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DROIT DES OBLIGATIONS

Conditions de formation et de validité des contrats

I- Conditions de formation des contrats : l’échange de consentement


A. L’offre de contracter
L’offre émane d’une personne qui fait connaître son intention (à une ou plusieurs autres) de
conclure un contrat dans des conditions déterminées. L’offre doit être ferme, précise et sans
équivoque. C’est-à-dire, indiquer notamment la nature de la chose vendue, le prix, les
conditions de paiement…
Elle se manifeste sous diverses formes : – l’offre expresse peut être écrite (catalogue, affiche,
annonce…), verbale, en ligne (via Internet) ; – l’offre tacite résulte d’attitudes (menu affiché à
l’entrée d’un restaurant).

B. L’acceptation de l’offre
L’acceptation est la manifestation de la volonté du destinataire de l’offre. Pour être valable
elle doit être précise, non équivoque et sans réserves. Sinon il s’agira d’une contre offre,
d’une contre-proposition. Elle prend différentes formes : – l’acceptation est expresse lorsque
la personne exprime sa volonté par un langage qui peut être oral, écrit ou gestuel ; –
l’acceptation est tacite lorsque la personne exprime son consentement par une attitude qui
induit sa volonté de contracter.
C. La rencontre de l’offre et de l’acceptation
Lorsque les cocontractants sont en présence l’un de l’autre, le contrat est instantanément
formé dès la manifestation de l’acceptation. Lorsque les cocontractants ne sont pas
physiquement en présence l’un de l’autre (contrat conclu par correspondance), il faut préciser
le moment de la formation du contrat. Deux approches sont possibles : – selon une première
théorie, le contrat est conclu au moment ou intervient l’acceptation (lorsque la lettre
d’acceptation est expédiée) ; – selon une seconde théorie, le contrat se forme au moment où
l’offreur prend connaissance de l’acceptation (lorsque la lettre d’acceptation est ouverte).
La Cour de cassation s’est prononcée en faveur de la première théorie car le cachet de la poste
permet de déterminer de façon précise le moment de la formation du contrat. Lorsque les
cocontractants recourent au contrat en ligne (sur Internet), le contrat est conclu lorsque le
destinataire de l’offre la confirme pour exprimer son acceptation.

II- Les conditions de validité du contrat

La formation du contrat exige le respect d’un certain nombre de conditions. Ces dernières
sont de fond et de forme.

A- Les conditions de fond


Il y a 4 conditions de fond à savoir :
I) La capacité (des parties)
C’est l’aptitude à jouir des droits (capacité de jouissance) et à pouvoir les exercer (capacité
d’exercice).L’incapacité d’exercice c’est le fait de ne pouvoir exercer les droits dont on jouit.
Elle suppose que l’individu a des droits, mais il ne peut les exercer lui-même, seul son
représentant légal peut les exercer. Il est fréquent en droit que la personne exerce ses droits
par le biais d’un représentant qui reçoit une habilitation à passer un acte juridique. Il ya 2
catégories d’incapables :
- Les mineurs : Ceux qui n’ont pas encore 18 ans accomplis car ils sont considérés
comme immatures.
- Les majeurs incapables :
Les majeurs sous tutelle : Ici la défaillance des facultés mentales et/ou physiques est très
grave au point que l’incapable ne peut rien faire. Il a besoin d’être représenté dans les actes
importants de la vie juridique. Ex : le fou est un majeur sous tutelle.
Les majeurs sous curatelle : Ici le mal est moins grave. Car l’incapable n’a pas besoin d’être
représenté mais d’être juste assisté par son curateur. Ex : le prodigue.
Les majeurs sous sauvegarde de justice : c’est un régime provisoire qui vise à protéger le
majeur malade et interné, qui pour l’accomplissement des actes juridiques a besoin
d’autorisation de la part de la personne qui le représente.
II)    Le consentement
Le consentement doit exister pour que le contrat soit valable, il doit être exempt de vices.
A)    L’existence du consentement
Dans l’analyse classique, lorsque le contrat est négocié, le contrat se forme par étapes : il y
d’abord une offre (ou pollicitation), suivie de l’acceptation, qui entraine la rencontre des
volontés et la formation du contrat.
B)    L’intégrité du consentement
Un consentement intègre est un consentement non vicié.
Les vices du consentement : L’erreur, le dol et la violence
1) L’erreur
L’erreur se définit simplement comme la fausse représentation de la réalité. Elle est une erreur
ici spontanée qui se différencie du dol, le dol étant l’erreur provoquée. Donc si le
cocontractant s’est trompé parce qu’on l’a trompé, c’est un dol ; s’il s’est trompé par lui-
même, c’est une erreur simple.
Certaines erreurs n’entraînent pas la nullité du contrat :
    lorsque l’erreur est connue : C’est-à-dire que la personne qui a consenti à la vente avait
connu l’erreur. Elle signe le contrat en toute connaissance de cause.
    Lorsque l’erreur est inexcusable : C’est-à-dire une erreur grossière. Il faut écarter l’erreur
que ne commettrait pas un contractant normal. Exemple : un architecte achète un terrain sans
s’assurer de sa constructibilité ; cela est inexcusable. La jurisprudence retient la notion
d’erreur grossière qui ne pourra pas entraîner la nullité du contrat.
2)    le dol
Le dol se définit comme l’erreur provoquée. De telle sorte que le dol revêt une double nature
en raison du fondement historique. La victime du dol peut agir en nullité ou en responsabilité
elle peut exercer les deux actions cumulativement ou alternativement.
Le dol revêt toujours un élément intentionnel, en particulier, il n’y a pas de dol lorsqu’on
trompe quelqu’un en se trompant soi-même. Il faut que la personne trompe volontairement
son cocontractant. Le dol peut revêtir une des trois formes suivantes :
- Les manœuvres frauduleuses : exemple : production de faux maquillage de voitures
accidentées
- Le mensonge pur et simple : éventuellement appuyés par des éléments extérieurs. Exemple :
la fausse déclaration. Toutefois il est d’usage de distinguer le bon dol du mauvais dol. En
droit commercial est admis que le vendeur vante sa marchandise de manière excessive
- Le dol par réticence : Dans l’hypothèse, le cocontractant garde le silence. Il ne provoque pas
l’erreur Lui-même. Il se contente d’exploiter l’erreur de son partenaire. Exemple : le vendeur
d’un fonds de commerce ne révèle pas à l’acheteur que son épouse exploite un fond similaire.
3)    la violence
La victime sait qu’elle a conclu une mauvaise affaire mais donne son consentement en raison
d’une crainte qui pourrait survenir. Le vice n’est pas la violence mais la crainte qu’elle
inspire. La violence peut être physique ou morale. La victime aurait pu choisir une autre voie
si elle avait été courageuse.
    la violence physique : Il s’agit de coups, mauvais traitements, etc pour contraindre une
personne à conclure le contrat. Ce type de comportement est exceptionnel et relève de
sanctions pénales.
    La violence morale : elle constitue en des pressions psychologiques (chantage, menaces,
etc.) visant à forcer quelqu’un à contracter.
III)    L’objet
Par objet du contrat, on entend aujourd’hui la désignation de l’opération juridique que les
parties réalisent. En ce sens, on parlera de vente ou de donation (l’objet du contrat est la
vente, l’objet du contrat est la donation).
A)    Les caractères de l’objet
L’objet doit être déterminé ou au moins déterminable, l’objet doit être possible et l’objet doit
être licite.
a)    La détermination de l’objet
Le principe est que l’objet doit être au moins déterminable. C’est-à-dire que la personne qui
achète une chose doit au moins avoir une idée sur la qualité et la quantité de la chose. On ne
peut pas valablement acheter une chose dont on ne connait ni sa qualité ni sa quantité.
b)    La possibilité de l’objet
L’impossibilité entraine la nullité du contrat. L’exemple : si le débiteur s’engage à toucher le
ciel du doigt, l’impossibilité est absolue pour n’importe quel débiteur.
Le contrat peut porter sur une chose future lorsque cette chose future est possible. Exemple :
les récoltes à venir, les ventes d’immeubles à construire, etc.
c)    La licéité de l’objet
Seules les choses dans le commerce juridique peuvent faire l’objet d’une convention. C’est-à-
dire les choses dont la vente est permise par la loi.
VI) La cause

En matière de contrat, la cause c’est pourquoi avoir contracté. C'est le mobile qui pousse à
contracter. La cause du contrat est la raison pour laquelle les parties veulent contracter. Elle
doit être licite et morale. Exemple : achat d’un immeuble en vue d’installer une maison de
tolérance.
B- la condition de forme : le formalisme
Les contrats consensuels, c’est-à-dire ceux qui se forment dès le seul échange de
consentement, n’exigent pas cette condition de forme pour leur validité. Par contre les
contrats solennels l’exigent. En plus de l’échange de consentements, ils nécessitent
l’observance de formalités particulières en l’absence desquelles le contrat n’existe pas
juridiquement.

Sanctions des conditions de formation : 

Les nullités sanctionnent une violation de l'une des conditions de formation du contrat. En
effet, un contrat irrégulier n’est pas valable, il est annulable. La nullité est la sanction d’un
vice contemporain à la formation du contrat. Elle doit être distinguée d’autres sanctions
voisines.
La résiliation et la résolution constituent des sanctions de l’inexécution contractuelle. Il existe
2 types de nullité:
- nullité absolue : elle protège l'intérêt général, celui de la société tout entière. Elle peut être
invoquée quand l'ordre public est atteint ou quand un évènement essentiel de validité du
contrat fait défaut : absence de consentement, de cause ou d'objet. Elle peut être demandée par
toute personne qui y a son intérêt.
- nullité relative : elle protège les contractants dont le consentement à été vicié par l'erreur, le
dol ou la violence. Seules les personnes que la loi avoue protéger peuvent intenter l'action en
nullité. 

Les effets des nullités : ils sont identiques pour les deux :

Le contrat est anéanti rétroactivement. Il ne produira plus d'effet dans l'avenir et est censé
n'avoir jamais existé dans le passé. La rétroactivité est l’effet principal de la nullité avec ou
sans restitution.
Le contrat nul est totalement anéanti non seulement dans son présent, son futur mais aussi
pour son passé. Les parties doivent être mises dans l’état où elles se trouvaient avant la
conclusion de leur contrat irrégulier.

1- Si le contrat n’avait pas été exécuté, il ne le sera plus jamais.

2- S’il l’a été, la partie qui a reçu est tenue de restituer ce qu’elle a reçu.

Toutefois, la restitution n’a pas une portée absolue. En effet, il y a des hypothèses dans
lesquelles la restitution va être atténuée ou disparaitre.
Restitution atténuée : Hypothèse où la nullité a été prononcée sur le fondement de
l’incapacité. En effet, l’article 92 du COCC dispose : « L’incapable n’est tenu à restitution
que dans la mesure de son enrichissement ».
Restitution interdite : Hypothèse où la nullité a été prononcée sur le fondement de la cause
immorale. En effet, « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». Nul ne peut tirer
bénéfice de sa faute. Celui qui est à l’origine d’une immoralité ne peut à la suite de
l’annulation du contrat bénéficier des avantages de la rétroactivité, notamment avec
l’obligation de restitution.

LES EFFETS EN CAS D’EXECUTION DU CONTRAT


Le contrat régulièrement conclu devient un accord générateur d’obligations, c’est-à-dire qu’il
va produire des effets. Ces effets peuvent être appréciés de façon différente selon qu’il
s’agisse d’effets à l’égard des parties ou selon qu’il s’agisse d’effets à l’égard des tiers.
A- Les effets du contrat à l’égard des parties
Ces effets se ramènent à un principe fondamental que l’on appelle le principe de la force
obligatoire du contrat. Ce principe signifie que les parties au contrat régulièrement formé
sont tenues d’exécuter leurs engagements jusqu’à leur terme, jusqu’au bout. Aucune d’elle
ne peut modifier, ni rompre le contrat de façon unilatérale au risque de voir sa responsabilité
engagée. Ce que la volonté commune a fait, seule la volonté commune peut le défaire. Par
conséquent, les deux parties sont tenues de respecter toutes les obligations issues du contrat,
sinon elles porteraient atteinte au principe de la force obligatoire du contrat.
Non seulement les parties y sont soumises, mais aussi le juge qui ne peut modifier les termes
d’un contrat régulièrement conclu. Même la loi ne peut venir porter atteinte à la force
obligatoire du contrat.
Sous cette réserve, le principe de la force obligatoire n’a pas une portée absolue, parce qu’il
y a des situations dans lesquelles il y a une tentative de refoulement. En effet, on sait que
dans les contrats à durée indéterminée chaque partie a un droit de rupture unilatérale qu’elle
peut exercer à bon escient. Par ailleurs dans les contrats qui sont marqués par la confiance,
des contrats qui sont généralement intuitu personae c’est-à-dire conclu en considération de la
personne du contractant, il est possible de mettre fin au contrat à tout moment. Ex : Le
contrat de mandat qui peut être rompu à tout moment.
B- Les effets du contrat à l’égard des tiers
Il y a ici un principe inverse à celui de la force obligatoire. Ce principe c’est celui de la
relativité du contrat ou des effets relatifs du contrat. Il faut en comprendre la signification
avant d’étudier les exceptions qui lui sont assorties.
 L’effet relatif du contrat signifie que :
- Un tiers ne peut être ni créancier ni débiteur en vertu d’un contrat auquel il n’a pas
souscrit, en vertu d’un contrat qu’il n’a pas signé. Nul ne peut être créancier par un
contrat s’il ne l’a voulu, nul ne peut être débiteur par un contrat s’il ne l’a voulu. Par
conséquent on ne peut exiger d’un tiers qu’il exécute une obligation contractuelle.
Réciproquement, un tiers ne peut exiger d’une partie l’exécution d’un contrat à son
profit parce que le contrat a un effet relatif vis-à-vis du tiers.
- Mais le contrat est opposable aux tiers et par les tiers. L’opposabilité aux tiers signifie
que le contrat est une situation de fait objective qui s’impose à tous y compris aux
tiers. Par conséquent, un tiers ne peut méconnaître un contrat légalement formé, sous
le prétexte qu’il est tiers, sous peine de voir sa responsabilité engagée parce que le
contrat lui est opposable. Mais, il y a aussi l’opposabilité du contrat par les tiers. Dans
ce cas, le tiers va invoquer l’existence d’un contrat pour bénéficier éventuellement des
avantages que procure ledit contrat.

LES EFFETS EN CAS D’INEXECUTION DU CONTRAT


L’effet normal d’un contrat c’est d’être exécuté. Mais il peut arriver que l’exécution du
contrat rencontre certains obstacles. Il peut arriver que le contrat ne soit pas exécuté du tout.
 Les effets en cas de difficultés d’exécution du contrat
L’exécution du contrat peut rencontrer deux séries de difficultés contingentes.
- Difficultés d’ordre intellectuel
Ce sont des difficultés d’interprétation du contrat. En effet, il peut arriver que l’exécution
d’un contrat soit paralysée parce que les parties ne s’entendent pas sur le contenu de leur
accord. C’est parce que chacune a une compréhension différente de celle de l’autre sur les
clauses contractuelles. Ces dernières sont ambigües, équivoques et imprécises. Chaque partie
a une lecture qui lui est propre, ce qui constitue une source de blocage dans l’exécution
contractuelle.
Mais comment faire pour trouver une solution. La loi a désigné un organe chargé d’interpréter
les contrats. C’est le juge du fond, c’est-à-dire celui des cours et tribunaux.
Le juge du fond doit obéir à une certaine directive d’interprétation.
D’abord, il doit absolument rechercher la commune intention des parties. Pour cela, il ne doit
pas s’attacher à la lettre du contrat mais à son esprit. La lettre du contrat n’est pas claire raison
pour laquelle les parties ne s’entendent pas. S’il existe une contradiction entre des clauses
dactylographiées et des clauses manuscrites, le juge doit faire prévaloir les clauses qui
reflètent le mieux le caractère personnel, donc les clauses manuscrites. Lorsque les clauses
sont inconciliables, le juge doit rechercher celles qui reflètent le mieux la commune intention
des parties. Ensuite, si cela ne marche pas, le juge pourra se référer à l’équité, à la bonne foi
ou aux usages. Enfin lorsqu’aucune de ces méthodes n’est fructueuse, alors le contrat devra
être interprété en faveur de celui qui s’oblige, en faveur du débiteur. C’est parce que dans ce
cas, le droit estime qu’il appartenait au créancier de veiller à ses intérêts par la rédaction de
clauses claires et non équivoques.
L’interprétation du juge du fond est soumise au contrôle de la cour de cassation.
L’interprétation du juge du fond est doublement contrôlée. La cour de cassation va effectuer
un contrôle de dénaturation. C’est-à-dire contrôler si le juge du fond n’a pas interprété des
clauses claires. En effet, il ne peut interpréter que ce qui n’est pas clair. Sinon il va dénaturer
le contrat. Un second contrôle de qualification est effectué. C’est-à-dire le contrôle effectué
sur la catégorie d’appartenance de tel ou tel autre contrat.
- Difficultés d’ordre économique
C’est l’hypothèse où le contrat est légalement formé, mais que son exécution devienne
laborieuse ou trop onéreuse pour l’une des parties en raison de circonstances économiques
imprévues. La question est alors de savoir si en l’absence d’accord entre les parties, il n’est
pas possible de demander au juge de modifer le contrat pour tenir compte de cette donnée
nouvelle et imprévue. Certains estiment qu’elle devrait être admise parce que dans tous les
contrats il y a une clause sous-entendue selon laquelle le contrat ne doit être maintenu dans
son état initial, originel que si toutes les conditions restent en l’état sans changement. Pour
être concret, prenons l’exemple de la dévaluation.
Mais le principe c’est qu’il n’appartient pas au juge, quoiqu’équitable que puisse être sa
décision, de tenir compte du temps et des circonstances pour modifier un contrat légalement
formé. C’est une solution qui a pour source la force obligatoire du contrat qui ne peut être
écartée en dépit de la survenance de circonstances économiques imprévues.
C’est la raison qui pousse les parties à un contrat de longue durée d’insérer dans leur accord
des clauses prévoyant une renégociation du contrat lorsqu’il y a imprévision. Ce sont des
clauses d’adaptation ou de renégociation.
 Les effets en cas d’inexécution du contrat
L’inexécution est une atteinte à la force obligatoire du contrat. C’est peut-être le fait d’un cas
de force majeure. Dans ce cas qui va supporter les risques ? (A) Mais le contrat peut être
inexécuté par le fait de l’une des parties. Que peut faire l’autre partie ? (B)
A- La théorie des risques
C’est l’hypothèse où le contrat est régulièrement formé, et peut-être même qu’il a commencé
à être exécuté, et il survient un cas de force majeure, un cas fortuit, c’est-à-dire un événement
imprévisible, irrésistible et insurmontable, qui rend donc l’exécution du contrat impossible, au
moins pour l’une des parties. Quel sera le sort réservé au contrat.
Ex : Une personne achète un billet d’avion pour la Palestine, la veille de son départ la guerre
éclate. Par conséquent, elle ne pourra plus voyager. Que devient le contrat ? Qui doit
supporter le risque de cette inexécution due à un cas de force majeure ?
Solution : Regarder la nature de l’obligation (de faire, de ne pas faire ou de donner).
En cas d’obligation de faire ou de ne pas faire, les risques sont supportés par le débiteur de
l’obligation inexécutée.
En cas d’obligation de donner les risques sont supportés par le propriétaire.
B- L’inexécution imputable à l’une des parties
En cas d’inexécution imputable à l’une des parties, le créancier bénéficie d’une panoplie de
solutions :
1- La responsabilité civile qui permet au créancier de solliciter des dommages et intérêts
contre le débiteur qui n’a pas exécuté son obligation.
2- L’exécution forcée par laquelle le créancier demande de contraindre le débiteur défaillant
à s’exécuter avec l’appui de l’autorité judiciaire.
3- L’exception d’inexécution. Dans un contrat synallagmatique, lorsque l’une des parties
n’exécute pas son obligation, l’autre a le droit de refuser d’exécuter la sienne. C’est cela
l’exception d’inexécution. C’est une forme de justice privée. C’est une sanction
d’inexécution contractuelle pour laquelle il n’est pas besoin de saisir le juge, on se fait
justice soi-même de la manière la plus simple en refusant d’exécuter sa propre prestation
tant que son cocontractant n’aura pas exécuté la sienne. Mais il faut préciser que le
créancier le fait à ses risques et périls s’il y a un contrôle à postériori sur la
proportionnalité de son inexécution par rapport à celle du contractant.
4- La résolution du contrat c’est lorsqu’en cas d’inexécution du contrat par l’une des parties,
l’autre demande au juge de rompre le contrat. La résolution c’est donc la sanction de
l’inexécution du contrat. Elle doit être demandée au juge.

LA RUPTURE DU CONTRAT
En principe la rupture d’un contrat est possible au titre de la liberté contractuelle. Cependant
tout type de rupture n’est pas accepté par le législateur, qui est venu réglementer les modalités
de celle-ci. Ainsi une rupture qui ne respecte pas les conditions requise engage la
responsabilité de son auteur.
L’inexécution d’une obligation contractuelle donne droit au cocontractant de rompre ledit
contrat. Vous serez donc fondé à demander la nullité ou la résiliation du contrat dans ce cas
sans risquer d’engager votre responsabilité.
Une partie à un contrat peut voir sa responsabilité engagée s’il rompt brutalement,
même partiellement, une relation commerciale établie, sans préavis écrit tenant compte de la
durée de la relation commerciale et des usages.
Pour que la responsabilité de l’auteur de la rupture soit fautive il faut que le caractère
brutal de ladite rupture soit bien justifié.
De plus pour engager la responsabilité de son auteur, la rupture doit avoir un caractère brutal,
celui-ci constituant un abus.
A contrario en l’absence d’un tel abus il reste possible de résilier unilatéralement le contrat
sans avoir à motiver sa décision.
La rupture sera considérée comme brutale dès lors que les usages en matière de
préavis n’ont pas été respectés. Il faut donc prendre garde au délai de préavis en tenant
compte du secteur dans lequel se trouvent les cocontractants.

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