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INTRODUCTION
Le management est aussi vieux que le monde. Mais, il est relativement récent sous sa
forme élaborée. En effet, depuis toujours, les hommes s’organisent pour faire face aux défis
leur lancés par la nature et la vie en commun. Certains auteurs pensent que, sur le plan formel,
le beau-père de Moïse, dont parle la Sainte Bible, est un des précurseurs lointains du
management : il lui a appris à organiser ses hommes et à leur déléguer le pouvoir.
Ce cours, qui a pour but de présenter les différentes théories du management, sous sa
forme moderne, est organisé en sept chapitres. Le premier définit le management, en montre
l’importance et le rapport avec les autres disciplines. Celles-ci, considérées comme
scientifiques, lui apportent un précieux concours. Il répond en outre à la question souvent
posée par bien des gens, y compris les étudiants, et aussi controversée, de savoir si le
management est une science ou pas.
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CHAPITRE 1
Objectifs
A l’issue du chapitre, vous devriez être capable de :
- définir d’au moins une manière le management ;
- faire ressortir les ressemblances entre les définitions rapportées ;
- commenter la définition de B. Galambaud
- faire ressortir l’importance du management ;
- citer les sciences qui apportent leur concours au management et faire voir cet apport.
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1.1. Définition
Les termes efficacité et performance sont souvent utilisés l’un pour l’autre, pourtant
ils présentent des nuances. La performance renvoie à la capacité de faire les choses bien et se
rapporte surtout à la relation entre ressources utilisées et résultats obtenus (ou rendement) :
une production accrue avec les mêmes facteurs suppose un gain de performance, tout comme
un même rendement avec moins de ressources. Dans ce sens, le management consiste à
minimiser le coût des ressources.
La performance se réfère au fait d’effectuer une tâche correctement, à la maîtrise de la
relation entre les ressources et le rendement, le tout en cherchant à minimiser le coût du
processus.
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Léopard s’est donné comme objectif de remporter la CAN. Elle a dominé beaucoup
d’autres équipes en 1/8, ¼ et ½ finale. Mais arrivé à la finale, l’Algérie le bas presque
copieusement. Dans ce cas, Léopard a été performant mais pas efficace. Faut-il le blâmer ? A
chacun de vous d’y répondre. Peut-être la solution réside dans l’analyse de la situation :
pourquoi avons-nous réussit là-bas et échoué ici ?
Les deux termes sont interdépendants1 tout en étant distincts : on peut être efficace en
faisant fi des performances. Exemple : Hewlett-Packard a pu mettre au point des toners plus
élaborés pour imprimantes laser en ne tenant pas compte des coûts de main-d’œuvre et
matériels. On peut être efficace sans être performant, c’est-à-dire atteindre des objectifs mais
à des coûts exorbitants. Un management digne de ce nom doit permettre de parvenir à ses fins
(efficacité), mais d’une façon rentable (performance).
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C’est cette interdépendance qui les fait confondre et bien des auteurs tombent dans ce piège. Voici un exemple parmi tant d’autres : « La performance est
une notion passe-partout qui possède de nombreuses significations. Pour le manager, elle renvoie à l’idée de la réalisation effective d’une tâche ou à
l’atteinte d’un objectif. Il s’agit aussi d’un jugement de valeur que la qualité des résultats obtenus. Une lecture naïve de la performance amène à la
considérer comme une mesure objective de l’efficacité et/ou de l’efficience d’une action. » (Barabel et Meier, 2006, p. 345).
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Fig. 1.1. La signification du management d’après G.R. Terry et S.G. Franklin (1985)
Pour atteindre les objectifs, l’organisation utilise des ressources de base selon un
processus. Même si sur ce schéma les objectifs se trouvent à la fin, tout part de là.
C’est ainsi que Levitt (1978, p. 45) n’hésite pas à dire du management qu’il « consiste
à jauger une situation et à choisir avec soin les objectifs ; à rassembler les moyens et les
ressources ; à concevoir, organiser, diriger et contrôler de manière rigoureuse les activités
nécessaires pour aboutir aux résultats recherchés ; et enfin à animer et à rétribuer ceux qui
font le travail ». Nous retrouvons ici aussi tous les éléments de la définition de Terry et
Franklin.
Pour en revenir au sens du terme, convenons avec Lussato (1977) que ce terme peut
s’analyser et se comprendre au moins à trois niveaux puisqu’il contient à la fois le « mot-
objet » commandement (relatif à l’action concrète sur les hommes de l’entreprise), le « mot-
outil » organisation (dans son sens restrictif de procédures et techniques d’articulation des
fonctions et des activités), et enfin le « mot-concept » appartenant à la langue théorique :
doctrine désignant l’ensemble de principes qui inspirent l’un et l’autre, et constituent la
charte et la politique de l’entreprise.
Les auteurs du Manuel de gestion (Collectif sous la direction générale de Dayan, 1999,
p. 82) se croient en devoir d’apporter les précisions suivantes : « Remarquons que le français
n’offre pas de traduction correcte à ce mot emprunté à l’anglais. « Gestion » a en effet une
connotation trop quantitative, et « Administration » (pourtant utilisé par les anglo-saxons, par
exemple, dans « Master in Business Administration », le principal diplôme de management
des universités de langue anglaise) est trop marqué par sa sphère publique. Pour autant, on
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peut rappeler que « Management » est un emprunt au vieux français « Ménagement » qui
jusqu’au XVIIIe siècle signifiait « Avoir la responsabilité de quelque chose dont on n’est pas
propriétaire ». Ainsi, il est bien plus correct de prononcer « Management » à la française, et
non en prenant un pseudo-accent anglo-saxon (Mènèdjemeunt) » Et ceci nous renvoie aux
situations courantes où se trouvent habituellement les managers : ils ne sont pas propriétaires,
mais gérants (ou gestionnaires, peu importe). Dans ce sens, ils rendent compte à…
Il n’est pas question pour nous de discuter de ces différentes positions. Tout ce que
nous souhaitons est qu’à mesure que l’étudiant avancera dans la connaissance du management
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- qui est aujourd’hui un très vaste domaine de la connaissance humaine – par la formation,
la lecture et éventuellement la pratique, il arrive à se former sa propre opinion sur la
question.
Quoi qu’il en soit, il faut avoir présent à l’esprit que le management est important tant
dans la vie personnelle que sociale. Nous venons de le voir.
1.4.1. Anthropologie
1.4.2. Economie
Elle porte sur l’affectation et la répartition des ressources rares. Elle aide à saisir
l’évolution de la conjoncture et le rôle de la concurrence et des économies de marché dans un
contexte global. Par exemple, pourquoi la plupart des chaussures de sport se fabriquent-elles
en Asie ? Pourquoi le Mexique compte-t-il désormais plus d’usines automobiles que Détroit ?
Les économistes apportent des réponses à ces questions lorsqu’ils débattent de l’avantage
concurrentiel. De la même façon, comprendre le libre – échange et le protectionnisme est
essentiel à tout manager se positionnant sur le marché mondial. Par ailleurs, la science
économique a développé, ces dernières années, de nouvelles approches tout à fait pertinentes
d’un point de vue organisationnel, en particulier autour du rôle des croyances sociales, et
surtout de la confiance dans la régulation des marchés et des comportements de coopération
des acteurs entre eux.
1.4.3. Philosophie
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Les cours de philosophie examinent la nature des choses, notamment l’éthique et les
valeurs. L’éthique établit des normes s’appliquant à la conduite humaine et porte directement
sur la raison d’être des organisations. Elle s’interroge de même sur les comportements qui leur
sont adaptés. L’éthique de la liberté (Locke) pose par exemple comme droits légaux la liberté,
l’égalité, la justice et la propriété privée ; l’éthique protestante (Calvin) encourage les
individus à être économes, travailler dur et réussir ; enfin, l’éthique du marché (Adam Smith)
défend que seuls le marché et la concurrence, et non l’Etat, doivent intervenir comme
régulateurs de l’économie. Ces systèmes éthiques ont dessiné en partie les organisations
d’aujourd’hui en offrant une base d’autorité, en associant des récompenses aux performances
et en justifiant l’existence des affaires et d’une structure corporative. Mais la philosophie, en
tant que démarche et ensemble d’outils d’interrogation sur le monde, constitue aussi pour le
manager un champ de réflexion essentiel touchant aux finalités de son action, à sa raison
d’être en tant que sujet, dans une organisation elle-même porteuse de signification pour celles
et ceux qui y travaillent.
1.4.5. Psychologie
1.4.6. Sociologie
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L’objet de cette discipline essentielle du champ des sciences humaines est l’étude des
interactions sociales et culturelles entre acteurs individuels et collectifs. Contrairement à la
psychologie, dont l’objet premier est l’individu, la sociologie oriente sa réflexion sur les
groupes humains, et cherche en priorité à comprendre les déterminants collectifs des attitudes
et comportements des acteurs et des groupes. Il s’agit de l’étude de personnes par rapport à
leurs semblables et certains concepts ou problématiques de la sociologie apparaissent comme
importants pour les managers. En quoi l’évolution de la société (globalisation, diversité
culturelle accrue, nouvelle place des genres, changement du mode de vie familiale) affecte-t-
elle les pratiques organisationnelles ? Quel est l’impact des méthodes de scolarisation et des
tendances d’enseignement sur les compétences des futurs employés ? En quoi les
changements démographiques modifient le marché du travail et la clientèle ? A quoi
ressemblera la société de l’ère de l’information d’ici à dix ans ? Les réponses à ce type de
questions – essentiellement sociologiques dans leur esprit – seront déterminantes pour opérer
des choix stratégiques.
CHAPITRE 2
Objectifs
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Bien qu’il ne soit pas facile de répondre de manière concise, à cette question, il nous
semble que deux réalités saillantes se dégagent de la pratique et des théories du management :
(1) le manager est un spécialiste du management ; (2) le manager est tout cadre qui a
une responsabilité, c’est-à-dire qui exerce un certain leadership, une autorité, sur les hommes
notamment. Nous avons vu que « manager, c’est transformer le travail des autres en
performance durable » (Bernard Galambaud). Eh bien, toute personne dans une organisation
qui a cette responsabilité peut être considérée comme manager. Nous y reviendrons en long et
en large dans les pages qui suivent.
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« Le manager, contrairement au directeur qui est en prise directe avec la réalité et ne
cherche guère à élaborer des théories, ni des techniques, ne se borne pas à intervenir dans la
vie de l’entreprise, mais l’étudie, et en tire des principes d’action et d’organisation. Il est à la
fois un praticien et un théoricien. De l’organisateur il diffère en ce que celui-ci n’intervient
dans l’accomplissement du travail que pour l’étudier ou en proposer les modifications »
(Lussato, 1977).
Ce type de manager est ainsi défini par l’Encyclopédie Encarta :« personne qui gère
les intérêts et la carrière d’un artiste ou d’un sportif en organisant des spectacles, des concerts
ou des matchs ». Ainsi, Fally IPUPA peut dire : « Mon manager est allé en France » ou Koffi
Olomide : « Mon manager m’a conseillé de laisser tomber… » Vous pouvez aussi, selon vos
activités dominantes du moment, avoir votre manager.
Cette conception large considère que tout cadre investi d’un pouvoir de supervision
est un manager. Ainsi, c’est toute « personne qui a la responsabilité d’une unité de
l’organisation. Cette autorité formelle lui confère une position statutaire d’où découlent
les trois rôles interpersonnels » (Mintzberg, 1984).
Goguelin (1990) abonde dans le même sens quand il propose que « tous les membres
de la hiérarchie sont à la fois des managers, au sens où ils disposent d’un pouvoir qui leur
permet d’être des auteurs et acteurs de leurs propres décisions, et des managés au sens où ils
réalisent dans leurs actes de managés-acteurs la mise en œuvre des décisions des autres ».
« Tout au long de la hiérarchie passent les chaînes de l’autorité. Celle-ci, quelle soit
issue d’un pouvoir de droit, de fait, de reconnaissance, voire d’un pouvoir moral, confère à
chaque manager le droit de commander. Le commandement traduit l’exercice de l’autorité,
elle-même expression de pouvoir » (Goguelin, 1990).
Cette conception est de plus en plus admise aujourd’hui au point que l’impression que
l’on peut avoir est qu’elle tend à supplanter l’autre. Dans ce sens, les managers occupent les
rangs s’étendant d’agents de maîtrise aux cadres supérieurs de l’organisation.
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inférieurs. Au sein des organisations, les cadres intermédiaires sont des chefs d’agence
ou de département, des chefs de projets, des responsables d’unité, des chefs de district
ou de service.
Terminons par les considérations que nous proposent Barabel et Meier (2006, p.164).
Ces auteurs nous informent que le manager «se caractérise par une mission principale qui
le différencie des autres membres de l’organisation : celle de diriger et de coordonner [c’est
nous qui mettons en gras] un ensemble d’individus sous sa responsabilité. Etre manager, c’est
en premier lieu disposer d’une autorité de commandement. Plus précisément, un manager a en
charge la gestion et le développement d’équipes de travail, en vue de réaliser des objectifs de
performance et d’efficacité fixés par l’organisation et obtenus pour partie par d’autres
personnes que lui. Selon Spielman (1999), la notion de responsabilité (notamment de résultat)
est la frontière délicate qui sépare le manager et l’employé [le mot employé désigne ici une
catégorie professionnelle. Ajouté par nous]. Le manager est celui dont la responsabilité est la
plus engagée vis-à-vis des résultats à obtenir. Ainsi, le terme manager n’implique pas en soi
de position hiérarchique particulière. A n’importe quel échelon de l’organisation,
certains salariés occupent une fonction managériale. En revanche, être manager nécessite
d’avoir obtenu une délégation de pouvoir de la part du chef d’entreprise sur la partie de
l’entreprise pilotée ».
Nous nous occupons dans ce cours de ce manager dont la diversité et les qualificatifs
qui lui sont liés ne cessent de croître et de se multiplier.
Il existe, comme nous l’avons vu avec Robbins et De Cenzo ci-dessus, une multitude
de fonctions de manager dans les organisations (membre de la direction, chef de division,
directeur de département, chef d’équipe…). Cependant, cette population est loin d’être
homogène. Elle peut être différenciée sur deux principaux axes. Le premier axe porte sur la
position du manager dans la structure. Il convient en particulier de savoir si le manager se
trouve dans la ligne hiérarchique (manager hiérarchique) ou s’il dirige une équipe projet
(manager projet). Le deuxième axe concerne le niveau de responsabilité du manager au sein
de la structure.
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Ce qui semble être commun à l’ensemble des managers intermédiaires est le fait
d’avoir en charge la responsabilité d’équipes élargies ou d’une partie de l’organisation
(département, projet, unité, service…) dont il découle le fait de devoir mettre en œuvre
des décisions stratégiques, d’avoir des obligations de résultats (garant du succès ou
responsable de l’échec de l’entité ou du groupe géré) et de devoir gérer un ensemble de
ressources humaines et matérielles (négocier ses moyens avec ses supérieurs et gérer
l’allocation).
Depuis quelques années, certains auteurs insistent sur le fait que le manager
intermédiaire ne doit plus se contenter d’être un simple exécutant, ou un relais de transmission
(risque de démotivation ou de résistance) et qu’il doit au contraire développer son rôle de
stratège (Floyd et Wooldrige, 1994). Le middle manager (autre nom de manager
intermédiaire) se vit de plus en plus comme quelqu’un qui construit des projets, prend des
initiatives et noue des relations avec l’extérieur. En effet, du fait de sa proximité avec le
terrain, le manager intermédiaire peut germer des stratégies émergentes, identifier des signaux
faibles de l’environnement ou encore adapter des règles pour coller au marché.
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Le PDG occupe une place à part dans la structure car il incarne le dernier niveau
hiérarchique de l’organisation. Dans une étude, Barabel et Meier (2002) ont montré que du
fait de sa position, un PDG a un certain nombre d’obligations liées à la satisfaction de
l’ensemble des différentes parties prenantes de son entreprise. Il doit en particulier répondre
aux exigences des actionnaires toujours plus importantes, résister à la pression des
concurrents qui exigent l’entreprise à repenser en permanence son métier et ses choix
stratégiques, répondre aux exigences des clients surinformés et volatiles, fédérer les
partenaires autour du projet d’entreprise, attirer et fidéliser les meilleurs salariés devenus
nomades, intégrer dans la stratégie les préoccupations sociétales, prendre en compte les
contraintes politiques et institutionnelles. Face à ces contraintes, le PDG prend souvent
l’allure d’un véritable équilibriste mi-stratège/mi-opportuniste cherchant en permanence à
concilier des valeurs et des logiques contradictoires, tant en termes d’horizon temporel qu’au
niveau de la finalité des actions engagées. Ainsi, le travail d’un PDG consiste à chaque instant
à maximiser la satisfaction des acteurs clés dont la pression exercée est la plus forte, tout en
minimisant l’insatisfaction des autres parties pour qu’ils poursuivent la collaboration. Les
PDG doivent donc faire preuve de « complexité comportementale » afin de jouer des rôles
multiples et contradictoires de façon simultanée.
De plus en plus aujourd’hui, dans les pays développés, les entreprises ont recours à un
mode de fonctionnement par projets. A l’origine développées aux Etats-Unis à partir des
années cinquante et cantonnées à certains secteurs et certaines thématiques (recherche et
développement, implantation d’outils de gestion…), les équipes projet sont dorénavant
présentes dans des entreprises de toutes tailles et de tous domaines d’activités. Ces nouvelles
formes organisationnelles sont la résultante d’une part de la nature de plus en plus éphémère
des programmes de l’entreprise (lancement d’un nouveau produit, réorganisation d’un service,
nouvelles prestations…) et d’autre part, de leur nature de plus en plus complexe (nécessité de
mobiliser à un instant des compétences transversales et de multiples ressources et moyens).
Ainsi, des acteurs aux profils, expériences, métiers différents (ressources humaines,
techniques, commercial, finance, production, R&D…) sont amenés à travailler ensemble dans
une structure temporaire (durée limitée) afin d’atteindre des objectifs communs. Un projet
peut s’analyser sous plusieurs dimensions : la dimension méthodologique (utiliser les outils
appropriés), la dimension managériale (manager des individus), la dimension technique
(disposer des expertises nécessaires), la dimension stratégique (accéder aux ressources
pertinentes), la dimension politique (rallier les soutiens nécessaires), la dimension
symbolique (créer du sens) et enfin la dimension dynamique (piloter un processus dans
le temps).
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Les managers ont des rôles multiples qu’ils jouent même si certains peuvent être plus
accentués que d’autres, selon les circonstances, les positions hiérarchiques, les lieux ainsi que
la culture organisationnelle. Nous les voyons systématiquement ci-dessous.
Barabel et Meier (2006) distinguent deux typologies de rôles : les typologies statiques
et les typologies animées. Les premières sont basées sur les auteurs classiques de management
auxquels ils ont ajouté Mintzberg et les secondes sont basées sur les auteurs qui ont critiqué
les auteurs classiques.
En premier lieu, Gulick (1937) présente une typologie de six rôles intitulée :
POPDCORB, initiales des différentes activités d’un dirigeant. (POPDCORB = Planification,
Organisation, Personnel, Direction, Coordination, Rapport, Budget). Les rôles regroupent
les différentes attributions théoriques d’un manager qui doit, s’il veut réussir, mener de front
en n’en négligeant aucun. Concrètement, les auteurs distinguent la planification où le
manager doit montrer sa capacité à prévoir le futur de son entité, l’organisation qui consiste à
mettre en place une structure adaptée à la réalisation des actions, la gestion du personnel qui
nécessite de gérer les équipes au quotidien, la direction où le manager doit motiver et
superviser ses équipes, la coordination qui vise l’harmonisation et la mise en cohérence de
l’ensemble des actions menées, le rapport activité qui consiste pour un manager
intermédiaire à tenir au courant son supérieur de ce qui se passe au moyen de dossiers, de
recherches et d’inspection, il lui faut se maintenir lui-même et maintenir ses subordonnés
informés de la situation, et enfin la gestion du budget qui regroupe les activités de contrôle
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permettant de s’assurer de la bonne exécution du plan prévu initialement avec la mise en place
éventuelle d’actions correctrices. Cette typologie va connaître un succès important et durable,
imputable, semble-t-il à sa simplicité et son exhaustivité.
De son côté, Barnard (1938) aborde les rôles du manager de façon totalement opposée.
Il part du constat que les êtres humains sont par nature égoïstes et individualistes et
qu’une organisation doit donc être attractive pour les séduire (système d’incitation
pertinents et équitables) et les conduire à s’engager. De plus, la difficulté d’une
organisation tient dans la nécessité de faire partager à ses membres une vision commune. Cela
tient en partie à la fragilité des systèmes de communication essentiels à l’organisation et à la
complexité et à l’instabilité des motivations des individus. Dans cette configuration, les
managers sont indispensables pour faire fonctionner efficacement l’organisation. Barnard
définit trois rôles généraux du manager. Il doit tout d’abord fournir un système de
communication organisationnelle et s’assurer de son maintien. Il va en particulier définir les
positions organisationnelles (élaboration de la structure de l’organisation) et gérer le
personnel, sélectionner les membres de l’organisation en fonction de leurs qualifications),
piloter les politiques d’incitations, de persuasion et gérer la communication autoritaire
objective (promotion, contrôle, rétrogradation, sanction, renvoi), afin de rendre ces
qualifications efficaces et au service de l’entreprise. Le deuxième rôle du manager consiste à
mettre à la disposition de l’organisation des ressources essentielles (affermir le système des
contributions individuelles). Ce rôle s’articule autour de deux missions. Il doit amener un
nombre suffisant de personnes à s’engager dans une relation coopérative avec l’organisation,
en les attirant dans un espace où elles pourront être recrutés, puis en les persuadant de rester.
Il doit ensuite amener les personnes ayant la collaboration à fournir en quantité et en qualité
un certain nombre d’efforts en adéquation avec les objectifs de l’organisation. Enfin le
dirigeant doit définir la finalité et les objectifs de l’organisation et les faire partager à tous.
Le manager apparaît ainsi comme un bâtisseur qui organise l’entreprise et lui donne les
moyens de réaliser la stratégie qu’il a définie. La conduite opérationnelle et notamment les
rôles d’ordre financier (planification, rapport et budget) définis par Gulick (1937) ne sont pas
cités et sont laissés aux subordonnés. Barnard (1938) fait donc une distinction des rôles, selon
le niveau hiérarchique du dirigeant. Le PDG et les membres de l’équipe de direction ont des
rôles que l’on peut qualifier d’informels où ils disposent d’une certaine autonomie pour
réaliser leurs objectifs alors que les managers intermédiaires ont leur travail dominé par des
rôles formels non négociables associés à leur poste.
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Selon Mintzberg (1984),ces dix rôles, regroupés en trois catégories : trois rôles
interpersonnels, trois rôles liés à l’information et quatre rôles décisionnels, caractérisent des
managers. Les voici :
Les auteurs de « typologies animées » critiquent les classifications précédentes. Ils leur
reprochent de ne pas tenir compte de la nature réelle du travail des dirigeants qui est
caractérisé par la complexité, les paradoxes et les contradictions. (Disons en passant que cette
même critique avait été adressée aux auteurs classiques par Mintzberg (1984, pour l’édition
française) !) En effet, les managers sont amenés à concevoir et à jouer des rôles multiples et
contradictoires de façon simultanée. Hart et Quinn (1993), notamment, cherchent à synthétiser
les recherches antérieures (notamment celles de Mintzberg, Donaldson et Lorsch, Katz et
Drucker) et identifient quatre rôles majeurs des managers. Ces rôles sont reproduits dans la
figure suivante:
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CONTROLE
M : Mintzberg (73, 75) ; D : Drucker (73) ; K : Katz (74),Donaldson & Lorsch (83)
Plus généralement, des travaux récents ont mis en avant la posture d’acteur du
manager face aux règles et normes fixées par les organisations. Ainsi, Calvo (2004) montre,
qu’à l’intérieur du cadre normé imposé par une structure, un manager construit ses
rôles d’une part en fonction de ses capacités créatives, d’autre part en fonction des
interactions avec les acteurs organisationnels. Les rôles du manager sont donc en évolution
constante sous son impulsion et ses rencontres. Laroche (2000) apporte l’une des
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contributions les plus intéressantes en montrant que le manager s’inscrit dans une
chaîne de mandant (agit pour le compte de son supérieur et fait faire à son subordonné)
et qu’il doit aussi être analysé comme un managé sous la direction d’un responsable
hiérarchique qui lui a confié un ou plusieurs mandats (voir aussi Goguelin déjà cité). Ce
changement de perception conduit à penser le manager autrement. En effet, la plupart du
temps, les mandats qui lui sont confiés s’avèrent être confus (Girin, 1995), ce qui conduit le
manager à piloter à vue. De plus, son mandataire, garant du travail du manager, n’est pas
inactif. Il va chercher, pour se prémunir contre un risque d’échec de son subordonné, à scruter
les moindres indices sur les actions en cours, pour anticiper les résultats et éventuellement
intervenir. Il en résulte, d’après Laroche, que l’évaluation est centrale pour comprendre le
métier d’un manager. Ce dernier se soucie en priorité d’anticiper, de détecter, et
d’influencer les jugements que l’on peut avoir sur lui. Son travail est centré sur la
maîtrise des indices, voire la production d’indices qui tendent à démontrer son
engagement et sa maîtrise ou encore à éviter les imputations d’éventuels échecs. Il s’agit
essentiellement pour le manager de se mettre en scène. La principale difficulté réside dans
le fait, que face à un environnement devenu incertain et instable, les critères d’évaluation sont
instables. Il doit donc en permanence anticiper sur les critères de jugements qui lui seront
appliqués. De fait, Laroche (2000) constate que le rôle majeur d’un manager est d’être
avant tout un absorbeur des écarts produits par l’action quotidienne (décalage avec les
objectifs, le discours, la réalité). A chaque nouvel événement, le manager se doit de
l’interpréter et de décider s’il constitue une opportunité ou une menace. En fonction de
sa stratégie, le manager va escamoter, minimiser, restituer fidèlement « ou monter en
épingle » l’écart en adoptant une posture différente selon ses interlocuteurs
(collaborateurs, clients, hiérarchie). Ainsi, le manager ne peut s’analyser comme un simple
transmetteur d’informations (venant de la direction, des clients ou des équipes), un agent
rationnel au service de l’entreprise et de ses objectifs mais plutôt comme un individu,
poursuivant une stratégie propre qui le conduit à freiner/accélérer, cacher, transformer ou
améliorer « les dynamiques engendrées par les machines organisationnelles » (Laroche,
2000). Au manager lisse et bien intentionné se substitue ainsi une image plus contrastée faite
de jeux politiques et de représentations.
Malgré cette description quelque peu sombre de sa situation, nous nous rallions à cette
façon de voir qui fait dire à Blake et Mouton que « le rôle d’un manager est d’arriver à créer
une culture qui (1) favorise et maintienne des performances qualitatives et quantitatives
maximales, (2) stimule et utilise la créativité, (3) provoque l’enthousiasme pour l’effort,
l’expérimentation, l’innovation, et le changement, (4) utilise la résolution des problèmes
comme occasion pour apprendre, (5) recherche et trouve de nouveaux défis ». On voit là une
ressemblance avec ce que dit Galambaud
C’est ce qu’un manager doit jouer comme rôles, et il doit les jouer complètement,
pleinement, faute de quoi il risque d’être désavoué et, d’ailleurs, désavouer son statut de
manager. Cela, d’autre part, exige beaucoup de souplesse, de flexibilité dans la politique
organisationnelle.
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2.4. Profils
Pour être efficace, c’est-à-dire remplir correctement ses rôles, le manager mobilise un
ensemble de compétences. Une compétence peut se définir comme un processus, où
interviennent des capacités (faculté à réaliser différentes activités), des aptitudes (talents
innés applicables dans le travail) et des connaissances (informations spécifiques sur un
sujet), générées par un manager afin de répondre sous forme de rôles aux demandes
formulées par son environnement. Comme l’indique Le Boterf (1994) : « la compétence
n’est pas un état. C’est un processus » où un individu « est capable de mobiliser, de mettre en
œuvre de façon efficace les différentes fonctions d’un système où interviennent des ressources
aussi diverses que des opérations de raisonnement, des connaissances, des activations de la
mémoire, des évaluations, des capacités relationnelles ou des schémas comportementaux ».
Elles représentent l’ensemble des outils et techniques que le manager maîtrise et qui
lui sont nécessaires pour exercer son travail. Cependant, ces compétences sont extrêmement
difficiles à définir car elles sont multiples (il peut s’agir de compétences en finance, en
informatique, en marketing, etc.) et varient en fonction de l’entreprise, de l’industrie et de la
situation dans lesquelles opère le dirigeant. Comme pour tous les autres types de
compétences, les compétences techniques sont les fruits de connaissances (expérience,
formation initiale, formation permanente), d’aptitudes et de capacités. La maîtrise des
compétences techniques permet au manager d’exercer efficacement son travail (connaissance
des produits, de l’entreprise, des techniques…).
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diriger et fédérer, se faire respecter, à développer autrui, à agir et prendre des initiatives, ainsi
qu’à engager sa responsabilité.
Dans les différentes études réalisées, les compétences humaines sont souvent
assimilées aux capacités communicationnelles nécessaires pour interagir efficacement avec
autrui. Par exemple, sur les six compétences jugées nécessaires par Mintzberg (1973) pour
être un bon dirigeant, les cinq premières sont des compétences communicationnelles (la
capacité à entretenir des relations avec ses pairs, la capacité à bien mener des négociations,
la capacité à motiver des subordonnés, la capacité à résoudre des conflits, la capacité à créer
des réseaux d’information et à diffuser cette information et la capacité à prendre des
décisions dans des conditions extrêmement complexes et à répartir les ressources).
Bass (1990) indique que de nombreux travaux ont montré des relations positives entre
les compétences en communication des dirigeants et leurs performances. A ce propos, Penly,
Alexander, Jernigan et Henwood (1991), dans une étude complète, réussissent à démontrer
que les dirigeants les plus efficaces sont ceux qui obtiennent les meilleurs scores sur les quatre
critères suivants : l’articulation et la clarté des idées lors des communications orales, le degré
d’appréhension du dirigeant à s’exprimer à l’oral, le degré d’appréhension du dirigeant à faire
des communications écrites, la faculté à choisir les supports médiatiques adéquat en fonction
du message à faire passer. Katz mentionne aussi les compétences politiques qui permettent à
un manager de s’assurer une place dans l’organisation et un pouvoir formel ou informel. Ces
compétences permettent au manager de s’assurer des informations privilégiées et d’influencer
en sa faveur certains événements.
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Selon certains auteurs, la façon dont un manager réussit dans son emploi dépend en
partie de sa personnalité. Les traits identifiés par les travaux de recherches portent sur les
managers dirigeants (direction générale). Ils sont variés et nombreux. En établissant une
synthèse, dix traits majeurs peuvent être cités :
- le dynamisme (enthousiasme, optimisme, capacité d’adaptation, motivé) : le manager est
associé à une force de travail, une capacité à travailler plus que la moyenne, symbole de
résistance physique et mentale ;
- l’ambition (esprit de compétition, besoin de puissance, goût du pouvoir, besoin de
domination, besoin de réussir, péremptoire) : le manager souhaite atteindre les sommets de
l’organisation. Il est motivé par les responsabilités et les challenges dans la mesure où ils lui
permettent de gravir les échelons hiérarchiques ;
- l’extraversion (sociable, expressif, empathique, coopératif, rassembleur, charismatique) : le
manager est à l’aise dans les communications orales et ses relations aux autres. Il est capable
de donner son point de vue, de s’exprimer facilement et a une capacité d’entraînement ;
- la droiture (consciencieux, responsable, discipliné, rigoureux, intègre, digne de confiance) :
la littérature managériale véhicule fortement les qualités éthiques des managers. Depuis les
travaux de Barnard, elles sont perçues comme une capacité à faire face aux situations de
pouvoir auxquels ils vont être confrontés ;
- la stabilité émotionnelle : dans ses réactions affectives, le manager est calme, patient, il se
contrôle, il accepte la critique et résiste au stress. Cela lui permet de réagir de façon adaptée
aux situations imprévues ou dans l’urgence ;
- l’amabilité : certains travaux mettent en avant les qualités relationnelles du manager. Ce
dernier est souple (peut entendre le discours de l’autre et changer de position), tolérant,
humain et généreux. Cela lui permet de travailler avec succès en équipe ;
- l’ouverture à l’expérience : le manager a le goût du risque. Il est créatif, curieux et
imaginatif. Certains auteurs parlent de manager entrepreneur ;
- le rapport au temps ou Cognitive Time Span : les managers ont une perception du temps sur
le long terme. Ils sont capables de penser et de fonctionner sur de longues périodes sans
recourir à autrui ;
- le degré de tolérance à l’ambiguïté : les managers sont capables d’affronter des
environnements complexes, incertains et flous ;
- le sentiment de maîtriser son destin (confiance en soi) : les managers ont une bonne estime
de soi : à la fois élevée et stable au sens d’André et Lelord (1999).
L’analyse de cette liste permet de constater que les traits de personnalité des dirigeants
à succès sont multiples. Il paraît dès lors improbable de trouver toutes ces qualités chez un
seul homme. De plus, de nombreuses études empiriques ont fourni des résultats
contradictoires. Les mêmes traits de personnalité sont parfois associés à des succès, des
échecs ou ne sont pas considérés comme significatifs (Stodgill, 1974). La principale raison
tient au caractère flou et imprécis des définitions.
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Une autre façon de s’intéresser à la personnalité du dirigeant est présentée par les
théories psychosociologiques sur le leader. La principale raison qui motive l’étude
psychologique des dirigeants, est très bien expliquée par Selznick (1957) : « Les dirigeants
pour opérer leurs choix en matière d’organisation s’appuient sur les idées qu’ils se font de la
nature humaine. Personne ne peut agir sans se référer à un système, conscient ou inconscient,
de convictions personnelles concernant la nature humaine » (Cf. la théorie X et Y de
McGregor).
C’est ce système qui détermine la façon de voir les choses d’un dirigeant et qui ainsi
motive ses actions. Selon Selznick (1957), l’interprétation psychanalytique de l’homme
repose sur trois prémisses essentielles :
tout comportement est déterminé, même si l’individu peut exercer son libre arbitre et
choisir son mode de comportement, mais seulement à l’intérieur d’un cadre imposé ;
l’inconscient est un facteur déterminant important ;
chaque individu se fait une représentation du monde extérieur qui, associée à ses
pulsions, génère un mode de comportement.
Pour qu’un manager réussisse dans son métier, il lui faut absolument « assumer le
pouvoir qu’il détient. Il doit faire en sorte de trouver le moyen de s’accommoder sereinement
et ouvertement de l’exercice de l’autorité » Or Kets de Vries (1984, 1994, 2002) en observant
les managers se rend compte que de nombreux cadres échouent dans leur métier. Le facteur F
touche de nombreux managers et couvre 9 styles de management. A titre d’illustration, Kets
de Vries distingue le tempérament agressif (les managers sont sans égard pour leurs
hommes), le tempérament paranoïaque (les managers ont une méfiance envahissante et
injustifiée à l’égard d’autrui qui les conduit à méjuger les actes de l’autre), le tempérament
histrionique (les managers sont poussés par le souci désespéré d’attirer l’attention sur eux à
tout prix), les régents (le manager veut avant tout) avoir la main sur ce qui peut affecter son
existence), ou encore le narcissique (le manager place prioritairement toute son énergie sur
lui-même). Dans les faits, les styles purs sont fort rares, les tempéraments sont plutôt
mixtes. Certaines associations sont porteuses d’efficacité pour le dirigeant alors que
d’autres sont au contraire dangereuses pour le manager et son organisation.
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toujours ». En effet, les dirigeants aiment leur travail car il satisfait leurs besoins
fondamentaux (argent, pouvoir, reconnaissance) alors que vie personnelle est bien incertaine.
Comme le constate Kofodimos (1993), la recherche de la domination est souvent le moteur
pour aller au sommet. Cela a une contrepartie : « la capacité des dirigeants à vivre leur vie
privée peut être diminuée par la recherche surdimensionnée de la domination ». De plus, selon
l’auteur, beaucoup de dirigeants se sentent mal à l’aise lorsqu’il s’agit de témoigner leurs
émotions ou de montrer leur vulnérabilité. Or, le fait de devenir intime implique ce type
d’expérience. Ainsi le travail devient un mécanisme de défense, spécialement visible durant
les crises de la vie, une échappatoire. Le choix selon Kofodimos (1993) est donc le suivant :
la joie de dominer contre les menaces de l’intimité. Pour cet auteur (1993), un dirigeant qui se
sent mal à l’aise dans l’expression de ses sentiments peut être incapables de fournir des feed-
back positifs à ses subordonnés. On rejoint encore une fois les théories de Kets de Vries
(1994) : « Un dirigeant qui refuse les doutes et les vulnérabilités, peut éviter de demander de
l’aide ou un service quand cela va mal ou ne pas tenir compte de ses propres échecs. »
D’une manière générale, ces travaux permettent de nous éclairer sur certains
problèmes dont peuvent souffrir certains managers et d’y être sensibilisés.
Par exemple, Beysseyre de Horts et Norroy (2005) montrent que le profil d’un
manager varie en fonction du cycle d’évolution dans lequel se trouve une entreprise. Ainsi, les
organisations vont privilégier les fonceurs (réactivité, prise de décision) lors de la phase de
démarrage, les capitaines d’équipe (organisation, transfert de compétences) en phase de
croissance, les laboureurs (souci de la qualité, recherche de la performance) en phase de
maturité et les fonceurs redresseurs en phase de déclin.
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CHAPITRE 3
QUELQUES THEORIES DU MANAGEMENT
Objectifs
--------------------------------------------------------------------------------------
Le management est aussi ancien qu’il y a des hommes qui travaillent ensemble pour
atteindre des objectifs, nous l’avons dit dans l’introduction. Cependant, la pensée managériale
actuelle a connu un début de systématisation à partir d’une époque et s’est développée
inégalement. Ce développement est l’œuvre de plusieurs penseurs et scientifiques qui ont fait
des contributions remarquables. C’est ainsi qu’on décèle différentes écoles, en dehors des
précurseurs, qui ont participé à des degrés divers à ce développement. Dans ce chapitre, nous
n’étudions que quelques-unes des théories qui ont été élaborées.
C’est à cette école que l’on reconnaît la naissance du management moderne. Les
fondements du management moderne sont issus du travail d’un groupe d’auteurs et de
professionnels qui s’attachent à formuler certains principes rationnels susceptibles
d’améliorer l’efficacité des entreprises (d’où aussi l’appellation de l’école de la rationalité
donnée à cette école). Leurs contributions ayant jeté les bases théoriques d’une nouvelle
discipline baptisée management, on parlera à leur égard d’une école classique du
management, laquelle se subdivise en deux sous-catégories : le management scientifique et
la théorie administrative générale. Les théoriciens du management scientifique (Taylor,
Gilbreth, Gantt) envisagent la question du management sous l’angle de l’augmentation de la
productivité ouvrière, tandis que les tenants de la théorie administrative (Fayol, Weber)
s’intéressent à l’organisation globale de l’entreprise et aux moyens de la rendre efficace.
Certains auteurs distinguent la rationalité administrative (H. Fayol) et la rationalité
structurelle (M. Weber) (Barabel et Meier, 2006).
Dans le but d’améliorer la productivité, les premières réflexions portent donc sur la
rationalisation du travail, des structures, de la direction et cherchent à donner une solution
unique et universelle aux problèmes rencontrés par les entreprises dans la gestion de leurs
activités.
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pour établir la « manière optimale » de réaliser une tâche (le « one best way »). Les études
qu’il a menées avant et après la publication de son livre ont consacré Taylor comme le père
de la théorie du management scientifique. Taylor s’indignait en permanence de
l’inefficacité des ouvriers qui employaient, selon lui, plusieurs techniques radicalement
différentes pour réaliser le même travail et avaient tendance à « flâner ». Selon lui, la
production n’atteignait de ce fait qu’un tiers environ de son maximum potentiel. Aussi décida-
t-il de remédier à cette situation par le biais de l’étude scientifique des emplois ouvriers. Il a
consacré plus de vingt années de recherches intensives à déterminer la manière optimale de
réaliser chaque tâche. Voyons le contexte dans lequel Taylor a évolué.
3.1.1.2. Postulats
En 1911, Taylor publie un traité intitulé Principles of Scientific Management (cf. ci-
dessus la traduction du titre) qui s’appuie sur quatre principaux postulats
sa foi dans la science qui doit permettre d’arriver à une méthode de management
« scientifique » ;
la gestion de production est inefficace parce que l’encadrement est incompétent et mal
formé, d’où ce dernier est de peu d’utilité pour donner des conseils aux ouvriers dans
leurs tâches quotidiennes ;
les entreprises s’en remettent trop à des hommes exceptionnels pour gérer les
dysfonctionnements, alors que les performances pourraient être grandement
améliorées en mettant en place une méthode de travail systématique ;
le système de rémunération mis en place dans les usines avec un salaire fixe n’est pas
motivant et conduit les ouvriers à limiter leur production (donc il y a absence
d’incitation financière à produire plus).
3.1.1.3. Principes
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occuper les différents acteurs (ouvriers et responsables) pour obtenir une productivité
optimale. Cette démarche s’appuie sur plusieurs principes fondamentaux établis au niveau du
travail dans les ateliers de production :
la recherche de la meilleure méthode pour réaliser une tâche, à partir de la
détermination scientifique des temps et des modes opératoires (étude et chronométrage
des gestes) et de leur prescription par l’encadrement ;
le recrutement de l’individu le mieux à même d’accomplir la tâche par une étude
« volontaire » du caractère, tempérament et rendement de chaque ouvrier matérialisée
par cette citation : « le bon salarié à la bonne place ». On dit aussi « l’homme qu’il
faut à la place qu’il faut » qui ne sont rien d’autre que la traduction en français de
l’expression anglaise utilisée par Taylor : « The rigth man on the rigth place ».
Taylor opère ainsi une division du travail horizontale en mettant en place des circuits
de production (organisation de l’atelier en différents postes de production se succédant
de façon logique, spécialisation des tâches ;
la formation (perfectionnement des connaissances, le suivi et le contrôle du
personnel);
la mise en place d’un salaire proportionnel au rendement. Taylor fixe un seuil
minimum de production dans la journée en dessous duquel le salarié est renvoyé et qui
donne droit à un salaire fixe. Si le salarié dépasse ce seuil, il va toucher un paiement
différentiel sur la base des pièces produites supplémentaires qui peut lui permettre de
dépasser largement son salaire fixe. Néanmoins, le salaire variable est plafonné car le
salarié risque de mal utiliser son argent (boisson, jeu…). De fait, en cas de surplus de
productivité, les fonds sont alloués aux œuvres sociales de l’entreprise chargées de
pourvoir aux logements et à l’éducation notamment de la famille des ouvriers ;
la séparation rigoureuse des tâches entre ceux qui conçoivent (les ingénieurs dans les
« bureaux de planification et d’organisation ») et ceux qui exécutent (les ouvriers dans
les ateliers). Cette séparation est qualifiée de « division verticale » du travail. Deux
niveaux d’encadrement sont donc distingués : les contremaîtres chargés de tâches
fonctionnelles et de la supervision des équipes et les membres du bureau d’études
chargés de préparer le travail et son exécution ainsi que la circulation des produits et
des matériaux. Ce service se charge, en outre, de l’embauche, de la paie et de la
discipline.
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3.1.1.4. Prolongement
De nombreux auteurs ont poursuivi les travaux de Taylor (Gantt, 1916 ; Gilbreth,
1919 ; Dinnen, 1955 ; Lowry, Maynard et Stegemerten, 1940 ; Bannes, 1949). Ces auteurs
s’intéressent, à la suite de Taylor, à l’étude des gestes productifs (étude des temps et des
mouvements) ou encore à l’élaboration des méthodes scientifiques de préparation de la
production.
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Plus généralement, le fordisme développé par Ford (1863-1947) aux Etats-Unis dans
son usine de fabrication d’automobiles est perçu comme une amélioration des travaux de
Taylor. Enfin, on peut considérer que l’ensemble des travaux s’intéressant à l’amélioration
des méthodes de production trouvent une certaine filiation chez Taylor (démarche de qualité,
toyotisme, planification stratégique, démarche de reengineering, etc.).
Les écrits de Fayol (1841- 1925) sont contemporains de ceux de Taylor. Mais tandis
que celui-ci s’intéresse au management des ateliers en lui appliquant une méthodologie
scientifique, Fayol traite pour sa part de l’activité de l’ensemble des managers, en
s’appuyant sur son expérience personnelle. Taylor était un scientifique ; Fayol, en tant que
directeur général d’une grande entreprise charbonnière, était quant à lui un homme de terrain.
3.1.2.1. Contexte
Henri Fayol (France, 1841-1925), contrairement à Taylor centre son analyse sur le
métier de dirigeant. Cela tient sans doute à son parcours qui le voit, après avoir débuté à 19
ans comme ingénieur dans une société minière, en devenir le directeur général, poste qu’il
occupe pendant trente ans. Son ouvrage Administration industrielle et générale (1916) est le
fruit de son expérience professionnelle et élabore des principes et des règles de management
qui sont avant tout des conseils pratiques.
Fayol estime que toutes les activités dans l’entreprise se répartissent en six catégories :
technique (les activités de production, transformation, fabrication) ; commerciale (achat, vente
et échange) ; financière (recherche et usage optimal des capitaux) ; sécurité (protection des
personnes et des biens) ; comptable (inventaire, bilan, prix de revient, statistique) et
administratives. Ces activités permettent de structurer les organisations (concept de structure
fonctionnelle). Cependant, alors que les cinq premières sont bien connues et appliquées dans
les entreprises, Fayol constate que les fonctions administratives ont été délaissées, notamment
par les grandes écoles d’ingénieurs alors qu’il s’agit des rôles quotidiens d’un dirigeant. Il
propose une décomposition de l’activité administrative en cinq composantes :
prévoir et planifier (préparer des programmes d’action précis composés d’objectifs
compatibles et convergents s’inscrivant dans la durée tout en préservant la capacité
d’adaptation de l’organisation) ;
organiser (définir une structure avec une unité de commandement, une définition
claire des responsabilités et des procédures précises) ;
commander (diriger les équipes en respectant de grands principes de management) ;
coordonner (mettre en harmonie tus les actes de l’entreprise) ;
contrôler (vérifier que la mise en œuvre est conforme au programme prévu et prendre
des mesures correctrices).
Cette typologie s’est longtemps imposée comme la structuration classique des rôles
managériaux. Fayol en déduit que la fonction managériale nécessite un grand nombre de
qualités et notamment physiques (santé, vigueur), mentales (la capacité de comprendre, juger
et décider), morales (dignité, énergie, éthique), d’éducation (connaissances générales) et
techniques. De fait, Fayol conseille à tout dirigeant d’avoir une connaissance approfondie de
son personnel, de bien connaître les conventions qui lient l’entreprise à ses agents, de donner
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le bon exemple, d’inspecter périodiquement le corps social, de ne pas se laisser absorber par
les détails et de faire régner l’activité, l’initiative et le dévouement. Au-delà de ces conseils,
l’ouvrage de Fayol porte sur la formule de plusieurs principes de bonne gestion.
H. Fayol considère que pour être efficace, le management d’une entreprise doit obéir à
certains principes d’administration. Il en énonce quatorze :
Barabel et Meier ont fait un regroupement intéressant de ces quatorze principes que
nous vous proposons avec commentaires assortis.
La coordination hiérarchique : la transmission des ordres doit a priori suivre les échelons de
la voie hiérarchique, à travers une supervision directe de l’encadrement sur le personnel
d’exécution (communication verticale descendante). La hiérarchie s’appuie sur un système de
récompense – sanction qui favorise les liens de dépendance et oblige l’individu à se mettre en
conformité avec les usages et les règles établis par l’organisation. H. Fayol préconise donc la
méthode « militaire » même s’il peut également exister des « systèmes de passerelle » entre
chefs de même niveau hiérarchique, lorsque le succès de l’opération d’une exécution rapide.
En cas de conflit entre employés, les perturbations doivent se régler par voie hiérarchique
normale. Lorsque le conflit implique le supérieur hiérarchique, il est d’usage de recourir aux
délégués du personnel. Ces différentes règles permettent de respecter des conditions
d’objectivité et de ne pas transgresser le principe de hiérarchie. Elles visent à réduire les
risques de déviance et d’incohérence, en imposant aux employés un système de contrôle
permanent.
Spécialisation des tâches : comme Taylor, Fayol préconise une spécialisation des tâches qui
repose sur la division du travail. La spécialisation donne la possibilité d’assigner à chaque
individu un rôle précis et d’agencer les relations professionnelles de façon optimale. Elle a
pour but d’arriver à produire plus et mieux avec une fatigue moins importante. Selon H.
Fayol, « l’ouvrier qui fait toujours la même pièce, le chef qui traite constamment les mêmes
affaires, acquièrent une habileté, une assurance et une précision qui accroissent leur
rendement ». Par la spécialisation, les individus disposent d’un cadre rassurant et prévisible
qui permet de disposer d’une plus grande aptitude dans son travail et d’obtenir des
performances plus élevées. Si la division du travail a ses limites, l’expérience associée à
l’esprit de mesure doit apprendre à ne pas les franchir.
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donc comme avantage d’allier la simplicité et la clarté dans la définition des responsabilités.
Pour H. Fayol, au-delà de l’unicité de commandement, il importe d’avoir un seul programme
pour un ensemble donné d’opérations, organisé autour d’un même but avec des orientations
précises. Les individus ont en effet besoin d’un fil directeur pour agir efficacement. L’unité de
direction est donc un facteur essentiel pour canaliser les efforts et rendre cohérentes les
actions.
Les principes développés par H. Fayol répondent à trois objectifs : fixer des critères,
des contraintes et des règles saines de comportement qui assurent une production efficace et
une bonne administration de l’entreprise.
3.1.2.4. Prolongement
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3.1.3.1. Contexte
Max Weber (Allemagne : 1864 – 1920) est un des pères de la Sociologie et un auteur
majeur de la théorie des organisations. Contrairement à Taylor et Fayol, il n’a aucune pratique
managériale. Après des études de droit (mais il étudie également l’économie, la philosophie,
l’histoire et la théologie) et avoir été avocat à Berlin, il est nommé professeur de droit à
l’université de Berlin puis professeur d’économie politique. Il se fait connaître par la
rédaction d’ouvrages fondateurs aussi bien en sociologie générale (l’éthique protestante et
l’esprit du capitalisme), qu’en sociologie juridique (Sociologie du droit). Dans le champ
managérial, c’est son ouvrage Economie et société sur les types de domination et le rôle de
l’Etat qui constitue sa principale contribution. Il y présente trois thèmes principaux :
l’identification des caractéristiques clés d’une forme d’organisation particulière (la
bureaucratie), la description des raisons de son développement au cours de l’histoire (faire le
lien entre les formes organisationnelles et les changements sociaux), enfin la démonstration de
la supériorité de la bureaucratie à l’ère moderne sur les autres formes possibles
d’organisation.
3.1.3.2. La bureaucratie
Sur le principe, ce type d’organisation est applicable à toutes entreprises et peut donc
concerner aussi bien les entreprises économiques de profit que les entreprises charitables ou
n’importe quelle autre entreprise poursuivant des buts privés idéaux ou matériels. Pour
Weber, la bureaucratie est donc un modèle d’organisation rationnelle et efficace adapté au
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Dans l’organisation proposée par M. Weber, l’autorité est ici fondée sur une
légitimité rationnelle-légale. L’autorité de type légal-rationnel s’impose en vertu de la
croyance en la validité d’un statut légal et d’une compétence positive fondée sur des
règles établies rationnellement.
A la suite des travaux de Weber, de nombreux chercheurs ont surtout montré les
limites des organisations bureaucratiques (Merton, 1945 ; Gouldner, 1954 ; March et Simon,
1958 ; Crozier, 1977 ; Mintzberg, 1973…) auxquelles ils reprochent en particulier de réduire
l’innovation et la création des individus, de dépersonnaliser les rapports humains, de sous-
estimer la dimension informelle des organisations et de gérer des conflits et des
dysfonctionnements de plus en plus conséquents. En revanche, la plupart de ces auteurs n’ont
jamais remis en cause la dette intellectuelle qu’ils doivent à Weber et l’intérêt majeur de ses
ouvrages.
L’école du management classique nous a laissé un grand héritage :
- l’idée de rechercher une adéquation entre l’individu et son travail, de le former afin de le
rendre plus efficace (optimisation de Taylor) ;
- l’ingénierie industrielle, qui dissèque dans leurs moindres détails les processus de
production ;
- le souci d’adapter le lieu de travail au travailleur, de créer un environnement favorisant la
créativité, l’importance accordée aujourd’hui à la gestion de projet et à la planification ;
- l’utilisation de la vidéo comme moyen d’améliorer le rendement (Gilbreth) ;
- la vision fonctionnelle de l’activité de manager trouve son origine dans le fayolisme ;
- la bureaucratie de Weber représente une tentative d’élaborer un modèle idéal d’organisation,
etc.
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3.2. L’école des relations humaines (ou école des comportements) : Elton Mayo et Fritz
Roethsberger.
Ces auteurs sont connus comme les fondateurs officiels de cette école. Mais, en fait,
beaucoup de scientifiques ont contribué à ce courant. Mayo et Roethlisberger (et le troisième
c’est Dickson) ont mené leurs recherches expérimentales aux usines Hawthorne de la general
electric company entre 1924 et 1927. Ces recherches aboutirent aux résultats montrant que
l’entreprise, outre la production, a une fonction sociale à remplir ; que l’unité de base devant
servir d’objet d’étude à toute recherche industrielle est le groupe primaire plutôt que
l’individu et que les motivations ont plus d’importance que les conditions matérielles
ambiantes.
L’école des relations humaines s’est développée en réaction aux excès du taylorisme
qui dans sa recherche frénétique de la productivité a engendré des comportements contraires à
ses objectifs initiaux avec entre autres un taux d’absentéisme élevé, une rotation importante
du personnel, des accidents du travail en nombre croissant. La vision stratégique implicite de
cette école reste identique à celle de l’école classique, en s’attachant à proposer un cadre
d’analyse unique et universel. Mais l’approche de l’organisation évolue en intégrant une
nouvelle dimension : l’Homme en tant qu’individu et membre d’un groupe. Les postulats de
l’école des relations humaines sont les suivants : l’entreprise est toujours un lieu de
production, où l’acteur de l’organisation a une dimension humaine, ce qui provoque des
réactions, des comportements d’ordre affectif et sentimental, parfois en contradiction avec la
logique rationnelle de l’entreprise. Selon cette perspective, les conditions de travail
matérielles et psychologiques doivent prises en considération pour que les acteurs participent
efficacement au fonctionnement de l’organisation. Il convient en particulier d’intégrer, dans le
fonctionnement de l’entreprise, les différents groupes d’acteurs avec leur dynamique propre.
3.2.1. Les expériences menées au sein de Western Electric : les travaux d’Elton Mayo
3.2.1.1. Contexte
George Elton Mayo (1880-1949) est d’origine australienne. Après avoir suivi des
études de médecine à Edinburgh en Ecosse et de Psychologie en Australie, il devient
professeur de psychologie et de philosophie. En 1922, il émigre aux Etats-Unis et se
spécialise comme chercheur en psychologie industrielle en étudiant notamment le
comportement au travail. Ses principales contributions sont le fruit de recherches empiriques
menées au sein de la Western Electric Co (Chicago, USA). Dans les faits, les recherches de
Mayo ont été relatées quelques années plus tard par deux chercheurs qui y ont participé, F.J.
Roethlisberger et W.J. Dickson, dans leur livre : Management and the worker (1939).
Les travaux d’E. Mayo ont permis de mettre en évidence l’existence au sein des
organisations d’un système implicite de relations et d’interaction, basées sur les
comportements et les affinités des individus entre eux (les salariés sont dominés par la logique
du sentiment). Elton Mayo s’est intéressé ainsi aux conditions matérielles de travail
(éclairage, chauffage, bruits, etc.) et leur impact sur la productivité à la Western Electric 1924
à 1932. Dans sa première série d’expériences, Mayo et ses équipes partent du postulat qu’une
amélioration de l’éclairage est présumée causer une productivité accrue. Or, sur le terrain, ils
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s’aperçoivent que la productivité s’améliore aussi bien dans le groupe étudié que dans le
groupe témoin (groupe évoluant dans des conditions de travail stables) et que la productivité
continue à s’améliorer même lorsque l’on fait diminuer l’intensité de la lumière (dégradation
des conditions de travail).
Une seconde série d’observations est alors menée. Il s’agit d’étudier le comportement
d’un groupe de cinq ouvrières suite à différentes décisions (augmenter les salaires, accorder
un temps de pause supérieur, accroître le temps de repos). Là encore, les performances
continuent à s’accroître même lorsque l’on réduit la rémunération des membres du groupe. Le
compte rendu des entretiens menés au sein des usines fait apparaître que l’explication réside
dans les relations à l’intérieur de l’unité de travail. Les ouvriers sont avant tout motivés par
leur appartenance à un groupe social et éprouvent (par conséquent) des besoins de relation et
de coopération. L’auteur en conclut que ce ne sont pas les facteurs matériels qui gouvernent
principalement le rendement mais des éléments de nature psycho-sociale, notamment le
climat social, la qualité des relations interindividuelles et la communication. En effet,
l’employé ne réagit pas en tant qu’individu mais en tant que membre d’un groupe. Au-delà de
l’organisation formelle, il existe donc une organisation informelle qui obéit à une logique de
sentiments et d’appartenance. Les principales conclusions de ses travaux sont alors que la
quantité de travail accomplie par un individu n’est pas déterminée par sa capacité
physique (approche taylorienne) mais par sa capacité sociale, c’est-à-dire son
intégration à un groupe. Les récompenses non financières (estime, relations sociale)
jouent de ce fait un rôle essentiel dans la motivation et limitent l’intérêt d’une
organisation scientifique du travail. Selon cette approche, une des tâches du
management est de créer une coopération entre les acteurs de l’entreprise, en veillant à
insérer chaque employé dans un groupe social donné. Pour y arriver, il est nécessaire de
s’appuyer sur un personnage clé à savoir le leader informel du groupe qui va être
capable de fédérer les acteurs et d’imposer au groupe ses règles de fonctionnement.
Contrairement à la théorie taylorienne, la cohésion et les bonnes relations s’établissent
quand le système de contrôle devient souple. A ce titre, la théorie des ressources humaines
est aussi déterministe que la théorie classique. Elle part du principe qu’il existe un bon modèle
organisationnel qui permet d’obtenir des performances supérieures aux autres systèmes : un
mode de management à l’écoute, bienveillant, laissant des marges de liberté au groupe pour
s’organiser lui-même.
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3.2.2.1. Contexte
Dans le prolongement des travaux d’E. Mayo, A. Maslow met en avant l’analyse des
besoins humains dans les organisations, en s’intéressant aux origines de la motivation de
l’homme de l’homme au travail. Pour ce faire, A. Maslow établit une pyramide des besoins,
en distinguant cinq catégories de besoins hiérarchisés. En effet, les facteurs physiologiques,
psychologiques, sociaux et culturels peuvent être abordés en termes de besoins primaires et
secondaires. Selon ces travaux, un individu peut éprouver de nombreux besoins qui n’ont pas
tous la même importance et peuvent donc être hiérarchisés et ordonnés. On peut ainsi
hiérarchiser cinq besoins fondamentaux3 :
Les besoins physiologiques (besoins vitaux) ;
Les besoins de sécurité (physique ou psychique) ;
Les besoins d’appartenance ;
Les besoins d’estime et de reconnaissance ;
Les besoins de réalisation et d’accomplissement (de soi).
Les besoins sont souvent représentés sous la forme d’une pyramide qui témoigne de la
hiérarchisation des besoins et de la relative difficulté de satisfaire les besoins supérieurs.
Selon ces travaux, un individu cherche d’abord à satisfaire le besoin qui lui semble le
plus vital (cf. besoins physiologiques). Dès que ce besoin est satisfait, l’individu cherche, dans
ce cas, à satisfaire le second besoin le plus important. Par conséquent, l’hypothèse centrale
d’A. Maslow est qu’un besoin de niveau supérieur ne se manifeste que lorsque les besoins de
niveau inférieur ont été satisfaits. Dès qu’un besoin est satisfait, il cesse d’être essentiel pour
l’individu et un autre besoin de niveau supérieur apparaît alors, qui sera déterminant aussi
longtemps qu’il n’est pas satisfait. A l’inverse, le retour à l’insatisfaction d’un besoin inférieur
est censé entraîner la disparition des besoins supérieurs.
Comme pour les travaux de Mayo, cette hiérarchie des besoins met en évidence les
limites du stimulant financier et l’impact du contenu du travail en tant que tel
indépendamment des conditions qui l’entourent pour motiver les salariés.
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Besoins d’appartenance
Besoins de sécurité
Besoins physiologique
3.2.3.1. Contexte
F. Herzberg (Etats-Unis, né en 1923) est psychologue et médecin. Ses travaux ont été
essentiellement diffusés dans un article paru dans la Harvard Business Review en 1968.
Pour Herzberg, si les facteurs d’insatisfaction peuvent assez facilement être éliminés
dans le cadre de revendications, les facteurs de satisfaction s’avèrent en revanche plus
difficiles à traiter, dans la mesure où ils sont étroitement liés à l’organisation et à la répartition
des tâches dans l’entreprise (contrainte structurelles). Herzberg s’inscrit donc à son tour dans
une relativisation des principes de l’école classique en ne reconnaissant la rémunération
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(principal facteur de motivation chez Taylor) que comme un facteur éventuel d’insatisfaction.
De plus, il est à l’origine des travaux sur l’enrichissement du contenu du travail.
3.2.4.1. Contexte
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Dans des travaux plus récents, mais dans la même tradition que McGregor, Ouchi
(1982) identifie trois types d’organisation sur la base de sept dimensions. L’entreprise de type
A est caractérisé par une prise de décision individuelle avec une orientation à court terme et
une faible préoccupation pour les individus (modèle anglo-saxon). A l’inverse, le type J
(modèle japonais) valorise l’appartenance au groupe et les décisions consensuelles. Le type Z
d’organisation est le fruit d’une combinaison entre le modèle japonais et le modèle anglo-
saxon. Il mêle responsabilité individuelle des collaborateurs et prise de décision et
fonctionnement collectifs.
Lewin et ses collègues se demandent lequel de ces trois styles de leadership présente la
plus grande efficacité. En s’appuyant sur des enquêtes menées au sein de groupes de jeunes,
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ils établissent que le style non-interventionniste s’avère moins efficace, sur l’ensemble des
critères de performances que les styles autocratique et démocratique. Si les groupes
démocratiques et autocratiques fournissent une quantité de travail équivalente, la qualité de ce
travail et la satisfaction générale se révèlent bien meilleures au sein des groupes
démocratiques. Ces observations semblent indiquer que le style démocratique favoriserait
l’efficacité du travail, tant sur le plan quantitatif que qualitatif.
Ils ont mis au point un continuum comportemental des leaders. Ce continuum illustre
l’existence d’un large éventail de comportements allant d’un modèle centré sur le dirigeant à
un modèle centré sur l’employé (non-interventionniste). Pour guider leurs choix
comportementaux, Tannenbaum et Schmidt conseillent aux managers de prendre en compte
leurs forces propres (déterminer notamment s’ils se sentent à l’aise avec le style de leadership
envisagé), celles de leurs employés (entre autres leur désir d’assumer des responsabilités) et
celles de la situation présente (contraintes temporelles, par exemple). Ils soulignent en outre
que les managers ont intérêt à s’orienter, sur le long terme, vers un style de plus en plus centré
sur l’employé, style qui permettrait d’améliorer à la fois la motivation du personnel, la qualité
des décisions, le travail d’équipe, le moral et la progression.
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des performances médiocres et un taux d’absentéisme élevé, les deux autres styles affichant
des performances moyennes.
Nous étudions ici seulement deux écoles qui sont susceptibles d’avoir une plus grande
utilité pour vous que les autres.
3.3.1.1. Contexte
On entend par rationalité, une situation de choix dans laquelle l’acteur rationnel
en face de plusieurs branches alternatives va choisir celle qu’il croit aboutir au meilleur
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41
Pour H.A. Simon, la rationalité ne peut être absolue et est de ce fait limitée par trois
séries de facteurs :
l’information disponible : le décideur ne peut connaître parfaitement toutes les
informations pour choisir de manière optimale et rationnelle. En effet, la connaissance
complète de toutes les branches d’alternatives est extrêmement difficile, l’éventail des
possibles étant trop vaste. Le décideur ne peut appréhender toutes les dimensions d’un
problème a fortiori complexe, en raison de son caractère fragmentaire et incomplet.
De plus, l’anticipation de la réalisation de toutes conséquences qui suivent chacune
des actions est par définition impossible, leur survenance étant imprévisible.
L’ensemble des données nécessaires à maximiser la satisfaction de l’acteur ne sont pas
disponibles ou trop coûteuses pour qu’elles puissent raisonnablement s’opérer.
les capacités du décideur : une prise de décision absolument rationnelle ne peut se
réaliser dans la pratique, compte tenu des limites physiques (fatigue, stress, résistance)
et intellectuelles (conceptualisation, mémorisation, prise de recul) des individus et de
leur incapacité cognitive à faire porter sur une seule décision tous les aspects de
valeurs, de connaissances et de comportements qui seraient susceptibles de
l’influencer ;
les motivations du décideur : le système de valeurs, les buts, le comportement du
décideur influencent ses décisions bien plus que la logique intrinsèque du problème à
traiter. Or le système de préférences de l’individu n’est pas ordonné, ses objectifs ne
sont pas clairement définis et ses rarement explicites. Elles sont non seulement
instables dans le temps mais aussi relatives en fonction de la situation. De même,
l’individu peut émettre des objectifs contradictoires qui ne sont pas mutuellement
exclusifs. Dès lors, l’existence de motivations différentes et instables conduit à traiter
le problème sous un angle différent selon la nature des individus et relativement à la
situation. Il n’y a donc pas de décideur unique car plusieurs individus aux systèmes de
valeurs différents interfèrent dans le processus. Il en résulte l’apparition de décisions
de nature politique où les différents décideurs vont chercher à faire prévaloir leur
système de valeur.
Le décideur doit par conséquent être considéré comme un acteur ayant des
capacités cognitives (réflexes/facultés) et des motivations (valeurs/buts) limitées et
soumis au caractère contraignant de son environnement (connaissance limitée des
situations). Néanmoins, en dépit de ses limites, le décideur reste un acteur rationnel qui devra
faire un choix entre toutes les branches d’alternatives qu’il a à étudier. Naturellement, seul un
certain nombre de comportements lui viendront à l’esprit et la plupart des conséquences qui
découlent de ces actions ne seront jamais analysées et donc évaluées. Confronté à un choix,
l’individu va alors construire un modèle simplifié de la réalité, basé essentiellement sur
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3.3.3.1. Contexte
Ludwig Von Bertalanffy (1901 – 1972) est d’origine autrichienne. Il obtient en 1926 le
diplôme de Docteur à l’université de Vienne. Chercheur brillant, il s’intéresse à des domaines
aussi variés que la biologie expérimentale et théorique, l’épistémologie, la philosophie ou la
psychiatrie. La plupart de ses travaux ont été consacrés à l’exploration des applications de la
théorie des systèmes à l’ensemble des phénomènes psychologiques et sociaux.
3.3.3.2. Principes
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La théorie des systèmes s’est développée, à partir des années trente. Elle a, en
particulier, été élaborée par L. Von Bertalanffy (1968). Elle se propose de fournir une
approche globale des organisations tenant compte de la complexité croissante de
l’environnement (accélération, changement technologique…) en faisant converger les
apports des différentes sciences (biologie, sciences sociales, physique…). La démarche
consiste à isoler logiquement les composants d’un système pour les étudier
individuellement, puis à reconstituer le système afin d’en avoir une vision globale.
L’analyse systémique assimile l’organisation à un système (ensemble de parties
interdépendantes, agencées en fonction d’un but) complexe ouvert sur son
environnement (Katz et Kahn, 1966) que l’on définit comme l’ensemble des éléments
extérieurs à l’entreprise ayant une influence sur elle et qu’elle peut influencer en retour.
Le système organisationnel est concret, finalisé, organisé, dynamique et régulé et est composé
de sous-systèmes notamment social et technique qui interagissent pour l’accomplissement
des tâches requises par le projet de l’entreprise et l’atteinte d’une certaine performance. Pour
pouvoir survivre, l’organisation noue des relations avec ses parties prenantes externes
(importation et exportation) qui lui permettent de se « nourrir » (acquisition de collaborateurs,
d’actifs corporels et incorporels, de moyens financiers) en vue de réaliser des transformations
(production de biens et de services) dont la valeur créée doit être supérieure aux ressources
consommées. Pour comprendre le fonctionnement du système organisationnel, on doit
s’intéresser aux relations entre les sous-systèmes car le système n’est pas réductible à la
somme de ses parties. C’est dans les interactions qui se créent entre les parties que se joue
l’organisation.
Dans la lignée des recherches sur les systèmes ouverts, on trouve les travaux portant
sur les caractéristiques de l’environnement et notamment les types et les rôles des parties
prenantes. Ils conduisent à analyser l’organisation en étudiant les acteurs et les facteurs qui
composent son environnement. On peut alors distinguer, d’une part, l’environnement
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Clients Concurrence
Facteurs socio-culturels
CHAPITRE 4
LA PLANIFICATION STRATEGIQUE
Objectifs
----------------------------------------------------------------------------------
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La planification est l’une des tâches les plus compliquées et difficiles à mener à bien
par les dirigeants. L’action est la clé de la réussite, et non la planification ou la réflexion.
D’autres managers donnent une tournure beaucoup plus formelle à la planification : ils
rédigent les objectifs et les diffusent auprès des membres de l’organisation, en traçant
clairement la route à prendre afin d’atteindre ces objectifs.
La planification a ses défenseurs et ses détracteurs. Les uns et les autres avancent des
arguments pour ou contre.
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Enfin, la planification fixe des objectifs ou des normes pour permettre d’exercer
un contrôle. Avec des objectifs détaillés, les performances peuvent être évaluées et en cas
d’écart, une correction devient possible. Mais aucun contrôle ne sera réellement efficace sans
planification préalable.
D’un autre côté, les réticents à l’égard de la planification affirment que son utilisation
présente des inconvénients ou du moins se heurte à des limites dont on retient les suivantes :
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47
Nombre d’études se sont penchées sur le lien entre planification et performances. Les
conclusions sont les suivantes : oui, planification rime généralement avec augmentation de
bénéfices, meilleure rentabilité et autres avantages financiers. De plus, la qualité et la mise en
œuvre des plans jouent plus sur les performances que leur portée. S’il n’y a pas gain de
performances enfin, seul l’environnement est responsable (par exemple, lois ou contraintes
qui réduisent la marge de manœuvre).
La classification des plans peut se faire en considérant les critères suivants : leur
portée (stratégique ou opérationnelle), leur durée (court ou long terme), leur spécificité
(directionnel ou spécifique) et leur fréquence (ponctuel ou permanent).
Les plans stratégiques s’adressent à l’organisation dans son ensemble, fixent des
objectifs généraux et cherchent à positionner l’entreprise par rapport à son environnement. Ils
déterminent les efforts à déployer pour atteindre un but et servent de base aux plans
opérationnels dans les échelons inférieurs de l’organisation.
Les plans opérationnels exposent en détail comment parvenir aux objectifs généraux
et se différencient des premiers sur trois points : la durée, la portée et le contenu. Les plans
opérationnels couvrent de courtes périodes (ils sont mensuels, hebdomadaires, voire
quotidiens), les stratégiques se projetant en principe à cinq ans ou plus et portant par ailleurs
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sur des données génériques. De plus, les premiers décrivent comment atteindre des objectifs,
les seconds se contentant de les formuler. Les plans opérationnels sont parfois appelés des
tactiques.
Les analystes financiers ont pour habitude de décrire les bénéfices sur investissements
sur le court (moins d’un an) et le long terme (au-delà de cinq années). Les managers ont
calqué cette terminologie pour les plans qu’ils élaborent.
La différence entre les plans à court terme et à long terme est essentielle quant à
la durée des engagements et au degré de variabilité à gérer qu’ils impliquent. Plus les
plans déterminent les engagements à venir, plus leur durée doit être longue : ils doivent
projeter suffisamment l’entreprise dans le temps pour honorer les engagements pris sur le
moment. De façon générale, une durée mal évaluée nuit à l’efficacité. D’autre part, plus
l’incertitude est grande et plus les plans doivent être de courte durée : si des changements
technologiques, sociaux, économiques ou autres se produisent en peu de temps, il est
impensable d’imposer une orientation rigide car le vrai besoin est une flexibilité accrue.
Les plans spécifiques sont préférables aux plans directionnels, en ce sens qu’ils
énoncent des objectifs concis, sans ambiguïté ou risque de malentendus. Par exemple, un
dirigeant cherchant à accroître les ventes de 10% sur un an peut décider une procédure
spécifique, des affectations budgétaires et un calendrier.
Les plans spécifiques présentent cependant des inconvénients par leur besoin de
prévisibilité. En cas d’incertitude requérant une grande souplesse d’action, les plans
directionnels semblent plus appropriés. Par exemple, un plan spécifique peut viser une
réduction de coûts de 10% et une augmentation de 8% des recettes au cours de six mois qui
viennent ; pour sa part, un plan directionnel peut viser une hausse de 6% à 12% des bénéfices
également lors du prochain semestre. La flexibilité est flagrante dans le second cas et peut
l’emporter sur la perte de définition propre à la première option.
Certains plans sont conçus pour une application unique, d’autres à plusieurs
reprises. Un plan ponctuel répond à une situation unique (exemple l’achat d’une autre
entreprise) (une opportunité qui se présente).
A l’inverse, les plans permanents concernent des actions qui se répètent dans
l’organisation. Par exemple, l’enregistrement des renouvellements des commandes pour le
semestre suivant obéit à un plan permanent du service commercial ou de l’unité de
production. Les dates changent, les volumes aussi, mais le processus reste le même et peut
être anticipé.
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leurs collaborateurs à fixer des objectifs de performances précis : les résultats sont
régulièrement analysés et des récompenses peuvent être attribuées en conséquence. Les buts
ne servent pas de contrôler mais plutôt de motiver.
Le management par objectifs remonte à près de cinquante ans et son intérêt tient dans
la transformation d’objectifs collectifs en objectifs spécifiques, tant pour des unités
organisationnelles que pour des individus.
Les objectifs deviennent opérationnels car ils sont tout au long de la ligne
hiérarchique. Les objectifs globaux de l’organisation sont traduits en objectifs propres à
chaque sous-niveau (division, service, individu). Sachant que les responsables d’unités
inférieures définissent leurs propres objectifs, le MPO fonctionne aussi bien dans le sens
ascendant que descendant, d’où une hiérarchie dans laquelle les objectifs d’un niveau sont liés
à ceux du niveau suivant. De cela l’individu tire des objectifs personnels et connaît ainsi sa
contribution à la réussite de son unité. Si tous les employés atteignent leurs buts, l’unité en
fait de même et les objectifs plus généraux deviennent réalité.
Objectifs
globaux de
l’organisation
Objectifs par
division ou
direction
Objectifs par
unité ou département
Objectifs individuels
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50
Avec un MPO, les buts à atteindre doivent correspondre à des formulations concises et
précises. Une simple expression d’attente, par exemple « réduire les coûts », « améliorer le
service ou la qualité », ne suffit pas car elle n’a rien de tangible (c’est-à-dire difficile à
mesurer). Ces attentes doivent plutôt être traduites en véritables objectifs afin de pouvoir faire
l’objet de mesures et d’évaluations. Par exemple, elles signifieront la réduction de 8% des
coûts par département, l’amélioration du service en garantissant le traitement de toutes les
déclarations de sinistre dans les soixante-douze heures suivant réception ou une hausse de la
qualité avec des retours de marchandise inférieurs à 0,5% des ventes.
Dans le cadre de MPO, les objectifs ne sont pas fixés de façon unilatérale par le
manager et imposés ensuite à ses différents collaborateurs. Le schéma s’éloigne de l’approche
traditionnelle pour laisser place à une participation active. Dirigeants, managers et personnels
de terrain décident ensemble des buts à atteindre dans un temps imparti (généralement trois,
six ou douze mois).
Il n’est pas aisé de savoir à quel point l’utilisation du MPO est efficace. On peut
néanmoins se référer aux ouvrages et recherches abordant la relation entre les objectifs et
performances. Si l’acceptation des buts et les compétences de la personne sont tenues à un
niveau constant, des objectifs plus complexes entraînent des performances accrues. Bien que
les objectifs les plus difficiles soient certes moins souvent atteints par ceux les ayant acceptés,
ils débouchent néanmoins sur un niveau de performances toujours supérieur à celui des
individus ayant reçu des objectifs plus faciles.
Par ailleurs, les études en la matière concluent que des objectifs à la fois spécifiques et
difficiles à atteindre sont à l’origine d’un meilleur rendement que ceux plus génériques, du
genre « faites de votre mieux ». Le feedback est un autre facteur influençant les performances
car il permet d’une part de savoir si les efforts déployés sont suffisants et d’autre part
d’augmenter d’un cran la difficulté des objectifs une fois l’un d’eux atteint.
Tous les résultats d’études mentionnés ici sont cohérents avec le double principe
d’objectifs spécifiques et de feedback. Plutôt que de l’énoncer clairement, le MPO sous-
entend que les objectifs doivent être perçus comme faisables, comme réalisables par eux. La
recherche démontre que l’efficacité est plus grande si la difficulté vient pousser les individus
à se dépasser.
Les études portant sur les programmes actuels de MPO confirment leurs conséquences
positives sur les performances et la productivité, notamment grâce à l’engagement du
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management envers ce processus. Si les hauts dirigeants lui accordent toute la place et
s’impliquent personnellement dans sa mise en œuvre, les gains de productivité se révèlent
supérieurs.
Les collaborateurs de l’entreprise doivent bien cerner les tâches qui leur reviennent.
Par ailleurs, le manager doit en outre contribuer à la réalisation de cette tâche en leur
permettant de se fixer des objectifs de travail. Ces deux idées, qui semblent évidentes, ne se
vérifient pas toujours. La fixation d’objectifs constitue une compétence managériale
essentielle, que tout responsable se doit de perfectionner. Ce processus peut être facilité si le
manager s’efforce de respecter les étapes suivantes :
Identifier les tâches clefs d’un employé. Pour fixer les objectifs, il faut d’abord savoir
ce que les employés doivent faire. Le mieux pour cela est de se référer à la description
de poste.
Définir des objectifs spécifiques et stimulants pour chaque tâche clé. Identifier le
niveau de performance attendu de chaque individu. Décider la cible qu’il doit
atteindre. Fixer également une date limite pour chaque objectif, afin de réduire
l’ambiguïté. Ces délais de réalisation ne doivent cependant pas être définis de façon
arbitraire ; ils doivent demeurer réalistes par rapport à la mission à accomplir.
Permettre à l’employé de participer activement. Si les employés participent à la
définition des objectifs, ils sont plus à même de les accepter facilement. L’attitude de
participation doit néanmoins être sincère. En d’autres termes, le manager doit
démontrer une confiance dans leurs propositions, et ne pas les considérer comme de
simples formalités.
Définir des priorités pour les objectifs. Il faut prendre soin de classer les objectifs par
ordre de priorité afin de motiver les individus à agir de façon ordonnée, en faisant des
choix. Ces objectifs doivent être ordonnés en fonction de leur degré de difficulté et
d’importance.
Instaurer des mécanismes de feedback afin d’évaluer la progression. Grâce au
feedback, les employés savent si leurs efforts sont suffisants pour atteindre un objectif.
Il doit être pratiqué par chaque individu et son supérieur, et ce de façon régulière.
Attribuer des récompenses. Il est naturel que les employés s’attendent à quelque chose
en retour de leurs efforts. Leur niveau de satisfaction aura tendance à augmenter si
l’obtention de récompense est liée à l’atteinte des objectifs.
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Dans la démarche ascendante, chaque individu commence par formuler ses objectifs et
les soumet à son supérieur pour modification et approbation commune. Chaque supérieur
agrège ensuite les objectifs, les formule et les soumet au niveau immédiatement supérieur
pour discussion, modification et approbation commune. La procédure se poursuit jusqu’à ce
que le président directeur général décide, avec ses principaux collaborateurs, les objectifs de
la société. Ces objectifs sont ensuite transmis aux directeurs de département, qui déterminent
les objectifs de leur département qui sont nécessaires à la réalisation de l’objectif d’ensemble.
Après approbation par le président, les objectifs du département s’imposent aux unités qui les
composent et les réalisations fixées deviennent la norme qui permettra d’évaluer le directeur
du département.
De la même façon, les objectifs sont fixés pour tous les membres de l’entreprise, à tous
les niveaux de celle-ci. Ne pas oublier : la période future doit être précisée, la tâche à effectuer
pour atteindre l’objectif praticable, suffisante et accessible, la méthode de mesure des
réalisations clairement définie, et les objectifs doivent être compatibles avec les plans qui ont
été établis pour l’ensemble de l’entreprise sur la même période.
C’est une façon de fixer les objectifs.
Même s’il est prouvé que les performances élevées vont de pair avec la poursuite d’un
but, le concept d’objectifs ne fait pas forcement l’unanimité. Ainsi, W. Edwards Deming était
un grand détracteur du MPO. Selon lui, les objectifs spécifiques font plus de mal que de bien :
les employés concentrent tous leurs efforts sur ce qui sert d’indicateurs de leur travail et
cherchent davantage la quantité (ce qui est mesuré) que la qualité de rendement. D’autres
esprits critiques voient dans les objectifs spécifiques un encouragement à l’accomplissement
personnel plutôt qu’au travail d’équipe. De plus, Deming pensait que les objectifs
s’apparentent plus à des plafonds qu’à des tremplins : une fois ces derniers atteints, le
personnel a tendance à se détendre, à voir son potentiel limité et à n’être guère motivé pour
chercher continuellement à avancer.
Toutes ces critiques restent assez fondées, même s’il est possible de les mettre en
cause. Les managers doivent donc s’assurer que les employés possèdent plusieurs
objectifs et que la qualité occupe autant de place que la quantité dans leurs efforts. Par
exemple, un expert en sinistres ne doit pas uniquement être jugé sur le nombre de
plaintes traitées, mais aussi sur des erreurs commises. Les managers doivent aborder le
MPO comme une activité continue en révisant régulièrement les objectifs. Il leur faut
aussi récompenser des employés s’étant fixé des buts complexes même s’ils ne les
atteignent pas : au lieu de leur faire penser qu’ils risquent une sanction si une mission
n’est pas totalement remplie, il faut les encourager à choisir des cibles ambitieuses
permettant d’étendre leurs compétences, sans crainte d’échouer. Le mot d’ordre est
donc une mise à jour régulière des objectifs en compagnie des employés et la mise en
œuvre des changements dès lors qu’ils sont justifiés.
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L’avantage d’une planification stratégique est évident : les entreprises qui s’y prêtent
ont généralement une situation financière supérieure aux autres. Cette pratique a d’ailleurs
débordé les limites du secteur privé pour intégrer certaines administrations, des hôpitaux ou
des établissements d’enseignement supérieur.
L’étape 1. Afin d’élaborer une stratégie, les membres d’une organisation doivent
commencer par identifier la mission, les objectifs et les stratégies actuelles de la mission.
A travers sa mission stratégique (but à atteindre par l’entreprise), toute organisation expose
ses fins ainsi que les activités auxquelles elle se prête. En rédigeant cette déclaration, le
management est obligé de préciser en détail l’étendue des produits et services. Ex. Le
magazine fast company définit sa mission ainsi : « La chronique de changements épiques
balayant le monde des affaires et la transmission aux lecteurs des idées, outils et tactiques
nécessaires à leur épanouissement ».
Toutes les démarches évoquées peuvent révéler des problèmes auxquels une
organisation doit se préparer à faire face. Toutefois, dans un contexte commercial mondial,
l’analyse de l’environnement et l’obtention d’informations peuvent se révéler plus délicates.
Les données pertinentes viennent désormais du monde entier, ce qui rend les techniques
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Lors de cette étape, le management doit assimiler que toute entreprise, quelles que
soient sa taille et sa puissance, est en quelque sorte limitée par les ressources et les
compétences à disposition. A l’issue de l’étape 4, les ressources internes telles que capital,
compétences du personnel ou brevets doivent être très clairement recensées, tout comme les
fonctions des départements formation, marketing, comptabilité, ressources humaines, R&D ou
systèmes informatiques. Toutes ces ressources ou capacités représentent des forces
(stratégiques), parmi lesquelles la compétence clé va garantir l’avantage concurrentiel.
L’absence de certaines ressources ou l’existence d’activités pour lesquelles une organisation
n’est pas efficace correspondent à des faiblesses (stratégiques).
Tous les niveaux de l’organisation ont besoin de stratégies (étape 7). Pour ce faire, le
management en élabore plusieurs avant de choisir celle s’adressant à chaque niveau et
annonçant la meilleure exploitation des ressources et opportunités à disposition dans
l’environnement. Le plus souvent, quatre stratégies fondamentales sont possibles
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Une stratégie de stabilité est mieux connue pour ce qu’elle n’est pas, c’est-à-dire
l’absence de changements significatifs. L’organisation vise toujours le même marché et la
même clientèle et conserve sa part de marché. Ce type de stratégie se justifie surtout lorsque
plusieurs facteurs sont réunis : environnement stable, performances satisfaisantes, forces
importantes et absence de faiblesses majeures, opportunités et menaces neutres.
Le choix d’une stratégie concurrentielle est déterminant pour une entreprise dans son
ensemble et chaque unité doit en tirer des sous-stratégies afin de dégager un avantage
concurrentiel. Aussi les managers doivent-ils chercher à bien positionner les diverses unités
afin de les rendre compétitives, et ce en analysant dans le détail les forces dictant les règles de
la concurrence dans le secteur de l’activité concerné. La théorie de Michael Porter laisse aux
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managers l choix entre trois stratégies compétitives génériques, l’idée étant qu’aucune
entreprise ne peut excéder un niveau moyen de rentabilité en essayant d’être présente sur tous
les fronts. Au lieu de cela, l’organisation doit opter pour une stratégie concurrentielle qui lui
offre un avantage différent, en exploitant ses forces et celles du secteur. Selon Porter, le choix
peut se faire entre domination par les coûts, la différenciation et la focalisation.
L’entreprise cherche à se distinguer des autres aux yeux des clients, avec une priorité
pour la qualité de premier ordre, un service irréprochable, un design innovant, des capacités
technologiques ou une image inhabituelle. L’attribut choisi doit être différent de ceux des
concurrents et suffisamment convaincant pour justifier un prix dépassant le coût de la
différenciation.
Les deux premières stratégies visent un avantage concurrentiel dans une large gamme
de segments de marché. Pour sa part, la stratégie de focalisation donne la priorité au coût
ou à la différenciation dans un segment réduit : le management choisit un segment ou un
groupe de segments dans un secteur d’activité (par exemple, variété des produits, type
d’acheteur final, canal de distribution ou emplacement géographique de la clientèle) et adapte
sa stratégie de façon à tout miser sur ce segment. Le but est d’exploiter un segment de marché
étroit ; toutefois, la viabilité de cette stratégie dépend de la taille du segment en question et du
fait que l’organisation puisse assumer les coûts extra engendrés.
En conclusion, il faut dire que le choix de la stratégie est surtout fonction des forces
de l’organisation et des faiblesses de la concurrence. Mieux vaut bannir une position menant
à toutes sortes de conflits avec le reste du secteur et concentrer ses efforts là où les
concurrents ne sont pas. C’est pourquoi la réussite tient au choix de la stratégie adéquate,
compatible avec le profil de l’organisation et l’état du secteur d’activité dans lequel elle opère.
En jouant de la sorte, un avantage concurrentiel de poids peut être décroché.
Pour une réussite à long terme via l’une des stratégies de Porter, l’avantage doit
être durable, c’est-à-dire résister aux actions des concurrents autant qu’à l’évolution du
secteur. Telle est toute la difficulté, notamment dans les environnements dynamiques
comme aujourd’hui, à nouvelles technologies, nouvelles préférences des consommateurs, sans
compter que les concurrents essayent souvent de copier un exemple de réussite. Les managers
doivent donc dresser des barrières afin d’empêcher ces tentatives d’imitation grâce aux
brevets, aux dépôts de marques et aux copyrigths. Par ailleurs, si des économies de marché se
montrent profitables, baisser les prix pour gagner en volume peut constituer une bonne
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tactique. De la même façon, les organisations peuvent « s’approprier » des fournisseurs par
les biais de contrats d’exclusivité limitant leur collaboration avec la concurrence, ou encore
faire pression auprès des autorités pour que des réglementations imposent des tarifs
d’importation et dissuadent ainsi les rivaux étrangers. Mais il est néanmoins une chose que le
management ne peut se permettre : faire preuve de suffisance et s’endormir sur ses lauriers, au
risque de perdre son avance sur les autres.
Une fois les stratégies formulées, l’avant dernière étape (8) du processus consiste à les
mettre en œuvre. Peu importe la qualité d’un plan stratégique s’il ne bénéficie pas d’une
bonne application. Une équipe de direction dotée d’un fort leadership est un ingrédient
nécessaire de la réussite d’une stratégie. Mais il lui faut aussi, dans les étages inférieurs, des
managers intermédiaires motivés afin de mener à bien les décisions spécifiques liées à la mise
en œuvre de la stratégie. Après cela, les résultats doivent être soumis à l’évaluation (étape 9).
A quel point les stratégies ont-elles porté leurs fruits ? Quelles rectifications éventuelles
imposent-elles ?
CHAPITRE 5
L’ORGANISATION
Objectifs
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Pour mettre en œuvre la stratégie adoptée, il faut entre autres savoir s’organiser, bien
s’organiser. L’expérience nous renseigne que l’organisation est souvent escamotée, bien
qu’elle constitue un des pivots importants du processus de management.
Les critères permettant d’évaluer la pertinence de tel ou tel arrangement dépendent des
objectifs, finalités ou fonctions poursuivis par l’organisation et des contraintes internes et
externes auxquelles elle est soumise. Très souvent on se base sur des critères économico-
techniques : coûts, délais, quantités, qualités, amortissements des investissements. Cependant,
il faut tenir compte aussi des aspects sociaux et humains.
Organiser, c’est alors aussi bien répartir les responsabilités ou les tâches, que de
définir le programme de travail, déterminer l’implantation des locaux, la méthode à
employer pour accomplir une tâche donnée, la machine à utiliser, la forme des
imprimés, le circuit souhaitable des documents, ou la couleur des murs, élaborer le mode
d’établissement des prévisions d’activité ou de financement, choisir une démarche pour
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En organisant, on doit laisser une place à la spontanéité. Il faut que l’organisation ait
une flexibilité suffisante pour pouvoir s’adapter aux évolutions permanentes des besoins et
des contraintes.
TECHNIQUE HUMAIN
- Machines et outils - Connaissances
- Matériaux et - Capacités
composants - Personnes
- Informations - Motivations
- Méthodes et techniques - Relations
- Groupes
ORGANISATION
ECONOMIQUE
- Argent
- Temps
- Energie
- Espace
Les aspects divers auxquels s’intéresse l’organisation peuvent être discernés à l’aide
d’un vieux truc : Q. Q. O. Q. C. (QUI ? QUOI ? Où ? QUAND ? COMMENT ?). On peut
y ajouter si c’est nécessaire : P ? (POURQUOI ?).
Réussir l’organisation revient à mettre en œuvre, avec souplesse, ce vieux truc, très
souvent négligé.
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Comme déjà dit, une fois les grandes décisions stratégiques arrêtées, les dirigeants de
l’entreprise doivent mettre au point la structure la plus adaptée à la réalisation de leurs
objectifs. L’organisation est la fonction de management ayant pour raison d’être la
structuration organisationnelle, ce terme qualifiant le processus par lequel les managers
établissent ou modifient la structure de leur entreprise. Cela requiert tout à la fois de
choisir la distribution des postes spécialisés, d’établir des règles de conduite pour le
personnel et de fixer les niveaux auxquels les décisions doivent être prises. Les choix de
structuration sont généralement effectués par les hauts dirigeants, qui consultent
éventuellement les responsables de rang intermédiaire ; les agents de maîtrise et les employés
ont plus rarement leur mot à dire sur ce point. Il reste pourtant essentiel d’assimiler ce
processus car nous travaillons tous dans une structure. A ce titre, il nous faut tenter de
comprendre pourquoi il s’agit de celle-ci plutôt que d’une autre. En outre, étant donné
l’évolution de l’environnement et les efforts d’adaptation que les organisations doivent
déployer, mieux vaut également savoir ce que les structures de demain nous réservent.
Gardons de même à l’esprit le fait que les idées de structuration présentées ici peuvent
s’appliquer à n’importe quel type d’organisation, depuis l’entreprise privée en quête de
bénéfices jusqu’à l’association à but non lucratif en passant par le service public.
Dès les années 60, ce point limite a été atteint pour de nombreux emplois, et on a
procédé à un élargissement de la portée des activités professionnelles pour augmenter la
productivité. Toutefois, la spécialisation demeure encore aujourd’hui une réalité bien vivante
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au sein des organisations. Il faut savoir en reconnaître les avantages dans certains types
d’emplois autant que les limitations dans d’autres domaines.
Nombreuses sont les organisations qui ont augmenté cet éventail. L’éventail de
contrôle apparaît de plus en fixé en fonction de variables contingentes. Ainsi, il va de soi
que plus les employés sont formés et expérimentés et moins le contrôle direct est
nécessaire, les managers ayant ce type d’employés peuvent se contenter d’un éventail
large. Parmi les autres variables, comptent aussi la similitude entre les tâches effectuées,
leur complexité, la proximité physique des employés, le degré d’application de
procédures standardisées, la sophistication du système de valeurs ainsi que le style de
direction adopté.
L’autorité désigne le droit inhérent à une position de donner des ordres et de les
voir exécutés. Au tournant du siècle dernier, il s’agissait là d’une pratique clé, considérée
comme le ciment de toute organisation. L’idée était de déléguer l’autorité tout au long de la
pyramide en accordant aux agents de maîtrise certains droits tout en posant des limites à leur
marge de manœuvre. Par conséquent, l’autorité est liée à la place occupée dans
l’organisation et ne fait aucun cas des caractéristiques personnelles du manager.
L’expression « Le roi est mort, vive le roi » résume le concept : quiconque est roi exerce les
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droits propres à ce titre. Si un poste d’autorité se libère, la personne qui l’occupait perd les
droits associés ; l’autorité appartient toujours au poste lui-même et donc à son nouvel
occupant.
L’autorité est qualifiée de hiérarchique par opposition à une autre forme plus
fonctionnelle. La mission des dirigeants qui l’exercent concerne directement la réalisation des
objectifs organisationnels. Dans une usine par exemple, les supérieurs hiérarchiques
occupent généralement les postes de production et de ventes, alors que les responsables
en ressources humaines et la direction du personnel tombent dans la catégorie
fonctionnelle. Cette classification dépend des objectifs de l’organisation.
Les premiers théoriciens adoraient le concept d’autorité car ils voyaient dans
l’existence de droits propres à une position officielle l’unique source d’influence et
considéraient les managers comme tout-puissants. L’idée pouvait encore se défendre il y a
trente à soixante ans avec des organisations plus simples, un personnel moindre et des
dirigeants dépendant peu de spécialistes techniques. Dans de telles conditions, l’influence se
confond avec l’autorité et est proportionnelle au rang occupé dans la pyramide. Aujourd’hui
les choses ont changé. Théoriciens et praticiens en management admettent désormais
qu’il n’est pas indispensable d’être dirigeant pour avoir de l’autorité et que celle-ci n’est
pas totalement corrélée avec tel ou tel niveau occupé dans l’organisation.
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Dans la fonction d’organisation, il est une question qui mérite une réponse précise :
« A quel niveau les décisions sont-elles prises ? ». La centralisation détermine dans quelle
mesure l’autorité est diffusée dans les niveaux inférieurs de l’organisation. Toutefois,
plus qu’un contraire absolu de la décentralisation, il est question entre ces deux concepts
de degré d’importance. Aucune organisation n’est en effet totalement centralisée, ne serait-
ce que par manque d’efficacité que l’application radicale de l’un ou l’autre principe
supposerait. Cela serait le cas si toutes les décisions étaient prises par un nombre réduit de
personnes (centralisation), ou au contraire déléguée à ceux directement concernés par le
problème (décentralisation).
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L’une des méthodes répandues consiste à regrouper les activités selon les
fonctions réalisées : il s’agit dans ce cas d’une départementalisation fonctionnelle. Un
manager peut ainsi diviser ses effectifs en départements sous les intitulés ingénierie,
comptabilité, systèmes d’information, ressources humaines, achats, ventes, etc. Seules les
fonctions changent, à l’image des objectifs et des opérations de l’organisation. L’avantage
premier est la réalisation d’économies d’échelle, obtenues en plaçant des individus dotés de
compétences et spécialisations communes dans la même unité.
Enfin, il peut s’agir d’une départementalisation par processus, qui regroupe les
activités en fonction du flux de travail ou de clientèle. C’est le cas de la plupart des
administrations publiques. Les unités sont organisées autour de compétences communes,
nécessaires pour effectuer un processus donné. Ex. demandes d’information, traitement des
dossiers, paiement des prestations. Comme chaque processus fait appel à un savoir différent,
cette méthode offre une base pour la catégorisation homogène des activités.
5.3. Elaborer une bonne structure. L’approche par les variables de contingence
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Selon quels critères choisir entre ces deux modèles ? L’un est-il plus approprié que
l’autre ? Le mieux est d’observer les variables de contingence pouvant affecter la structure
organisationnelle.
La structure n’est rien d’autre qu’un moyen pour la direction d’atteindre ses objectifs.
Ceux-ci découlent de la stratégie globale (mission) de l’organisation, ce qui rend structure et
stratégie indissociables. Par exemple, si l’organisation accorde la priorité à certains services
(tels que la protection policière dans une commune), sa structure encourage les activités
normalisées et efficaces. En revanche, si une entreprise tente de mettre au point une stratégie
de croissance afin de pénétrer des marchés mondiaux, elle a besoin d’une structure flexible,
fluide et évolutive à l’environnement. Aussi la structure doit-elle se calquer sur la stratégie
suivie et ses éventuelles modifications.
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La taille d’une organisation a une incidence majeure sur sa structure. Par exemple, les
grandes organisations (soit des entreprises ou administrations de 2 000 employés ou plus) se
caractérisent plus généralement par une dose supérieure de spécialisation du travail, de
différenciation horizontale et verticale et de règles et procédures que leurs homologues de
petite taille. Cependant, le rapport n’est pas linéaire et cette variable perd en influence au fur
et à mesure que l’organisation grandit. La raison en est qu’à partir de 2 000 employés, une
structure est déjà tendancieusement plutôt mécaniste et 5 00 collaborateurs de plus ne feront
pas grande différence sur ce point ; en revanche, si une organisation qui emploie 3 000
personnes en embauche rapidement 5 00 autres, elle peut s’attendre à évoluer vers une
structure plus mécaniste.
Avec le temps, plusieurs études sur l’impact de la technologie ont vu le jour. L’étude
de Woodward a mis en lumière le lien entre efficacité et adéquation de la technologie à la
structure. Plus la technologie employée suppose une activité répétitive, plus la structure tendra
à présenter un caractère normalisé et mécaniste. Au contraire, une technologie non routinière
laissera plus volontiers la place à des structures de type organique.
Quels types de structures trouve-t-on dans les grandes et les petites ou moyennes
entreprises ? Quelques types sont donnés ici.
La plupart des organisations débutent sous la forme d’un projet peu élaboré. Dans
cette structure – dite simple – le propriétaire est aussi le président et tous les employés s’en
remettent à lui.
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Une structure simple se comprend mieux par ce qu’elle n’est pas que par ce qu’elle
représente, en ce sens qu’elle n’a rien de complexe. Si une organisation semble fonctionner
sans structure apparente, celle-ci doit être de type simple. Elle se caractérise dès lors par
une faible spécialisation du travail, peu de règles régissant les opérations, une autorité
concentrée dans les mains d’une seule personne. La structure simple correspond à une
organisation « plate », ne comptant pas plus de deux ou trois niveaux hiérarchiques et
un groupe flou d’employés disposant des pleins pouvoirs et centralisant toute l’autorité
de décision.
Les petites entreprises sont les plus à même d’être organisées sous forme de structures
simples. Les avantages sont évidents : rapidité, flexibilité, fonctionnement à moindre coût et
responsabilités bien définies. Toutefois, l’approche perd en efficacité dans des organisations
de plus grande envergure car les règles rares pour gérer les opérations et la forte centralisation
entraînent une surcharge d’informations en haut de la pyramide. Plus l’organisation est
importante et plus la prise de décisions devient lente, jusqu’à arriver à un point mort lorsque
le responsable unique tente d’assumer tous les choix. Si la structure n’évolue pas avec la
taille, l’entreprise risque de perdre du terrain, voire d’échouer. L’autre point faible de la
structure simple est la prise de risque qu’elle implique car tout dépend d’une seule personne.
Si le propriétaire/manager a un problème, le centre informatif et décisionnel disparaît avec lui.
Dans de nombreux cas, les organisations ne restent pas des structures simples et la
décision de changer est souvent prise par choix ou parce que des facteurs de contingence le
motivent. Par exemple, lorsqu’une compagnie voit sa production ou ses ventes augmenter de
façon notable, elle a besoin d’accroître ses effectifs, ce qui entraîne une formalisation des
règles de travail. Des règlements et des procédures sont instaurés, des départements créés et
des niveaux de management ajoutés afin de coordonner les activités de chaque division. C’est
à ce niveau que la bureaucratie voit le jour. Les deux options les plus fréquentes sont nées des
départementalisations par fonction et par produit, donnant ainsi respectivement naissance aux
structures fonctionnelle et divisionnaire (ou divisionnalisée).
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assumer les décisions stratégiques et opérationnelles. Le plus souvent, un siège central est là
pour offrir un soutien (services financiers et légaux, par ex.) et se comporter comme un
observateur externe, coordonnant et contrôlant l’ensemble des divisions. Celles-ci bénéficient
par conséquent d’une autonomie selon des paramètres déterminés. Le principal avantage est
la priorité accordée aux résultats : les responsables assument pleinement la réalisation
d’un produit ou d’un service. Par ailleurs, la structure divisionnaire libère le personnel du
siège des affaires quotidiennes, ce qui lui permet de se concentrer sur la planification
stratégique et à long terme. Seule ombre au tableau, elle entraîne une redondance des
activités et des ressources. La répétition de fonction augmente donc les coûts supportés et
réduit l’efficacité.
5.4.2.3. Existe-t-il une structure présentant tous les avantages de la bureaucratie sans
inconvénients ?
Le trait unique de cette matrice est que les employés possèdent au moins deux
supérieurs : le responsable du département et le chef de produit ou de projet. Ce dernier
exerce une autorité sur les membres fonctionnels intégrés à l’équipe de travail, autorité
partagée toutefois entre les deux supérieurs. En général, le chef de projet dirige les employés
liés aux objectifs spécifiques d’un projet ; en revanche, toutes les décisions portant sur la
promotion, les salaires et les évaluations annuelles continuent d’appartenir au responsable
fonctionnel. Pour garantir un travail efficace, les deux managers doivent communiquer
régulièrement, coordonner leurs ordres et résoudre les conflits ensemble.
L’intérêt majeur d’une structure matricielle est de faciliter la coordination d’une
multitude de projets interdépendants tout en conservant les économies obtenues en regroupant
des spécialistes. Son inconvénient est qu’elle sème la confusion et a tendance à offrir un
terrain particulièrement favorable aux luttes de pouvoir, en laissant de côté le principe de
chaîne hiérarchique.
Bien que les structures en équipes aient fait leurs preuves, il ne suffit pas de
simplement regrouper des employés entre eux pour constituer dignes de ce nom. Les membres
doivent apprendre à travailler de la sorte, recevoir une formation interfonctionnelle et obtenir
les compensations adéquates.
Cette organisation n’est en rien délimitée par des frontières ou des catégories, comme
les approches traditionnelles l’exigent. Dans ce cas de figure, les limites historiques d’une
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Les organisations virtuelles ne sont pas uniquement des organisations plates, car elles
tentent d’éliminer les barrières tant verticales qu’horizontales ou interentreprises.
Fréquemment cependant, cette démarche exige une révolution interne radicale, du fait de
l’abolition de hiérarchies classiques en place depuis plusieurs décennies. Les organisations
horizontales ont besoin d’équipes multidisciplinaires, ayant des pouvoirs de prendre les
décisions nécessaires et pouvant être tenues responsables de résultats. Si les structures
virtuelles ou sans frontières se sont fait une place grandissante dans les organisations, c’est
notamment à cause de la mondialisation des marchés et de la concurrence. Rien de mieux en
effet pour répondre au besoin de réaction et d’adaptation à un environnement complexe
qu’une structure virtuelle. Les progrès technologiques (informatique, logiciels « intelligents »,
télécommunications) ont également contribué à cette expansion en permettant l’avènement du
commerce électronique. Grâce au réseau d’informations, le lieu de travail virtuel est
désormais devenu possible.
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Enfin, la culture organisationnelle occupe elle aussi une place déterminante. Celle
d’une organisation apprenante réunit des personnes en accord avec une vision commune et
acceptant les relations inhérentes entre les processus, les activités, les fonctions et
l’environnement externe de l’organisation. Dans ce cas, il existe un sentiment profond de
communauté, d’attention portée à autrui et de confiance. Le personnel d’une organisation
apprenante peut communiquer ouvertement, partager, expérimenter et apprendre sans craindre
la critique ou la sanction.
Quelle que soit la structure adoptée, les employés doivent y trouver la façon de faire
leur travail de la manière la plus efficace et rentable. La structure doit non pas gêner ou
entraver l’action mais bien au contraire aider les membres à mener à bien leur mission. Après
tout, la structure n’est qu’un moyen d’atteindre un objectif et non une fin en soi.
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6. Tolérance au risque : mesure dans laquelle les employés sont encouragés à faire
preuve d’initiative, d’innovation et d’anticipation des risques.
7. Critères de récompenses : mesure dans laquelle les avantages (augmentation de
salaire, promotion) sont accordés selon les critères de performance plutôt que
l’ancienneté, le fanatisme ou autre facteur étranger aux résultats obtenus.
8. Tolérance des conflits : mesure dans laquelle le personnel est encouragé à exprimer
ouvertement les conflits et critiques.
9. Orientation moyens/fins : mesure dans laquelle le management accorde la priorité
aux résultats plutôt qu’aux techniques et processus utilisés pour les obtenir.
10. Système ouvert : mesure dans laquelle l’organisation contrôle et réagit aux
changements de l’environnement externe.
La culture d’une organisation est bien souvent à l’image de la vision ou mission que
ses fondateurs lui ont fixée. Mais plus qu’une idée initiale, ces personnes ont aussi des
préférences quant à la façon de la mettre en pratique, libres de toutes traditions ou idéologies
antérieures. La culture de départ est établie en projetant une image de ce que l’organisation
doit devenir. En fait, la taille réduite des nouveaux projets d’entreprise permet souvent à leurs
auteurs d’imposer facilement leur vision au reste des membres. Ainsi, la culture
organisationnelle est le fruit de l’interaction entre (1) les orientations et hypothèses des
fondateurs et (2) ce que les premiers employés tirent de leurs propres expériences.
CHAPITRE 6
L’IMPULSION
Objectifs
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L’impulsion, comme nous l’avons dit précédemment, est une fonction qui consiste à
faire que les membres de l’organisation réalisent les tâches prescrites de leur propre chef et
avec enthousiasme.
Cela suppose un commandement efficace ainsi qu’un système de récompenses adéquat. En
d’autres termes, il faut trouver des systèmes de motivation appropriés pour que les membres
arrivent à faire ce qu’ils doivent faire comme il se doit. Les problèmes que nous abordons
dans ce chapitre sont relatifs au leadership et à la motivation. Beaucoup de considérations qui
ont été émises au chapitre 2 s’appliquent ici.
6.1. Leadership
Les managers accomplissent les objectifs à travers leur habileté à guider, motiver et
intégrer les efforts des autres. L’on constate que certains managers réussissent à obtenir des
résultats remarquables, alors que d’autres échouent. Une des explications tient au style de
leadership qu’ils pratiquent.
Cependant, les approches recommandées par les experts quant à la façon d’exercer ce
leadership optimum diffèrent. Il n’y a pas de véritable accord sur ce qu’est le bon leadership.
La théorie des traits de personnalité du leader est fondée sur l’identification des
caractéristiques de toutes natures censées distinguer les leaders.
Les recherches visant à isoler les traits ont abouti à des impasses. Les tentatives
d’identifier un ensemble de traits qui permettrait de distinguer à coup sûr les leaders efficaces
des leaders inefficaces ont toutes échoué. Peut-être est-il présomptueux de croire qu’un
ensemble de traits de personnalité unique et déterminé pourrait s’appliquer à tous les bons
leaders, quelques soient la taille de leur organisation, le contexte et les enjeux socio-
économiques, l’époque, etc.
Ces traits ne suffisent pas pour autant à expliciter la notion de leadership, car ils ne
prennent pas en compte les facteurs situationnels. Si tel ou tel individu possède les traits
adéquats, cela lui donne juste davantage de chance de devenir un leader efficace. Il lui reste à
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prendre les bonnes décisions. Or, si une décision particulière peut s’avérer judicieuse dans une
situation donnée, elle ne le sera pas forcément dans une autre. De ce fait, et bien qu’elle ait
connu un certain renouveau au cours des deux dernières décennies, on a commencé à rejeter
la théorie des traits de personnalité du leader dès les années 1940. Par contre, et jusqu’au
milieu des années 1960, les recherches sur le leadership ont davantage souligné l’existence de
certaines habitudes comportementales spécifiques en position de leaders.
On doit à Kurt Lewin et à ses collègues de l’université de l’Iowa l’une des premières
études sur le comportement des leaders. [cf. plus haut]. Certaines études ultérieures
consacrées aux leaderships démocratique et autocratique aboutirent à des résultats plus
contrastés. On s’était aperçu ainsi que le style démocratique générait parfois une meilleure
productivité que le style autocratique, sans que cela soit toujours le cas. Une méthode de la
satisfaction des employés a permis d’affirmer ces observations.
Le niveau de satisfaction des membres d’un groupe s’avérait en règle générale plus
élevé lorsque ces derniers étaient dirigés par un leader démocratique plutôt qu’autocratique.
Cela signifiait-il pour autant que les managers devaient faire en sorte de s’orienter vers ce
style d leadership ? Deux chercheurs, Robert Tannebaum et Warren Schmidt, se sont
employés à répondre à ces questions. Nous n’y revenons plus, se reporter au chapitre 3.
Les théories comportementales les plus complètes et les plus souvent citées résultent
d’un travail de recherche entrepris par l’université d’Ohio à partir de la fin des années 1940.
Ces études visent à déterminer les dimensions distinctes du comportement des leaders. Les
chercheurs s’appuient au début sur une liste de plus de mille dimensions, qu’ils réduisent peu
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à peu jusqu’à définir deux grandes catégories susceptibles de rendre compte de la plupart des
comportements de leaders décrits par les employés. Ils baptisent ces deux dimensions
« structuration » et « considération ».
Des recherches approfondies fondées sur ces définitions permettent d’établir qu’un
leader présentant une structuration et une considération élevées (qualifié High – high par les
chercheurs d’Ohio) obtient plus souvent des performances et une satisfaction élevées de ses
employés qu’un leader faiblement évalué sur l’un et/ou l’autre des deux critères ? Pour autant,
le style high – high ne donne pas toujours des résultats aussi positifs. Un comportement
caractérisé par une forte structuration provoque par exemple un accroissement du
ressentiment, de l’absentéisme et des démissions, et diminue la satisfaction professionnelle
des employés affectés à des tâches routinières. D’autres études révèlent qu’une considération
élevée peut avoir une influence négative sur l’appréciation des performances du leader par sa
propre hiérarchie. En conclusion, si les recherches de l’université d’Ohio semblent
indiquer que le style hig-high donne en règle générale de bons résultats, de nombreuses
exceptions viennent démontrer la nécessité d’intégrer à la théorie l’influence des
facteurs de contexte et de situation.
Les études sur le leadership menées au sein du Survey Research Center de l’université
du Michigan contemporaines de celles de l’Ohio State, visent des objectifs similaires :
identifier chez les leaders des caractéristiques comportementales liées à l’efficacité. Là
encore, les chercheurs mettent en évidence deux dimensions, assez proches
conceptuellement de celles de considération et de structuration, qu’ils baptisent
respectivement orientation vers l’employé et orientation vers la production. Les leaders
orientés vers l’employé mettent l’accent sur les relations interpersonnelles ; ils accordent un
intérêt particulier aux besoins des employés et acceptent leurs différences individuelles. Les
leaders orientés vers la production privilégient au contraire l’aspect technique ou productif du
travail, se préoccupent de l’accomplissement des tâches assignées au groupe et considèrent
ses membres comme de simples vecteurs.
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La grille définit sur chaque axe neuf valeurs possibles, soit un total de 81 styles de
leadership différents. Elle n’évalue en aucun cas les résultats concrets d’un leader, mais
seulement les facteurs dominants dans sa manière d’envisager l’obtention d’un résultat. Blake
et Mouton en ont ensuite extrait cinq positions clés, qui correspondent aux quatre angles et au
centre de la grille.
L’efficacité d’un manager atteint donc son maximum avec un style 9,9. La grille ne
fournit malheureusement aucune définition de l’efficacité ; elle n’offre qu’une vision
conceptuelle des styles de leadership. Au vu des données disponibles, il s’avère d’ailleurs
difficile d’affirmer que le style 9,9 soit, dans tous les cas, le plus efficace.
Il a été question ici des tentatives les plus connues et les plus importantes visant à
expliquer le leadership en terme de comportement. D’autres s’y sont attaqués, mais ont
rencontré les mêmes difficultés que leurs prédécesseurs : l’impossibilité quasi absolue
d’établir un lien direct entre les schémas comportementaux et les performances des leaders.
Les résultats dépendaient trop de circonstances pour tirer des conclusions définitives. Le
problème venait du fait que l’on ne tenait pas compte des facteurs situationnels, qui peuvent
fortement conditionner la réussite ou l’échec. C’est pourquoi, par la suite, les chercheurs ont
essayé de comprendre l’impact des paramètres situationnels sur l’efficacité de différents styles
de leadership.
Pour les chercheurs, il devenait évident qu’il était impossible de prévoir le succès d’un
style de leadership donné à partir d’un ensemble de caractéristiques ou tendances
comportementales. L’incohérence des résultats les inciter à s’intéresser de plus près à
l’influence de la situation. Le rapport entre les styles de leadership et l’efficacité suggérait que
le style X pouvait convenir aux conditions a tandis que le style Y s’avérait plus adapté aux
conditions b, le style Z aux conditions c. Mais, que représentaient ces conditions a, b, c ? Dire
que l’efficacité du leadership dépendait de la situation, était une chose, être capable d’en
identifier les éléments en était une autre.
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Globalement, les principales études qui se sont attachées à mesurer la validité générale
du modèle de Fiedler ont abouti à des conclusions positives. Même si Fiedler n’a pas identifié
toutes les variables susceptibles d’influer sur le leadership, celles qu’il a mises en évidence
permettent apparemment une bien meilleure compréhension des facteurs situationnels. Pour
autant, l’application pratique du modèle pose certains problèmes qui mériteraient d’être
résolus.
Cette théorie est l’une des approches les plus réputées. Elle s’appelle en anglais « path-
goal theory » et l’autre nom en français c’est « théorie du cheminement critique ». Développé
par Robert House, cet autre modèle de contingence s’appuie sur certains éléments clés issus
de la recherche de l’université d’Ohio State ainsi que sur la théorie des attentes de Vroom.
L’hypothèse consiste à dire qu’il est du ressort du leader d’aider ses subordonnés
à atteindre leurs objectifs, donc qu’il doit à la fois donner des instructions et offrir les
soutiens nécessaires pour s’assurer que ces objectifs sont compatibles avec ceux du
groupe ou de l’entreprise. Le terme « objectif – trajectoire » découle de l’idée que les
leaders efficaces éclairent le chemin afin de permettre à leurs subordonnés de parvenir à
l’accomplissement de leurs objectifs professionnels. Ils rendent le trajet plus facile en
éliminant écueils et chausse-trappes.
Selon cette théorie, le comportement d’un leader demeure acceptable tant que ses
subordonnés y trouvent une source immédiate ou future de satisfaction. Il possède un effet
motivant dans la mesure où il (1) pose l’efficacité comme condition de la satisfaction des
besoins des employés et (2) procure l’encadrement, l’accomplissement, le soutien et les
récompenses indispensables à son obtention. House identifie quatre comportements. Le
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leader directif fait savoir à ses employés ce qu’il attend d’eux, organise la répartition du
travail et donne des directives spécifiques en vue de son accomplissement. Le leader
bienveillant adopte une attitude amicale et se préoccupe des besoins des employés. Ces deux
premiers types de leadership s’apparentent aux dimensions de structuration et de
considération des études de l’université d’Ohio. Le leader participatif consulte ses employés
et tient compte de leurs suggestions avant de prendre une décision. Le leader orienté vers
l’accomplissement fixe des objectifs ambitieux et s’attend à voir ses employés donner le
meilleur d’eux-mêmes. A l’inverse de Fiedler, House part du principe que les leaders sont
flexibles. La théorie de l’objectif-trajectoire admet qu’un même leader puisse suivre l’un ou
l’autre de ces styles, ou même plusieurs, en fonction de la situation.
Les travaux ultérieurs de Vroom et Arthur Jago les ont conduits à revisiter le modèle
initial. Sa nouvelle version concerne les cinq styles de leadership d’origine mais porte à douze
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Malgré de très encourageantes expériences, le modèle s’avère bien trop complexe pour
être utilisé de manière rigoureuse. Vroom et Jago ont conçu un logiciel qui permet aux
managers de mieux se repérer parmi les multiples embranchements de la seconde version.
Bien que l’on puisse à bon droit considérer cette dernière excessivement sophistiquée, une
telle théorie n’en fournit pas moins de solides informations sur le rôle clé de certaines
variables de contingence. Le modèle de la participation du leader confirme en outre que les
recherches en matière du leadership ont intérêt à s’intéresser plus à la situation qu’à la
personne, et qu’il est sans doute préférable de parler de situations autocratiques ou
participatives plutôt que d’appliquer ces adjectifs aux leaders eux-mêmes. Comme House,
Vroom, Yetton et Jago réfutent la notion d’inflexibilité du comportement. Leur modèle repose
au contraire sur la capacité du leader à adapter son style en fonction des situations.
L’importance accordée aux subordonnés s’appuie sur une réalité tangible : ce sont eux
qui acceptent ou rejettent leur leader. Quoi que ce dernier fasse, leur activité conditionne son
efficacité. La plupart des théories du leadership ont longtemps négligé ou sous-estimé cette
dimension essentielle. La maturité, ou l’autonomie, fait référence à la compétence et à
l’engagement d’un individu vis-à-vis d’une tâche donnée.
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Peut-on apprendre à devenir charismatique ou faut-il pour cela posséder des qualités
innées ? Au niveau international, il faut admettre que le débat reste ouvert entre les experts
qui continuent de penser qu’il est impossible d’apprendre le charisme, et ceux estimant au
contraire que tout manager peut recevoir une formation comportementale adéquate lui
permettant de développer une étiquette du « leader charismatique ». Néanmoins, le leadership
charismatique n’est pas forcément indispensable s’il s’agit simplement d’obtenir les
meilleures performances possibles de la part des employés. Le charisme s’avère en revanche
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particulièrement bénéfique lorsque les tâches des subordonnés intègrent une composante
idéologique, ou lorsque l’environnement engendre un haut niveau de stress et d’incertitude.
Ce dernier point pourrait expliquer le fait que les leaders charismatiques apparaissent surtout
en politique, dans la sphère religieuse, en temps de guerre, ou lorsqu’une entreprise prend son
envol ou traverse une crise qui pourrait se révéler fatale.
L’examen de ses diverses définitions permet d’établir que la vision se distingue par
bien des aspects des autres formes d’orientation : elle compose une imagerie claire et
séduisante qui suggère une démarche novatrice, tient compte et s’inspire des traditions et
laisse entrevoir les actions à entreprendre pour actualiser le changement. Elle draine l’énergie
et les émotions des individus. Convenablement présentée, elle suscite le même enthousiasme
qu’un événement sportif, ou toute autre activité de loisirs, et transpose cette énergie et cette
ferveur sur le lieu de travail.
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Pour réussir, les chefs d’entreprise doivent aujourd’hui posséder les qualités d’un
musicien de jazz : improvisation, innovation et créativité.
Pour diriger efficacement son affaire, le chef d’entreprise a tout intérêt à s’inspirer de
l’exemple du jazzman : tirer le meilleur de ses collaborateurs malgré l’imprévisibilité de la
situation. Et c’est en proposant une vision séduisante à ses employés qu’il s’en donne
véritablement les moyens. Sa capacité à développer une vision cohérente, stimulante et
attractive du futur conditionne fortement la réussite du leader.
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Pour la plupart des managers, le défi consiste à devenir un chef d’équipe efficace. Il
leur faut apprendre à partager l’information, à faire confiance aux autres, à déléguer leur
autorité et à intervenir seulement aux moments opportuns. Les leaders efficaces sont parvenus
à maîtriser l’art difficile de l’équilibre. Ils savent quand ils doivent laisser leur équipe se
débrouiller seule et quand c’est à eux d’agir. Les débutants peuvent avoir tendance à resserrer
le contrôle quand leurs collaborateurs réclament plus d’autonomie, ou à les abandonner quand
ils ont besoin d’aide et de soutien.
Les chefs d’équipes sont tout d’abord chargés des rapports avec les entités externes,
parmi lesquelles on trouve notamment la direction générale, les autres équipes de l’entreprise,
les clients et les fournisseurs (cf. les rôles du manager, chap. 1). Le chef représente l’équipe
auprès de ces entités, se fait préciser leurs attentes, capte les ressources nécessaires au
fonctionnement de l’équipe, recueille des informations venues de l’extérieur et partage ces
informations avec ses collaborateurs.
Les chefs d’équipes doivent ensuite résoudre les problèmes. Lorsque l’équipe
rencontre des difficultés et réclame son aide, le chef se doit d’assister aux réunions et de
contribuer à rétablir la situation. Il s’implique rarement sur les aspects techniques ou
opérationnels, car les membres de l’équipe connaissent en général mieux leur travail que le
chef lui-même. Il se charge plutôt de poser des questions pertinentes, d’aider l’équipe à
formuler ses problèmes, ou d’obtenir auprès des entités externes les ressources qui lui font
défaut. Par exemple, en cas de carence de personnel au sein d’une équipe, son chef va en
référer à la direction pour obtenir son aval et entreprendre les démarches nécessaires pour
engager de nouveaux employés.
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Pour ajuster à bon escient son style de leadership, il peut s’avérer utile de se reporter
aux dimensions culturelles nationales. Un style interventionniste ou autocratique
s’accordera ainsi parfaitement avec une distance hiérarchique élevée. Cette donnée peut
également constituer un bon indicateur de succès du leadership participatif, dont l’efficacité se
révélera potentiellement maximale dans le pays à faible distance hiérarchique.
Les recherches sur les traits de personnalité ont établi que les leaders devaient faire
preuve d’intelligence et posséder des compétences professionnelles adéquates. Pourtant, le
Q.I. et la technicité ne représentent que des « aptitudes minimales ». Elles sont nécessaires à
l’exercice du leadership mais non suffisante. C’est la présence des cinq composantes de
l’I.E. (intelligence émotionnelle) – conscience de soi, maîtrise, motivation, empathie et
sociabilité – qui semble déterminer la capacité d’un individu à s’imposer comme une
référence. Sans I.E., le manager aura beau disposer d’une formation exceptionnelle, posséder
un esprit d’analyse hors normes, une vision à long terme et une réserve inépuisable d’idées
géniales, il n’en deviendra pas pour cela un grand leader. C’est d’autant plus vrai que l’on
s’élève dans la hiérarchie ; plus la position formelle d’un responsable est importante, plus son
niveau d’I.E. va contribuer à son efficacité. Une comparaison entre les dirigeants les plus
performants et la moyenne de leurs confrères a révélé que leur différence d’efficacité était
imputable à près de 90% aux facteurs émotionnels, plutôt qu’à leur simple intelligence
rationnelle.
Il a été prouvé que l’intelligence émotionnelle exerce à tous les niveaux une influence
positive sur les performances professionnelles. Elle semble néanmoins particulièrement
bénéfique dans les emplois qui supposent d’importantes interactions entre les personnes, ce
qui correspond précisément à la définition du leadership. Les grands leaders manifestent leur
I.E. en arborant ses cinq composantes clés : conscience de soi, maîtrise, empathie et
sociabilité.
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Penser que les employés sont incapables de s’orienter vers l’accomplissement des
objectifs autrement que sous l’impulsion d’un leader organisationnel constitue un point de vue
simpliste. Il est important d’admettre que le leadership ne représente qu’un variable parmi
d’autres dans l’équation de l’efficacité. Il peut parfois expliquer beaucoup de choses en
matière productivité, d’absentéisme, de turn-over, de loyauté et de satisfaction. Mais dans
certains cas, son apport peut également se révéler très mince.
Les dimensions clés qui sous-tendent la confiance ont été identifiées : l’intégrité, la
compétence, la cohérence, la loyauté et l’ouverture.
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La confiance apparaît comme l’un des attributs du leadership. Comme l’a noté un
spécialiste : « l’une des fonctions du leader a toujours consisté, et consiste encore, à collaborer
avec d’autres personnes afin d’identifier et de résoudre les problèmes. Cependant, sa capacité
à accéder aux connaissances requises et stimuler la réflexion dépend directement de la
confiance qu’il inspire. Confiance et loyauté déterminent ses possibilités d’acquérir
l’information et de s’assurer la coopération d’autrui ». Quand les subordonnés font confiance
au leader, ils acceptent de s’exposer aux conséquences de ses actes, persuadés que ni leurs
droits ni leurs intérêts ne seront bafoués. L’honnêteté figure régulièrement en tête des
caractéristiques qui fondent la réputation des grands leaders. « L’honnêteté est absolument
nécessaire en matière de leadership. Avant de suivre quelqu’un, que ce soit sur le champ de
bataille ou dans une salle de réunion, les gens cherchent d’abord à s’assurer que cette
personne mérite bien leur confiance ».
Aujourd’hui plus que jamais, l’efficacité des leaders et des managers dépend de leur
capacité à gagner la confiance de leurs subordonnés. Les méthodes modernes de management,
telles que l’autonomisation ou le travail en équipes, exigent de pouvoir s’appuyer sur des
relations de confiance solides. Dans un monde instable et changeant, les gens cherchent à
obtenir des réponses à leurs interrogations par le biais d’un rapport direct, dont la qualité
dépend pour l’essentiel du niveau de confiance.
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Les relations les plus fragiles sont celles qui découlent d’une confiance fondée sur
la dissuasion. Cette forme de confiance repose sur la crainte de représailles en cas de
violation. Les individus engagés dans ce type de rapport redoutent les conséquences
qu’impliquerait un manquement à leurs obligations, et agissent en fonction de cela. La
dissuasion ne fonctionne qu’à partir du moment où la punition est envisageable, où les
retombées sont claires et où les sanctions sont effectivement appliquées.
La plupart des relations reposent, dans un premier temps, sur la dissuasion. Les
premiers stades d’une relation entre manager et subordonné constituent un autre exemple de
confiance fondée sur la dissuasion. Le lien qui fonde cette confiance repose sur l’autorité du
chef, et sur la sanction qu’il est susceptible d’infliger si les obligations professionnelles ne
sont pas respectées.
Au sein d’une entreprise, la plupart des relations mettent en œuvre des rapports de
confiance fondée sur l’expérience. Cette confiance repose sur la prévisibilité
comportementale qui résulte d’une longue période d’interaction. Elle apparaît lorsque la
connaissance de l’autre permet de prédire de façon relativement fiable ses attitudes, son
comportement, ses réactions.
Lorsqu’elle est fondée sur l’expérience, la confiance s’appuie sur l’information plutôt
que sur la dissuasion. La connaissance d’autrui et la prévisibilité de son comportement se
substituent aux contrats, sanctions et dispositions légales qui caractérisent typiquement les
relations de confiance reposant sur la dissuasion. Cette connaissance se développe au fil du
temps, essentiellement en fonction de l’expérience, ferment du sentiment de fiabilité et de
prévisibilité. Plus on connaît quelqu’un, mieux on peut prévoir ce qu’il va faire. La
prévisibilité accroît la confiance – y compris lorsqu’il s’avère impossible de se fier à l’autre -,
car elle permet de prévoir à l’avance sa trahison. Plus on communique avec autrui, plus cette
forme de confiance se développe et se fiabilise.
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6.2. La motivation
Nous présentons dans cette section les principales approches de motivation visant à
optimiser le comportement des employés. La motivation des employés a une importance
capitale dans leur comportement. L’animation des collaborateurs repose aussi en partie sur la
motivation.
On peut dire des employés motivés qu’ils se trouvent dans un état de tension. Pour
soulager cette tension, ils fournissent un effort proportionnel à l’intensité de cette dernière.
Mais dans une optique professionnelle, cet effort tensio-réducteur doit correspondre en
outre aux objectifs de l’entreprise. La définition de la motivation exposée précédemment
implique donc nécessairement que les besoins individuels se montrent compatibles et
cohérents avec les objectifs organisationnels. S’ils ne le sont pas, les efforts fournis par les
individus risquent de se retourner contre les intérêts de l’entreprise. Les situations de genre
s’avèrent bien plus fréquentes qu’on ne le croit.
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Attaquées de toute part et largement contestées aujourd’hui les trois grandes théories
formulées dans les années 1950 expliquent mieux que toutes les autres la notion de motivation
des employés. Ces théories ont été abordées plus haut (la théorie motivationnelle de A.
Maslow, la théorie X et théorie Y de McGregor, la théorie des deux facteurs d’Herzberg).
David Mc Clelland et d’autres chercheurs ont élaboré la théorie des trois besoins, qui
définit l’existence de trois moteurs ou besoins essentiels en matière d’activité
professionnelle :
Le besoin d’accomplissement (ou de réussite) : l’envie de se surpasser, de s’accomplir
au-delà des normes établies, de se battre pour réussir.
Le besoin de pouvoir (puissance) : le besoin d’imposer aux autres un comportement
qu’ils n’auraient pas adopté en temps normal.
Les besoins d’affiliation : le désir d’établir des relations interpersonnelles amicales et
intimes.
Certaines personnes sont animées d’une irrépressible envie de réussir, mais s’attachent
plutôt à leur accomplissement personnel qu’au succès en tant que tel. Elles veulent travailler
mieux et plus efficacement qu’on ne le faisait auparavant. Cette pulsion correspond au besoin
d’accomplissement (ou de réussite). S’appuyant sur ses recherches, Mc Clelland affirme que
les individus entreprenants se différencient par leur désir de mieux faire. Ils recherchent les
emplois (1) qui leur donnent l’occasion de solutionner des problèmes sous leur
responsabilité ; (2) leur permettent d’obtenir une évaluation rapide et précise de leur
performance, afin de savoir s’ils ont beaucoup progressé ; et (3) leur offrent la possibilité de
se fixer des objectifs raisonnablement exigeants. Ils préfèrent s’attaquer à un problème et
assumer leur succès ou leur échec, plutôt que d’en abandonner la responsabilité à quelqu’un
d’autre ou de laisser la chance s’en mêler. Chose importante, ils évitent de se lancer dans des
tâches qu’ils perçoivent comme trop simples ou trop difficiles.
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Développée par J. Stacy Adams, la théorie de l’équité soutient que les individus
évaluent subjectivement ce qu’ils retirent de leur travail (rétributions) par rapport à ce
qu’ils y investissent (contributions) pour comparer ce ratio avec celui d’un référent
pertinent, celui-ci pouvant être un collègue ou l’individu lui-même dans une période
antérieure. Si l’individu juge son ratio équivalent à celui de son référent, il se sent en
situation d’équité. Il estime être traité correctement et considère que la justice prévaut. Si les
ratios ne sont pas équilibrés, le sentiment d’iniquité apparaît : les employés se sentent sous-
payés (ou sur-payés) et cherchent alors à corriger les inégalités.
La théorie énonce quatre propositions relatives aux inégalités et qui se sont avérées le
plus souvent exactes. L’expérience confirme régulièrement le bien-fondé de la thèse de
l’équité : la motivation du personnel est considérablement influencée par le niveau, relatif
autant qu’absolu, des rémunérations. Dès qu’ils perçoivent une iniquité, les employés font en
sorte de corriger la situation. Il peut en résulter une perte ou un gain de productivité, une
amélioration ou une dégradation de la qualité du travail, une augmentation de l’absentéisme,
ou des départs volontaires.
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Pour autant, il faut se garder d’en conclure que la théorie de l’équité ne pose
aucun problème. Elle laisse dans le flou certaines questions clés : comment les employés
définissent-ils contributions et rétributions ? Comment les combinent-ils et quel poids leur
donnent-ils dans leurs calculs ? Quand et comment les facteurs évoluent-ils au cours du
temps ? En dépit de ses lacunes, la théorie de l’équité dispose d’une impressionnante
crédibilité scientifique et fournit de précieux renseignements sur la motivation des employés.
La théorie des attentes émet comme hypothèse que l’individu agit dans l’attente d’un
résultat donné et en fonction de l’intérêt qu’il attribue à ce dernier. Elle définit trois variables
ou relations :
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Malgré son apparente complexité, cette théorie n’est pas si difficile à appréhender. Les
questions qui suivent suffisent à la résumer : Quelle quantité de travail dois-je fournir pour
atteindre un niveau de performance donné ? Suis-je effectivement capable d’atteindre ce
niveau ? Quelle rétribution vais-je en retirer ? Quel intérêt cette rétribution présente-t-elle
pour moi et va-t-elle m’aider à atteindre mes objectifs ?
Le degré de motivation d’un individu (effort) dépend de son niveau de certitude quant
à sa capacité à accomplir ce qu’il entreprend. S’il atteint son objectif (performance),
l’entreprise le rétribuera-t-elle de manière adéquate ? Et le cas échéant, cette rétribution
satisfera-t-elle ses objectifs individuels (intérêt) ?
Cette théorie présente des ressemblances avec certaines théories dites d’apprentissage
social (Bandura, Rotter, etc.).
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Les théories les plus courantes en matière de motivation viennent d’être passées en
revue. Elles présentent des forces et des faiblesses plus ou moins notoires. Lesquelles utiliser
et lesquelles abandonner ?
On considère trop souvent les théories de la motivation indépendamment les unes des
autres. Or, les idées qui les sous-tendent sont souvent complémentaires, et l’on comprend
mieux comment motiver les gens lorsqu’on voit de quelle manière elles peuvent s’imbriquer.
Par exemple, la théorie des attentes prédit que l’employé travaillera d’autant plus qu’il
percevra l’existence d’un lien solide entre l’effort et la performance et la rétribution, et entre
les rétributions et la réalisation des objectifs personnels. Chacun de ces liens est à son tour
influencé par certains facteurs. Pour que de tels efforts se traduisent concrètement en terme de
performance, il faut d’une part que l’individu possède les capacités requises, et d’autre part
que le système d’évaluation lui paraisse juste et objectif. Si l’on désire assurer le lien
performance – rétributions, l’individu doit pouvoir se convaincre que ces rétributions
dépendent effectivement du niveau de performance (plutôt que de l’ancienneté, des relations
ou de tout autre critère). Dans ce cas, le système mis en place par le management l’incitera à
poursuivre et amplifier ses efforts. La théorie des attentes définit un troisième lien, le lien
rétribution – objectifs. C’est ici que les approches en termes de besoins entrent en jeu. La
motivation de l’individu sera d’autant plus grande que les rétributions qu’il obtiendra pour
prix de ses performances satisferont les besoins dominants correspondant à ses objectifs
personnels.
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Les observations contenues dans les paragraphes précédents ne doivent pourtant pas
laisser croire qu’il n’existe aucune constante interculturelle en matière de motivation.
Plusieurs études menées en dehors des Etats-Unis montrent que certains aspects des théories
de la motivation sont directement exportables. Les techniques motivationnelles présentées
dans ce chapitre ont ainsi permis de modifier efficacement, en termes de performances, le
comportement des ouvriers de l’industrie textile russe. Pour autant, ces concepts ne sont pas
universellement applicables. Quel que soit l’environnement, les managers doivent comprendre
qu’il leur est nécessaire d’adapter leurs méthodes de motivation aux particularités culturelles
locales.
Beaucoup d’employés travaillent encore entre sept et huit heures par jours, cinq (six
chez nous) jours par semaine. Ce sont des salariés à temps plein, qui se présentent chaque
matin à leur bureau et repartent chaque soir à la même heure. Pourtant, conformément au désir
des managers d’améliorer la flexibilité de leurs entreprises et de promouvoir un meilleur
équilibre entre travail et vie privée, un certain nombre d’aménagements sont apparus : intérim,
horaires à la carte, emploi partagé, télétravail.
Les horaires à la carte permettent aux employés de définir eux-mêmes, dans une
certaine mesure, leurs emplois du temps. Les employés continuent d’assurer chaque
semaine un nombre défini d’heures de travail, mais sont autorisés, dans certaines
limites, à choisir eux-mêmes leurs horaires. Chaque journée se compose d’une plage fixe,
encadrée par deux zones de flexibilité. En incluant la pause déjeuner, cette plage peut être
placée par exemple entre 9 et 15 heures, les bureaux restants ouverts de 6 à 18 heures. Les
employés sont tenus d’être tous présents pendant ces six heures, mais demeurent libres de
répartir les deux qui restent avant ou après la plage fixe. Certains systèmes permettent
d’accumuler des heures supplémentaires et de les convertir chaque mois en une journée de
congé.
Les avantages potentiels sont considérables, pour les employés comme pour
l’employeur : progrès en terme de motivation et de moral, réduction de l’absentéisme induite
par la possibilité de mieux concilier travail et obligations familiales, augmentation des salaires
consécutive aux gains de productivité, et opportunité pour l’entreprise de recruter une main-
d’œuvre plus variée et de meilleure qualité.
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Du côté des employeurs, le principal défi consiste à former les managers pour leur
apprendre à bien maîtriser les problèmes des délais et de qualité. Le télétravail exclut en effet
tout contact direct, et les managers doivent donc trouver d’autres moyens de contrôler, ou
plutôt de piloter le travail à distance.
CHAPITRE 7
LE CONTROLE
Objectifs
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- définir le contrôle
- décrire les trois approches du contrôle
- expliquer l’importance du contrôle
- distinguer les trois types de contrôles
- décrire les qualités d’un système de contrôle efficace
- identifier les facteurs de contingence des processus de contrôle
-----------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------
Le contrôle désigne la fonction managériale par laquelle s’opère le suivi des activités,
qui vise à garantir leur conformité aux préconisations de départ et à corriger tout écart trop
important. Le terme de contrôle recouvre ce double processus qui d’une part permet d’évaluer
le rendement d’une entité et d’autre part d’intervenir afin d’obtenir les résultats recherchés.
Les managers ne peuvent savoir vraiment si leurs services fonctionnent correctement tant
qu’ils n’ont pas évalué les tâches accomplies ni comparé les performances réalisées avec les
objectifs fixés. Un système de contrôle efficace permet de vérifier que le travail est bien
effectué, de manière à atteindre les objectifs de l’entreprise. L’efficacité du système dépend
directement de sa capacité à favoriser leur réalisation. Plus il y contribue, meilleur il est.
Bien qu’il puisse exister certaines similitudes, l’élaboration des systèmes de contrôle
s’effectue en général selon trois approches différentes : contrôle par le marché, par les
procédures ou par la culture. Le contrôle par le marché privilégie l’utilisation de
mécanismes externes, propres au marché. Les contrôles s’articulent autour des critères tels
que la concurrence sur les prix ou les parts de marché. La plupart des entreprises qui adoptent
cette approche distribuent des produits ou services clairement identifiés et se trouvent
confrontées à une très forte concurrence. Dans ces conditions, les diverses unités de
l’entreprise deviennent autant de sources de profits et sont évaluées en fonction du
pourcentage du bénéfice total qu’elles ont généré. Au vu des chiffres enregistrés, les managers
prennent les décisions qui s’imposent, concernant notamment l’allocation des ressources et les
changements de stratégie.
Le contrôle par les procédures privilégie l’autorité et s’organise autour des normes,
des règlements, des procédures et des politiques administratives. Ce type de contrôle s’appuie
sur une standardisation des activités, une description précise des postes permettant de guider
le comportement professionnel des employés, et d’autres mécanismes administratifs –
rapports budgétaires, notamment – pour garantir que les membres de l’entreprise fournissent
un travail adéquat et atteignent les niveaux de performance établis.
Avec le contrôle par la culture, le comportement des employés se trouve régulé par
les valeurs, normes, traditions, rites et convictions qui définissent la culture de l’entreprise.
Contrairement au contrôle administratif par les procédures, fondé sur des stricts mécanismes
hiérarchiques, le contrôle par la culture confie à l’individu et au groupe le soin d’identifier des
comportements professionnels appropriés ainsi que des niveaux de performance attendus. Le
contrôle par la culture est couramment utilisé au sein des entreprises qui comptent de
nombreuses équipes et connaissent des évolutions technologiques fréquentes.
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Il est important de noter que la plupart des entreprises n’élaborent pas leurs systèmes
de contrôle en s’inspirant exclusivement de l’une ou de l’autre de ces approches. Suivant le
cas, elles privilégient par exemple le contrôle par les procédures ou le contrôle par la culture,
en y ajoutant quelques éléments issus du contrôle par le marché. Quelle que soit l’approche
considérée, le but reste néanmoins de concevoir un système de contrôle approprié,
susceptible d’aider l’entreprise à atteindre ses objectifs de la manière la plus efficace et
la plus performante possible.
On peut planifier, on peut mettre en place une structure favorisant une réalisation plus
efficiente des objectifs, on peut diriger et motiver les employés. Pourtant, rien ne garantit que
l’activité soit menée comme prévu ou que les objectifs soient effectivement atteints. Le
contrôle représente l’ultime maillon sur la chaîne des fonctions managériales. Mais sa valeur
réside avant tout dans le lien qu’il entretien avec la planification et la délégation. Un
manager efficace se doit d’opérer un suivi afin de s’assurer que les tâches à effectuer par les
subordonnés sont effectivement effectuées, et que les objectifs qu’ils sont censés atteindre
sont effectivement atteints.
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est trop subjective : ce qu’un manager voit, un autre pourrait très bien ne pas le remarquer.
Elle est en outre consommatrice de temps, et pêche par son importunité – certains employés
risquant en effet d’interpréter la surveillance ostensible du manager comme un signe de
défiance.
Les performances peuvent enfin être mesurées par le biais de comptes-rendus écrits.
A l’instar des rapports statistiques, ils représentent une source d’information plus lente, mais
aussi plus formelle que l’estimation orale directe. Ce caractère formel leur confère souvent
une exhaustivité et une concision supérieures aux comptes – rendus oraux. Ils sont en outre
très faciles à classer et à référencer.
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Certaines activités sont plus difficiles à quantifier. Un manager aura plus de mal à
mesurer la performance d’un chercheur en médecine ou d’un conseiller en orientation que
celle d’un courtier d’assurances. Cependant, la plupart de ces activités peuvent être divisées
en série de segments objectifs qui se prêtent mieux à l’évaluation. Le manager doit déterminer
ce que la personne, le département ou la division apporte à l’entreprise, et convertir cette
contribution en fonction d’un certain barème.
La plupart des emplois et des activités peuvent être exprimés sous une forme tangible
et mesurable. Lorsqu’un indicateur de performance ne peut être défini en termes quantifiables,
les managers doivent recourir à des mesures subjectives. Celles-ci présentent d’importantes
limitations. Mais elles valent toujours mieux qu’une absence totale de références et de
contrôle. S’il s’agit d’une activité importante, le fait qu’elle soit difficile à mesurer ne peut
constituer une excuse valable. Le manager doit mettre en œuvre de critères de performance
subjectifs.
Si l’écart résulte d’une dégradation des performances, le manager s’orientera vers une
action corrective. Il pourra notamment envisager d’opérer des changements stratégiques ou
structurels, de modifier les méthodes de rémunération ou les programmes de formation, de
redéfinir les postes ou de renouveler le personnel.
Le manager qui s’engage sur cette voie doit prendre une décision : opter pour une
action corrective immédiate, ou pour une action corrective de fond. L’action corrective
immédiate permet de traiter les problèmes sur le champ et de rétablir aussitôt un niveau de
performance adéquat. L’action corrective de fond examine de quelle manière et pour quelle
raison les performances ont dévié, et s’attache ensuite à supprimer la source de cette
déviation. Il n’est pas rare que les managers estiment ne pas avoir le temps d’entreprendre des
actions correctives de fond, et se contentent ainsi de combattre les incendies successifs à
coups d’actions correctives immédiates. A l’inverse, un manager efficace saura analyser les
variations de performances et prendre la peine, lorsque cela se justifie, de les corriger
définitivement.
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Il est également possible que l’écart de performances soit dû à l’édiction d’une norme
irréaliste – c’est-à-dire d’un objectif trop élevé ou trop faible. C’est la norme qu’il convient
dans ce cas corriger, et non les performances. Mais il faut garder à l’esprit que l’individu dont
les résultats ne correspondent pas aux objectifs aura pour premier réflexe de critique la norme
établie. Si on estime qu’elle n’a rien d’extravagant, on doit tenir bon : expliquer sa position,
réaffirmer ses attentes vis-à-vis de l’employé ou du manager, et prendre toutes les mesures
correctives nécessaires pour en assurer la réalisation.
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le manager n’a plus d’autre choix que d’essayer d’en déterminer la raison et de rétablir la
situation.
Inversement, le contrôle rétroactif possède deux gros avantages par rapport aux
contrôles préventif et continu. D’une part, il fournit au manager de précieuses informations
sur l’efficacité de la planification. Un faible écart entre performances mesurées et les normes
fixées en démontrera la pertinence générale. Si l’écart est plus important, le manager pourra
s’appuyer sur ces informations pour améliorer sa stratégie. Le contrôle rétroactif permet par
ailleurs d’augmenter la motivation des employés : les gens aiment savoir s’ils ont bien ou mal
travaillé ; le contrôle rétroactif assouvit cette curiosité naturelle quant à leur performance.
Le contrôle joue un rôle crucial dans les résultats d’une entreprise et représente une
fonction importante du management. Sans contrôle, les managers n’auraient jamais assez
d’informations pour résoudre les problèmes, prendre des décisions, ou mettre en œuvre des
mesures appropriées. Comment doivent-ils s’y prendre pour exercer cette fonction de la
manière la plus efficace et la plus efficiente possible ? Pour répondre à cette question, il
convient d’examiner les qualités qui caractérisent un système de contrôle efficace, les facteurs
de contingence qui déterminent la conception de ces systèmes, ainsi que les ajustements qu’ils
doivent nécessairement subir en fonction des différences nationales.
Rapidité : les contrôles doivent alerter à temps le management pour prévenir toute
dégradation sérieuse des performances. La meilleure information n’a que peu de valeur si elle
est périmée. Un système de contrôle efficace doit donc garantir une transmission rapide des
informations.
Economie : les systèmes de contrôle doivent être économiquement rentables. Ils doivent
justifier leur utilité par rapport aux coûts qu’ils induisent. Pour minimiser les coûts, le
management doit faire en sorte de ne mettre en place que les contrôles strictement nécessaires
à l’obtention des résultats désirés.
Flexibilité : les contrôles doivent être suffisamment flexibles pour s’adapter aux problèmes et
tirer profit de toute nouvelle opportunité. Bien peu d’entreprises évoluent dans un
environnement si stable qu’elles puissent se passer de la flexibilité. Même les structures
hautement mécanisées exigent des contrôles ajustables en fonction du moment et des
circonstances.
Clarté : les contrôles abscons n’ont aucun intérêt. En conséquence, il sera parfois nécessaire
de remplacer certains instruments sophistiqués par d’autres, moins complexes. Un système de
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contrôle difficile à appréhender peut entraîner d’inutiles erreurs, frustrer les employés, et finir
même par être abandonné.
Rationalité des critères : les normes de performance fixées doivent être raisonnables et
accessibles. Si elles sont trop élevées, ou irréalistes, elles n’alimentent plus la motivation. La
plupart des employés refuseront de prendre le risque d’être taxés d’incompétence pour avoir
osé critiquer les exigences démesurées de leurs supérieurs. Dès lors, la déontologie et la
légalité de leur activité peuvent s’en trouver menacées. Les contrôles doivent donc instaurer
des normes ambitieuses qui incitent les gens à se dépasser, sans toutefois les démotiver ni
encourager la fraude.
Priorité aux exceptions : étant donné qu’ils ne peuvent contrôler l’ensemble des activités, les
managers doivent mettre en place leurs instruments de contrôle de manière à n’être alerté
qu’en cas d’événement exceptionnel. Un tel système assure de ne pas se trouver submergés
d’informations au moindre écart de performance.
Multiplicité des critères : mangers et employés cherchent à faire bonne impression sur les
critères de contrôle. Si les contrôles mis en place par la direction ne mesurent qu’une seule
donnée - les bénéfices, par exemple -, les efforts porteront uniquement sur ce point. Une
mesure diversifiée des performances permettra d’élargir le champ de préoccupations. Les
critères multiples présentent un double avantage. Plus difficiles à manipuler qu’un critère
unique, ils peuvent dissuader les employés qui tenteraient de jouer sur les apparences. En
outre, l’utilisation d’un seul indicateur se montrant rarement propice à une évaluation
objective, les critères multiples permettent d’obtenir une mesure plus précise des
performances.
Bien que la conception d’un système de contrôle efficace puisse s’appuyer sur les
recommandations qui précèdent, sa validité reste soumise à l’influence de certains facteurs
situationnels. Ces facteurs de contingence comprennent la taille de l’entreprise, la position
hiérarchique, le degré de centralisation, la culture interne et l’importance de l’activité.
Les systèmes de contrôle doivent être adaptés à la taille de l’entreprise. Une petite
structure s’orientera ainsi de préférence vers des méthodes informelles et subjectives. Un
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contrôle continu établi sur la surveillance directe offrira probablement la solution la plus
rentable. En fonction de la taille, la surveillance directe s’accompagnera d’un système formel
plus ou moins développé. Les très grandes entreprises mettront généralement en place des
systèmes de contrôles préventif et rétroactif extrêmement formalisés et parfaitement objectifs.
A mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie, l’ambiguïté croissante des mesures de
performance impose la multiplication des critères, adaptés aux objectifs de l’unité. Un emploi
subalterne, défini de façon plus concrète, autorisera au contraire une interprétation plus étroite
de la performance professionnelle.
Plus le degré de centralisation est élevé, plus les managers ont besoin d’obtenir un
feedback sur l’efficacité des décisions de leurs employés. La délégation d’autorité ne les
exonérant en rien de leurs responsabilités, ils veulent pouvoir s’assurer que les décisions des
employés sont à la fois efficaces et efficientes.
Enfin, l’importance de l’activité détermine, le cas échéant, les contrôles dont elle fait
l’objet. Si le contrôle est coûteux et les répercussions d’une éventuelle erreur négligeables, le
système risque de rester assez rudimentaire. A l’inverse, si les dégâts potentiels l’imposent, on
approfondira au maximum les contrôles – en dépit de leur coût.
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la centralisation extrême du pouvoir décisionnel qui constitueront les deux principaux moyens
de contrôle.
Par ailleurs, certaines législations nationales interdisent aux managers de fermer des
usines, de licencier du personnel, ou d’engager de nouvelles équipes de direction venues de
l’étranger, ce qui limite quelque peu les actions correctives envisageables. La comparabilité
des données représente enfin une véritable gageure pour les entreprises multinationales. Deux
unités de production, l’une en Turquie, l’autre en Suède, peuvent ainsi très bien produire la
même chose. Mais l’unité turque risque cependant d’employer une main-d’œuvre beaucoup
plus importante, en raison du niveau plus faible des salaires. Si les dirigeants de l’entreprise
choisissaient de contrôler l’activité en évaluant, par exemple, le coût de production unitaire ou
le rendement par ouvrier, les chiffres ne seraient absolument pas comparables. Dans une
multinationale, les managers doivent absolument tenir compte de ce genre de problèmes.
On devine ce qui peut se produire en cas de défaillance des contrôles. Mais en sens
inverse, l’inflexibilité du système ou l’irréalisme des normes entraînent des conséquences
similaires. N’a-t-on pas quelquefois l’impression que le respect scrupuleux des procédures
obsède les membres de certaines entreprises, ou de certaines administrations, au point de leur
faire oublier que leur travail consiste à servir les clients, et non à le harceler ?
La raison en est que les gens perdent alors les objectifs globaux de l’entreprise. Alors
qu’elle devrait gérer le contrôle, ce sont parfois les contrôles qui la dirigent.
Les systèmes de contrôle ne permettent pas de tout surveiller, des problèmes peuvent
survenir lorsque certains ou services s’attachent exclusivement à obtenir de bons résultats sur
les critères retenus. Il s’ensuit un dysfonctionnement, provoqué la plupart du temps par une
mesure incomplète des performances. Si le système de contrôle n’évalue que le rendement, la
qualité s’en trouvera négligée. De même, s’il évalue l’activité plutôt que les résultats, les
employés tâcheront d’abord de faire bonne impression sur ce critère-là.
Pour éviter les sanctions des managers, certains individus peuvent faire en sorte de
fausser les données du système pendant la durée du contrôle. Au lieu de travailler
correctement, ils manipulent les mesures pour donner l’illusion de l’efficacité. L’expérience
montre que la manipulation des contrôles ne constitue pas un phénomène aléatoire. Elle
fonction de l’importance des activités. Celles que l’entreprise juge importantes ont de grandes
chances d’influer significativement sur les rétributions de l’employé, qui serait d’autant plus
tenté d’obtenir une évaluation avantageuse sur les critères correspondants. Quand les
rétributions sont en jeu, les individus cherchent à manipuler les données pour se faire valoir,
que ce soit en falsifiant les chiffres, en accentuant leurs succès, ou en supprimant les preuves
de leurs échecs. A l’inverse, lorsque les rétributions n’entrent en ligne de compte, la
distribution des erreurs de mesure semble répondre aux lois du hasard.
En conclusion, on peut dire que les contrôles présentent à la fois de bons et de mauvais
côtés. La non-flexibilité d’un système risque en effet d’engendrer des dysfonctionnements
plus graves encore que ceux qu’il était censé prévenir.
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Si vous travaillez, pensez-vous avoir droit au respect de votre intimité sur le lieu de
travail ? Que pensez-vous que votre employeur soit susceptible de découvrir à votre sujet ?
Les réponses à ces questions pourraient vous surprendre. Entre autres choses, votre patron
peut lire vos e-mails (y compris des messages personnels ou confidentiels), écouter vos
conversations téléphoniques, ou espionner votre ordinateur. Ces pratiques n’ont rien
d’exceptionnel. Aujourd’hui 14 millions de salariés aux Etats-Unis feraient l’objet d’une
surveillance continue de leurs e-mails et de leur utilisation d’Internet. Par ailleurs, près de
80% des entreprises interrogées par l’American Association avouent surveiller leurs
employés. Depuis octobre 2000, en Grande - Bretagne, les employeurs sont autorisés à
surveiller les courriers électroniques de leurs salariés.
Pourquoi les managers se sentent-ils obligés de surveiller ainsi le personnel ? L’un des
premiers arguments consiste à rappeler que les employés sont embauchés pour travailler, et
non pas pour boursicoter, jouer au faire du shoping sur Internet. L’usage récréatif d’Internet
pendant les heures de travail coûterait chaque année un milliard de dollars en termes de
ressources informatiques et plusieurs milliards en termes de productivité – un gaspillage
considérable pour les entreprises. Mais si les managers contrôlent l’utilisation des e-mails et
des ordinateurs, c’est aussi parce qu’ils ne veulent pas risquer d’être poursuivis en justice,
accusés d’avoir laissé s’installer une ambiance hostile au motif qu’un message insultant ou
qu’une image choquante se serait affichée sur l’écran d’un employé. La possibilité des faits
leur permet au contraire de réagir sur le champ. Les dirigeants veulent être sûrs que des
secrets internes ne sont pas divulgués. Si la protection de la propriété intellectuelle revêt
toujours une grande importance, c’est encore plus vrai dans les industries de pointe. Les
managers doivent être certains que les employés ne peuvent pas, même par inadvertance,
transmettre à l’extérieur des informations qui pourraient être utilisées pour nuire à
l’entreprise.
Les conséquences d’un usage inapproprié de l’ordinateur sur le lieu de travail peuvent
aussi se révéler dramatiques pour les employés et les entreprises elles-mêmes.
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les mails professionnels, il ne saurait prendre connaissance du contenu d’un mail personnel
qu’avec l’accord du salarié.
Malgré l’ampleur des moyens de surveillance dont disposent leurs managers, les
employés américains se sont vu garantir un minimum de protection par la Federal Electronic
Communication Privacy Act de 1986 (EPCA). L’EPCA) interdit toute interception non
autorisée des communications électroniques. Mais il ne rend pas pour autant illégale la
surveillance informatique sur le lieu de travail, puisqu’il autorise toujours les entreprises à
contrôler les communications pour raisons industrielles, ou lorsque leurs employés en ont été
notifiés à l’avance. Dans ce domaine, le problème essentiel consiste à trouver le bon
équilibre entre le besoin d’information des managers et son impact potentiel sur le
moral des employés.
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