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La démarche généralement suivie pour l’élaboration d’une stratégie de marketing comporte cinq
étapes principales qui sont :
De même qu’un médecin doit étudier soigneusement les symptômes du patient et chercher à
compléter son information nécessaire avant d’établir un diagnostic qui lui permet de définir ensuite
une stratégie thérapeutique, de même, la formulation d’une stratégie marketing doit être précédée
d’une analyse approfondie de la situation débouchant sur un diagnostic. L’analyse-diagnostic
comporte trois volets principaux, qui sont l’analyse externe (environnement, marché, clients,
concurrents), l’analyse interne (bilan et position du marché) et la formulation du diagnostic.
L’analyse externe résume les données importantes qui sont nécessaires pour connaître et comprendre
la situation actuelle des marchés sur lesquels opère l’entreprise ainsi que les tendances majeurs qui
s’y manifestent.
1- L’analyse de l’environnement
Les comportements des clients et les actions des entreprises sont influencés par des tendances et des
évolutions globales qu’on regroupe sous le terme d’environnement. On identifie généralement 6
composantes dans l’environnement :
- L’environnement politique
- L’environnement économique
- L’environnement socioculturel
- L’environnement technologique
- L’environnement écologique
- L’environnement légal
2- L’analyse du marché
Dans ce type d’étude, on s’intéresse à la taille, à la structure et aux tendances d’évolution du marché.
Le marché peut être étudié, selon le plan stratégique auquel on s’intéresse, au niveau de l’industrie
(comme le secteur automobile), de la catégorie de produits (tes que les véhicules de tourisme) ou du
type de produits (comme les monospaces). On analysera le marché sous les principaux aspects
suivants :
- Le volume des ventes, ventilé le cas échéant par types de produits ou niveaux de qualité ;
- La segmentation « produits » sur le marché ;
- Les tendances d’évolution du marché global et de ses principaux segments ;
- Les tendances d’évolution des prix ;
- Le cycle de vie de la catégorie de produits.
Cette analyse doit permettre de relever les faits marquants de la situation et les évolutions d’un
marché et de ses segments de produits.
On analyse ici :
3-2 La distribution
Lorsque les produits auxquels on s’intéresse sont distribués, au moins en partie par des
intermédiaires, il faut analyser la structure du réseau de distribution :
Une partie importante et spécifique dans l’analyse externe porte sur l’étude des concurrents. Une
analyse de la concurrence passe d’abord par l’identification des différents concurrents, ensuite par
l’étude des concurrents prioritaires, enfin par une analyse des positions concurrentielles.
Les concurrents sont définis ici comme ceux qui offrent des produits tout à fait similaires. Exemple :
Pepsi et Coca-Cola
Exemple : le segment des jus de fruits gazeux font concurrence à ceux des jus de fruits non gazeux et
des bières non alcoolisées (ou à faible teneur alcoolique)
De très nombreux produits appartenant à des segments et des marchés différents peuvent contribuer
à satisfaire concurremment un même besoin du client.
- Quelles sont les principales catégories de produits qui peuvent répondre aux mêmes besoins
que le produit auquel on s’intéresse et qui par conséquent sont en concurrence indirecte avec
lui ?
- Quelles sont les tendances d’évolution de ces concurrents indirects en termes de volume de
ventes, de pénétration, de prix, … ?
- Qui sont nos principaux concurrents directs ?
L’analyse de la concurrence doit toujours se faire de façon prospective. Il faut donc savoir débusquer
les concurrents encore cachés et estimer leur potentiel de croissance.
On distingue :
- Les concurrents actuels : Exemple : dans la distribution, Auchan est le concurrent actuel de
Carrefour
- Les nouveaux entrants potentiels : Exemple l’entrée potentielle d’une nouvelle entreprise de
la téléphonie sur le marché togolais
2-2 Les situations des concurrents dans l’espace concurrentiel
Chaque concurrent précédemment identifié est-il un concurrent direct ou indirect ? Plus précisément
où est-ce qu’il se situe entre deux des trois niveaux identifiés précédemment : concurrence
interproduits ou intersegment ?
2-3 L’analyse des concurrents jugés les plus dangereux, actuellement et à terme
Elle consiste en l’examen de trois faisceaux de critères portant sur la puissance, la stratégie et la
réactivité des concurrents.
Cette analyse consiste à reconstituer leur stratégie actuelle et à élaborer des scénarios sur leurs
perspectives stratégiques. Pour chaque concurrent jugé important, on identifiera :
Comme pour les marques de l’entreprise, il sera utile de faire pour chaque concurrent, une analyse
synthétique de ses forces, faiblesse, opportunités et menaces.
L’indicateur le plus utilisé pour situer la position concurrentielle d’un produit, d’une marque ou d’une
entreprise est la part de marché
Elle se calcule en volume et en valeur, en rapportant la part de marché d’un produit ou d’une marque
à la part de marché de son concurrent principal. Pour le leader par exemple, on calcule sa part de
marché relative en rapportant sa part de marché à celle du numéro 2. En conséquence, le leader est
donc le seul à avoir une part de marché relative supérieure à 1, les autres marques calculant leur part
de marché par rapport à celle du leader.
III- L’analyse interne : Revue de performance de la position sur le marché et bilan interne
Le deuxième volet de l’analyse appelé « analyse interne » ou « revue de performance » a pour objet
de décrire et d’évaluer la stratégie et la position actuelles de l’entreprise sur le marché considéré. Ses
principales rubriques sont les suivantes.
3- Les ressources dont dispose (ou pourrait disposer) l’entreprise pour le produit considéré
Ce sont :
Ce diagnostic se fait souvent sous la forme de deux tableaux récapitulatifs, l’un consacré aux forces et
faiblesses de l’entreprise et l’autre aux opportunités et menaces qui ont été identifiées au cours de
l’analyse du marché et de la concurrence. L’ensemble constitué par ces deux tableaux est désigné par
le terme synthèse « SWOT », tiré des initiales des mots anglais Strengths,weaknesses, opportunities
et threats
Une chaîne d’hôtels résumait ainsi ses forces et faiblesses sur le marché :
Les forces Les faiblesses
Un positionnement très attractif : offre basique mais de Le vieillissement du produit (conçu dans les années 80)
qualité (confort) pour un prix le plus bas possible
Une très forte notoriété Une image d’hôtel automatique et inhumain, surtout auprès des
non-clients
Une très bonne taille (plus de 300 hôtels) et homogénéité Un taux de remplissage insuffisant les week-ends
du réseau sur le territoire national
De nouvelles implantations en périphérie de la Capitale où Des marges très réduites qui donnent peu de capacité de
la demande est importante manœuvre
L’ensemble de la clientèle est une clientèle directe (pas de Des contraintes fortes à toute modification importante de l’offre
ristourne à rétrocéder à des agences ou à des tours
opérateurs)
Pour cette entreprise, les possibilités de « niches » rentables existent si elle parvient à offrir aux consommateurs
et aux distributeurs des bières de spécialités correspondant à leurs attentes
b- Exemple d’analyse externe
Un brasseur présent sur le marché français depuis longtemps mais n’y occupant qu’une position relativement
faible résumait dans les termes suivants les principales menaces et opportunités qui, selon lui, se dégageaient
de l’analyse de l’environnement et de la concurrence.
Pour la réussite d’une analyse SWOT, on recommande d’éviter trois écueils principaux et de réunir ainsi trois
qualités pour un bon diagnostic
Un bon diagnostic SWOT est la conclusion d’une analyse interne et externe et son pouvoir de conviction vient
de la relation logique entre les faits qui ont été relevés préalablement et les conclusions qui en sont tirés dans
le SWOT
Un bon SWOT ne présente que quelques faits majeurs pour chaque partie car son objet est de souligner des
points clés clefs et de dessiner les priorités. Ces points sont déjà le résultat d’une réflexion qui, partant de
l’analyse interne et externe qui sont elles-mêmes des synthèses, filtre et définit les problèmes ou leviers
principaux.
Il faut hiérarchiser les points présentés dans chacune des quatre parties d’un SWOT
Un bon diagnostic SWOT doit être à la fois la dernière étape de l’analyse et la première étape des
recommandations. Les objectifs et la stratégie défendue par la suite doivent logiquement découler du SWOT. A
l’issue d’une analyse SWOT, on doit voir clairement quels sont les enjeux et les problèmes stratégiques à traiter