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B. L’acceptation de l’offre
L’acceptation est la manifestation de la volonté du destinataire de l’offre. Pour être valable
elle doit être précise, non équivoque et sans réserves. Sinon il s’agira d’une contre offre,
d’une contre-proposition. Elle prend différentes formes : – l’acceptation est expresse lorsque
la personne exprime sa volonté par un langage qui peut être oral, écrit ou gestuel ; –
l’acceptation est tacite lorsque la personne exprime son consentement par une attitude qui
induit sa volonté de contracter.
C. La rencontre de l’offre et de l’acceptation
Lorsque les cocontractants sont en présence l’un de l’autre, le contrat est instantanément
formé dès la manifestation de l’acceptation. Lorsque les cocontractants ne sont pas
physiquement en présence l’un de l’autre (contrat conclu par correspondance), il faut préciser
le moment de la formation du contrat. Deux approches sont possibles : – selon une première
théorie, le contrat est conclu au moment ou intervient l’acceptation (lorsque la lettre
d’acceptation est expédiée) ; – selon une seconde théorie, le contrat se forme au moment où
l’offreur prend connaissance de l’acceptation (lorsque la lettre d’acceptation est ouverte).
La Cour de cassation s’est prononcée en faveur de la première théorie car le cachet de la poste
permet de déterminer de façon précise le moment de la formation du contrat. Lorsque les
cocontractants recourent au contrat en ligne (sur Internet), le contrat est conclu lorsque le
destinataire de l’offre la confirme pour exprimer son acceptation.
La formation du contrat exige le respect d’un certain nombre de conditions. Ces dernières
sont de fond et de forme.
En matière de contrat, la cause c’est pourquoi avoir contracté. C'est le mobile qui pousse à
contracter. La cause du contrat est la raison pour laquelle les parties veulent contracter. Elle
doit être licite et morale. Exemple : achat d’un immeuble en vue d’installer une maison de
tolérance.
B- la condition de forme : le formalisme
Les contrats consensuels, c’est-à-dire ceux qui se forment dès le seul échange de
consentement, n’exigent pas cette condition de forme pour leur validité. Par contre les
contrats solennels l’exigent. En plus de l’échange de consentements, ils nécessitent
l’observance de formalités particulières en l’absence desquelles le contrat n’existe pas
juridiquement.
Les nullités sanctionnent une violation de l'une des conditions de formation du contrat. En
effet, un contrat irrégulier n’est pas valable, il est annulable. La nullité est la sanction d’un
vice contemporain à la formation du contrat. Elle doit être distinguée d’autres sanctions
voisines.
La résiliation et la résolution constituent des sanctions de l’inexécution contractuelle. Il existe
2 types de nullité:
- nullité absolue : elle protège l'intérêt général, celui de la société tout entière. Elle peut être
invoquée quand l'ordre public est atteint ou quand un évènement essentiel de validité du
contrat fait défaut : absence de consentement, de cause ou d'objet. Elle peut être demandée par
toute personne qui y a son intérêt.
- nullité relative : elle protège les contractants dont le consentement à été vicié par l'erreur, le
dol ou la violence. Seules les personnes que la loi avoue protéger peuvent intenter l'action en
nullité.
Le contrat est anéanti rétroactivement. Il ne produira plus d'effet dans l'avenir et est censé
n'avoir jamais existé dans le passé. La rétroactivité est l’effet principal de la nullité avec ou
sans restitution.
Le contrat nul est totalement anéanti non seulement dans son présent, son futur mais aussi
pour son passé. Les parties doivent être mises dans l’état où elles se trouvaient avant la
conclusion de leur contrat irrégulier.
2- S’il l’a été, la partie qui a reçu est tenue de restituer ce qu’elle a reçu.
Toutefois, la restitution n’a pas une portée absolue. En effet, il y a des hypothèses dans
lesquelles la restitution va être atténuée ou disparaitre.
Restitution atténuée : Hypothèse où la nullité a été prononcée sur le fondement de
l’incapacité. En effet, l’article 92 du COCC dispose : « L’incapable n’est tenu à restitution
que dans la mesure de son enrichissement ».
Restitution interdite : Hypothèse où la nullité a été prononcée sur le fondement de la cause
immorale. En effet, « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». Nul ne peut tirer
bénéfice de sa faute. Celui qui est à l’origine d’une immoralité ne peut à la suite de
l’annulation du contrat bénéficier des avantages de la rétroactivité, notamment avec
l’obligation de restitution.
LA RUPTURE DU CONTRAT
En principe la rupture d’un contrat est possible au titre de la liberté contractuelle. Cependant
tout type de rupture n’est pas accepté par le législateur, qui est venu réglementer les modalités
de celle-ci. Ainsi une rupture qui ne respecte pas les conditions requise engage la
responsabilité de son auteur.
L’inexécution d’une obligation contractuelle donne droit au cocontractant de rompre ledit
contrat. Vous serez donc fondé à demander la nullité ou la résiliation du contrat dans ce cas
sans risquer d’engager votre responsabilité.
Une partie à un contrat peut voir sa responsabilité engagée s’il rompt brutalement,
même partiellement, une relation commerciale établie, sans préavis écrit tenant compte de la
durée de la relation commerciale et des usages.
Pour que la responsabilité de l’auteur de la rupture soit fautive il faut que le caractère
brutal de ladite rupture soit bien justifié.
De plus pour engager la responsabilité de son auteur, la rupture doit avoir un caractère brutal,
celui-ci constituant un abus.
A contrario en l’absence d’un tel abus il reste possible de résilier unilatéralement le contrat
sans avoir à motiver sa décision.
La rupture sera considérée comme brutale dès lors que les usages en matière de
préavis n’ont pas été respectés. Il faut donc prendre garde au délai de préavis en tenant
compte du secteur dans lequel se trouvent les cocontractants.