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Depuis que des organisations existent, il faut agencer le travail des hommes. C’est surtout à
partir de la Révolution industrielle qu’une réflexion sur le management émerge. Dans un
premier temps, les organisations sont considérées comme des systèmes fermés puis, à partir
des années 1960, le management change d’ère : il s’intéresse aux pratiques dans des
organisations désormais considérées comme des systèmes ouverts à leur environnement. C’est
désormais l’ère du management relatif, dans lequel nous sommes encore aujourd’hui.
Section 1 : Le mangement : origine et historique
Le terme “management” est dérivé d’un vieux mot français « ménagement » qui jusqu’au
XVIIIémé siècle signifiait « avoir la responsabilité de quelque chose dont on n’est pas
propriétaire ». Le terme moderne management est actuellement défini dans la langue française
comme conduite, direction d’une entreprise. Le verbe manager est dans les dictionnaires de
Français synonyme de diriger, gérer, organiser.
Le management sous sa forme moderne est le fruit d’une longue évolution historique aussi
vieille que l’humanité. Une croyance contestable en théorie du management est celle qui veut
laisser croire que, les ateliers du silex de l’homme préhistorique ou des potiers des temps
pharaoniques étaient “organisés” sur un mode très proche du travail à la chaîne, avec ouvriers
spécialisés, séquences “rationnelles”, contremaîtres et surveillance hiérarchisée. Ou encore, le
gouvernement de Moise et de ses compagnons ainsi que le système du mandarinat chinois
sont perçus comme des formes de “bureaucraties” à structures fonctionnelles
départementalisées, avec à leur tête un dirigeant rationnel et efficace.
Les données historiques les moins contestables situent l’apport le plus fondamental fait à la
discipline du management au niveau de la révolution industrielle. Ce changement a consisté
précisément en un changement radical dans la conduite et l’organisation du travail.
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Au début du XXème siècle, Fayol, décrit les composantes de la fonction administrative (qui
correspond au concept d’administration au sens anglo-saxon): prévoir, organiser,
commander, coordonner, contrôler. L’ouvrage de Berle et Means paru en 1932 donne ses
lettres de noblesse au management en mettant en avant le rôle du dirigeant ou du manager qui
assure les fonctions précédemment décrites et qui n’est pas propriétaire de la firme qu’il
dirige
Les définitions qui suivent indiquent effectivement un « domaine d’intervention » très large
de la part des dirigeants. « À partir d’une connaissance rigoureuse des faits économiques,
sociaux, humains et des opportunités offertes par l’environnement (marché, politique
économique), le management est une façon de diriger et de gérer rationnellement une
organisation (entreprise, organisme public, association), d’organiser les activités, de fixer les
buts et les objectifs, de bâtir des stratégies. Il y parviendra en utilisant au mieux les hommes,
les ressources matérielles, les machines, la technologie, dans le but d’accroître la rentabilité et
l’efficacité de l’entreprise» (Crener et Monteil, 1979) . Koontz et O’Donnell, de leur côté, ne
donnent pas de définition du management mais introduisent dans leur ouvrage le rôle de la
gestion et du gestionnaire. Ce dernier a la mission de « créer ou maintenir un environnement
où les individus qui travaillent en groupe sont encouragés à collaborer de façon efficace et
dynamique à la réalisation d’objectifs communs préétablis ». Cet ensemble de définitions
montre bien l’élargissement du champ d’étude: il s’agit de s’intéresser au phénomène
organisationnel dans son ensemble, ce qui inclut toutes les formes d’organisations possibles.
Le management de ces structures concerne essentiellement les problèmes de coordination des
ressources internes (et plus seulement l’allocation de celles-ci).
Le mot « management » semble voué à de nombreux usages qui, parfois, n'ont rien à voir
entre eux. Le métier ou la fonction de manager pose des questions de sémantique et de
terminologie. Selon l'angle de vision que l'on adopte, on le cantonne à une fonction supplétive
ou bien, au contraire, il n'existe pas assez.de mots pour en désigner le contenu.
Le mot « management » est lui-même ambigu. Il semble tantôt d'origine anglo-saxonne, tantôt
d'origine française. On ne sait pas bien ce qu'il renferme en matière de commandement, de
pilotage, de gestion, d'organisation et d'animation. Le mot « manager » est aussi ambigu. On
ne sait pas d’emblée s'il s'agit d'un verbe ou d'un substantif. On ne sait qui est manager: le
chef d'entreprise, le contremaître ou les deux? On ne sait pas très bien, non plus, s'il s'agit d'un
statut, d'une fonction ou d'un véritable métier. Enfin, on ne sait plus très bien s'il s'agit d'un art
ou d'une science. Quand on parle de manager, on a le sentiment de parler de tout et de rien à
la fois. Le mot « management » utilisé faute de mieux, recouvre en effet des réalités
différentes selon les particularités des milieux, des situations et des représentations que s'en
font les acteurs, Cependant, la fonction autant que le mot sont devenus incontournables, mais
leur usage exige que le contenu ainsi que les pratiques en soient explicitement décrits.
Quel que soit le domaine ou le niveau, manager consiste toujours à fixer un but, organiser
puis conduire toutes les actions qui doivent y concourir et, pour ce faire, coordonner, animer,
soutenir, évaluer et contrôler les acteurs concernés et leurs actions.
Le manager, pour remplir sa mission, va se préoccuper de développer les compétences, les
performances et l'implication des acteurs dont il a la responsabilité. L’ensemble des
dispositions qu'il prendra et des actions qu'il entreprendra pour y parvenir, constitue
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actuellement une tâche prioritaire pour les managers et l'une des plus difficiles.
Le constat immédiat est que l’éventail des disciplines mobilisées est très large. De fait, la
suprématie technique ne conditionne pas la réussite d’un « bon » management. A contrario,
l’importance du facteur humain, en particulier dans l’activité de coordination est déterminant
pour la survie d’une organisation. Cette transversalité est d’ailleurs bien illustrée par les
différents développements du concept de management: le management de la qualité totale, le
management stratégique, le management de la fonction commerciale, etc.
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c. Le management performant combine efficience et efficacité
Un bon management est celui qui réussit à combiner une utilisation minimale des ressources
et un degré maximal d’atteinte des objectifs. Cela n’a rien d’évident, car il existe une
contradiction a priori entre les deux dimensions. En effet, plus on utilise de moyens, plus on a
de probabilités d’atteindre les objectifs.
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b. Au-delà des 4 fonctions : les rôles d’un manager
■■ Cependant, cette approche du management par les fonctions a l’inconvénient d’avoir un
aspect normatif, en proposant un modèle qui ne rend pas forcément justice à la complexité et
à la réalité de ce qu’est le management au concret.
En premier lieu, les managers sont amenés à effectuer leurs tâches dans un ordre moins «
logique » que celui qu’on a présenté : résoudre un problème d’équipe peut se faire avant une
réorganisation, qui elle-même entraîne un changement de stratégie.
En deuxième lieu, l’observation du travail réel d’un manager est susceptible de faire
apparaître des différences entre ce qu’on attend d’un manager et ce qu’il fait effectivement.
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Enfin, l’approche par fonctions, centrée sur les tâches à accomplir, est marquée par la vision
de l’organisation comme une mécanique, comme un système fermé.
C’est celle de Fayol et du début du XX ème siècle, mais on peut adopter une autre approche, qui
tienne mieux compte à la fois du travail effectif du manager, et du fait qu’il joue des rôles.
■■ Parler de rôles plutôt que de fonctions, c’est mettre l’accent sur le fait que le travail du
manager ne se résume pas à l’accomplissement de certaines actions, mais englobe également
une dimension de représentation. Un rôle renvoie à un ensemble de comportements qui sont
attendus du manager par ses subordonnés, par l’ensemble de l’organisation, et, au-delà, par
son environnement (concurrents, clients, pouvoirs publics…).
L’approche par les rôles est due au chercheur canadien Henry Mintzberg. Il propose cette
approche dans son livre Le Manager au quotidien, qu’il écrit en 1973 à partir de l’observation
du travail réel de managers dans 5 organisations, 3 entreprises privées, une école et un hôpital.
Pour Mintzberg, le travail d’un manager recouvre 10 rôles, qui peuvent être classés en 3
catégories qui découlent l’une de l’autre. Le manager dispose, à l’égard des gens dont il a la
responsabilité, et du fait de sa place dans l’organigramme de l’organisation, d’une autorité
formelle, le plus souvent juridique du fait du contrat de travail qui induit un lien de
subordination.
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Exemple des rôles de manager
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M. AMRANI souhaite conforter son avance technologique, mais sans vouloir
donner plus de précision ni sur ses projets innovants, ni sur son chiffre d’affaires,
qui reste confidentiel.
■■ Finalement, pour décrire les rôles du manager de manière plus synthétique, on peut
reprendre
la typologie actualisée de Mintzberg et mettre l’accent sur le fait que le management cherche
à avoir une influence concrète sur les actions entreprises dans l’organisation. Dès lors que le
management vise l’amélioration de la performance, il faut bien que les choses soient faites (et
bien faites).
Pour cela, le manager intervient sur 3 plans :
– le manager prend des décisions et agit lui-même (plan de l’action) ;
– le manager encadre les personnes qui agissent (plan des personnes) ;
– le manager gère les informations qui poussent à agir (plan de l’information).
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sectorielle verticalement, sur le court et moyen termes.
Le management stratégique décrit les choix et les modalités de mise en œuvre de la politique
des ressources humaines, le référentiel auquel seront reliées toutes les pratiques, et en
particulier les pratiques managériales. Il prend ses racines dans la culture de l'entreprise.
Il est placé sous la responsabilité de la direction générale qui peut ou non déléguer le pilotage
général d'une entité à son responsable.
Il se situe en amont de l'action. Il concerne l'ensemble de la structure (entreprise /institution,
entité géographique, etc.). Il définit, à travers le référentiel management, l'organisation des
pratiques, règles et dispositifs de management et de formation des managers que l'on veut
mettre en place ou harmoniser.
Il vise une combinaison optimale entre la culture, la politique et la stratégie, et leur déniaisons
en actions. Cette combinaison prend en compte les impératifs économiques, techniques,
psychosociologiques, sociaux et organisationnels. Il est centré sur la professionnalisation des
managers, l'anticipation, la préparation et le pilotage des changements.
Le management opérationnel, quant à lui, est plutôt centré sur l'action immédiate et la
poursuite d'un but et d'objectifs explicites et mesurables. Il assure la mise en application
tactique d'une décision, d'un projet, d'un plan d'actions. Il. a pour tâches d'assurer la
mobilisation, l'animation et la coordination en temps réel des acteurs avant, pendant et après
l'action.
Management stratégique
Management opérationnel
externe •Identité
Les activités
Le marché ( Client, fournisseur,
• métier Les projets
concurrents, etc…)
Les équipes
interne •politique
Le fonctionnement
- L’organisation
- La performance •stratégie Les relations
- La politique RH
Le champ du management
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pourra mettre en place une structure, et la faire évoluer au besoin (plan du management
organisationnel), et l’activité dans cette structure au service de cette stratégie fera l’objet de
fréquentes décisions de régulation (plan du management opérationnel).
Concrètement, le management organisationnel s’intéresse :
– au nombre de niveaux hiérarchiques,
– au nombre et au degré d’autonomie des différentes unités de l’organisation,
– à la mise en place du système d’information,
– à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences…
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