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Chapitre2 - Concepts d'IDE
Chapitre2 - Concepts d'IDE
SYLLABUS
Introduction
- Branche de l’économie internationale
- -Comparaison internationale
- -Madagascar : un pays en développement
- -Source de financement de la croissance économique
Chapitre 1 : Le taux de changes
-Le marché des changes
Les intervenants du marché des changes
Les comportements du taux de changes : couverture, spéculation, arbitrage
Les compartiments du marché des changes
Les options sur devises
-Les déterminants du taux de changes
PPA,
Influence du solde courant
PTI
Chapitre 2 : Fondements conceptuels de l’IDE
- Les flux internationaux de capitaux : IDE, IPF, les prêts.
- L’Entreprise d’investissement direct étranger
- La firme multinationale
- Historique de l’IDE
Figure 5: PIB dans les pays de la COI 2009-2013 (en milliards d’USD aux prix constants)
Source: http://data.worldbank.org/indicator/
Figure 6: PIB par habitant dans les pays de la COI 2009-2013 (en US$ aux prix
constants)
Source: http://data.worldbank.org/indicator/
Figure 7: Evolution des flux entrants d’IDE en milliards d’USD
Source : www.worldbank/statistics/indicator
Source : www.worldbank/statistics/indicator
Les initiatives de libéralisation et une forte performance des échanges et des investissements
directs étrangers (IDE) sont les facteurs déterminants sur lesquels peut reposer le
développement d’un pays à l’instar de quelques pays du Sud - Est asiatique.
Par conséquent, à partir des années 1990, les pays en développement notamment ceux de
l’Afrique subsaharienne ont progressivement réévalué la place des investissements directs
étrangers en tant que source de financement de l’activité économique devant la persistance de
l’insuffisance de l’épargne intérieure dans ces pays.
Ainsi, la méfiance à laquelle les firmes multinationales avaient à faire face jusque dans les
années 1970 parce qu’elles ont été suspectées de mettre en péril l’indépendance nationale, a
laissé la place aux stratégies d’attraction d’investissement direct étranger.
Le débat s’est déplacé de la considération des droits des pays et obligations des firmes à
celle des droits des firmes et des obligations des pays d’accueil.
A partir des années 1990, les pays d’accueil potentiels d’investissements directs étrangers
rivalisent pour proposer l’environnement juridique, les conditions de production et les
politiques économiques les plus attractives dans le but justement d’attirer les firmes
multinationales.
En effet, il est souvent avancé dans la littérature économique que l’investissement direct
étranger apporte des idées productives aux pays en développement, qui nourrissent leur
croissance.
D’un côté, ces effets positifs proviennent de la plus grande efficience des firmes étrangères
par rapport aux firmes locales, ce qui se traduit par des salaires plus élevés (secteur minier,
bancaire, zone franche), des prix bas (branche sucrière) et/ou des revenus fiscaux accrus
(branche extractive).
D’autre part, la diffusion d’idées nouvelles aux firmes locales par les firmes multinationales
doit entraîner des gains de productivité, source de rendements croissants pour l’économie dans
son ensemble.
Par conséquent, l’investissement direct étranger demeure crucial à la croissance et
notamment au développement économique.
La plupart des pays en développement notamment ceux de l’Afrique subsaharienne
considèrent aujourd’hui l’investissement direct étranger comme un canal important pour
obtenir l’accès aux ressources pour le développement.
Chapitre 1 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L’INVESTISSEMENT DIRECT
ETRANGER
Il existe diverses manières pour les capitaux de s’internationaliser. Mais on peut en distinguer
principalement trois formes, à savoir :
(i) les investissements directs étrangers,
(ii) les investissements de portefeuille (IPF),
(iii) et les emprunts.
Les décisions des firmes dans le choix de localisation de leurs activités relèvent souvent d’une
étude de toutes les éventualités possibles de sorte que le concept d’investissement direct
étranger ne se confine pas dans une seule discipline mais a été le sujet de réflexion de divers
courants de pensée économique. Le concept d’investissement direct étranger revêt une
importance particulière dans le développement des flux internationaux de capitaux et fait
l’objet de beaucoup de discussions tant dans les pays d’origine que dans les pays d’accueil
notamment sur la question des facteurs déterminants et celle des impacts éventuels de ce flux.
L’investissement direct étranger se comprend à travers deux points de vue : celui du pays
hôte, pour lequel l’investissement direct offre des opportunités de développement et celui du
pays investisseur, pour lequel l’investissement direct permet de délocaliser des activités
devenues coûteuses dans le pays d’origine et d’obtenir d’autres avantages d’ordre législatif,
fiscal et financier.
Concepts d’IDE
Par intérêt durable, on entend qu’il existe une relation à long terme entre l’investisseur direct
et l’entreprise et que l’investisseur exerce une influence significative sur la gestion de
l’entreprise. L’investissement direct comprend non seulement la transaction initiale, qui
établit la relation entre l’investisseur et l’entreprise, mais aussi toutes les autres transactions
ultérieures en capital entre les deux entités. En fait, l’investissement direct couvre l’ensemble
des ressources (apports au capital social, prêts, mise à disposition de trésorerie, de crédits
commerciaux ou de bénéfices réinvestis) que, à un moment donné, un investisseur direct
laisse à la disposition d’entreprises avec lesquelles il est en relation d’investissement direct.
La notion d’intérêt durable implique l’existence d’une relation de long terme entre
l’investisseur direct et l’entreprise et l’exercice d’un contrôle sur la gestion de l’entreprise.
La notion de contrôle est définie à l’aide d’un pourcentage d’actifs de la firme détenus par
l’investisseur. Aujourd’hui, le seuil de 10% des actifs possédés par la maison mère étrangère
détermine le plus souvent le statut d’investissement direct étranger. Ce niveau de détention
d’actifs permet de différencier, parmi les mouvements de capitaux à long terme, les
investissements de portefeuille1 des IDE. En fait, les IPF sont considérés comme des
placements internationaux, tandis que les IDE introduisent une notion de pouvoir de décision
de l’investisseur sur l’entreprise rachetée ou construite à l’étranger.
Wladimir ANDREFF précise, quant à lui, que l’IDE est un capital investi dans la propriété
d’actifs réels pour implanter une filiale à l’étranger (greenfield investment) ou pour prendre le
contrôle d’une entreprise étrangère existante. Il vise à établir des relations économiques
durables avec une unité établie à l’étranger.
1
Les investissements de portefeuille étrangers (IPF) désignent les investissements à l’étranger dans une
entreprise dans laquelle la personne qui investit ne détient qu’une part inférieure à 10% des actions ordinaires ou
des droits de vote de l’entreprise dans laquelle elle investit et souvent, les IPF correspondent à des achats de
titres privés ou publics pour se procurer des bénéfices de ces placements sans intention d’acquérir un intérêt
durable.
Par ailleurs, faut-il noter que les transactions des capitaux d’IDE, enregistrées en fonction de
leur destination, se décomposent en :
Capital social : se définit comme la participation au capital des succursales ou
toutes les actions des filiales et des entreprises affiliées, sauf les actions
privilégiées non participantes qui sont considérées comme des titres de créance.
Bénéfices réinvestis : correspondent à la part qui revient à l’investisseur direct (au
prorata de sa participation directe au capital) sur les bénéfices qui ne sont pas
distribués sous forme de dividendes par les filiales ou par les entreprises affiliées,
ainsi que les bénéfices des succursales qui ne sont pas versés à l’investisseur direct.
Autres transactions d’investissements directs : ou encore transactions liées aux
dettes interentreprises (entre les entreprises d’un même groupe), couvrent les
emprunts et les prêts de ressources financières. Cela inclut aussi bien les prêts des
investisseurs directs aux filiales que les prêts des filiales aux investisseurs directs.
Un carrefour de définitions :
Diverses définitions de la firme multinationale (FMN) existent et elles sont
divergentes. Quelques-unes sont considérées statiques car elles portent sur des critères
arbitraires ou typologiques tels le nombre de pays d’implantation ou de filiales à l’étranger, la
taille, le pourcentage du chiffre d’affaires réalisé, ou des effectifs employés à l’étranger. Alors
que d’autres sont qualifiées de dynamiques et évolutives puisqu’elles sont plus globales.
VERNON définissait une firme multinationale comme étant une grande firme ayant
des filiales industrielles dans six pays étrangers au moins. C’est une définition arbitraire et
donc statique. On cite également la définition typologique de PERLMUTTER qui distingue la
firme ethnocentrique (se référant à un pays), polycentrique (s’identifiant aux pays de ses
filiales) et géocentriques (opérant à l’échelle mondiale).
Selon Y. AHARONI, le terme de « firme multinationale » a été utilisé pour la première fois
par D.E. LILLIENTTHAL en 1960, qui définit ce type de firme comme étant « une entreprise
qui a son siège dans son pays d’origine mais qui opère et vit sous les lois et les devoirs
d’autres pays ».
G.A STEINER ajoute «qu’une firme multinationale obéit à deux critères : d’abord, elle opère
dans deux ou plus de deux pays, dans lesquels elle a des bénéfices et des perspectives de
croissance, puis dans un second temps elle prend des décisions multinationales, c’est à dire
des décisions applicables dans plusieurs pays ».
Quant au mode d’entrée dans un autre pays, les firmes multinationales peuvent réaliser de
l’investissement direct étranger en créant des filiales à l’étranger ou en se fusionnant ou en
acquérant une entreprise déjà existante dans le pays d’accueil.
Trois types d’IDE peuvent être distingués, à savoir :
(i) Fusions –acquisitions : on parle d’une acquisition lorsque une société rachète une
autre plus petite ou moins performante. Et on parle de fusion lorsque deux sociétés
se fusionnent pour agrandir leur pouvoir contre la concurrence par exemple ;
(ii) une création ex-nihilo qui consiste à créer une ou plusieurs filiales qui peuvent être
indépendantes ou sous le contrôle de la maison mère ;
(iii) une participation : une société est une société de participation si elle détient une
part entre 10% et 50 % du capital d’une autre société.
En 1977, on recensait déjà 11 000 firmes multinationales avec 82 000 filiales à l’étranger. En
1990, les firmes multinationales étaient au nombre de 37 530 parmi lesquelles 34 280 sont
originaires de pays développés à économie de marché, 2 850 des pays en développement et
400 des pays en transition. Les filiales étrangères se comptaient à 206 960 dont 87 830 sont
établies dans des pays développés, 97 330 dans des pays en développement (PED) et 21 800
dans des pays en transition. En 1995, le volume mondial des flux d’IDE a été réalisé par 39
000 firmes multinationales qui se composaient d’environ 250 000 filiales étrangères. En 2004,
la CNUCED recense à travers le monde 65 000 firmes multinationales qui comptent 850 000
filiales étrangères dans divers pays.
Généralement, l’autonomie laissée aux dirigeants des filiales est plus réduite pour les
décisions financières (augmentation du capital, dividendes et redevances, choix du
financement de la filiale, plan financier, emprunt aux banques locales) que pour la gestion du
personnel (embauche, licenciement, heures complémentaires, modalités de paiement du
personnel, restructuration des postes de travail, formation). En ce qui concerne les décisions
productives et commerciales telles la pénétration de nouveaux marchés, la capacité et le
volume de production, les procédés de fabrication, les produits nouveaux, les coûts de
production, les objectifs de vente, les choix des fournisseurs, les crédits à la clientèle,
l’entretien des installations, les filiales se trouvent à une échelle d’autonomie intermédiaire.
Nombreux sont les facteurs qui agissent sur le mode de contrôle des filiales étrangères.
Principalement, on cite la taille de la firme multinationale et sa forme d’organisation, son
origine national, la part de capital détenue par la firme multinationale, le risque du pays hôte
et les résultats d’exploitation. Les branches d’activités dans lesquelles s’exerce la firme
multinationale n’influencent pas, par contre, le mode de contrôle des filiales.
Enfin, on peut énumérer également la forme d’organisation qui a fait son apparition dans les
années quatre-vingt dix, et qui repose sur la création d’un quartier général fonctionnel hors du
pays d’origine pour desservir toutes les filiales d’une région.