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Théories et auteurs fondamentaux
Organisation, fonctions et structure Jimmy MOREL
Stratégie
Comportement (individu et groupe)
Changement, conflits et crises
Pouvoir, gouvernance et information
Contrôle dans l’organisation
Communication interne et externe Panorama des méthodes
Qualité et des outils pratiques
Éthique et responsabilité pour les managers
Culture et diversité
Prix : 4,95 e
ISBN : 978-2-297-09142-8
www.gualino.fr
MANAGEMENT
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5 La notion de structure................................................... 14
6 Le pouvoir et la gouvernance........................................ 17
9 La stratégie : diagnostic................................................ 23
11 Le comportement de l’individu..................................... 28
12 Le comportement de groupe........................................ 32
13 La conduite du changement......................................... 36
16 La communication interne............................................ 42
17 La communication externe.......................................... 44
18 La qualité...................................................................... 45
Éthique et responsabilité sociale
19 des entreprises (RSE).................................................. 47
20 Culture et diversité....................................................... 48
1 Définitions
du management
UN PEU D’HISTOIRE
Bien que l’activité de commandement soit aussi ancienne que les sociétés
humaines, le management en tant que champ disciplinaire est apparu récem-
ment. Cependant, si l’on cite traditionnellement comme auteurs des premières
réflexions managériales F. W. Taylor ou H. Fayol (voir Fiche 2), on trouve
néanmoins les prémisses de cet intérêt pour l’étude du commandement des
hommes chez nombre d’économistes anglo-saxons (Ure, Babbage, Say) et
francophones (Colson, Bergery) du xixe siècle. L’attention de ces pionniers por-
tait principalement sur :
– la division du travail et de l’organisation ;
– la prise de décision par le calcul ;
– la prise en compte de la question sociale.
C’est sur ces bases que naîtra, à la fin du xixe siècle, la nouvelle discipline que
constitue le management.
ÉTYMOLOGIE
Le terme management est tiré de la langue anglaise mais il provient à l’origine
du vieux français ménagement qui signifie « responsabilité de quelque chose
dont on n’est pas propriétaire ».
Toutefois, pour prendre la mesure de ce terme, il est nécessaire de partir du
verbe anglais manage dont on peut donner différentes traductions :
– gérer, diriger, administrer ;
– réussir ;
– manier, savoir s’y prendre avec ;
– faire face.
Ainsi, la polysémie du terme le rend difficile à définir, tant il ne peut être réduit
au simple fait de gérer et de commander. Le terme management renvoie en
effet à trois dimensions :
– une dimension dynamique, qui le voit constituer la clé de voûte de la prise
en compte du changement et de l’environnement ;
– une dimension humaine, qui impose à la pratique de ne pas se limiter
à la simple application de techniques (nécessaire prise en compte de la
complexité de la nature humaine) ;
– une dimension dialectique qui fait du management une relation entre
deux acteurs ou plus.
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Le management est un art car il fait également appel à des savoir-faire et des
savoir être ; l’intuition et le ressenti y jouent un rôle éminent. La pratique du
management confine à l’art car elle est différente selon les praticiens et intime-
ment liée au manager et aux managés eux-mêmes.
Définitions du management
2 Théories et
auteurs fondamentaux
L’ÉCOLE CLASSIQUE
Les auteurs qualifiés de « classiques » se rejoignent dans une vision mécaniste
et pyramidale de l’organisation. Leur objectif repose sur la maximisation du pro-
fit et la rationalité scientifique et économique.
– Adam Smith (1723-1790) : il popularise le concept de la main invisible
qui rétablit les déséquilibres et met en avant les bienfaits de la spécialisation
comme facteur d’amélioration de la productivité.
– Charles Babbage (1792-1871) : il est l’inventeur de l’automatisation par
cartes perforées pour le tissage ; son apport réside dans la monétarisation de
la tâche, qui consiste à considérer que plus une tâche est simple à exécuter,
moins elle doit être rémunérée.
– Frederick Winslow Taylor (1856-1915) : il est l’inspirateur du taylorisme,
pratique visant à éliminer les temps morts et à rationaliser les tâches en les
parcellisant (division entre conception et exécution) ; il est également le premier
à s’être intéressé à l’ergonomie.
– Max Weber (1864-1920) : il considère que la propriété privée et son manage-
ment doivent être disjoints. Pour lui, l’organisation doit fonctionner sur le mode
de la bureaucratie (voir Fiche 4), régi par des règles et une hiérarchie strictes.
C’est également un partisan de la spécialisation comme facteur d’ordre et de
productivité.
– Henry Ford (1863-1947) : on lui doit le fordisme qui repose sur deux prin-
cipes :
– la production en série et la standardisation des produits ;
– la production en chaîne de montage.
Il est également l’un des premiers à avoir considéré qu’une juste rémunération
était indispensable à la bonne marche de l’organisation (« five dollars a day »).
– Henri Fayol (1841-1925) : il distingue dans l’organisation cinq fonctions (tech-
nique, commerciale, financière, sécurité, comptable) coordonnées par une fonc-
tion transverse (administration) dont le rôle est défini par l’acronyme POCCC :
prévoir, organiser, commander, coordonner, contrôler.
Sur cette base, Fayol élabore 14 principes de management : division du tra-
vail, autorité des dirigeants, discipline, unité de commandement, unité de sens,
primauté à l’intérêt général, rémunération motivante, juste degré de (dé) cen-
tralisation, chaîne scalaire adaptée, commande matérielle et sociale efficiente,
équité, stabilité d’emploi et perspectives de carrière, initiative encouragée,
esprit de corps.
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– Elton Mayo (1880-1949) : ses travaux complètent ceux de Taylor en posant
comme conditions d’une plus grande productivité non seulement les conditions
matérielles et techniques de travail, mais aussi l’existence d’un climat social
favorable. Les éléments qui priment dans la relation de travail sont pour lui les
phénomènes affectifs et le besoin d’appartenance et d’estime.
– Abraham Harold Maslow (1908-1970) : ses travaux ont essentiellement
porté sur la question de la motivation. Son apport principal réside dans une
présentation hiérarchisée des besoins humains sous la forme d’une pyramide
à cinq niveaux : besoins physiologiques (1), besoin de sécurité (2), besoin
d’appartenance et d’amour (3), besoin d’estime (4), besoin de réalisation ou
d’accomplissement (5).
La recherche de la satisfaction de ces besoins se fait selon un ordre de priorité
(voir Fiche 11).
– Clayton Paul Alderfer (1940-2015) : dans le modèle ERG, Alderfer postule
que les besoins humains sont au nombre de trois : Existence (besoins matériels
et de sécurité), Relatedness (besoin de liens sociaux), Growth (besoin de se
développer).
– Frederick Irving Herzberg (1923-2000) : se distinguant de la vision pessi-
miste de Maslow et Alderfer (la source de la motivation est la non-satisfaction
des besoins), Herzberg propose, dans son modèle bifactoriel des satisfac-
tions (voir Fiche 11), de distinguer les satisfacteurs (responsabilités, réussite,
intérêt de la tâche, etc.) et les dissatisfacteurs (réducteurs d’insatisfaction).
– Kurt Zadek Lewin (1890-1947) : Lewin a insisté sur l’importance de la dyna-
mique de groupe. Il a également proposé une typologie des modes d’exercice
du leadership (voir Fiche 6).
– Rensis Lickert (1903-1981) : ses travaux, principalement axés sur les rela-
tions hiérarchiques, ont abouti à une typologie des systèmes de management
(voir Fiche 6).
LA VISION SYSTÉMIQUE
Dans la lignée de la théorie des systèmes développée par Karl Ludwig von-
Bertalanffy (1901-1972), cette approche considère l’organisation comme im-
mergée dans son environnement et prend en compte toutes les interactions
possibles entre ces deux éléments. Ce qui prime dans l’analyse, c’est le but visé
par l’organisation et l’idée de changement permanent et irréversible.
– Frederick Edmund Emery (1925-1997) et Eric Trist (1909-1993) : l’organi-
sation est pensée dans leurs réflexions comme un système ouvert, composé
d’un système technique et d’un système social, qu’il faut optimiser conjointe-
ment ; leur approche est connue sous le nom d’approche socio-technique.