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Devoir de L2

« UE Mineure Handicap et Santé approches croisées


DN33EN01
Année universitaire : 2021-2022
DEVOIR FINAL »

“ Le traumatisme c'est comme une blessure, une blessure à l'âme. Il faut du temps pour consolider la
cicatrice “ Tobie Nathan

NOM: KORPAS Prénom : MAGDALENA N° étudiant : 20023959


Étudiante étrangère
QUESTIONS

Question 1 (10 points)


En vous appuyant sur les différents modèles étiopathogéniques présentés dans le cours, résumez
brièvement l'évolution du concept de psychotraumatisme au cours du temps.
Question 2
En quoi cette évolution a-t-elle transformé le statut de la victime d'un psychotraumatisme ?
Question 3
Dans un premier temps, vous expliquerez quel est l’apport (selon Tobie Nathan) de la notion de «
frayeur » à la conceptualisation du psychotraumatisme (4 points)
Question 4
Selon vous, qu’est-ce que la méthodologie ethnopsychiatrique a pu apporter dans la prise en
charge d’Ali ? (4 points)
Question 5 Enfin, comment peut-on expliquer le retour d’Ali auprès de ses compatriotes à l’issue
de sa prise en charge ?
Question 6 Quel est la fonction, pour Ali, de cette démarche ? (2 points)

« La difficulté n’est pas de transcrire (traduire) d’une langue dans une autre, mais de
transposer une vision du monde dans une autre »
Tobie Nathan
1. Selon Freud (le modèle psychodynamique) le traumatisme vient d’un choc provoquant l’effraction
psychique (H.Thomas, Traumatisme psychique, 2012). La personne aurait vécu un abus durant son
enfance et l'aurait refoulé dans son inconscient. Le fait de revivre le même événement provoque une
attaque d'hystérie. L'événement ne sera plus au premier plan mais l'abus est de l'ordre du fantasme et
de l'imaginaire. Si l'excitation est trop forte, le pare excitation ne peut pas protéger l'individu de ses
excitations et c’est la cause du traumatisme. Selon Freud la séduction a un rôle pour appréhender le
traumatisme (l’agression provoque la dissociation du conscient. L'effroi et ensuite l’effraction du moi, qui
bloque le processus de fonctionnement psychique). Freud développe surtout la théorie intra psychique
du trouble à la base de son concept de l’angoisse. Selon Sandor Ferenczi (le modèle psychodynamique),
l'anéantissement bloque la capacité des ressources cognitives en ne permettant pas l'élaboration d'une
solution. Suite à cet obstacle, le sujet élimine une partie de soi : le mécanisme de clivage apparaît. Face
à l'échouement, l'individu essaye de trouver une solution par toutes ses ressources cognitives.
L’effondrement arrive quand le sujet n’arrive pas à trouver de solution. L’individu se débarrasse d’une
partie de soi-même et le mécanisme de clivage est actif pour protéger le soi (Kilborne, B. 2013). Selon
Mardi Horowitz (le modèle psychodynamique) on peut intégrer les concepts cognitifs au modèle
psychanalytique. Il élabore le modèle de “tendance au complétement''. Le trauma n’est pas intégré dans
le schéma cognitif qui impacte la mémoire active. Le traitement active des nouvelles informations et ça
évoque la transmission entre des nouveaux éléments et les modèles intérieures existantes. La tendance
du complément est importante dans l'intégration des nouvelles informations de soi-même et la situation
dont le sujet l’a vécu. Horowitz remarque que la différence entre le schéma cognitif et la réalité est la
cause des états émotionnels.
Selon modèle comportemental, les symptômes post-traumatiques trouvent leur source dans la
physiologie conditionnée: les réseaux des neurones associatifs. Les souvenirs traumatiques sont stockés
dans des réseaux associatifs. Quand le sujet souffre de symptômes post - traumatiques, il y a lieu le
déclenchement de conditionnement classique. Les stimuli que le sujet reçoit rappelle un événement
traumatique (le conditionnement classique et opérant). Les symptômes négatifs (l'évitement ou
l'amnésie dissociative) diminuent l’angoisse du sujet (le renforcement négatif du conditionnement
opérant). Le modèle cognitif s'appuie sur la mémoire. Selon Foa & Kozak, Cottraux et Shapiro, le sujet
suit le chemin des pensées négatives - alors les schémas cognitifs dysfonctionnelles. Tout d’abord, les
structures cognitives d’angoisse provoquent le sujet de créer des structures cognitives dysfonctionnelles.
Suite à ces changements, le sujet change ses structures comportementaux qui empêchent l’individu de
dépasser le traumatisme. Grâce à sa mémoire, le sujet souffre, par exemple, des flash - backs: c’est la
mémoire qui lui permet la répétition des différents schémas qui existent l’un à côté de l’autre. Ce
modèle distingue des flashbacks, la re-victimization et la dissonance. Shapiro s’appuie sur le concept des
différentes structures neuronales : il postule que ces structures soient bloquées, alors les nouvelles
expériences et pensées positives n’ont pas d'accès au sujet qui reste bloqué.

2. Cette évolution a permis de diagnostiquer, comprendre et soigner les patients souffrant de PTSD. Au
cours de temps on remarque l'évolution thérapeutique et des nouveaux outils pour des victimes des
psychotraumatismes. La notion de trauma psychique est apparue à la fin du XIXe siècle. Ensuite,
Oppenheim en 1884 a introduit la notion de névrose traumatique. Au début du XXe siècle Freud travaille
sur les notions de trauma. Suite à la recherche et l'évolution du concept de psychotraumatismes, le
statut de la victime est apparu dans le DSM et au cours de temps n'arrête pas à être ré-adapté selon des
nouvelles recherches. En 1952: le terme de “réaction au stress majeur” a été reconnu de DSM (cette
terminologie désignait les survivants de la guerre et des catastrophes civiles). En 1968 le terme de
“réaction au stress majeur” est remplacé par “le stress lié au combat militaire” et est associé avec des
symptômes comme, par exemple, trembler, courir et se cacher. Ce qui lie le DSM1 et le DSM2 c’est une
association du psychotraumatisme seulement a une vulnérabilité individuelle. Le DSM3 (1980) :
l’introduction de la classe des troubles anxieux, le diagnostic psychiatrique de PTSD ou ESPT. C’est dans le
DSM3 ou, pour la première fois, le concept de psychotraumatisme est dissocié de la guerre et est associé
aux sujets souffrant d' autres traumatismes, par exemple des accidents. En 1991 on distingue les
traumatismes simples et multiples. En 1994 le terme de “l'état de stress aigu” pour définir le type de
réaction au stress : soit immediate soit post-immediate. En 2013 dans le DSM5 le sujet de
psychotraumatisme est plus exploré sous le nom de “ trauma and stress related disorders”. Le DSM5
reunisse les troubles de stress comme, par example, des etats anxieux ainsi que la menace de l’agression
sexuelle, la contamination, la mort.

3. La situation inconnue (une personne, un événement) provoque la sensation de frayeur qui est ensuite
la cause d’effraction de soi - ce qui provoque le traumatisme. Quant à une personne traumatisée - elle
n’a plus des mécanismes de défense qui lui permettront de gérer la situation. Cette situation provoque
une angoisse. L’angoisse étant intrapsychique provoque la désorganisation - et alors une effraction. Cette
effraction laisse la place à la frayeur.

4. La méthodologie ethnopsychiatrique est complémentaire au psychiatrie classique (Georges Devereux):


elle complémente la psychanalyse avec l’ethnologie, en associant des croyances populaires, religieuses
ou autres d'origine ethnique au thérapeutiques habituelles. Elle essaye la thématique multiple et
propose une approche sur le plan psychopathologique, médical, socio-économique, scolaire, juridique.
Selon Tobie Nathan, la psychiatrie constitue un appareil d’intervention et dans le cas de
l’ethnopsychiatrie il s'agissait de l'élaboration des appareils à partir des éléments culturels. L’aspect
ethnique aurait pu apporter la compréhension des schémas cognitifs d’Ali. Le processus de réintégration
en France se subdivise en interaction (le migrant établit le lien entre lui-même et les communautés
d'accueil, par, par exemple rencontres, partage de son histoire). L’ethnopsychiatrie aurait pu faciliter
l’interaction d’Ali, en renforçant l’approche positive des croyances du sujet et de créer des contextes
propices à des interactions positives (par exemple, la reconnaissance des apports des migrants) à l'aide
de l’ethnopsychiatrie. La psychiatrie transculturelle a pu apporter : la conscience culturelle, le savoir
culturel, les rencontres culturelles (le therapeute a pu faciliter la rencontre entre la culture d’Ali et la
culture française, par exemple, dans la notion de loisir), les habiletés culturelles (grâce à cette approche
on aura pu éviter des accidents scolaires d’Ali et son hospitalisation) et le désir de la connaissance de la
nouvelle culture. L’ethnopsychiatrie aurait pu faciliter sa réintégration dans la culture française et dans sa
nouvelle vie. Avec l'appui sur l'héritage culturelle, croyances et la langue, une relation plus confiante
entre Ali et son thérapeute aura pu être établie (Thierry Baubet, Marie Rose Moro 2000) .
L'ethnopsychiatrie s’appuie sur la connaissance de la culture et de l'origine du sujet : l’engagement d’un
médiateur aux mêmes origines que les assassins de la famille d’Ali aurait pu être évité. Ali, dans son
parcours thérapeutique, a pu obtenir le soutien et la compréhension déjà de fait d'être le migrant et de
tout le ressenti et les contraintes lié à son départ de quitter son pays. Grâce à l'ethno-thérapie, le
thérapeute a pu accéder à l’univers d'Ali pour le mieux comprendre et le soigner.

5. Le retour d’Ali auprès de ses compatriotes peut être analysé en deux axes: positive et négative. Ali, en
se regroupant avec ses compatriotes, se facilite la vie. L’entre-soi peut être une aide pour pouvoir entrer
dans la société: s’entraider, échanger des informations, conserver des liens avec des proches, des
personnes qui appartiennent à la même culture, parler la même langue, se procurer des produits et des
aliments spécifiques, trouver un emploi (Mustapha Harzoune, 2012). Isolé et incompris, Ali cherche à se
réconforter auprès de sa culture. Il a besoin de se ressourcer auprès de ses compatriotes. Il ne veut et ne
peut pas rester infidèle à son identité, son pays et sa culture. Le sujet peut être une victime de la
ségrégation, par example de la ségrégation raciale. Selon Wikipedia, la ségrégation c’est une séparation
d'un groupe social d'avec les autres. Il se peut aussi, que c’est pour ça qu'il se retrouve régulièrement
avec ses compatriotes.

6. Ali développe le sentiment d'appartenance (Andrew Olton, 2012). A son arrivée en France il a obtenu
de l’aide et des conseils de la part de ses compatriotes. La fonction de cette démarche sera de continuer
le renforcement positif envers des nouveaux-arrivés. La fonction peut être aussi thérapeutique: en
aidant les autres, il s’aide. En partageant la connaissance de la culture française avec ses compatriotes - il
se l'apprivoise. La question de la reconnaissance sociale peut être d'ordre thérapeutique (par exemple
dans l'extraction de la culpabilité). Les témoignages des autres (dans le cas d'Ali: ses compatriotes)
peuvent avoir un impact positif sur le soin psychologique d'Ali. Peut être qu’Ali envisage d'étudier la
psychologie pour ensuite devenir l'ethnopsychiatrie.
Bibliographie

Nathan, T. (2009). Chapitre 1. Angoisse ou frayeur. Dans : , T. Nathan, L'Influence qui guérit
(pp. 197-217). Odile Jacob.

Kilborne, B. (2013). Ferenczi, le trauma et l'inconscient. Le Coq-héron, 212, 36-49.


https://doi.org/10.3917/cohe.212.0036

Mourão CAVALCANTE, A. (2006). Ethnopsychiatrie : la culture au service de la santé. Revue


Tiers Monde, 187, 557-563. https://doi.org/10.3917/rtm.187.0557

Baubet, T. & Moro, M. (2000). L'approche ethnopsychiatrique. Enfances & Psy, no<(sup> 12),
111-117. https://doi.org/10.3917/ep.012.0111

Marion, C. (2012). Chapitre 3. Approche ethnopsychiatrique. Dans : Silke Schauder éd., L'étude
de cas en psychologie clinique: 4 approches théoriques (pp. 161-253). Paris: Dunod.
https://doi.org/10.3917/dunod.schau.2012.01.0161"

La névrose ou la poule ? (2012). Bibliothérapie.


http://af.bibliotherapie.free.fr/Article%20La%20nevrose%20ou%20la%20poule.htm

Revue des revues. (1960). Revue Forestière Française, 12, 804.


https://doi.org/10.4267/2042/24241

Fassin, D. (1999). L’ethnopsychiatrie et ses réseaux. L’influence qui grandit. Genèses, 35(1),
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Wikipedia contributors. (2022, 1 février). Ethnopsychiatrie. wikipedia.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethnopsychiatrie

Stalker, P. (2002). Migration Trends and Migration Policy in Europe. International Migration,
40(5), 151‑179.
https://doi.org/10.1111/1468-2435.00215

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