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Noelline KNAPP--DUBOIS

Fabiola BESSE
Le chômage
Le chômage est une des conséquences de la salarisation de la société, qui résulte de la Révolution Industrielle. À la
fin du XIXe siècle, le « chômeur » est une notion nouvelle, qualifiant celui qui ne trouve personne pour acheter sa
force de travail. Aujourd’hui, il est devenu terme récurrent dans les médias et politiques : les allocations chômage font
d’ailleurs de plus en plus débat. Mais qu’est-ce que le chômage ? Comment ce risque social est-il pris en charge ?

I-) Le chômage
A-) C’est quoi ?
Le chômage possède deux définitions officielles :
❖ Celle internationale du BIT, reprise par l’INSEE : personne en âge de travailler,
donc de 15 ans ou plus, et qui répond simultanément à trois conditions :
✓ Être sans emploi
✓ Disponible pour en prendre un dans les quinze jours
On parle souvent de taux de chômage : il se
✓ Avoir été en recherche active dans le mois précédent ou en avoir calcule en faisant le rapport entre le nombre
trouvé un qui commence dans les trois mois à venir. de chômeurs et la population active. Selon
❖ Celle du Pôle Emploi : un chômeur est une personne inscrite sur ses listes. une enquête de l’Insee, il s’élevait à 7,3 %
Elle doit tout de même respecter certaines conditions lors de son inscription, en France (hors Mayotte) en 2022.
comme résider sur le territoire national, mais ses catégories A, B, C, D et E Cependant, on peut constater de grandes
disparités en fonction de l’âge, voire une
permettent d’inclure de nombreux types de demandeurs d’emploi. corrélation négative : les 15-24 ans sont les
plus atteints avec un taux de 17,3 %.
B-) Pourquoi ?
On distingue deux types de chômage :
Les outils de l’État pour lutter contre le
❖ Conjoncturel, qui provient d’un ralentissement ou d’une
chômage :
baisse temporaire de l’activité économique. Les agents
▪ Dans le cas d’un chômage
consomment moins et, par conséquent, les entreprises
conjoncturel, il peut mener des
produisent et investissent moins.
politiques économiques de relances.
❖ Structurel, lié au déséquilibre entre l’offre et la demande de
▪ Contre les rigidités du marché, il
travail. Plusieurs causes sont possibles : le manque de
peut :
profils recherchés par les entreprises et le peu d’attractivité
➢ Agir sur la réduction des
de certains métiers. Les offres d’emplois dans ces domaines coûts salariaux.
s’accumulent alors, mais ne croisent pas la demande. ➢ Mettre en place des
réglementations facilitant les
Il existe également des rigidités du marché du travail : embauches.
• Certaines réglementations limitent les licenciements et ➢ Financer des formations
dissuadent les embauches. dans l’idée de favoriser une
• Les charges salariales, parfois jugées trop lourdes par les meilleure adéquation entre
dirigeants d'entreprises qui préfèrent ne pas embaucher, les qualifications de la
voire automatiser la production. population active et les
Même lorsque l’économie est en plein-emploi, il y a la présence d’un besoins des employeurs.
chômage frictionnel, dit “naturel” ou “incompressible”.

II-) L’institution qui gère ce risque : l’UNEDIC B-) Son financement


A-) Présentation et rôle
L’assurance-chômage a été fondée
L’Union Nationale pour l’Emploi Dans l’Industrie et le Commerce, créé dans le but de mettre en place un
en 1958, est un organisme qui gère le régime d’assurance chômage système de protections pour les salariés
en mutualisant les cotisations des secteurs privé et public. À l’origine, privés d’emploi. Elle est financée par les
l’UNEDIC collectait les cotisations au rang national, puis les ASSEDIC cotisations des salariés sur leur fiche
renversaient les allocations au rang régional et l’ANPE accompagnait de paye et la Contribution Sociale
les personnes en recherche d’emploi. En 2008, les activités de Généralisée. C’est ainsi un régime
l’ASSEDIC et de l’ANPE ont été regroupées au sein de Pôle Emploi. assurantiel et solidaire.

C-) Les critères pour en bénéficier


Pour les salariés du secteur privé, deux choix sont possibles pour bénéficier de l’assurance-chômage : soit l’employeur a fait le
choix d’adhérer à l’assurance-chômage, soit l’employeur gère directement l’indemnisation-chômage de ses anciens agents
grâce à la signature d’une convention de gestion avec Pôle Emploi. Sinon, pour recevoir une allocation-chômage, il faut
s’inscrire à Pôle emploi et remplir certaines conditions comme avoir perdu involontairement son emploi, avoir cotisé au régime
d’assurance-chômage ou avoir travaillé au moins 6 mois en tant que salarié au cours des 24 ou 36 derniers mois.

Ainsi, le chômage est pris en charge par l’UNEDIC qui verse une allocation, financée par les impôts et cotisations, aux salariés
qui remplissent des critères spécifiques. Mais le système d’assurance-chômage présente des effets pervers : le principe de
l’activité réduite, les « assistés sociaux » qui bénéficient d’allocations sans pour autant chercher à travailler ou encore les
régimes spéciaux, nus pousse à nous demander si ce système ne pousserait pas certaines personnes à en profiter.

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