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Cours des questions

spéciales en
entrepreneuriat

Questions spéciales en entrepreneuriat Professeur NGIDJIMA (troisième partie)

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Plan du cours

Chapitre 1 : Définitions, Histoire et évolutions

Chapitre 2 : Les approches de l’entrepreneuriat
Chapitre 3 : Ecosystème, facteurs déterminants et accompagnement
entrepreneurial
Chapitre 4 : Entrepreneuriat et la société
Chapitre 5 : Université et entrepreneuriat
Chapitre 6 : Recherche en entrepreneuriat

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Chapitre 3 : Ecosystème, facteurs déterminants et

accompagnement entrepreneurial

3.1. Ecosystème entrepreneurial

3.1.1. Définition
L’idée d’écosystème entrepreneurial est apparue dans la littérature dans
les années 1980 et 1990.
Def : Un écosystème est un réseau dynamique et autorégulateur de
différents types d’acteurs.
L’écosystème entrepreneurial constitut un ensemble de facteurs et
d’acteurs en interdépendance, catégorisés en six domaines :
- Politique,
- Finance,
- Culture,
- Supports,
- Capital humain et
- Marché.
Ces éléments, sont à la fois :
• Physiques (organismes de financement, entités de soutien,
organismes de recherche et consortiums d’entreprises) et
• Non-physiques (règlementation et culture entrepreneuriale),
NB : Ces différents éléments interagissent d’une manière complexe,
unique, évolutive et favorisent la création, le développement et la
croissance de nouvelles entreprises et amènent à un entrepreneuriat
productif et autonome dans un territoire donné.
Le concept d’écosystème entrepreneurial met l’accent sur le fait que
l’esprit d’entreprise s’inscrit dans une communauté d’acteurs
interdépendants (Stam, 2015).
Dans chaque haut lieu de l’entrepreneuriat, il y a des connecteurs et des
influenceurs importants qui peuvent ne pas être des entrepreneurs eux-
mêmes, mais avoir une influence.

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3.1.2. Caractéristiques
Trois éléments caractérisent les écosystèmes :
- La coévolution et
- L’interdépendance mutuelle parmi
- Système complexe et imbriqué de diverses organisations et acteurs.
3.1.2. Aspect méthodologique
- Sur le plan de la recherche, l’approche d’écosystème étudie l’influence
des facteurs économiques et sociaux régionaux sur le processus
d’entrepreneuriat (Stam & Spigel, 2018).
- C’est un nouveau contexte d’analyse qui souligne l’importance de situer
le phénomène entrepreneurial dans un cadre plus large qui intègre les
dimensions temporelle, spatiale, sociale, organisationnelle et du marché
(Zahra, 2007 ; Zahra et al., 2014).

3.1.2. Présentation graphique de l’écosystème entrepreneurial

3.2. Accompagnement entrepreneurial

3.2.1. Définition
L’accompagnement entrepreneurial est une activité sur le court ou le long
terme où des jeunes entrepreneur(e)s peuvent bénéficier de l'expérience
d'intervenant(e)s expérimenté(e)s et d'entrepreneur(e)s accompli(e)s pour
le démarrage de leur projet.

Cette pratique est apparue dans les années 1960 et qui s’est développé
dans les années 1980 dans le sillage des plans de restructuration.

Aujourd’hui, l’accompagnement entrepreneurial est devenu un véritable

marché complexe où se côtoient de nombreux acteurs :
- incubateurs,
- pépinières,
- chambres consulaires,

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- experts comptables,
- consultants,
- etc.
L’l’accompagnement entrepreneurial est facteur qui influence le succès
des entreprises : la pérennité est supérieure pour ceux qui se font
accompagnées que pour ceux qui ne se font pas accompagnées.

Les bénéfices sont nombreux, que ce soit pour l’entreprise ou

l’entrepreneur :

Pour l'entreprise : Pour l'entrepreneur :

• Obtenir les informations utiles et échanger
sur votre projet de création d’entreprise.
• S’entourer de professionnels et trouver des compétences et

• Challenger et tester votre projet afin de le

rendre meilleur. expertises complémentaires aux vôtres.

• Se préparer au métier de chef d’entreprise (posture).

• Profiter de l'expertise du conseiller
(connaissance de l'écosystème et les aides
locales). • Sortir de l’isolement et échanger avec vos pairs (networking).

• Prendre du recul et bénéficier d'un regard • Gagner un temps précieux par l’expérience du conseiller.
extérieur et avisé sur votre projet de
création.

Comment ça se passe ?
Il existe de nombreux réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise, chacun avec ses
spécificités :

- Émergence de l’idée,
- Sensibilisation à l’entrepreneuriat,
- Montage du business plan,
- Financement du projet,
- Suivi post-création,
- Développement d’entreprise,
- Tutorat …

NB : Quel que soit le type d'activité que vous envisagez de créer, un accompagnement vous
permettra de ne pas rester seul avec vos questions ! Au préalable, renseignez-vous sur les
conditions d'éligibilité spécifiques à chaque organisme d'accompagnement : nature du projet,
stade du projet, situation et profil du créateur, etc.

L’accompagnement se traduit souvent par :

• Une relation de confiance avec le conseiller,

• Une personnalisation de l’accompagnement en fonction de la nature du projet,
• Des rendez-vous collectif et/ou individuel, en physique et/ou numérique (selon
organisme),

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• Une durée limitée dans le temps et échelonnés sur des semaines et mois,
• Des formations et ateliers collectifs (selon organisme),
• Un format gratuit (en fonction de votre profil) ou payant Le rôle du conseiller

Le conseiller :

• A un rôle de neutralité et d'alerte,

• Est tenu au secret professionnel et confidentialité,
• Ne s'immiscera jamais dans la gestion de votre entreprise,
• Ne prendra pas de décision à votre place

3.2.2. Types
❖ Le coaching : est un accompagnement individuel ponctuel qui
s’adresse aux entrepreneurs dont l’entreprise est en phase de
démarrage, ou de jeune croissance. Il répond à un besoin
particulier :
- d’acquisition,
- de développement,
- d’amélioration des compétences requises pour gérer l’entreprise.

Caractères du coach : pour se mettre au même niveau que le coaché, il

faut :
- L’écoute
- L’empathie.

❖ Le mentorat : est un accompagnement gratuit et moins intensif. Le

mentor agit comme est exemple à suivre, un modèle et non un
formateur.
NB : le coaching est axé sur le savoir-faire alors que le mentor sur la
personne.

3.3. Des éléments à étudier dans un ESE

a) Les entrepreneurs
Une approche de l’écosystème entrepreneurial consiste à ne pas
considérer l’entrepreneuriat uniquement comme un résultat, mais de
constater l’importance des entrepreneurs comme acteurs centraux

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(leaders) dans la création et dans le maintien de la santé du système

(Feldman, 2014).
Selon Stam et Spigel (2018), l’entrepreneur dispose de connaissances
clés pour évoluer dans l’écosystème. Dans les modèles traditionnels, la
connaissance se rapporte au savoir-faire technique nécessaire pour
développer de nouveaux produits et de nouvelles technologies, mais
également à la connaissance du marché pour savoir quels nouveaux
produits réussiront. Il est cependant important que l’entrepreneur ait une
connaissance du processus d’entrepreneuriat lui-même.
Cela comprend la connaissance des défis auxquels les entrepreneurs sont
confrontés à mesure qu’ils grandissent, la façon de concevoir un plan
d’affaires et de présenter (pitcher) des idées aux investisseurs potentiels
et comment surmonter la responsabilité de la nouveauté en travaillant
avec des clients et des fournisseurs potentiels.
Ainsi, le mentorat et le réseautage entre entrepreneurs sont essentiels au
partage des connaissances entrepreneuriales au sein d’un écosystème.
Un écosystème réussi est composé d’un groupe solide d’entrepreneurs
visibles, accessibles et engagés pour la région qu’ils estiment idéale pour
démarrer et faire croître une entreprise (Stam et Spigel, 2018).
Un écosystème entrepreneurial est composé d’entreprises de toutes
tailles (micro-entreprises, PME, grandes entreprises5).
En effet, les grandes entreprises ont tendance à favoriser l’emploi, mais
peuvent également agir comme coaches et accompagnateurs auprès
des petites structures qui sont, quant à elles, sources de croissance et
d’innovation.
Les entrepreneurs développent avec d’autres acteurs une
interdépendance mutualiste qui comprend à la fois :
- Des relations de coopération et de compétition entre des acteurs
partisans, répartis et intégrés, qui poursuivent leurs propres intérêts
dans l'écosystème,
- Ce qui contribue à la complexité du système (Stam & Van de Ven,
2019).
Pour démarrer une entreprise dans une région, les entrepreneurs
développent des interdépendances mutuelles, pour la connaissance avec
des communautés scientifiques, pour des ressources financières avec
des sociétés de capital-risque et des investisseurs, pour des ressources

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humaines des universités et centres de formation, pour des autorisations

et licences avec des institutions gouvernementales, pour de la matière
première auprès des supplychains et pour des ventes auprès des clients.
Tous ces acteurs jouent un rôle crucial dans le développement et la
pérennité de l’écosystème entrepreneurial.

b) Les clients/le marché

Selon le Larousse, le client, au sens économique, est la personne qui
achète ou requiert des services moyennant rétribution.
Le pouvoir d’achat et la demande potentielle de biens et de services sont
importants pour les entrepreneurs car il ne sera intéressant de
commercialiser de nouveaux produits que si la population a les moyens
financiers de les acheter.
Plusieurs études montrent que la croissance du marché augmente
l’arrivée des entreprises (Eckhardt & Shane, 2003 ; Sato et al., 2012).
Par sa nature, le jeu vidéo s’étend sur un marché international. Un des
leviers pour les entrepreneurs est de s’adresser au marché international
et non de se focaliser sur le marché local.
Cependant, l’ancrage local étant important, il nous semble opportun de
nous intéresser au marché belge qui pourrait servir de point de départ.

c) Le Gouvernement
les pouvoirs publics jouent un rôle prépondérant dans l’écosystème
entrepreneurial.
Des politiques de soutien doivent être mises en place pour soutenir le
développement économique, la fiscalité et les politiques d’investissement
(Stam & Spigel, 2018).
Cependant, si l’entrepreneur tient un rôle de leader et une place centrale
dans l’écosystème entrepreneurial, le rôle de l’état s’en voit diminué et est
plutôt envisagé comme un élément « nourricier » de l’écosystème plutôt
que comme un « leader » (Feld, 2012).
Le gouvernement conserve ainsi son rôle d’organe d’intervention en
ajustant les lois et les réglementations.

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Les défaillances du marché et du système ne sont pas nécessairement

des justifications pour l’intervention gouvernementale : les entrepreneurs
peuvent trouver des opportunités, par exemple en organisant une action
collective pour créer des biens publics (Stam & Spigel, 2018).
d) Les talents
Un atout important de l’écosystème entrepreneurial est de disposer d’un
panel de talents provenant de tous secteurs et domaines d’expertise.
Les universités sont une excellente source pour les jeunes talents et
doivent être connectées à la communauté (Stam & Spigel, 2018).
il est important pour l’écosystème d’avoir un groupe diversifié de
travailleurs compétents.

e) Les organismes de financement

L’écosystème entrepreneurial est composé d’une communauté forte,
dense et solidaire d’investisseurs :
- Business Angels,
- Investisseurs au démarrage,
- Spécialistes du capital à risque…
- D’autres formes de financement doivent être disponibles, visibles et
accessibles dans tous les secteurs et territoires.
En identifiant les différentes sources de financements privées et
publiques, nous pourrons constater le niveau d’accessibilité au
financement local, ainsi que le niveau d’engagement du secteur privé dans
le secteur.
f) Les structures d’accompagnement
L’accompagnement entrepreneurial peut être défini comme suit :
Un processus organisé par une tierce partie, s’inscrivant dans la durée et
permettant à un (ou des) porteur(s) de projet ou un (ou des)
entrepreneur(s) de bénéficier d’une dynamique d’apprentissage
(formation, conseil…), d’un accès à des ressources (financières,
informationnelles…), d’une mise en réseau, de services (administratifs,
hébergement…) et d’une aide à la décision (coaching, mentorat…)
(Bakkali, Messeghem & Sammut, 2010).

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L’accompagnement doit être disponible à tous les niveaux de croissance

d’une entreprise : de l’idée au déclin.
Outre la participation de mentors et conseillers, les incubateurs et
accélérateurs d’entreprises sont considérés comme fondamentalement
nécessaires à la construction d’un écosystème entrepreneurial performant
(Stam & Spigel, 2018).
Les incubateurs ne sont pas des solutions rapides. Ils doivent être bien
conçus et gérés. De nombreuses années sont ainsi nécessaires pour
générer un impact mesurable sur l’écosystème entrepreneurial. A
l’inverse, mal conçus et mal gérés, ils deviennent des éléphants blancs.

Les structures d’accompagnement exercent un rôle important dans

l’écosystème. Elles sont des connecteurs entre les entrepreneurs et les
acteurs. Elles peuvent influencer leur vision de la démarche
entrepreneuriale ainsi que la croissance de l’entreprise et l’aider à croître
à son rythme et de manière organique.
g) Les organismes de recherche
Par organisme de recherche nous entendons :
Une entité (telle qu’une université ou un institut de recherche, une agence
de transfert de technologies, un intermédiaire en innovation, une entité
collaborative réelle ou virtuelle axée sur la recherche), (…) dont l’objectif
premier est d’exercer, en toute indépendance, des activités de recherche
fondamentale, de recherche industrielle ou de développement
expérimental, ou de diffuser largement les résultats de ces activités au
moyen d’un enseignement, de publications ou de transferts de
connaissances. (…) (Article 1.3 de l’encadrement des aides d’Etat à la
recherche au développement et à l’innovation).
Dans une industrie évolutive, il y a lieu de s’intéresser aux centres de
recherches et développements spécifiques à cette industrie. Quel que soit
l’objet des recherches (les innovations technologiques, l’expérience,
l’aspect psychosocial, etc.), les centres de

recherches apportent une meilleure compréhension du secteur du marché

et ainsi aident les entreprises dans leur croissance, mais également à

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positionner la Wallonie sur la carte mondiale comme un acteur et

innovateur de premier plan.
i) Les sociétés de services aux professionnels
En plus de tous ces acteurs, il existe les sociétés de services aux
professionnels : services juridiques, comptables, immobiliers, assurances,
etc. Cette catégorie ne sera pas analysée car elle est généraliste et
s’adresse à tous les secteurs d’activités

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