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© Association de Recherches et Publications en Management | Téléchargé le 11/03/2023 sur www.cairn.info (IP: 105.159.230.144)
Youssef FAHMI,
Enseignant-chercheur
Université de Bretagne Sud
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de Data-Mining
L es travaux de recherche sur la prévision des difficultés financières des entreprises
sont d’une grande importance pour l’ensemble des partenaires d’une entreprise.
D’un point de vue managérial, disposer d’outils de prévision des défaillances financières
permet de prendre à temps des mesures stratégiques et de gestion correctives appro-
priées afin de prévenir ces défaillances (Hua et al, 2007). Pour les autres partenaires, de
tels outils contribuent à réduire l’asymétrie informationnelle avec l’entreprise, à détecter
rapidement les entreprises vulnérables et à optimiser l’allocation de leur capital (finan-
cier, humain, social). La prévision des difficultés financières constitue ainsi un moyen
de diagnostic de la performance des entreprises et aboutit à une classification de ces
dernières parmi les entreprises défaillantes ou non défaillantes. La prévision des entre-
prises défaillantes peut notamment aider à prévenir les difficultés avant qu’elles ne se
traduisent par une crise financière et à mettre en place les mesures nécessaires (aides,
restructuration, …) avant qu’il ne soit trop tard.
L’utilisation des modèles de prévision de la faillite des entreprises peut varier selon les
outils et les méthodologies utilisés, l’échantillon retenu, les variables explicatives choisies
ainsi que la méthode de validation des résultats.
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52103 en 2010.
compétence et formation de l’équipe,
obsolescence de l’outil de production,
Le mouvement des défaillances sous-capitalisation, fraudes, …), elle se
concerne notamment les entreprises traduit généralement par détresse finan-
de 10 à 50 salariés et celles dont cière et une détérioration de la situation
le chiffre d’affaires est compris entre financière de l’entreprise (réduction de
500.000 euros et 2 millions d’euros. l’activité, diminution de la rentabilité,
En 2009 et en 2010, les mesures problèmes de trésorerie, déséquilibres
fiscales de relance ont sauvé entre financiers …).
15.000 et 30.000 entreprises2.
Les PME, définies comme les entre- Wruck (1990) définit la détresse finan-
prises de moins de 250 salariés cière comme étant une situation où les
1
cash-flows sont insuffisants pour couvrir
Selon l’INSEE, une entreprise est en situation
de défaillance ou de dépôt de bilan à partir les obligations courantes. Ces obliga-
du moment où une procédure de redressement tions peuvent inclure les dettes four-
judiciaire est ouverte à son encontre. Cette
procédure intervient lorsqu’une entreprise est nisseurs, les dépenses de litige ou les
en état de cessation de paiement, c’est-à-dire paiements d’intérêts. Selon Baldwin et
qu’elle n’est plus en mesure de faire face à son
Scott (1983), quand la situation d’une
passif exigible avec son actif disponible. Il ne
faut pas confondre la notion de défaillance et entreprise se dégrade au point où elle
la notion de cessation. Un jugement d’ouverture ne peut faire face à ses contraintes fi-
de procédure de défaillance (dépôt de bilan
d’une entreprise inscrite dans le cadre d’une nancières, la firme entre dans un état
procédure judiciaire) ne se résout pas forcement de détresse financière. Ces mêmes
par une liquidation. La notion de cessation cor-
respond à l’arrêt total de l’activité économique
auteurs assurent que cette situation est
d’une entreprise. Toutes les défaillances ne le résultat d’une mauvaise conjoncture
donnent pas des cessations. Toutes les cessa- économique, d’un déclin de leurs per-
tions n’ont pas donné lieu à une défaillance. Les
liquidations suite à une défaillance ne représen- formances et d’une faible qualité de
tent qu’une partie de l’ensemble des cessations leur management. De leur côté, Ooghe
d’entreprises, de l’ordre de 20% mais variable
avec le temps et les secteurs d’activité (INSEE). et Van Wymeersch (1996) expliquent
2 La Tribune, 22/09/2010 la détresse financière notamment par
32
Année 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
les problèmes de liquidité (en raison Dans ce travail, nous allons appliquer
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d’une rentabilité insuffisante et d’un l’approche discriminante et l’approche
manque de ressources) et d’un niveau SVM dans la détection des entreprises
élevé d’endettement qui entraîne des défaillantes.
problèmes de solvabilité de l’entreprise.
Les deux approches s’appuieront sur un
échantillon de 800 entreprises durant
Plusieurs approches de prévision
la période 2006 à 2008, ainsi que sur
de la détresse financière des entre-
le recours à 33 ratios financiers.
prises ont été proposées depuis la
fin des années soixante, utilisant
des ratios financiers et des données
comptables. Le but étant de diffé- L’analyse
rencier les entreprises défaillantes discriminante PLS
et les entreprises non défaillantes et
de construire un modèle explicatif
Il existe plusieurs versions de l’algo-
de la défaillance des entreprises. Les
rithme de régression univariée PLS.
techniques les plus utilisées sont l’ap-
Elles différent au niveau des normali-
proche univariée, l’approche multi-
sations et des calculs intermédiaires,
variée, l’analyse discriminante mul-
mais elles donnent toutes la même
tiple linéaire, la régression multiple,
régression.
la régression logit, les modèles fon-
dés sur l’intelligence artificielle (ap-
Selon Bastien, Esposito et Tenenhaus
proche neuronale). Ces méthodes de
(2005), l’algorithme de la régression
prévision présentent une démarche
PLS discriminante (PLS-DA) peut se dé-
commune concernant l’évaluation du
composer comme suit : On peut itérer
risque de défaut des entreprises, en
ce processus en utilisant de la même
ce sens qu’elles se fondent sur l’ana-
manière les résidus Y2 , X21 ,…, X2k des
lyse financière et l’exploitation de la
régressions de Y, X1,..., Xk sur t1,t2 .
connaissance ex post de l’avenir des
entreprises (Refait, 2004).
33
peut se décomposer
L’algorithme suit :: On peut itérer ce processus en utilisant de la même maniè
commealors
PLS s’écrit
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h
Etape 2.2 : Normer w ′hw w hà 1 pour résoudre des problèmes de ré-
X ′ ht
Etape 2.4 : p h = X ′hh −−11 t hh gression, c’est-à-dire prédire la valeur
Etape 2.4 : p hh = th′h−t1h h
Etape 2.3 :
numérique d’une variable, ou de discri-
Xt′h t1hht h
2.4 :: tp h==XXh ′−hhh1−−w
Etape 2.3
Etape t mination, c’est-à-dire décider à quelle
Etape 2.4 : ph h = Xt ′ t1 t hh
Etape
Etape 2.4 :: X
2.5
Etape 2.4 : p hh ==wXt′h′hhwt−1hh−
hh −1 h h
t p' classe appartient un échantillon.
Etape 2.5 : X h = Xt ′hh t−1h − t hh p' hh
h h −1 h h
Etape 2.5 : X h = X h −1 − t h p' h En tant que méthode de classement3,
Etape 2.5 :
Etape 2.5 : X h = yX′h h−1−t1 h− t h p' h
2.6 :
Etape 2.5 Xc hh == yX′hh h−−11−t1 hh− t h p' h l’approche SVM représente une sorte
Etape 2.6 : c hh = t ′h t h d’analyse discriminante généralisée,
yt′′h t ht
Etape
Etape
2.6 :
Etape 2.6 :
2.6 : c h = y′hhh−−11ht hh effectuée dans un espace de dimen-
c h = yt′′ t t sion assez grande pour qu’existe une
Etape 2.6 : c h = ythh′hh−−t11hh h
Etape 2.7 : u h = yth′h−t1h séparation linéaire. Elle se déroule
Etape 2.7 :
Etape 2.7 : u hh = chh−1 en deux étapes. Dans la première,
yc h
Etape 2.7 :
Etape 2.7 : u h = y hhh−−11 une transformation non linéaire Φ fait
u h = yc
passer de l’espace d’origine dans
Etape 2.7
2.8 :: yuhh ==y hc−h1 − c h t h
hh−1
Etape
Etape 2.8 :
Etape 2.8 : y hh = y hhc−−h11 − c hh t hh un espace de dimension plus grande
(voire infinie) mais doté d’un produit
Etape
Une fois : y h = le
2.8 retenu −1 −
y h nombrec h t h des com-
Etape 2.8 : y =
Une foish retenuy − c t
h −1 le hnombre
h des composantes,
scalaire. nous effectuons
Seconde étape une analyse
: dans cet discriminante s
posantes,
Etape 2.8 nous
Une
Une y h effectuons
:fois
fois =retenu
retenu lec hune
y h −1 −le t h analyse
nombre
nombre des composantes,
des composantes, nous effectuons une analyse discriminante ss
espace, on cherche un séparateur li- discriminante
nous effectuons une analyse
discriminante sur ces composantes et
ces composantes
Une fois etretenu
non pas le sur
nombreles variables d’origine.
des composantes, nous effectuons
néaire f (x) = a*x + b uneunanalyse
, qui est hyper- discriminante s
ces
cesnon Une
pas surfois
composantes
composantes les etretenu
non
non pas
variables
et led’origine.
pas nombre
sur
sur les des composantes,
les variables
variables d’origine.
d’origine. nous effectuons une analyse discriminante s
plan permettant de séparer l’ensemble
Une fois retenu le nombre des composantes, nous effectuons une analyse discriminante s
ces composantes et non pas sur les variables d’origine. de points d’apprentissage de sorte
ces composantes et non pas sur les variables d’origine.
3. Les
cesLes principes
composantes et nonde la méthode SVM que tous les points d’une même classe
pas sur les variables d’origine.
3. principes
Les principes de
delalaméthode SVM soient d’un même côté de l’hyperplan.
3. Les
méthode principes SVM de la
3. Les principes de la méthode SVM méthode SVM Ce dernier doit remplir simultanément
3. Les principes de la méthode SVM
Sans
Sans
rentrer dans les détails techniques, nous exposons
deux ici très brièvement les principes de la m
conditions :
Sans rentrer
rentrer dans
dans les les détails
détails techniques,
techniques, nous
nous exposons
exposons ici ici très
très brièvement
brièvement les les principes
principes de de la
la m
m
« Sans
Support rentrer
Vector dans les détails tech-
Sans rentrer dansMachines
les détails». techniques, nous exposons ici très brièvement les principes de la m
3 Cette présentation s'appuie sur les travaux de
Sans
« Support
« rentrer
Support
niques, dans
Vector
nous
Vector les détails
Machines
exposons
Machines ». techniques,
ici
». très briè- nousTufféry
exposons
(2007). ici très brièvement les principes de la m
Sans rentrer dans les détails techniques, nous exposons ici très brièvement les principes de la m
Les classifieurs
« Support Vector« Machines
Support Vector
». Machines (SVM, Machine à Vecteur de Support ou Séparateurs
«
Les
Les Support Vector
classifieurs
classifieurs 34 «« Machines
Support ».
Support Vector
Vector Machines
Machines (SVM,
(SVM, Machine
Machine àà Vecteur
Vecteur dede Support
Support ouou Séparateurs
Séparateurs
« Support Vector Machines ».
àLes Vaste Marge) sont des techniques de classification fondées sur la théorie
classifieurs « Support Vector Machines (SVM, Machine à Vecteur de Support ou Séparateurs statistique de l’appren
Les classifieurs
àà Vaste
Vaste Marge) «sont
Marge) Support
sont des Vector Machines
des techniques
techniques de (SVM, Machine
de classification
classification fondées
fondées à Vecteur
sur
sur la de Support
la théorie
théorie ou Séparateurs
statistique
statistique de
de l’appren
l’appren
Les classifieurs « Support Vector Machines (SVM, Machine à Vecteur de Support ou Séparateurs
(Vapnik,
à Vaste Marge) 1995, 1998).
sont desLestechniques
SVM peuvent être utilisés fondées
de classification pour résoudre
sur la des problèmes
théorie de régression,
statistique de l’appren
à(Vapnik,
Vaste Marge)
(Vapnik, 1995, sont des
1995, 1998).
1998). Lestechniques
Les SVM peuvent
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peuvent utilisés fondées
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pour résoudre
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problèmes
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de régression,
de régression,
05_Jabeur à Fahmi
Vaste Marge) sont34 des techniques de classification fondées sur la théorie statistique
4 2013_031_046.indd 21-10-13de l’appren
15:50
Prévision de la défaillance des entreprises:
une approche de classification par les méthodes de Data-Mining
–– il sépare bien les groupes (précision le noyau k et non Φ qui est choisi et
du modèle), au sens où f (x ) >0 => on peut calculer k (x,x') sans faire ap-
classe A et f (x ) ≤ 0 => classe B ; paraître Φ. Les calculs sont alors faits
–– il est le plus loin possible de toutes dans l’espace de départ, et deviennent
les observations (robustesse du plus simples et plus rapides. C’est pour-
modèle), sachant que la distance quoi on parle de machine à noyau ou
d’une observation x à l’hyperplan Kernel machine.
est |a*x + b|/||a|| La marge étant
2/||a||2. Comme exemples de noyaux, on peut
citer :
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Etant donnés les points ( xi , yi ) avec
yi =1 si xi est dans A et yi =-1 si –– linéaire k (x,x') = x*x'
xi est dans B, trouver le séparateur li- –– polynomial k (x,x') = (x*x')d;
néaire f (x) = a*x + b équivaut à trouver si d = 2, x = (x1,x2),
un couple (a, b) satisfaisant simultané- ( x) =
et�Φ (x) ( x112,, 2 xx11xx22,x, 2x22)2 )
= (x
ment les deux conditions : alors
–– pour tout i, yi(a*xi + b) ≥ 1 Φ (x)* Φ (x') = (x1x1'+x2,x'2)2 = (xx')2;
(bonne séparation). | x–x'||2
–– sigmoïdal,
Les SVM cherchent, parmi l’ensemble k(x,x') = tanh {k (x*x')+θ} où k est le
des hyperplans possibles, celui qui gain et θ le seuil.
maximise la distance entre l’hyper-
plan de décision et les points les plus
proches de chaque classe.
Le choix
Lorsque les deux populations à discri- méthodologique
miner ne sont pas parfaitement sépa- La construction de
rées mais se recouvrent, un terme doit
l’échantillon
être ajouté à chacune des deux expres-
sions précédentes.
Notre démarche de collecte des don-
La solution f (x ) s’exprime en fonction nées comporte plusieurs étapes : le
de produits scalaires x*x'. Après trans- choix de la base de données, la sélec-
formation Φ, elle s’exprime en fonc- tion des entreprises et des indicateurs
tion de produits scalaires Φ(x)* Φ (x'). de défaillance financière.
La quantité k (x,x') = Φ (x) * Φ(x') est ap-
pelée noyau. Dans l’algorithme, c’est
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prises, puisqu’il s’agit des entreprises
qui publient leurs comptes annuels
Les ratios financiers sélectionnés ont
auprès des greffes des tribunaux
subi plusieurs choix logiques et métho-
de commerce. Collecté par Coface
dologiques dans le but de constituer
Services, l’information relative aux
une batterie pertinente et crédible sus-
comptes des entreprises est enrichie
ceptible de répondre aux objectifs et
d’un bon nombre d’informations an-
aux attentes des analyses externes.
nexes. Avec dix années d’historique
Les ratios financiers ont été retenus en
de comptes, DIANE est la base d’in-
fonction de :
formations financières et généralistes
• leur récurrence dans la littérature
sur les entreprises françaises la plus
française (Bardos, 1995, les travaux
complète du marché.
de la banque de France) et inter-
nationale (Altman, 1968, 1984 ;
La constitution des échantillons
Conan, Holder, 1979 ; Rose, Gir-
oux, 1984, Refait, 2004).
Une entreprise a été considérée • leur pertinence par rapport à
défaillante dès lors qu’elle aura fait l’analyse financière, en incorporant
l’objet d’une première déclaration les ratios de base existants dans la
d’événement judiciaire auprès du tri- plupart des modèles de détection de
bunal de commerce durant l’année faillite : ratios de liquidité, de rent-
2009. Les données étudiées sont abilité de gestion, de productivité
organisées de telle sorte que l’exer- et de structure financière. Ainsi,
cice comptable soit disponible pour une série de 33 ratios (R01 à R33)
les années 2008, 2007 et 2006. a été retenue (voir annexe I) parmi
L’échantillon final obtenu au terme de ceux couramment utilisés par la lit-
ce processus de sélection rigoureux térature et qui présentent un con-
se compose de 800 entreprises divi- tenu informationnel significatif dans
sées en deux sous-échantillons : 400 l’analyse de la situation financière
entreprises saines et 400 entreprises de l’entreprise.
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Saine
377 23 400 274 126 400 245 155 400
Nom-
bre
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Groupe Défaillante 5 395 400 137 263 400 161 239 400
d’affecta-
tion Saine
réelle 94,25 5,75 100 68,5 31,5 100 61,25 38,75 100
%
Défaillante 1,25 98,75 100 34,25 65,75 100 40,25 59,75 100
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minante. En effet, le taux de bons clas- être utilisé avec succès à des données
sements des entreprises est de l’ordre financières.
de 60.5 %, soit une erreur de type 2
de 38.75 % et une erreur de type 1 est
de l’ordre 40.25 %. La classification des entrepri-
ses par la méthode SVM
En ce qui concerne le pouvoir pré-
dictif du modèle dans le temps en
passant de deux à trois ans avant la Les résultats de la classification des
défaillance, nous avons constaté une entreprises par la méthode SVM sont
chute du taux de classement des entre- présentés dans le tableau suivant :
prises saines de 68.5 % à 61.25 % et
des entreprises défaillantes de 65.75 T-1 : une année avant la défaillance,
% à 59.75 %. De ce fait ou par consé- le taux de bons classements des entre-
quent, plus l’horizon de prévision est prises est de l’ordre de 94,875, soit une
lointain, plus la capacité du modèle se erreur de type 2 de 7,5% et une erreur
réduit. En guise de conclusion, nous de type 1 de 2,75%. La méthode SVM
avons détecté une supériorité de la ré- a pu reconnaître 370 des entreprises
gression PLS un, deux et trois ans avant saines, soit un taux de 92,5% alors
la défaillance par rapport à l’analyse que 30 entreprises défaillantes sont
discriminante traditionnelle. En effet, classées parmi les entreprises saines.
un an avant la défaillance, le taux De même, elle a pu reconnaître 389
de bons classements des entreprises entreprises défaillantes, soit un taux de
est de 95.9 % pour l’AD1 et de 96.5 97,25%. Les entreprises saines clas-
% pour l’analyse PLS-DA1. Deux ans sées parmi les entreprises défaillantes
avant la défaillance, le taux de bons sont au nombre de 11.
classements est de 64.8 % pour AD2
et 67.125 % pour PLS-DA 2. En ce qui T-2 : Deux années avant la défaillance,
concerne la troisième année, le taux l’approche SVM a donné un taux
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Saine
370 30 400 248 152 400 284 116 400
Nom-
bre
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Groupe Défaillante 11 389 400 123 277 400 210 190 400
d’affecta-
tion Saine
réelle 92,5 7,5 100 62 38 100 71 29 100
%
Défaillante 2,75 97,25 100 30,75 69,25 100 52,5 47,5 100
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défaillantes. De même, Le taux de bons non défaillantes trois ans avant la
classements des entreprises défaillantes défaillance (71% contre 61,25% pour
est la part des entreprises défaillantes l’approche PLS-DA).
correctement classées dans l’ensemble
des entreprises défaillantes.
Conclusion
La comparaison des performances glo-
bales des deux méthodes montre une À l’image des résultats de la majorité
certaine supériorité pour l’approche des études sur les modèles de prévi-
PLS-DA. Un an avant la défaillance, sion de faillites, nous constatons que
l’approche PLS-DA se révèle plus effi- le pouvoir prédictif s’affaiblit pour les
cace que l’approche SVM puisqu’elle modèles qui utilisent des informations
aboutit à un taux de bons classements de moins en moins récentes ou pour
de 96,5%, contre 94,875 pour la les modèles qui sont destinés à être
méthode SVM. Deux ans avant la dé- utilisés pour prévoir la défaillance des
faillance, les taux sont respectivement entreprises sur un horizon de plus en
de 67% pour l’approche PLS-DA et plus lointain. Nous avons détecté une
65,625% pour la méthode SVM. Enfin, supériorité de la méthode PLS-DA un
trois ans avant la défaillance, les taux an et trois ans avant la défaillance
sont de 60,5% pour l’approche PLS-DA par rapport à la méthode SVM. Nous
et de 59, 25% pour la méthode SVM. avons montré que les principes de la
La méthode SVM ne présente une régression PLS pouvaient s’entendre
supériorité par rapport à la méthode sans difficulté à l’analyse discrimi-
PLS-DA que pour le classement des nante. La régression PLS présente un
entreprises défaillantes deux ans avant avantage en terme de classification, la
la défaillance (69,25% contre 65,5% prise en compte des variables impor-
pour l’approche PLS-DA), ainsi que tantes dans l’analyse, elle permet aussi
pour le classement des entreprises de résoudre le problème de corrélation
40
entre les différentes variables alors que trésorerie futures et un risque financier
la majorité des méthodes classiques accru. Toutefois, nos résultats ont mon-
échoue devant un tel problème. tré que les entreprises défaillantes sont
dans l’impossibilité d’honorer leurs
D’un point de vue managérial, les engagements par manque de liquidités
résultats de l’analyse discriminante et à la suite d’une baisse d’activité ou de
de la méthode SVM nous ont permis rentabilité.
de constater que la situation financière
d’une entreprise dépend notamment
de son niveau d’endettement. Les fac-
Références
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teurs liés au niveau d’endettement
ont des effets négatifs sur la situation bibliographiques
financière des entreprises à un horizon
de un, deux et trois ans avant la dé- ALBERT, A, ANDERSON, J, 1984, «On the exis-
faillance. Les PME dont la vulnérabilité tence of maximum likelihood estimates in logistic
économique s’explique principalement regression models», Biometrika, 71, 1, pp. 1-10.
par le manque de capitaux propres, ALTMAN, E.I, 1968, «Financial ratios, discri-
ont du mal à trouver des financements minant analysis and the prediction of corporate
sur les marchés financiers. Ce manque bankruptcy», Journal of Finance, 23, 4, pp. 589-
609.
de liquidité peut être résolu par le re-
cours à l’endettement. Or, ce dernier ALTMAN, E.I, 1984, «The success of business
peut conduire à des décisions d’inves- failure prediction models: an international sur-
vey», Journal of Banking and Finance, 8, 2, pp.
tissement destructrices de la valeur. 171-198.
Par ailleurs, nous avons constaté une AMEMIYA, T, 1981, «Qualitative response mo-
dels: a survey», Journal of Economic Literature,
différence significative entre entre- 19, 4, pp. 481-536.
prises défaillantes et entreprises saines
selon l’état de leur rentabilité et de leur BALDAWIN, C. Y, SCOTT, P. M, 1983, «The
resolution of claims in financial distress: the case
degré de liquidité. La baisse de la per- of Massey Ferguson», Journal of Finance, 38,
formance entraîne une dégradation pp. 505-516.
durable de l’activité de l’entreprise et
BARDOS, M, 1998, «Detecting the risk of com-
une augmentation de son besoin en pany failure at the Bank of France», Journal of
fonds de roulement, ce qui engendre Banking and Finance, 22, pp. 1405-1419.
leur faillite. Même si l’augmentation
BARDOS, M, 2001, Analyse discriminante: ap-
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Liquidité générale R07
Liquidité réduite R08
Rotation des stocks R09
Durée du crédit clients R10
Durée du crédit fournisseurs R11
Taux d’intérêt financier R12
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