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Figure 7.46 Effets des différents types de lésion expansive intracrânienne. A. Hématome sous-dural. B. Hémorragie
sous-arachnoïdienne. C. Tumeur ou hémorragie intracérébrale.
191
SECTION 2 Communication
du même côté (NdT : hernie du gyrus cingulaire, ou interstitiels. Dans le cerveau, il s'agit d'un œdème cérébral,
circonvolution du cingulum, ou circonvolution du lequel entraîne une élévation de la pression intracrânienne.
corps calleux) ; Il est associé à :
une hernie cérébrale entre le pont et le bord libre un traumatisme crânien ;
de la tente du cervelet du même côté (NdT : hernie une hémorragie intracrânienne ;
transtentorielle soit du lobe antérieur du cervelet, soit une infection, des abcès cérébraux ;
de l'uncus de l'hippocampe) ; une hypoxie ;
la compression de l'espace subarachnoïdien et une ischémie, des infarctus locaux ;
l'aplatissement des circonvolutions cérébrales ; une tumeur ;
la déformation des ventricules et de leurs conduits ; une inflammation du cerveau ou de ses méninges ;
la hernie du cervelet par le foramen magnum (NdT : une hypoglycémie (p. 252).
hernie des amygdales cérébelleuses) ;
la protrusion (engagement) du bulbe au travers du
foramen magnum. Hydrocéphalie
Dans cette affection, le volume du LCS est anormalement
Obstruction à la circulation du LCS élevé, avec habituellement augmentation de la PIC. Une
Les ventricules ou leurs conduits peuvent être déplacés, obstruction à la circulation du LCS en est la principale
ou un conduit peut être obstrué. Les effets dépendent de cause. L'hydrocéphalie est dite communicante quand le LCS
la position de la lésion ; par exemple, la compression de passe librement du système ventriculaire à l'espace
l'aqueduc du mésencéphale entraîne une dilatation du subarachnoïdien, et non communicante sinon, c'est-à-dire
troisième ventricule et des ventricules latéraux, et un qu'une obstruction dans le système ventriculaire, les
nouvel accroissement de la PIC. orifices ou les conduits est présente (voir fig. 7.15).
Une augmentation du volume crânien survient chez
Lésions vasculaires l'enfant dont l'ossification du crâne n'est pas complète
Des vaisseaux sanguins peuvent être étirés ou comprimés, mais, malgré cela, les ventricules se dilatent, ce qui étire
ce qui entraîne : et amincit le cerveau. Si l'hydrocéphalie se produit quand
une hémorragie quand un vaisseau sanguin étiré se l'ossification est complète, elle entraîne une HIC marquée
rompt ; et la destruction de tissu nerveux.
une ischémie et un infarctus quand un vaisseau est
comprimé suffisamment ;
un œdème papillaire (œdème du disque optique, ou Traumatismes crâniens
papille) par compression de la veine située dans la Une lésion cérébrale peut être sérieuse même s'il n'y a
gaine du nerf optique, là où il passe dans l'espace aucun signe extérieur de traumatisme. Au siège du
subarachnoïdien. traumatisme, il peut y avoir :
Lésions nerveuses une plaie du cuir chevelu, avec une hémorragie entre
Les centres vitaux dans le bulbe peuvent être lésés quand le scalp et les os du crâne ;
l'élévation de la PIC entraîne l'engagement du bulbe dans des lésions des méninges et/ou du cerveau sous-
le trou occipital. Des nerfs crâniens étirés peuvent être jacents, avec hémorragie locale intracrânienne ;
lésés, en particulier le nerf oculomoteur (III) et le nerf une fracture du crâne avec enfoncement (NdT :
abducens (VI), ce qui entraîne des troubles des embarrure), entraînant des lésions locales des
mouvements de l'œil et de l'accommodation. La dilatation méninges et du tissu cérébral sous-jacents ;
des pupilles et la perte du réflexe pupillaire (la pupille ne une fracture de l'os temporal créant une
peut pas se contracter en réaction à la lumière) sont dues communication entre l'oreille moyenne et les
à la compression par le nerf oculomoteur. méninges ;
une fracture impliquant les sinus aériques des
Modifications osseuses os sphénoïde, ethmoïde ou frontal, créant une
Une élévation prolongée de la PIC entraîne des altérations communication entre la cavité nasale et les méninges.
osseuses, par exemple :
une érosion, en particulier du sphénoïde ; Lésions par accélération-décélération
un étirement et un amincissement osseux chez les
Comme le cerveau flotte relativement librement dans un
enfants si l'HIC apparaît avant l'ossification complète.
« coussin » de LCS, une accélération ou une décélération
soudaines ont un effet d'inertie sur le cerveau. Par
Œdème cérébral exemple, quand un véhicule s'arrête soudainement, les
Un œdème (p. 131) se produit quand il existe un excès de passagers sont projetés vers l'avant ; la tête bouge ensuite
liquide dans les tissus cérébraux et/ou dans les espaces vers l'avant ou vers l'arrière tout en étant reliée au reste
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Système nerveux CHAPITRE 7
du corps, ce qui entraîne des lésions du cerveau au siège Hématome sous-dural chronique. Il peut survenir des
de l'impact, si celui-ci bouge dans le crâne. Dans les semaines ou des mois après un traumatisme mineur, et il
lésions par contrecoup, la lésion cérébrale est plus sévère n'y a parfois aucun antécédent de traumatisme. Il se pro-
du côté opposé au site de l'impact. D'autres lésions duit le plus souvent chez des personnes présentant une
incluent : certaine atrophie cérébrale, par exemple chez des per-
des lésions des cellules nerveuses, habituellement sonnes âgées ou alcooliques. Les manifestations d'HIC
des lobes frontal et pariétal, dues au mouvement du peuvent être retardées quand le volume cérébral est dimi-
cerveau sur la surface rugueuse des os de la base du nué. L'hématome augmente progressivement de taille en
crâne ; raison de petites hémorragies répétées ; il entraîne une
des lésions des fibres nerveuses par étirement, en légère inflammation chronique et l'accumulation d'un
particulier lors des mouvements de rotation brutale exsudat inflammatoire. Avec le temps, il devient isolé par
de la tête ; une paroi de tissu fibreux.
des hémorragies dues à la rupture de vaisseaux
Hémorragie intracérébrale ou œdème cérébral. Ils
sanguins de l'espace subarachnoïdien du côté opposé
surviennent après contusion, lacération ou cisaillement
à l'impact, ou de petites hémorragies diffuses après
cérébraux, dus à l'accélération ou à la décélération, en
mouvement brusque de rotation.
particulier lors des mouvements de rotation.
L'œdème cérébral (p. 192) est une complication fréquente
des contusions cérébrales, entraînant une élévation de la
Complications des traumatismes crâniens PIC et une hypoxie aggravant les lésions cérébrales.
Si l'individu survit aux effets immédiats du traumatisme,
des complications peuvent se développer dans les heures Méningite
ou les jours qui suivent. Elles sont parfois la seule (Voir p. 196.)
indication d'une lésion sérieuse due à un traumatisme
apparemment banal. Elles peuvent augmenter la PIC, les Épilepsie post-traumatique
lésions cérébrales, ou fournir une porte d'entrée à L'épilepsie post-traumatique se traduit par des crises
l'infection. convulsives. Elle peut apparaître dans la première
semaine ou les premiers mois qui suivent le traumatisme.
Hémorragies intracrâniennes traumatiques Une apparition précoce s'observe surtout après des
Des hémorragies peuvent survenir, entraînant des lésions traumatismes sévères, encore que le traumatisme ait pu
cérébrales secondaires siégeant au site du traumatisme ou paraître banal chez l'enfant. Après fracture avec
du côté opposé du cerveau, ou des lésions cérébrales enfoncement ou volumineux hématome, l'épilepsie tend
diffuses. Si le saignement persiste, un hématome expansif à apparaître plus tard.
accroît la PIC, comprimant le cerveau.
États végétatifs
Hémorragie extradurale. Elle peut succéder à un trau-
Ces états sont la conséquence de lésions corticales
matisme direct ayant ou non entraîné une fracture.
graves. La personne paraît éveillée et a des cycles veille–
L'individu peut guérir rapidement, et les manifestations
sommeil ; cependant, il n'existe pas de signes de
d'une élévation de la PIC n'apparaissent souvent que
conscience ni de réactions à l'environnement externe.
plusieurs heures plus tard, quand l'hématome aug-
Comme le tronc cérébral demeure intact, les centres
mente et que la couche externe de la dure-mère est cli-
vitaux continuent de fonctionner ; par exemple, la
vée de l'os. L'hématome croît rapidement quand des
respiration et la pression artérielle sont maintenues. Un
vaisseaux sanguins artériels sont lésés (NdT : il s'agit le
tel état est considéré comme permanent s'il n'y a pas de
plus souvent d'une branche de l'artère méningée
récupération 12 mois après un traumatisme ou plus de
moyenne). Une fracture est rare chez l'enfant car les os du
6 mois après tout autre cause.
crâne sont encore relativement mous et les sutures crâ-
niennes ne sont pas encore fermées. L'hématome reste
habituellement localisé. Hypoxie cérébrale
Hémorragie sous-durale aiguë. Elle est due au saigne- L'hypoxie peut être due :
ment de petites veines de la dure-mère, ou de veines plus à des altérations de l'autorégulation de l'apport de
grosses entre les couches de la dure-mère avant qu'elles sang au cerveau ;
ne déterminent les sinus veineux. Le sang peut s'étendre à des affections des vaisseaux sanguins cérébraux.
dans l'espace subdural d'un hémisphère cérébral, ou des
deux (fig. 7.46A). Il peut y avoir en même temps une Quand la pression artérielle moyenne tombe vers
hémorragie sous-arachnoïdienne (fig. 7.46B), en particu- 60 mmHg, les mécanismes d'autorégulation du flux san-
lier en cas de contusions et de lacérations cérébrales guin cérébral par ajustement du calibre des artérioles
étendues. deviennent insuffisants. La baisse rapide de l'apport de
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SECTION 2 Communication
sang au cerveau entraîne une hypoxie et une carence en faiblesse dans un membre, une perte de la parole et/ou
glucose. Si une hypoxie sévère dure plus de quelques de la vision suivies d'une récupération complète. Un AIT
minutes, des lésions cérébrales irréversibles apparaissent. peut précéder un AVC (dans 30 % des cas environ dans
Les neurones sont touchés en premier, puis les cellules de les 5 ans) ou, moins souvent, un infarctus du myocarde
la névroglie, et plus tard encore les méninges ainsi que les (voir Ch. 5). La définition arbitraire d'un AIT durant plus
vaisseaux sanguins sont atteints. Les circonstances dans de 24 heures n'est plus utilisée.
lesquelles l'autorégulation se révèle défaillante sont : Environ 80 % des patients survivent au moins un mois
l'arrêt cardiorespiratoire ; après la survenue d'un AVC aigu. Une amélioration pro-
l'hypotension sévère soudaine ; gressive des mouvements des membres intervient dans
l'intoxication par le monoxyde de carbone ; environ 50 % des cas, avec parfois une amélioration de la
l'hypercapnie (excès de dioxyde de carbone parole également. La récidive est fréquente.
dans le sang) ;
le surdosage médicamenteux, par exemple par des Infarctus cérébral
narcotiques, des hypnotiques, des analgésiques. Un infarctus cérébral se produit lorsque le flux sanguin
vers le cerveau est soudainement interrompu, ce qui
Les atteintes des vaisseaux cérébraux pouvant entraî- entraîne une hypoxie cérébrale. La principale cause est un
ner une hypoxie comprennent : athérome de l'artère carotide ou de l'arc aortique,
l'occlusion d'une artère cérébrale, par exemple par compliqué d'une thrombose (p. 125), bien que le blocage
une lésion intracrânienne rapidement expansive, un d'une artère vascularisant le cerveau puisse aussi être dû
athérome, une thrombose ou une embolie (Ch. 5) ; à un embole venant du cœur, par exemple dans
la sténose artérielle lors d'une artérite due, par l'endocardite infectieuse (p. 135).
exemple, à la périartérite noueuse, la syphilis, le
diabète sucré, ou aux modifications dégénératives Hémorragie intracrânienne spontanée
chez les personnes âgées. L'hémorragie peut être sous-arachnoïdienne ou intracéré-
brale (fig. 7.47). Elle est souvent due à un anévrisme ou à
Si l'individu survit à l'épisode initial d'ischémie, un l'hypertension artérielle. Dans les deux sièges, le sang
infarctus, une nécrose et une perte de fonction de la épanché peut entraîner un spasme artériel responsable
région cérébrale atteinte surviennent. d'ischémie cérébrale, d'infarctus cérébral, de fibrose
(gliose) et de lésions cérébrales par hypoxie. Une hémor-
Accident vasculaire cérébral ragie sévère peut être instantanément mortelle, tandis que
de petites hémorragies répétées ont un effet cumulatif en
La maladie cérébrovasculaire est la cause sous-jacente de
étendant les lésions cérébrales.
la plupart des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et
des accidents ischémiques transitoires. Les facteurs
prédisposants sont :
Cerveau
l'hypertension artérielle ; CSF
l'athérome ; Microanévrisme
le diabète sucré ; Hémorragie à partir
le tabagisme. d’un microanévrisme
Artère perforante
L'AVC est une cause très fréquente de décès et d'inca-
pacité chez les personnes âgées. Son incidence est plus Espace subarachnoïdien
élevée dans les populations asiatique et africaine, et elle Crâne
augmente régulièrement avec l'âge. Les effets appa- A
raissent en quelques minutes et comprennent la paralysie
d'un membre ou d'un hémicorps (hémiparésie), souvent
CSF Cerveau
accompagnée de troubles du langage et du champ visuel.
La nature et l'étendue de l'atteinte cérébrale dépendent
de la localisation du vaisseau sanguin atteint. Par défini-
tion, les signes et les symptômes d'un AVC durent plus Pie-mère
de 24 heures. La grande majorité d'entre eux sont dus à Matière subarachnoïdienne
un infarctus cérébral (environ 85 % des cas), une hémor- Anévrisme Espace subarachnoïdien
ragie cérébrale étant à l'origine des cas restants. Dure-mère
Comparativement à un AVC, un accident ischémique B
Crâne
transitoire (AIT) correspond à une brève période de déficit
cérébral réversible. Typiquement, il se produit sur une Figure 7.47 Types d'hémorragies responsables d'attaque
période courte (quelques minutes à quelques heures) une cérébrale. A. Intracérébrale. B. Sous-arachnoïdienne.
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Système nerveux CHAPITRE 7
Elle survient habituellement entre l'âge de 45 et 60 ans Le cerveau et la moelle spinale sont relativement bien
et atteint davantage les hommes que les femmes. Sa cause protégés de l'infection microbienne par la barrière
est habituellement inconnue, mais certains cas sont liés sang–cerveau.
à des traumatismes crâniens répétés, comme chez les Les infections du SNC sont généralement bactériennes
boxeurs « roués de coups » ; à des tumeurs comprimant ou virales, mais peuvent également être protozoaires ou
le mésencéphale ; à des médicaments, par exemple les fongiques. L'infection peut être méningée (méningite) ou
phénothiazines ; à l'intoxication par des métaux lourds. Il cérébrale (encéphalite, abcès) ; elle peut passer d'un site à
existe une invalidité physique progressive, mais les fonc- l'autre.
tions intellectuelles restent longtemps normales (fig. 7.48).
Infections bactériennes
Effets des poisons sur le système La pénétration des bactéries dans le SNC peut être :
nerveux central directe –à travers une fracture du crâne ou une
De nombreuses substances chimiques, dont les fracture osseuse, à partir par exemple des infections
médicaments, les toxines présentes dans l'environnement de l'oreille interne ou des sinus paranasaux, d'une
et les déchets métaboliques peuvent léser le tissu nerveux. mastoïdite ;
Cela peut aller de troubles neurologiques brefs et véhiculée par le sang –à partir d'une infection
réversibles, par exemple une réduction des fonctions provenant d'un autre endroit du corps, par exemple
cognitives et motrices après la consommation d'alcool, à une septicémie, une endocardite bactérienne (p. 135) ;
des troubles permanents, par exemple une intoxication iatrogène – introduite lors d'une procédure invasive,
aux métaux lourds (comme le plomb) ou une comme une ponction lombaire.
encéphalopathie hépatique (p. 357).
Méningite bactérienne
Le terme « méningite » renvoie habituellement à une
Posture courbée
inflammation de l'espace subarachnoïdien. Elle est le plus
fréquemment transmise par contact avec une personne
Manque
infectée. La méningite bactérienne est habituellement
d’expression
faciale précédée par une infection respiratoire bénigne, durant
laquelle des bactéries en faible nombre passent dans le
sang. Elles sont transportées aux méninges. Les microbes
courants sont :
Rigidité et Haemophilus influenzae, chez les enfants entre 2 et 5 ans ;
tremblement
de la tête Neisseria meningitidis, chez les personnes entre 5 et
et des membres 30 ans – type le plus courant ;
Streptococcus pneumoniae chez les personnes de plus de
30 ans.
issus du siège de la blessure fournissant également une Les cas plus graves sont la plupart du temps associés à la
voie d'entrée aux microbes. Le LCS et le sang peuvent rage ou au virus herpès simplex. De nombreux sites
fuir par : différents peuvent être atteints et, comme les neurones ne
la peau, dans une fracture ouverte du crâne ; peuvent pas être remplacés, la perte fonctionnelle traduit
l'oreille moyenne, dans les fractures de l'os temporal l'étendue des lésions. Dans les cas d'infections sévères, les
(otorrhée de LCS) ; neurones et la névroglie peuvent être atteints, avec ensuite
le nez, dans les fractures des os sphénoïde, ethmoïde nécrose et gliose. Si la personne survit à la phase aiguë
ou frontal lorsque les sinus aériens sont impliqués initiale, des séquelles sont fréquentes, comme des troubles
(rhinorrhée de LCS). du comportement et la démence. Si des centres vitaux du
bulbe sont atteints, l'affection peut entraîner la mort.
Elle peut aussi provenir d'infections dans les régions
avoisinantes, par exemple l'oreille. Si un abcès extra- ou Névrite à virus varicelle-zona (zona)
sous-dural se forme, l'infection peut s'étendre davantage Le virus varicelle-zona est responsable de la varicelle, qui
si celui-ci se rompt. touche essentiellement des enfants, et du zona, qui touche
Le début est habituellement soudain avec une céphalée essentiellement des adultes. Des enfants réceptifs peuvent
sévère, une raideur du cou, une photophobie (intolérance être contaminés par un patient atteint de zona, mais le
à une lumière vive) et de la fièvre. Un purpura (pétéchies zona n'est pas dû à la contamination par un sujet atteint
et parfois ecchymoses) peut être présent. Le LCS appa- de la varicelle. Le zona est dû en effet à la reviviscence
raît trouble en raison de la présence de nombreux bac- du virus, pouvant être resté dormant dans les ganglions
téries et neutrophiles. La morbidité et la mortalité sont des nerfs spinaux depuis une varicelle (NdT : varicelle
importantes. ayant été symptomatique ou asymptomatique), redevenu
actif des années plus tard. La réactivation peut être
apparemment spontanée, ou être due à une maladie
Infections virales intercurrente ou à la dépression du système immunitaire,
par exemple par des médicaments, l'âge avancé, le sida.
La pénétration des virus dans le SNC se fait le plus
Le ganglion de la racine postérieure devient alors le
souvent par le sang, qui les transporte du lieu d'une
siège d'une inflammation aiguë. De là, des virus suivent le
infection virale à un autre endroit dans le corps ; moins
nerf sensitif correspondant pour atteindre le tissu superfi-
fréquemment, la pénétration se fait par le système
ciel qu'il innerve, par exemple la peau, la cornée. L'affection
nerveux. Dans cette dernière situation, les virus neutropes,
est en règle unilatérale ; son siège le plus fréquent est :
c'est-à-dire ayant une affinité particulière pour le tissu
nerveux, empruntent le nerf périphérique d'un endroit à le territoire d'un nerf ou parfois de plusieurs nerfs
un autre, par exemple le virus poliomyélitique. Ils intercostaux ;
pénètrent dans l'organisme par : le territoire de la branche ophtalmique du nerf
trijumeau (fig. 7.41), et si des vésicules se forment sur
les voies digestives, comme les virus poliomyélitiques ;
la cornée, celle-ci peut présenter des ulcérations dont
les voies respiratoires, comme le virus varicelle-zona ;
la guérison peut laisser une cicatrice gênant la vision ;
une abrasion cutanée, comme le virus de la rage.
la névralgie du trijumeau est une séquelle possible
Les effets des infections virales dépendent du siège et de ce zona.
de l'importance des lésions tissulaires. Les virus peuvent
Ces tissus deviennent inflammatoires et des vésicules,
léser les cellules :
contenant du liquide séreux et des virus, se développent.
en se multipliant à l'intérieur d'elles ; Cela s'accompagne d'une douleur, et d'une hypersensi-
en stimulant une réaction immunitaire, ce qui bilité au toucher (hyperesthésie). La guérison est habituel-
explique pourquoi les risques de certaines infections lement lente, au prix parfois d'une certaine anesthésie,
n'apparaissent pas avant qu'un titre élevé d'anticorps selon la sévérité de la maladie.
soit atteint, 1 à 2 semaines après le début de l'infection.
Poliomyélite
Méningite virale Cette maladie est due habituellement à des poliovirus et,
Il s'agit de la forme de méningite la plus courante. Celle-ci parfois, à d'autres entérovirus. L'infection se transmet par
est habituellement relativement légère et suivie d'une des aliments contaminés par des matières fécales, et la
guérison complète. multiplication initiale du virus se produit dans l'intestin.
Les virus sont ensuite transportés par le sang au système
Encéphalite virale nerveux, où ils envahissent les cellules de la corne
L'encéphalite virale est rare et elle est habituellement antérieure de la moelle spinale et celles des méninges.
associée à une infection virale récente. La plupart des cas L'infection se traduit le plus souvent par une maladie
sont peu sévères et la guérison est généralement complète. fébrile légère, sans signes cliniques d'atteinte nerveuse ; la
197
SECTION 2 Communication
guérison est complète (NdT : le tableau peut être aussi celui étiologie est inconnue. Elle succède parfois à une infection
d'une méningite aiguë aseptique). Des lésions du corps virale. Elle se traduit par un malaise général, une sensation
cellulaire des neurones moteurs inférieurs (périphériques) de fatigue sévère, une mauvaise concentration et des
(p. 175) entraînent des paralysies irrégulièrement réparties, myalgies. La guérison spontanée est habituelle, mais la
régressives au prix habituellement de séquelles définitives ; maladie peut constituer une invalidité chronique.
la mort est possible à la phase aiguë par paralysie
respiratoire si les muscles intercostaux sont atteints. Les
programmes de vaccinations ont pratiquement éradiqué la Maladies démyélinisantes
maladie dans les pays développés.
Objectif pédagogique
la faiblesse, et parfois la paralysie, de muscles vaisseaux sanguins et ainsi entraîner une ischémie. Ces
squelettiques ; affections comprennent :
la perte de la coordination des mouvements ; des fractures et/ou des luxations vertébrales ;
des paresthésies, par exemple des sensations de des tumeurs des méninges ou de vertèbres ;
brûlure, de picotement ; des prolapsus du disque intervertébral (NdT : hernie
une incontinence urinaire ; discale).
des troubles visuels, en particulier une baisse de la
vision (NdT : par névrite optique), une vision trouble Les effets du traumatisme ou de la maladie dépendent
ou double (NdT : par paralysie d'un nerf moteur de de la gravité des lésions, du type et de la position des
l'œil). neurones impliqués.
Objectif pédagogique
Tableau 7.4 Résumé des effets des lésions des neurones
Après avoir étudié ce paragraphe, vous devriez être moteurs
capable :
Neurone moteur supérieur Neurone moteur inférieur
■ d'expliquer comment les altérations de la moelle
spinale entraînent un fonctionnement corporel Faiblesse musculaire, paralysie Faiblesse musculaire, paralysie
anormal. spastique flasque
la compression de l'artère spinale antérieure, des toxiques, par exemple l'alcool, le plomb, le
entraînant une ischémie et possiblement une nécrose mercure, les teintures d'aniline ; et à des médicaments,
de la moelle spinale ; par exemple la phénytoïne, l'isoniazide.
un spasme musculaire local dû à la pression sur la
racine motrice. Les nerfs longs sont habituellement atteints en pre-
mier, par exemple ceux innervant les pieds et les jambes.
L'évolution dépend de la cause et de l'étendue des
Syringomyélie lésions.
Cette dilatation (syrinx) du canal central de la moelle spi-
nale survient le plus souvent dans la région cervicale, et
elle est souvent associée à une anomalie congénitale de Mononeuropathies
l'extrémité distale du quatrième ventricule (NdT : la lésion Habituellement, un seul nerf est atteint, le plus souvent
associée la plus fréquente est la malformation d'Arnold- par ischémie due à une compression. La dysfonction que
Chiari). L'affection se traduit par un syndrome lésionnel cela entraîne dépend du siège et du degré de la lésion.
« suspendu » dont la topographie correspond à celle de la Les exemples comprennent :
cavité, avec perte de la sensibilité à la température et à la la compression d'un nerf crânien au niveau d'un
douleur (anesthésie thermoalgésique, attribuée classique- orifice de la base du crâne en raison d'une distorsion
ment à la compression ou à la destruction des fibres sen- cérébrale liée à une HIC ;
sitives traversant la ligne médiane dans la commissure la compression d'un nerf lors de son passage dans un
grise de la moelle) et atteinte motrice périphérique (amyo- canal rétréci par des tissus pour des raisons diverses ;
trophie, parésie et aréflexie, par destruction ou compres- par exemple compression d'un nerf médian dans le
sion des cellules nerveuses de la corne antérieure de la canal carpien (voir p. 462) ;
moelle). Il s'y associe, en général tardivement, une paraly- la compression du nerf radial par le rebord d'une
sie spastique discrète des membres inférieurs traduisant chaise ou du lit, du nerf fibulaire commun sur le col
la compression des faisceaux pyramidaux. La mort sur- du péroné par le maintien prolongé de la position
vient après une longue évolution. jambes croisées ;
la compression du nerf axillaire (circonflexe) par une
béquille mal adaptée ;
Maladies des nerfs périphériques le piégeage d'un nerf entre les extrémités d'un os
fracturé ;
Objectifs pédagogiques l'ischémie due à une thrombose de vaisseaux sanguins
Après avoir étudié ce paragraphe, vous devriez nourriciers d'un nerf.
être capable :
La dysfonction résultante dépend du siège et de l'éten-
■ de comparer et d'opposer les causes et les effets due de la lésion.
des mononeuropathies et des polyneuropathies ; (NdT : il existe des mononeuropathies multiples, par
■ de décrire le syndrome de Guillain-Barré atteinte successive de nerfs.)
et la paralysie de Bell.
Syndrome de Guillain-Barré
Neuropathies périphériques Aussi connu sous le nom de polyneuropathie inflammatoire
aiguë idiopathique, ce syndrome se traduit par l'apparition
Il s'agit d'un groupe de maladies non inflammatoires des soudaine, aiguë et rapidement progressive de faiblesses
nerfs périphériques. Elles sont classées en : musculaires ou de paralysies ascendantes bilatérales. Il
polyneuropathies : plusieurs nerfs sont affectés ; débute aux membres inférieurs et s'étend aux membres
mononeuropathies : un seul nerf est habituellement supérieurs, au tronc et aux nerfs crâniens. Il survient
affecté. habituellement 1 à 3 semaines après une infection des
voies respiratoires supérieures. Il existe une inflammation
Polyneuropathies étendue accompagnée d'une certaine démyélinisation,
La lésion de nombreux nerfs et de leur gaine de myéline touchant des racines et des nerfs spinaux ainsi que des
survient en association avec d'autres troubles, par exemple : nerfs périphériques (polyradiculonévrite), des nerfs
des carences vitaminiques, par exemple vitamines B1, crâniens et des ganglions spinaux. Les paralysies peuvent
B2, B6, B12 ; atteindre les quatre membres et les muscles respiratoires.
des maladies métaboliques ou chroniques par Les patients qui survivent à la phase aiguë guérissent
exemple diabète sucré, urémie (dans l'insuffisance habituellement complètement en quelques semaines ou
rénale), insuffisance hépatique, tumeur maligne ; mois.
201
SECTION 2 Communication
Myéloméningocèle
Anomalies du développement Les méninges et la moelle spinale sont d'apparence
du système nerveux anormale. La peau peut être absente ou se rompre. Dans
l'un et l'autre cas, il y a une fuite de LCS et un risque
Objectifs pédagogiques important d'infection méningée. L'anomalie neurologique
sévère se traduit par une paraplégie, et par une perte du
Après avoir étudié ce paragraphe, vous devriez être contrôle sphinctérien avec perte des urines et des fèces.
capable :
Un retard mental peut aussi s'observer.
■ de décrire des anomalies développementales
du système nerveux ;
Hydrocéphalie
■ de mettre en relation leurs effets et les fonctions
nerveuses anormales.
(Voir p. 192.)
Peau
Processus épineux
P Méninges
D G LCS
A Moelle spinale
Corps vertébral
qués car ils ne se multiplient pas. Les tumeurs des tissus de troubles neurologiques, fonction du siège et de la
nerveux métastasent rarement. De ce fait, une tumeur taille de la tumeur ;
intracrânienne risque plus de grossir que d'être à l'ori- des conséquences de l'HIC (p. 191) ;
gine de métastases. Cela étant, les tumeurs sont dites de la nécrose de la tumeur, entraînant hémorragies et
bénignes quand leur croissance est lente, malignes œdème.
quand elle est rapide. Les signes précoces sont typique-
ment des céphalées, des vomissements, des troubles de Tumeurs spécifiques
la vision et un œdème papillaire (gonflement du disque Chez les adultes et les enfants, classiquement, les tumeurs
optique vu à l'ophtalmoscope). Des signes d'HIC appa- cérébrales proviennent de différentes cellules ; il peut
raissent quand les limites de la compensation sont s'agir de tumeurs bénignes à hautement malignes. Les
atteintes. tumeurs les plus fréquentes chez les adultes sont les
Dans l'espace confiné qu'est le crâne, une hémorragie glioblastomes et les méningiomes, habituellement bénins, et
dans la tumeur accentue l'HIC due à la tumeur. issus des granulations arachnoïdiennes. Les astrocytomes
et les médulloblastomes représentent l'essentiel des tumeurs
Tumeurs à croissance lente cérébrales chez les enfants.
Les mécanismes compensateurs de l'élévation de la
pression intracrânienne ont le temps de se mettre en Métastases cérébrales
place, et de ce fait la tumeur peut devenir volumineuse Les tumeurs métastasant au cerveau sont le plus souvent
avant que ses effets soient évidents. La compensation celles du sein, du poumon et du côlon. Leur pronostic est
consiste en la réduction du volume du LCS et du sang mauvais ; les effets dépendent du siège et de la vitesse de
circulant dans le cerveau. croissance des métastases. On distingue deux formes : les
petites métastases multiples, principalement dans les
Tumeurs à croissance rapide hémisphères cérébraux ; et les envahissements diffus de
Les mécanismes compensateurs de l'élévation rapide de l'arachnoïde.
l'HIC n'ont pas le temps de se mettre en place, et les effets
de la tumeur deviennent rapidement apparents (fig. 7.46C).
Il s'agit :
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