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Examen de La Motivation Et Performance Entrepreneuriales - Étude Sur Les Entrepreneurs Des Départements Nord Et Pas-de-Calais
Examen de La Motivation Et Performance Entrepreneuriales - Étude Sur Les Entrepreneurs Des Départements Nord Et Pas-de-Calais
Université Laurentienne
b
c
Université Catholique de Lille, 60 bd Vauban, 59000 Lille
Résumé
Ayant fait l’objet de nombreuses études, la motivation et son lien avec le comportement humain
ont pris de l’ampleur avec l’évolution de la recherche en entrepreneuriat et l’émergence de nou-
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Summary
Review of Entrepreneurial Motivation and Performance. A Study On the Entrepreneurs of the
Nord and Pas-de-Calais Departments. The goal of this research is to study and demonstrate how
motivations affect a company’s objectives, entrepreneurial process and performance. Motivation
and its effect on human behavior have been the subject of numerous studies and the interest in the
field has grown with the emergence of new profiles of entrepreneurs.
Motivations are defined as internal and external forces, which are responsible for initiating and
directing human behavior, as well as its intensity, motivations have an impact on the performance
of a company. The study of entrepreneurial motivations goes hand-in-hand with the understanding
of the objectives and performance of a company. In fact, motivations are the key driver behind
the performance, objectives and strategy of a company. Therefore, it is crucial to develop a deep
understanding of the internal conditions that stimulate and activate the act of undertaking.
We contribute to the enrichment of the empirical literature on the subject of motivations
by examining the motivations of people who make entrepreneurial decision, identifying and
ranking motivations from a point of internal consistency and specifying how they affect a compa-
ny’s performance. © 2018 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés
Keywords: intrinsic/extrinsic motivation, performance, entrepreneurship, small and medium-
sized companies.
Introduction
La motivation est un concept qui a été beaucoup étudié ; elle est liée à une série com-
plexe de comportements. Face à l’évolution que connaît la recherche en entrepreneuriat
et à l’arrivée de nouveaux profils de créateurs d’entreprise, ce concept a pris une grande
ampleur. Elle amène l’individu à agir, à penser et évoluer (Déci et Ryan, 2008a), car elle
constitue des forces internes et/ou externes produisant le déclenchement, la direction, la
persistance et l’intensité du comportement (Vallerand et Thill, 1993). Elle consiste en
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1. Revue de la littérature
En tant que forces internes ou/et externes déclenchant et orientant l’action en conce-
vant un plan approprié (Hansika et Vaishali, 2017), la motivation encourage ou décourage
ceux qui s’engagent dans la création d’entreprise. D’autres facteurs ont aussi un effet cau-
sal sur ce processus, notamment des variables environnementales telles que les facteurs
politiques, les forces du marché (obstacles à l’entrée, la taille du marché), les ressources
(le marché du travail, la disponibilité des compétences, les infrastructures). La motivation
1
Regional Entrepreneurship Monitor : c’est un rapport complet qui analyse l’ampleur, les causes et la dyna-
mique des différentes régions de France et du monde sur les activités entrepreneuriales.
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influence la façon dont un individu perçoit le monde, évalue les opportunités d’affaires,
canalise l’énergie vers des activités qui lui apportent du plaisir (Zahara et al., 2009). À
cet effet, Gabarret et Vedel (2016) dans une étude sur les motivations des entrepreneurs
français de la génération Y démontrent que la motivation est un construit complexe com-
prenant les facteurs internes et externes aussi bien que « pull et push ». Selon eux, « ces
facteurs reflètent une conception particulière des valeurs comme le travail, la stabilité
et l’autonomie des jeunes entrepreneurs Y ». Il apparaît dès lors intéressant d’identifier
les facteurs de motivation des entrepreneurs ainsi que la manière dont ils évoluent et
orientent les choix des objectifs assignés à l’entreprise. L’identification de ces raisons
diverses, complexes et profondes a fait l’objet de plusieurs études empiriques.
Pour Shapero (1975), dans 65 % des cas, la seule ou première influence sur le créateur
d’entreprise est négative, car il s’agit des situations liées à l’emploi (le chômage suite à un
licenciement, l’impossibilité de trouver un premier emploi, l’insatisfaction dans le travail
due à une mauvaise ambiance, à l’absence de possibilités de promotion, à de mauvaises
relations avec la hiérarchie, etc.). Seuls 28 % d’entrepreneurs ont été influencés par des
facteurs positifs (la découverte d’un produit ou d’un nouveau marché, la rencontre d’un
partenaire ou d’un futur associé, ou encore, la rencontre d’un futur gros client potentiel,
etc.). Shapero évoque également le milieu familial comme facteur déclenchant l’activité
entrepreneuriale. Selon lui, les créateurs d’entreprises sont souvent issus de familles où
un membre est ou a été entrepreneur. En effet, les jeunes évoluant dans un tel environne-
ment se familiarisent avec le monde des affaires et certaines valeurs telles que le sens de
la liberté ou l’indépendance peuvent être valorisées.
Dans une étude sur les jeunes entrepreneurs tunisiens et dans le prolongement de
Shapero, Baccari (2006) mentionne également des motivations stimulées par la conjonc-
ture plutôt négative : le désir de sortir de la pauvreté, d’avoir un mode de vie plus aisé,
l’envie de contribuer au développement économique du pays, de résoudre les problèmes
liés au chômage et la volonté d’être autonome.
Cette influence négative est aussi soulignée par Poschke (2008). Dans une étude
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proches de celles avancées par Scheinberg et MacMillan (1988). Qu’ils soient hommes
ou femmes, les entrepreneurs créent leurs entreprises pour des raisons identiques (Birley,
1989 ; Goffee et Scase, 1985), à savoir contrôler leur vie professionnelle, être indépendant
et se réaliser personnellement.
Ces théories sur la motivation sont construites sur des hypothèses relatives à la nature
de l’activité humaine et des facteurs qui génèrent l’action (Deci, Ryan, 1985), sur les élé-
ments psychologiques et socio-psychologiques, sur les théories de la valeur économique
et cognitives (Hessels et al., 2008 ; Block et Koellinger, 2009 ; Kuratko et al., 1997).
Certaines de ces recherches suggèrent que le degré d’importance accordé aux moti-
vations entrepreneuriales varie selon les entrepreneurs (Robichaud et McGraw, 2008).
Elles démontrent, par ailleurs, que divers degrés d’importance sont liés à certains types
de motivations comme le « désir d’indépendance et d’autonomie » (Sexton et Bowman,
1985), la « poursuite d’objectifs financiers » (Smith, 1967), le « désir de se bâtir une
réputation au sein de la communauté » (Dubini, 1988) et la « recherche d’un défi »
(Cooper, Woo et Dunkelberg, 1989). D’autres rapportent également que les entrepreneurs
semblent animés d’un « plus grand besoin d’accomplissement » ainsi que d’un « plus
grand désir de se bâtir une réputation sociale que la population en général » (Carland et
al., 1984 ; Brockhaus, Horwitz, 1986). La motivation se comprend alors comme le résul-
tat de facteurs personnels et environnementaux plus ou moins conscients (Estay, Durrieu
et Madické Diop, 2011). Elle mobilise l’individu vers la création d’une organisation, dont
le contour se construit à partir de représentations et des enjeux qu’il y voit pour lui-même.
Cet individu agit selon des directions qu’on peut interpréter de façon causale ou projec-
tive. Il a la « joie de trouver » (Enderle, 2009), de transformer le monde, de s’accomplir
personnellement et d’aider la société (Germak et Robinson, 2013) dans sa vie des affaires.
Le tableau 1 présente les études menées et réalisées avec les mêmes instruments de mesure.
Sexe ( %) Hommes : Hommes : Femmes : Hommes : Hommes : Hommes : 91 % Hommes : 74 %
91 % 60 % 100 % 77 % 60 % Femmes : 9 % Femmes : 73 %
Femmes : 9 % Femmes : Femmes : Femmes :
40 % 23 % 40 %
La revue de littérature et les instruments de mesure appliqués pour étudier les diffé-
rentes populations d’entrepreneurs dans nombreux pays nous ont amenés à la construc-
tion d’un questionnaire dont les entrées sont orientées vers les motivations et les perfor-
mances des entrepreneurs. Dans le paragraphe suivant nous allons indiquer les recherches
qui démontrent un lien entre les motivations et la performance. Comment les facteurs
motivationnels influencent-ils la performance entrepreneuriale ?
Le regain des recherches sur la performance depuis ces dernières années (Benzing et
al., 2009) fait qu’on reconnaît explicitement son caractère polysémique. Elle est devenue
une source de confusion, voire de conflit entre les différentes parties prenantes (Saint
Pierre et Cadieux, 2011). Pour l’expliquer Bourguignon (2000) la définit comme la réa-
lisation des objectifs organisationnels, quelles que soient la nature et la variété de ces
objectifs. Cette réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat, aboutissement) ou
au sens large du processus qui mène au résultat (action).
Historiquement, la performance, concept aux multiples facettes, a été mesurée par des
indicateurs financiers (Neely, 1999 ; Walker et Brown, 2004 ; Hussain Serai, Satirenjit
Kaur et Marimuthu, 2017), sous-estimant, ainsi, les éléments immatériels. À ce jour,
beaucoup de chercheurs rappellent dans quelle mesure l’étude de la performance des
PME ne peut ignorer les objectifs personnels de l’entrepreneur (Jarvis et al., 2000), ceux-
ci étant souvent en totale harmonie avec ceux de leur entreprise (Jarvis et al., 2000 ; Le
Cornu et al., 1996 ; Saint Pierre et Cadieux, 2011). Ainsi, par définition, on peut combiner
les indicateurs de performance objective et subjective (Bierwerth et al., 2015).
Différents facteurs de motivation peuvent avoir un impact sur la manière dont l’entre-
preneur envisage la croissance, la réussite, voire la performance de son entreprise. Porter
et Kramer (2011) ont démontré que les motivations individuelles sont des déterminants
clés de la performance.
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En étudiant les variables liées à la gestion d’une organisation, Miner (1997) met en
évidence quatre types d’entrepreneurs : le travailleur acharné ayant une forte volonté
d’accomplissement personnel et une excellente capacité de contrôle de soi (personal
achiever), le véritable gestionnaire capable de prendre des décisions individuellement
(real manager), l’expert générateur d’idées qui est un clairvoyant et possède une forte
croyance en ses idées (expert idea generator) et le super vendeur empathique qui, bien-
veillant, cherche à tout prix la satisfaction de sa clientèle – il a le désir d’aider les autres
et un fort besoin de relations sociales harmonieuses.
Hernandez (2001), lui, retient comme principaux axes d’analyse et de classification des
entrepreneurs la volonté de croissance et le désir d’autonomie. Cette volonté oppose ceux
pour lesquels l’entrepreneuriat est avant tout un moyen de créer son propre emploi, à ceux
qui veulent véritablement construire une organisation. Le croisement de ces deux axes fait
ressortir quatre profils – types d’entrepreneurs : le manager (avec un désir de réalisation et
un besoin de puissance), l’entrepreneur (autoritaire et charismatique qui préfère maîtriser sa
croissance financière et être maître de son destin), l’artisan type (qui souhaite être indépen-
dant et délègue peu) et l’exclu (qui crée son entreprise pour avoir un emploi et éviter une
marginalisation croissante ou un avenir professionnel peu prometteur).
À la lumière de ce qui précède, nous pouvons affirmer que pour certains, la perfor-
mance pourrait se mesurer subjectivement par la capacité de leur entreprise à leur procurer
l’indépendance, l’autonomie, la sécurité financière, le style et la qualité de vie auxquels
ils aspirent (Greenbank, 2001 ; Reijonen et Komppula, 2007). On remarque la satisfaction
personnelle, la fierté et la flexibilité que leur procurent leurs activités professionnelles, en
orientant ainsi la performance autour des préoccupations personnelles de l’entrepreneur
(Walker et Brown, 2004 ; Le, Nguyen-Lisovich et Raven, 2016) et la réalisation d’objectifs
sociétaux (Witteloostuijn et al., 2015). Pour d’autres, elle pourrait être considérée selon
des critères plus classiques, comme l’augmentation des ventes (Cucculelli et Bettinelli C.,
2015 ; Azwa Ambad et Abdul Wahab, 2016), les bénéfices et la taille de l’entreprise (Getz,
Petersen, 2005), la loyauté de la clientèle (Morris et al., 2006), la réputation, la qualité des
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2. Méthodologie
Pour obtenir les informations recherchées pour cette étude, nous avons retenu la TPE,
la PE et la PME comme champs d’intérêt pour comprendre la motivation et la perfor-
mance entrepreneuriales. Les acteurs interrogés sont ceux du tissu entrepreneurial et plus
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particulièrement les chefs d’entreprises dirigeant une TPE, PE ou PME dans la Région
Nord Pas de Calais, 6e Région française, avec un taux de création élevé (23 548 entre-
prises créées en 2014).
Nous avons produit un ensemble d’items à partir de la revue de littérature et de l’étude
sur le terrain. Il s’agit de 18 entrées concernant des objectifs entrepreneuriaux et de 6
relatives aux critères de performance valorisés par les entrepreneurs.
Un premier envoi postal a eu lieu au mois de novembre 2013, générant 74 réponses.
Une seconde relance postale en février 2014 a permis d’obtenir 87 réponses de plus. Le
maigre taux de retour est dû principalement à la longueur du questionnaire (5 pages). Ce
taux étant faible pour valider ce travail, nous avons directement contacté les entreprises
par téléphone et/ou par e-mail pour les relancer, et ce, à plusieurs reprises. Nous avons
et ce, avec insistance, fini par obtenir 161 réponses, portant le taux de réponse global à
16 % (Tableau 2).
Une vue rapide de ce tableau révèle que les 161 entreprises étudiées sont assez jeunes
(85,6 % ont moins de 10 ans), proviennent toutes des départements Nord et Pas de Calais ;
elles sont de petite taille (82 % ont 5 salariés et moins), petites en termes de chiffre d’af-
faires (72,2 % ont un CA inférieur à 200 000 €) et sont bien réparties selon la taille des
villes où elles sont situées.
Quant aux entrepreneurs, les résultats décrivent une majorité d’hommes (73,9 %
d’hommes et 26,1 % de femmes), leur niveau d’études (32,3 % ont un niveau inférieur ou
égal au baccalauréat, 17,4 %, un bac + 2 ou un diplôme professionnel, 49 % de Bac + 3 à
Bac + 5), leur âge (67,7 % ont moins de 50 ans).
Ces entrepreneurs ont, en général, peu d’expérience de direction (33,2 % ont moins de
5 ans d’expérience), très peu d’entre eux ont dirigé une entreprise dans le passé (84,5 %
n’ont jamais été propriétaires d’une entreprise) et ils ont majoritairement créé leur entre-
prise (62,1 %). En outre, ces entrepreneurs ont une bonne expérience dans leur secteur
d’activité (78,6 % ont plus de 5 ans d’expérience) et n’ont pas créé par nécessité (78,9 %)
(Tableau 2).
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groupes limités, et établi ensuite entre ces groupes de variables une hiérarchie basée sur
la valeur explicative de chacun des facteurs. Le principe de résolution va être de trouver
successivement un premier facteur résumant le mieux l’information contenue dans la
matrice initiale, puis un second, qui, indépendamment du premier, résume le mieux l’in-
formation résiduelle et ainsi de suite. On obtient ainsi un certain nombre d’axes factoriels.
La somme des valeurs propres associées à ces axes est égale à la variance totale. Certaines
variables sont corrélées à deux, voire à plusieurs axes avec des coefficients de corréla-
tion différents. Pour résoudre ce problème et mieux interpréter les facteurs, nous avons
effectué une rotation Varimax dans l’espace factoriel de façon à augmenter la valeur des
coefficients de corrélation de certaines variables en les rapprochant de l’un des axes. Pour
valider la fiabilité de la cohérence interne, nous avons calculé l’alpha de Cronbach, pour
vérifier si tous les éléments convergent vers la même intensité de réponse.
3. Résultats et discussion
Dans ce travail, les données sur les variables « objectifs entrepreneuriaux » (analyse
factorielle en composantes principales – ACP – avec une rotation orthogonale en mode
varimax) et les « critères de performance valorisés par les entrepreneurs » (attentes) ont
été soumises à une ACP, afin de déterminer leur structure factorielle. Le critère de réten-
tion des facteurs est celui de Kaiser (valeur propre > ou = à 1,00). Seuls les énoncés dont
le poids factoriel était égal ou supérieur à 0,50 ont été retenus.
D’après les résultats, on note que la 4e composante (axe) est composée de 2 items
(« Me faire connaître dans la communauté » et « Obtenir une sécurité personnelle en me
garantissant un emploi »), avec une cohérence interne faible. L’alpha de Cronbach est de
0,490, donc inférieur à 0,6. Pour des raisons de validité, nous avons supprimé ces deux
items et recalculé une ACP.
L’analyse factorielle concernant les critères de motivations fait ressortir 4 compo-
santes : Motivations extrinsèques composées de 6 items, motivations liées à l’indépen-
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Sécurité et
Motivations Indépendance et Motivations
Objectifs bien être de
extrinsèques autonomie intrinsèques
la famille
Afin de mieux comprendre les objectifs entrepreneuriaux, nous avons calculé les
moyennes et écarts-types des 18 items figurant dans le questionnaire (Tableau 4).
Tableau 4 : Raisons qui incitent les entrepreneurs à demeurer en affaires (moyenne et écart-type)
Énoncés Moyenne Écart-type
• Pouvoir décider ce que je veux faire 4,27 0,850
• Créer une entreprise qui me permet de vivre confortablement 3,73 0,986
• Épargner (compte épargne, fonds de pension) pour a retraite 3,18 1,193
• Maximiser la croissance de mon entreprise 3,75 1,025
• Relever un défi 3,35 1,242
• Prouver que je peux réussir ce que j’entreprends 3,51 1,220
• Créer mon propre emploi 3,80 1,067
• Augmenter les ventes et les profits de mon entreprise 3,88 0,980
• Être mon propre patron 4,01 0,971
• Augmenter les sommes d’argent que je tire de mon entreprise 3,48 1,031
• Me faire connaître dans la communauté 3,05 1,293
• Procurer des emplois à mes enfants 2,53 1,293
• Aider à mon développement personnel 3,46 1,084
• Obtenir une sécurité personnelle en me garantissant un emploi 3,39 1,171
• Bâtir quelque chose pouvant bénéficier à mes enfants 3,13 1,361
• Maintenir un sentiment de liberté et d’indépendance 3,91 1,080
• Être plus près de mes enfants 2,81 1,310
• Faire un travail que j’aime faire 4,33 0,872
Les résultats (tableau 4) montrent que les raisons qui incitent les entrepreneurs à
demeurer en affaires peuvent être de diverses natures. Les items « Faire un travail que
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D’un point de vue empirique, l’objectif est « la structuration des données » (Evrard et al.
2003). Autrement dit, c’est une approche qui vise à réduire un grand nombre d’informations sur
un sujet donné à un petit nombre d’éléments plus facilement interprétables (Stafford, Bodson,
2006). Elle sert aussi à mettre en évidence des similitudes ou des oppositions entre variables
et à repérer les variables les plus corrélées entre elles. Une des caractéristiques de l’ACP est
qu’aucune hypothèse n’est faite a priori ni sur la structure des données initiales, ni sur la signi-
fication des facteurs sortant de cette analyse. Elle permet de construire des cartes qui vont à
leur tour permettre de visualiser les données. On peut tout aussi extraire des facteurs latents à
partir des variables observables de manière à restituer le maximum d’information (c’est-à-dire
la variance expliquée). Ainsi la composante « motivations extrinsèques » explique 23,78 %
de la variance totale obtenue. Toutefois, lorsque nous calculons les moyennes cumulatives
des facteurs de motivations (les quatre composantes obtenues), la plus élevée est celle de la
composante « indépendance et autonomie » (4), suivie de la composante « motivations extrin-
sèques » (3,64), la composante « motivations intrinsèques » (3,43) et enfin la composante
« sécurité et bien être de la famille » avec une moyenne de 2,82.
Cela montre que la motivation d’entreprendre s’explique davantage par une des rai-
sons d’indépendance et d’autonomie plutôt que par des raisons de sécurité et de bien-être
de la famille.
Les résultats obtenus sont identiques à ceux de Robichaud et al. (2013), et presque
identiques à ceux présentés dans l’étude collective de 2001, où la composante « sécurité
et bien être de la famille » arrivait en troisième position devant la composante « motiva-
tions intrinsèques » (Tableau 5).
Comme pour les critères de motivations, les « critères de performance valorisés par les
entrepreneurs » (attentes) ont été soumis à une ACP, afin de définir leur structure facto-
rielle. Le critère de rétention des facteurs est celui de Kaiser (valeur propre > ou = à 1,00).
Seuls les énoncés dont le poids factoriel était égal ou supérieur à 0,50 ont été retenus.
Nous obtenons deux composantes :
–– « critères de performance intrinsèques valorisés » composées de trois items qui sont des
critères de satisfaction individuelle et de reconnaissance. L’alpha de Cronbach est de 0,611.
- « critères de performance extrinsèques valorisés » composées de deux items reflétant
une dimension économique, en ce qu’elle caractérise le succès de l’entreprise. L’alpha de
Cronbach est de 0,629.
Le total de la variance expliquée est de 55,50 %. Cela signifie qu’après épuration,
44,5 % des facteurs de motivations restent inexpliqués par les variables choisies. La
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variance totale expliquée est inférieure à celle obtenue par Robichaud et al., en 2001
(60,48 %) et en 2013 (69,92 %).
Pour aller plus loin dans notre analyse, nous calculons le coefficient de corrélation
dans le but de mettre en exergue les liens d’associations entre les diverses composantes.
Ce coefficient exprime l’intensité et le sens de la relation linéaire (binaire) entre les com-
posantes. Cette démarche permet en effet de mesurer l’intensité de liaison entre deux
caractères quantitatifs. En l’occurrence, ici, nous cherchons à mesurer l’intensité de liai-
son entre d’une part les quatre facteurs de motivation (intrinsèque, extrinsèque, indépen-
dance-autonomie et enfin sécurité-famille) et, d’autre part, les mesures de performances,
à savoir les critères de performance intrinsèques et extrinsèques valorisés par les entre-
preneurs (les attentes), l’évaluation personnelle du succès de l’entreprise et la satisfaction
du succès de l’entreprise.
La mesure de l’intensité de liaison montre les résultats suivants :
–– La composante « motivations extrinsèques » est corrélée avec les « critères de performance
extrinsèques valorisés » à un niveau de signification de 0,01, elle l’est aussi significative-
ment (p = 0,01) avec les variables « évaluation personnelle du succès de l’entreprise » et
« satisfaction du succès de l’entreprise » (Tableau 6).
Tableau 7 : Corrélations entre les facteurs de motivations, les attentes et les mesures
de performance
Critères de Critères de
Évaluation
performance performance Satisfaction
personnelle
Facteurs de motivations intrinsèques extrinsèques du succès de
du succès de
valorisés valorisés l’entreprise
l’entreprise
(attentes) (attentes)
Le tableau montre que les attentes intrinsèques « critères de performance intrinsèques valo-
risés » sont corrélées significativement avec les deux facteurs de performances « évaluation
personnelle du succès de l’entreprise » et « satisfaction du succès de l’entreprise » (p = 0,01).
Les attentes extrinsèques sont elles aussi corrélées positivement avec une signification de 0,01
aux deux facteurs de performance.
Au vu des résultats, on note que les entrepreneurs valorisent les attentes de nature
intrinsèques et extrinsèques ; ils évaluent positivement le succès de leur entreprise et en
sont satisfaits. Autrement dit, les entrepreneurs privilégient aussi bien les objectifs écono-
miques que non économiques. En effet, cela se vérifie par le fait que les entreprises sont
relativement jeunes. 67,7 % d’entre elles ont 5 années d’existence (tableau 2). La moti-
vation d’entreprendre s’explique alors pour des raisons intrinsèques mais aussi et surtout
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pour des raisons économiques. Plus généralement, il s’agit pour une entreprise jeune de
faire ses preuves au sens financier et réputationnel durant les 5 premières années. Ces
résultats diffèrent quelque peu de ceux obtenus par Robichaud et al., (2013) et de ceux
obtenus par Cooper et Artz (1995) selon lesquels les entrepreneurs tendant à privilégier
les objectifs non économiques seraient plus satisfaits que ceux recherchant d’abord le
rendement économique.
Cette étude nous a permis de comprendre les motivations entrepreneuriales et les cri-
tères de performance valorisés par les entrepreneurs lors de notre enquête par question-
naire dans la Région Nord Pas de Calais en France.
L’analyse factorielle confirme les mêmes regroupements de motivations obtenus par
les études de Kuratko, Hornsby et Naffziger (1997) sur les entrepreneurs américains,
Robichaud et al. (2001, 2010, 2013) sur les entrepreneurs canadiens.
En ce qui concerne les motivations des entrepreneurs ayant participé à l’étude, nous
avons relevé quatre composantes : motivations extrinsèques, motivations intrinsèques,
motivations liées au besoin d’indépendance et d’autonomie et enfin les motivations liées
à la sécurité et au bien-être de la famille.
Comme chez Kuratko et al. (1997), les motivations extrinsèques expliquent la majeure
partie de la variance (23,781 %), suivie des motivations liées à l’indépendance et à l’auto-
nomie avec une variance de 14,100 %. Bien que la composante liée aux motivations extrin-
sèques soit la composante prédominante dans l’analyse factorielle (elle explique la majeure
partie de la variance), il s’avère que les composantes les plus importantes aux yeux des
entrepreneurs sont celles liées à l’indépendance et à l’autonomie (moyenne de 4), suivie des
motivations extrinsèques (moyenne de 3,64), intrinsèques (moyenne de 3,43) et enfin des
motivations liées à la sécurité et au bien-être de la famille (moyenne de 2,82).
Cependant, les motivations extrinsèques et intrinsèques sont mitigées, car elles sont intime-
ment liées au résultat. Ce résultat peut être interprété différemment par les auteurs. Le besoin et
l’intérêt personnel n’excluent pas la caractéristique fondamentale de l’homme, à savoir le désir
de reconnaissance (Caillé et Grésy, 2014), la construction de la confiance et la générosité. De
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L’analyse des résultats relatifs au deuxième objectif de l’étude, à savoir, le lien motiva-
tion-performance, révèle que les entrepreneurs qui disent poursuivre des objectifs d’indé-
pendance et d’autonomie privilégient à la fois les critères de performances intrinsèques
valorisées (attentes) et les critères de performance extrinsèques valorisés (attentes). Ce
qui revient à noter que les entrepreneurs placent le caractère économique et non écono-
mique sur un même pied d’égalité.
Les entrepreneurs poursuivant des objectifs relatifs à la sécurité et au bien-être de la
famille, privilégient quant à eux les critères de performance intrinsèques, ce qui signifie que
ces entrepreneurs ont davantage tendance à considérer la poursuite d’objectifs à caractères
non économique. Dans le cas de ceux qui poursuivent uniquement des objectifs à prédomi-
nance extrinsèques ou intrinsèques, ils ont tendance à favoriser des critères de performance de
nature extrinsèque ou de nature intrinsèque lorsque l’objectif est à prédominance intrinsèque.
Ces résultats montrent que la performance de l’entreprise dépend fortement des moti-
vations des entrepreneurs. Cohérents dans leurs réponses, ces derniers ont exprimé leurs
motivations dans la performance de leur entreprise, qu’elle soit ou non économique et
financière. Autrement dit, certains entrepreneurs sont uniquement motivés par le carac-
tère financier, tandis que d’autres sont plus préoccupés par l’aspect non financier.
Par ailleurs, ce travail permet de mieux rendre compte de la réalité du terrain français
et d’apprécier de plus près le processus de motivation des entrepreneurs et la mesure des
facteurs de performance. Le questionnaire quantifie les éléments qui sont de l’ordre de
l’impression. Il confine le discours à un cadre rigide. La variabilité des réponses données à
une même question par différentes personnes en situation identique est l’une des critiques
faites au questionnaire. Autrement dit, les résultats obtenus par questionnaire seraient
subjectifs, ce qui limiterait sa généralisation, et poserait la question de sa validation.
Les items composants le questionnaire ne reflètent cependant pas un contexte atemporel
et statique. Les réponses peuvent donc être variables selon la conception contextuelle de la
situation entrepreneuriale, économique et sociale. La mesure de la performance par le seul
biais de l’outil financier ne fournit pas d’informations sur les attentes des entrepreneurs.
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Par ailleurs, ils semblent intéressants même s’ils demandent sans nul doute à être
approfondis. Nous considérons que notre questionnaire peut être modifié et adapté pour
étudier les motivations des porteurs de projet de création afin de mieux les accompagner.
Les enjeux de ces résultats pour les décideurs publics sont multiples dans la perspec-
tive d’un développement économique basé notamment sur la création et la promotion de
l’entrepreneuriat.
Cependant, cette recherche présente certaines limites. Il serait en effet intéressant
d’établir un lien entre les typologies des entrepreneurs et les facteurs motivationnels.
Dans cette perspective, il semblerait pertinent d’étudier les motivations des entrepreneurs
de ces deux départements pour déterminer les typologies des entrepreneurs « contraints »
ou « motivés ». Pour ce faire, de nouvelles variables pourraient alors être éventuellement
ajoutées pour que la variance expliquée soit plus importante.
L’approfondissement de la présente recherche pourrait être envisagé en établissant le
lien entre la motivation et les styles managériaux. En effet, les différents types de moti-
vation comme la volonté d’assumer les responsabilités, les motivations pour réussir, la
persévérance, la confiance en soi, l’autonomie d’action peuvent influencer et optimiser le
management au sein de l’entreprise.
Pour l’heure, nous n’avons pas pu étudier les motivations entrepreneuriales en fonc-
tion de différentes étapes d’activité entrepreneuriale. Il est probable que les motivations
étudiées évoluent avec le développement de l’entreprise. Quel est l’impact de ces motiva-
tions sur les différentes étapes de l’activité entrepreneuriale et sur l’évolution de l’entre-
prise d’une phase à une autre ? Ces aspects pourraient faire l’objet de travaux futurs.
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