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Professeur M. CHADI
" Ordonnateurs
" Comptables
B 3 Le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables
" Le principe des séparations
" La sanction des méconnaissances du principe
Section II : Les odalit s ad i ist atives et o pta les d9e utio des
opérations des dépenses et des recettes
A 3 L9e utio des op atio s des d pe ses
B 3 L9e utio des op atio s de e ettes
Introduction générale
Le p e ie udget a o ai da s l9a eptatio ode e du te e e o te
à 1913, ce ui e veut pas di e u9il 9 avait pas u e so te de gestio
financière antérieurement à cette date.
C9est sous le g e de Moulay Souleymane (1792 3 1822) ue s9est
o stitu le o ps des Ou a as pla sous les o d es de l9A i e des Ou a as
qui remplissait le ôle d9u v ita le i ist e des fi a es. A et effet, il
e evait les appo ts de l9A i e des e t es, ha g de la pe eptio des
e ettes, de l9A i e des so ties, ha g de l9e utio des d pe ses et e fi de
l9A i e des o ptes ha g du o trôle de la comptabilité transmise par les
différents Oumanas. Les états fournis étaient remis au sultan, lequel les
communiquait à la Béniqua qui faisait office de la cour des comptes. En fait, il y
avait trois entités distinctes :
" Bayet mal elmouslimine : alimenté à partir des ressources à caractère
eligieu la )akat et l9A hou .
" Le trésor recevait le produit des Melks, constitué de contributions
ad i ist atives 9a a t au u a a t e eligieu .
" Le trésor du sultan : alimenté essentiellement par les dons faits au sultan.
A la fi du si le de ie , le Ma o faisait l9o jet de o voitises de la pa t des
puissances coloniales européennes. Sous prétexte du contrôle de la dette, ces
puissances ont commencé dès 1904 à intervenir dans les finances du pays pour
le o pte des po teu s des tit es de l9e p u t is ette a e-là. Elles se
sont arrogées le pouvoir de percevoir directement certaines recettes telles que
le produit des douanes, les droits de ports et des marchés dont les ports de la
côte à fin de s9assu e du se vi e o al de la dette.
A 3 La loi de fi a es de l9a e:
La loi organique n° 130-13 relative à la loi de finances promulquée par le
dahir n°1-15-62 du 2 juin 2015 dispose dans son article 3 que la loi de finance
« p voit, value, o e et auto ise pou ha ue a e udg tai e l9e se le
des essou es et d ha ges de l9Etat », il e sulte u9elle e d te i e pas
seulement les opérations définitives décrites par le budget général, mais aussi
les opérations retracées dans les comptes spéciaux du trésor et les opérations
spécialisées inscrites dans les budgets annexes.
La loi des finances a donc prit une importance primordiale. Elle raisonne sur
u e se le et pa là elle devie t l9i st u e t de la politi ue o o i ue et
sociale.
C 3 la loi de règlement :
La loi de règlement constate les résultats financiers de chaque année civile
et approuve les différences entre les résultats et les prévisions de la loi de
fi a es de l9a e. La loi de gle e t fait u ila du udget e o stata t
de façon définitive les encaissements des recettes et des ordonnancements de
d pe ses se appo ta t à u e a e udg tai e. L9o je tif de la loi de
règlement est double ; elle fou it tout d9a o d u do u e t u i ue o te a t
des sultats de l9e utio udg tai e, elle fa ilite e suite le o t ôle
pa le e tai e de l9e utio .
A 3 Le budget général :
Le budget général comporte deux parties :
" La première partie concerne les ressources et présentée dans un tableau
A selon une classification à la fois administrative (chapitre, article) et
o o i ue pa ag aphe . De e fait, o e a ue u9à l9i t ieu d9u
hapit e, o t ouve l9a ti le ui d signe une structure administrative
généralement une direction est codifié par deux chiffres ; il y a aussi le
2 3 La parafiscalité :
Une autre conséquence importante due au développement des
i te ve tio s fi a i es de l9Etat est l9affe tatio de e ettes fis ales à
e tai s o ga is es pu li s ou p iv s ui o t u e issio o sid e d9i t t
général, par exemple la recherche contre le cancer où le sida.
Cette affectation des recettes fiscales à certains organismes constitue ce
u9il est o ve u d9appele a tuelle e t la pa afis alit . La pa afis alit
o stitue u e attei te flag a te au p i ipe de l9u it udg tai e et peut
provoquer le démembrement financier de la puissance publique.
la deuxième partie qui concerne les dépenses est examinée en second lieu. Enfin,
l9article relatif à l9équilibre budgétaire est examiné en dernier lieu.
Le vote de la seconde partie de la loi de finances ne peut débuter devant
une chambre de parlement avant le vote de la première partie. Si c9est le
ministre des finances qui représente le gouvernement lors de la discussion de la
première partie, on remarque que pendant la discussion de la seconde partie, ce
sont les différents ministres qui vont devenir défendre leurs budgets devant les
parlementaires. Chaque ministre ne défend pas uniquement les sommes allouées
pour l9année mais également de renseigner les parlementaires sur la politique
qu9il a suivie et sur celles qu9il entend suivre.
Si la première lecture n9a pas permis d9aboutir au vote d9un texte
identique, le gouvernement peut déclarer l9urgence et convoquer la commission
paritaire qui dispose en vertu de l9article 51 de la loi organique des finances
2015 ; d9un délai de sept jours pour aboutir à un texte d9accord que les
chambres adoptent au bout d9un délai de trois jours.
En cas de désaccord persistant, le gouvernement transmet le projet à la
chambre des représentants qui se prononce à la majorité absolue des membres la
composant.
Par ailleurs, et en vertu de l9article 75 de la constitution de 2011, si au 31
décembre la loi de finances n9est pas votée ou n9est pas promulguée en raison de
sa soumission la cour constitutionnelle en application de l9article 132 de la
constitution, le gouvernement ouvre par décret les crédits nécessaires à la
marche des services publics et à l9exercice de leur mission en fonction des
propositions budgétaires soumises à approbation.
Dans ce cas, les recettes budgétaires continuent à être perçues
conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur à
l9exception toutefois des recettes dont la suppression est proposée dans le projet
de loi de finances. Quant à celles qui prévoient une diminution de taux, elles
seront perçues au nouveau taux proposé.
Cet article signifie que le parlement peut abdiquer son pouvoir législatif au
gouvernement. En général, le parlement ratifie les décrets pris par le
gouvernement.
" L9article 75 de la constitution stipule que le parlement vote la loi de
finances dans des conditions prévues par une loi organique. Les dépenses
d9investissement résultant des plans de développement ne sont votées
qu9une seule fois, lors de l9approbation du plan par le parlement. Elles
sont reconduites automatiquement pendant la durée du plan. Seul le
gouvernement est habilité à déposer des projets des lois tendant à modifier
le programme ainsi adopté.
le traitement particulier dont elles font ainsi l9objet. Dans cette même logique de
maîtrise de la dépense de personnel, la LOLF prévoit également un
plafonnement des autorisations d9emplois rémunérés par l9Etat, fixé par
ministère. Ce dispositif répond à une double préoccupation.
" assurer au gestionnaire une liberté d9utilisation des moyens mis à sa
disposition grâce à une globalisation des crédits et des emplois ;
" au regard de l9enjeu financier que représentent les dépenses de
personnel, garantir la maîtrise de ces dépenses par un système de
double plafonnement en crédits par programme et en emplois par
ministère et éviter, en définitive que « la liberté offerte aux
gestionnaires de crédit se traduise par une multiplication des
recrutements, qui engagerait l9avenir des finances publiques sur
plusieurs dizaines.
B 3 Les comptables publics :
Est comptable public, tout fonctionnaire ou agent ayant qualité pour
effectuer au nom de l9Etat, des collectivités ou des établissements publics, des
opérations de recettes ou de dépenses ou de maniement de titres soit au moyen
de fonds et valeurs dont il a la garde soit par virement interne d9écritures, soit
encore par l9intermédiaire d9autres comptables publics.
Le comptable public peut également se définir au travers de ses
attributions de paiement des dépenses, de recouvrement des recettes, de
conservation des fonds et valeurs appartenant ou confiés à des organismes
publics&
L9Etat, les collectivités territoriales et leurs établissements publics sont
dotés de comptables publics qui sont chargés du maniement des deniers de la
caisse publique dont ils tiennent la comptabilité. Parmi ces comptables, certains
répondent à une appellation spécifique : receveurs des impôts, receveurs des
droits de douane, percepteur&
Lorsqu9une personne est reconnue comptable de fait, elle doit rendre ses
comptes au juge des comptes.
L9examen de la comptabilité par le juge des comptes peut conduire ce
dernier à mettre le comptable de fait en débet. Le débet consiste à obtenir du
comptable de fait qu9il rembourse les sommes indûment maniées. Le montant du
débet peut toutefois être réduit dans l9hypothèse où la gestion de fait a été
pratiquée dans un but d9intérêt général (gestion d9une crèche, réfection d9une
route&).
En revanche, lorsque la gestion de fait a été pratiquée à des fins privées
(rémunérations complémentaires, paiement de charges personnelles&), c9est la
totalité des sommes maniées qui est mise à la charge du comptable de fait à
laquelle s9ajoute une amende pour gestion de fait. Le juge des comptes est, en
effet, habilité à sanctionner l9immixtion irrégulière dans les fonctions de
comptable de droit.
2 3 Liquidation
A l9engagement de la dépense publique, succède une procédure de
liquidation (puis d9ordonnancement), nécessaire à la réalisation administrative
de l9opération de dépense.
La liquidation a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d9arrêter le
montant de la dépense. Effectuée par les services de l9ordonnateur, la liquidation
est le préalable nécessaire à l9ordre de paiement adressé au comptable public.
La liquidation suppose la constatation du service fait. Ainsi, tout
fonctionnaire ayant satisfait aux obligations qui lui incombaient, doit percevoir
l9intégralité du traitement qui lui est dû. Il en va de même pour le cocontractant
de l9administration qui a droit à obtenir le paiement des prestations dès lors
qu9elles ont été exécutées.
3 3 Ordonnancement
L9ordonnancement est l9acte administratif donnant, conformément aux
résultats de la liquidation, l9ordre de payer la dette de l9organisme public.
Ordonnancement ou mandatement de la dépense publique : ce vocabulaire
peut être utilisé de manière indistincte pour évoquer cette 3 e et dernière étape de
la procédure administrative d9exécution de la dépense publique.
Dans la pratique, le terme d9ordonnancement est réservé à
l9administration centrale tandis que le terme de mandatement sera préféré dans
le cadre des administrations déconcentrée et décentralisée.
Les contrôles effectués par le comptable public, le sont sur la base des pièces
justificatives produites par l9ordonnateur, sous la responsabilité de ce dernier.
Pour cette raison, ces pièces bénéficient d9une présomption de régularité.
Ensuite, le comptable public peut procéder au paiement.
Dans le cadre du decret royal sur la comptabilité publique, le contrôle exercé
par le comptable public était un contrôle systématique de la dépense publique au
travers de ses trois étapes administratives. Désormais, avec le LOLF, les
contrôles portés sur la dépense publique se font à géométrie variable avec une
intensité modulée en fonction de la nature de la dépense contrôlée. Ce nouveau
mécanisme de contrôle se présente comme un contrôle hiérarchisé de la dépense.
Mais qu9il voit exhaustif ou ponctuel, le contrôle comptable de la dépense
publique présente une finalité commune : en garantir la régularité.
L9exécution de la dépense publique se concrétise au travers du paiement
effectué par le comptable public, point de ponctuation de cette procédure
d9exécution. Mais l9hypothèse peut s9envisager, qu9au terme des contrôles qu9il
a effectués, le comptable public se refuse à procéder au paiement. Le refus ainsi
opposé doit l9être dans certaines hypothèses précisées et ne peut être outrepassé
par l9ordonnateur au moyen d9une réquisition de paiement, que dans certains cas
strictement déterminés. La phase comptable de l9exécution de l9opération de
dépense n9exclut donc pas l9intervention de l9ordonnateur : à la suite d9un refus
de paiement formulé par le comptable public, l9ordonnateur peut requérir ce
dernier et obtenir que le créancier soit payé en dépit du refus comptable.
En principe, lorsque le comptable accomplit une opération de dépense, il en
suppose la responsabilité à raison des irrégularités constatées. Cette
responsabilité peut toutefois être écartée, alors même que des irrégularités
auraient été décelées, dès lors que, pour les opérations concernées, le comptable
public peut produire un ordre de réquisition émanant de l9ordonnateur compétent.
Très concrètement, lorsqu9à l9occasion de l9exercice de son contrôle, le
comptable public constate des irrégularités, il est tenu de procéder à la
comptable public n9a pas, en effet, à se faire juge de la légalité interne des actes
administratifs à l9origine de la dépense.
Le juge des comptes en tire les conséquences en estimant qu9un
comptable public ne saurait s9opposer au paiement d9une dépense engagée sur la
base d9une délibération dont la nullité n9a pas encore été prononcée par le juge
administratif.
Lorsque le comptable public constate une irrégularité, le comptable public
est tenu de suspendre le paiement et d9en informer l9ordonnateur concerné. Ce
dernier a néanmoins la possibilité d9éluder le refus de paiement opposé, en
faisant usage de son pouvoir de réquisition .