Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Département Licence
ANALYSE
FINANCIERE
Parcours
Licence 2 – Gestion Financière-Gestion
commerciale et Management des
Entreprises et Prospective
Enseignants
Equipe pédagogique
1
OBJECTIFS DU COURS
Objectif général
Cet enseignement vise à faire acquérir à l’étudiant les principales connaissances permettant
d’analyser les états financiers d’une entreprise.
Objectifs spécifiques
A l’issue de cet enseignement, l’étudiant doit être capable :
- d’apprécier la performance de l’entreprise ;
- d’apprécier la solidité de l’entreprise.
GENERALITES
L’analyse financière est un examen approfondi de la situation réelle de l’entreprise tant
économique, sociale que financière. Deux préalables s’imposent à cette approche :
- l’examen des données socioéconomiques de l’entreprise (nature de l’activité,
environnement, produits, processus de fabrication, réseaux de distribution, qualité du
personnel)
- la vérification de la conformité des règles et principes comptables suivis.
Cette analyse a pour objet de:
- dégager les points forts et les points faibles (diagnostic) de son activité en s’appuyant
essentiellement sur les documents comptables (états financiers de synthèse) ;
- comprendre les modalités de réalisation des performances (équilibre de la structure
financière, rentabilité) ;
- émettre un avis ou un jugement sur les performances et la vulnérabilité de l’entreprise :
évaluation des risques de faillite (prévision).
Cet avis est motivé par la réponse aux questions fondamentales suivantes : « l’entreprise est-elle
capable de faire face aux engagements qu’elle a pris à l’égard de ses créanciers ? » ; « Est- elle
capable de créer de la valeur pour ses actionnaires ? » (si la réponse est oui, on peut alors
conclure qu’elle est rentable).
Si non, les anomalies ou incohérences relevées doivent être corrigées, car la génération de
richesse nécessite des investissements qui doivent être financés et être suffisamment rentables.
C’est pourquoi, une étude sur trois éléments essentiels (marges, investissement et financement)
doit être menée pour déterminer si l’entreprise est rentable ou pas. La rentabilité financière, pour
les pourvoyeurs de fonds, constitue le critère fondamental de la viabilité ou de la solidité de
l’entreprise.
Ce diagnostic ne résout pas les différents maux pouvant compromettre la bonne continuité de
l’exploitation de l’entreprise. Il est plutôt une démarche nécessaire débouchant sur la proposition
de remèdes efficaces. Il ne se limite pas à une étude rétrospective de l’entreprise, une dimension
prospective peut s’avérer nécessaire. Il est donc un préalable à la prise de toute décision
financière optimale.
Cet examen s’appuie sur les états financiers de synthèse (essentiellement le bilan et le compte de
résultat).
4
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE L’ACTIVITE ET DES RESULTATS DE
L’ENTREPRISE
On crée une entreprise pour qu’elle génère des profits. Ce qui nécessite de la part des dirigeants
la mise en œuvre des décisions visant à maximiser la création de valeur. Vérifier, par exemple, si
l’entreprise est capable de vendre durablement à des clients qui acceptent d’acheter sa production
ou ses services à un prix donné qui doit lui permettre de réaliser un résultat d’exploitation positif
et suffisant est capital. Ce qui nous renvoie à l’étude de la formation du résultat.
L’analyse du risque de perte permet d’apprécier l’incidence d’une variation du niveau d’activité
sur le résultat de l’entreprise.
L’examen détaillé de la formation du résultat implique l’analyse des différentes marges pour
arriver à déceler les points forts et les points faibles sur toute la chaine.
2- Activité HAO
Charges et produits hors activités ordinaires correspondent à des flux non récurrents, ayant un
caractère accidentel ou extraordinaire.
Exemple : Valeur comptable de cession d’immobilisations
Produits de cession d’immobilisations
B. Formation du résultat
Le système comptable OHADA retient 4 niveaux de formation du résultat global.
a) les opérations d’exploitation qui donnent le résultat d’exploitation ;
b) Les opérations financières qui donnent le résultat financier
Le résultat d’exploitation ajouté au résultat financier nous donne le résultat des activités
ordinaires ;
c) Les opérations hors activités ordinaires qui génèrent : le résultat hors activités ordinaires
5
d) Enfin au niveau global, après déduction de la participation des travailleurs et de l’impôt
sur le résultat, nous avons le résultat net.
Il faut noter que l’impôt sur le résultat et la participation des travailleurs aux fruits de
l’expansion de l’entreprise font également partie des opérations HAO.
a) Activités d’exploitation
Ventes des marchandises 701
-Achats de marchandises 601 Marge commerciale
+/- variation de stock de marchandises 6031
Ventes des produits fabriqués 702 703 704
+ Travaux, services vendus 705 706
+ Produits accessoires 707
+ Production stockée (ou déstockée) 73
+ Production immobilisée 72
+ Subvention d’exploitation 71
+ autres produits 75
+ Transfert de charges d’exploitation 781
-Achats de matières 1ère et fournitures liées 602
-/+ Variation de stocks de matières 6032
- Autres achats 601 605 608
-/+ variation de stocks d’autres approvisionnements 6033
- Transports 61
- Services extérieurs (62, 63 sauf 6371) Valeur ajoutée
- Impôts et taxes 64
- Autres charges 65
- Charges du personnel 66
_______________________________________
Chiffre d’Affaires = Ventes des marchandises + Ventes des produits fabriqués + Travaux et
services vendus + Produits accessoires.
• La variation de stocks
o La variation de stocks de marchandises, matières 1ères et autres
approvisionnements (6031, 6032, 6033) : ∆S = SF – SI
- Si ∆S > 0 Stockage ; de stock ; Solde C Achats non consommés :C=Achats - ∆S
- Si ∆S < 0 déstockage de stock ; Solde D Consommation du stock :C=Achats +∆S
Marge commerciale
Valeur ajoutée
Résultat d’exploitation
Résultat net
1. La marge commerciale
Elle représente le supplément de la valeur apportée par l’entreprise au coût des marchandises
vendues au cours de l’exercice. Ce solde permet de calculer la performance des entreprises
commerciales.
7
2. La valeur ajoutée
Elle représente la richesse créée par l’entreprise du fait de ses opérations d’exploitation. Elle
mesure le poids économique de l’entreprise et constitue le critère de taille le plus pertinent. Elle
renseigne sur le degré d’intégration de l’entreprise à travers le ratio VA/Product. de l’exercice.
(Plus le ratio est grand, plus l’entreprise est intégrée).
3. L’excédent brut d’exploitation
C’est la ressource que l’entreprise tire de son exploitation après rémunération du facteur travail.
Il mesure la performance économique indépendamment de son mode de financement, de ses
choix en matière d’investissement et de distribution. Il constitue un bon critère de la performance
industrielle et commerciale de l’entreprise. C’est un indicateur de comparaison des entreprises du
même secteur d’activité. Si l’EBE est négatif, on parle alors d’Insuffisance Brut d’Exploitation
(IBE).
4. Le résultat d’exploitation
C’est le produit d’exploitation d’une entreprise pendant une période donnée. Il est calculé après
prise en compte de la politique d’investissement (amortissement) et des risques d’exploitation
(provisions pour risques et charges et provision pour dépréciation), avant les éléments financiers
des activités ordinaires. Il représente la ressource nette dégagée par la totalité des opérations
d’exploitation.
5. Le résultat financier
Le résultat financier met en évidence les choix effectués en matière de financement (activité
d’endettement et de placement) et l’impact du mode de financement sur le résultat de
l’entreprise.
6. Le résultat des activités ordinaires
Il représente la ressource nette dégagée par la totalité des opérations d’exploitation. C’est le
résultat courant, c’est-à-dire provenant de l’activité normale et habituelle de l’entreprise. Il est
égal à la somme du résultat d’exploitation et du résultat financier.
7. Le résultat HAO
C’est le solde entre les produits et les charges (HAO) sans rapport avec l’activité courante et
récurrente de l’entreprise.
8. Le résultat net de l’exercice
C’est le solde découlant de tous les produits et de toutes les charges au cours d’une période
déterminée et après prise en compte de la participation des travailleurs aux fruits de l’expansion
et de l’impôt sur le résultat. Il représente le revenu qui revient aux associés, la rentabilité des
capitaux propres.
E – Autofinancement
AF = CAFG – Dividendes versés au cours de l’exercice
A. Contenu du bilan
Pour acquérir les moyens qui constituent autant d’emploi de fonds, l’entreprise doit disposer des
ressources qui ont une triple origine :
- celles qui ont été fournies par l’exploitant ou par les associés à l’entreprise et qui y sont
maintenues d’une manière durable : elles constituent le capital ;
- celles qui ont été fournies par les tiers (fournisseurs, créanciers, prêteurs), et qui doivent
leur être restituées à plus ou moins longue échéance. Ce sont les dettes ;
- celles qui ont été créées par l’entreprise elle-même à la suite de son activité passée et qui
ont été laissées à sa disposition : ce sont les bénéfices.
10
Les différents postes sont classés au bilan en 6 grandes masses que sont :
- à l’actif : l’actif immobilisé, l’actif circulant et la trésorerie-actif ;
- au passif : les ressources stables, le passif circulant, la trésorerie-passif
A. Bilan fonctionnel
Structure
ACTIF PASSIF
Les retraitements
Le bilan comptable doit subir certains retraitements afin d’établir le bilan fonctionnel.
En raison de la conception très économique et financière du plan comptable OHADA, un seul
retraitement s’impose pour rendre le bilan comptable OHADA fonctionnel :
- Rattacher les écarts de conversion aux créances et aux dettes dans lesquelles ils trouvent
leur origine c.-à-d. ramener les postes concernés à leur valeur d’origine ou valeur
initiale (annuler l’effet des écarts de conversion) ;
N.B. Pour ce qu’est du bilan comptable établit suivant le plan comptable français, en plus des
précédents retraitements s’ajoutent :
- le reclassement des charges à repartir sur plusieurs exercices en immobilisations ;
- le reclassement des concours bancaires courants et soldes créditeur des banques en
trésorerie passif ;
- le reclassement des valeurs mobilières de placement en trésorerie actif ;
- les effets escomptés non échus en actif circulant et en trésorerie passif ;
- Intégrer les charges constatées d’avance dans l’actif circulant et les produits constatés
d’avance dans le passif circulant.
Les différents retraitements sont synthétisés dans le tableau ci-après (bilan OHADA et autres) :
Le rapprochement entre les ressources et les emplois du bilan fonctionnel permet de calculer
quelques soldes significatifs dont le fond de roulement, le besoin en fond de roulement et la
trésorerie.
B. Eléments d’équilibre
Celui-ci par contre renseigne sur la solvabilité future. En confrontation les liquidités
prévisibles à court terme aux remboursements impératifs à brèves échéances, il met au
1er plan la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes.
NB : on peut également calculer le fond de roulement propre :
FRP = capitaux propres - Actif immobilisé
Si FRP est positif -→ autonomie dans le financement des immobilisations
14
Si FRP est négatif -→ les immobilisations ne sont financées qu’en partie par les
capitaux propres
Les besoins et les ressources induits par les opérations de l’entreprise ne s’équilibrent pas.
Généralement, les besoins excèdent les ressources, de sorte que la différence représente un
besoin de financement qui appelle une ressource correspondante. Cette ressource est
naturellement le fond de roulement d’où la dénomination de besoin en fond de roulement qui
s’obtient par la formule suivante :
Les besoins en FR entrainés par le cycle d’exploitation ou emplois cycliques engendrent les
moyens de financement liés au cycle d’exploitation ou ressources cycliques. Le renouvellement
des emplois cycliques et des ressources cycliques confère au BFR le caractère d’un besoin de
financement permanent.
Le BFR est formé de deux composantes : le besoin en fond de roulement d’exploitation BFRE et
le besoin en fond de roulement hors activité ordinaire BFRHAO
3. La trésorerie
La notion de trésorerie est liée aux opérations financières à court terme réalisées par l’entreprise.
• d’un côté l’entreprise est dans l’obligation de rechercher les moyens de financement à
court terme (ressources de trésorerie) qu’elle sollicite auprès des banques ou d’autres
partenaires financiers ;
• d’un autre, elle a la possibilité, dans le cas où elle dégage les excédents monétaires plus
ou moins durables, de faire des placements financiers divers qui constituent les emplois
de trésorerie.
La confrontation entre emplois de trésorerie (TA) et ressources de trésorerie (TP) caractérise la
situation de trésorerie encore appelée trésorerie nette. Ainsi, la trésorerie traduit la position
globale que l’entreprise acquiert sur ses opérations financières à court terme.
T = TA – TP
15
4. Relation entre Fonds de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie
L’équilibre du bilan : Actif = Passif, peut s’écrire :
AI+ACE+ACHAO+TA = RS+PCE+PCHAO+TP
Ou encore :
ACE+ACHAO +TA – PCE – PCHAO – TP = RS – AI
(ACE+ACHAO) – (PCE + PCHAO) + (TA – TP) = RS – AI
BFR + T = FR
Donc : T = FR – BFR
De cette relation d’équilibre, plusieurs cas peuvent se présenter :
➢ Si le FR > BFR, la trésorerie est positive. La conséquence est que le FR finance en
totalité le BFR et il existe un excédent de ressources qui se retrouve en trésorerie.
L’entreprise se trouve alors dans une position particulièrement favorable en termes de
solvabilité à court terme.
➢ Si le FR = BFR, la trésorerie est nulle, la conséquence est que, le FR est utilisé en totalité
pour financer le BFR.
➢ Si le FR < BFR, la trésorerie est négative, la conséquence est que le FR ne finance qu’une
partie du BFR. La différence doit alors être financée par crédit bancaire.
Or le BFR constitue un besoin de financement permanent. La dépendance à l’égard des
ressources de trésorerie présente un caractère durable, structurel, tant que l’entreprise n’a
pas réussit à reconstituer son FDR et/ou à limiter son BFR.
➢ Il peut arriver dans certaines entreprises que le BFR soit négatif. Dans ce cas le BFR
constitue une ressource qui finance le cycle d’exploitation. C’est la situation classique
des entreprises de distribution, des entreprises hôtelières qui vendent généralement au
comptant mais achètent à crédit.
Conclusion
La règle de l’équilibre financier veut que :
• un besoin stable soit financé par une ressource stable ;
• un besoin d’exploitation soit financé par une ressource d’exploitation.
16
Le BFR étant un besoin durable permanent, les ressources stables doivent non seulement
financées les immobilisations mais aussi le BFR.
L’actif immobilisé ajouté au BFR constitue ce que l’on appelle les capitaux investis, ou encore
le capital économique d’exploitation.
Le tableau des flux de trésorerie présente les entrées et les sorties de trésorerie et d’équivalents
de trésorerie classées en trois catégories :
- flux de trésorerie des activités opérationnelles ;
- flux de trésorerie des activités d’investissement ;
- flux de trésorerie des activités de financement.
Les flux des activités opérationnelles sont ceux des principales activités génératrices de produits
de l’entreprise ainsi que toutes les autres activités qui ne sont pas des activités d’investissement
ou de financement. Ce qui nous conduit au calcul de :
- la capacité d’autofinancement d’exploitation ;
- la capacité d’autofinancement globale ;
- la trésorerie générée par les activités opérationnelles au cours de la période.
o La variation de l’actif circulant HAO ;
o La variation des stocks et en cours ;
o La variation des créances et emplois assimilés et des intérêts courus des
immobilisations financiers ;
o La variation du passif circulant et des intérêts des emprunts et dettes financières
courus.
19
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. PIERRE VERNIMMEN
10. Pierre CABAN, 2004, « L’essentiel de la finance à l’usage des managers, maîtriser les
chiffres de l’entreprise 2e édition ».