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SEMIOLOGIE DE LA MAIN

PAR

Dr Coulibaly Kalifa

Chirurgien orthopédiste et traumatologue

Au CHU de Kati

Maître Assistant/FMOS/USTTB
Objectifs pédagogiques

1- Citer les différents plis palmaires de la main.

2- Citer les différents mouvements de la main, leurs amplitudes et les muscles


responsables.

3- Citer cinq pathologies traumatiques et cinq pathologies non pathologiques.

Introduction

La complexité de la main nécessite un examen clinique minutieux permettant de


faire un bilan complet des lésions musculaires, tendineuses, ostéoarticulaires et
cutanées.

I- Examen de la main normale :

1- l’inspection

- La face palmaire est recouverte d’une peau sensible et épaisse. Elle présente
deux saillies musculaires : l’éminence thénar sur le bord externe et l’éminence
hypothénar sur le bord interne. Entre les deux saillies se trouve une dépression
de forme triangulaire. Il existe plusieurs plis de flexion à la paume de la main :
le pli palmaire inférieur qui correspond aux têtes des quatre derniers
métacarpiennes, le pli palmaire moyen : il s’étend du bord externe à la moitié de
l’éminence hypothénar, le pli palmaire supérieur borde en dedans l’éminence
thénar. C’est le pli d’opposition du pouce. Les plis métacarpo-phalangiens
correspond au milieu des premières phalanges. Les plis interphalangiens
correspondent aux articulations interphalangiennes et divisent les doigts en
segments de longueur à peu près égale.

- La face dorsale de la main est recouverte d’une peau fine et mobile. Les plis
interphalangiens sont curvilignes et multiples. Chaque doigt se termine par un
ongle.
2- A la palpation :

- Température cutanée (utilisez le dos de votre main !).

- Manœuvre d'Allen : elle a pour objectif d'étudier la perméabilité des artères


radiale et cubitale (ou ulnaire) et met en jeu l'arcade palmaire (anse radio-
cubitale).

Elle s'effectue de la manière suivante : Après avoir comprimé les artères radiale
et cubitale entre les pouces et les doigts de l'examinateur, demandez au patient
de pomper. Puis, le patient ouvre la main : la paume devient pâle. Levez la
compression de l'artère cubitale, ce qui vous permet d’objectiver l’arcade
palmaire : la paume rougit en 3 à 5 secondes. Puis relâchez l’artère radiale pour
en étudier la perméabilité (en levant la compression de l'artère radiale, tout en
maintenant celle de l'artère cubitale). La revascularisation doit se faire d’un seul
tenant sans zones blanches d’ischémie qui témoignerait d’une lésion de
vascularite.

- Sensibilité de la main

Nerf médian : Principal nerf sensitif de la main.

Face palmaire des trois premiers doigts et moitié externe du 4me doigt ; majeure
partie de la paume, en dehors d'une ligne prolongeant l'axe de l'annulaire.

Nerf radial : face dorsale du pouce, de la 1ère phalange de l'index, de la moitié


externe de la 1ère phalange du majeur ; face dorsale de la main en dehors d'une
ligne prolongeant l'axe du majeur.

Nerf cubital : face palmaire du 5me doigt et de la moitié interne du 4me doigt.

3- Mouvements de la main : il existe au niveau des doigts des mouvements de


flexion, d’extension, d’écartement et de rapprochement.
- Articulations métacarpo-phalangiennes : La flexion est de 90° et l’hyper
extension 30°. Elles sont responsables des mouvements d’écartement et de
rapprochement.

- Articulations interphalangiennes proximales : La flexion 120°, l’hyper


extension 5 à 10°.

- Articulations interphalangiennes distales : La flexion est de 60°, l’hyper


extension 20°.

- Au niveau du pouce : l’articulation trapézo-métacarpienne autorise une


abduction de 80° et une antépulsion de 80°. L’articulation métacarpo-
phalangienne permet la flexion jusqu’à 20°. L’articulation interphalangienne
autorise une flexion de 90°. Il existe aussi le mouvement d’opposition qui
permet au pouce de se placer devant la paume de la main et un mouvement
adduction qui rapproche le pouce au bord externe de la main.

4- Radiographie : la radiographie de face et de profil permet de visualiser les


phalanges, les métacarpiens et les os du carpe. Nous avons trois phalanges au
niveau des doigts longs et deux phalanges au niveau du pouce.

II- Traumatismes de la main

1- Traumatismes récents :

- Les plaies : punctiformes, rectilignes, contuses, avec perte substance cutanée

- Lésions tendineuses : elles sont fréquentes. Elles concernent les extenseurs


des doigts à la face dorsale et les fléchisseurs des doigts à la face palmaire de la
main. Ces lésions tendineuses peuvent être fermées ou ouvertes.

- Lésions neuro-vasculaires : la vascularisation et l’innervation de chaque sont


assurées par deux paquets vasculo-nerveux : latéral et médial. Ils peuvent être
lésés lors d’un traumatisme.
- Plaies articulaires : elles concernent les articulations carpo-métacarpiennes,
les métacarpo-phalangiennes et les interphalangiennes.

- Fractures : il s’agit des fractures des métacarpiens et des phalanges. Ces


fractures peuvent être diaphysaires, métaphysaires et/ou épiphysaires. Elles
peuvent être ouvertes ou fermées.

Au niveau du pouce une fracture simple articulaire de la base du 1er métacarpien


porte le nom de la fracture de Bennett. Quand le nombre de fragment dépasse
deux, c’est la fracture de Rolando.

- Luxation : les cinq rayons de la main peuvent être concernés. Il peut s’agir
d’une luxation carpo-métacarpienne, métacarpo-phalangienne ou inter
phalangienne.

2- Traumatismes anciens de la main :

a- Paralysies :

- la paralysie du nerf radial : elle se traduit par l’impossibilité de réaliser


l’extension de la main et des doigts (signe de la main tombante).

- la paralysie du nerf ulnaire : elle se traduit par un déficit d’extension du 5ème


doigt.

- la paralysie du nerf médian : elle se traduit par l’impossibilité de faire les


mouvements d’écartement et de rapprochement des doigts.

b- Brides cicatricielles : elles se voient la suite d’une plaie ou d’une brûlure.

c- Syndrome de Volkmann : il s’agit d'une rétraction d'origine ischémique des


muscles fléchisseurs de la main et des doigts.
III- Les affections non traumatiques

a- les infections de la main

- Panaris : une infection aiguë d’un doigt. Il peut être superficiel ou profond.

- Phlegmons : une infection de la gaine synoviale d’un tendon

b- Maladie de Dupuytren : c’est une rétraction de l’aponévrose palmaire qui


forme des cordes et des nodules.

c- Doigt à ressaut : affection caractérisée par le blocage d’un doigt en flexion,


lequel se détend ensuite brusquement.

d- Main rhumatoïde : un rhumatisme inflammatoire chronique auto immun qui


touche toutes les articulations de la main sauf les interphalangiennes distales.

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