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Une fois que les charges de la comptabilité analytique sont déterminées, il reste à les analyser.
Les méthodes d’analyse sont nombreuses. On en retiendra notamment la méthode du coût
complet et les méthodes des coûts partiels.
Le coût « complet » correspond à l’ensemble des charges qu’il a fallu engager pour obtenir un
bien dans l’état et le lieu où il se trouve, ou réaliser des tâches ou une fonction déterminée.
Cette méthode peut comprendre plusieurs types d’analyse. Le type d’analyse privilégie dépend
de la nature de l’activité de l’entreprise, d’une part, et des ses centres d’intérêt, d’autre part.
Ainsi, les entreprises peuvent selon le cas :
- Privilégier l’analyse par fonctions : par fonction, il est entendu un ensemble d’actions
concourant à un même but. Exemples : approvisionnement, production, distribution,
administration...,
- Privilégier l’analyse par activités ou départements (extraction minière, pêches agro
alimentation pour les groupes par exemple),
- Privilégier les produits, les marchandises ou les services commercialisés par l’entreprise.
- Combiner entre deux ou plusieurs de ces centres d’intérêts.
Dans ce qui suit, nous traiterons en particulier de l’analyse fonctionnelle des coûts.
Le centre d’analyse doit être choisi de telle manière que les charges indirectes qu’il regroupe
présentent un caractère d’homogénéité. C’est pour cela qu’on l’appelle aussi méthode des
sections homogènes ; Les sections sont représentées par les centres d’analyse.
L’homogénéité du centre doit permettre la mesure de son activité par une unité physique dite
« unité d’œuvre ».toutefois, ceci n’est pas toujours le cas, et dépendamment de la possibilité de
mesure de leur activité par une unité physique, les centres d’analyse peuvent être distingués en
centres opérationnels ou centres de structure.
Imputation des charges de chaque centre d’analyse aux divers éléments de coûts :
Nombre d’unités
Coût de l’unité x d’œuvre
d’œuvre du
consommées par
centre
l’élément étudié
Imputation d’un
centre n’analyse au
coût d’un élément = ou
Part de l’assiette
Taux de frais de répartition
du centre
x
attribuée à
l’élément étudié
Les diverses destinations des coûts des centres, lors de leurs imputations, conduisent à une
distinction supplémentaire entre centres principaux et centres auxiliaires.
Centre principaux : Centres dont les coûts peuvent aisément être imputés aux coûts et coûts
de revient car leurs activités concourent directement aux phases du cycle d’exploitation
(Approvisionnement {service achat,..}, production {ateliers de production,...}, distribution
{service expédition, service emballage,...}) ; on dit aussi que ces centres œuvrent
directement dans la réalisation de l’objectif.
Centres auxiliaires : Centres dont les coûts sont imputés à d’autres centres d’analyse. Ce sont
des centres dont l’essentiel de l’activité sert à l’autres centres (y compris éventuellement
d’autres centres auxiliaires) Entretien, transport, énergie, on dit aussi que ces centres
travaillent pour les autres centres principaux (ou aux mêmes) et donc oeuvrent
indirectement pour la réalisation de l’objectif.
b. La répartition secondaire
Qui consiste à imputer les frais des centres auxiliaires dans les centres concernés. Au terme de
cette répartition, on totalise à nouveau les centres principaux et, éventuellement, les centres de
structure pour aboutir au total après répartition secondaire (les centres auxiliaires sont désormais
vidés).
Il est à noter qu’au niveau de la répartition secondaire, on peut rencontrer des prestations entre
centres auxiliaires qui compliquent le calcul. Leur traitement particulier sera détaillé dans la
partie suivante.
*Remarque : le coût des unités d’œuvre et les taux de frais doivent être calculés avec précision en évitant
des arrondissements trop importants (on conserve couramment 4 décimales pour les unités d’œuvres ou
taux de frais). Eventuellement, on déterminera la différence sur taux de cession ou d’arrondi, différence
entre le total du centre après répartition secondaire et les produits (nombre d’unités d’œuvre x coût
d’unité d’œuvre).
Cette différence devra être prise en compte pour rapprocher le résultat analytique du résultat comptable.
Exemple :
Banque (classe 5) Charges (classe 6)
10 000 10 000
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On commence par faire la reprise des stocks et des charges, par l’intermédiaire des comptes
réfléchis, vers les comptes de stocks analytiques et les centres d’analyse.
15 000 15 000
Comptabilité
analytique
10 000 10 000
Comptabilité
analytique
Ensuite on comptabilise les virements de prestations entre centres (répartition secondaire. Après
la répartition secondaire on affecte les coûts aux produits suivant les différents states du
processus de production ; on peut représenter de la façon suivante le processus de calcul du coût
de revient (voir schéma qui suit).
Arrivé au résultat analytique, on peut faire le rapprochement comptable avec le résultat de la
comptabilité générale en prenant en compte les différences de traitement comptable provenant
soit des différences d’inventaire, des différences sur taux de cessions ou des différences
d’incorporation.
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Débit Crédit
Reprise des stocks
Stocks M *
Stocks P *
Stocks réfléchis *
Répartition primaire
Achat réfléchis *
Charges réfléchies *
Différence d’incorporation *
(charges supplétives)
Répartition secondaire
Coût d’achat M *
Achat réfléchis *
(centre d’approvisionnement)
Entrée en stocks des achats M
Stock M *
Coût d’achat M *
Calcul du coût de production P
Coût de production P *
Stock P *
Coût de production P *
Calcul du coût de revient P
Coût de revient P *
Produits réfléchis *
Coût de revient P *
Résultat analytique *
Clôture des stocks
1. On commence par regrouper toutes les différences de traitement comptables en les soldant toutes dans le
compte « différence de traitement comptable »
Ensuite on corrige le résultat analytique trouvé dans l’étape précédente en lui retranchant le solde
du compte «
Résultats analytiques
La méthode du coût de revient en s’appuyant sur la distinction entre charges indirectes. Cette
méthode permet l’analyse fonctionnelle du coût cad qu’on calcule le coût aux différents stades
fonctionnels de son processus. Elle permet aussi d’analyser les coûts par centre d’analyse (et
donc par centre de responsabilités).
Cependant outre le fait de la complexité de sa mise en œuvre et des erreurs d’appréciation
pouvant résulter de la répartition arbitraire des charges indirectes entre les sections, cette
méthode fait supporter à un produit ses propres charges et l’ensemble des charges de l’entreprise
(ce qui peut aboutir à des résultats décourageants),de plus elle présente l’inconvénient majeur de
ne pas mesurer l’influence de la variation du niveau d’activité de l’entreprise .
D’où la seconde méthode de classification des charges en variables (qui varient avec l’activité du
centre de coût cad qu’elles naissent de ce centre et qu’elles meurent avec lui) et fixes (par rapport
à un niveau d’activité car du fait qu’elles sont propres à l’entreprise et à la structure, elles ne
varient pas selon l’activité des centres de coût).
Il en ressort une personnalité des produits et des charges qu’ils doivent supporter ; cette
classification des charges donne lieu à plusieurs méthodes dont :
L’imputation rationnelle des frais fixes ;
La méthode du coût variable ;
La méthode des coûts directs ;
Le seuil de rentabilité.
Supposons par exemple qu’une progression de l’activité de x% soit envisagée sur la prochaine
période .Est –il possible d’en déduire la répercussion sur les coûts de l’entreprise ? L’expérience
et un peu de bon sens amènent rapidement à la conclusion qu’il est peu vraisemblable que la
même progression de x% s’applique sur l’ensemble des charges .En effet certains éléments du
coût, de par leur mode de calcul, sont susceptibles d’être peu affectes par cette variation de
l’activité (amortissements).D’autres au contraire peuvent la répercuter en totalité (matières
consommées) ou partiellement (dépenses d’énergie, entretien).
La réponse à ces préoccupations de gestion suppose donc que soir faite une analyse de la
variabilité des charges en fonction de l’activité.
Exemple :
Considérons l’atelier usinage de la société EQUIPAUTO, dans lequel est usinée une pièce
métallique qui rentre dans la fabrication des embrayages de véhicules automobiles.
Le coût des métiers utilisés de 10 f par pièce usinée, le temps d’usinage est de 5 minutes par
pièce.
Deux ouvriers travaillent chacun sur un poste d’usinage avec un salaire mensuel de 10 000 francs
auquel s’ajoutent 50% de charges sociales.
Sur la base d’une semaine de 39 heures, chaque poste peut, compte tenu des temps morts, avoir
une production mensuelle maximale de 1500 pièces.
L’amortissement d’un poste de travail génère une charge mensuelle de 5 000 francs.
Les autres charges de l’atelier correspondent aux montants suivant dans déférentes hypothèses de
niveaux d’activité :
Il s’agit ici d’étudier le comportement des charges pour une production variant de 1500 à 3000
pièces par tranches de 500.
Forme générale : y = b
D’après notre exemple les charges semi variables sont les suivantes
On peut chercher à les décomposer en charges fixes et charges variables, en prenant les 2
premières valeurs de x on écrit :
2000 a + b = 5 000
1500 a + b = 4 000
D’ou a = 2 et b = 1000, d’où : y = 2 x + 1000. On constate que cette équation est bien vérifiée
également pour les autres valeurs de x : les charges semi variables comprennent donc 1000
francs de charges variables par pièce produite.
D. Charges totales :
Après éclatement des charges semi variables, on peut l’ensemble des charges en fixes et charges
variables :
Il en résultat notamment que les coûts complets unitaires varient en fonction du nombre de
produits fabriqués et vendus et, par conséquent, en fonction du volume d’activité.
Les coûts complets unitaires se composent :
D’une partie constante (les charges variables)
D’une partie décroissante au fur et à mesure de l’accroissement du volume d’activité (les
charges fixes)
Coût complet unitaire = coût variable unitaire + charges fixes
Quantité 22
Dans notre exemple : x : y2 = 12 + 4 + 41 000 / x ; cette fonction est représente par une hyperbole
qui montre que le coût unitaire baisse lorsque l’activité augmente.
Charges fixes
Supposons, d’après notre exemple à 3000 unités par mois. Il convient de modifier la structure de
production en créant un poste de travail supplémentaire. Nous supposons que la partie fixe des
charges semi variables ne sera pas modifiée par la création de ce nouveau poste.
La production peut maintenant varier jusqu’à 4500 unités. Les charges de structure augmentation
de 20000 f au-delà de 3000 pièces. Les charges variables restent à 12 f unité : ce qui donne :
Le passage du seuil de 3000 unités, qui nécessite un changement de structure, fait apparaître une
discontinuité sur les courbes des frais totaux, on dit qu’ils varient par paliers.
Rappel sur la typologie des charges en comptabilité analytique :
Selon dites directes les charges qui ne concernent qu’un seul coût et peuvent de ce fait lui être
affectées. Sont dites indirectes les charges qui concernent plusieurs coûts et de ce fait ne peuvent 22
être imputées qu’après analyse.
Parmi les charges variables et les charges fixes, on trouve à la fois des charges directes et des
charges indirectes.
Voici une liste non limitative du croisement des charges directes et indirectes et des charges fixes
et variables.
Comme il vient d’être note plus haut les charges fixes restant constantes, le coût de revient
unitaire diminue lorsque le niveau d’activité augmente.
Exemple :
Soit un produit P fabriqué dans un atelier. Pour trois niveaux d’activité différents, nous avons :
Production
Charges
800 1 000 1 200
Charges variables 72 000 90 000 108 000
Charges fixes 60 000 60 000 60 000
Charges totales 132 000 150 000 168 000
Coût de revient unitaire 165 150 140
Coût variable unitaire 90 90 90
Coût fixe unitaire 75 60 50
Dans notre exemple, si on considère la production de 1000 comme production donnée par niveau
d’activité normal, l’imputation rationnelle nous donnera le tableau suivant :
Charges Production
800 1000 1200
Coefficients d’imputation 800/1000=0.1 1000/1000=1 1200/1000=1.2
Charges variables 72000 90000 108000
Charges fixes 48000 60000 72000
Charges totales 120000 150000 180000
La pratique de l’imputation rationnelle a permis d’éliminer les variations des coûts unitaires .
L’influence du niveau d’activité a été neutralisée.
Des différences d’imputation rationnelle sont alors relevées. Elles représentent la part des
charges fixes sous ou sur imputées dans les coûts par rapport au montant réel des charges fixes. 22
Différence d’imputation = charges constatées charges imputées
Pour P=800 : différence d’imputation = 60000-48000=12000
Cette différence représente le coût du chômage en période de sous activité.
Pour P = 1200 : Différence d’imputation =60000-72000=-12000
Cette différence représente le boni de sur –activité période de sur activité.
Interprétation graphique
Remarque :
- La pratique de la méthode de l’imputation rationnelle ne modifie pas le montant réel des
charges fixes mais uniquement montant impute dans les coûts.
- Cette méthode peut être pratiquée dans le cadre des coûts complets :
- Les charges indirectes sont ventilées en charges fixes et variables.
Chaque catégories de ces charges est repartie entre les sections d’après les clefs de repartions arrêtées, on
procède à la répartition secondaire après avoir applique les coefficients d’activité aux charges fixes de la
répartition primaire .Ensuite, on achève le tableau de répartition normalement à partir des totaux (fixes calcules
et variables) de chacune des sections.
) Coût d’achat variable des matières premières (MP)=Prix d’achat des MP+ (frais
variables sur achats)
Stade de la production
)
Coût de production variable des produits = Coût d’achat variable des MP
consommées + charges variables directes de production + (frais variables de
production
Stockage Inventaire permanent (IP) des
produits
Chiffres d’affaires
Charges variables Charges fixes Bénéfice
Stade de la distribution :
Coût de distribution variable des produits vendus = charges variables directes
de distribution + (frais variables de distribution)
Stade de la vente
Avec la méthode du coût variable, les analyses de coût et de rentabilité par produit s’arrêtent au
niveau de la marge sur coût variable qui constitue un indicateur essentiel. Elle permet de
déterminer la contribution de chaque produit à la couverture des charges structures (fixes). Le
critère de jugement pour chaque produit ne sera plus son bénéfice mais sa marge sur coût
variable (MSVC) ou son taux de marge (sur coût variable) (TDM)
TDM = MSCV
Chiffre d’affaires
Supposons une entreprise qui fabriquent deux produits A et B et qui utilise le direct costing
évolué :
Produit A Produit B
C.A (A) C.A (B)
-CV (A) -CV (B)
=MSCV (A) =MSCV (B)
-CF spécifiques (A) -CF spécifiques (B)
= marge sur coût spécifique (A) =marge sur coût spécifique (B)
-CF communes (A+B)
=Résultat analytique (A+B)
5. Le seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité (également appelé « chiffre d’affaires critique ») est le chiffre d’affaires que l’entreprise
doit réaliser pour couvrir la totalité de ses charges (variables et fixes) et pour lequel elle ne dégage ni bénéfice
ni perte (d’où l’application point mort). Cette méthode n’est pas exclusive de la précédente, elle intervient
souvent pour la compléter.
Nous pouvons également déterminer le « point mort » (PM), c’est) à dire le laps de temps au bout duquel
l’entreprise atteindra le seuil de rentabilité :
Le chiffre d’affaires annuel CA est atteint ipso facto au bout de 12 mois, le point mort au bout de x mois (donc
à une certaine date) ( en supposant que la production est réalisée de manière régulière) :
Cette méthode consiste donc en un calcul du CA qui couvre la totalité des charges (variables et fixes ) de telle
sorte que ce dernier soit une seuil de rentabilité : càd qu à partir de ce CA : tout supplémentaire ne couvrira que
son coût variable ; le reste sera bénéfice. On dit aussi que ce CA est critique parce qu’on ne peut aller en deçà
de sa valeur sans risque de perte.
C’est pour cela que cette méthode est particulièrement appliquée pour mesurer dans une entreprise qui engage
des investissements stratégiques la valeur du CA minimum à réaliser pour couvrir des derniers, mais aussi le 22
jour de réalisation du seuil de rentabilité pour voir si les investissements sont vite rentables ou pas.
Cette méthode permet aussi de valoriser la part du CA qui peut être supprime en cas de mauvaise conjoncture,
sans entraîner de perte pour l’entreprise (c’est la marge de sécurité=CA-SR)
Comme nous l’avions étudié dans le chapitre introductif les coûts sont caractérises par champ
d’application, contenu et moment de calcul, ce dernier distingue :
Une entreprise qui ne serait mettre en oeuvre une planification serait comparable à une voiture
dont le chauffeur roulerait au hasard sans savoir ou la route l’entraîne et comme le dit un éminent 22
professeur de gestion « Gérer c’est savoir, savoir pour prévoir, prévoir pour agir ! Aussi dans une
entreprise la gestion prévisionnelle est une nessécité absolue. Les entreprises et c’est d’autant
vrai qu’elles sont gra, des, ressemblent aux grands bateaux pétroliers qui ne peuvent brutalement
virer à droite ou à gauche, s’arrête ou recule sans savoir ou ce chemin les mènera .Une bonne
décision intègre donc les données du futur (les prévisions) ; et ce faisant, prépare cet avenir en
gérant mieux le présent. C’est dans ce cadre que l’entreprise calcule des coûts préétablis dans le
but de les rationaliser afin de mieux les contrôler et de les optimiser.
Les coûts du passe ne suffisent pas lorsqu’on veut prendre des décisions méthodiquement
fondées. Il y a lieu donc d’opposer les coûts constates aux coûts préétablis qui engendrera des
écarts qui ont parfois plus de signification que la connaissance des prix eux mêmes pour la
gestion de l’entreprise.