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Un nouveau système comptable pour les 17


Etats-parties du traite OHADA
samedi 20 mai 2017, par Burkinapmepmi.com

Le Conseil des Ministres de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA)
a adopté, lors de sa 43ème session, le nouvel Acte uniforme de l’OHADA relatif au droit comptable et à
l’information financière (AUDCIF), le 26 janvier 2017, à Brazzaville (Congo). Il a été a été publié au
Journal Officiel de l’Organisation le 15 février 2017. Cet Acte a pour but d’adapter les règles comptables
et financières régissant les entreprises œuvrant dans l’espace OHADA aux évolutions de la normalisation
comptable internationale, dans le respect du contexte juridique et économique des Etats Parties.

L’Acte uniforme adopté entre en vigueur le 1er janvier 2018 pour les comptes personnels des entités et le
1er janvier 2019 pour les comptes consolidés et les comptes IFRS.

Le nouveau dispositif comptable comprend, l’Acte uniforme révisé et le système comptable OHADA révisé
(SYSCOHADA) de plus de 1200 pages, à savoir : le plan comptable général OHADA, d’une part, et le
dispositif comptable des comptes consolidés et combinés, d’autre part. Il est désormais le référentiel
comptable unique dans tous les Etats membres de l’OHADA. Il se caractérise, entre autres, par :

- Le changement de l’intitulé de l’Acte uniforme qui s’appelle désormais Acte uniforme de l’OHADA
relatif au droit comptable et à l’information financière (AUDCIF) ;
- Le maintien, aux côtés du système normal, d’un système minimal de trésorerie pour les petites
entités économiques, cette coexistence permettant aux entreprises de disposer d’une comptabilité
appropriée en fonction de leur chiffre d’affaires ;
- La reconnaissance de la spécificité du système comptable des secteurs règlementés ;
- L’obligation faite aux entités inscrites à une bourse des valeurs ou faisant appel public à
l’épargne, de produire en sus de leurs états financiers individuels en normes SYSCOHADA ou selon le
référentiel comptable spécifique à leurs activités, des états financiers en normes internationales
d’information financière (IFRS) afin de garantir la qualité et la comparabilité des données produites ;
- La consécration de dispositions transitoires, pour permettre un passage efficient vers le nouveau
référentiel révisé.
- Enfin, il y a lieu de signaler que l’entrée en vigueur du nouvel Acte uniforme relatif au droit
comptable et à l’information financière abroge systématiquement les dispositions de l’Acte
uniforme du 24 mars 2000, portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises.

La réforme du référentiel comptable de l’OHADA vient répondre aux attentes de tous ceux qui depuis
quelques temps militent pour l’amélioration de la qualité des informations financières et comptables des
entreprises voire de leur performance dans les pays de l’espace OHADA.

Le chemin parcouru est long aussi il convient de rappeler les principales étapes pour l’aboutissement de
cette réforme du droit comptable OHADA :
- La Conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de l’OHADA tenue le 17 octobre 2013 à
Ouagadougou à l’occasion des festivités marquant les 20 ans de l’OHADA a instruit la révision de l’Acte
uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises pour en faire l’unique
référentiel comptable en vigueur dans l’espace géographique de l’OHADA.
- L’avis N°03/2015/AC du 5 novembre 2015 rendu par la CCJA à la demande de la République du Bénin
suite aux problèmes posés par la coexistence du Système Comptable OHADA (SYSCOHADA) de l’OHADA
et le SYSCOA révisé de l’UEMOA.
Une situation de bicéphalisme en normalisation comptable qui était en fait un conflit normatif larvé entre
institutions communautaires préjudiciable à la sécurité des opérations comptables pour les entreprises. La
CCJA avait clairement reconnu la supériorité des règles de l’OHADA sur les règles et les systèmes
comptables existants et futurs dans les Etats-parties au Traité OHADA. La présente reforme permet de
préserver l’unicité du Droit Comptable dans l’espace OHADA.
- L’élaboration d’un nouvel Acte uniforme dénommé désormais, Acte Uniforme relatif au droit comptable
et à l’information financière (AUDCIF) et non plus Acte Uniforme portant organisation et harmonisation
des comptabilités des entreprises (AUOHCE) qui vient d’être adopté par Conseil des Ministres de
l’OHADA. Force est de constater que le législateur OHADA a abondé dans le bon sens afin que le
SYSCOHADA demeure plus que jamais l’unique référentiel comptable dans l’espace OHADA.

Ainsi, il est désormais loisible de compter sur les acteurs du chiffre des entreprises installées dans les
Etats-parties de l’OHADA tels les comptables, les directeurs comptables et financiers, les contrôleurs
internes, les contrôleurs de gestion et les administrateurs pour la mise en œuvre effective de ce nouvel
Acte Uniforme dans les entreprises à partir de son entrée en vigueur.

Cet Acte uniforme se veut plus en phase avec les réalités économiques et réglementaires des entreprises
implantées dans les 17 États membres de la zone, et est supposé répondre aux vœux formulés par la
plupart des professionnels de bénéficier d’un référentiel tenant compte des évolutions de la normalisation
comptable internationale dans un contexte de globalisation et d’intégration croissante de l’Afrique dans
les transactions mondiales.

Jusque-là, la réglementation comptable dans les États membres de l’OHADA repose sur l’Acte uniforme
portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises, adopté le 24 mars 2000, en
grande partie basé sur le système comptable ouest-africain (SYSCOA), entré en vigueur en 1998 dans les
États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et développé sous l’impulsion de la
Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Il ressort du communiqué de la 43e session du Conseil des ministres de l’OHADA que le nouvel Acte
uniforme est en cohérence avec les autres Actes uniformes et tient compte des évolutions de la
normalisation comptable internationale, dans le respect du contexte juridique et économique des États
Parties à l’OHADA.

Il convient toutefois d’attendre l’entrée en vigueur effective du texte adopté, afin d’être en mesure de se
prononcer sur l’ampleur et l’impact des changements apportés par cet Acte uniforme. L’objectif majeur
est de décrypter les enjeux, et de situer les perspectives de cette importante réforme.

Bien qu’ayant un reçu un accueil plus que positif, le système initialement instauré, s’est révélé de plus en
plus trop rigide pour répondre efficacement aux évolutions du marché africain et aux impératifs de
performance et de transparence des entreprises installées dans les Etats-parties au Traité OHADA.

Ainsi, il est rapidement apparu que les sociétés cotées en bourse à Abidjan, Libreville ou Douala ne
pouvaient se dispenser de respecter les normes IFRS, ne serait-ce que pour avoir des informations
financières comparables à l’international. De plus, les investisseurs étaient difficilement satisfaits de la
coexistence de référentiels différents en matière boursière.

Par ailleurs, certaines voix se sont élevées afin de souligner l’absence de prise en compte de la spécificité
des économies africaines souvent axées sur des secteurs aux impératifs particuliers tels que les secteurs
miniers, pétroliers ou agroalimentaires. En effet, aucune comptabilité sectorielle n’avait été envisagée par
l’OHADA.

En conclusion, on peut affirmer que seule la pratique nous permettra de déterminer si le législateur
communautaire a su répondre efficacement à ces problématiques. Dans cette attente, les professionnels
doivent se préparer et se former au changement.

Ainsi, tous les acteurs concernés, sont conviés prendre connaissance du nouvel Acte uniforme et à mettre
en place une assistance au diagnostic et à la conversion au nouveau dispositif comptable. Cette démarche
d’assistance peut être graduelle afin de leur éviter toute surprise désagréable résultant des effets de son
application. Ce processus d’actualisation concerne toutes les entités quel que soit leur état des lieux de la
migration (de celles qui n’ont pas encore initié d’actions à celles ayant déjà procédé à la mise en place
d’un plan de migration).

La démarche que nous proposons peut se décliner en cinq (5) phases à savoir :

- L’analyse de l’impact de la révision du SYSCOHADA ;


- La formation des principaux acteurs des fonctions Finance & Comptabilité, Opérations, Direction
Générale au nouveau dispositif comptable ;
- L’assistance à la préparation de la conversion du reporting OHADA vers les normes internationales IFRS
;
- La mise en œuvre de la réforme du système comptable OHADA ;
- La revue post-implémentation.

Nous pouvons compter sur tous les acteurs du monde des affaires notamment les entreprises publiques ou
privées pour que les dispositions soient prises dans l’immédiat afin que chacun s’approprie dès à présent
ce nouvel outil comptable qui permettra d’avoir une bonne visibilité des affaires dans notre espace et une
meilleure compétitivité de nos entreprises. Le droit comptable est un des principaux axes de
l’amélioration du climat des affaires en Afrique.

Ensemble, construisons l’Afrique de demain !

Par Monsieur Alfred BAMA, Juriste spécialisé en droit des affaires OHADA
Président de Cercle OHADA du Burkina
Représentant de l’UNIDA

« Pour toute information utile sur le nouveau dispositif comptable OHADA, prière contacter
Cercle OHADA du Burkina Téléphone : (226) 75 31 57 92 / 78 27 00 74 ; E-mail :
cerclohadaburkina@yahoo.fr »

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