Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
3°) Stéréoisomérie.
¾ Dès 1870 environ, il est apparu qu’une formulation plane était insuffisante pour distinguer des
molécules, qui à priori correspondent à des édifices tridimensionnels. (L’atome de carbone té-
trédrique a été proposé par Le Bel et Van’t Hoff en 1874).
¾ La stéréochimie s’intéresse à la disposition des atomes d’une structure chimique dans l’espace.
Elle dérive de la théorie de la liaison chimique et son importance est considérable dans l’étude
des mécanismes réactionnels (c’est le domaine de la stéréochimie dynamique).
a) stéréoisomérie conformationnelle et stéréoisomérie configurationnelle.
Des isomères de même constitution sont appelés stéréoisomères
lorsqu’ils ne diffèrent que par la disposition de leurs atomes dans l’espace. On distingue :
Les diverses conformations d’une molécule Une configuration donnée peut ainsi pré-
donnée ne sont pas séparables à tempéra- senter différentes conformations.
ture ambiante.
Deux isomères de configuration différente
On passe de l’une à l’autre par simple rotation,
sont séparables. Pour passer d’une configura-
ou torsion sans rupture de liaisons.
tion à une autre, il faut rompre des liaisons.
b) Énantiomérie ; diastéréo-isomérie.
¾ Chiralité d’une structure.
Une structure est dite chirale (prononcer
« kirale » si elle n’est pas superposable à
son image dans un miroir plan (on parle
d’image spéculaire).
Chiral ou chiralité vient du mot grec
« kheir » qui signifie « main »).
Une molécule non chirale est dite achirale.
Pour qu’une molécule soit chirale, il
Condition pratique de chiralité (néces-
faut qu’elle ait ni plan ni centre de sy-
saire mais non suffisante).
métrie.
a a a a
L’existence de plusieurs atomes asymé-
* * et c * *
triques n’est une condition ni nécessaire ni c b c
suffisante de chiralité. b c b b
molécule chirale molécule achirale
II : Isomérie conformationnelle.
1°) Conformations autour d’une liaison simple carbone – carbone.
¾ La conformation d’une molécule autour d’une liaison simple C—C est décrite en α
donnant l’angle de torsion α, entre deux groupes choisis sur chacun des deux ato-
mes (figure ci-contre).
¾ Les deux groupes sont choisis en appliquant les règles ci-dessous :
Si tous les atomes ou groupes portés par un atome de carbone sont différents,
Règle 1 on choisira dans cet ensemble le groupe le plus prioritaire selon les règles de
priorité C.I.P. (Cahn, Ingold, Prelog).
Si, dans l’ensemble des atomes ou groupes portés par un atome de carbone, un
Règle 2
seul est différent des autres, il sera choisi.
Si tous les atomes ou groupes portés par un atome de carbone sont identiques,
Règle 3
on choisira celui qui conduira au plus petit angle de torsion.
¾ Aspect énergétique.
Il a fallu attendre 1935 pour que soit confirmée l’idée que la rotation affecte l’énergie de la mo-
lécule. La rotation n’est pas réellement libre : elle est possible, mais gênée.
Les variations de l’énergie potentielle de la molécule en fonction de l’angle α mettent en évi-
dence les différentes conformations de cette molécule.
Les conformations éclipsées sont moins stables que les conformations dé-
calées car les interactions y sont les plus fortes (gêne stérique très faible, mais ré-
pulsions des e- des liaisons C—H).
Page 3 sur 11
STÉRÉOCHIMIE.
dC − C = 154 pm
dC − H = 109 pm
n = CCH
HCH n = 109°
décalé n ⎛ 11700 ⎞
¾ A 298 K, la proportion de molécules vaut : d = exp ⎜ + ⎟ ≈ 112 .
éclipsé ne ⎝ 8.31× 298 ⎠
Il y a donc une très forte majorité de molécules proches de la conformation décalée.
⎛ ΔE p ⎞
¾ Si T , exp ⎜ − ⎟ → 1 : aux fortes températures, on assiste à une forte dispersion entre toutes
⎝ RT ⎠
les conformations.
¾ Si T , on trouve quasi exclusivement toutes les molécules en conformation décalée.
b) La molécule de butane.
Géométrie de la molécule. Variations de Ep en fonction de l’angle de torsion θ.
c) Le dibromo-1,2 éthane.
Page 4 sur 11
STÉRÉOCHIMIE.
Page 5 sur 11
STÉRÉOCHIMIE.
¾ Polarimétrie.
La mesure pratique de l’angle α se fait, selon le principe du
montage précédent, avec un appareil appelé polarimètre. Le plus
courant est le polarimètre de Laurent (figure ci-contre) :
¾ Le pouvoir rotatoire.
L’angle α dépend de :
• la longueur d’onde λ de la lumière incidente,
• la température T,
• la longueur A de la cuve traversée,
• la concentration C de la substance active,
selon la loi dite de Biot : α = [α 0 ]Tλ .A.C
Toutes les molécules chirales sont des molécules de composés optiquement ac-
tifs et tous les composés optiquement actifs sont constitués de molécules chirales.
Il reste maintenant à relier cette propriété de chiralité à la structure de la molécule…
Page 6 sur 11
STÉRÉOCHIMIE.
Page 7 sur 11
STÉRÉOCHIMIE.
¾ Les isomères de configuration pour des molécules à un seul carbone asymétrique sont des
énantiomères (l’un est l’image spéculaire de l’autre).
Un mélange des deux énantiomères en proportions égales (mélange équi-
molaire) est appelé mélange racémique.
La séparation des deux énantiomères d’un mélange racémique est appelée
résolution (ou dédoublement du racémique).
Page 8 sur 11
STÉRÉOCHIMIE.
Remarques :
Deux énantiomères ont des propriétés physiques « scalaires » identiques (même
point de fusion, ou ébullition, même masse volumique, …)
Deux énantiomères ont des propriétés chimiques identiques vis-à-vis de réactifs
chimiques non chiraux.
Les substances naturelles sont souvent chirales, et elles seulement correspon-
dent à un énantiomère pur. (Les substances synthétiques correspondent à un mé-
lange racémique)
La résolution d’un racémique ne peut se faire que par réaction avec un réactif chiral de
configuration donnée (donc un produit naturel !) qui conduit à la formation de deux diastéréo-
isomères, qui peuvent être ensuite séparés.
Il s’agit ensuite de libérer séparément chacun des énantiomères, par la réaction inverse. Le
choix du réactif résolvant est important car toutes les étapes doivent avoir d’excellents rendements.
¾ Configuration et propriétés chimiques.
De nombreux exemples montrent que les propriétés biochimiques d’une structure dépendent
de sa configuration (le goût ou l’odeur par exemple, les phéromones, les réactions en présence
d’enzymes). De même, les propriétés pharmaceutiques peuvent changer avec la configuration.
Les quatre structures sont les configurations (2R, 3R) ; (2S, 3S) ; (2R, 3S) et (2S, 3R) :
Page 9 sur 11
STÉRÉOCHIMIE.
Un mélange équimolaire des molécules (I) et (II) est racémique et n’a pas d’activité optique.
Idem pour un mélange des molécules (III) et (IV).
Mais, ici, les molécules III (2S, 3R) et IV (2R, 3S) sont identiques. Pour bien le voir, il suffit de
représenter ces structures en projection de Newman, dans une conformation éclipsée : on observe
alors un plan de symétrie perpendiculaire à l’axe de la liaison (C2 — C3)..
Remarque :
La substance constituée de molécules méso est inactive par nature sur la lu-
mière polarisée et non par compensation comme dans un racémique.
Page 10 sur 11
STÉRÉOCHIMIE.
¾ Configuration absolue Z – E.
Pour déterminer la configuration absolue d’un diastéréo-isomère d’une structure qui contient
une double liaison substituée, on applique les règles qui suivent :
Règle 1 : les deux groupes portés par chaque atome doublement lié sont classés par ordre de
priorité décroissante à l’aide de la règle séquentielle de Cahn, Ingold et Prelog.
Règle 2 : si les deux groupes les plus prioritaires sont d’un même côté de la double liaison,
le composé est dit Z (pour « zusammen » qui signifie ensemble en allemand).
Si les deux groupes les plus prioritaires sont de part et d’autre de la double liaison, le
composé est dit E (pour « entgegen » qui signifie en face).
Règle 3 : la configuration de la molécule est indiquée en faisant précéder son nom de nomencla-
ture par (Z) – ou (E) -.
Cl H Cl Cl
C C C C
H Cl H H
La forme de l’acide fumarique (E) est défavorable à l’élimination d’une molécule d’eau. Mais la
réaction devient possible à haute température.
Page 11 sur 11