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Droit Budgétaire -S3 LF Droit 2020 2021-Pr Mohamed Chadi

Dfggg vbhyrgh (Faculté des Sciences Aïn Chock (Casablanca))

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Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales-Ain Sebaâ


Université Hassan II de Casablanca

cours de droit budgétaire


Semestre 3
2017/2018

Professeur M. CHADI

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Table des matières


Partie première : les principes généraux du droit budgétaire
Chapitre Ier : La notion du droit budgétaire
Section I : La notion de la loi de finances et de budget
A - La loi de finances
B - La loi rectificative
C - La loi de règlement
Section II : La structure de la loi de finances
A 3 Le budget général
B 3 Les budgets annexes
C 3 Les comptes spéciaux
D 3 Les se vi es de l9Etat g s de a i e auto o e
Chapitre II : Les règles juridiques de la présentation de la loi de finances
Section I : La gle de l9u it
A 3 L9i t t de la gle de l9u it
B 3 Les li ites à la gle de l9u it
C 3 Le principe de spécialité
D 3 Le principe de sincérité
Section II : La gle de l9a ualit udg tai e
A 3 La sig ifi atio de la gle de l9a ualit udg tai e
B 3 Les e eptio s au p i ipe de l9annualité
Section III : la gle de l9u ive salit udg tai e
A 3 La sig ifi atio de la gle de l9u ive salit udg tai e
B 3 L9assouplisse e t de la gle de l9u ive sit
section IV : la règle de spécialité
A 3 La signification de la règle de spécialité

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B 3 Les exceptions au principe de spécialité


section V : la règle de sincérité
Partie II : La procédure budgétaire
Chapitre Ier : Le p o essus d9 la o atio de la loi de fi a es
Section I : Le pro essus d9 la o atio
A 3 Le d oit d9i itiative e ati e udg tai e
B 3 La procédure de préparation du budget
Section II : Les thodes ad i ist atives d9 valuatio
A 3 La prévision des dépenses
B 3 La prévision des recettes
C 3 L9 pouties d9u e logique des résultats
Chapitre II : Le vote du budget
Section I : la présentation de la loi de finances
A 3 Le délai de présentation
B 3 La présentation du projet de la loi de finances en séances plénière
Section II : L9e a e et le vote du udget
A 3 Le budget devant la commission des finances
1 3 La discussion générale
2 3 La discussion des articles
B 3 Le rôle du rapporteur général de la commission des finances.
C 3 L9e a e du udget e s a e pl i e
Section III : Les li ites à l9auto isatio parlementaire
A 3 Les li ites d9o d e o stitutio el et l gislatif
B 3 Les li ites d9o d e politi ue
Chapitre III : L9e utio du udget
Section I : les a tio s de l9e utio des op atio s de d pe ses et des e ettes
A 3 Les ualit s d9o do ateu s et de comptables

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" Ordonnateurs
" Comptables
B 3 Le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables
" Le principe des séparations
" La sanction des méconnaissances du principe
Section II : Les odalit s ad i ist atives et o pta les d9e utio des
opérations des dépenses et des recettes
A 3 L9e utio des op atio s des d pe ses
B 3 L9e utio des op atio s de e ettes

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Introduction générale
Le p e ie udget a o ai da s l9a eptatio ode e du te e e o te
à 1913, ce ui e veut pas di e u9il 9 avait pas u e so te de gestio
financière antérieurement à cette date.
C9est sous le g e de Moulay Souleymane (1792 3 1822) ue s9est
o stitu le o ps des Ou a as pla sous les o d es de l9A i e des Ou a as
qui remplissait le ôle d9u v ita le i ist e des fi a es. A et effet, il
e evait les appo ts de l9A i e des e t es, ha g de la pe eptio des
e ettes, de l9A i e des so ties, ha g de l9e utio des d pe ses et e fi de
l9A i e des o ptes ha g du o trôle de la comptabilité transmise par les
différents Oumanas. Les états fournis étaient remis au sultan, lequel les
communiquait à la Béniqua qui faisait office de la cour des comptes. En fait, il y
avait trois entités distinctes :
" Bayet mal elmouslimine : alimenté à partir des ressources à caractère
eligieu la )akat et l9A hou .
" Le trésor recevait le produit des Melks, constitué de contributions
ad i ist atives 9a a t au u a a t e eligieu .
" Le trésor du sultan : alimenté essentiellement par les dons faits au sultan.
A la fi du si le de ie , le Ma o faisait l9o jet de o voitises de la pa t des
puissances coloniales européennes. Sous prétexte du contrôle de la dette, ces
puissances ont commencé dès 1904 à intervenir dans les finances du pays pour
le o pte des po teu s des tit es de l9e p u t is ette a e-là. Elles se
sont arrogées le pouvoir de percevoir directement certaines recettes telles que
le produit des douanes, les droits de ports et des marchés dont les ports de la
côte à fin de s9assu e du se vi e o al de la dette.

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Elles se sont également arrogées le pouvoir de percevoir les recettes à


a a t e eligieu , et à l9e utio des d pe ses de la zo e sou ise à leu
contrôle, à savoir la région de Oujda en 1907 et celles de la Chaouïa en 1908.
D s les se vi es du udget g al de l9e pi e h ifie o t t s.
Du a t la p iode de l9i d pe da e, l9 volutio du d oit udg tai e tait
ava t tout elle des fi a es pu li ues, o peut di e u9ave le d veloppe e t
de l9i te ventionnisme étatique et le déclin du contrôle parlementaire, les
thodes d9i te ve tio de l9Etat o t ha g et o t fait pe d e au p i ipes
udg tai es lassi ues leu sig ifi atio . A tit e d9e e ple, le p i ipe de
l9 uili e udg tai e lo gte ps sa ro-sai t, pa e u9il tou he di e te e t la
conception des finances publiques, on se rend compte facilement que ce
principe ne jouit plus du respect à cause du développement important de
l9i te ve tio is e de l9Etat.
Le droit budgétaire trouve son origine da s l9Etat ge da e Etat li e al du
XIXe si le et s9est i p g du o te te li al, e ui e pli ue e g a de
pa tie les diffi ult s d9adaptatio a tuelle de l9e vi o e e t so io-économie
et financier moderne. Les règles du droit budgétaire étaient au départ
desti es à pe ett e au pa le e t de o t ôle les fi a es de l9Etat, ais
aujou d9hui, elles joue t u ôle pu e e t te h i ue, e ui e pli ue e
quelque sorte le retard de la réforme tant voulue du droit budgétaire pour
s9a o ode ave le libéralisme économique.
Aujou d9hui, la fo e du d oit udg tai e a o ai s9i pose pou fa ilite
la gestion et adapter les règles budgétaires aux finances publiques modernes. Il
se le ue les povoi s pu li s so t o s ie ts de la essit d9i t oduire
e tai es fo es. Cette p ise de o s ie e se a ifeste da s l9att uatio
de la e t alisatio pu li ue, e ui i pli ue d9u e pa t le e fo e e t de la

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d e t alisatio fi a i e su le pla lo al et d9aut e pa t, la odifi atio de


certaines règles budgétaires surtout celles relatives au contrôle financier.
De e fait, de telles fo es s9i pose t au l gislateu a o ai e vue
d9i t odui e des ha ge e ts effi a es da s la o eptio des fi a es de
l9Etat et de ses diff e tes o posa tes, telles ue l9 la o atio udg tai e, la
politique fiscale et la fiscalité locale.
Enfin, au-delà des difficultés relatives à la réforme budgétaire, notre objectif
dans ce cours est d9essa e d9a al se le d oit udg tai e. Pou e fai e, ous
allons examiner dans une première partie les principes généraux du droit
budgétaire, quant à la deuxième partie nous allons traiter la procédure
budgétaire, et la troisième partie nous allons a al se l9e utio du udget.

Partie première : les principes généraux du droit budgétaire


Chapitre Ier : la notion du droit budgétaire :
Section I : la notion de la loi de finances et de budget :
Dans son acceptation la plus large, le budget est un état prévisionnel et
li itatif des d pe ses et des e ettes au ou s d9u e a e, 9est u
i st u e t d9o ga isatio et d9e ad e e t de l9ave i .
D9u poi t de vue ju idi ue, seules o stitue t des udgets ; les documents
prévoyant et autorisant les recettes et les d pe ses de l9Etat et des o ga is es
publics.
La notion du budget a subi une évolution intéressante. Elle retrace toute
l99 volutio des fi a es pu li ues d9elles-mêmes.
La p e i e d fi itio p opos e du udget e o te à l9a ti le du d et
français de 31 mai 1862 reproduite par le dahir du 20 moharrem 1378 (6 août
1958) portant règlement sur la comptabilité publique du Maroc qui stipule que
« le udget est l9a te pa le uel so t p vues et auto is es les e ettes et les

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dépenses annuelles de l9Etat et des aut es se vi es ue la loi assujettit au


mêmes règles ».
Le udget tait do à la fois u a te de p visio s et d9auto isatio :
comme acte de prévision, il était une évaluation a priori des recettes et
d pe ses de l9a e à ve i et se disti guait aussi du ila d9u e so i t
commerciale qui était établie a posteriori des résultats financiers obtenus.
Co e a te d9auto isatio , il tait u e d isio du pa le e t do a t au
gouvernement le pouvoir de percevoir les recettes publiques et d9effe tue les
dépenses publiques. Le budget était enfin un acte période car il était toujours
limité à une année civile.
L9i t g atio de l9a tivit fi a i e de l9Etat da s la politi ue o o i ue a
provoqué une transformation de la conception du budget. Ainsi, une nouvelle
définition a été proposée par le décret-loi français du 15 juin 1956 dans son
article premier qui stipule que « le udget de l9Etat p voit et auto ise e la
fo e l gislative, les ha ges et les essou es de l9Etat. Il est a t par le
parlement dans la loi de finances qui traduit les objectifs économiques et
financiers du gouvernement ».
Cette définition dégage une notion nouvelle, celle de la loi des finances. Le
Ma o s9est i spi de ette ouvelle d fi itio d s . Les finances sont
i t g es au te te ju idi ue le plus i po ta t, 9est-à-dire la constitution.
L9a ti le de la o stitutio a o ai e de ui stipule u9u e loi
o ga i ue est ha g e d9o ga ise toute la ati e fi a i e. La ha e des
représentants vote la loi de finances dans les conditions prévues par une loi
organique.
D s lo s, la otio de udget 9o upe plus aujou d9hui u9u e pla e
dis te, la d te i atio des do es g ales de l9 uili e fi a ie et
économique incombe désormais à la loi de fi a es de l9a es. D9ailleu s,

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l9a ti le p e ie la loi o ga i ue ° -13 relative à la loi de finances


promulquée par le dahir n°1-15-62 du 2 juin 2015 stipule « la loi de finances
d te i e, ha ue a e udg tai e l9e se le des essou es et des charges
de l9Etat, ai si ue l' uili e udg tai e e fi a ie ui e sulte.... ».
Comment on peut le constater, le législateur marocain laisse entrevoir une
loi de fi a es a e su l9 uili e o o i ue et fi a ie .
L9 tude du o ept de loi de fi a es e t aî e l9e iste e de plusieu s
variétés de la loi de finances de l'année , la loi de finances rectificative et la loi
de règlement.

A 3 La loi de fi a es de l9a e:
La loi organique n° 130-13 relative à la loi de finances promulquée par le
dahir n°1-15-62 du 2 juin 2015 dispose dans son article 3 que la loi de finance
« p voit, value, o e et auto ise pou ha ue a e udg tai e l9e se le
des essou es et d ha ges de l9Etat », il e sulte u9elle e d te i e pas
seulement les opérations définitives décrites par le budget général, mais aussi
les opérations retracées dans les comptes spéciaux du trésor et les opérations
spécialisées inscrites dans les budgets annexes.
La loi des finances a donc prit une importance primordiale. Elle raisonne sur
u e se le et pa là elle devie t l9i st u e t de la politi ue o o i ue et
sociale.

B 3 La loi de finances rectificatives :


La loi e tifi ative des fi a es i te vie t au ou s d9a e pou odifie la
détermination des charges et des ressources qui avaient été établies
initialement par la loi de finances annuelles. Pour éviter les inconvénients
d9u e telle p o du e ui is ue de d t ui e l9 uili e fi a ie , le l gislateu

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marocain a pris la précaution de soumettre ces lois rectificatives aux mêmes


gles de p se tatio et de vote de la loi de fi a es de l9a e.

C 3 la loi de règlement :
La loi de règlement constate les résultats financiers de chaque année civile
et approuve les différences entre les résultats et les prévisions de la loi de
fi a es de l9a e. La loi de gle e t fait u ila du udget e o stata t
de façon définitive les encaissements des recettes et des ordonnancements de
d pe ses se appo ta t à u e a e udg tai e. L9o je tif de la loi de
règlement est double ; elle fou it tout d9a o d u do u e t u i ue o te a t
des sultats de l9e utio udg tai e, elle fa ilite e suite le o t ôle
pa le e tai e de l9e utio .

Section II : La structure de la loi de finances :


La loi de fi a es de l9a e s9a ti ule autou de deu o posa tes : le
budget général et les comptes spéciaux du trésor. Etant donné que la nouvelle
loi organique de finances a maintenu provisoirement les budgets annexes en
atte da t de les e pla e pa les se vi es d9Etat g s de manière autonome
(S.E.G.M.A).

A 3 Le budget général :
Le budget général comporte deux parties :
" La première partie concerne les ressources et présentée dans un tableau
A selon une classification à la fois administrative (chapitre, article) et
o o i ue pa ag aphe . De e fait, o e a ue u9à l9i t ieu d9u
hapit e, o t ouve l9a ti le ui d signe une structure administrative
généralement une direction est codifié par deux chiffres ; il y a aussi le

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paragraphe qui est réservé à la destination de la dépense par exemple ; la


dépense peut être une mission, une action, un projet et codifié par des
chiffres. Enfin, on trouve la ligne qui désigne la nature de la dépense qui
peut être une assistance, une charge etc. la ligne est codifiée elle aussi
par deux chiffres.
" La deuxième partie concerne les dépenses qui sont présentées en trois
titres :
" Titre I : dépenses de fonctionnement présentées dans un tableau B en
dépenses de personnel et dépenses matérielles et dépenses diverses .
" A tit e d9e e ple.

Chapitre de dépenses de personnel :


" Article 07 : administration générale.
" Paragraphe 10 : soutien des missions
" Ligne de regroupement 20 : traitement, salaires et indemnités
permanentes de personnel titulaire.
" Ligne de regroupement 30 : salaires et indemnités permanentes du
personnel Temporaire.
" Titre II : d pe ses d9i vestisse e ts p se t es da s u tableau C
selon une classification administrative par chapitre.
Les d pe ses d9i vestisse e t so t p se t es selo des hapit es
d9i vestisse e t et o peut se f e au eg oupe e t de lig es e e ple :
" Ligne de regroupement : 10 études.
" Ligne de regroupement : 20 achats de terrains et bâtiments.
" Ligne de regroupement : 30 constructions et aménagement de bâtiments.
" Ligne de regroupement : 40 travaux publics.
" Titre III : dépenses de la dette publique : elles comprennent :

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" Les dépenses en intérêts et commissions se rapportant à la dette publique.


" Les dépenses relatives aux amortissements de la dette publique à moyen et
long terme.

B 3 Les budgets annexes :


E atte da t d9 t e e pla s pa les SEGMA, les udgets a e es
décrivent les opérations fina i es des se vi es de l9Etat ue la loi 9a pas dot
de la pe so alit o ale, et do t l9a tivit te d esse tielle e t à p odui e
des ie s ou à e d e des se vi es do a t lieu au pa e e t d9u p i . Il e iste
quatre budgets annexes (B.A) :
1 3 Budget annexe de la RTM.
2 3 Budget annexe des ports.
3 3 Budget a e e de l9i p i e ie offi ielle.
4 3 Budget annexe de la conservation foncière, qui est remplacé par un
SEGMA.
Ces budgets annexes ne constituent pas de véritables dérogations à la règle
de limiter budgétaire. Ils sont contrôlés en effet par le parlement qui les vote
e e te ps ue la loi de fi a es de l9a e.

C 3 Les comptes spéciaux du trésor :


L9id e ui est à la ase de la atio des fo ds sp iau du t so est ue
toute entrée de fo ds 9est pas essai e e t u e e ette, et ue toute
so tie 9est pas essai e e t u e d pe se. Fai e figu e es op atio s
te po ai es au udget g al de l9Etat lui do ait u a a t e tout à fait
irréaliste. Dès lors que ces mouvements de fonds doivent être comptabilisés au
udget de l9Etat, le p o d des o ptes sp iau du t so est appa u. La loi
organique du 2 juin 2015 des finances précise dans son article 26 « u9e as

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d9u ge e et de essit i p ieuse, de ouveau o ptes sp iaux peuvent


te se ou s d9a e udg tai e ».
Ces nouveaux comptes spéciaux doivent être soumis au parlement pour
atifi atio da s la plus p o hai e loi de fi a es et e o fo e t à l9a ti le
70 de la constitution qui oblige le gouvernement de soumettre par décret les
nouveaux comptes à la ratification. Les comptes spéciaux du trésor
comprennent les catégories suivantes :
1 3 Les o ptes d9affe tatio sp iale : qui retracent les recettes affectées
au fi a e e t d9u e at go ie d te i e de d pe ses et l9e ploi do à
ces recettes. Ces comptes peuvent être alimentés par le produit des taxes, de
versements budgétaires ou recettes particulières, exemple : l9ali e tatio du
fond de développement agricole.
2 3 Les o ptes d9adh sio aux orga ismes internationaux : qui décrivent
les versements et les remboursements au titre de participation du Maroc aux
organismes internationaux ; seuls peuvent être portées à ces comptes les
sommes dont le remboursement est prévu en cas de retrait.
3 3 Les comptes d9ava e : qui décrivent les versements sous forme
d9ava es e ou sa les faites pa l9Etat su les essou es du t so et
a o d es pou aiso d9i t t pu li , es ava es do t la du e est gale ou
i f ieu e à a s, so t p odu tives d9i t t.
4 3 Les comptes de prêt : qui décrive les versements sous forme de prêt fait
pa l9Etat su les essou es du t so et a o d es pou des aiso s d9i t t
public ; ces prêts dont la durée est supérieure à 2 ans sont productives
d9i t ts, o peut ite à tit e d9e e ple ; les p ts a o d s pa l9Etat à la
C.N.C.A ou CIH à la BNDE.
5 3 Les comptes de dépenses sur dotation : qui retracent des opérations
relatives à une catégorie spéciale de dépenses dont le financement est assuré

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par des dotations budgétaires. (Exemple : dotation accordée au fond de


développement régional, le fond forestier etc.).

D 3 Les servi es de l9Etat g r s de a i re auto o e :


Ce so t des se vi es de l9Etat o dot s de pe so alit o ale, leu a tivit
doit tendre à produire des biens ou à rendre des services donnant lieu à
u atio s. E ve tu de l9a ti le de la loi o ga i ue du jui , les
se vi es de l9Etat g s de a i e auto o e so t es pa la loi de fi a es.
Cette loi prévoit les recettes de ces services et fixe le montant maximum de
dépenses qui peuvent être imputées sur les budgets de ces services.

Chapitre II : Les règles juridiques de la présentation de la loi de finances :


Suiva t l9e e ple de la F a e, le Ma o s9est atta h au espe t des quatre
règles de présentation de la loi de finances, à savoir ; la gle de l9u it , de
l9u ive salit , de l9a ualit et la sp ialit et e e ve tu des lois o ga i ues
du 9 novembre 1963 et le 30 octobre 1970 et du 18 septembre 1972 et du 26
novembre 1998 et enfin du 2 juin 2015. Ces règles juridiques avaient pour but
de pe ett e au pa le e t de o t ôle da s ses oi d es d tails l9a tivit
fi a i e de l9Etat.

Section I : la r gle de l9u it :


A 3 L9i t r t de la r gle de l9u it :
C9est la gle suiva t la uelle, l9e se le des d pe ses et des e ettes doit
t e do da s u do u e t u i ue. Le p i ipe de l9u it epose su t ois
postulats :
1 3 Les dépenses et les recettes doivent être figurées dans un document
unique.

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2 3 Les dépenses et les recettes doivent être présentées de façon détaillée.


3 3 Les dépenses et les recettes doivent être présentées de façon à pouvoir
être facilement additionnée.
Le gle de l9u it udg tai e à u ut politi ue p is, 9est de p se te u
seul document pe etta t au pa le e t d9e e e u o t ôle su le
gouve e e t. Ce p i ipe de l9u it a gale e t u ut te h i ue ; assurer
une présentation claire du budget.

B 3 Les li ites de la r gle de l9u it :


Pa i les li ites de la gle de l9u it udg tai e, on trouve :
1 3 La débudgétisation :
La débudgétisation a pour conséquence de rendre confidentielles certaines
d pe ses de l9Etat et de les soust ai e ai si à l9app iatio des ep se ta ts
de la atio et de l9opi io pu li ue.
En France, le gouvernement a reporté de façon systématique le
fi a e e t de e tai es ha ges aff e tes au d pe ses de l9Etat su les
organismes autonomes comme crédit foncier. Cette débudgétisation
s st ati ue a o e d9a o d les d pe ses à a a t e so ial, ais 9est
surtout dans le domaine de financement des équipements productifs réalisés
par les entreprises publiques.
Au Maroc, le développement vertigineux des budgets autonomes et des
prises de pa ti ipatio de l9Etat da s des e t ep ises pu li ues o duit à la
d udg tisatio d9u e pa tie i po ta te des d pe ses de l9Etat. Depuis
l9i d pe da e, les udgets auto o es ui ep se te t les udgets des
e t ep ises pu li ues so t plus de e t ep ises, l9Etat est a e à
transformer plusieurs milliards de dirhams en dotation, en capital, en
su ve tio s d9 uipe e t et de fo tio e e t, e d pe ses udg tai es.

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Les dépenses et les recettes de ces entreprises publiques sont


d udg tis es et po te t atte te de faço flag a te au p i ipe de l9u it ,
faisant échapper ai si u e pa tie i po ta te du pat i oi e de l9Etat au
contrôle des représentants de la nation. Toutefois, le processus de privatisation
commence à atténuer les méfaits de cette situation.

2 3 La parafiscalité :
Une autre conséquence importante due au développement des
i te ve tio s fi a i es de l9Etat est l9affe tatio de e ettes fis ales à
e tai s o ga is es pu li s ou p iv s ui o t u e issio o sid e d9i t t
général, par exemple la recherche contre le cancer où le sida.
Cette affectation des recettes fiscales à certains organismes constitue ce
u9il est o ve u d9appele a tuelle e t la pa afis alit . La pa afis alit
o stitue u e attei te flag a te au p i ipe de l9u it udg tai e et peut
provoquer le démembrement financier de la puissance publique.

Section II : la r gle de l9a ualit udg taire


La loi organique de finances du 2 juin 2015 pose directement le principe de
l9a ualit da s so a ti le er
« la loi de finances prévoit, évalue, énonce et
auto ise pou ha ue a e udg tai e l9e se le des essou es et des
ha ges de l9Etat& ».
L9a ualit udg tai e p se te u e auto isatio ui pe et au pa le e t
d9auto ise les d pe ses et les e ettes budgétaires chaque année, elle
p se te gale e t u aspe t d9e utio ui pe et au gouve e e t
d9e ute au op atio s au t so pou ha ue a e.

A 3 La sig ifi atio de la r gle de l9a ualit :

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La gle de l9a ualit est ta lie pou pe ett e un contrôle périodique de


l9a tivit gouve e e tale pa le gouve e e t. Le d ut de l9a e
budgétaire est fixé au Maroc au 1er Janvier et se termine le 31 décembre.
Il a deu a i es de o evoi l9a e udg tai e :
1 3 Le procédé de gestion : ce procédé consiste à rattacher toutes les
op atio s de d pe ses et de e ettes à l9a e où elles so t effe tive e t
sold es. Ce p o d pe et de atta he des op atio s d9e utio à u e loi
de finances autre que celle qui les a autorisés.
2 3 Le proc d de l9ex utio : o siste à atta he l9a e udg tai e, les
recettes et les dépenses qui ont pris naissance au cours de cette année sans
s9 tale su u e aut e a e udg tai e. Ju idi ue e t, e s st e est le plus
cohérent. La loi organique du 2juin 2015 pose avec rigueur le principe de
l9i te di tio des epo ts des dits. L9a ti le de la loi o ga i ue susvis e
dispose que « & Les dits ouve ts au tit e de l9a e udg tai e e peuve t
t e epo t s su l9a e suiva te ».
Cependant, bien ue la loi o ga i ue pose le p i ipe de l9i te di tio des
epo ts des dits, il 9e de eu e pas oi s u9il e iste des v ita les
e eptio s u9il o vie t de d taille .

B 3 Les ex eptio s au pri ipe de l9a ualit :


La loi de finances a arrêté un certain nombre de dispositions qui permettent
d9 happe au ad e a uel :
1 3 Les dispositions relatives aux autorisations de programme : les lois de
p og a e ui d te i e t les o je tifs de l9a tio o o i ue et so iale de
l9Etat le pla o stitue la loi de ase de la politi ue d9i vestisse e t de l9Etat.
Le pla app ouv au Ma o o fo e t à l9a ti le de la o stitutio pa
le parlement, autorise au gouvernement une fois pour toute à mettre en

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Suv e le p og a e d9i vestisse e t ui p o ise. D s lo s u9u e


autorisation de programme est votée, le parlement est obligé au cours des
a es suiva tes d9i s i e auto ati ue e t selon un échéancier des crédits
de paiement servant à honorer les engagements déjà pris et ce conformément
au dispositio s de l'al ea de l9a ti le susvis .
2 3 Les dispositio s relatives à l9appro atio de o ve tio fi a i re : qui
peuvent engager l9 uili e fi a ie des a es ult ieu es. E e ple : dans le
ad e d9u a o d de oop atio i te atio ale, le pa le e t peut te
a e e à vote l9auto isatio , elle-ci engage les deniers publics pour plusieurs
a es et le gouve e e t 9est pas tenu de faire ratifier cette autorisation
toutes les années.
3 3 Les gara ties a ord es par l9Etat dire te e t ou i dire te e t :
exemple : suivant que les intermédiaires financiers sous tutelle étatique soient
da s l9i possi ilit de dispose de dits i po ta ts à l9e t ieu sa s
l9i te ve tio de l9ad i ist atio e t ale. Pa u a te l gislatif, le
gouve e e t a epte d9a o de sa ga a tie et se su stitue à l9e p u te
da s l9h poth se de so i solva ilit .
4 3 Les dispositions relatives à la gestion de la dette publique : le
remboursement de la dette engage le législateur et les deniers publics sur
plusieurs années.
5 3 Le principe de la continuité du service public : ce principe vise à assurer
une permanence des services en leur garantissant une sécurité des crédits et
leur reconduction année en année, par exemple ; des volets d9e utio des
budgets annexes et des comptes spéciaux ou des S.E.G.M.A.
6 3 La loi de finances rectificative : adoptée à cause des contraintes
économiques et financières conjoncturelles rompt de façon exceptionnelle le
ad e a uel de l9e utio udg tai e.

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Section III : la r gle de l9u iversalit udg taire :


A 3 La sig ifi atio de la r gle de l9u iversalit udg taire
La p i ipe de l9u ive salit udg tai e est o sa pa l9a ti le de la loi
organique des finances du 2 juin 2015 qui dispose que « il est fait recette du
montant intégral des produits sans contraction entre les recettes et les
d pe ses& Toutes les e ettes et toutes les d pe ses so t i put es au udget
général ».
Le principe consiste à fondre en une seule masse des ressources fiscales et
aut es p oduits et à i pute l9e se le des d pe ses pu li ues su ette
masse de recettes.
Ce principe permet également de connaître et de contrôler le montant exact
des d pe ses pu li ues. E disti gua t d9u e pa t des sultats et d9aut e pa t
les dépenses, il devient impossible soit de compenser recettes dépenses, soit
d9affe te u e e ette à u e d pe se.
E fi , e p i ipe de l9u ive salit pe et d9 vite que certains services
publics ne disposent de fonds propres et ne réussissent ainsi à acquérir une
i d pe da e à l9 ga d des auto it s e t ales.

B 3 L9assouplisse e t de la r gle de l9u iversalit udg taire :


Si le p i ipe de l9u ive salit s9appli ue pou le udget g al, des
e eptio s o t t p vues pa l9a ti le de la loi o ga i ue des fi a es ui
stipule que « certaines recettes peuvent être affectées à certaines dépenses.
Ces affectations peuvent être effectuées dans le cadre des budgets de services
de l9Etat g s de a i e auto o e, de o ptes sp iau & ».
Ai si au Ma o , e tai es e ettes d9i pôt o e la ta e u ai e ui est
une contribution sur la propriété foncière bâtie, sont évaluées dans la loi d

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finances, mais la part eve a t au olle tivit s lo ales 9 taie t pas i t g e


da s le udget g al. Les itu es d9e aisse e t et de pa titio des
produits sont donc effectuées en dehors de la loi de finances.
Il y a également les recettes de la TVA qui figure dans le tableau général de
la loi de finances, mais 30% du produit du TVA est affecté aux collectivités
locales.
Les budgets annexes et les comptes spéciaux du trésor et pas seulement les
o ptes d9affe tatio sp iale ui so t sp iale e t o sa s à des d pe ses,
fo t e eptio à la gle de l9u ive salit , les ta es pa afis ales alise t aussi
une affectation des recettes aux dépenses et cela en dehors de la loi de
finances.

Section IV : la règle de la spécialité budgétaire


A 3 La signification de la règle de la spécialité budgétaire :
La spécialité budgétaire signifie que les crédits ouverts par la loi de finances
sont affectés à des dépenses déterminées. La nature et le montant de ces
dépenses sont précisés dans la loi de finances. Le parlement autorise les
dépenses publiques par catégories de dépenses et le gouvernement procède à
l9e utio de es d pe ses da s les li ites de l9auto isatio pa le e tai e.
La règle de la spécialisation concerne non seulement la présentation de la
loi ais aussi l9e ution des dépenses publiques. Les crédits au Maroc sont
spécialisés par chapitre et par ministre groupant les dépenses selon leur nature
ou selon leur destination.

B 3 Les limites de la règle de spécialité :


Parmi les limites à la règle de la spécialité budgétaire, on trouve un chapitre
sp ial ue la loi de fi a es p voit et ui 9est affe t à au u se vi e pou

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couvrir les dépenses imprévues en matière de dépenses de fonctionnement. Ce


chapitre est intitulé « dépenses imprévues et dotations provisionnelles » les
crédits ouverts dans ce chapitre au titre de la loi de 2003 sont évalués à plus de
2,5 milliards de dirhams.
Il y a également une autre limite importante à la règle de la spécialité ; elle
est o stitu e pa la p ati ue de fo ds se ets ui 9o t pas d9affe tatio
précise et qui sont utilisés dans les buts les plus divers (contre-espionnage,
politi ue& .

Section V : la règle de la sincérité


le principe de la sincérité a été consacré par l'article 10 de la LOF . il
constitue un garant en termes d'exactitude des informations qui sont
contenues dans la loi de finances et de fiabilité de l'équilibre budgétaire qui est
retracé.

Partie II : La procédure budgétaire


L9 volutio d o ati ue du gi e pa le e tai e ui s9est a ifest e pa
l9i t oduction du suffrage universel avait pour conséquence de renforcer
l9auto it politi ue des asse l es et e pa ti ulie la ha e asse ui est
appa ue o e l9e p essio de la volo t populai e ; 9est à e o e t là ue
la toute-puissance parlementaire se manifeste avec force dans tous les
domaines y compris le domaine budgétaire. Mais le développement des
interventions économiques de la puissance publique va déclencher le processus
du déclin du rôle financier des assemblées. Lorsque après la seconde guerre
o diale, le udget de l9Etat devie t le p i ipal o e auto isatio de la
politique économique, son examen va exiger des compétences techniques que
les parlementaires ne possédaient pas. Par la force des choses, le

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gouvernement va se trouver en positio de sup io it à l9 ga d des


assemblées.
P og essive e t, le pouvoi e utif va s9e pa e du pouvoi fi a ie .
Ainsi, les orientations fondamentales sont dégagées selon une procédure
budgétaire rationnelle qui doit cependant tenir compte des revendications des
administrations non financières, de la pression des intérêts privés et les choix
faits par les milieux politiques.
Le terme procédure implique une démarche grâce à laquelle on avance vers
un résultat. En matière budgétaire, la démarche est celle qui contribue à
préparer, arrêter, exécuter, contrôler et régler le budget.
Les questions essentielles que nous allons poser tout au long de ce chapitre
sont les suivantes :
Quelle procédure budgétaire pour un Etat moderne ? Comment rationaliser
les i te ve tio s de l9Etat e pe a t e o sid atio les o e s et les
objectifs à atteindre ? Comment la procédure peut-elle intervenir pour
o do e l9a tio fi a i e de l9Etat et lui assu e la gula it et l9effi a it ?

Chapitre Ier : le processus d9 la oratio de la loi de fi a es :


La p pa atio et l9 ta lisse e t de la loi de fi a es et l9Suv e du
gouvernement, de son chef et des services ministériels au premier rang dans
lesquels se trouve le ministre des finances.
Le ministre des finances joue un rôle technique important dans la
p pa atio du do u e t udg tai e ais loi d9 t e d isif , puisque la
ajo it des d isio s udg tai es sulte d9u a te politi ue ui so t le fait du
gouvernement tout entier. Ceci a fait dire au professeur Maurice Duverger
« l9 ta lisse e t du udget o stitue l9a te fo da e tal de la vie de l9Etat ».

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La p pa atio de la loi de fi a es s9o ga ise e fo tio de deu


considérations : d9u e pa t, les o sid atio s de st at gie ui vise à d gage
les grandes lig es du udget de l9a e suiva te e p e a t e o pte le
o te te o o i ue et politi ue, et d9aut e pa t la o sid atio te h i ue
qui vise, une fois les grandes décisions budgétaires prises, à mettre en place de
façon détaillée, par ministre et par ligne, les crédits envisagés.
P pa e la loi de fi a es, 9est aussi se p pa e au d at udg tai e et au
résultat du vote final qui va consacrer ou rejeter le projet de budget préparé
par le gouvernement.

Section I : les attributions gouvernementales en matière budgétaire


A 3 Le droit d9initiatives en matière budgétaire
Les lois de finances sont préparées par le gouvernement et sont présentées
au parlement sous forme de projet de loi.
La loi organique de finances du 2 juin 2015 étend cette procédure non
seulement à la loi de finances de l9année, mais également aux rectificatives et
aux lois de règlement. Cette compétence du pouvoir exécutif est tout à fait
normale car le gouvernement et plus qualifié pour établir le projet du budget et
pour l9exécuter. En effet, le pouvoir exécutif se trouve dans une situation
privilégiée, car il a connaissance à la fois des recommandations techniques et
des données politiques.
L9article 46 de la loi organique de finances donne ministre des finances
l9entière autonomie en matière budgétaire ; le même article dispose en outre
« sous l'autorité du chef du gouvernement, le ministre chargé des finances
prépare les projets de loi de finances conformément aiux orientations générales
ayant fiat l'objet de délibérations au conseil des ministres conforùmément à
l'article 49 de la constirution ». La prédominance du ministre des finances par
les moyens pratiques dont il dispose, l9élément essentiel à cet égard est

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l9existence auprès de chaque ministre d9un représentant permanent du ministre


des finances qui s9appelle le contrôleur des engagements de dépenses (C.E.D).
Ce dernier formule son avis sur toute demande de crédit du ministre avant la
transformation du projet en ministère des finances qui l9intermédiaire de son
contrôleur peut connaître les besoins réels de chaque ministère.

B 3 La procédure de préparation du budget :


Au Maroc, la préparation du budget démarre avec le 1 er mai, une lettre
circulaire qui indique les règles de fonds et de forme à respecter dans
l9élaboration des propositions de dépenses et qui précise les grandes lignes de la
politique budgétaire de gouvernement en tenant compte des priorités et de
contraintes. Lorsque les opérations sont établies par les différents ministères,
elles sont centralisées au ministre des finances. Commence alors :
" Une phase de conférences budgétaires interministérielles : pour établir
les dotations allouées à chaque ministère. Ces dotations comprennent les
crédits reconduits, ainsi que les crédits destinés à financer les actions
nouvelles. Cette phrase consacre officiellement les accords et les
désaccords sur les montants alloués.

En cas de désaccord, ces derniers sont traités à l9échelon ministériel, si les


désaccords subsistent à propos des plafonds arrêtés, l9arbitrage du chef du
gouvernement est sollicité. Si aucun accord n9est trouvé, on recourt alors à
l9arbitrage du Roi.
" La phase de la mise au point : une fois le plafond des dépenses arrêté,
on procède à la mise au point définitive des recettes. La détermination des
recettes est un exercice bilatéral entre le premier ministre et le ministre de
finances pour lancer le processus de fabrication de loi de finance qui doit
être adoptée en conseil des ministres.

Section II : les méthodes administratives d'évaluation :


A 3 La prévision de dépenses :

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La prévision des dépenses semble être relativement facile. Il suffit en effet


pour chaque ministère d9évaluer directement le coût des services publics qui
dépendent de lui en tenant compte de leur extension éventuelle.
D9après la théorie classique des finances publiques, l9Etat fixe ses recettes
en fonction de ses dépenses, on applique cette règle du fait que l9Etat peut faire
varier librement le chiffre de ses recettes en augmentant les impôts par exemple,
car pour les classiques, les dépenses ont un caractère inéluctable et obligatoire.
Ce raisonnement n9est plus valable dans l9optique des finances publiques
modernes, les prélèvements publics ne sont plus extensibles indéfiniment et
toute extension des dépenses publiques peut avoir des conséquences
économiques et sociales importantes.

B 3 La prévision des recettes :


La prévision des recettes pose des problèmes techniques assez délicats : le
rendement des impôts dépend de toute une série de facteurs difficiles à prévoir,
ainsi par exemple ; les impôts indirects sont liés au volume de la production des
échanges, lequel susceptible de varier d9une année à l9autre.
Les revenus dits fixes sont constitués par les traitements et les salaires,
mais ces derniers sont influencés par les revendications sociales qui parviennent
toujours à lier les salaires au coût de la vie. La règle générale consiste à évaluer
d9une façon forfaitaire les recettes et les dépenses sur la base des résultats du
dernier budget exécuté.

C 3 Les théories modernes :


La méthode américaine dite « planning Promming budgeting system »
(P.P.B.S) mise au point en 1961 au ministère de la défense des Etats-Unis,
étendue quelques années plus tard au département civil de l9administration
fédérale américaine. Cette réforme vise d9abord à appliquer les principes

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modernes de gestion des entreprises privées en particulier le management aux


administrations publiques. En général, cette méthode vise à préciser la finalité
des actions et à entreprendre, à connaître d9abord les objectifs et à choisir parmi
ces objectifs ceux qui sont prioritaires et ensuite rechercher les voix les plus
adéquats permettant d9atteindre les buts ainsi fixés.
La méthode française dite la rationalisation des choix budgétaires s9est
inspirée de la méthode américaine « P.P.B.S ». La méthode française consiste à
mettre l9accent sur les objectifs ou les finalités de l9action administrative et de
remettre en cause les budgets moyens où les dépenses sont présentées selon leur
nature (personnel, matériel). La RCB permet à chaque ministère, administration
au service d9établir un budget programme qui peut être défini comme une
combinaison de moyens en vue d9atteindre des objectifs définis. Il repose sur les
phases suivantes :
1 3 Un inventaire de l9ensemble des activités des services (distinction des
activités administratives et productives).
2 3 Recherche des objectifs suivis par toutes ces activités.
3 3 Un recensement des moyens qui pourrait être déployé.
4 3 La définition des indicateurs de résultats (qui permettent de mesurer
en termes de produits physiques ou de prestations de services le degré de
réalisation des projets), ou des indicateurs de gestion qui permette d9établir des
notions courts / moyens ou courts / résultats et de juger de la productivité des
services.

Chapitre II : Le vote du budget :


L9adoption de la loi de finances se déroule selon une procédure
réglementée par la loi organique des finances du 2 juin 2015 en deux phases : la
présentation de la loi de finances et l9examen de la loi de finances.

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Section I : La présentation de la loi de finances :


A 3 Le délai de présentation
Au Maroc, l9élaboration et à l9exécution des lois de finances, précise que
chaque année avant le 1er mai, le ministre des finances expose au gouvernement
les conditions de l9exécution de la loi de finances pour l9année budgétaire
suivante. Il invite les ordonnateurs à établir leurs propositions de recettes et de
dépenses pour l9année budgétaire. Les propositions des ordonnateurs doivent
parvenir au ministre chargé des finances au plus tard le 1er juillet.
L9article 48 de la loi organique de finances du 2 juin 2015 précise que « le
projet de loi de finances de l9année est déposé sur le bureau de l9une de la
chambre des représentants , au plus tard le 20 octobre de l9année budgétaire en
cours ». Dans la pratique, ce délai n9est presque jamais respecté, le temps est un
élément précieux pour les parlementaires qui veulent se livrer à une analyse
minutieuse et détaillée du projet de loi de finances.
Par ailleurs, si le délai de présentation de la loi de finances n9est pas
respecté, ce n9est pas à notre avis par calcul politique visant à laisser un
minimum de temps aux parlementaires pour se prononcer sur la loi de finances,
mais cela constitue un argument de l9incapacité du gouvernement à élaborer une
véritable stratégie financière susceptible de clarifier son tableau de bord et de lui
permettre d9opérer ces interventions financières dans des conditions
satisfaisantes de qualité et de temps.

B 3 La présentation du projet de loi de finances en séance plénière :


Le projet de loi de finances déposé sur le bureau de l9une des deux
chambres du parlement doit être examiné successivement par les deux chambres
pour parvenir à l9adoption d9un texte unique. Chaque chambre dispose d9un
délai de 30 jours pour adopter le projet en une seule lecture.
Le ministre des finances présente le projet de loi de finances, en séances
plénières devant la chambre saisie la première en commençant par faire un

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exposé sur le contexte économique et social à l9étranger et au Maroc, ensuite il


traite de la situation lors de l9application du dernier budget voté et s9attache à
entrevoir les perspectives de l9évolution. Après un bref survol, le ministre
s9attache à décrire les grandes lignes du projet de la loi des finances ainsi que les
orientations générales de l9Etat en matière économique, financière et sociale. A
l9expiration du délai prévu pour l9examen du budget pour cette chambre (30
jours), le projet est présenté de la même façon aux séances plénières devant
l9autre chambre.
Pendant les séances plénières où le premier ministre est présent, les
députés écoutent et n9interviennent pas.

Section II : L9examen du budget :


A 3 L9examen du budget devant la commission des finances :
Le travail des commissions parlementaires revêt une importance
primordiale en vertu de l9article 80 de la constitution marocaine de 2011 qui
stipule que « les projets et les propositions de lois sont envoyées pour examen
devant les commissions dont l9activité se poursuit entre les cessions ». Ces
commissions apportent une aide capitale à l9ensemble des parlementaires dans
l9étude des textes. Chaque discussion en séance est ainsi précédée d9un examen
en commission.
En ce sens, le projet de loi de finances est envoyé devant la commission
des finances (des deux chambres) qui ouvre ses travaux par une séance réservée
au ministre des finances. Ce dernier expose les grandes lignes du projet de loi de
finances mais cette fois de façon détaillée, plus technique, intervient ensuite un
débat général, suivi de la discussion des articles, du dépôt des amendements et
des votes des parlementaires.
" - La discussion générale :

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Le débat général est conduit par le ministre des finances au nom du


gouvernement et consacré à la réponse aux questions orales et écrites posées au
niveau de la commission des finances des deux chambres. Les questions des
parlementaires sont centrées sur les conditions générales de l9équilibre
budgétaire, sur les résultats des derniers budgets exécutés, sur les perspectives
d9avenir, sur le contrôle budgétaire et sur la dette publique, la conjoncture
nationale et internationale. Ce débat d9ordre général prépare un débat plus précis,
centré autour des discussions des articles.

" 3 La discussion des articles :

Parallèlement à l9examen du projet de loi de finances par la commission des


finances, les commissions spécialisées du parlement procèdent à l9examen du
budget par article en présence des ministres concernés. Le débat des articles se
rapporte aux recettes de l9Etat (les recettes douanières, les recettes fiscales, les
ressources affectées résultant des budgets des SEGMA, et les comptes spéciaux
du trésor ainsi que sur les recettes d9empreint).
Le passage des différents ministres devant les commissions spécialisées pour
défendre leurs budgets, constitue une opportunité accordée aux parlementaires
qui se livrent à un examen détaillé des différentes politiques menées par les
membres du gouvernement. A la fin de ce débat des articles, l9article relatif à
l9équilibre des ressources et des charges de l9Etat est discuté.
Le vote de ces budgets ne peut cependant intervenir qu9après le vote par la
commission des finances du projet de la loi de finances.

" 3 Les droits d9amendement des parlementaires :

En vertu de l9article 83 de la constitution 2011 « les membres de chaque


chambre et le gouvernement ont le droit d9amendement ». Par ailleurs, cet article
précise que les amendements doivent être soumis à la commission intéressée et

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que le gouvernement peut s9opposer à l9examen de tout amendement qui n9a


pas été antérieurement soumis devant une commission spécialisée.
Il ressort de ce qui précède que le droit à d9amendement des
parlementaires en matière budgétaire est très réglementé de façon assez
restrictive à travers le monde (en France, l9article 40 de la constitution de 1958)
et ce afin de ne pas dénaturer le projet initial de la loi de finances et la vision
générale du gouvernement, d9ailleurs l9article 77 de la constitution marocaine
fait usage des mêmes restrictions en précisant que « les amendements formulés
par les membres du parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption
aurait pour conséquence par rapport à la loi de finances, soit une diminution des
ressources publiques, soit la création ou l9aggravation d9une charge publique ».

" 3 Le vote de la loi de finances au sein de la commission des finances

Trois jours après le dépôt des amendements devant la commission des


finances, intervient le vote de la loi de finances. La procédure du vote
sanctionne le débat soit par l9approbation soit par le refus. On remarque que les
projets de loi de finances ont toujours bénéficié d9un vote positif au sein de la
commission des finances. Depuis l9indépendance du Maroc, jamais un projet de
loi de finances n9a été rejeté au sein de la commission des finances ni au niveau
de la plénière.

B 3 L9examen du budget en séance plénière :


L9examen en séances plénières débute généralement par un discours du
rapporteur général de la commission des finances chargé d9une analyse globale
du projet de la loi de finances et ses incidences financières, suivi par les
interventions des groupes parlementaires, le débat général est ainsi entamé.
La discussion en séance plénière commence par l9examen de la première
partie (les recettes) qui suscite un grand intérêt parmi les parlementaires. Ensuite,

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la deuxième partie qui concerne les dépenses est examinée en second lieu. Enfin,
l9article relatif à l9équilibre budgétaire est examiné en dernier lieu.
Le vote de la seconde partie de la loi de finances ne peut débuter devant
une chambre de parlement avant le vote de la première partie. Si c9est le
ministre des finances qui représente le gouvernement lors de la discussion de la
première partie, on remarque que pendant la discussion de la seconde partie, ce
sont les différents ministres qui vont devenir défendre leurs budgets devant les
parlementaires. Chaque ministre ne défend pas uniquement les sommes allouées
pour l9année mais également de renseigner les parlementaires sur la politique
qu9il a suivie et sur celles qu9il entend suivre.
Si la première lecture n9a pas permis d9aboutir au vote d9un texte
identique, le gouvernement peut déclarer l9urgence et convoquer la commission
paritaire qui dispose en vertu de l9article 51 de la loi organique des finances
2015 ; d9un délai de sept jours pour aboutir à un texte d9accord que les
chambres adoptent au bout d9un délai de trois jours.
En cas de désaccord persistant, le gouvernement transmet le projet à la
chambre des représentants qui se prononce à la majorité absolue des membres la
composant.
Par ailleurs, et en vertu de l9article 75 de la constitution de 2011, si au 31
décembre la loi de finances n9est pas votée ou n9est pas promulguée en raison de
sa soumission la cour constitutionnelle en application de l9article 132 de la
constitution, le gouvernement ouvre par décret les crédits nécessaires à la
marche des services publics et à l9exercice de leur mission en fonction des
propositions budgétaires soumises à approbation.
Dans ce cas, les recettes budgétaires continuent à être perçues
conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur à
l9exception toutefois des recettes dont la suppression est proposée dans le projet
de loi de finances. Quant à celles qui prévoient une diminution de taux, elles
seront perçues au nouveau taux proposé.

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Cette disposition constitutionnelle permet au gouvernement pour la


période allant du 1er Janvier jusqu9à la date de mise en vigueur de la loi de
finances de disposer des moyens financiers nécessaires à la marche des services
publics et à l9exercice de leur mission en attendant l9entrée en vigueur de la loi
de finances. Elle se traduit par l9adoption par le gouvernement de deux décrets :
l9un autorisant la perception des recettes et l9autre portant ouverture des crédits
budgétaires.
La version finale de la loi de finances quant à elle est adoptée par le
parlement, elle porte la signature des présidents des deux chambres et elle est
transmise au premier ministre par contreseing. Elle est ensuite promulguée par
Dahir au Bulletin officiel.

Section III : Les limites à l9autorisation parlementaire :


Le rôle du parlement dans l9autorisation des recettes et des dépenses
publiques est très important. Cependant, ce rôle est réduit par les limites d9ordre
constitutionnel et législatif d9une part et les limites d9ordre politique d9autre part.

A 3 Les limites d9ordre constitutionnel et législatif :


Les articles 45, 51, 56 et 57 de la constitution de septembre 1996 ainsi que
la loi organique des finances, organisent les finances de l9Etat dont le respect
s9impose aux pouvoirs publics. Le conseil constitutionnel y veille.
" L9article 70 de la constitution précise que la loi est votée par le parlement.
Une loi d9habilitation peut autoriser le gouvernement pendant un délai
limité et en vue d9un objectif déterminé, à prendre par décret des mesures
qui sont normalement du domaine de la loi. Les décrets entrent en vigueur
dès leur publication, mais ils doivent être soumis dans un délai fixé par la
loi d9habilitation à la ratification du parlement.

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Cet article signifie que le parlement peut abdiquer son pouvoir législatif au
gouvernement. En général, le parlement ratifie les décrets pris par le
gouvernement.
" L9article 75 de la constitution stipule que le parlement vote la loi de
finances dans des conditions prévues par une loi organique. Les dépenses
d9investissement résultant des plans de développement ne sont votées
qu9une seule fois, lors de l9approbation du plan par le parlement. Elles
sont reconduites automatiquement pendant la durée du plan. Seul le
gouvernement est habilité à déposer des projets des lois tendant à modifier
le programme ainsi adopté.

Cet article signifie que le gouvernement a seul le monopole du pouvoir


d9amendement en matière de plan. Cet article cristallise la contradiction entre
d9une part ; la nécessité de donner au législatif la possibilité d9ajuster la
planification de l9Etat, et d9autre part la nécessité pour l9exécutif que la plan ne
soit dénaturé par les élus de la nation. L9article 50 de la constitution marocaine
tranche le dilemme en faveur de l9exécutif.
Au cas où la loi de finances n9est pas votée à la fin de l9année budgétaire, le
gouvernement ouvre par décret les crédits et ceci même dans le cas où le retard
est imputable au gouvernement.
" L9article 77 de la constitution dispose que les propositions et
amendements formulées par les membres du parlement ne sont pas
recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport à la
loi de finances, soit une diminution des ressources publiques, soit la
création ou l9aggravation d9une charge publique.

L9article 77 avance des limitations apportées au droit d9amendement, qui


visent essentiellement à sauvegarder les grandes lignes de l9équilibre budgétaire.
Cette disposition oblige les parlementaires à faire des propositions
d9amendement équilibrées en recettes et en dépenses.
Cependant, si l9article 77 interdit aux parlementaires de diminuer les recettes
et de majorer les dépenses, il ne leur interdit pas de faire un travail qualitatif en
proposant des amendements susceptibles de renforcer la rentabilité des

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prélèvements fiscaux (recettes), est d9améliorer la qualité des affectations


(dépenses) et cela avant d9arriver à la procédure du vote.
" L9article 82 de la constitution dispose que l9ordre du jour de chaque
chambre est établie par son bureau. Il comporte, par priorité et dans
l9ordre que le gouvernement a fixé, la discussion du projet de la loi
déposée par le gouvernement et des propositions de loi acceptées par lui.

Cet article signifie que le gouvernement dispose de la maîtrise de l9ordre du


jour du parlement au sein des deux chambres. Le gouvernement établit un ordre
de priorité dans les discussions concernant les projets de loi proposés.
Ainsi, le gouvernement peut orienter le rythme et la nature des problèmes
qu9il devrait débattre. Le gouvernement peut par le biais de cette procédure,
rejeté certains projets de loi ayant un caractère financier ou les repousser vers
l9infini.
" L9article 83 de la constitution dispose que les membres de chaque
chambre et le gouvernement ont le droit d9amendement. Après l9ouverture
de départ, le gouvernement peut s9opposer à l9examen de tout
amendement qui n9a pas été antérieurement soumis à la commission
intéressée.

Cet article permet au gouvernement de contrôler le système d9amendement


des parlementaires en exigeant de ces derniers de remettre à la commission des
finances l9ensemble de leurs amendements. L9article 78 initie la procédure dite
du vote bloqué qui permet au gouvernement de décider de l9avenir de la loi de
finances pour contraindre les deux chambres à se prononcer par un vote unique
sur l9ensemble des projets où seules les amendements proposés ou acceptés par
le gouvernement sont retenus.

B 3 Les limites d9ordre politique à l9autorisation parlementaire :


L9autorisation parlementaire signifie que le parlement dispose d9une
liberté quant au vote du budget. Cette liberté lui permet d9introduire toutes les
modifications nécessaires, elle lui permet de supprimer certaines dépenses et de

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créer de nouvelles réponses. En fait, les élus ne disposent à l9égard du projet de


loi de finances que d9une liberté extrêmement limitée. On trouve ainsi les
restrictions au droit d9amendement découlant de l9article 77 et 82, l9utilisation
du vote bloqué (article 83), les délais impératifs imposés au déroulement de la
discussion (le projet de la loi de finances doit être soumis au plus tard le 1 er mai,
et les parlementaires n9ont que deux mois pour se prononcer et généralement le
projet est présenté au Parlement avec beaucoup de retard), obligeant le
parlement à entériner dans la pratique le projet de loi de finances sans lui
apporter des modifications ou de le rejeter.
On oblige les parlementaires à un choix politique et financier entre deux
extrêmes : un vote en bloc ou un rejet en bloc. Ceci montre bien le déclin réel du
rôle budgétaire du parlement et la prééminence du rôle du gouvernement dans
l9établissement et l9adoption du budget.

Chapitre III : L9exécution des opérations de dépenses et de recettes


L9exécution des opérations de dépenses et de recettes requiert
l9intervention de deux protagonistes : l9ordonnateur et le comptable public 3 le
premier en ce qu9il détient le pouvoir de décision en matière budgétaire, le
second est seul compétent pour manier (encaisser et décaisser) les deniers
publics.

1 3 Les acteurs de l9exécution des opérations de dépenses et de recettes


L9exécution des opérations de dépenses et de recettes suppose
l9intervention de deux acteurs : l9ordonnateur et le comptable public.
" Les qualités d9ordonnateurs et de comptables
a 3 Les ordonnateurs :
Est qualité d9ordonnateur « toute personne ayant qualité, au nom de l9Etat,
d9une collectivité ou d9un établissement public, pour contracter, liquider une
créance ou une dette, ou encore pour ordonner, soit le recouvrement d9une

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créance, soit le paiement d9une dette » (Devaux, la comptabilité publique, PUF


1957).
1 3 Le pouvoir financier dévolu à l9ordonnateur :
Le pouvoir dévolu à l9ordonnateur est essentiel en matière de dépenses
puisqu9il se présente comme l9autorité administrative habilité à engager les
finances publiques. Au travers des étapes de la dépense publique (engagement,
liquidation et ordonnancement) qui relèvent de sa compétence, l9ordonnateur est
habilité à décider de l9opportunité, du montant et du moment de la dépense sous
réserve des contrôles qui sont exercés sur lui : contrôle du comptable au stade du
paiement de la dépense, contrôle de la cour des comptes ou des chambres
régionales des comptes dans le cadre du contrôle de la gestion et contrôle de la
cour de discipline budgétaire et financière.
Sont des ordonnateurs, les ministres, maires, présidents des conseils
régionaux et généraux, directeurs d9établissements publics mais également tout
administrateur doté par délégation ou en qualité de suppléant de ce pouvoir
financier. Ceci conduit à distinguer les ordonnateurs principaux des
ordonnateurs secondaires.
Par principe, l9ordonnateur est dit principal lorsque les autorisations
budgétaires accordées par l9assemblée délibérante (Parlement, conseil
municipal&) lui sont directement adressées.
Les ordonnateurs secondaires assistent l9ordonnateur principal dans la
réalisation des opérations de dépenses et de recettes. Ils reçoivent, à cet effet,
délégation de crédits de l9ordonnateur principal.
2 - Globalisation et fongibilité des crédits :
Avec la LOLF, le pouvoir de décision reconnu à l9ordonnateur prend une
signification supplémentaire dès lors que le gestionnaire doit s9engager, dans
l9emploi des crédits, sur des objectifs à atteindre et en supporte la responsabilité
au regard des résultats obtenus.

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Dans ce cadre, le gestionnaire dispose d9une liberté de gestion dans l9emploi


des crédits au travers des notions de globalisation et de fongibilité. En effet,
désormais, le gestionnaire se voit doter d9une enveloppe globale de crédits
(globalisation des crédits) qu9il doit employer dans la perspective de réalisation
des objectifs qui lui ont été fixés.
Pour ce faire, au sein de cette enveloppe globale, les crédits sont fongibles les
uns par rapport aux autres. En effet, la présentation des crédits au sein du
programme est indicative et laisse ainsi une plus grande liberté au gestionnaire
dans l9utilisation des moyens qui leur ont été alloués.
Le programme devient une enveloppe globale au sein de laquelle le
gestionnaire peut imputer différemment les crédits qui lui ont été accordés 3 aux
fins ultimes de réalisation des objectifs qui lui ont été assignés. Les crédits
deviennent ainsi fongibles les uns par rapport aux autres 3 des crédits
d9investissement pouvant être transformés en crédits de fonctionnement et
inversement. Cette fongibilité des crédits doit permettre au gestionnaire de
reventiler les crédits entre les différents titres du programme en fonction des
besoins.
Cette liberté accordée au gestionnaire au travers de la globalisation et de la
fongibilité des crédits trouve néanmoins une limite avec la gestion des crédits de
personnel. En effet, la LOLF indique que si la présentation des crédits par titre
est indicative, en revanche, s9agissant des crédits ouverts sur le titre des
dépenses de personnel de chaque programme, ils constituent le plafond des
dépenses de cette nature.
Autrement dit, la fongibilité des crédits est asymétrique. Il est possible de
prélever sur le titre dépenses de personnel pour abonder un autre titre du
programme, l9inverse n9est pas possible ; les crédits de personnel de chaque
programme ne peuvent être majorés par des crédits relevant d9un autre titre.
En raison de leur poids dans le budget de l9Etat (jusqu9à 40%), les dépenses
de personnel constituent un enjeu majeur de la gestion publique. Ceci justifie »

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le traitement particulier dont elles font ainsi l9objet. Dans cette même logique de
maîtrise de la dépense de personnel, la LOLF prévoit également un
plafonnement des autorisations d9emplois rémunérés par l9Etat, fixé par
ministère. Ce dispositif répond à une double préoccupation.
" assurer au gestionnaire une liberté d9utilisation des moyens mis à sa
disposition grâce à une globalisation des crédits et des emplois ;
" au regard de l9enjeu financier que représentent les dépenses de
personnel, garantir la maîtrise de ces dépenses par un système de
double plafonnement en crédits par programme et en emplois par
ministère et éviter, en définitive que « la liberté offerte aux
gestionnaires de crédit se traduise par une multiplication des
recrutements, qui engagerait l9avenir des finances publiques sur
plusieurs dizaines.
B 3 Les comptables publics :
Est comptable public, tout fonctionnaire ou agent ayant qualité pour
effectuer au nom de l9Etat, des collectivités ou des établissements publics, des
opérations de recettes ou de dépenses ou de maniement de titres soit au moyen
de fonds et valeurs dont il a la garde soit par virement interne d9écritures, soit
encore par l9intermédiaire d9autres comptables publics.
Le comptable public peut également se définir au travers de ses
attributions de paiement des dépenses, de recouvrement des recettes, de
conservation des fonds et valeurs appartenant ou confiés à des organismes
publics&
L9Etat, les collectivités territoriales et leurs établissements publics sont
dotés de comptables publics qui sont chargés du maniement des deniers de la
caisse publique dont ils tiennent la comptabilité. Parmi ces comptables, certains
répondent à une appellation spécifique : receveurs des impôts, receveurs des
droits de douane, percepteur&

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Chaque année, le comptable public est tenu d9adresser au juge des


comptes dont il relève (Cour des comptes ou chambre régionale des comptes) sa
comptabilité. A la suite, le juge des comptes est amené à vérifier la régularité de
la comptabilité publique et, le cas échéant, mettre en jeu sa responsabilité.
" Le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables publics
Enoncée le décret royal sur la comptabilité publique de 1967, la règle de
séparation des ordonnateurs et des comptables est toujours d9actualité. Cette
règle rend incompatible les fonctions d9ordonnateur et de comptable. Cette règle
se présente comme un principe essentiel au droit de la comptabilité publique
dont la méconnaissance peut être sanctionnée.
Ce principe a été énoncé en vue de limiter les risques de corruption et de
concussion. Il se justifie également en raison de l9incompétence de certains
ordonnateurs (notamment locaux) en matière de comptabilité publique. Le
comptable public est alors le garant de la régularité des opérations projetées par
l9ordonnateur.
La juxtaposition des compétences de l9ordonnateur et du comptable public
doit permettre, par confrontation, d9apprécier la régularité des comptabilités
tenues, d9une part, par le comptable (compte de gestion) et, d9autre part, par
l9ordonnateur (compte administratif). Le rapprochement de ces deux
comptabilités doit conduire à mettre en évidence les éventuelles irrégularités.
Comme tout principe, celui de séparation des ordonnateurs et des comptables
connaît un certain nombre de tempéraments qui permettent, en certaines
hypothèses, den contourner l9application.
A 3 Les aménagements au principe de séparation des ordonnateurs et
des comptables
Parce que le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables peut
s9avérer lourd d9exécution

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Régie financière La gie pe et de o fie à u e pe so e 9a a t pas la


qualité de comptable public, la capacité de liquider et de
a ie l9a ge t pu li .
La régie est dite « d9ava e » lo s u9elle o stitue u
a age e t à la p o du e d9e utio de la d pe se
publique. Elle est dite « de recettes » lo s u9il s9agit
d9a age la p o du e d9e utio de la e ette
publique.
PSOP 3 Paiement Il appa tie t au i ist e des fi a es d9 ta li la liste des
sans dépenses qui peuvent être payées Sans Oordonnacement
ordonnancement P ala le. L9e e ple peut t e do des u atio s
préalable des fonctionnaires.
Aménagement par Il s9agit d9auto ise u e pe so e pu li ue ou p iv e à
voie d9ha ilitatio pe evoi des e ettes e lieu et pla e d9u e olle tivit .
La pe eptio de la e ette suppose u9u tit e l gal soit
a o d e vue de la alisatio d9op atio s de
dépenses et de recettes.

B - La sanction de la méconnaissance du principe de séparation des


ordonnateurs et des comptables : la gestion de fait
La gestion de fait ou comptabilité de fait exprime la situation au terme de
laquelle la répartition des compétences telle que prévue dans l9application du
principe de séparation des ordonnateurs et des comptables, n9a pas été respectée.
Dans ce cas, une personne (physique ou morale, ordonnateur ou tiers) se sera
comportée comme un comptable public et de fait, doit être qualifiée de
comptable& de fait.
L9idée est alors que si les deniers avaient été maniés régulièrement, ils
auraient été soumis, pour leur contrôle, au juge des comptes. Afin de rétablir
l9orthodoxe comptable, il revient au juge des comptes de juger la comptabilité
de fait, ce qui conduit à ce que d9autres que le comptable de droit, soient
justiciables du juge de comptes : l9ordonnateur mais également des tiers,
personnes physiques (directeurs de banque, notaires, chefs d9entreprises,
présidents d9associations&) ou morales (sociétés, associations&).

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Lorsqu9une personne est reconnue comptable de fait, elle doit rendre ses
comptes au juge des comptes.
L9examen de la comptabilité par le juge des comptes peut conduire ce
dernier à mettre le comptable de fait en débet. Le débet consiste à obtenir du
comptable de fait qu9il rembourse les sommes indûment maniées. Le montant du
débet peut toutefois être réduit dans l9hypothèse où la gestion de fait a été
pratiquée dans un but d9intérêt général (gestion d9une crèche, réfection d9une
route&).
En revanche, lorsque la gestion de fait a été pratiquée à des fins privées
(rémunérations complémentaires, paiement de charges personnelles&), c9est la
totalité des sommes maniées qui est mise à la charge du comptable de fait à
laquelle s9ajoute une amende pour gestion de fait. Le juge des comptes est, en
effet, habilité à sanctionner l9immixtion irrégulière dans les fonctions de
comptable de droit.

2 - Les modalités administratives et comptables d9exécution des opérations


de dépenses et de recettes
En matière de dépenses, comme en matières de recettes, l9application du
principe de séparation des ordonnateurs et des comptables conduit à ce que
chacun de ces acteurs agisse dans le cadre des compétences qui leur ont été
attribuées. La frontière établie par ce principe induit que celui qui décide (de
l9engagement de la dépense ; du recouvrement d9une recette) ne soit pas celui
qui manie les sommes correspondantes. Et inversement, que celui qui est chargé
du maniement des deniers publics n9ait aucune compétence pour décider de
l9emploi de l9argent public.
" L9exécution des opérations de dépenses

L9exécution de la dépense publique répond à un schéma établi portant


répartition des compétences entre l9ordonnateur et le comptable.

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Le processus de la dépense publique suppose un engagement, une


liquidation, un ordonnancement et enfin un paiement de ladite dépense. Parmi
ces différentes opérations, seules les trois premières sont du ressort de
l9ordonnateur, le comptable étant tenu du paiement.
A 3 La phase administrative de l9exécution de l9opération de dépense
Trois étapes administratives sont nécessaires à la réalisation d9une
opération de dépense : l9engagement, la liquidation suivie de l9ordonnancement
de la dépense par l9ordonnateur compétent.
1 3 Engagement
L9engagement constitue la première étape de la procédure d9exécution de
la dépense publique. Il signale la phase par laquelle un organisme public crée ou
constate à son encontre une obligation de laquelle résultera une charge.
L9engagement de la dépense publique ne peut être le fait que de
l9ordonnateur compétent. Il appartient au comptable public, au stade du
paiement, de vérifier la qualité d9ordonnateur et, le cas échéant, de refuser de
procéder au paiement.

2 3 Liquidation
A l9engagement de la dépense publique, succède une procédure de
liquidation (puis d9ordonnancement), nécessaire à la réalisation administrative
de l9opération de dépense.
La liquidation a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d9arrêter le
montant de la dépense. Effectuée par les services de l9ordonnateur, la liquidation
est le préalable nécessaire à l9ordre de paiement adressé au comptable public.
La liquidation suppose la constatation du service fait. Ainsi, tout
fonctionnaire ayant satisfait aux obligations qui lui incombaient, doit percevoir
l9intégralité du traitement qui lui est dû. Il en va de même pour le cocontractant
de l9administration qui a droit à obtenir le paiement des prestations dès lors
qu9elles ont été exécutées.

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La liquidation suppose également que le montant de la dépense soit


déterminé. Ceci fait, l9ordonnateur est tenu de procéder à la liquidation de la
dépense .

3 3 Ordonnancement
L9ordonnancement est l9acte administratif donnant, conformément aux
résultats de la liquidation, l9ordre de payer la dette de l9organisme public.
Ordonnancement ou mandatement de la dépense publique : ce vocabulaire
peut être utilisé de manière indistincte pour évoquer cette 3 e et dernière étape de
la procédure administrative d9exécution de la dépense publique.
Dans la pratique, le terme d9ordonnancement est réservé à
l9administration centrale tandis que le terme de mandatement sera préféré dans
le cadre des administrations déconcentrée et décentralisée.

B 3 La phase comptable de l9exécution de l9opération de dépense


Aux trois étapes administratives de l9exécution de la dépense publique
(engagement, liquidation et ordonnancement) succède la phase comptable du
paiement.
Le paiement est l9acte par lequel l9organisme public se libère de sa dette.
Seul un comptable public peut valablement procéder au paiement d9une dépense
publique. Mais avant de procéder au paiement, le comptable public doit
également accomplir certains contrôles.
" de la qualité de l9ordonnateur ou de son délégué ;

" de la disponibilité des crédits ;

" de l9exacte imputation des dépenses ;

" de la validité de la créance quant à l9exactitude des calculs de liquidation


et à la justification du service fait ;

" du caractère libératoire du règlement.

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Les contrôles effectués par le comptable public, le sont sur la base des pièces
justificatives produites par l9ordonnateur, sous la responsabilité de ce dernier.
Pour cette raison, ces pièces bénéficient d9une présomption de régularité.
Ensuite, le comptable public peut procéder au paiement.
Dans le cadre du decret royal sur la comptabilité publique, le contrôle exercé
par le comptable public était un contrôle systématique de la dépense publique au
travers de ses trois étapes administratives. Désormais, avec le LOLF, les
contrôles portés sur la dépense publique se font à géométrie variable avec une
intensité modulée en fonction de la nature de la dépense contrôlée. Ce nouveau
mécanisme de contrôle se présente comme un contrôle hiérarchisé de la dépense.
Mais qu9il voit exhaustif ou ponctuel, le contrôle comptable de la dépense
publique présente une finalité commune : en garantir la régularité.
L9exécution de la dépense publique se concrétise au travers du paiement
effectué par le comptable public, point de ponctuation de cette procédure
d9exécution. Mais l9hypothèse peut s9envisager, qu9au terme des contrôles qu9il
a effectués, le comptable public se refuse à procéder au paiement. Le refus ainsi
opposé doit l9être dans certaines hypothèses précisées et ne peut être outrepassé
par l9ordonnateur au moyen d9une réquisition de paiement, que dans certains cas
strictement déterminés. La phase comptable de l9exécution de l9opération de
dépense n9exclut donc pas l9intervention de l9ordonnateur : à la suite d9un refus
de paiement formulé par le comptable public, l9ordonnateur peut requérir ce
dernier et obtenir que le créancier soit payé en dépit du refus comptable.
En principe, lorsque le comptable accomplit une opération de dépense, il en
suppose la responsabilité à raison des irrégularités constatées. Cette
responsabilité peut toutefois être écartée, alors même que des irrégularités
auraient été décelées, dès lors que, pour les opérations concernées, le comptable
public peut produire un ordre de réquisition émanant de l9ordonnateur compétent.
Très concrètement, lorsqu9à l9occasion de l9exercice de son contrôle, le
comptable public constate des irrégularités, il est tenu de procéder à la

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suspension de la procédure de paiement et d9en informer l9ordonnateur. Ce


dernier peut, soit procéder aux régularisations nécessaires, soit user de son
pouvoir de réquisition et ordonner au comptable de payer. L9utilisation par
l9ordonnateur de son pouvoir de réquisition a pour effet de décharger le
comptable public de toute responsabilité pour les opérations concernées et,
autrement envisagé, de transférer à l9ordonnateur la responsabilité de ces
opérations. Cette responsabilité sera alors recherchée devant la Cour de
discipline budgétaire et financière.
" L9exécution des opérations de recettes
En fonction de la nature de la recette à recouvrer, les modalités de
recouvrement différent. Peuvent ainsi être distinguées les recettes fiscales et
domaniales ainsi que les amendes et autres condamnations pécuniaires
(soumises à des régimes spécifiques de recouvrement) par opposition aux
créances publiques ordinaires soumises à une procédure standardisée et
recouvrées au moyen de titres de recettes tels qu9ordre de (re)versement, état
exécutoire ou encore arrêté de débet.
" un acte juridique créateur de la créance (loi, règlement, contrat&) ;
" une opération de liquidation de la créance et d9émission de l9ordre de
recette correspondant ;
" et l9encaissement par le comptable public du montant de la recette.
Peut ainsi être dégagé, à l9instar de la procédure d9exécution des opérations
de dépenses, une phase administrative à laquelle succède une phase comptable.
Les contrôles exercés par le comptable public, en la matière, sont nettement
moins prononcés que ne le sont ceux exercés en matière de dépenses.
L9explication réside dans l9intérêt des débiteurs à exercer, eux-mêmes, un
contrôle effectif à l9égard de la somme qui leur est réclamée. Il est bien évident
que le comptable public ne peut compter que sur lui-même, en matière de
dépense, pour s9assurer de la régularité de l9opération réalisée : une dépense
payée à tort, en effet, peu de chances d9être remboursée spontanémen. En

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revanche, en matière de recettes, le comptable public peut compter sur le


débiteur pour que celui-ci ne paye pas plus qu9il ne doit.

3 3 Les contrôles exercés par le comptable public


Telles qu9elles viennent d9être évoquées les compétences du comptable
public conduisent ce dernier à tenir une comptabilité en recettes et/ou en
dépenses et à exercer sur ces dernières un minimum de contrôles avant de
procéder aux encaissements et décaissements correspondants.
Un rôle essentiel imparti au comptable public pour lequel il supporte une
responsabilité pécuniaire et personnelle devant le juge des comptes dès lors que
ce dernier aura constaté une irrégularité dans la tenue de sa comptabilité.
Ces contrôles sont effectués par le comptable public sur pièces. Il
appartient à l9ordonnateur de produire au comptable les pièces justificatives
nécessaires et à ce dernier d9en apprécier la régularité avant de matérialiser
comptablement l9opération.

" Le contrôle de la dépense publique


Le contrôle de la dépense publique est un contrôle de la régularité de la
dépense.

A 3 Le contrôle de la régularité de la dépense


Avant d9ouvrir sa caisse pour procéder au paiement d9une dépense, le
comptable public est tenu de s9assurer de la régularité de cette dépense au
moyen des pièces justificatives qui lui ont été transmises.
Si ces pièces s9avèrent être irrégulières ou contradictoires, le comptable
public est tenu de suspendre le paiement.
Le comptable public exerce un contrôle de régularité de la dépense,
indépendamment de toute appréciation de la légalité interne de celle-ci. Le

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comptable public n9a pas, en effet, à se faire juge de la légalité interne des actes
administratifs à l9origine de la dépense.
Le juge des comptes en tire les conséquences en estimant qu9un
comptable public ne saurait s9opposer au paiement d9une dépense engagée sur la
base d9une délibération dont la nullité n9a pas encore été prononcée par le juge
administratif.
Lorsque le comptable public constate une irrégularité, le comptable public
est tenu de suspendre le paiement et d9en informer l9ordonnateur concerné. Ce
dernier a néanmoins la possibilité d9éluder le refus de paiement opposé, en
faisant usage de son pouvoir de réquisition .

B 3 Le contrôle hiérarchisé de la dépense


La mise en Suvre de la LOLF a généré la mise en place d9un contrôle
hiérarchisé de la dépense publique. Dans ce cas, les contrôles comptables se font
plus ou moins intensifs en fonction des risques présentés par la dépense engagée.
Désormais, le contrôle de la dépense s9effectue par sondage. « Le
référentiel recense les dépenses devant obligatoirement faire l9objet d9un
contrôle a priori et exhaustif. Pour les dépenses dont les risques et les enjeux
apparaissent comme incompatibles avec une approche par sondage ou un
contrôle a posteriori, le référentiel fixe le niveau de risque acceptable qui
autorise le contrôle par sondage. Le principe retenu est de considérer que le
niveau de risque est inacceptable, lorsque les anomalies patrimoniales (par
exemple les erreurs de liquidation) dépassent 2% en volume. Ce taux d9anomalie
patrimoniales significatives (&) constitue ainsi un critère objectif permettant de
définir, par gestionnaire, la possibilité de hiérarchiser les contrôles pour une
nature de dépenses donnée ».
Ainsi, en fonction des risques, les contrôles sont optimisés pour les
dépenses sensibles et limités pour les dépenses répétitives et de faibles montants.

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Ce contrôle hiérarchisé doit s9effectuer dans un cadre partenarial (contrôle


partenarial) de manière à valoriser les bonnes pratiques : le comptable adaptera
donc également ses contrôles en fonction de l9efficacité dont font preuve les
services de l9ordonnateur en matière d9exécution de dépenses et de recettes.
Cette dimension du contrôle se focalise sur le lien de confiance qui va s9établir
entre l9ordonnateur et le comptable et doit conduire à une personnalisation des
contrôles : les ordonnateurs dont les services auront donné lieu à remarques de
la part du comptable verront leurs opérations de dépenses et de recettes plus
systématiquement contrôlées.
" Le contrôle de la recette publique
Par nature, les contrôles que le comptable public est amené à effectuer en
matière de recettes s9avèrent être moins prononcés qu9en matière de dépenses. Il
n9en demeure pas moins qu9avant de procéder à l9encaissement d9une recette
publique, le comptable est tenu de contrôler l9autorisation de percevoir la recette
(selon les conditions prévues pour chaque catégorie d9organisme public par les
lois et règlements), la mise en recouvrement des créances de l9organisme public
dans la limite des éléments dont il dispose, ainsi que la régularité des réductions
et des annulations d9ordre de recettes 3 ainsi que le prévoit l9article 19 du décret
relatif à la Gestion budgétaire et comptable publique.
Le comptable public doit, par ailleurs, dans le recouvrement de ces recettes
publiques, faire toutes les diligences nécessaires pour la perception de ces
recettes publiques.
La responsabilité du comptable public sera engagée « dès lors (&) qu9une
recette n9a pas été recouvrée » . Ceci implique, pour le comptable public, qu9il
exerce, en temps utile, les diligences nécessaires au recouvrement de la créance.
A cet effet, il lui appartient de procéder au recouvrement amiable, et en cas
d9échec, au recouvrement forcé des créances publiques. Le recouvrement forcé
s9effectue sur la bade d9un titre de recette revêtu de la force exécutoire lequel
permet au comptable de recourir aux voies d9exécution du droit commun pour

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obtenir le paiement de la créance (avis à tiers détenteur, saisie-arrêt selon les


conditions du droit commun&).

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