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PARTIE 2 

: LE LIBERALISME DEMOCRATIQUE ET
CONSTITUTIONNEL
C’est un courant qui est né d’une réaction contre l’absolutisme.
Il n’est pas pensé pour servir des intérêts politiques ou
économiques, mais pour s’opposer au pouvoir monarchique
absolu qui domine l’Europe.

Chapitre 1 : La naissance du libéralisme


C’est un courant qu’on a du mal à dater, mais dont on va retenir
la datation stricte :
 Naissance française : John Locke.
 Naissance anglais : Montesquieu.

Section 1 : Le libéralisme individualiste anglais de John Locke


John Locke est né en 1632, et meurt en 1704. Il est né à Bristol. Il
étudie à Oxford, devient médecin, et rentre au service du Lord
Shaftesbury. Ce Lord est l’un des tout premiers à faire le tour de
l’Europe. John Locke va le suivre, ce qui va lui permettre de
former sa culture politique en observant les différents pays qu’il
traverse. Tout s’emballe au moment de la restauration de la
monarchie après la république de Cromwell. Le Lord Shaftesbury
est accusé d’avoir comploté contre Jacques II, qui est le roi
restauré. Ce Lord est obligé de fuir en Hollande, et il rencontre
Guillaume d’Orange avec qui Locke va sympathiser. Une fois que
Guillaume D’Orange devient roi d’Angleterre, il nomme Locke
ministre du commerce aux colonies.
Locke est surtout connu pour les traités qu’il écrit pendant son
exil en Hollande, et qui prépare la deuxième révolution anglaise :
le Premier Traité sur le Gouvernement Civil (1680) et le Second
Traité sur le Gouvernement Civil (1690). Façon d’écrire
particulière car ses traités sont des réfutations. Le libéralisme
nait dans la critique.
 Le 1 traité va critiquer la pensée politique de Robert
er

Filmer, un philosophe anglais qui est le penseur du


patriarcat comme forme politique (il écrit que la légitimité
du roi vient de sa position de père et la reine d’Angleterre
en tant que mère). Locke va faire émerger un nouveau
contrat social.
 Le 2 traité est une réfutation du Léviathan de Hobbes.
e

Le libéralisme de contestation s’inscrit dans le conteste de la


seconde révolution anglaise. Locke est considéré comme le ppal
théoricien de la révolution anglaise de 1688. Est l’inspiration de
la Bill of Rights.
En 1685, le Roi Jacques II est couronné après avoir bataillé contre
les 1 révolutionnaires. Est de la famille des Stuarts, balayés par
ers

les Cromwell à la 1 révolution anglaise. Jacques II est catholique


e

et soupçonné par les Anglais de vouloir rétablir le catholicisme,


d’interdire le protestantisme et de rétablir l’absolutisme. Jacques
II prend des mesures très autoritaires dès le début de son règne
et soulève contre lui l’aristocratie qui envisage de le déposer. En
1688, les lords Anglais associés à la chambre des communes
font appel à Guillaume d’Orange (n’est pas anglais ni n’a jamais
parlé anglais) pour devenir roi à la place de Jacques II, celui-ci
étant le gendre du roi Jacques II. Il va débarquer avec une petite
armée et Jacques va renoncer au trône sans combattre. Le 13
février 1689, le parlement élit Guillaume et Marie roi et reine,
sans aucune goutte de sang, en contrepartie d’un texte
fondamental destiné à empêcher le retour de l’absolutisme.
Locke évolue ds ce système où il imagine un système opposé à
l’absolutisme. Il est le penseur d’un autre modèle politique qui
accompagne la création du système anglais. Locke fait reposer sa
pensée sur la notion d’un contrat social construit en opposition
au patriarcat de Filmer et au contrat social de Hobbes (Chez
Hobbes, on n’a pas le droit d’élire le roi) et fondera les ppes de
l’Etat libéral face à l’Etat autoritaire.
§1. Le contrat social lockien
La politique repose sur un contrat social qui fait passer la sté de
l’Etat de nature vers l’Etat social. 

A. L’Etat de nature
Définit ce qu’est l’homme et quels sont ses pouvoirs.

1. La nature de l’Homme
John Locke définit l’état de nature comme la situation des êtres
et des choses dans laquelle la sté civile n’existe pas. A l’état de
nature, il considère que les Hommes sont libres et égaux et qu’ils
portent en eux la lumière de la raison qui leur permet de
discerner la loi naturelle et de s’y conformer. La raison a pour
seule utilité de discerner la loi naturelle (reprend ça de STA), cad
de comprendre ce qui l’oblige ds la nature. Locke va donc
considérer qu’à l’état de nature, l’homme est un être
raisonnable et que cette capacité à comprendre la nature et à
s’y conformer génère du bonheur.

2. La liberté et la propriété à l’Etat de nature


Il explique que la Bible montre que la Terre appartient aux
hommes et que Dieu a soumis explicitement la nature à
l’homme. Le pb est qu’à l’Etat de nature, la terre n’appartient
qu’à la communauté des hommes. L’individu ne s’en accapare
pas une partie. Partant de là, la terre appartient à la
communauté des hommes. Or, la propriété va peu à peu
apparaitre car nécessaire pour répondre aux besoins des
Hommes. Le pb est alors la distorsion entre la communauté et
l’individu. La Terre appartient à la communauté mais l’individu
en a besoin pour survivre. Le raisonnement de Locke : la survie
de l’individu passe par l’appropriation du sol. Il considère que
l’homme, pour manger, doit pouvoir cueillir des fruits, or, pour
survivre il doit le manger et en le mangeant il le détruit. Cette
activité de destruction d’un produit de la Terre est une activité
de propriétaire. La propriété est donc selon lui apparue avant
l’Etat, avant la sté et que ni l’Etat ni la sté ne peuvent donc
limiter ce droit qui en est un naturel de l’Homme. Il explique
même qu’il y a un lien intrinsèque entre la propriété et la liberté
car c’est parce que l’homme a un droit de propriété qu’il peut
vivre librement.
Le pacte social va intervenir dès que les individus cherchent à
obtenir plus que ce dont ils ont besoin.

B. Le pacte social (ou contrat social de Locke)


Intervient dès que les hommes font le choix de passer de l’état
de nature à l’état politique.

1. Le passage à l’état politique


Pk les hommes quittent-ils l’état de nature si celui-ci leur apporte
du bonheur ? Locke explique que la loi naturelle en est une non-
écrite, elle est dans les esprits car l’homme peut la discerner par
raison. Il n’y a donc pas de juge pour faire respecter cette loi
naturelle car les hommes sont censés être leur propre juge. Mais
« il y a ds toute communauté humaine des individus qui, par
passion ou par intérêt, invoquent la loi naturelle à faux (= à tort)
ou l’appliquent mal ». La liberté de l’un peut entrer en conflit
avec la liberté de l’autre, même si personne ne pense à mal, ce
sont des conflits naturels.
Ces hommes vont « consentir à prendre pour associés d’autres
hommes afin de sauvegarder mutuellement leurs vies, leur
liberté et leurs biens ». Ces 3 concepts forment la Property
(traduit à tort en fr par la « propriété »).
Cette association des hommes donne un contrat pour que
chacun soit préservé ds ses droits naturels.
2.  ?
Il faut que chaque homme renonce, pour sauvegarder sa
Property, à son droit naturel de punir les offenses (= de se
venger). Les hommes concluent un contrat pour que la
communauté ait des lois. La communauté pourra juger,
conformément à ces lois puis exécuter les jugements. Donc le
droit naturel de punir les offenses sera transféré de l’individu
vers la collectivité. En contrepartie de cette protection,
l’association politique possèdera 3 caractères :
 Des lois reproduisant la loi naturelle
 Un arbitre impartial et objectif
 Un pouvoir d’exécuter les jugements
= pvrs législatifs, exécutifs et judiciaires. L’individu devra
renoncer à son droit naturel de punir et respecter les lois.
A l’état de nature, l’homme à des droits qui vont être transférés
à la sté politique. L’homme a alors la faculté d’interpréter la loi
naturelle à l’état de nature, ce qui va se transformer à l’état
politique en pouvoir législatif. Le droit de l’homme d’être son
propre juge sous l’état de nature deviendra sous l’état politique
le pouvoir judiciaire. Enfin, le droit naturel de punir les offenses
va devenir le pouvoir exécutif lorsque transférer à la sté.
 Ces 3 temps sont le pouvoir de punir.
La Property naturelle va être garantie par la loi civile.
Les effets du contrat social permettent de réaliser son objet, cad
protéger la Property que l’homme possède à l’Etat naturel. Il en
résulte que l’Etat ne peut aller au-delà du mandat qui le
constitue.
« L’Etat ne doit utiliser la force de le communauté, à l’intérieur,
que pour assurer l’application des lois et, à l’extérieur, que pour
prévenir ou réparer les atteintes de l’étranger et mettre la
communauté à l’abri des incursions et des invasions ». 🡪 Etat très
limité par rapport au Léviathan de Hobbes. L’Etat n’a alors pour
but que de préserver la liberté de l’individu, et donc d’être un
Etat libéral.

§2. L’Etat libéral


Les institutions politiques n’ont pour but que de maintenir la
Property (sorte de droit fonda avant l’heure). Afin que les
institutions réalisent cet objet, Locke les conditionne à deux
principes :
 Le gouvernement des lois
 La séparation des pouvoirs

A. Le gvmt des lois


Il définit l’Etat comme un « gvmt de lois et non d’hommes ». Cad
que l’Etat en est d’abord un qui résulte d’une situation aux
règles de droit. On parle alors de rule of law, ce qui conditionne
l’exercice du pvr politique. Cad que ce qui gouvernent est les lois.

1. La notion de loi chez John Locke


Va s’opposer à ce que Thomas Hobbes proposait. Pour lui, la loi
sert à régler les situations collectives. Chez Locke au contraire, la
loi ne sert pas à régler un comportement ni à régler les situations
collectives, car la loi sert selon Locke à poser des limites à la
liberté de chaque individu.
« La liberté naturelle de l’homme consiste à n’être soumis à
aucun pouvoir. La liberté de l’homme ds la sté consiste à ne pas
être soumis à la domination de quelques volontés. » « Là où il n’y
a pas de loi, il n’y a pas de liberté. »

2. L’Etat et la loi
La force de l’Etat, son pvr de coercition, ne peut être appliqué
selon John Locke, qu’en fonction de la loi. Le juge ne peut juger
que selon la loi et le pvr exécutif ne peut s’en prendre qu’à ceux
qui transgressent la loi 🡪 c’est le gvmt des lois. Locke balaye ici
la supériorité de l’équité sur la loi, et c’est pour ça qu’il ne sera
pas suivi sur ce point.
L’Etat est alors vu comme l’instrument politique qui n’intervient
que lorsqu’un individu, sciemment, décide d’outrepasser les lois.
L’individu rencontre le pvr de coercition de l’Etat que s’il opère
un usage illégal de sa liberté.

3. La résistance à l’oppression
Puisque les individus font le choix de vivre en sté, Locke explique
qu’il faut, à chaque moment, que le contrat social puisse être
remis en cause afin d’être efficace. Pour que la sté reste juste, il
faut qu’il existe un mécanisme critique qui oblige la loi a
toujours être légitime. Ce mécanisme est la résistance à
l’oppression. Il explique que dans des cas extrêmes, parfois la
violence et le recours à l’Etat de nature doivent être envisagés
comme des droits. Un Etat peut devenir injuste et, dans ce cas-là,
les individus ont un droit de résistance à l’oppression afin de
briser le contrat social vicié et d’en établir un nouveau.
L’art 2 DDHC reconnait la résistance à l’oppression. Ce droit est
reconnu comme un droit naturel de l’Homme mais sans aucune
définition, on définit l’oppression à postériori de la résistance.

B. Le ppe de séparation des pouvoirs


Locke considère que le but ultime de l’Etat est le protection de
la liberté individuelle et qu’à ce titre on ne peut mettre en place
un gvmt despotique ou potentiellement despotique (= le gvmt au
mépris des lois). Il refuse l’idée de concentration des pouvoirs
mêmes si celle-ci respecterait les lois car tout régime qui
concentre les pouvoirs peut dévier vers l’arbitraire et le
despotisme. Il propose alors plutôt de distinguer les pouvoirs de
l’Etat et de les attribuer à des institutions différentes. 
Locke a commencé par distinguer 3 activités de l’Etat :
 La législation
 L’exécution
 La fédération
Selon lui, le Pouvoir agit dans les 3 domaines. Le domaine de la
fabrique de la loi, de l’application de la loi et le domaine des
relations internationales.
Il faut que ces trois pouvoirs soient confiés à des organes
différents pour préserver la liberté de l’individu. Le pvr de
législation réside dans une assemblée ; le pvr d’exécution doit
revenir à certains membres de la sté en nombre réduit ; le pvr
de fédération doit appartenir à un autre groupe que lui
appartenant à la sté. Locke distingue surtout la différence de
nature entre pouvoir de législation (qu’il juge discontinu) d’un
côté et d’exécution et de fédération de l’autre (qu’il estime
continus).

Conclusion sur John Locke :


Par ses 2 traités, Locke pose pour la 1 fois une doctrine du
e

libéralisme qui repose sur les droits fondamentaux des


individus. Il propose pour la 1 fois une limitation de l’Etat ds une
e

époque où celui-ci se renforce partout en Europe. Il inspirera


autant les th des régimes parlementaires que des monarchistes.
Sa pensée va modifier le système anglais pour donner naissance
au système actuel. Aux EU, réception très stricte de la séparation
des pouvoirs et sur le domaine de la loi. En France, l’influence de
Locke sera considérable mais par le biais de Montesquieu. 

Section 2 : le libéralisme aristocratique de Montesquieu


Chez les grands philosophes, on sait que Montesquieu est
influencé par Locke.
Montesquieu est né en 1689 et meurt en 1755. D’ascendance
noble, il est membre de l’aristocratie de la région de Bordeaux
(Baron de Montesquieu). Il fait des études de droit qui le
frustrent beaucoup et qu’il regrettera car il considère que les
études ne lui apprennent que la lettre de la loi et non l’esprit
des lois. En 1714 il devient conseiller au parlement de Bordeaux
(juge) et devient président à Mortier (grade le plus haut du
parlement de Bordeaux). Il atteint ce grade via le système de
vénalité des offices. En 1721, il entame une carrière littéraire en
écrivant les Lettres Persanes puis en 1748 il publiera De l’Esprit
des lois, qui se veut être une synthèse des voyages qu’il a fait et
qui, surtout, traduit l’excellence du modèle anglais sur le
français. 
1740 = grande décennie des philosophes des Lumières, mais
Montesquieu ne s’inscrit pas totalement ds ce mouvement,
d’une part parce qu’il n’est pas parisien donc ne fréquente pas
physiquement les autres et, d’autre part, parce que c’est un
praticien du droit, c’est un juge en exercice, et n’appartient
donc pas à la galaxie des bourgeois philosophes, il est ds le
domaine pratique et est de l’Aristocratie. La vertu, la nature et le
bonheur collectif ne l’intéressent pas du tout. 
Montesquieu est un parlementaire (membre d’une juridiction). Il
écrit ds le contexte du début du 18 s ds lequel les parlements
e

constituent in contre-pouvoir à la monarchie absolue. En 1673,


les parlements sont réduits au silence par L14 (leur est retiré le
droit de remontrance) pour avoir soutenu la fronde en 1668.
Ces quelques parlementaires sont alors réduits au silence, mais à
la mort de L14, en 1715, le régent redonne au parlement leurs
anciens droits. L14 avait établi un testament politique prévoyant
la composition du conseil de régence. Il voulait faire entrer 2 de
ses hommes de confiance, ses fils naturels hors mariage (dont le
duc de Toulouse) et les faire légitimer si L15 meurt (c’est l’affaire
des bâtards légitimés). Philippe D’Orléans fait alors une alliance
politique avec le parlement de Paris, qui, s’il casse le testament
de L14, alors il lui redonnera ses pouvoirs d’avant L14. L’alliance
se fait et les bâtards sont exclus du conseil. Le roi le plus absolu,
même dans la mort, a connu un contrepouvoir qui a cassé son
absolutisme. A partir de 1715, les parlements vont alors
grignoter du pouvoir et prétendre partager avec le roi le pouvoir
législatif. Jusqu’en 1750, les conflits entre le roi et les
parlements vont augmenter jusqu’à atteindre des situations de
crises qui déboucheront, en 1766, sur la séance de la flagellation
et la réforme Maupeou de 1771 qui réduit encore les parlements
au silence.
Dans ce moment de tension, Montesquieu écrit De l’esprit des
lois, qui est d’abord un texte pour soutenir la cause du
gouvernement ds leurs revendications du partage des pouvoirs.
C’est donc un acte contre l’absolutisme. A noter que les
parlementaires sont tous des nobles qui espère ainsi retrouver
leur place ancienne et supérieure aux bourgeois fonctionnaires.
L’esprit des Lois est un ouvrage très dense qui propose de
découvrir la nature de la loi. Pour cela, Montesquieu va d’abord
étudier les différentes formes de gouvernement et va définir le
meilleur régime politique pour garantir la liberté.

§1. La théorie générale des gouvernements


Montesquieu se veut un penseur empirique, il considère que
c’est par l’observation que l’on découvre la nature des lois et des
régimes politiques. Il considère qu’existent 3 formes de
gouvernements : les républiques, les monarchies et les
despotismes.

A. Les républiques
Il définit la Rep comme suit : « La République est fondée dès lors
que le peuple, en corps, ou seulement une partie du peuple, a la
souveraine puissance ». On note l’influence fr de Bodin à
laquelle il se rattache et s’éloigne. Chez Bodin, Rép = Etat, alors
que chez M., Rép = quand ça appartient au peuple.
Il explique que les Républiques sont peu nombreuses dans
l’histoire et lui-même n’en voit que 5 ds l’histoire de l’humanité :
Rome, Athènes, Sparte, Venise et Gènes.
C’est le tout premier à penser la république en France.

1. Le ppe des républiques


Puisque le peuple est souverain, alors les lois de suffrages sont
fondamentales. Il faut une loi qui fixe les règles de
fonctionnement politique (future constitution) qui doivent fixer
le nb d’électeurs et le système de l’élection.
Ces régimes doivent reposer sur 2 ppes :
 La vertu : c’est la propension de chaque citoyen à se
soumettre à la loi (morale et civique).
 La modération : elle doit être entendu comme la limite
que le corps d’électeurs impose à son propre pouvoir.

2. Les républiques démocratiques


La république est démocratique lorsque la souveraineté est aux
mains du peuple (en corps). Elles reposent sur le ppe
représentatif car « le peuple, qui a la souveraine puissance, doit
faire par lui-même, tout ce qu’il peut. Le reste, il faut qu’il le fasse
par ses ministres » 🡪 « le peuple est admirable dans ses choix
mais incapable de décider lui-même » (🡪 libéralisme
aristocratique).

3. La république aristocratique
La république est aristocratique lorsque la souveraineté est aux
mains d’une partie du peuple auquel l’ensemble du peuple
reste sujet. Il considère que les magistrats (pas les juges, au sens
du pouvoir exécutif) sont élus par l’ensemble du peuple mais il
existe un sénat composé exclusivement de nobles de naissance
qui règlent les affaires de la cité.
(Inspirera NB).

B. Les monarchies
M. explique que le régime monarchique est celui ds lequel « un
seul gouverne mais par des lois fixes et établies ».  3 critères de
def :
 1 seul aux commandes
 Des lois fixes et établies
 Des lois qui s’imposent au monarque
M. explique que la réalité montre que le roi ne gouverne jamais
seul (rappel : c’est un parlementaire opposé à l’absolutiste et qui
veut un partage du pvr par le roi). Le monarque doit composer
avec des pvrs intermédiaires qui lui sont subordonnés mais qui
doivent être consultés : les villes (pvr local), le clergé (l’Eglise), la
noblesse (lui-même). La monarchie, pour fonctionner, a besoin
de relais efficace (là où la république n’en a pas besoin), ce qui
repose sur le ppe de l’honneur, clé de voute du régime (connait
un grand succès). Le ppe de l’honneur : dans tous régime
politique et ds le régime monarchique en particulier, pour
assurer la vie collective, le monarque doit distribuer des
honneurs et créer ainsi des distinctions entre ses sujets. Il veut
que le régime distingue les hommes considérés comme
remarquables (artistes, militaires, ??). Le gvmt repose sur cette
course aux honneurs qui assure fidélité des sujets puis des
agents (exemple de la légion d’honneur aujourd’hui).
Montesquieu veut un libéralisme aristocratique. Le concept de
l’honneur permet de dresser une aristocratie.

C. Les despotismes
Les despotismes sont les régimes dans lesquels « un seul, sans loi
et sans règle, entraine tout par sa volonté et par ses caprices. »
Montesquieu explique que le roi ou le despote ne s’occupe guère
des affaires politiques. Il nomme souvent un 1 Ministre à qui il
er

délègue son pouvoir absolu. Ces despotismes reposent sur le


ppe de la crainte afin de réduire le courage et les ambitions.
C’est globalement une attaque contre les rois de France, réf à
L13, L14 et L15 et au ministériat, posé par Richelieu. Exemple de
Dubois, contre qui l’attaque est directement portée

§2. Le régime politique attendu par Montesquieu


La préférence de Montesquieu est sur le régime qui assure la
liberté, la séparation des pvr et le gvmt aristocratique, sans dire
s’il préfère une monarchie ou une république.

A. La liberté, but des régimes politiques

1. La notion de liberté chez Montesquieu


Il fait de la liberté la fin de tout bon régime politique. Il définit la
liberté en opposant 2 catégories :
 La liberté philosophique : « consiste ds l’exercice de sa
propre volonté »
 La liberté politique : « consiste dans la sûreté »
La liberté pol, selon lui, l’emporte sur la philosophique. L’Etat
ne peut s’occuper que la liberté pol, cad assurer la sûreté
(concept qui recouvre au moins la sécurité publique), il ne peut
en aucun cas s’occuper de la liberté philosophique. Ce serait
s’immiscer dans la sphère privée et donc ne pas respecter les lois
qui protègent la sphère privée. Pour lui, la notion d’IG prime sur
la notion d’intérêt particulier. Cad que l’Etat n’est contraint qu’à
respecter l’IG. Donc la sphère d’action de l’Etat est l’IG et jamais
l’ÎPrivé (rappelle la Property de Locke).
2. L’Etat, le pouvoir et la liberté
Pour M., la liberté pol doit être l’objet de tout régime. Il précise
que « la liberté pol n’existe que là où on n’abuse pas du pouvoir ;
mais c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du
pouvoir est porté à en abuser ; il va, jusqu’à ce qu’il trouve des
limites. Il faut que pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut
que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. »
Libéralisme = on définit uniquement les limites de l’Etat !
L’Etat doit donc être absolument limité dans son pouvoir pour
assurer le respect permanent de la liberté politique. La 1 dese

limites est la séparation des pouvoirs.

B. La séparation des pouvoirs


Invention de John Locke que M. lit bcp. M. observe que le
régime anglais assure la liberté politique. A partir d’une analyse
du cas anglais, va proposer une séparation des pouvoirs à la
France.

1. L’exemple anglais
Il idéalise la réalité là-bas alors qu’il n’y a passé que quelques
semaines. Il observe qu’il y a en Angleterre 3 pouvoirs : la
puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui
dépendent du droit des gens (= droit international) et la
puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit civil qui
se subdivise en 2 pouvoirs : celui de juger et de punir (le
judiciaire est une branche de l’exécutif). Chez Locke, ce sont les
pouvoir législatif, exécutif et fédératif.
La séparation anglaise des pouvoirs comble Montesquieu et
explique la préservation de la liberté politique. C’est parce que
les pouvoirs sont répartis qu’ils se neutralisent entre eux et que
la liberté politique est conservée. M. expliquera que la sagesse
anglaise veut que soit ajouté à la séparation du pouvoir une
division du pouvoir, notamment le pvr législatif qui est divisé en
2 chambres (lords et commune). Cette division interne du
législatif est bénéfique car limite le pouvoir du peuple et de la
noblesse.

2. L’application de la séparation des pouvoirs


M. propose que la France copie l’Angleterre en l’adaptant à son
propre régime. Dans la séparation des pouvoirs qu’il propose, il
évacue le pvr fédératif en considérant que c’est un pvr qui n’a
pas besoin d’être séparé des autres car n’est pas en contact
avec l’individu donc pas de contact avec la liberté. Il écarte
aussi le pouvoir judiciaire en tant que composante de l’exécutif
car considère en France que ce pouvoir judiciaire est invisible et
nul puisque le droit passerait par la loi (il nie l’existence d’une Jp
en France 🡪 le juge bouche de la loi). Il ne reste alors plus que le
pouvoir de faire la loi et de l’exécuter (pvr de punir). Il veut
séparer ces 2 pouvoirs : le législatif dans un parlement séparé
en 2 chambres et le pouvoir exécutif entre les mains d’un
monarque. Les pvr doivent se limiter entre eux par ces
mécanismes. M explique ensuite que les pouvoirs doivent
pouvoir limiter les excès des autres pouvoirs (le monarque doit
pouvoir poser un véto sur les lois et que le législatif puisse
récuser l’exécutif).

C. La préférence aristocratique
Le meilleur des régimes pour assurer la liberté pourrait être une
monarchie, même si elle n’a pas spécialement pour objet la
liberté, car elle rend la liberté possible. De fait, elle reposerait
sur une structure sociale liée au ppe de l’honneur et qui repose
ainsi sur une multiplicité d’ordres et de fonctions. En distribuant
des honneurs, le monarque créé des classes qui modèrent le
pouvoir et donc qui réalisent de fait la séparation des pouvoirs.
La monarchie est le type du gvmt libre car est le régime des
distinctions et des équilibres. 
Derrière cette préférence aristocratique, M montre que le cœur
du régime libéral monarchique est un cœur aristocratique
puisque le pouvoir repose sur les corps intermédiaires, et en
particulier sur la noblesse. M défend les intérêts de sa caste. 
En 1780, les parlements vont prendre un certain nb d’arrêts en
expliquant qu’ils sont les représentants du peuple fr 🡪 va
préparer la révo fr. 

Conclusion sur Montesquieu :


Les parlements vont réceptionner les théories de M. en se
présentant comme des pouvoirs législatifs qui gouverneraient à
côté du pouvoir exécutif du roi. Les Parlements prétendent
représenter une forme de souveraineté nationale et se posent en
garants des libertés. Après la révolution, les textes de
Montesquieu vont être grandement réceptionnés. Ces concepts
vont parcourir les siècles et irriguent encore notre droit
constitutionnel.

Chapitre 2 : le libéralisme constitutionnel


La révo fr de 1789 va bouleverser les constructions politiques et
va accélérer la construction de politiques nouvelles. Les
révolutionnaires font le choix du libéralisme, celui des anglais
des américains, celui des Lumières, de Montesquieu… La
révolution va être un creuset de pensée libérales et après ce
gouffre de 10 ans apparaitra le libéralisme constitutionnel.

Section 1 : Sieyès et la souveraineté nationale


Emmanuel Sieyès est né en 1748 et meurt en 1836. Il appartient
à une famille bourgeoise de Fréjus et s’oriente vers la vie de
prêtre. C’est un intellectuel très influencé par les Lumières et
non pas par le dogme de l’Eglise. Durant la période
prérévolutionnaire (1787-1789), il se fait un nom en publiant 2
ouvrages : Essai sur les privilèges, 1788 et Qu’est-ce que le Tiers
Etat, 1789. Il sera élu aux EG pour mars 1789 puis deviendra un
membre influent de la constituante. Son apport dans les travaux
est absolument énorme. Sous la 1 République, il est proche des
e

girondins et se fait donc républicain puis proche des


Thermidoriens en 1794. Il se retire de la vie politique durant le
Directoire mais revient aux affaires en 1799 avec NB, qu’il tente
de manipuler lors du coup d’Etat du 18 brumaire, mais il se fera
avoir par NB un peu plus tard. Sieyès sera le seul homme
politique à avoir participé à tous les régimes révolutionnaires
sans voir sa tête tomber.
L’écriture des œuvres de Sieyès s’inscrit dans le contexte de la fin
du 18 s. Il écrit dans la crise institutionnelle de la pré-révolution,
e

crise qui nait de l’opposition entre le roi et les parlements qui


entraine une fixité du droit et de la fiscalité. En l’absence de lois
nouvelles, les finances de l’Etat peinent à s’assainir. Toutes les
réformes fiscales sont refusées par les parlements qui refusent
d’enregistrer les lois. L’idée était sous L16 de taxer la noblesse
et non pas le TE et sa bourgeoisie riche, déjà lourdement taxé,
qui aurait entrainé une chute de la consommation et un déficit
de la balance commerciale au profit de l’Angleterre. Cet impôt
sur le capital n’a pas marché à cause des Parlements qui s’y sont
opposés, refusant d’enregistrer les impôts, expliquant que seuls
les EG en France peuvent consentir à l’impôt. Convocation des
EG en août 1788 et réunion le 5 mai 1789.
Le livre Qu’est-ce que le TE s’inscrit ds la campagne électorale
pour les EG. Il sort en janvier 1789 et lui sert à faire campagne
pour lui-même. Ce Pamphlet sert essentiellement à répondre au
roi car le roi n’avait pas précisé lors de la convocation les
modalités de représentation du TE. Le TE sert à donner des
arguments pour demander le doublement des députés des TE et
à accepter le vote par tête. Le Roi accordera le doublement mais
va refuser le vote par tête. N’a donc aucun impact d’un point de
vue institutionnel. A partir du 5 mai 1789, les EG menés par
Sieyès se crispent et organisent une résistance, refusant de
discuter les projets du roi tant qu’il n’y a pas de vote par tête.
Le 17 juin 1789, Sieyès propose à l’assemblée du TE de se
proclamer Assemblée Nationale. C’est le grand leader de cette
époque. Le 20 juin, serment du jeu de Paume. Le 4 aout,
abolition des privilèges, le 26 aout : DDHC. L’influence de Sieyès
est énorme sur chacun de ces évènements. Les idées politiques
de Sieyès vont reposer sur 2 concepts : la nation, qui doit être la
base démocratique de tout régime, et la constitution, qui doit
organiser les pouvoirs.

§1. La nation, fondement de la démocratie.

A. La définition de la nation

1. Le refus des privilèges


Séparation en 3 ordres. Privilèges = ordonnancement juridique
qui attribue des droits particuliers en fonction de
l’appartenance à une classe. Structure et divise la sté.
Sieyès va s’y attaquer dans son Essai sur les privilèges. La nation
de Sieyès s’oppose en tout point à la sté d’AR. Pour lui, la sté
d’AR se définie comme l’ensemble des hommes vivant sous
l’autorité du roi et divisés en 3 ordres. Sieyès observe que les
hommes sont libres naturellement, mais ils ont, à un moment
donné, établi un législateur afin de borner leur liberté naturelle.
La loi empêche alors selon lui que la liberté des uns puisse
porter atteinte à la liberté des autres. Or, les privilèges, en
donnant à certains des droits que d’autres n’ont pas, ne créent
pas la liberté civile et laissent donc la possibilité à certains d’user
de leur liberté naturelle contre les autres. 🡪 Les privilèges sont
des mauvaises lois car ne servent pas à border la liberté
(conception très inspirée de Montesquieu et du libéralisme).
Explique que le privilège ne sert pas la collectivité mais sa caste.
Les privilégiés sont en dehors de la nation car ils échappent aux
véritables lois (communes).

2. Le critère de définition de la nation : la loi commune


Pour Sieyès, la nation repose sur la loi commune : « La nation
est l’ensemble des hommes libres et égaux vivants sous une loi
commune ». Les ordres privilégiés vivant selon lui par nature en
dehors de la loi commune ne peuvent donc pas constituer la
nation (tout instrument qui ne sert pas à limiter la liberté n’est
pas une loi, selon Sieyès).
Son but est de dire que la nation fr n’est composée que des
représentants du TE puisque seul ordre à ne pas avoir de
privilèges selon lui (ds les faits, ils en ont aussi mais il le nie).
Pour lui, le TE représente 96% de la population fr (plutôt dans le
vrai).
« - Qu’est-ce que le tiers Etat ? - Tout. - Qu'a-t-il été jusqu'à
présent dans l'ordre politique? - Rien. - Que demande-t-il? - A
être quelque chose. »
Le coup d’Etat mené par Sieyès le 17 juin 1789 est le fruit de sa
réflexion.
Le concept de nation tel que développé là par Sieyès sera la base
politique française jusqu’aux années 1880. C’est « l’ensemble des
hommes vivant sous une loi commune » :
 Peu importe qu’on ait la même langue ou non
 Peu importe qu’on ait la même culture ou non
Aura des csq idéologiques certaines très instrumentalisées lors
de la colonisation.
Au moment de la révo fr, on va considérer que tous ceux qui se
reconnaissent ds la loi commune sont français 🡪 seront donc
nationalisés bcp d’américains qui n’ont jamais mis les pieds en
France. A l’inverse, ceux considérés comme refusant de vivre
sous la loi commune sont considérés comme étant en dehors de
la nation (explique entre autres les guerres de Vendée et la
Terreur et ses Tribunaux spéciaux).
Quand NB va envahir l’Europe, on va passer à plus de 140
départements. Il dira que cette « Grande Nation » est l’ensemble
des hommes qui se reconnaissent dans la loi commune 🡪 tous
ceux qui suivent le code civil sont Français.
Le concept de nation sera exporté. A partir de 1808, une série
d’intellectuels allemands va proposer une autre définition de la
nation (Goethe notamment). Chez Goethe, une nation se définie
par ceux qui partagent la même langue. C’est une contre-
définition de la nation pour contrer la France et permet
d’inventer une grande nation allemande (permet de réunir un
gd nb de principautés allemande).
En 1870 sera créé l’Allemagne (le 2 Reich), formé de la nation
e

allemande (ensemble des hommes qui parlent allemand).


Justifiera l’annexion de l’Alsace-Lorraine puis de l’Autriche sous
le 3 Reich.
e

Les fr vont alors abandonner la conception de Sieyès qui ne leur


plaît pas au profit de la définition d’Ernest Renan : la Nation est
un passé commun, un présent commun et un avenir commun 🡪
« la nation est un plébiscite de tous les jours ». Tjr d’actualité ajd.
On accorde encore ajd la nationalité sur ces critères.

B. La souveraineté nationale
Cette nation de Sieyès va servir la théorie de la souveraineté
nationale qui va se construire chez Sieyès en réaction à
Rousseau.

1. Le rejet des thèses de Rousseau


 Rousseau fait reposer la démocratie sur la notion de
souveraineté et explique que la souveraineté appartient au
peuple en vertu du contrat social passé entre les hommes 🡪
Souveraineté exercée par des représentants et pas la loi.
Sieyès refuse cette approche rousseauiste de la notion de
souveraineté et de démocratie. Il veut faire reposer la
démocratie non pas sur le peuple mais sur la nation, car il
considère que la souveraineté populaire est dangereuse et
inefficace.

2. Les traits gnrx de la souveraineté nationale


Chez Sieyès, la nation détient seule la souveraineté (réception
de la pensée de Bodin et des thèses absolutiste). Il explique que
les organes politiques n’exercent leurs pouvoirs que sur
délégation de la nation. Mais Sieyès reconnait que la nation est
une construction immatérielle et abstraite et qu’elle ne peut
donc pas exercer elle-même ses pouvoirs et doit donc recourir à
des représentants qui ont seuls « le pouvoir de vouloir au nom
de la nation ». Sous-entend que le roi n’a pas le pouvoir de
vouloir. Explique aussi que son bouquin sur le TE ait été imprimé
en douce et vendu en cachette au début.
Les représentants ne sont pas de simples intermédiaires, ils
décident seuls et n’ont pas de compte à rendre à leurs
mandants. 🡪 théorie du mandat représentatif, opposé au
mandat impératif. Une fois élus, les représentants représentent
la nation tout entière et non leurs circonscriptions. Schéma de
souveraineté nationale modérée encore plus ou moins
d’actualité (remise en cause par l’importance des ordonnances
qui sont depuis 10 ans plus nombreuses que les lois).
Attention, pr Sieyès, le roi, qui détenait sous l’AR la souveraineté,
n’est pas forcément incompatible avec la théorie de la
souveraineté nationale. S’il est roi, c’est pcq la nation l’a choisi
et qu’il est donc considéré comme un représentant de la nation.
C’est ce que va intégrer la constitution de 1791.
La nation va alors devenir avec Sieyès un concept clé du
libéralisme car c’est elle qui va préserver les libertés individuelles
en constituant un législateur. Pour Sieyès, ce qui sort du contrat
social est la nation. Avec la nation, la politique a pour but de
préserver la liberté civile. La nation ne peut pas vouloir qqch
contre sa volonté donc elle est sa meilleure protection.

§2. La constitution, gardienne des libertés civiles


Les libertés civiles sont celles accordées aux citoyens. Elles
s’opposent chez Sieyès puis chez ses continuateurs à la liberté
politique. Chez Sieyès, il y a une égalité naturelle entre les
hommes qui entraine une égalité civile. Mais, à l’état de nature,
il n’y a pas de liberté politique naturelle (car c’est une invention
de la vie en sté), il n’est donc pas nécessaire qu’il y ait une
égalité politique à l’état de sté. Dès lors, la participation
politique est un droit que l’individu acquiert en fonction de son
implication dans la sté. Donc la liberté pol n’est attribuée que
selon une mesure qui dépend, selon Sieyès, de la richesse et des
propriétés.

A. La notion de constitution

1. Le rejet du modèle anglais


Dès avant la révo fr, il dit que la constitution anglaise n’est pas
un modèle à suivre car elle n’est pas bonne puisque construite
empiriquement à partir de règles non-écrites (C° coutumière).
De plus, la C° anglaise ne met pas la nation au pouvoir car le pvr
législatif est composé d’une ch des lords incompatibles avec le
concept de nation. Pour lui, le gd pb est d’avoir préféré
l’organisation des pouvoirs plutôt que leur hiérarchisation, qui
est la notion clé pour mettre la nation au-dessus de tout.
2. La théorie constitutionnelle de Sieyès
Il est un contractualiste, il pense donc à partir du contrat social.
Il dit qu’à l’état de nature les hommes sont isolés, et que par csq
les volontés individuelles dominent. Lorsqu’ils s’unissent en sté,
ils acceptent de se soumettre à une volonté commune qui
s’incarne dans un gvmt dont l’autorité a été confiée par la sté.
Sieyès explique que la C° doit hiérarchiser le pvr originaire de la
sté et le pvr délégué au gvmt (distinction droit constit
originaire/délégué !).
La délégation de l’autorité au gvmt est formulée dans une C°. La
nation a un pvr constitutionnel exclusif qui détermine les règles
de fonctionnement du gouvernement délégué. La C° sert donc
surtout à soumettre le gvmt pour rendre le pouvoir conforme à
la loi et donc à créer du droit.

B. Le but de la C° : créer le droit


Pour Sieyès, la C° a pr but de poser le droit positif. Le texte
constitutionnel lui-même puis l’ensemble des autres textes créés
par les pouvoirs établis par la C° doivent supporter l’ensemble du
droit. Le droit provient alors du pvr constituant (originaire = la
nation) et est mis en application par le pvr constitué (l’Etat).
L’Etat ne créé pas le droit, seule la nation peut le faire. La C° a
alors pour but de poser les cadres qui donnent aux décisions des
organes politiques la force de droit. Ce droit, but de la C°, ne
peut être vu que comme celui qui protège la liberté et la
propriété. Toute décision prise en dehors des cadres constitués
n’est pas du droit (critère organique) et toute décision qui n’a
pas pour but de garantir la liberté et la propriété n’est pas du
droit. 🡪 Art 16 DDHC
Finalement, la théorie française de la C° repose sur
l’organisation hiérarchisée des pouvoirs et sur la garantie des
droits fondamentaux. De plus, c’est la constitution qui
détermine ce qui est du droit et ce qui n’en est pas.

 Conclusion sur Sieyès :


Sieyès a une influence énorme sur la révolution fr puis sur
l’Empire (de NB). Il a été un homme de 1 plan qui a tjr cherché à
er

instaurer le meilleur régime (régime stable réalisant l’esprit des


lumières et la garantie des droits fondamentaux). Il marque
l’histoire du libéralisme en France car ce mouvement va pour la
1 fois s’inscrire ds un cadre démocratique (très limité par la
e

richesse mais ça reste une démocratie). L’Etat doit être organisé


par une C° pour éviter le despotisme et la loi doit être utilisé
pour garantir propriété, liberté et sûreté. Ses théories vont
servir la petite bourgeoisie dans sa révolution. Les théories de
Sieyès ont détruit de manière très efficace les théories
absolutistes et la souveraineté royale. Cet auteur aura une
influence énorme, bien supérieure à Montesquieu.

Section 2 : le libéralisme révolutionnaire des girondins


A partir de 1792.
La monarchie constitutionnelle établie par la C° de 1791 se solde
par un échec. Durant l’année 1792, le roi refuse de jouer le jeu
de la monarchie constitutionnelle et L16 est renversé le 10 aout
1792 et la monarchie est abolie le 21 septembre, jour qui verra
la proclamation de la 1 République et l’on convoque de suite de
e

nvlles élections pour établir une convention chargée de rédiger


une C° républicaine. Le parti jacobin domine alors la politique
(composé de 2 factions, les girondins et les montagnards). En
sept 1792, le club se divise entre les 2 camps. Les girondins
rejettent la violence révolutionnaire exprimée ds les massacres
de septembre. Les montagnards soutiennent la légitimité de
cette violence comme nécessaire pour continuer la révolution.
La convention est dominée jusqu’au 2 juin 1793 par la gironde,
jour où les montagnards feront un coup d’Etat pour les éliminer.
Sera alors formé le gouvernement révolutionnaire, puis bientôt
la Terreur.
Les 2 factions s’opposent idéologiquement.
 Les Girondins veulent revenir à la paix ds l’esprit de 1789,
ils veulent arrêter la révolution.
 Les Montagnards veulent que la révolution soit
« permanente » afin de changer l’homme et la sté pour
former une sté égalitaire.
Danton puis Robespierre deviennent les hommes forts de la
Montagne. Robespierre sera renversé le 9 thermidor an II par
les anciens girondins. Sera formé la constitution
Thermidorienne. Le Directoire sera le régime d’expérimentation
des thèses de la gironde malgré de nombreux coups d’Etat des
royalistes et des anciens montagnards regroupés autour de
Babeuf.

§1. Le libéralisme constitutionnel de Condorcet


Le marquis de Condorcet, sous l’AR était déjà un philosophe
connu. Souvent vu comme le dernier philosophe des lumières et
est connu pour ses ouvrages scientifiques. Il est élu député à la
constituante en 1789 et se range très vite du côté des libéraux.
Au mois de juin 1791, lorsqu’éclate le scandale de la fuite du roi
et son arrestation à Varennes, Condorcet est l’un des 1ers à
comprendre que le roi n’est pas digne de confiance et que la
monarchie constitutionnelle n’est pas viable et veut une
république.
Elu en 1792 à la convention nationale et entre immédiatement
au comité de constitution et en sera le rapporteur. A la fois
penseur et acteur politique. Cette première constitution restera
à l’état de projet, ce sera la « constitution Condorcet », discutée
en février 1793 et rejetée par la convention. Après le 2 juin 1793
et le coup d’Etat des montagnards, il est obligé de se cacher et
sera finalement arrêté au mois de mars 1794 et meurt 2 jours
après dans sa cellule. Nous sommes à peu près sûrs ajd qu’il a
été assassiné par ses gardes mais on ne sait pas qui l’a
commandité.
Son œuvre philosophique est immense, surtout dans les
mathématiques appliquées. Dans les sciences humaines et
politiques, son œuvre majeure est L’esquisse d’un tableau
historique des progrès de l’esprit humain. Ouvrage considéré
comme son testament philosophique. Condorcet cherche à
rationaliser la vie sociale et politique par les préceptes de la
science dans le but de fonder une sté égalitaire et
démocratique.
Au début du 20 s, on lira bcp Condorcet.
e

A. Raison, science et politique


C’est un mathématicien qui cherche tjr à appliquer les
considérations scientifiques à la politique, ce qui lui permet de
dégager une des toutes première théorie de la représentation

1. L’application de la science à la politique


Condorcet est très convaincu par l’idée qu’il existe une unité de
l’esprit humain. Il ne se divise pas entre des sciences technique
et sociale. La science est donc un tout, chaque matière peut être
traitée avec la même méthode et la même rigueur. Condorcet
considère donc que la politique et la morale peuvent atteindre la
précision des sciences physiques. Pour cela, il pense que la
politique doit être envisager par la politique qui est selon lui une
affaire de raison et non une affaire de volonté. Toute décision
doit alors être rationnelle. Si une décision n’est pas rationnelle,
alors elle n’est pas politique.
2. La théorie de la représentation
Question : « Le problème est que la décision politique ne repose
pas sur la question de savoir comment la décision du corps
politique correspond à la volonté gnrl, mais comment on pourrait
s’assurer que la décision politique exprime bien la raison
publique. »
Réponse : « Pour résoudre cette question, Condorcet démontre
par les mathématiques que la garantie de la raison serait réalisée
dès lors que les stés auront des corps constitués par une majorité
d’électeurs assez éclairés pour choisir des représentants parmi
une élite rationnellement compétente. »
La politique correspond alors à la raison, il faut recourir à un
grand nb de personnes et donc à des représentants. pour
Condorcet, la démocratie est le seul régime viable car elle seule
permet de dégager la rationalité de la majorité des électeurs.

B. La constitution d’un sté libre et démocratique


Condorcet est un démocrate qui va plus loin que Sieyès avec le
SU. Condorcet veut naturellement le Sifflage Universel et le
propose dans son projet de C°. mais tout le système de SU
repose sur l’éducation de chaque citoyen.

1. le régime démocratique
1 proclamation du SU : 10 et 11 août 1792. Condorcet réitère
e

cette disposition dans son projet de C°, considérant que seule la


démocratie reposant sur le SU permettrait à cette moitié de
citoyen de faire triompher la raison publique. 
Condorcet s’oppose à Sieyès et aux partisans du suffrage
censitaire et affirme qu’il n’y a pas de différence entre droit civils
et politiques et libertés civiles et politiques. Il considère que tout
être rationnel doit pouvoir participer à la définition publique.
Condorcet travaille par esprit de système. Son système repose
sur un critère qui est celui de la nation éclairée. Il faut que les
gens soient éduqués.

2. Le lien entre éducation et démocratie


Il est le 1 dans la pensée fr à véritablement avoir fait le lien
er

logique entre un système démocratique et un système éducatif.


En avril 1792 ? il propose à la convention un projet d’éducation
publique. Pour lui, un peuple libre est un peuple éclairé, et la
réciproque est vraie.
Sa pensée se résume parfois par : Plus de liberté, moins de gvmt.
L’Instruction publique propagerait selon lui les lumières. Le pvr
tendrait alors à disparaitre car le comportement social est
politique des individus exprimerait leur choix conscient et libre.
Condorcet finalement cherche par tous les moyens à rendre la
politique rationnelle, voire scientifique. L’éducation est alors le
meilleur moyen car cette rationalité ne peut surgir qu’avec la loi
de la majorité propre à la démocratie.

§2. Le libéralisme de Germaine de Staël 


C’est la ppale idéologue du directoire (1795-1799). Elle présente
un milieu atypique dans les milieux révolutionnaire. Né en 1666,
fille d’un illustre ministre de L16 : Necker. Ils sont donc de
nationalité suisse et sont des nobles. Elle est éduquée selon les
ppes des Lumières. Elle fréquente les enfants de L16 etc. Son
père ne voulait pas qu’elle soit éduquée par les précepteurs
classiques de Versailles. Elle ne joue pas un rôle important lors
de la révolution mais, très vite, elle devient une personnalité
importante sous le directoire en tenant salon (elle créé un salon
littéraire chez elle à partir de 1795 car seule moyen pour une
femme de participer aux débats philosophiques et politiques à
l’époque). Elle rencontre un immense succès en raison de son
intelligence hors norme et reçoit les plus grands personnages de
l’époque (Chateaubriant par exemple). Lorsque NB arrive au
pouvoir en 1799, elle est obligée de se cacher car elle se
positionne comme une opposante à Bonaparte. Elle s’exile en
Suisse, dans le château de Coppet (ajd peut-être en France,
c’était sur la frontière). A Coppet, elle créé dans son château un
groupe : le groupe de Coppet, qui est une réunion de
personnalité hostiles à l’Empire. C’est une sorte de communauté
qui sont tous plus ou moins des anciens girondins. Autour d’elle,
Benjamin Constant (son amant – elle est mariée à M. De Staël
qu’elle ne voit par car mariée très jeune à un homme très vieux).
On pense ajd que c’est surement elle qui a écrit les œuvres de
Benjamin Constant. Il y aura aussi Chateaubriant qui aura aussi
un temps été son amant.
Elle est la principale opposante à NB qui dira « Je n’ai plus qu’n
ennemi : Madame de Staël. » il essayera de la faire tuer plusieurs
fois.
En littérature, elle a écrit De l’Allemagne et Corinne. Elle a aussi
écrit 2 ouvrages de philosophie politique : Considérations sur la
Révolution française, qui est une sorte de bilan écrit à la fin de
révo fr ; (qu’elle n’a pas osé publier) Des circonstances actuelles
qui peuvent terminer la révolution et les ppes qui doivent fonder
la république en France (synthétisé en Des circonstances
actuelles).
Les idées de Staël sont marquées par le contexte de l’époque.
Elle fournit des réflexions importantes sur la liberté politique des
citoyens et le régime représentatif. 

A. Le meilleur régime : le régime représentatif

1. L’impossibilité d’une démocratie pure


Dès 1789, la question du suffrage est centrale. Sert-il à
représenter les volontés individuelles ou sert-il à représenter la
volonté générale 🡪 est-ce que les représentants élus sont
réellement des représentants ou ne sont-ils que les
représentants d’une élite de la sté. De Staël montre qu’elle
considère qu’on ne peut pas raisonnablement admettre que 750
hommes soient le peuple. Elle s’oppose ainsi aux Montagnards
qui faisaient reposer tout leur système sur la représentation
populaire. « il n’y a poin de démocratie dans un pays gouverné
par 750 députés dans un pays de 300 millions d’hommes.
…. ????? ». 

2. Le régime représentatif
Ce ne sont pas les individus qui doivent être représentés mais les
intérêts de la nation. Elle précise que ceux-ci résident dans la
garantie de la liberté et de la propriété. Pour elle, le meilleur
régime est celui qui garantit les intérêts de la Nation, soit la
liberté et la propriété. Ainsi, les représentants élus doivent avoir
la capacité de reconnaitre les intérêts de la nation. Il faut pour
cela constituer un gvmt des meilleurs, une aristocratie politique
qui doit représenter non le peuple, mais les intérêts de la nation.
Cette aristocratie naturelle doit s’opposer à l’aristocratie de
naissance.

B. Les réflexions sur la séparation des pouvoirs


Elle explique qu’il ne faut pas confondre division des pouvoirs et
séparation des fonctions. La séparation des fonctions est
nécessaire, cela implique que différends organes doivent faire la
loi, l’appliquer et la faire respecter.
La division des pouvoirs n’est pas contre pas forcément
souhaitable, puisque des pouvoirs divisés sont forcément
ennemis et s’empêchent mutuellement de s’exercer. Ainsi, il faut
éviter la collégialité de l’exécutif ou le bicamérisme.
Elle explique que doit être mis en place des mécanismes de
collaboration entre les fonctions afin de ne pas diviser les
pouvoirs. 
Elle sera peu lue jusqu’à la fin du 19 s où elle sera relue et
e

enseignée. S’explique alors parce que c’était une femme donc les
textes ne sont pas lus et les ouvrages politiques qu’elle a écrit
ont été très cachés par ses descendants qui avaient peur de ce
qui leur arriverait si on les découvrait (tous ses descendants
étaient des politicards).

Conclusion sur les libéraux révolutionnaires :


Une influence énorme, ce sont leurs idées qui vont donner à al
révolution son aspect bourgeois. La doctrine de ces libéraux va
pour la 1 fois associer libéralisme et démocratie. Chez les
e

orléanistes, au 19 s, puis chez les républicains et les radicaux, ces


e

auteurs seront lus et on tentera de réaliser à posteriori leurs


programmes politiques.
Ces libéraux serviront de passeurs entre le libéralisme des
lumières et le libéralisme démocratique du 19 s. e

Chapitre 3 : le libéralisme démocratique


Le courant libéral du 19 n’est pas totalement confondu avec le
e

courant démocratique. Mais ces auteurs préparent la fusion des


courants libéral et démocratique : Benjamin Constant (le père du
libéralisme) et Alexis de Tocqueville (va analyser la démocratie
américaine)

Section 1 : le libéralisme français : Benjamin Constant

Né en 1767 en Suisse. A partir de 1794, au moment où la


révolution bat son plein, il fréquente Germaine de Staël puis
intègre le groupe de Coppet. Sous l’influence de Germaine de
Staël, il écrit de nbrx ouvrages politiques et est élu au Tribunat le
18 brumaire (député sous le Consulta). Il sera ensuite écarté
par NB pour ses relations avec le groupe de Coppet. Il sera
finalement rappelé par l’Empereur dura la période des 100 jours
afin de libéraliser le régime. Devient sous la restauration député
et chef de l’opposition libérale. Contribue à l’avènement de la
monarchie de juillet et meurt en 1830.
Il traverse les régimes et écrit un nb d’ouvrages incalculable. On
en retient 2 :
 1806, Ppes applicables à tous les gvmts représentatifs
 1819, De la liberté des anciens comparée à celle des
modernes
Benjamin Constant écrit pdt l’Empire. Il est contraint à l’exil par
NB et est dans un univers intellectuel ds lequel la place de la
liberté est assez réduite (qu’elle soit civile ou politique). Pour lui,
la liberté est un espoir, pas une expérience raté du 18 s. on sait
e

que Constant a tjr souhaité libéraliser le régime politique, c’est


pq il sera élu sous la Restauration mais on sait qu’il perd tout
espoir de voir un jour un régime libéral en France après 1824
(transition de Louis XVIII vers Charles X). il observe un monde ds
lequel els LI sont peu à peu supprimées et où être libérale, c’est
être dans l’opposition et porter un message radical inspiré des
anglais et des américains (on les appellera « les radicaux »).
Sa pensée est une d’opposition politique.
Il est celui qui fera a transition entre le libéralisme des Lumières
vers le libéralisme du 19 s (attention : libéralisme politique
e

uniquement). 2 lignes de force de l’auteur :


 Il va être le théoricien du primat de la liberté sur le
politique
 Il va penser un Etat libéral avec des formes
constitutionnelles très établies (fait office d’utopie au 19 s).
e
§1. Le primat de la liberté sur le politique
La politique ets une science de le Etat quand la liberté est une
idée 🡪 comment une idée peut primer sur une science d’un pont
de vue scientifique ? il arrive pourtant à cette idée est 3 temps :
 La liberté ne peut être compris que si elle est totale.
 Elle doit aussi être individuelle
 Ces 2 éléments ont une csq sur la souveraineté.

A. Le libéralisme total
Pour B. Constant, la liberté est une valeur pleine et entière. On
ne saurait la diviser ou l’appliquer de façon partielle (à relier au
contexte). « j’ai défendu pendant 40 ans le même principe :
liberté en tout, en religion, en littérature, en industrie, en
politique. Et par liberté, j’entends le triomphe de l’individualité
tant sur l’autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que
sur la masse qui réclame le droit d’asservir la minorité par la
majorité ».
Le libéralisme est total car comprend politique et économie.
Cette liberté totale s’impose au gvmt qui doit la respecter sous
peine d’être despotique.
Il existe des libertés subjectives et une objective. C’est cette
dernière que le régime doit consacrer. La liberté politique, pour
être effective, doit être proclamée dans toutes ses composantes.
Un régime ne peut se dire libéral que si toutes les composantes
de la liberté politiques sont reconnues (charte de 1814 et 1830).
Les 4 libertés politiques de constant sont celles :
 De conscience,
 De la presse,
 L’individuelle,
 De propriété (être propriétaire donne des î à défendre et
donc l’exercice de ses libertés).
La liberté objective est l’union de toutes les libertés subjectives
qui ne peuvent exister indépendamment les unes des autres.
 C’est une utopie, aucun Etat ne reconnait toutes les
libertés.

B. Le libéralisme individualiste
Il ne se cache pas que le seul objectif du libéralisme est
d’accorder l’individualité contre les Etats. Discours sur la liberté
des Anciens et la liberté des Modernes. Il existerait 2 types de
politiques.
 Les Anciens :
Ceux qu’il désigne comme les anciens sont les Hommes de
l’Antiquité. Ils ont une conception de la liberté collective. B.
Constant : « La liberté chez les Anciens consistait à exercer
collectivement mais directement plusieurs parties de la
souveraineté tout entière. »
 La liberté est collective (pout lui c’est un problème)
 Mais elle est directe (c’est un avantage, c’est la démocratie
directe de Sparte, Rome et Athènes)
 Aussi, cette liberté collective entraine une soumission
totale de l’individu au groupe, c’est l’holisme (l’individu
n’existe que par le groupe).
Il y alors une forte liberté des citoyens mais assujettissement le
plus total de la population. Constant refuse cette conception qu’il
utilise pour définir la liberté des modernes.
 Les Modernes :
« la liberté est lié à la sécurité de la jouissance privée. Les
Modernes nomment liberté les garanties accordées par les
institutions politiques à ces jouissances. »
 Ancien : collective et directe
 Modernes : individuelle mais indirecte (c’est l’Etat qui doit
accorder la garantie). 
Liberté des Modernes préférable à celle des Anciens car est le
fruit du progrès, on a fait disparaitre l’assujettissement complet
des individus (il parle de la métropole, il passe sous silence
l’esclavage et les états de domesticité et des ouvriers).
Cette liberté moderne s’inscrit contre l’Etat et la politique, car la
liberté est la garantie contre une éventuelle action de l’Etat pour
préserver la liberté objective.

C. Le refus de la souveraineté populaire


Il est dit que B. Constant estime que ce qui est souverain dans un
Etat est la liberté. Cette souveraineté de la liberté va contre les
conceptions de Rousseau (il se présente lui-même comme un
anti-Rousseau) et contre les théories de la souveraineté
populaire. Il considère la souveraineté populaire illogique dans
une sté moderne car la liberté y est exercée de manière
individuelle. Or, la souveraineté populaire supposerait l’existence
d’un consentement de la collectivité, qui n’existe que dans la sté
ancienne. Il renvoi toutes les théories de la souveraineté. Il
explique aussi que la théorie de la souveraineté est en elle-même
impropre, fausse, car tous les auteurs ont posé qu’elle était
illimitée et absolue. 
Il explique que les modernes, en recherchant une liberté
individuelle, ne peuvent faire le choix de créer une souveraineté
qui peut potentiellement contraindre leur liberté individuelle.
Donc la souveraineté ne peut pas être absolue car elle sera
attentatoire aux LIndiv.
La souveraineté, si elle existe, est limité par 2 choses : 
 La justice
 Les droits des individus
Ainsi, le pouvoir s’exerce sans recours à la souveraineté mais par
le ppe de médiation. Il explique que le pouvoir doit être exercé
par des représentants qui appliqueront le ppe de médiation
entre l’individu et l’Etat afin d’atténuer ce dernier. L’objet de la
politique n’est pas d’exercer le pouvoir mais de le limiter, car le
pouvoir vit lui-même.

§2. L’Etat libéral et le régime parlementaire

A. Le régime représentatif 
Pour Constant, l’Etat libéral en est un limité par la justice et les
droits, mais aussi au niveau organique par l’élection. C’est
l’élection qui fait véritablement le trait d’union entre l’individu et
l’Etat.
L’élection ne repose pas sur le suffrage universel.

1. La nature du suffrage
Condorcet et Constant seront les 2 grands penseurs du suffrage.
L’élection doit servir de tampon entre les individus te l’Etat et
doit servir à faire primer la liberté sur la politique. C’est
seulement avec l’élection que les individus pourront faire
prévaloir leur liberté sur le pouvoir de l’Etat. Or il faut pour
Constant être propriétaire pour pouvoir faire de la politique.
Les Anciens ne feront combattre que les propriétaires (chez les
Grecs surtout) car le propriétaire veut défendre sa terre. Chez les
Modernes, Constant dit que seuls les propriétaires peuvent
s’intéresser aux questions politiques. Être citoyen, c’est se
consacrer à la chose publique et donc exiger un investissement
personnel pour élire ou se présenter en tant que candidat.
Pas d’accord avec Condorcet qui estime que ceux qui doivent
voter sont les éduqués et pas forcément les propriétaires.
Constant veut tendre cers un régime à la base électorale la plus
large possible, et qu’en fonction de l’élévation des connaissances
de chacun, il faut augmenter régulièrement le nombre
d’électeur. Il estime que seuls les propriétaires peuvent accéder
aux connaissances grâce à leur aisance économique que leur
offre le droit de propriété. Il admet que dans sa sté, il est
impossible d’imaginer autre chose qu’un suffrage censitaire. Il
admet que Condorcet n’a pas tout à fait tort, mais qu’il faudrait
une modification profonde de l’éducation.

2. L’organe représentatif
Tout le pouvoir réside dans le ppe représentatif. Le régime
représentatif doit reposer sur un parlement qui doit au mieux
représenter les LIndiv contre l’Etat. Dans cette conception, le
parlement doit être bicaméral :
 Une chambre basse élue : doit représenter l’opinion
publique (il est le 1 à faire émerger ce concept de l’opinion
er

publique)
 Une chambre haute héréditaire : elle doit permettre de
créer dans l’Etat une autorité neutre et hors d’atteinte. Elle
serait une institution de réflexion et de stabilité.
Le parlement doit donc représenter la société non pas dans ses
simples î ou dans les individualités mais dans l’opinion profonde
des individus (dans les mouvements et les contrepoids de
l’opinion publique). Objectif de limiter l’Etat pour assurer la
garantie des LIndiv). C’est donc une institution de combat (il est
lui-même membre de l’opposition publique).

B. La séparation des pouvoirs


Constant réceptionne la pensée de Montesquieu et fait la
transition avec Tocqueville. Constant veut séparer les pouvoirs
pour assurer la liberté. Mais il précise que la séparation des
pouvoirs doit être souple car la rigidité est attentatoire à la
liberté

1. La monarchie parlementaire idéale


Constant veut un pouvoir neutre dans le législatif et dans
l’ensemble du régime. Ce pouvoir neutre est incarné par le roi
(héréditaire). Il considère que le monarque (roi ou empereur) est
indispensable en toute sté car seul lui est capable de se placer
au-dessus des circonstances puisqu’il est en place selon un
mécanisme qui échappe à tous aléas (idée du 4 pouvoir qui est
e

celui de stabilité et de modération, encore enseigné au


Portugal 🡪 s’ajoute aux pouvoirs légis, exécutifs et judiciaire).
Ce 4 pouvoir n’est pas un pouvoir de gouvernement, le roi ne
e

prend pas non plus d’attitude partisane, mais le détenir de ce


pouvoir doit jouer un rôle d’arbitre entre les ministres et la
chambre basse.

2. Une séparation souple des pouvoirs


Constant est le penseur de la symétrie des mécanismes de
responsabilité des pouvoirs. La séparation des pouvoirs était
chez Montesquieu rigide. Or, pour Constat, en séparant de
manière souple les pouvoirs, il y a l’apparition d’une
responsabilité et donc la possibilité de sanctionner les pouvoirs.
Il pense au droit de dissolution de l’exécutif par le législatif et les
ministres doivent être responsables de leurs actes devant le
parlement. Cette symétrie est une nouveauté qui fait planer des
sanctions pour rendre la séparation effective.

Conclusion sur Benjamin Constant :


Constant recherche la stabilité du régime libéral. Cette stabilité
doit garder l’Etat loin de tout despotisme et favoriser les libertés
individuelles. Il conçoit un système global avec pour objectif la
conservation pas l’Etat des LIndiv.
Œuvre et portée immense. Il va servir à la justification de la
construction des régimes politiques e le droit constit fr a
largement profité des ouvrages de Benjamin Constant.
L’autre effet de la pensée de Constant est d’avoir opéré une
transition entre le libéralisme de la révolution te le libéralisme
politico-économique du 19 s. Le monde politique va se libéraliser
e

après lui et sa pensée sera continuée pour acclimater le monde


des affaires français au libéralisme.

Section 2 : le libéralisme démocratique d’Alexis de Tocqueville


Nait en 1805, meurt en 1859. Nait dans une famille très noble
(cousin de Chateaubriant et de Malesherbes). Il fait des études
de droit et sera juge à Versailles entre 1827 et 1832, année où il
démissionnera pour partir aux EU pour réaliser une mission
d’enquête sur les prisons au nom du gvmt français.
A son retour en France, il rédige De la démocratie en Amérique,
qui ne parle du tous des prisons. C’est un ouvrage d’observation,
il a passé son temps dans les bibliothèques et dans les salons. Le
livre est un succès à sa sortie, ce qui le fait entrer direct à
l’académie française et sera élue député en 1839 puis deviendra
ministre des Affaires étrangères en 1848 sous la 2 République. Il
nd

n’a pas vraiment marqué son ministère.


Avec le coup d’Etat de LNB, il entre dans l’opposition et s’écarte
peu à peu de la vie politique et se consacre à la rédaction de son
2 grand ouvrage : L’AR et la Révolution, qu’il ne parviendra pas à
e

terminer avant sa mort.


Sous la 3 rep, tous les politiciens vont faire leur voyage aux EU.
e

Tradition dans la formation des élites françaises.


En 1829, le roi Charles X appelle Polignac à la tête du cabinet et
vont tous deux tenter de stopper les évolutions pour revenir au
modèle de l’ancien régime. En 1830, le roi prend 4 ordonnances
limitant la liberté de la presse et prononçant al dissolution de la
chambre des députés. A partir de là, la « 2 révolution » éclate et
e

les 27, 28 et 29 juillet 1830 seront les journées renversant la


monarchie. Les 2 leaders sont Adolf Tiers et F-A Minieh imposent
le recours au Duc d’Orléans pour remplacer Charles X. le Duc
d’Orléans accepte, est introduit par Lafayette auprès des
Parisiens et devient le dernier roi de l’histoire de France (Louis
Philippe 1 ).
er

Cette monarchie de juillet est un régime sous le signe du


libéralisme politique. Cette monarchie de juillet se distingue de la
restauration car on passe de 80 000 électeurs à 200 000 sur une
population de presque 40 millions d’habitant (on est donc très
loin de la démocratie 🡪 incomparable à la monarchie anglaise).
Cependant, la monarchie de Juillet est le régime de la
restauration des grandes libertés publiques proclamées en 1789.
Libéral au moins au niveau des libertés publiques. Une
opposition existe. La pensée de Tocqueville s’inscrit dans ce
régime dont il est un ambassadeur. Tocqueville est un démocrate
du 19 donc censitaire. Il va faire le lien entre le libéralisme et la
e

démocratie.

§1. La liberté et la démocratie


Tocqueville a le mérite d’avoir réussi à conceptualiser en France
l’association entre liberté et démocratie. Cette association est
novatrice.

A. La conception de la liberté
Toute l’œuvre de Tocqueville est une « méditation sur la
liberté ». Il réceptionne le libéralisme de B. Constant en
considérant que al liberté ne peut être comprise que si elle est
totale, soit seulement si elle est civile et politique, collective et
individuelle à la fois. La liberté est un tout ou n’est rien. 
B. La définition de la démocratie
Tocqueville : la démocratie est un « gvmt auquel le peuple prend
une part plus ou moins grande ».
Plus ou moins = suffrage universel ou censitaire.
Inclus les démocraties anciennes et nouvelles selon lui.
Il arrive à cette conception en observant les institutions
américaines et explique qu’il se rend compte que la démocratie
moderne n’est pas qu’un système de gouvernement car elle
touche toute la sté et ses valeurs. Elle se caractérise donc pas
« une égalité des conditions ». L’égalité des conditions est ce
qu’il appelle un fait générateur autour duquel gravitent tous les
autres concepts politiques. La justice, la loi, le pouvoir, les
mœurs ne se comprennent que parce que l’égalité des
conditions est un moteur qui fait tourner le régime
démocratique. Rupture philosophique avec les Lumières car dit
que la politique est une question mécanique au cœur de laquelle
il y a des valeurs.
Il observe qu’en France, depuis l’AR, cette égalité des conditions
a été présente qq soit les régimes politiques, mais que les
concepts politiques secondaires ne s’emparent pas de cette
valeur de régime. Il explique que c’est l’inverse aux EU. Il
considère qu’en Europe, l’ensemble des stés évoluent vers
l’égalité et donc vers la démocratie. La démocratie est donc le
régime de l’égalité, mais aussi de la liberté. Tocqueville va
associer liberté et égalité pour penser la valeur de la démocratie.
Comment associer liberté et égalité ?
Il est opposé à la démocratie universelle. il est un aristocrate qui
a une horreur des foules. Il considère que la démocratie est
inévitable dans le futur, et qu’il faut donc préparer l’association
de la liberté et de l’égalité pour avoir des démocraties efficaces
(qui ne soient pas despotiques). Il faut donc préparer le règne de
la liberté politique et économique en France. Vise la fondation de
l’Etat libéral.

§2. L’Etat libéral


Pour Tocqueville, il faut limiter le pouvoir de l’Etat afin de
préserver la liberté des individus. Il pense un Etat libéral avec des
garde-fou (il veut des contre-pouvoirs).

A. L’Etat décentralisé

1. Centralisation et despotisme
Dans son 2 grand ouvrage, Tocqueville montre comment la
centralisation administrative n’est pas l’œuvre de la révolution et
de NB mais des Rois de France, en particulier de L14. Il considère
que sous la monarchie absolue il y a eu une croissance de l’Etat
qui a généré une administration lourde, complexe et méfiante à
l’égard des initiatives privées. Il considère que les français ont
par csq attribué à l’Etat une place et des missions qu’il ne peut
pas réaliser (Nietzsche : « Dieu est mort » 🡪 l’Etat l’a remplacé, or
il ne peut pas tout faire). Du fait de la centralisation admin, les
Français se ressemblent de plus en plus les uns les autres et
qu’on a détruit les différences locales et les liens interpersonnels.
Pour arriver à maintenir son pouvoir, l’Etat va centraliser de plus
en plus son organisation administrative et l’admin° centralisée se
transforme en régime despotique attentatoire contre es droits et
libertés individuelles. Il faut donc décentraliser avant la
démocratie pour qu’elle ne soit pas despotique.

2. Le ppe de subsidiarité
Dans la démocratie en Amérique, Tocqueville observe que la
démocratie américaine repose sur la décentralisation de l’Etat. Il
considère que tout régime démocratique repose sur la
souveraineté populaire. Or un régime populaire exige que le
pouvoir politique s’organise du bas vers le haut et non l’inverse.
Les hommes se rassemblent en communes puis en comtés, puis
en Etats puis en fédérations. « La commune est la cellule de base
de la sté » 🡪 la commune est l’association de familles. Puisque le
gvmt est le plus éloigné du peuple, il faut s’ne méfier. La
commune doit avoir le plus de pouvoirs possibles. Il explique que
le peuple créé différents échelons, étages, afin de régler des
problèmes que l’échelon le plus bas ne pourrait pas régler. En
politique, Tocqueville explique que l’étage n+1 doit se substituer
à l’étage n lorsque celui-ci n’a pas les moyens d’agir de façon
appropriée. Et ainsi de suite, le pouvoir ne fait que monter. Ajd,
c’est l’inverse qui est en place. L’Etat délègue les compétences
au n le plus haut placé. En France, Tocqueville explique que l’Etat
centralisé doit être le plus absent possible. Le pouvoir politique
doit reposer sur la commune et qu’il faut décentraliser l’Etat.

B. Le non-interventionnisme
Tocqueville observe qu’avec l’apparition de l’industrie, l’Etat
s’occupe de plus en plus des rapports sociaux entre les riches
industriels et les pauvres ouvriers. Il explique que l’Etat, au 19 ,
e

devient plus puissant car son domaine d’action s’élargi aux


questions économiques et sociales. L’Etat, en intervenant dans
les rapports sociaux, se met à s’occuper de charité et de la
religion. A mesure que les pbs sociaux apparaissent, l’Etat doit
toujours plus mettre son nez dans les affaires de l’Eglise (c’est ce
qui va se passer avec, à partir de 1815, l’Etat qui va intégrer les
conseils d’administration des hôpitaux pour vérifier les pratiques
et financer).
En s’occupant de la religion, l’Etat, selon Tocqueville, s’immisce
dans le dogme et entre ainsi « dans l’âme de chaque homme ».
L’Etat va entrer dans les ateliers de charités puis va décider de ce
qu’est la misère, de ce qu’est la pauvreté, d’à partir de quand
l’on doit aider qqun ou non… L’Etat va entrer dans les questions
relatives aux mœurs (qu’est-ce qui est un malade ?). Pour
Tocqueville, c’est le pire scénario.
Il explique que l’Etat, en voulant bien faire, devient manipulateur
et despotique. Il faut donc empêcher l’Etat d’intervenir dans les
rapports économiques et sociaux car cela garanti les droits
individuels. La question sociale doit être géré par des
associations qui doivent être des corps intermédiaires entre
l’Etat et l’individu. 

§3. Le concept de révolution


Elément fondamental de la pensée de Tocqueville : qu’est-ce que
la révolution ? Il écrit L’AR et la révolution, véritable ouvrage
d’historien. Il utilise sa position d’ancien ministre des Affaires
étrangères pour contacter tous les conservateurs des archives
départementale pour leur demander de sortir les pièces dont il a
besoin pour son livre. C’est un des tout premiers historiens à
effectuer ce travail scientifique qui a pour but de faire l’histoire
du passage de l’AR vers le nouveau régime.
Avant Tocqueville, la révolution était vue comme une rupture de
l’histoire, comme une cassure. Chez les héritiers intellectuels des
révolutionnaires, la révolution est le point de départ d’une
nouvelle sté. Tocqueville va effectuer un travail d’analyse et
d’historien pour démontrer que la révolution n’est pas un
évènement fortuit, du hasard, car procède en réalité d’une lente
évolution de l’AR. La révolution constitue une continuité. Il
considère que la plupart des œuvres révolutionnaires ont
commencé sous l’AR. La révolution n’est pas une rupture dans le
cours de l’histoire mais une évolution, une continuité.
On va se rendre compte à partir de là que le préfet de NB est la
même chose que l’intendant de L16. Pareil pour le droit civil de
NB et la coutume de Paris ; CE et conseil du roi… Il va tout
démontrer de la sorte. Il va prouver que la centralisation
administrative n’a pas été inventée par NB mais déjà en place
sous L14. La révolution est un fait historique et pas une sentence
divine ou le fruit du hasard.

Conclusion sur Tocqueville :


Il est le fondateur d’une discipline académique. Son observation
de l’Amérique est à la fondation des sciences politiques et de la
méthode de travail.
En matière d’idée politiques, Tocqueville réalise une avancée
immense en associant liberté et égalité autour du concept de
démocratie libérale. Son analyse sur la décentralisation est
encore d’actualité.

Chapitre X : un auteur inclassable : Rousseau 

A la fois dans la tradition libérale et socialiste.


Rousseau est né en 1712 et est mort en 1778 ; né à Genève dans
une famille modeste mais éduquée. Il fugue à 16 ans et rejoint
après plusieurs mois Paris et se met à fréquenter dès 1751 les
milieux de l’Encyclopédie.
En 1750, il devient célèbre avec son discours sur les sciences et
les arts. De 1741 à 1750, il écrira des articles de l’Encyclopédie
sur la musique. En 1755, il fait son Discours sur l’origine et les
fondements de l’inégalité parmi les hommes. Au début des
années 1760, son autorité intellectuelle est immense mais est
menacé d’arrestation en raison de la publication consécutive de
3 essais subversifs : l’Emile, la Nouvelle Eloise, le Contrat Social
(c’est celui qui passera le mieux). Il fuit, se cache, et meurt un
peu plus tard.
La pensée pol de Rousseau s’inscrit dans le contexte des
Lumières sans qu’elle ne puisse être totalement rattachée à ce
courant puisque Rousseau est en opposition avec les philosophes
des Lumières dont il critique l’embourgeoisement (philosophie
déconnectée de la réalité sociale). Il fonde une philosophie
inclassable mais complète et qui ne repose sur aucune autre. La
seule chose à identifiable est une admiration de l’antiquité
grecque, et notamment de la ville de Sparte. Admiration de
Sparte à cause des philosophes de l’Antiquité qui détestaient la
démocratie athénienne et glorifiaient donc son ennemi : Sparte.
La pensée de Rousseau n’est pas une pensée seulement
politique. Rousseau pense un système philosophique global dans
lequel la politique n’est qu’une branche. Sa pensée repose sur 3
notions cardinales : le contrat social, la souveraineté et la
démocratie. Ce sont des thèmes libéraux mais avec une analyse
nouvelle et en rupture avec ce qui se faisait avant.

Section 1 : le contrat social


Rousseau est un contractualiste et estime donc que
l’organisation politique relève d’un contrat passé entre les
hommes à l’état de nature.

§1. L’état de nature rousseauiste


L’état de nature est pour lui un état bienheureux (rejette la
pensée de Hobbes). Il considère que l’homme à l’état de nature
n’est pas un animal social. Il considère qu’à l’état de nature,
l’homme vis dans un état de dispersion et d’isolement. Il ajoute
que l’homme est naturellement bon. Il ne reconnait pas la
propriété (rejet de Locke) et il n’y a pour lui pas besoin d’aller
vers l’autre. L’homme possède à l’état de nature 2 qualités :
acquiescer et résister. Ces 2 facultés l’amènent à avoir une
relation avec ses semblables (dont il n’a pas nécessairement
besoin) pour pouvoir gouter aux joies de la famille, de trouver
ses ressources et d’accéder à une moralité. L’autre facilite la
résiliation des besoins.
Il y a donc un état intermédiaire où l’homme va vers l’autre sans
s’associer à lui, ce qui lui procure un bonheur plus grand mais qui
prépare son malheur. A un moment donné, l’homme a inventé
fortuitement l’agriculture et la métallurgie, qui pousseront les
hommes à inventer la propriété du sol, l’argent et l’inégalité. Les
hommes deviennent alors avares, ambitieux et méchants. L’état
de paix devient alors, sous, l’effet du progrès, un état de guerre.
Pour en sortir, les hommes vont conclure un contrat. 

§2. La formation du contrat social


Chez Rousseau, chacun s’uni à tous (et pas avec le souverain). Le
contrat est donc passé entre chaque homme et la communauté.
« Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa
puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et
nous recevons, en corps, chaque membre comme partie
indivisible du tout. Chaque associé s’uni à tous et ne s’uni à
personne en particulier. Il n’obéit ainsi qu’à lui-même et reste
aussi libre qu’avant. » 🡪 les hommes s’unissent pour conserver
leur liberté primitive. Le pacte social va peu à peu substituer la
liberté du corps social à la liberté primitive.

Section 2 : la souveraineté populaire et la loi

§1. La soumission à a volonté générale


L’objet du contrat est de préserver la liberté primitive naturelle
mais sous une nouvelle forme. Mais cette question de la liberté
individuelle fait surgir un pb complexe : « Comment faire pour
que nul n’ait à subir d’un maître et que nul n’a le droit d’imposer
sa propre volonté à autrui ? » La réponse à cette question se
trouve dans le concept de volonté générale : les hommes, en
tant que corps politique, acceptent de se soumettre à la volonté
générale, qui se défini alors comme la volonté particulière à
l’état politique.
§2. La volonté générale, expression de la souveraineté
Rousseau va devoir déterminer ce qu’est la volonté générale.
Concrètement, la question se pose dans l’état politique de
comprendre par quel biais elle est exprimée. Il explique que le
corps politique constitué par le contrat social est souverain
(puisqu’il est tout). Dès lors, la volonté générale devient la
volonté du souverain lui-même. On va commencer à parler de
souveraineté de la volonté générale. Cela explique que le
souverain étant le corps des hommes, il ne peut vouloir que
l’intérêt général. Donc la volonté générale n’est que l’expression
de l’intérêt gnrl.
Pour Rousseau, la souveraineté n’est pas la puissance de
commandement mais une forme de liberté. La liberté n’est donc
à l’état politique que la transformation des libertés primitives.
« Supposons que l’Etat soit composé de 10 000 citoyens, chaque
membre de l’Etat à la 1/10 000 part de l’autorité suprême. » « La
volonté gnrl est ce que le souverain en corps décide à la
majorité » (moitié + 1).

§3. Les caractères de la souveraineté


4 caractères :
 Inaliénable : elle ne se délègue pas donc impossible d’avoir
un gvmt représentatif.
 Indivisible (reprend Jean Bodin) : il ne faut donc ni corps
intermédiaires, ni séparation des pouvoirs car ce serait
reconnaitre les intérêts particuliers contraires à l’intérêt
gnrl.
 Infaillible : le souverain ne se trompe jamais car il obéit au
ppe de la majorité, ppe bon en soi.
 Absolue : le souverain est délié des lois et est supérieur à
toutes les autres puissances.
Section 3 : la détermination de la forme du gvmt
Le peuple est titulaire de la souveraineté. Se pose alors la
question de la forme du gvmt. Rousseau explique qu’il faut un
gvmt qui permette l’expression de la volonté gnrle. Rousseau
indique que la démocratie semble être le meilleur système mais
qu’il est irréalisable en fait.

§1. Les formes de gvmt


Pour Rousseau, il existe 3 formes de gvmt :
 Monarchique :
Système dans lequel une personne physique dispose de la
puissance exécutive. « Il n’y a point de gvmt qui ait plus de
vigueur, mais il n’y en a point non plus où la volonté particulière
ait plus d’emprise. » Donc les gvmt monarchiques chez Rousseau
sont tjr susceptibles d’être corrompus. Ce gvmt est acceptable
sous une seule condition : que l’ensemble du peuple accepte
cette monarchie. Il faut donc que ce soit une monarchie élective.
 Aristocratie :
Peut être à la fois détestable et envisageable. Il est détestable
lorsqu’il repose sur un caractère héréditaire mais devient
acceptable lorsqu’il repose sur le ppe de l’élection. Il considère
que l’aristocratie élective est « l’ordre le meilleur et le plus
naturel que les plus sages gouvernent la multitude ». La sagesse
est révélée par le choix de la moitié (la volonté générale ne se
trompe jamais selon lui).
 Démocratie :
Voir §2.

§2. L’hypothèse démocratique


Rousseau considère qu’il est aisé de penser que l’expression de
la volonté gnrl se confonde avec la démocratie, car la volonté
gnrl réside ds la souveraineté populaire et que la souveraineté
populaire en connait pas de meilleure traduction que la
démocratie. En théorie, la démocratie est le régime de gvmt
idéal. Mais « un gvmt si parfait ne convient pas aux hommes » 🡪
les Dieux de l’Olympe gouvernent démocratiquement mais les
hommes ne sont pas les égaux des Dieux donc régime impossible
à mettre en place pour les hommes.
Rousseau considère que la démocratie, pour être véritable, ne
peut être que directe. Pour lui, élire un sénateur ou un député
revient à choisir un système aristocratique. Il est matériellement
impossible que les hommes abandonnent leurs travaux pour
s’occuper des affaires politiques. Aussi, en démocratie, le
législatif (le « souverain ») et l’exécutif (le prince) se confondent
dans la même assemblée et ne permettent donc pas de
déterminer un gvmt efficace. Il y a donc une confusion entre
législatif et exécutif. La confusion entre législatif et exécutif
obligerait les hommes à entrer dans le détail et donc à faire
ressurgir les objets particuliers contraires à la volonté générale.
Donc la démocratie n’est pas un gvmt souhaitable dans un grand
Etat.

§3. La détermination du meilleur gvmt


Toutes les formes sont valables et leur bienfondé dépend des
situations locales. Ce qui compte est que la souveraineté
populaire soit préservée. Rousseau ne jugera valable la
démocratie que pour les petits Etats, à l’échelle de la cité.
Dans le cadre d’un Etat comme la France, Etat le plus peuplé en
Europe et presque au Monde (Chine et Inde devant), il faudrait
selon Rousseau recourir à une aristocratie élective car ce
système permettra de préserver la souveraineté et d’assurer une
distinction entre législatif et exécutif. L’élection permettre de
déterminer la volonté gnrle. Les gouvernants seront investis d’un
mandat impératif afin que soit préservée la volonté de leurs
électeurs. Ils devront s’en tenir aux instructions de leurs
mandants. Ils ne feront que els représenter dans le cadre d’une
circonscription et pourront, à tout moment, être destitué.

Conclusion sur Rousseau :


Rousseau est définitivement un inclassable, mi lumière, mi
libéral, avec une pensée aux croisées des chemins. La liberté est
au fondement de sa philosophie politique mais la propriété est
vue comme la cause de tous les mots. Malgré le rejet de la
démocratie, il apporte une solide doctrine démocratique qui va
nourrir les projets politiques de son époque et qui va en partie
être réalisée par les révolutionnaires et par les jacobins.
Il aura très peu de continuateur. Danton et Robespierre vont
réceptionner Rousseau avant de vriller. Mais pas de véritable
réception de Rousseau au 19 s.
e

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