de
dans des pentrefl isolés où ils cultivent l’histoire de ce sort, selon votre préférence.
passé glorieux (que bien des érudits jugent fantasmé) en
attendant le retour de l’enfant qui montera de nouveau
sur le trône pour devenir leur roi. Mais on en trouve
aussi au sein de toutes les communautés, même parfois
dans certaines familles halfelines de maison.
Les nains
À l’instar des elfes, le peuple nain est fier de son histoire
et se considère comme le premier ayant foulé les terres
de Pangée. Et selon certains érudits impériaux, cela
pourrait bien être vrai. Les nains sont tout en paradoxes.
Issus de la pierre, leur organisation est tout aussi stable et
inamovible en apparence, mais elle s’est altérée au fil du
temps pour prendre sa forme actuelle. Comme la pierre,
elle est cependant difficile à transformer.
Les trois cités-États naines sont des entités distinctes,
mais toutes partagent la même culture et une structure
sociale identique. Le peuple nain est réparti en plusieurs
kasti, des castes imposant à chacun une place dans la so-
ciété. Ses membres sont ensuite répartis en klani, c’est-
à-dire des clans leur octroyant positionnement politique
et influence. Au sein d’un klani, tous ne possèdent pas la
même fonction, mais chaque klani se ditingue des autres
par une spécialité. Par exemple, le klani des Kilpstona
de Kar’Azdhur est connu pour compter parmi eux cer-
tains des meilleurs bâtisseurs de la cité, là où celui des
Tiätakulta est réputé pour compter les érudits les plus
éduqués de tout Kar’Berial. Ce qui n’empêchera jamais
un Tiätakulta d’occuper une fonction militaire, ni un
Kilpstona de briguer un siège à l’Akadama.
Les différents kasti sont décrits ci-dessous.
Les emstentotta
On les nomme les traditionnalistes, ou les nains du
dessous. Le nom de leur kasti veut cependant dire « le
vrai peuple » en langue naine. Les traditionnalistes sont
connus pour ne jamais quitter la cité et ne jamais re-
joindre la surface. Pour eux, toute personne s’y rendant
ou en venant est par essence impur, contaminé par la
lumière du soleil et le rayonnement des étoiles. Les seuls
« vrais » nains sont, à leurs yeux, ceux qui n’ont jamais
quitté la montagne qui les abrite, ni même atteint la sur-
face de cette dernière.
La plupart des dirigeants des cités naines, mais aussi
les plus hauts responsables de leurs institutions, font
souvent partie de ce kasti. Après tout, quel meilleur nain
pour diriger son peuple qu’un « vrai » nain ?
Il arrive cependant, en temps de crise, que certains
quittent leur cité afin d’aller combattre à la surface. Ils
deviennent alors des epstänstotta : des « abîmés ».
Depuis quelques années, de plus en plus d’emstentotta
décident cependant de se rendre de manière régulière à
la surface : militaires, marchands de renom, artisans, di-
plomates et autres sont nombreux à avoir quitté le kasti
traditionnaliste pour rejoindre les abîmés.
Alors que le nombre d’emstentotta semble diminuer,
certains commencent à penser qu’il serait bon de fermer
les portes des cités et de se retirer de la vie politique
de l’Empire afin de préserver la pureté de leur kasti à
l’agonie.
Pangée - l'Âge des Héros 69
N
Les humains constituent le peuple le plus commun de ous le savons, parfois, des unions
Pangée. Arrivés tardivement, dit-on, ils sont souvent étranges ont lieu. Les peuples de
regardés avec une certaine condescendance par les elfes Pangée, aussi différents soient-ils,
et les autres races anciennes. Cependant, soutenus par sont capables de communiquer et par-
les nains, ils ont fait leur chemin et se sont imposés. fois, les membres de deux peuples que
L’Empire minéen est la plus belle réussite de ce peuple rien ne rassemble vivent une histoire d’amour. Mais
versatile. Mais ce n’est pas le seul empire ou royaume dans l’immense majorité des cas, elle ne débouche sur
composé presque intégralement d’humains. Leur vie aucune descendance.
est courte comparée à certaines races, mais leur soif de En effet, aussi étrange que cela puisse paraître, seuls
reconnaissance et des ambitions démesurées portées par les humains possèdent la capacité de féconder ou d’être
un esprit combatif ne reculant pas devant l’adversité, fécondés par d’autres peuples. Et les deux seuls peuples
en ont fait un peuple qui a su en remontrer aux autres. concernés sont les elfes et les orcs. Aucun érudit n’a
Désormais, ils sont certainement le peuple le plus puis- encore réussi à déterminer la cause exacte de ce phé-
sant de tout Pangée. nomène.
Malheureusement, ces bâtards sont, au mieux, re-
gardés avec suspicion et, au pire rejetés par les deux
communautés. Le pire concerne les demi-orcs, ces êtres
prompts à la violence, qui sont vus comme naturelle-
ment dangereux par les hommes et trop faibles par les
orcs. Ils ne peuvent alors que tenter de prouver leur va-
leur propre ou finir par mourir seuls et dans la misère.
Les demi-elfes, eux, provoquent une certaine fasci-
nation. Mais leur part étrangère provoque toujours la
suspicion. Ainsi, les elfes les considèrent versatiles en
raison de leur part humaine, tandis que les hommes
les regardent au mieux avec méfiance, au pire avec
défiance. Certains vont jusqu’à penser qu’ils sont en
réalité le produit d’une union félonne, trahison vivante
envers l’Empire et l’humanité.
R
ien n’est plus étrange que la re-
ligion. En effet, les dieux sont
nombreux, les fois aussi, et alors
que l’on parcourt le monde, l’on se
rend vite compte qu’il existe autant
de mythes des origines que de civilisations. Ceci ne
peut que nous interroger sur la véritable place des
divinités, à la fois dans l’univers et dans l’origine du
monde que nous habitons. Et parfois, une question
m’assaille : et si la vision des elfes était la bonne ?
S’ils avaient mieux compris que nous la véritable
nature des dieux ?
Les dieux, les croyances, les panthéons sont multiples longtemps, les habitants de Pangée ont appris à s’adapter
en Pangée. Si l’existence des dieux est acceptée par tous, et à accepter cette pluralité. Voilà pourquoi, s’il existe
tout le monde n’a pas la même définition de ce qu’ils sont des luttes d’influence temporelles entre les membres des
exactement. Le fait que ces derniers ne répondent jamais divers clergés, il n’existe pas de guerres de religions à
directement aux sollicitations de ceux qui s’adressent proprement parler.
à eux, et qu’ils n’interviennent jamais eux-mêmes jette
parfois le doute sur leur nature profonde. Peu importe : Les dieux des miens, les dieux des
quoique soient ces êtres, ils sont si puissants qu’ils sont autres
capables de doter certains de leurs adeptes de pouvoirs
terribles, et méritent tout du moins, si ce n’est d’être ado- Pangée est vaste, l’Empire minéen aussi. Au cœur
rés, d’être au moins craints ou respectés. même des provinces, les divinités sont multiples. Tout
le monde ne vénère pas l’Enfant du panthéon priméiste
ou Céridien du panthéon justicarite. Pourtant, on trouve
Un monde polythéiste dans les cultes locaux des divinités proches de celles de
ces panthéons, au point que parfois on pourrait se de-
Pangée est un monde profondément polythéiste. Il mander si ce ne sont pas les mêmes divinités, les mêmes
n’existe pas de religion monothéiste cherchant (pour panthéons auxquels on a simplement donné une autre
le moment en tous cas) à supplanter les autres. Le fait appellation.
même que les prêtres et croyants puissent, pour certains, Il est toujours difficile de faire la part des choses et de
accéder à des pouvoirs miraculeux issus de leurs divini- déterminer s’il s’agit bien d’une nouvelle divinité, ou
tés n’y est certainement pas pour rien. d’une divinité connue ailleurs sous le même nom, d’au-
L’Empire a une vision plutôt rationnelle des dieux et tant qu’il arrive que les traditions et les rituels soient plus
des panthéons auxquels ils se rattachent. Même si son ou moins semblables. Dans le doute, on respecte alors la
panthéon historique est celui des priméistes, tourné vers plupart du temps la divinité sous son nouveau nom et
les grandes forces de la nature, incarnée en des divinités les rituels qui l’accompagnent. Après tout, si c’est bien le
variées, l’autorité impériale juge important de laisser même dieu, ou la même déesse, et qu’il ou elle accepte
libre cours à la foi de tous les croyants. Ainsi, aucune ces rituels, cela ne devrait pas être problématique. Et si
religion, à moins qu’elle ne porte directement atteinte c’est une autre divinité, autant s’attirer ses faveurs.
à l’intégrité physique ou morale de l’Empire ou de ses
citoyens, n’y est interdite. La plupart des citoyens impé-
riaux estiment qu’il est d’ailleurs de bon ton de prier une La puissance des croyants
divinité locale ou de lui rendre hommage : quel mal y
aurait-il à cela ? Et surtout pourquoi se priver d’une aide Dans Pangée, la puissance des dieux est condi-
divine sous prétexte qu’elle n’émanerait pas du panthéon tionnée au nombre d’êtres intelligents qui croient en
que l’on révère habituellement ? eux. C’est un cercle aussi vertueux qu’il est vicieux.
Vertueux parce que plus un dieu est révéré, plus il
Un dieu vaut mieux attire de croyants, plus il gagne en puissance et en
que deux tu l’auras ? rayonnement. Mais a contrario, un dieu en lequel la
foi est vacillante perd en puissance et en influence,
Ceci n’enlève rien à l’attachement que la plupart des laissant ses adeptes démunis et provoquant peu à peu
personnes ont à leur panthéon de tutelle, ou à la divinité une fuite des croyants, rendus indécis, et le rétrécisse-
qui sert de patron – que ce soit à la personne, au temple ment inexorable du socle des plus fidèles.
ou à la communauté. C’est ainsi que lorsque l’on veut qu’un dieu dispa-
Ainsi, il arrive souvent que les familles soient placées raisse, on travaille à son oubli : on détruit ou reconver-
sous la protection d’une divinité spécifique, de même tit ses temples, on efface ses symboles, on détruit ses
pour les villages. Cependant, cela n’exclue jamais les textes sacrés s’il en a, on traque ses derniers adeptes
autres dieux. Ce n’est pas parce qu’un village possède de manière à ce que toute trace du dieu disparaisse.
un temple dédié à Père été que ses habitants ne prient Car tant qu’il en reste ne serait-ce qu’une quelque
jamais l’Enfant ou l’Arbre-Sage quand le besoin s’en fait part, il y aura toujours une chance que la divinité
sentir, ni que ces derniers feront la sourde oreille à leurs finisse par revenir sur le devant de la scène.
prières et à leurs sacrifices.
Ainsi, quand on arrive dans un lieu nouveau, il est
souvent normal de rendre hommage aux divinités révé-
rées dans ledit lieu par les populations locales. Depuis
Pangée - l'Âge des Héros 75
Temples et autels
Temples et autels ont tous en commun la présence d’un d’être un prêtre ou une prêtresse pour cela, ni d’officier
bassin, souvent directement à la sortie d’une source d’eau au sein d’un temple. Néanmoins, les temples des com-
pure. Ce bassin est utilisé pour bien des rituels et des munautés importantes ou des grandes cités aiment
prières, car l’eau est autant source de pureté et de vie que attirer les oracles en leur sein contre la promesse d’être
de mort. Elle porte en elle seule l’ambivalence de la vie traités avec la plus grande révérence.
humanoïde : vie et mort sont intrinsèquement liées, et Il est cependant à noter que la fonction de prêtre ou
toute vie trouve sa fin un jour. L’eau donne la vie comme prêtresse n’est pas uniquement religieuse : elle a aussi
elle peut la reprendre. des implications civiles. L’absence de clergé structuré a
Le bassin est cependant la seule véritable constante. pour conséquence qu’un prêtre ou une prêtresse n’est
Dans certains temples ou autels des statues ont été éri- pas séparé de la vie de la cité ou de la communauté. Il
gées quand d’autres se contentent d’entretenir un arbre ou elle en fait partie intégrante et ne fait qu’occuper une
centenaire au cœur d’un bosquet parsemé de pierres fonction, certes respectée, mais néanmoins civile.
sacrées. Certains sont de véritables bâtiments de pierre
ou de bois comportant même parfois de multiples Naissance et mort
pièces accueillant les appartements du ou des prêtres
ou prêtresses entretenant le lieu. D’autres ne sont que de Ces instants sont certainement les plus importants
simples bosquets à ciel ouvert comprenant au mieux une d’une vie, et souvent liés d’une manière ou d’une autre :
masure pour y accueillir le prêtre desservant le culte. en l’absence d’un clerc ou d’un druide capable d’assurer
On en trouve d’encore plus étranges : au sein de grottes une délivrance en toute sécurité, il n’est pas rare que la
sacrées ou de lieux insolites, gardés par quelques ermites mère meure en couche.
dont on peine à savoir s’ils ont été touchés par la grâce Les priméistes préparent la naissance du futur enfant
ou sont simplement fous. dès que le ventre de la mère commence à s’arrondir. C’est
Les temples et autels présents au sein des commu- le signe que la vie grandit en elle, et tout le monde dans
nautés mêmes, ou dans leurs environs immédiats, sont la famille (et par extension dans la communauté) prend
toujours entretenus, que ce soit par un prêtre, quelques l’événement à venir très au sérieux.
fidèles ou simplement des personnes habitant à proximi- Chaque jour, le père du futur enfant ainsi que la famille
té et désireuses de ne pas éveiller la colère des dieux. Les proche de la mère prient Mère Printemps et lui font
plus isolés sont parfois laissés à l’abandon (ou peu s’en une offrande à la hauteur de leurs possibilités. Il peut
faut), même si croyants et pèlerins de passage ou dési- d’agir de fruits frais, de fleurs ou encore de grains : c’est
reux d’y trouver refuge ne rechignent jamais à s’arrêter au choix de la famille, tant qu’il ne s’agit ni de sang, ni de
afin de les entretenir. chair animale ou humanoïde. Mère Printemps abhorre
Il faut noter que les temples (et les autels priméistes au la mort des êtres de chair et n’accepte que le don d’êtres
cœur de constructions dédiées) sont toujours ouverts. végétaux. On pourrait penser que plus l’offrande est im-
Quand des prêtres ou prêtresses y vivent, une partie peut portante et plus volontiers la bénédiction sera accordée,
dès lors ne pas être accessible aux fidèles, mais la salle mais c’est en réalité la régularité des offrandes qui prime,
principale et les espaces de prière sont toujours acces- bien plus que leur quantité ou leur qualité.
sibles. Soit il n’existe pas de portes, soit celles-ci ne sont Parfois, les guérisseurs et les rebouteux détectent des
jamais fermées à clef. anomalies chez l’enfant à naître. Il arrive qu’un enfant se
présente mal bien avant l’accouchement. Dans ces mo-
Le clergé priméiste ments où l’avenir de la mère ou de l’enfant semble incer-
tain, ils prennent alors sur eux d’invoquer la clémence
La force et la faiblesse du clergé priméiste est son ab- de Grand-père Hiver. Mais « Grand-père », comme on
sence d’organisation centralisée. En effet, chaque temple l’appelle souvent, est bien plus exigeant : il sait que pour
et chaque autel, chaque monastère et chaque lieu sacré qu’une vie poursuive son chemin, l’équilibre des forces
est indépendant des autres. Tous ceux qui y officient et veut qu’une autre vie disparaisse. Il demande un sacrifice
qui intercèdent entre les fidèles et les dieux y sont appe- de sang effectué par la mère elle-même. Il n’est pas néces-
lés prêtres ou prêtresses. Les temples les plus importants saire de tuer un autre être humanoïde (même si cela peut
possèdent leur propre hiérarchie. arriver, la morale et la loi impériale le réprouvent) ; un
Bien souvent, cependant, l’organisation est la même animal fera parfaitement l’affaire. Plus celui-ci est grand
d’un lieu à l’autre : les novices s’occupent des tâches et puissant, et/ou plus il est cher au cœur de la mère,
subalternes le temps de leur apprentissage, les prêtres plus les prières à Grand-père seront efficaces. Et c’est la
et prêtresses officient lors des cérémonies et les grands mère elle-même qui doit porter le coup fatal avant de se
prêtres ou grandes prêtresses dirigent le temple. Les baigner dans le sang de l’animal.
oracles exercent à part – être oracle ne nécessite pas
Pangée - l'Âge des Héros 77
Ce rituel est cependant vu avec méfiance et on dit qu’y pierres sur le corps avant de refermer sa tombe afin de
assister attire sur soi le mauvais œil. C’est pourquoi, une l’empêcher de se relever. Prières et d’offrandes de sang à
fois l’animal amené auprès de la mère, c’est souvent le gué- Grand-père hiver ponctuent le rituel. Ces dernières sont
risseur ou le rebouteux qui se charge, seul, avec la mère, cependant effectuées au cœur du bosquet mortuaire,
de l’accomplir, toujours à l’écart de la communauté. c’est-à-dire un arbre centenaire et puissant entouré de
L’accouchement, lui, est une célébration. Il a lieu la plu- petits autels, et qui se trouve toujours dans le cimetière
part du temps dans un lieu sacré, qu’il s’agisse du temple de la communauté.
ou de l’autel local, ou d’un autel familial pour les familles La mort n’a rien à faire avec les vivants, c’est pourquoi
patriciennes les plus riches. La mère accouche en pré- le cimetière est toujours à l’écart de la communauté, et
sence de la famille afin que l’enfant soit accueilli par tous. il faut souvent une petite vingtaine de minutes pour s’y
Il a lieu dans l’eau du bassin sacré du temple ou de l’autel, rendre. De même, les tombeaux des riches familles se
dans lequel la mère s’immerge jusqu’au ventre, laissant trouvent dans un lieu sacré et éloigné de la maison, du
l’eau pure du bassin emporter le sang et nettoyer l’enfant. manoir, de la forteresse, du palais… Jamais les morts ne
Le bassin est aussi utilisé pour les rituels mortuaires. vivent leur départ aux côtés des vivants. Cependant, le
Ainsi, quand un membre de la communauté meurt, on cimetière est toujours sous la surveillance d’un gardien
commence par immerger son corps dans le bassin afin dont la maison jouxte le lieu sans toutefois en faire par-
de le nettoyer de toutes les impuretés de sa vie. On le vêt tie. Vivant à l’écart, il est à la fois respecté (car il exécute
de ses vêtements préalablement lavés et purifiés. Deux les derniers rituels et la mise en terre) mais aussi craint
pièces sont déposées sur ses yeux pour lui permettre de car son contact avec le monde des morts en fait un être
payer son passage vers Thanat, puis on l’enterre selon que certains pensent maudits.
la tradition, soit dans le cimetière de la communauté,
soit dans une tombe spécialement construite à cet effet
(pour les plus riches). On place aussi toujours de lourdes
Avant le combat ou la bataille, un guerrier verse Père Été est la figure de la fertilité et de l’abondance.
toujours un peu d’eau sur sa lame en invoquant Mère Il est souvent représenté comme un satyre dont la tête
Printemps pour lui porter chance. est ceinte d’immenses andouillers à la manière d’une
Invoquer Mère Printemps en jetant quelques gouttes couronne. Père Été est décrit comme une figure bienveil-
d’eau par-dessus son épaule permet d’entamer une tâche lante et pacifique, qui s’attache avant tout à protéger et
nouvelle avec sérénité. faire croître les plantes, proliférer les animaux et prospé-
Une feuille de noisetier écrasée entre les doigts et une rer ceux qui lui rendent hommage. C’est autant un dieu
prière à l’Enfant permettra au croyant d’affronter toutes de la nature que du foyer car il protège aussi les maisons,
les menaces surnaturelles. les champs et assure une descendance aux familles qui
Aucune vie ne peut être enlevée sans contrepartie. lui font des offrandes.
Tuer un animal nécessite de l’honorer en consommant
sa chair et en utilisant sa peau et ses os. Grand-mère Automne
Un chasseur avisé commence l’année, au premier
équinoxe, en chassant un animal majestueux. La mise « Grand-mère », comme on l’appelle souvent, est une
à mort doit être rapide. Consommant ensuite son cœur, vieille femme aux cheveux longs et blancs. Elle est
il emporte la dépouille jusqu’au pied du plus vieil arbre toujours représentée vêtue avec une grande simplicité.
de la forêt. Ainsi s’assure-t-il pour l’année à venir de ne Elle veille sur les autres dieux comme une mère veille
jamais manquer de gibier et de ne jamais succomber aux sur ses enfants. Elle est aussi la gardienne du temple du
assauts d’un animal. savoir, un lieu où toute la connaissance du monde est
rassemblée. Elle seule en possède les clefs et nul ne peut
Les divinités du panthéon y accéder. Elle dispense parfois à ceux qui la prient une
Les divinités que nous allons présenter ici ne sont en partie de sa connaissance, laissant s’échapper quelques
réalité que les plus connues, soit les plus importantes du bribes d’un savoir ancestral. Grand-mère Automne est
panthéon. Elles sont accompagnées d’une myriade de aussi, par son statut, la garante des lois et de l’équité : c’est
divinités mineures, d’esprits anciens et de semi-divinités. elle que l’on prie afin d’obtenir justice.
Certaines sont presque oubliées, d’autres vénérées dans
des aires géographiques limitées, parfois même à un vil- Grand-père Hiver
lage et à ses environs. La plupart n’offrent pas réellement
de pouvoirs à leurs adeptes mais procurent protection et Grand-père est une figure à la fois crainte et attendue.
bienfaits à ceux qui les vénèrent. Crainte parce qu’il préside à la mort. C’est lui qui, alors
Aussi évoquerons-nous dans cette partie celles que que l’âme quitte le corps, vient la chercher en personne
l’on nomme « les divinités majeures » du panthéon, sans afin de l’emmener vers son éternité. Mais c’est aussi lui
nous attarder sur les autres. Cependant, certaines feront qui préside au retour de la vie. Il fauche la vie mourante
peut-être l’objet de publications ultérieures, notamment pour faire place à la vie naissante, permettant ainsi à
au sein des Gazettes de Rôle’n Play. tous les êtres de s’épanouir. Ainsi, Grand-père apporte
la maladie, supervise le vieillissement des êtres et voit
Mère Printemps d’un mauvais œil toute magie destinée à prolonger la vie
ou à y ramener. Les prêtres se consacrant à Grand-père
Les représentations de Mère Printemps sont multiples. refusent, par exemple, toute résurrection, à moins que le
Cependant, elle est toujours associée à l’eau. Elle peut dieu ne les l’y autorise.
prendre les traits d’une jeune femme portant un bassi-
net, une sage-femme agenouillée dans un bassin sacré, L’Enfant
une femme d’âge mur dont la bouche ouverte laisse
s’écouler de l’eau bénie. Elle représente la naissance, le Figure mystérieuse, l’Enfant n’a pas de visage. Il par-
commencement, mais également la force et la puissance. court le monde. Il l’observe sans yeux, lui commande
Ainsi, les sages-femmes n’hésitent pas à la prier lors d’un sans bouche, le façonne par la simple présence de ses
accouchement, les prêtres et prêtresses à l’invoquer pour rêves. L’Enfant représente la source de toute magie mais
bénir la mère ou l’enfant à naître… mais il n’est pas rare symbolise aussi l’idée que la magie n’est ni bonne ni
que les guerriers lui adressent aussi une prière avant la mauvaise mais qu’elle ne dépend que de la personne qui
bataille pour obtenir force et courage. Ses autels sont la manie. En outre, il préside aux rêves et, par extension,
toujours composés d’un bassin ou d’une source. Parfois aux arts, dont il tisse les arcanes mystérieux. Ainsi, on
elle n’est pas représentée, laissant l’eau parler pour elle. dira d’un artiste au talent exceptionnel qu’il est béni par
l’Enfant.
Pangée - l'Âge des Héros 79
La Chasseresse Le Souffle
La Chasseresse est tantôt une femme armée de son Le Souffle n’est pas personnifié, il n’est qu’un visage au
arc et de ses flèches, tantôt une louve chassant au cœur cœur des nuages, formé par le vent. C’est certainement
de la forêt. Quelle que soit sa représentation, c’est une le dieu que l’on entend le plus : ses mots sont le gémis-
combattante féroce qui n’hésite pas à se lancer dans la sement du vent dans les arbres, au cœur des grottes et
bataille à la première occasion. On prie évidemment la des massifs montagneux, ou sur les plaines et les océans.
chasseresse pour la chasse, mais aussi avant le combat. C’est sa colère qui gronde quand un orage approche et
C’est également elle que l’on prie pour éviter les dangers ses injures qui pleuvent quand les éclairs déchirent le
naturels des étendues sauvages. Oublier de le faire, c’est ciel. Le Souffle est cependant un dieu calme et clément.
prendre le risque de rencontrer au détour d’un che- En voyage, on n’hésite pas à lui faire des offrandes tout
min un ours noir agressif ou un sanglier territorial. La au long de la route car il permet d’éviter les embûches
Chasseresse est peu présente au sein même des commu- et les dangers. De petits autels lui sont souvent dressés
nautés, mais on trouve souvent ses temples, générale- au bord des chemins. Ces derniers sont accolés à des
ment bâtis en bois, au cœur des forêts. Ainsi, chasseurs, refuges que les voyageurs peuvent utiliser.
trappeurs et voyageurs de passage l’entretiennent et lui
font des offrandes. Mais ses temples ont toujours l’air un Haïmfer
peu abandonnés, comme si la nature y prévalait.
Frère jaloux du Souffle, Haïmfer est craint et rarement
L’Arbre-Sage révéré. Il se cache dans les tempêtes les plus terribles,
les orages dévastateurs, les ouragans. Il appelle de ses
Cet arbre, souvent un immense chêne cendré au feuil- vœux l’anéantissement. Il est la tempête, la destruction
lage doré, est un dieu dormant et calme. Il préside aux et le néant. Il est aussi la fatalité s’abattant sur les êtres
oracles et à la destinée. Immobile sous le ciel, il contemple de ce monde. Et quand plus rien ne va, certains tentent
le monde, le passé, le présent et l’avenir. L’Arbre-Sage est de l’apaiser quand d’autres épousent sa cause et se font
celui que l’on prie quand l’avenir est incertain, le passé son bras mortel, répandant chaos et destruction autour
nous hante, la décision est difficile et le sommeil agité d’eux.
par l’incertitude de la vie.
On le nomme aussi l’Enfant-Sauvage, ou l’Enfant-Bête. Les druides ne vénèrent pas réellement les dieux. Ils
Il ne s’agit pas à proprement parler d’une divinité ac- rendent cependant hommage aux Très Anciens, qu’ils
tive, mais davantage de la représentation de la dualité appellent les Esprits primordiaux. Sans pour autant
qui existe en chacun de nous. Parce qu’il est enfant, il les vénérer comme des dieux, ils connaissent leur
représente l’innocence et la pureté, mais parce qu’il est importance car ils représentent le monde lui-même.
sauvage, il représente aussi la violence et le mal. D’une C’est la raison pour laquelle ils les citent souvent dans
certaine manière, il préside aussi à la folie. Ainsi, quand leurs cérémonies, n’hésitant jamais à le faire afin qu’ils
une personne perd la raison et devient dangereuse pour ne disparaissent pas de la mémoire des mortels.
la communauté, c’est parce que l’Enfant-Griffe s’est Tout comme les astrologues elfes, les druides s’inté-
emparé de son esprit ; il convient alors de l’apaiser par ressent aussi aux étoiles et aux constellations, dont les
des offrandes appropriées. Des rituels peuvent égale- déplacements et les agencements en disent beaucoup
ment être pratiqués afin d’extirper l’Enfant-Griffe de la sur le monde et l’avenir. Ainsi, les druides des temps
personne. Mais c’est aussi à lui que l’on fait appel pour anciens bâtirent souvent leurs sanctuaires à ciel ou-
préserver les enfants et s’assurer qu’ils grandiront sans vert, de manière à pouvoir consulter le ciel autant que
rencontrer de problèmes. la terre.
Gaïa Le Souffle
air, protection, tempête,
voyage
Elle est la terre, la mère de toute vie, créatrice de la Guerre, mort, air, froid,
faune et de la flore. Elle est présente en toute chose, en Haïmfer
tempête
toute vie. Elle est aussi le sol, la roche et le feu sous la
montagne. Portefeuille
air, eau, feu, terre, mort,
général du
nature, temps, vie, voyage
panthéon
Kenos
eau, tempête,
Oceanos océans
justice, froid
force, nature,
Gaïa terre
terre, vie
maladie, nuit,
Kenos néant
guerre, mort
Clercs et divinités
Contrairement aux priméistes, les justicarites ne peuple et considère qu’il est de son devoir de prendre
bâtissent jamais d’autels isolés. Au contraire, les com- soin des plus pauvres afin qu’ils ne meurent pas de faim.
munautés justicarites mettent un point d’honneur à Il est de notoriété publique qu’il est moins pénible d’être
construire au moins une église, un temple, voire plus. pauvre au sein du Saint Protectorat que dans le reste de
Ils considèrent que la taille du bâtiment et la richesse de l’Empire. On y meurt moins de faim, les malades sont
son architecture symbolisent à elles seules la puissance traités sans demander autre chose que d’adopter la foi en
de leur dévotion. Et si cette construction doit laisser la Justicaar… Même hors du Saint Protectorat, les commu-
communauté exsangue. nautés justicarites se montrent toujours accueillantes et
Les intérieurs des temples et lieux de culte ne sont pas font constamment preuve de générosité et de compas-
en reste. Richement décorés, ils brillent par leurs œuvres sion envers les plus démunis.
d’art, immenses et démesurées, leurs statues et leurs vi- Par ailleurs, ce sont aussi des endroits où la justice est
traux, mais aussi par les matières nobles utilisées dans la la même pour tous, puissants comme miséreux. Ainsi,
construction, la décoration et l’ameublement. Justicaar il n’existe pas deux poids deux mesures comme on peut
aime la richesse et le luxe, considérant ce sacrifice le constater ailleurs dans l’Empire ou en Pangée : riche,
financier nécessaire de la part des communautés qu’il pauvre, héros ou mécréant, le traitement y est absolu-
protège. Ainsi, aucune offrande n’est ensuite demandée, ment égalitaire.
de simples prières suffisent. Mais le culte prélève annuel- Tout cela fait du justicarisme une religion à la fois
lement une taxe auprès des personnes qu’il protège afin crainte et admirée, attirante aux yeux de beaucoup qui
d’alimenter perpétuellement les finances de l’Église. voient en elle une confession juste et impartiale.
Certains lieux de cultes sont aussi des forteresses mi-
litaires, accueillant le bras armé du culte : gardes, che-
valiers du Jugement et autres sont entraînés, entretenus Le « climat » justicarite
et armés par le culte. Des ordres de questeurs traquent
les créatures maléfiques et les sorciers déviants, d’autres La hiérarchie justicarite, ainsi que l’impression se
les infidèles osant manquer de respect à Justicaar. Plus dégageant de cette religion, se calque en bien des
les années passent, plus le culte devient puissant, aussi points sur l’Église catholique à la fin du Moyen Âge
bien militairement que politiquement, dangereux… et et au début de la Renaissance. Ainsi, on construit des
intolérant. Car que l’on ne s’y trompe pas : seul l’ordre de églises et des cathédrales, des monastères et des basi-
Justicaar doit régner sur les terres de Pangée. liques. On y trouve des prêtres, des novices, des ab-
bés, des cardinaux… L’architecture de ses lieux saints
Le culte et le monde ressemble à l’architecture gothique de notre Europe
Contrairement à bien des religions, le justicarisme médiévale et les plus anciens bâtiments religieux
considère que l’on ne peut vénérer qu’un seul et unique tiennent davantage de l’architecture romane.
panthéon : le sien. Ainsi, depuis qu’ils ont acquis une Cependant, malgré de fortes similitudes, les autres
semi-indépendance en devenant un protectorat, les dieux de son panthéon ne sont pas simplement des
religieux à la tête du Saint Protectorat, l’Archonte (le saints. Ce sont bien des dieux ayant chacun leur spé-
dirigeant du culte dans son ensemble) le premier, sont cificité. Ils agissent de concert avec le dirigeant de leur
formels : nulle autre religion ne sera tolérée sur leurs panthéon, saint Justicaar, dont la parole a toujours
terres. force de loi, même si chacun a des visées qui lui sont
Le justicarisme est une religion prosélyte et expansion- propres.
niste. Sa puissance, grandissante, lui donne une assise
de plus en plus importante. Mais si Justicaar demande
beaucoup aux communautés qu’il prend sous son aile, il
leur donne aussi énormément.
Ainsi, le culte, non content d’édifier des lieux de culte
grandioses un peu partout, ouvre aussi des hospices
pour les malades et les nécessiteux, des orphelinats, fi-
nance des hôpitaux de campagne pour prendre soin du
Pangée - l'Âge des Héros 85
Keros Tahor
Keros est d’une allure qui n’en impose pas. Ce paysan Tahor est le dieu du courage et le bras droit de Justicaar.
habillé humblement et équipé de sa serpe dorée par- Toujours disponible pour les croyants, il insuffle en eux
court les champs et les communautés rurales, bénissant force et bravoure. On le convoque souvent dans des si-
les récoltes. Bien des habitants des cités le considèrent tuations de crise ou pour se donner du courage face à
comme un dieu mineur, même si les couples citadins une créature terrifiante. Mais il est également fait appel
font tout de même appel à lui pour bénir leur union et à lui en lien avec Aliana avant la bataille, afin de rem-
s’assurer une descendance. Mais dans les campagnes, on plir son cœur de bravoure et de ne pas flancher face à
sait que Keros est l’un des dieux les plus importants du l’ennemi. Cependant, Tahor est un dieu intransigeant et
panthéon. Sans lui, pas de récoltes, pas de bétail, pas de il déteste toute forme de lâcheté. Y avoir recours, c’est
nourriture et pas d’enfants. On a d’ailleurs déjà entendu accepter d’aller jusqu’au bout et de ne pas céder face au
parler de communautés ayant souillé un temple de Keros danger, ou de s’attirer son couroux.
puis ayant été frappées par la famine l’année suivante. La
colère de Keros est en effet terrible. Téhulia
Kovar Toujours en sommeil, Téhulia rêve le monde et le
temps. Maîtresse des rêves, c’est aussi elle qui permet
Prisonnier au cœur de la montagne, Kovar est le au temps de toujours s’écouler, inexorablement. On l’in-
créateur, le grand forgeron, le maître des artisans, le voque afin de chasser les cauchemars et de passer des
forgeur de destins. Ce dieu secret et discret est pourtant nuits paisibles. Mais on lui demande aussi de maudire les
le saint patron de tous les artisans justicarites. Il se dit nuits de ceux qui nous ont causé du tort. La vengeance
que c’est lui qui fabrique les armes des dieux et qui ins- de Téhulia peut être terrible et bien des justicarites re-
pire les mortels pour créer des objets et des armes d’une doutent, à juste titre, son couroux.
puissance inédite. Mais Kovar est un dieu facétieux, en-
voyant parfois sur Pangée des armes gorgées de magie et Thanat
d’une facture telle qu’elles possèdent des capacités hors
du commun. On le nomme « Passeur », « Gardien des âmes » ou
« Veilleur silencieux ». Thanat ne parle pas, ne s’exprime
Obaram en aucune manière mais supervise les cérémonies funé-
raires. C’est lui qui interdit toute incinération des morts,
On pourrait croire qu’Obaram, celui que l’on nomme sans quoi l’âme serait alors consumée avec le corps et
« l’Ombre en mouvement », est l’ennemi d’Aliana. ne pourrait rejoindre Thanat et trouver le repos. Tout au
Cependant, bien qu’il en soit l’antithèse, il est aussi contraire, il exige que les corps soient enterrés dans des
son amant. Aliana et Obaram sont les deux faces d’une cimetières au cœur de la cité car la mort fait partie de la
même pièce : quand Aliana œuvre à découvrir la vérité, vie et les morts doivent reposer auprès des vivants.
Obaram cherche à enfouir les secrets, et quand Aliana
prépare un combat juste et honorable, Obaram s’attelle à Vorteos
tirer les ficelles pour que son protégé assure ses chances
de victoire, même s’il doit pour cela en passer par une Vorteos parcourt le monde sur un char tiré par deux
trahison. Mais Obaram est aussi le seigneur des oracles aigles géants en or et agite autour de lui l’air afin de créer
et distille ses secrets quand on le lui demande… toujours les vents. Il rassemble les nuages puis gronde avant de
avec une idée derrière la tête : rien n’est jamais gratuit de laisser se former les éclairs et les orages. Sa colère génère
sa part. tempêtes et ouragans. Mais il guide aussi les marins et
les voyageurs, tirant derrière son char la voûte céleste.
Salvatio Grâce à lui, le Soleil et la Lune parcourent le ciel. Il
éveille l’étoile du Voyageur une fois la nuit tombée, une
Homme et femme à la fois, Salvatio est la divinité tuté- étoile utilisée sur terre et en mer afin de situer les points
laire des artistes, mais aussi de la fête et de la joie. Ainsi, cardinaux et de connaître sa position. Sans Vorteos, au-
on l’invoque avant de créer une œuvre, d’effectuer une cun voyage n’est possible, et mieux vaut l’apaiser avant et
performance en public, mais aussi lors des préparatifs pendant son périple plutôt que de risquer de déclencher
des diverses festivités. Salvatio travaille avec plaisir avec sa colère.
tous les dieux afin de préparer les fêtes qui les concerne
et œuvre à maintenir la paix et l’harmonie dans le pan-
théon.
Pangée - l'Âge des Héros 87
Guérison et
Aeva Protection, vie
médecine
Sagesse,
Aliana vérité et Guerre, justice
guerre
Forêts et
Céridien étendues Nature, voyage
sauvages
Champs et
Keros Terre, vie
fertilité
Flammes et
Kovar Connaissance, feu
forge
Ombres et
Obaram Duperie, nuit
secrets
Mort et
Thanat Mort, justice
jugement
Voyage et
Vorteos Air, voyage
vents
Le Gleich’an’Fargh
Demi-elfes et réincarnations
Les demi-elfes sont un cas étrange et dérangeant Rejoindre la voûte
L
dans la culture elfique. En effet, leur âme contient bien
une part elfe, mais aussi une part humaine, et certains ors de mon voyage en Syl’Gaedrim, un
pensent que cette part humaine interrompt le cycle des grand honneur me fut fait. Mon statut
réincarnations. Cela voudrait dire qu’un demi-elfe, une impérial fit de moi un émissaire de
fois mort, ne retourne pas dans le cycle et que l’âme de l’Empire, et je fus pris en charge lors de
l’elfe s’étant incarnée dans ce corps le quitte à jamais, mon séjour par Sylam Gheal, un jeune
privant ainsi le peuple elfique d’une âme et de sa sagesse. soldat. Au fil des mois notre amitié grandit, et quand
Cette théorie s’appuie sur deux éléments. D’un côté, son père rendit son dernier souffle, Sylam m’invita à
on sait que les demi-elfes sont incapables de mener le l’accompagner. Ainsi, j’eus l’opportunité étonnante
Gleich’an’Fargh et de puiser dans la sagesse de leurs in- d’assister à des funérailles, ce que les elfes nomment
carnations passées. Et de l’autre, aucun elfe n’a jamais, « rejoindre la voûte », à savoir la voute céleste où se
lors de ce rituel, puisé de sagesse issue d’une vie en tant trouvent les étoiles et constellations qui les guident.
que demi-elfe. Mon premier étonnement concerna le rituel. Là où
Le sujet divise la société elfique, jusqu’à ses élites. je pensais assister à une inhumation, ce fut un bûcher
Certains pensent que les demi-elfes sont en réalité une funéraire que l’on me présenta, m’expliquant qu’ainsi
malédiction et qu’ils ne devraient pas exister, prônant libérée du corps, l’âme pouvait rejoindre sa destina-
l’idée qu’il faudrait interdire toute union entre une per- tion finale. Mais le plus étonnant fut la cérémonie
sonne humaine et une personne elfique. Mais d’autres elle-même, empreinte d’une grande solennité et d’une
avancent l’idée que le cycle n’est pas interrompu, mais immense mélancolie, mais jamais de tristesse. En effet,
que lorsqu’une âme elfe s’incarne dans un demi-elfe, elle l’âme, me dit-on alors, guidée par les constellations,
met en pause son cycle. Ainsi, si personne n’a pu accéder pouvait désormais soit rejoindre celles-ci pour y briller
à une vie antérieure en tant que demi-elfe, c’est simple- à jamais, soit un nouveau corps nouvellement né afin
ment parce qu’elle n’est pas « disponible ». En revanche, de vivre une nouvelle vie.
une fois cette vie achevée, l’âme réintègre le grand cycle. Et Sylam de me dire que si les constellations le vou-
Cette théorie est confortée par le fait que nul n’ignore laient, il pourrait même peut-être retrouver son père
qu’une âme elfe choisit le corps dans lequel elle se ré- dans sa nouvelle incarnation, car certaines âmes, liées
incarne : pourquoi choisirait-elle un corps qui ne lui dans l’éternité, n’ont de cesse de se recroiser.
permettrait pas d’aller au terme de son cycle ?
Enfin, il existe une faction aux idées bien plus radicales, - Un voyage extraordinaire. Essai et carnet de
les Fulh’ghalan, littéralement les « sangs purs ». Ces der- bord de Kletio Kanaspos, Erudit Voyageur, Maître
niers, non contents d’adhérer à l’idée que les demi-elfes Aepistion à la bibliothèque de Proteos
interrompent le cycle, pensent aussi que c’est leur exis-
tence même qui a contaminé les elfes et a provoqué la
Ruine. Ce groupe secret estime que tous les demi-elfes
devraient être exterminés et manœuvre discrètement
dans ce seul but. Depuis quelques années, ce courant de
pensée extrémiste a rallié de nombreux elfes à sa cause
et les meurtres se multiplient, sans pour autant avoir
encore attiré l’attention des autorités. D’autant moins
que certains Fulh’ghalan sont très haut placés dans la
hiérarchie elfique.
Le monde au-delà des terres Personne ne connait la clé des failles. On sait cepen-
dant que dans certains lieux chargés de magie primale
mortelles et ancienne, un lanceur de sorts peut, au prix d’un rituel
épuisant, abattre les barrières entre un monde-miroir et
Le monde de Pangée n’existe pas seul, au contraire. Il le monde de manière volontaire. Mais cela reste rare et
est entouré d’une multitude de répliques de lui-même demande des compétences qui le sont tout autant.
habitées chacune par un type précis de créatures. On les La seule certitude au sujet des failles est qu’elles sont
nomme « mondes-miroirs ». Les érudits ont tendance à toujours intégrées à des surfaces miroitantes : petit lac,
les décrire comme une multiplicité de disques se super- bassin d’eau (naturel ou non), ou même miroir –ces
posant les uns aux autres, Pangée en figurant le centre. mondes parallèles tirent de là leur nom. Pour accéder
Cependant leur existence est mal connue, et seuls les à ces reflets de Pangée, il est donc nécessaire d’être en
Archidruides semblent en connaître, au moins par- présence d’une surface réfléchissante.
tiellement, les secrets. Pour le commun des mortels, le
concept même de monde-miroir n’est pas une réalité
tangible, ni même concevable. Des sorts de
déplacement planaires
Accéder aux mondes-miroirs
L’existence des mondes-miroirs est un phénomène Il est impossible d’atteindre les plans depuis Pangée.
connu mais dont l’origine est obscure. Cela étant, on En conséquence, les sorts changement de plan, de-
sait que ces derniers s’imbriquent dans Pangée via des mi-plan, ou tout autre sort permettant de se rendre
failles permettant de passer de Pangée à un monde-mi- dans un autre plan, ne fonctionnent pas. Les sorts
roir et inversement. Ces failles ne sont cependant que allié planaire, contacter un autre plan ou entrave
rarement stables et permanentes. Certaines s’ouvrent planaire fonctionnent, mais la créature invoquée ou
de manière plus ou moins régulière ou erratique, mais contactée est, soit issue d’un monde-miroir, soit en un
d’autres ne s’ouvrent qu’une unique fois avant de se lieu indéterminé.
refermer à jamais. De même, le temps d’ouverture n’est
jamais constant, de quelques minutes à quelques années
en passant par quelques mois, semaines ou jours… L’apparence d’un monde-miroir
Les mondes-miroirs ressemblent en tous points à
Pangée, du moins en ce qui concerne sa géographie
élémentaire. Ils ressemblent en réalité à des calques de
Pangée, les créatures qui y demeurent lui sont néan-
moins spécifiques. Ainsi, quelqu’un pénétrant dans un
monde-miroir au cœur de Syl’Gaedrim ressortira au
cœur d’une forêt comparable. Mais peut-être sera-t-elle
peuplée d’arbres morts (en Thanatos) ou d’arbres aux
formes étranges et improbables (en Oneiros).
Deux exceptions à cette règle existent : ce sont les
mondes-miroirs d’Avyssos et de Protogenesis. Ces der-
niers possèdent leur géographie propre, comme s’ils
n’étaient pas issus de Pangée mais d’ailleurs.
Avyssos
être aspiré par le Néant lui-même et avalé par Kenos qui, Paráxenos.
dit-on, sommeille tout au fond. D’un côté de la faille, on
trouve les mille terrasses infernales des Giir’beluk, à la Paráxenos est un monde-miroir des plus étranges.
tête de leurs légions de Giir’etzu. De l’autre les Plaines Ressemblant à une contrée sauvage, il est peuplé d’être
abyssales, où se trouvent les domaines changeants insolites que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Personne
des Malak’mattagh et leurs hordes de Massar’gadzu. ne sait vraiment comment les classifier, même si les plus
Giir’etzu et Massar’gadzu se font la guerre sans que ni les érudits les nomment « aberrations ». Il n’existe en réalité
uns ni les autres ne parviennent jamais à prendre le des- pas de points communs entre les différentes espèces
sus sur leurs adversaires. Capturer les âmes des mortels, d’aberrations. Certains pensent que Paráxenos est en
que cela soit en concluant des pactes pour les diables ou quelque sorte le monde-miroir des créatures n’apparte-
en corrompant leur esprit pour les mener à la folie pour nant à aucun autre. Et ces créatures, souvent puissantes, y
les démons constituent leur activité favorite. Les âmes y déploient tant de magie que le monde lui-même devient
sont d’ailleurs une monnaie courante : chaque âme cap- « aberrant » : montagnes flottantes, escaliers de pierre
turée se transforme en daimon, pièce d’airain au sigle du renversés, géométrie impossible… tout est possible en
fiélon qui l’a capturée. Paráxenos.
Phôtismos
Giir’etzu et Massar’gadzu
Ce monde accueille les créatures célestes, les anges, les
Ces êtres aux noms étranges sont plus connus sous devas, les planetars et d’autres encore. Constamment
le nom de « diables » et « démons » par les habitués ensoleillé, calme et sérénité y sont perceptibles de jour
de la fantasy issue du plus ancien des jeux de rôles. comme de nuit. Tout y baigne dans une lueur dorée, la
Nous avons décidé de les renommer. Il s’agit, d’un température est toujours idéale, et ce même si elle diffère
côté, de ne plus figer les noms « diable » et « démons » pour chaque créature qui s’y trouve.
dans une définition technique claire, et de l’autre de
donner un peu plus de personnalité à l’univers dans Protogenesis
lequel les personnages vont évoluer. Vous pouvez
cependant vous référer, en termes de caractéristiques, Il s’agit certainement du plus déroutant des mondes-mi-
aux pages de HD Créatures & Oppositions concernant roirs car il ne contient pas de monde à proprement parler,
les diables (pour les Giir’etzu) et les démons (pour les simplement des zones élémentaires pures. Protogenesis
Massa’gadzu). est une sorte de grande sphère composée de feu, d’eau,
de terre et d’air. Mais aux limites de ces zones, tous les
éléments intermédiaires existent : de la vapeur hésitant
entre l’eau et le feu, de la poussière tenant autant de l’air
Megalos que de la terre, de la lave où le feu le dispute à la terre,
etc. Ici vivent les créatures élémentaires. Certaines y
En Megalos, tout semble démesuré. Les montagnes bâtissent des palais et sont intelligentes, d’autres ne sont
sont immenses, les cité et les villages monumentaux car que des prédateurs sans âme.
tout y est de la taille des êtres qui habitent ce monde, des
géants ! Mais que l’on ne s’y trompe pas : malgré l’image Téros
que se font le commun des mortels de ces êtres, Megalos
est un monde-miroir étonnamment civilisé. Nations et Téros est certainement le monde-miroir qui ressemble
civilisations y prospèrent, loin de la haine et de la peur le plus à Pangée. Mais ici point de cités ou de civilisa-
des mortels de Pangée. C’est pour cela qu’il est rare tions : c’est un monde sauvage et cruel où des créatures
de voir un géant sortir de Megalos pour se rendre en monstrueuses et des dragons inférieurs, c’est-à-dire ni
Pangée. chromatiques ni métalliques, s’ébattent en toute liberté.
La loi du plus fort y règne et les monstres chassent aussi
Oneira bien de jour que de nuit.
L
a présente annexe présente quelques
ajouts techniques. Ils vous permet-
tront de donner un caractère plus
singulier aux personnages de vos
joueurs et proposent de nouvelles
options de jeu. Cela ne vous empêche évidemment
pas d’utiliser tout ce contenu technique hors de ce
contexte.
Dans les présentes annexes, vous trouverez de
nouvelles voies pour Chroniques Oubliées Fantasy
(COF), de nouveaux archétypes de classe pour la
5E, ainsi que quelques modifications de règles.
naissent l’existence de leurs pairs et d’une hiérarchie, leurs talents. Un magicien peut être issu de toutes les
informelle mais bien réelle, celle des Archidruides, ces couches de la société. À l’instar de l’ensorceleur, une fois
derniers présidant le cercle le plus influent et reconnu sorti de l’Akadama, il peut exercer le métier de son choix
de tout l’Empire. tant qu’il ne transgresse pas ce que dit la Nomos Hekatea
L’ensorceleur. Les ensorceleurs sont craints, à juste au sujet de l’usage de la magie.
titre : ils possèdent une magie naturelle et instinctive que Le moine. Les moines constituent une classe particu-
beaucoup d’entre eux ne réussissent jamais à contrôler. lière. Adeptes de techniques de combat spécifiques, ils
En réalité, beaucoup de futurs ensorceleurs meurent, utilisent leur force intérieure. On pourrait penser que
consumés par leur propre pouvoir, avant même d’être en leur apprentissage passe forcément par le fait d’avoir
âge de pouvoir espérer le maîtriser. Mais certains sont fréquenté l’un des monastères des Neuf, mais ce n’est pas
repérés à temps par l’un des Maesterio de l’Archascholia. toujours le cas. Vous n’avez pas l’obligation (loin de là !)
Ils sont alors conduits à Kar’Azdhur afin d’apprendre de faire de votre moine un combattant spécialiste des
à maîtriser leurs pouvoirs. L’ensorceleur peut venir de arts martiaux et ressemblant à un moine Shaolin. Il peut
toutes les couches de la société et, une fois son appren- simplement s’agir d’un ermite, d’un sage ayant appris à
tissage terminé, se consacrer à toutes les tâches, dans faire usage de ses armes avec une aisance surnaturelle ou
la limite de ce que la loi impériale, la Nomos Hekatea, d’un pugiliste d’exception. Soyez imaginatif : le nom de la
autorise. classe ne vous impose pas de faire de votre personnage
Le forgesort (COF uniquement). Le forgesort ne un combattant issu d’un film de wuxia.
cadre pas tout à fait avec l’ambiance qui règne dans Le nécromancien (COF uniquement). Le nécroman-
Pangée. Mais pourquoi ne pas l’utiliser si vous le dési- cien peut avoir suivi le même cursus que le magicien
rez ? Traitez-le comme un magicien, issu du l’Akadama avant de mal tourner ou s’apparenter au sorcier (cf. plus
de Kar’Dhurim. bas).
Le guerrier est peut-être la classe la plus simple à in- Le paladin (ou le chevalier dans COF). Paladin n’est
tégrer. Des combattants, qu’il s’agisse de mercenaires, de pas une fonction à proprement parler. La classe repré-
soldats, de gardes, de miliciens, de militaires d’élite ou sentait autrefois le serviteur d’une divinité, mais désor-
simplement de brutes sans scrupules, il n’en manque pas mais le paladin est un chevalier au service d’un idéal
et s’en trouve en tous lieux. (temporal ou spirituel, selon son serment). Cela fait de
Le magicien. Les magiciens ont étudié la magie mais lui un combattant, un idéaliste, un être au service d’une
possèdent tous à l’origine une capacité à voir ou com- cause, mais pas forcément d’une hiérarchie. Le paladin
prendre les flux magiques. C’est ainsi que les Maesterio peut être un redresseur de torts errant sur les routes
de l’Akadama les découvrent et les emmènent, invaria- autant qu’un inquisiteur au service d’un culte, ou bien
blement, en Kar’Dhurim afin d’étudier et de parfaire encore un homme de loi au service d’un seigneur. Mais il
pourrait n’être qu’un humble voyageur le jour et justicier Modification de règles (5E) :
une fois la nuit tombée.
Le rôdeur. Le rôdeur est un être à part dans la mesure les langues
où il maîtrise, à un certain degré, un peu de magie. Cette Les langues sont nombreuses en Pangée. On ne trouve
maîtrise est en effet limitée et issue d’une communion en effet pas d’uniformisation des langages comme dans
unique avec la terre mère et la nature. Cette magie est d’autres univers de jeu, et chaque province, chaque ré-
instinctive ou a été cultivée. Ainsi, le rôdeur peut être gion possède sa propre langue et son propre dialecte. Les
un simple trappeur, un survivant, un éclaireur au service règles qui suivent remplacent et complètent les règles sur
d’une armée… Il pourrait aussi être un Iundar’vahur, un les langues et la rubrique « Langue » de chaque race.
gardien des bosquets, guerriers éduqués par les druides À la création du personnage, celui-ci parle les langues
pour protéger les espaces sacrés. proposées par sa race, son historique et, éventuellement, sa
Le roublard (voleur dans COF). Le roublard est, classe. Il n'en maîtrise la lecture et l'écriture que si cela est ex-
comme le guerrier, une classe pouvant ouvrir à un plicitement indiqué. Il possède ensuite un nombre de points
nombre varié de profils : simple voleur, tenancier d’un de langue égal à deux fois son modificateur d’intelligence.
établissement quelconque, explorateur, pilleur de Un personnage possédant un score d'Intelligence de 10 ou
tombes, brute sans cœur ou bandit de grand chemin, etc. 11 possède 1 point de langue. Un personnage possédant
Le sorcier (5E uniquement). Le sorcier est le plus un score d'Intelligence de 9 ou moins n'en possède aucun.
craint de tous les lanceurs de sorts, à raison : il n’est ac- Ces points de langue peuvent être utilisés afin d’apprendre
cepté dans aucune des cités naines, et certainement pas à parler et à lire/écrire d’autres langues. Par défaut, les per-
à l’Akadama. Il peut être issu de toutes les couches de sonnages ne savent ni lire ni écrire les langues qu’ils parlent.
la société, mais a toujours une excellente raison d’avoir Apprendre à parler ou lire/écrire une langue du même
passé le pacte qui lui a permis d’obtenir ses pouvoirs groupe de langues qu'une langue déjà maîtrisée via l'his-
magiques, tant ce dernier peut être à double tranchant. torique ou la race du personnage coûte un point (donc
Les questions qui se posent au sorcier ssont donc les sui- deux points pour parler et lire et écrire). Apprendre à par-
vantes : qui suis-je ? Pourquoi ai-je contracté ce pacte ? Et ler ou lire/écrire une langue d’un autre groupe coûte deux
surtout : comment est-ce que je dissimule mes pouvoirs ? points (donc quatre points pour parler et lire et écrire).
Enfin, apprendre à parler ou lire/écrire une langue oc-
culte ou perdue coûte trois points (donc six points pour
Conseils au MJ : parler et lire et écrire). Pour les classes de lanceurs de
sorts (sauf les sorciers), lire/écrire et parler la langue de
la présence de la magie leur tradition magique (le mystnenkeri pour les magicien
éduqués à l'Akadama, par exemple) ne coute qu'un point,
L’Âge des Héros est certainement le plus magique et le même s'ils ne font pas partie d'un groupement de langue
plus incroyable des âges de Pangée. Mais cela ne veut pas déjà maîtrisé grâce à la race ou à l'historique.
dire que tous les PNJ doivent nécessairement faire usage Chaque région possède par ailleurs son propre argot.
de magie. Les PJ, par leur statut même de héros, sont une Un natif le parle courament, les autres peuvent le com-
exception. La plupart des gens ne possèdent pas de pou- prendre s’ils maîtrisent la langue dont l’argot est issu, à
voirs magiques, et même les prêtres et les druides sont ceci près qu’ils seront affligés d’un désavantage pour tout
pour la plupart de simples mortels dépourvus de capaci- test visant à comprendre cet argot ou interagir avec les
tés extraordinaires. Le monde est dur, et les personnages personnes l’utilisant pour leur parler.
comme les PJ des anomalies au cœur de la normalité.
Les langues de Pangée
Les langues se répartissent en plusieurs grands groupes.
Ces groupes comportent des alphabets communs et des
langages racines. Ils sont détaillés dans les tableaux
ci-dessous.
L’Impérial
Les langues chantantes passés par les cités-États lors de leur apprentissage.
(Tean’Canath) Ainsi, les grimoires sont souvent écrits en mystnen-
keri. (Prononcer : misté-nène-kéri) ;
Les langues chantantes sont issues des peuples anciens » la khum’kele : cette langue est partagée par les
de la surface. On pense qu’elles furent créées par le matriarchies demi-ogres. Chantante et complexe,
peuple elfe et que c’est en son sein que se rencontre la elle s’est depuis longtemps émancipée des sonorités
plus grande diversité de langues de ce groupement. On rudes de la maanläkeri. (Prononcer : koume-kélé) ;
y trouve : » la narodyazy : il s’agit de la langue du peuple orc.
» le tean’oir : la langue d’or parlée et utilisée par les Complexe, elle multiplie les mots-valises et chaque
érudits du peuple elfe. C’est notamment dans cette mot véhicule en réalité un concept. Son lexique
langue que sont rédigés les documents officiels. étendu la rend souvent complexe à apprendre, mais
C’est aussi elle que les conseils officiels utilisent et elle est si efficace qu’un discours peut en réalité se
que tous les actes légaux sont édictés. (Prononcer : réduire à quelques mots. (Prononcer : Narode-iazi) ;
tihane-noïr) ; » la malenyazy : parlée par les petites races, comme
» le tean’tianta : la langue usuelle du peuple elfe. C’est les gobelins, on pourrait la traduire par « langue
la plus couramment apprise et utilisée, partout en inférieure ». Elle n’a pas de transcription écrite.
Syl’Gaedrim et au-delà. (Prononcer : tihane-tian-n- (Prononcer : malène-iazi) ;
ta) ; » la masteryazy : parlée par les hobgobelins et les
» le tean’fora : il s’agit d’une langue particulière. gobelours, c’est une langue dure, gutturale. Comme
Utilisée quand les elfes interagissent avec les êtres pour la malenyazy, elle ne possède aucune forme
de la forêt, les arbres et les animaux, elle est aussi écrite. (Prononcer : mastère-iazi).
couramment utilisée par les mages. En effet, ses
mots résonnent étrangement et se prêtent par- Les langues écailleuses (pheseleung)
ticulièrement bien à la canalisation de la magie. On raconte que les langues écailleuses étaient celles
(Prononcer : tihane-fora) ; des anciens dragons eux-mêmes, ultime leg avant leur
» le bhasvakùda : c’est la langue du peuple gnome. Ce départ du monde connu pour… nul ne sait où. Elles
dérivé du tean’tianta est devenu au fil des siècles une comprennent :
langue à part entière. (Prononcer : basvakouda) ; » la thetoleung : langue draconique, elle est notam-
» le clyfriath est la langue commune des halfelins. ment maîtrisée par les sangdragons de l’Ancien
Même si chaque havrexis possède son propre argot, Royaume. (Prononcer : séto-léheune-gue) ;
tous comprennent la langue commune qu’est le » l’uru-uraca : il s’agit de la langue en usage chez les
clyfriath. (Prononcer : klaï-friass) ; hommes serpents, dont nul ne sait comment ils
» le bahnediath. Il s’agit de la langue secrète utilisée l’apprennent. Il semblerait qu’un homme serpent la
par les P’relinnes. Elle leur sert à se reconnaître parle dès sa naissance, même s’il ne sait pas l’écrire.
entre eux et à communiquer en secret. (Prononcer : (Prononcer : ourou-ouraca) ;
banèdiass). » la kana-phasa : c’est la langue des kobolds. Ces
derniers se considèrent comme les enfants des dra-
Les langues pierreuses (maanläkeri) gons et les cousins des sangdragons. (Prononcer :
Les langues pierreuses étaient à l’origine parlées par des kana-faza).
ancêtres du peuple nain, mais elles se sont répandues au
sein des autres peuples. Paradoxalement, les langues Les langues du fleuve (lugha’nar)
des « gris-peuples » (c’est-à-dire les orcs, les gobelins, Ce sont les langues parlées dans le Royaume du Fleuve,
gobelours et autres hobgobelins) font partie des langues en plus de l’impérial.Elles sont au nombre de trois :
pierreuses. On y trouve : » lugha’lsham : la langue du soleil est celle des
» l’ensimmkeri : la langue des rois nains, utilisée pour prêtres du Royaume du Fleuve. Utilisée dans toutes
les actes officiels et les décrets autant que pour la les cérémonies, elle est aussi celle en usage pour
rédaction de documents importants. (Prononcer : rédiger les actes officiels, lesquels sont toujours
ènesimekéri) ; traduits en lugha’lsham et en impérial. (Prononcer :
» l’imsetkeri : langue courante et commune des louga-lshame) ;
nains, elle est d’un usage quotidien. (Prononcer : » lugha’ljul : il s’agit de la langue courante du
ime-sétkéri) ; Royaume. Oubliée un temps, elle est de nouveau
» le mystnenkeri : langue utilisée pour enseigner parlée depuis l’indépendance du Royaume du
la magie, il est à noter que, dans l’Empire, elle est Fleuve. (Prononcer : louga-lioule) ;
souvent utilisée par les lanceurs de sorts profanes
» lugha’lshard : il s’agit de l’argot parlé par les félys à par tous ceux qui ont un lien fort avec la nature,
travers le monde. (Prononcer : louga-lshar). notamment les druides dont les incantations et les
prières sont toujours prononcées en onyssan. Il est
Les langues magiques aussi prisé par des lanceurs de sorts de l’Ancien
Il existe quatre langues dans l’Empire qui sont porteuses Royaume ou de la Brisure ;
de magie. Les lanceurs de sorts les utilisent pour leurs in- » le draconique : ayant également les faveurs des
cantations et les magiciens pour les notes qu’ils consignent lanceurs de sorts de l’Ancien Royaume, son alpha-
dans leurs grimoires. Elles ont, pour deux d’entre elles, été bet est utilisé par les magiciens elfes en lien avec
évoquées plus haut mais sont reportées ici car ce sont bel le tean’fora, puisque ce dernier n’en possède pas.
et bien des langues véhiculant la magie. Ce sont :
» le mystnenkeri : c’est la langue la plus utilisée, no- Il n'est pas nécessaire de maîtriser une langue magique
tamment par les magiciens ; pour incanter dans cette dernière. Les incantations sont
» le tean’fora : cette langue elfique est majoritai- comme des mantras que les lanceurs de sort apprennent
rement en usage chez les elfes, mais elle est aussi par coeur, en comprenant l'essence, sans forcément en
parlée par tous ceux ayant appris à maîtriser leurs comprendre la langue. Cependant, il est nécessaire de
pouvoirs en Syl’Gaedrim ou dans une tribu elfe. maîtriser la langue dans laquelle est écrite un parchemin
Elle est très proche de l’onyssan ; de sort pour l'utiliser. Ces derniers sont souvent écrits
» l’onyssan : langage du monde féérique, elle est la dans une langue magique, mais parfois dans une langue
langue des premiers magiciens. Il est souvent utilisé commune ou occulte.
Langues communes
Groupe de langues Langue Alphabet Parlé(e) par Parlé(e) Lu(e)/
écrit(e)
Impérial
Impérial Impérial Impériaux Oui Oui
supérieur
Elfes et lanceurs de
Tean’fora Draconique Oui Oui
sorts elfes
Nains et lanceurs
Mystnenkeri Mystnekos Oui Oui
de sorts impériaux
Gobelours et
Masteryazy aucun Oui Non
hobgobelins
Langues occultes
Langue Parlé(e) par Nom dans la 5E Alphabet Parlé(e) Lu(e)/
écrit(e)
Dragons et
Draconique lanceurs de Draconique Draconique Oui Oui
sorts elfes
Aboleths,
Paraximan Noir-parler Aucun Oui Non
menteleurs
Fées et lanceurs
Onyssan Sylvestre Onyrique Oui Oui
de sorts
Rêves destructeurs
Au niveau 14, lorsque vous dormez, une fois par Clerc
repos long, vous pouvez utiliser le sort rêve ou le sort
modification de mémoire. Si vous utilisez modification de Mortifié (5E)
mémoire, vous pouvez affecter une cible qui n’est pas en
vue, mais située à une portée maximale de 36 mètres. Si Les clercs mettent à l’épreuve leur foi et en tirent la ma-
vous possédez une composante biologique de votre cible gie que leurs dieux leur permettent ensuite de canaliser.
(une mèche de cheveux, un ongle, une goutte de sang), la Mais certains pensent qu’agir de la sorte, c’est aussi tester
portée maximale passe à 3 km. Vous pouvez utiliser ces la résistance de sa volonté, que la douleur physique per-
sorts même si vous ne les connaissez pas et sans dépen- mettra de canaliser – et donc d’en canaliser la puissance.
ser d’emplacement de sort. On appelle ce type de clercs des mortifiés. Solitaires, ils
voyagent à l’écart des temples. Ils se mettent à l’épreuve,
que ce soit physiquement, face à eux-même, ou face au
Voie des rêves (COF) monde qu’ils doivent affronter. Il n’est pas une épreuve
qu’ils appréhendent, car c’est dans l’épreuve qu’ils che-
Cette voie peut remplacer une voie de base du barde. minent vers leur propre illumination.
Bien des mortifiés connaissent un destin funeste et
» 1. Rêves reposants. Tous les alliés qui dorment au- l’acceptent. Cependant, ils ne le recherchent pas parti-
tour de vous dans un rayon de 30 mètres doublent culièrement : c’est leur voie que de se confronter à eux, à
les PV qu’ils récupèrent durant la nuit (ou, si vous leur douleur et au monde.
utilisez les points de récupération, ils gagnent 1
point de récupération supplémentaire). Par la douleur, le pouvoir
» 2. Rêves prémonitoires. Durant la nuit, vous sai- À partir du niveau 1, lorsque vous prenez un repos
sissez des images du futur. Cela vous donne un court, vous pouvez utiliser un objet pointu, souvent un
nombre de dés bonus égal au rang atteint dans petit poinçon, afin de scarifier vos mains et le creux de
la voie pour la journée du lendemain. Chaque dé vos coudes. Vous récupérez un emplacement de sort de
bonus permet de lancer un d20 supplémentaire niveau 1 que vous avez dépensé.
sur un test et de conserver le meilleur des deux Vous pouvez utiliser cette aptitude une fois entre deux
résultats. repos longs.
» 3. Rêves divinatoires. Vous pouvez lancer le sort
clairvoyance une fois par nuit pendant que vous Par la pitié, le soulagement
dormez (rang 3 de la voie de la divination de l’en- Dès le niveau 1, lorsque vous utilisez un sort de soins
sorceleur, cf. COF, p. 42). sur une créature du même alignement que le vôtre, celle-
» 4. Rêve ou réalité. Vous pouvez visiter des lieux ci récupère un nombre de PV supplémentaires égal à
lointains dans vos rêves comme si c’était la réalité. votre bonus de maîtrise.
Vous apparaissez dans un lieu de votre choix que
vous connaissez à une portée maximale de 5 km
de l’endroit où vous êtes endormi et pouvez alors
vous déplacer normalement en marchant et visiter
les lieux de votre choix pendant un nombre de
minutes égal à votre Mod. de CHA. L’endroit est
désert et vous n’y rencontrerez aucune créature.
Vous êtes affranchi des lois naturelles (vous pouvez
ouvrir une porte fermée à clef ou passer à travers
un mur, voler pour franchir un précipice, etc.) en
dépensant un dé bonus à chaque fois (voir Rêves
prémonitoires).
» 5. Rêve mortel. Vous pouvez lancer le sort tueur
fantasmagorique une fois par nuit pendant que
vous dormez (rang 5 de la voie des illusions de
l’ensorceleur, cf. COF, p. 42) sur une cible que
vous connaissez située à une portée maximale
de 30 mètres. Si vous possédez une composante
biologique de votre cible (une mèche de cheveux,
un ongle, une goutte de sang), la portée maximale
passe à 3 km.
Pangée - l'Âge des Héros 111
Puissance brute
Également au niveau 1, vous pouvez utiliser une action
bonus et sacrifier 1d6 PV pour augmenter d’une catégo-
rie le niveau auquel vous lancez un tour de magie.
Par exemple, si vous utilisez trait de feu, vous le lancez
comme si vous étiez de niveau 5, soit 2d10 dégâts de feu
(puis 3d10 lorsque vous serez au niveau 5, etc.).
Pangée - l'Âge des Héros 113
Premier verrou
Au niveau 6, vous réussissez à libérer une partie de
votre pouvoir intérieur. Désormais, vous pouvez utiliser
vos points de sorcellerie pour augmenter le niveau d’em-
placement d’un sort afin de le rendre plus puissant (ce
qui correspond à la rubrique « À plus haut niveau » de
certains sorts). Chaque point de sorcellerie dépensé per-
met d’augmenter le niveau effectif d’emplacement du sort
de 1 point. Vous êtes toujours limité à une augmentation
égale au maximum à votre bonus de maîtrise. Lorsque
vous lancez un sort d’ensorceleur, vous pouvez mélanger
les sources d’énergie entre vos points de sorcellerie et le
sacrifice de vos PV. Vous pouvez aussi choisir de dépen-
ser 1 point de sorcellerie au lieu de 1d6 PV lorsque vous
utilisez votre aptitude puissance brute.
Lâcher prise
Également au niveau 6, Vous pouvez décider de libérer
l’énergie qui sommeille en vous… avec le risque d’en
perdre le contrôle. Lorsque vous lancez un sort, vous
pouvez choisir de bénéficier d’un nombre de points de
sorcellerie de votre choix dans la mesure où il reste infé-
rieur à votre bonus de maîtrise. Ces points de sorcellerie
doivent être immédiatement dépensés par une action
bonus. Lancez un d6 : si le résultat est inférieur ou égal
au nombre de points de sorcellerie dépensés, vous subis-
sez un effet néfaste à déterminer sur la table ci-dessous
(lancez 2d6) :
» 2. Vous devenez aveugle.
» 3. Vos cheveux blanchissent d’un coup.
» 4. Votre peau devient froide ou au contraire brû-
lante (au choix). Vous obtenez une vulnérabilité
aux DM de feu ou de froid et une résistance à son
opposé.
» 5. Vous perdez conscience pour 1d6 minutes.
» 6. Épuisé : Vous subissez un niveau d’épuisement.
» 7. Vous ne pouvez plus lancer ce sort pendant
24 heures.
» 8. Affaibli : vous subissez un désavantage à toutes vos
actions jusqu’à ce que vous preniez un repos court.
» 9. Retour de flammes. Vous subissez 1d10 DM par
point de sorcellerie utilisé pour lancer ce sort.
» 10. Dérèglement : vous développez au choix un tic
facial, une phobie ou une allergie.
» 11. Vos yeux deviennent rouges, légèrement phos-
phorescents dans le noir.
» 12. Votre peau devient transparente, vos veines sont
visibles à travers elle et deviennent lumineuses
lorsque vous faites appel à vos points de sorcellerie
ou si vous sacrifiez des PV. Vous développez une
vulnérabilité aux dégâts contondants.
La première fois que vous obtenez les résultats 2 à 4 ou
10 à 12, l’effet dure 24 heures. Cochez-le pour en garder
la trace. La seconde fois, l’effet devient permanent. L'effet
peut cependant être supprimé grâce à un sort de souhait
uniquement.
Guerrier
Philaxien (5E)
Sans peur
Au niveau 3, lorsque vous choisissez cet archétype,
vous obtenez un avantage à tous les jets de sauvegarde
destinés à résister à la peur ou à l’état terrorisé.
Défense en phalange
Également au niveau 3, vous avez appris à serrer les
rangs et à vous couvrir mutuellement avec vos compa-
gnons d’arme. Lorsque vous combattez au corps-à-corps
à moins de 1,50 m d’un allié, vous pouvez utiliser votre
réaction à chaque tour pour donner un bonus de +1 en
CA à cet allié.
Attaque en phalange
Au niveau 15, lorsque vous attaquez au corps-à-corps
la même cible qu’un allié vous obtenez l’avantage.
Général
Au niveau 18, vous êtes un général reconnu et respecté
parmi les combattants du monde entier. Tous les alliés
situés dans un rayon de 12 mètres autour de vous béné-
Roublard Étourdir
Également au niveau 13, vous pouvez tenter d’étourdir
Mistheos (5E) une créature lorsque vous infligez une attaque sournoise.
Au lieu d’occasionner des dégâts supplémentaires, la
À la fois mercenaire et chasseur de primes, le mistheos victime doit faire un jet de sauvegarde de Constitution
possède une réputation de traqueur impitoyable au flair de difficulté 8 + votre bonus de maîtrise + votre Mod.
infaillible. Il aime entretenir cette légende, sachant jouer de Dextérité. En cas d’échec, elle est étourdie pendant 1
de cet aspect terrible et mystérieux de façon à pousser round.
leurs cibles à commettre des imprudences qui leurs se-
ront fatales. Paralyser
Au niveau 17, vous pouvez tenter de paralyser une créa-
Pisteur émérite ture lorsque vous infligez une attaque sournoise. Au lieu
À partir du niveau 3, vous obtenez un avantage aux d’occasionner des dégâts supplémentaires, la victime doit
tests de Sagesse (Survie) destinés à pister et aux tests de faire un jet de sauvegarde de Constitution de difficulté 8
Sagesse (Perception) destinés à prélever des traces de + votre bonus de maîtrise + votre Mod. de Dextérité. En
passage dans un lieu. cas d'échec, elle est paralysée pendant 1 round.
Entraver
Également au niveau 3, vous pouvez tenter d’entraver Mistheos (COF)
une créature lorsque vous infligez une attaque sour-
noise. Au lieu d’occasionner des dégâts supplémentaires, Le mistheos est un profil hybride : profil principal de
la victime doit faire un jet de sauvegarde de Constitution voleur (voie de l’assassin, voie du déplacement, voie
de difficulté 8 + votre bonus de maîtrise + votre Mod. du roublard) et profil secondaire de rôdeur (voie de la
de Dextérité. En cas d’échec, elle est entravée pendant 1 survie, voie du traqueur).
round.
Limier
Au niveau 9, vous pouvez désigner une créature
comme étant votre cible à tout moment. Vous n’avez
pas besoin de voir ou de connaître cette cible, il vous
suffit de connaître son existence. Vous ne pourrez pas
changer de cible avant d’avoir pris un repos long. Vous
bénéficiez d’un avantage à tous les tests d’Intelligence
(Investigation) destinés à trouver des indices laissés par
cette cible.
Neutraliser
Également au niveau 9, vous pouvez tenter de neutrali-
ser une créature lorsque vous infligez une attaque sour-
noise. Au lieu d’occasionner des dégâts supplémentaires,
la victime doit faire un jet de sauvegarde de Constitution
de difficulté 8 + votre bonus de maîtrise + votre Mod.
de Dextérité. En cas d’échec, elle est neutralisée pendant
1 round.
Intimidant
Au niveau 13, vous savez jouer de votre réputation
pour obtenir un avantage aux tests de Charisme
(Intimidation) destinés à obtenir des aveux ou des ren-
seignements.