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Xavier Pierson
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1. Quelques déclarations : « Ainsi, grâce au Mémorial, les souvenirs de Verdun seront conser-
vés (...) Merci, au nom des disparus, au nom des survivants, à tous les donateurs et, singulièrement, à
ceux qui se faisant “mendiants de Verdun” ont tendu la main pour le Mémorial. Tant de concours
spontanés ont été inspirés par l’âme donneuse et fraternelle des disparus dont les restes reposent dans
Guerres mondiales et conflits contemporains, no 235/2009
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Verdun qui ont souhaité que là, sur le champ de bataille, s’élève un
édifice dédié à la mémoire de ceux qui avaient tout donné. Ils vou-
laient un mémorial.
Mais celui-ci ne pouvait se contenter d’être un vœu et de demeurer
une abstraction. Il devait revêtir les ornements du sacrifice ; il devait
contenir les objets du culte. C’est ainsi que, petit à petit, les anciens de
Verdun apportèrent leurs reliques : objets de souffrances, de combats,
simples pièces d’uniformes devenus des oripeaux déchirés mais tissés de
gloire et de sang. Tout cela fut d’abord enchâssé dans des cryptes provisoi-
res en attendant que le temple définitif fût construit. Une baraque avait
été montée sur l’emplacement actuel du Mémorial. Elle semblait faire
office de sacristie au futur bâtiment. Et là, dans une simplicité refusant
d’outrager le dénuement des poilus, les pères fondateurs (Fernand
Ducom, Marcel Bidault et Gustave Durassié) ouvraient une souscription
pour l’érection de ce Mémorial. C’était une quête présentée à tous les
pèlerins du champ de bataille Ces offrandes individuelles ou collectives
– mais toujours privées – apportèrent le nécessaire, l’indispensable à la
réalisation du vœu. Cette pieuse origine du Mémorial lui donne son ori-
ginalité. Mais sa situation dans la zone rouge lui offre une éminente puis-
sance émotionnelle.
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3. « Sauver Verdun de l’oubli, c’est perpétuer le souvenir de tous les disparus de tous les com-
bats » (CNSV, 1969). Le CNSV existe toujours. Il œuvre avec dévouement et efficacité aux destinées du
Mémorial. Il lui apporte son aide financière car les ressources (recettes billetterie et librairie) restent
souvent insuffisantes. À cette association généreuse, il faut également mentionner la Fédération natio-
nale André Maginot (FNAM) et les Gueules cassées, connues aujourd’hui sous le vocable Union des
blessés de la face et de la tête (UBFT).
4. « Merci aux survivants de Verdun et à tous nos camarades qui continuent à quêter pour bâtir
cette forteresse du souvenir » (Almanach du Combattant, 1965).
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grand nombre les jeunes et, en particulier, les scolaires. Mais l’acquis, dans
ce domaine, n’est jamais définitif. Ainsi, à l’aube des années 2000, le
Mémorial devait-il encore poursuivre ses efforts de rénovation et faire
face à de nouveaux défis. Le « tourisme » de Mémoire faiblissait sur tous
les sites ; les visiteurs succédaient aux pèlerins.
Une nouvelle fois aidé par le CNSV, le Mémorial rénova complète-
ment sa muséographie. C’est celle-là qui est présentée aujourd’hui aux
visiteurs. Elle s’articule sur deux niveaux et propose à chacun d’eux un
thème de réflexion particulier. Au sous-sol, il s’agit de découvrir la vie du
soldat dans l’ « Enfer de Verdun », sous les bombardements, avec son
équipement, sa tenue et son ravitaillement sur le champ de bataille par la
Voie sacrée, l’artillerie, sa puissance de destruction, les villages de la zone
rouge qui furent détruits et non reconstruits. Une maquette de ce champ
de bataille a été reconstituée. Elle remonte à bien des années mais attire
toujours le regard par son réalisme et son originalité. Le second niveau,
celui du rez-de-chaussée, retrace la chronologie de la Grande Guerre,
l’évolution de l’armement et des uniformes durant ces cinq années de
combats incessants. Certains thèmes spécifiques sont abordés : celui des
Américains (présents en Meuse en 1918), celui des femmes et des enfants
dans la guerre... Naturellement une place privilégiée est réservée à la
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6. Il se compose de deux professeurs, l’un d’histoire et l’autre de lettres, détachés par l’Éduca-
tion nationale à raison de sept heures par semaine.
7. En particulier, il faut citer deux donateurs (un Allemand et un Français) qui offrent très
régulièrement plus d’une centaine d’ouvrages et de documents originaux.
8. Le président est le Pr Antoine Prost.
9. « Soigner et sauver à Verdun » (2006) ; « Les sportifs dans la Grande Guerre » (2007) ; « Les
Américains dans la guerre » (2008).
10. Exposition d’œuvres du peintre Gilles Dumas (2005) ; « La Vendée dans la Grande Guerre »
(2006) ; « Les sportifs dans la Grande Guerre » (2007) ; « La Légion dans la Grande Guerre » (2007) ;
« Les Chasseurs dans la Grande Guerre » (2008) ; « De l’icône à la caricature » (2008) ; « L’armistice »
(2009) ; et en cours « L’armée oubliée : les transmissions ».
11. Le Mémorial est un des plus anciens musées de la Grande Guerre.
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ANNEXE
OSSUAIRE DE DOUAUMONT
12. Le conseil général de la Meuse va mettre en dépôt au Mémorial une grande partie (environ
20 000 pièces) de la collection Diors.
13. À l’entrée du Mémorial, sur la façade extérieure, à droite, on peut lire ces lignes de Maurice
Genevoix : « Ce Mémorial a été édifié par les survivants de Verdun, en souvenir de leurs camarades
tombés dans la bataille pour que ceux qui viendront se recueillir et méditer aux lieux mêmes de leur
sacrifice, comprennent l’idéal et la Foi qui les ont inspirés et soutenus. »
Le Mémorial de Verdun : « Le Mémorial des combattants » 19
— de 9 h à 18 h 30 de mai à août
— de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h en septembre
— de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h en novembre
Prix : accès gratuit pour la visite de la crypte.
Visite de la tour et projection du film L’héroïsme du combattant de Verdun
(20 minutes). Séances toutes les demi-heures
Adulte : 4 E Enfant : 3 E (de 8 à 15 ans)
Coordonnées : la Wavrille – 55100 Douaumont
Tél. : 03 29 84 54 81 Fax : 03 29 86 56 54
FORT DE DOUAUMONT
FORT DE VAUX
BUTTE DE VAUQUOIS
VARENNES EN ARGONNE
Horaires :
— les week-ends et jours fériés de 15 h à 18 h du 12 avril au 29 juin et du
1er septembre au 30 septembre.
— tous les jours de 14 h 30 à 18 h et les week-ends de 10 h 30 à 12 h du
30 juin au 31 septembre.
Prix : Adulte : 4,20 E Enfant : 2 E (de 6 à 16 ans)
Coordonnées : rue Louis-XVI – 55270 Varennes-en-Argonne
Tél. : 03 29 80 71 14 Fax : 03 29 80 71 43