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Le rôle des facteurs situationnels et personnels dans

l'explication de la réalisa tion d'un achat impulsif : Une


application du modèle S.O.R.
Mustapha Zghal, Najla Aouinti
Dans La Revue des Sciences de Gestion 2010/2 (n°242), pages 113 à 121
Éditions Direction et Gestion
ISSN 1160-7742
DOI 10.3917/rsg.242.0113
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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 242 – Marketing 113

Le rôle des facteurs situationnels et

Les choix dans la consommation courante


personnels dans l’explication de la réalisa-
tion d’un achat impulsif :
Une application du modèle S.O.R.
par Mustapha Zghal et Najla Aouinti

L
’achat impulsif est un comportement de plus en plus saillant
dans la vie du consommateur. Son importance était à l’origine
d’une multitude de recherches qui ont essayé d’examiner le
concept selon diverses approches. Deux courants de recherche
ont contribué à l’alimentation des fondements théoriques de
l’étude de ce phénomène. Le premier, fortement imprégné par les
théories cognitivistes, a conceptualisé l’achat impulsif comme un
simple achat non planifié. Le deuxième courant s’est inscrit dans
une approche expérientielle. Au sein de cette approche, l’achat
impulsif est envisagé comme une expérience complexe au niveau
hédonique et donnant lieu à des réactions affectives et cognitives
Mustapha ZGHAL bien spécifiques (D. Rook, 1987). Hormis l’aspect définitionnel,
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Professeur émérite FSEG de Tunis une attention particulière a été portée aux facteurs susceptibles
d’expliquer l’achat impulsif et notamment aux mécanismes internes
Tunisie y afférents (L. Martin et al. 1993 ; F. Piron, 1991). En dépit du
nombre important des travaux sur le thème, l’appréhension du
concept d’achat impulsif reste marquée par des visions qualifiées
le plus souvent de réductrices, concentrées sur un ou certains
éléments au détriment d’autres (J.E. Burroughs, 1996).
Dans ce contexte, l’objectif principal de cette recherche est de
tenter d’expliquer le phénomène d’achat impulsif en termes aussi
bien de variables situationnelles que personnelles. Ce travail s’ins-
crit dans le cadre d’une approche expérientielle, reconnaissant
l’achat impulsif comme une expérience où la composante affective
intervient à plusieurs niveaux : une manifestation, une explication
et une conséquence. C’est dans ce sens qu’une application du
modèle S.O.R (Stimulus. Organisme. Réponse) au contexte de
l’achat impulsif est proposée. Les états affectifs sont supposés
jouer un rôle médiateur entre les variables situationnelles et
Najla AOUINTI personnelles, d’un côté, et l’achat impulsif, d’un autre côté.
Enseignante à la FSJEG de Jandouba Après une présentation du cadre conceptuel de cette recherche,
Laboratoire de Recherche en Marketing ERMA nous exposerons la méthodologie de l’étude empirique, menée
Tunisie auprès de 473 visiteurs d’un hypermarché. Par la suite, nous
présenterons les résultats ainsi que leur interprétation.

mars-avril 2010
Article disponible sur le site http://www.larsg-revue.com ou http://dx.doi.org/10.1051/larsg/2010016 Dossier
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1. Le cadre conceptuel des émotions positives intenses et traduisant une réaction par

de la recherche rapport à un stimulus.

1.2. Application du modèle S.O.R


1.1. Le concept d’achat impulsif
Les choix dans la consommation courante

au contexte de l’achat impulsif


Les recherches sur le concept de l’achat impulsif remontent à plus
de cinquante ans (V. Clover, 1950 ; J. West, 1951). Présentée 1.2.1. Le modèle S.O.R
par D. Kollat et R. Willet (1967) comme un simple achat « non
planifié », la définition de l’achat impulsif a connu une évolution Le modèle S.O.R (Stimulus-Organisme-Réponse) de A. Mehrabian
extraordinaire pour être reconnue plus récemment comme une et J. Russell (1974) a été proposé dans le cadre des travaux
expérience hédonique complexe (D. Rook, 1987). Pour longtemps, menés en psychologie environnementale. Ce modèle a constitué
l’achat impulsif a été défini comme un achat non planifié. Dans le cadre propice pour le développement d’un corps de littérature
le cadre de cette approche, l’objectif principal des chercheurs riche relatif à l’étude de l’effet de l’atmosphérique. En particulier,
était de classer les produits en impulsifs et non impulsifs (W. à travers l’accent mis par ce modèle sur les réactions émotion-
Applebaum, 1951 ; D. Bellenger et al. 1978 ; D. Kollat et R. Willet, nelles évoquées par l’atmosphérique ainsi que sur leurs capacités
1967 ; H. Stern, 1962). De même, ces auteurs ont insisté sur les à déboucher sur des comportements d’approche et d’évitement
facteurs situationnels comme déclencheurs de l’achat impulsif par rapport à l’environnement (Figure 1).
tout en négligeant les caractéristiques individuelles.
Des critiques envers cette approche n’ont pas tardé à se
manifester. En effet, la complexité de l’achat impulsif ne peut
être réduite à la simple définition « non planifié » (D. Kollat et R.
Willet, 1969 ; C. Cobb et W. Hoyer, 1986 ; D. Rook, 1987). Tous
les achats impulsifs sont non planifiés, mais le contraire n’est pas
toujours vrai (J. Iyer, 1989). Hormis la définition, les divergences Figure 1 : Le modèle S.O.R de Mehrabian A. et Russell J. (1974)
portent aussi sur les facteurs explicatifs de ce genre d’achat.
De nombreuses études se sont focalisées sur l’influence des
éléments de l’environnement du magasin sur les achats impul-
1.2.2. Les facteurs explicatifs de l’achat impulsif
sifs (K. Cox, 1964 ; R. Curhan, 1974 ; G. Mckillon et al., 1981 ; Pour longtemps, seuls les facteurs liés aux produits et aux
J. Gagnon et Osterhaus J., 1985). Cela dit, cette influence n’est outils marketing ont été avancés comme conditions favorisant
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pas systématique. le déclenchement de l’achat impulsif (K. Prasad, 1975 ; C. Cobb
Ces stimuli ne provoquent pas la totalité des achats non planifiés. et W. Hoyer, 1983). Cette concentration sur le produit et sur les
Il y a donc une négligence des mécanismes internes qui sont à variables de l’environnement de vente semble être insuffisante
l’origine du comportement impulsif (D. Rook, 1987). En s’inscrivant pour une explication complète de l’expérience d’achat impulsif.
dans une approche expérientielle, D. Rook (1987), va au-delà de En creusant dans les disciplines qui ont étudié l’impulsion dans le
la définition standard de l’achat impulsif comme un achat non comportement humain, il apparaît que l’impulsivité est inhérente
planifié pour le définir comme une situation où : « Le consom- à l’individu et que pour saisir son intensité et sa direction, il faut
mateur ressent un irrésistible besoin d’acheter quelque chose se concentrer, également sur la personne (D. Rook, 1987). En
de manière immédiate. Cette impulsion est complexe au niveau partant de ce fait, l’achat impulsif est vu comme le résultat de
hédonique et peut donner naissance à des conflits émotionnels. l’interaction de variables externes et internes, relevant de la
En plus, elle intervient souvent avec un regard diminué pour les situation d’achat et de variables liées à la personne (S. Youn et
conséquences ». Dans la même veine, F. Piron (1993) définit R. Faber, 2002).
l’achat impulsif comme « un Achat non planifié, qui se fait sur le En se référant à la typologie de R. Belk (1975), l’influence de la
champ suite à l’exposition à un stimulus. Il est accompagné de situation sur la réalisation d’un achat impulsif est examinée en
réactions émotionnelles et cognitives ». termes de cinq facteurs. Il s’agit de l’ambiance du point de vente,
Dans cette direction, les recherches les plus récentes sur le de la pression du temps, de la sensation de foule, du contexte
thème marquent une tendance à développer un cadre théorique du rôle et de l’accompagnement.
prenant en compte les mécanismes psychologiques internes du
consommateur (M. Gardner et D. Rook, 1988 ; F. Piron, 1993 ; L’ambiance du point de vente
D. Rook et M. Gardner, 1993 ; S. Hoch et G. Loewenstein,
1991 ; S. Youn et R. Faber, 2002). Allant dans le même sens De nombreux travaux ont montré que les variables de l’atmosphère
que les recherches antérieures, nous optons pour la définition de vente sont des stimulants importants qui peuvent déclen-
de l’achat impulsif comme un achat spontané, accompagné par cher le désir d’acheter impulsivement (W. Applebaum, 1951 ;

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H. Stern, 1962 ; S. Eroglu et K. Machleit, 1993 ; D. Mitchell, quent des achats impulsifs (M. Giraud, 2002). Ainsi, le fait d’être
1994 ; R. Donovan et al. 1994 ; P. Underhill, 1999). De même, accompagné donne une autre vision au magasinage, lui attribuant
l’ambiance du point de vente est en mesure de donner du plaisir des aspects plus ludiques dépassant le simple cadre utilitaire
et de stimuler le visiteur de l’enseigne (R. Donovan et J. Rossiter, des achats. Le chaland peut être amené à passer plus de temps,
1982 ; S. Dawson et al., 1990 ; M. Hui et G. Bateson, 1991). à visiter plus de magasins et même à dépenser plus d’argent.

Les choix dans la consommation courante


Dans le cadre de ce travail, l’atmosphère du point de vente est Nous proposons que l’accompagnement influence positivement
considérée de façon holistique. Ainsi, nous nous référons à la la réalisation d’un achat impulsif.
typologie de J. Baker (1986) qui scinde l’atmosphère du magasin
en trois composantes : les facteurs d’ambiance, les facteurs de Le contexte du rôle
design et les facteurs sociaux. Chacune de ces dimensions est
supposée agir aussi bien sur les états affectifs du chaland que La recherche marketing préconise une prédominance des achats
sur la réalisation d’un achat impulsif. impulsifs à ceux destinés à autrui (F. Leblanc-Maridor, 1989 ;
M. Giraud, 2002). Cette forme d’achat présente souvent une façon
La pression du temps d’arranger l’état d’humeur de l’acheteur (D. Rook et M. Gardner,
1993). L’achat est effectué soit pour réparer une mauvaise humeur
La pression du temps est définie comme l’inverse du temps soit pour renforcer une humeur positive. Nous supposons, donc,
disponible pour un acheteur pour accomplir l’acte d’achat et de que les achats impulsifs sont plutôt des achats destinés pour soi.
consommation (J. Howard et J. Sheth, 1969). Les discussions L’influence des variables personnelles est examinée à travers
sur la relation entre le temps et l’achat sont toujours d’actualité deux facteurs : les motivations hédoniques de magasinage et le
et les résultats des différentes études sont peu concluants. trait de l’impulsivité à l’achat.
Certaines recherches lient positivement le temps passé à faire le
magasinage à l’achat impulsif (E. Iyer, 1989 ; J. Cotte et M. Ligas, Les motivations hédoniques de magasinage
2003). D’autres recherches soutiennent une relation négative
entre le temps et l’achat impulsif (A. Au et al., 1993). Face à A. Hausman (2000) s’est intéressée à trois motifs hédoniques dans
cette ambivalence, il est important de noter que la plupart des l’achat impulsif : la nouveauté, la variété et la surprise. L’achat
recherches menées dans le cadre de l’approche de la psychologie impulsif est positivement lié au désir de satisfaire des besoins
environnementale ont associé à l’atmosphère de vente des effets hédoniques et il est considéré comme une réponse rationnelle à
positifs sur le temps passé et l’argent dépensé dans le magasin la complexité de l’environnement (S. Ramanathan et G. Menon,
(J. Russell et G ; Pratt, 1980 ; R. Donovan et J. Rossiter 1982 ; 2002). Dans la même veine, les motivations hédoniques contri-
R. Donovan et al. 1994, E. Sherman et al. 1997). A ce titre, nous buent à l’instauration d’un haut niveau de plaisir, d’activation
supposons que la pression du temps agit négativement sur les chez le visiteur du magasin. Un effet positif des motivations
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états affectifs du chaland et sur les chances de réalisation d’un hédoniques aussi bien sur la réalisation d’un achat impulsif que
achat impulsif. sur les états affectifs du chaland est, ainsi, suggéré.

La sensation de foule L’impulsivité à l’achat


La sensation de foule désigne l’évaluation subjective négative Proposée par D. Rook et R. Fisher (1995), l’impulsivité à l’achat se
d’une densité élevée. Cette dernière est une estimation subjective présente comme un construit unidimensionnel mesurant la
du nombre des individus dans un lieu, de l’espace disponible et tendance chez la personne à acheter spontanément, sans réflé-
de son organisation (S. Eroglu et G. Harrell, 1986). De manière chir et immédiatement. Les acheteurs les plus impulsifs sont
générale, le sentiment de foule en magasin peut pousser l’indi- plus réceptifs aux idées spontanées et soudaines d’achat. Un
vidu à des comportements d’évitement (G. Harrell et al., 1980 ; lien direct entre l’impulsivité à l’achat et la réalisation d’un achat
K. Machleit et al., 1994 ; D. Dion, 1999 ; K. Machleit et al. 2000). impulsif a été souvent soutenu (S. Youn et R. Faber, 2000 ;
Un lieu encombré s’accommode mal avec des comportements U. Dholakia, 2000 ; D. Rook et R. Fisher, 1995 ; M. Jones et al.
impulsifs. Le chaland prend moins de plaisir et son attention 2003 ; S. Beatty et E. Ferrell, 1998 ; M. Giraud, 2002 ; J. Peck
envers les éléments de l’environnement de vente s’affaiblit. Par et T. Childers, 2006). Dans le même sens que les recherches
conséquent, la sensation de foule est supposée agir négativement antérieures, nous établissons un lien positif direct entre l’impul-
aussi bien sur la réalisation d’un achat impulsif ainsi que sur les sivité à l’achat et la réalisation d’un achat impulsif.
états affectifs du chaland.

1.2.3. Le rôle médiateur des états affectifs


L’accompagnement
Les recherches étudiant l’effet de la variable affective comme
Hormis l’effet de la foule, les interactions de groupe pendant le antécédent à l’achat impulsif ont été marquées par des divergences
magasinage influencent le comportement du chaland et provo- aussi bien au niveau de l’opérationnalisation qu’au niveau des

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approches adoptées (D. Rook et M. Gardner, 1993 ; S. Beatty 2. Méthodologie de la recherche


et E. Ferell, 1998 ; J. Park et S. Lennon, 2006). Les travaux
réalisés en psychologie environnementale se sont intéressés
à l’influence des états affectifs sur le comportement et notam-
ment, à son rôle médiateur. Rappelons que le modèle S.O.R
2.1. Choix du terrain de l’étude
Les choix dans la consommation courante

(Figure 1) suppose l’existence de trois variables psychologiques L’objectif de cette recherche est de montrer l’influence des
intermédiaires endogènes au comportement à savoir, le plaisir, variables situationnelles et personnelles sur la réalisation d’un
l’activation et la dominance. Le plaisir traduit le degré de bien-être achat impulsif. L’intérêt se porte, à ce niveau, sur les émotions
et de satisfaction d’une personne. L’activation indique le degré expérimentées sur le lieu de vente, expliquées en grande partie par
jusqu’auquel la personne se sent excitée, stimulée, alertée ou les variables situationnelles et personnelles. Selon C. Derbaix et I.
active par rapport à la situation. Enfin la dominance correspond Poncin, (2005), il est essentiel de mesurer les réactions affectives
à la sensation de pouvoir, de contrôle ou d’influence par rapport en temps réel. Ainsi, afin de vérifier empiriquement le modèle
à un environnement. conceptuel proposé, une enquête est menée sur l’hypermarché
De hauts niveaux de plaisir et d’activation sont positivement reliés « Géant », auprès de 473 chalands. Cet environnement présente
à l’argent dépensé dans le magasin (B.J. Babin et R. Darden., un vaste assortiment de produits avec une variété de marques. Il
1995 ; S. Dawson et al., 1990 ; R. Donovan et J. Rossiter, 1982 ; s’agit d’un lieu propice à la réalisation d’achats de type impulsif.
M. Hui et G. Bateson, 1991 ; J. Baker et al., 1994 ; M. Holbrook
et M. Gardner, 1993 ; B.J. Babin et S. Attaway, 2000).
2.2. Mesure des variables
La dimension dominance est la plus sujette aux discussions et
aux critiques quant à son évidence en tant qu’état émotionnel L’achat impulsif est avancé comme un achat non planifié, accom-
expérimenté dans un environnement (J. Russell et G. Pratt, pagné par des émotions positives assez intenses et traduisant
1980 ; R. Donovan et J. Rossiter, 1982 ; R. Donovan et al. 1994 ; une réaction rapide de l’acheteur à un stimulus interne ou externe.
E. Sherman et al. 1997). Des recherches récentes ne cessent Ainsi, pour qu’un achat soit considéré comme impulsif, nous avons
de plaider pour la réintégration de la dominance dans la mesure émis un ensemble de conditions. La première est relative au fait
des états affectifs (A. Groppel-Klein, 1998 ; M. Brengman et M. que l’achat doit être non planifié. Si cette condition est remplie,
Geuens, 2004 ; M. Yani-de-Soriano et R. Foxall, 2006). Au regard de l’enquêté est invité à répondre à une échelle mesurant le degré de
ces constats, nous optons pour la considération de la dominance l’impulsivité de l’achat en fonction de deux composantes affective
comme dimension descriptive de l’état affectif du chaland dans et réactive. Cette échelle qui est de type likert à cinq points a été
un environnement de vente. Dans ce sens, l’influence directe sur inspirée de l’échelle mesurant le degré d’impulsivité d’un achat
la réalisation d’un achat impulsif ainsi que le rôle médiateur des de J.O. Jeon (1990) et de l’échelle de mesure de l’impulsivité du
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trois dimensions, plaisir, activation et dominance, seront examinés. consommateur pour un achat, développée par S. Youn, (2000).
En somme, l’achat impulsif figure comme une réponse aux stimuli Sont considérés comme impulsifs, les achats ayant un score
internes et externes à l’acheteur, liés aussi bien à la situation supérieur ou égal à trois. Les enquêtés étaient invités, par la
qu’à la personne. L’examen du processus générant cette réponse suite, à nous faire part du contexte dans lequel ils avaient effectué
peut être examiné dans le cadre du modèle S.O.R (A. Mehrabian leurs achats impulsifs. Les réponses sont répertoriées en deux
et J. Russell, 1974). L’ensemble des relations, que nous venons groupes : achat pour soi et achat pour les autres.
d’explicitér, est repris au niveau du modèle que nous proposons Pour la mesure de l’ambiance du point de vente, nous nous
pour expliquer l’achat impulsif (Figure 2). sommes référés aux échelles de. Greenland et P. McGoldrick
(1994) et de J. Baker et al. (1994), traduites et reformulées par
J.F. Lemoine et V. Plichon (2000). Il s’agit d’une échelle à trois
dimensions : les éléments d’ambiance, le design et le personnel.
Inspirée de l’échelle développée par S. Beatty et E. Ferrell (1998),
la pression du temps a été mesurée par trois items de type Likert
à cinq points. L’échelle de K. Machleit et al. (1994) a été adoptée
pour la mesure de la sensation de foule. L’échelle établie pour
mesurer les motivations hédoniques de la visite, s’est basée
sur l’échelle de M. Laaksonen, (1993) ainsi que sur celle de S.
Dawson et al. (1990). Pour l’opérationnalisation de l’impulsivité
à l’achat, nous avons opté pour l’échelle de D. Rook et R. Fisher
(1995) et ce, au regard de ses qualités psychométriques. Fidèle
au modèle S.O.R, les états affectifs sont mesurés à travers les
trois dimensions de l’échelle PAD (Plaisir, Activation et Dominance)
Figure 2 : Modèle proposé pour expliquer l’achat impulsif de A. Mehrabian et J. Russell (1974).

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3. Résultats et discussion réalisation d’un achat impulsif sont expliqués par les variables
retenues. De son côté, le R-deux de Cox & Snell indique que 43 %
de la variance sont expliqué par le modèle. Une confrontation des
3.1. La validation des échelles de mesure valeurs prédites aux vraies valeurs montre que dans 82 % des
cas, le modèle permet de prédire correctement la réalisation d’un

Les choix dans la consommation courante


La méthode des équations structurelles, a été utilisée pour la achat impulsif. Ainsi, le taux d’erreur ou de mauvaise classification
vérification de la fiabilité et de la validité des instruments de est aux alentours de 18 %. En revanche une affectation au hasard
mesure. Les analyses factorielles ont permis d’explorer et de ne permet de prédire correctement que 51 % des cas.
confirmer la structure des échelles employées. La fiabilité de
l’échelle est évaluée sur la base du ρ de Jöreskog. Le rhô de Fornell Tableau 2 : Indices sur la qualité de la régression logistique binaire
et Larcker (1981) (ρvc), a été pris en compte pour l’évaluation
Pourcentage de -2log-
de la validité convergente. La validité discriminante a été jugée Pourcentage de R-deux de R-deux de
reclassement vraisem-
sur la base de la comparaison entre le carré de corrélation et la reclassement final Cox & Snell Nagelkerke
initial blance
validité convergente. Cette comparaison a été établie au niveau 51,8 82,9 389,404 0,430 0,573
des échelles multidimensionnelles (l’ambiance du point de vente ;
les états affectifs). Les résultats obtenus ainsi que les différents Selon les résultats rapportés au niveau du tableau 1, le coefficient
indicateurs observés montrent une bonne qualité psychométrique B indique que lorsque le chaland est accompagné, les chances
des différentes échelles (annexe 1). qu’il réalise un achat impulsif se multiplient par 1,451. De son
côté, l’Exp (B) ou le Odds ratio estimé montrent qu’une personne
accompagnée a quatre fois plus de chance de réaliser un achat
3.2. Le test des hypothèses de travail impulsif qu’une personne seule. Enfin la statistique de Wald juge
de la significativité de l’effet.
Afin de tester l’effet des variables situationnelles et personnelles Parmi les trois facteurs de la variable ambiance du point de vente,
sur la réalisation d’un achat impulsif et comme ce dernier se seule la dimension éléments d’ambiance semble jouer un rôle
présente comme une variable dichotomiqus (réalisation/non significatif. Une perception positive de ces éléments renforce le
réalisation), nous avons opté pour la régression logistique binaire. sentiment de proximité physique avec le produit et déclenche l’acte
Pour le test du reste des relations, la régression linéaire a été d’achat imprévu. De fortes motivations hédoniques augmentent,
appliquée. Sur 473 répondants, 245 ont réalisé des achats de également, les chances de réalisation d’un achat impulsif. A ce
type impulsif, correspondant à un taux de 51,8 %. D’après les titre, les intentions se trouvant derrière la visite, peuvent avoir un
résultats, la part des achats impulsifs pour soi dépasse celle des impact considérable sur le comportement du chaland. Un visiteur
achats destinés aux autres. Ce qui confirme l’hypothèse stipulant ayant pour objectifs premiers l’exploration du lieu, la recherche
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que les achats impulsifs sont plutôt des achats destinés pour soi. de produits nouveaux et la stimulation, manifeste une grande
Suite à la conduite de la régression logistique binaire, six variables probabilité de s’engager dans un achat impulsif qu’un visiteur
exercent une influence significative sur les chances de réalisation ayant des objectifs plus utilitaires. Dans la même veine, une
d’un achat impulsif : l’accompagnement, la dimension éléments influence positive de la variable impulsivité à l’achat a été relevée.
d’ambiance, les motivations hédoniques de la visite, l’impulsivité En s’attardant sur le rôle explicatif des dimensions représentant
à l’achat et les deux dimensions plaisir et activation (tableau 1). les états affectifs, il est possible de remarquer un effet significatif
des dimensions plaisir et activation. En revanche, la dimension
Tableau1 : Résultats de la régression logistique binaire dominance ne contribue pas à l’explication de ce genre de compor-
tement. L’intégration de cette dimension dans le cadre de cette
B S.E. Wald Sig. Exp (B) recherche s’est basée sur une proposition théorique d’un lien
Accompagnement 1,451 0,282 26,541 0,000 4,269 entre ce sentiment et la décision d’achat impulsif. Empiriquement,
(accompagné (1), ce lien n’a pas pu être vérifié.
seul (0))
Un deuxième volet des analyses s’est intéressé au test de l’effet
Éléments 0,204 0,106 3,664 0,056 1,226
des variables explicatives des états affectifs. En réponse à cet
d’ambiance
objectif, des régressions des trois dimensions plaisir, activation et
Motivations 0,639 0,121 28,037 0,000 1,895
hédoniques dominance sur les variables ambiance du point de vente, sensation
Impulsivité à l’achat 0,522 0,123 18,079 0,000 1,685 de foule, pression du temps et motivations hédoniques, ont été
Plaisir 0,326 0,161 4,076 0,043 1,385 effectuées. Les résultats sont rapportés au niveau des annexes
Activation 0,273 0,136 4,027 0,045 1,314 2, 3 et 4. Ainsi, plus la perception de l’atmosphère de vente
Constante -7,237 0,694 108,873 0,000 0,001 avec ses trois composants est positive plus le chaland prend du
plaisir et se sent stimulé. Tel que prévu, l’effet de la sensation
La qualité du modèle estimé est satisfaisante (tableau 2). Le de foule sur les sentiments de plaisir et d’activation a pris une
R-deux de Nagelkerke montre que 57 % de la variance de la direction négative. En revanche, l’influence de la pression du

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temps sur les deux dimensions est non significative. Enfin, une L’impression positive formée sur une enseigne peut faire de ce
relation positive entre les motivations hédoniques, d’un côté, visiteur un consommateur fidèle. Désormais, garder ce client est
et le plaisir et l’activation, d’un autre côté, a été, également, tributaire de la capacité de l’enseigne à l’étonner et à le surprendre
constatée. Concernant la dimension dominance, les résultats de en continu. Les éléments de design doivent renforcer la proximité
la régression n’ont soulevé qu’un seul lien significatif. Il s’agit physique avec le produit et ce, à travers un bon emplacement,
Les choix dans la consommation courante

d’un effet positif significatif du design sur le niveau de contrôle une exposition proéminente, la possibilité de toucher le produit
perçu sur le lieu de magasinage (annexe 4). et de le tester. La réalisation de cette étude sur un hypermarché,
Hormis les effets directs, les hypothèses émises proposent le n’a pas empêché de souligner l’effet du personnel en contact. Le
test du rôle médiateur que peuvent jouer les états affectifs. A besoin d’interaction dans l’épisode d’achat reste important. La
cette fin, la méthode de régressions successives de R. Baron et qualité d’accueil, la disponibilité et la sympathie des vendeurs
D. Kenny (1986) a été adoptée. L’application de cette démarche sont déterminantes au niveau de l’achat impulsif. Il convient de
a permis de constater que les sentiments de plaisir et d’activa- noter que la formation du personnel de vente doit s’inscrire dans
tion médiatisent l’influence des dimensions design et personnel une stratégie globale, touchant les différents niveaux de l’entre-
de vente sur la réalisation d’un achat impulsif (annexe 5). Un prise. En effet, le personnel de vente reflète l’état d’esprit de
environnement de vente bien agencé, où les produits sont bien l’enseigne dans son ensemble. Le caractère situationnel de l’achat
exposés et faciles à trouver, aide à mettre le chaland dans un état impulsif est, également, à prendre en considération au niveau des
affectif positif. Dans un tel état, la personne manifeste une forte annonces publicitaires. L’utilisation de la situation d’achat dans
disposition à réaliser des achats. De même, l’interaction avec la conception de l’annonce peut aboutir à des achats impulsifs.
un personnel de vente sympathique, disponible et serviable agit Un message publicitaire axé sur l’idée d’offrir ou sur une mise
directement sur l’humeur de l’acheteur. Cette humeur favorise en scène des bénéfices émotionnelles liés à la consommation
le passage à l’acte d’achat. d’un produit, peut avoir un effet sur le consommateur pendant
l’expérience de magasinage.

Conclusion Malgré ses intérêts théoriques et managériaux, cette recherche


n’est pas exempte de limites qui ouvrent la voie sur certaines
perspectives de recherche. En effet, la conduite de l’enquête
Cette recherche a pour objectif de montrer la contribution de sur un hypermarché, limite la validité externe de nos résultats.
variables situationnelles et personnelles à la réalisation d’un achat Il convient aussi de noter que le modèle explicatif de la réali-
impulsif. Une application du modèle S.O.R (A. Mehrabian et J. sation d’un achat impulsif n’a pas intégré des variables liées
Russell, 1974) a permis de souligner l’influence des variables liées aux produits. L’attitude envers le produit, le prix et l’implication
aussi bien à la situation qu’à la personne sur le comportement sont des variables pertinentes dans l’étude de l’achat impulsif.
d’achat impulsif ainsi que le rôle médiateur des états affectifs
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Une considération du rôle modérateur de la nature du produit
expérimentés sur le lieu de vente. et du niveau d’implication constitue une voie de recherche fort
Ce travail a permis d’identifier un modèle explicatif de la réalisation intéressante.
d’un achat impulsif. Les recherches menées, en réponse à cet
objectif, sont, à notre connaissance, limitées (S. Beatty et E. Ferell,
1998 ; M. Giraud, 2001). Dans le cadre de cette recherche, l’effort Références bibliographiques
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donner lieu à certaines recommandations managériales. L’idée p. 79-84, cité dans Lemoine et Plichon (2000)
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En effet, un visiteur motivé par des besoins hédoniques, est Bakini Driss F. E., Ben Lallouna Hafsia B., Zghal M., (2008) L’impact d’un éclairage
souvent à la recherche de nouveauté, de stimulation et de surprise. additionnel dans un point de vente sur les réactions comportementales du consom-

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 242 – Marketing 119

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Annexe 1 : Récapitulatif des indices de fiabilité et de validité de l’ensemble des échelles


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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 242 – Marketing 121

Annexe 2 : Régression de la dimension plaisir sur les variables situationnelles


et les motivations hédoniques

Les choix dans la consommation courante


Annexe 3 : Régression de la dimension activation sur les variables situationnelles
et les motivations hédoniques

Annexe 4 : Régression de la dimension dominance sur les variables situationnelles


et les motivations hédoniques
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Annexe 5 : Résultats de la régression après élimination des deux dimensions
plaisir et activation

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