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LEBOSSE
• Hépatite aiguë : Sur un foie sain, on remarque une apparition brutale de manifestations cliniques et
biologiques (en 15jours) qui reflètent une dysfonction aiguë, provoquant le plus souvent une nécrose
hépatocytaire massive. On dit que le foie regénère comme dans le mythe grecque de Prométhée mais
avant qu’il régénère, toutes ses fonctions sont mises en défaut, donc soit le patient arrive à passer le cap
et le foie régénère à temps, soit il décède avant. Le risque est une destruction massive du foie avec une
insuffisance hépatique sévère et un risque de décès avant qu’il régénère. L’hépatite aigüe est souvent
associée à une consommation excessive de paracétamol (à partir de 4-5 g selon l’individu), ce qui
provoque une destruction très brutale des hépatocytes. Certains patients s’aggravent en réanimation avec
coma puis le foie se régénère et cela va mieux. Pour d’autres c’est tellement grave que seule une greffe
peut les sauver.
• Hépatite chronique : Dégradation progressive du foie suite à une exposition à un facteur agressant au
long cours. On n’a pas de manifestations cliniques ni biologiques en cas d’hépatite chronique, elle est
donc très difficile à repérer. Le foie se défend au fil des années en faisant des cicatrices (fibrose
réactionnelle), ce qui provoque l’atteinte ultime de la fibrose qui est l’apparition de cirrhose (=dépôt de
fibroses dans les espaces portes, et tous les lobules hépatiques sont entourés de fibroses, on parle de
nodule hépatique à ce stade-là, donc la circulation des hépatocytes est affectée). La cirrhose est donc
l'aboutissement d'une maladie chronique sur plusieurs dizaines d'années.
En résumé, l’atteinte chronique est discrète, on n’a pas de signes cliniques de la défaillance hépatique car
l’organisme compense. Cette hépatite chronique évolue vers la fibrose, qui devient petit à petit irréversibles, c’est
la cirrhose (incurable sans greffe de foie). Généralement les atteintes chroniques sont diagnostiquées au moment
de la cirrhose.
§ Toxique
§ Auto-immun
§ Hypoxie
On a donc une altération brutale des fonctions hépatiques en cas d’hépatite sévère.
Parfois
A savoir +++ Les deux signes de gravité qui doivent faire évoquer la transplantation du foie pour une
insuffisance hépatique aigüe, c'est 1) un signe clinique : l'encéphalopathie hépatique 2) un signe biologique : la
diminution du TP et du facteur V. Alors que si on observe un ictère, ce n’est que le début de l’hépatite aigüe.
• Vasculaire : Thrombose des veines sus-hépatiques = Syndrome de Budd Chiari ; Maladie veino-occlusive
(sinusoïdes) ; Ischémie hépatique (bas débit)
• Toxique : Médicamenteuse (prise de grosse dose de paracétamol) ; Amanite phalloïde (un champignon) ;
Alcool (La survenue d’une hépatite aigue due à l’alcool se fait généralement sur un foie qui est déjà
malade) Attention au cocktail explosif : paracétamol + alcool (les Anglais sont les champions de ce cocktail)
• Auto-immune : Hépatite auto-immune (production d’Anticorps contre l’hépatocyte)
• Infectieuse : Hépatites A, B, E et D ; Virus herpès (HSV, CMV, VZV, EBV) ; Leptospirose
• Surcharge : Graisse : stéatose aiguë gravidique
L’hépatite chronique correspond à une agression chronique sur plusieurs années qui vient agresser le foie
et causer des dommages sur les hépatocytes, créer une inflammation et de la fibrose (=tissu cicatriciel). La fibrose
va progresser et atteindre le stade de cirrhose.
§ Auto-immun
§ Inflammation
La différence avec une hépatite aigüe est que l’hépatite chronique n’est pas dû à une destruction directe
du parenchyme hépatique mais à l’inflammation du foie qui détruit du parenchyme hépatique ce qui engendre
une fibrose réactionnelle et une régénération hépatocytaire pour réparer. Mais au fur et à mesure des atteintes,
le foie se fibrose et évolue vers la cirrhose.
Lors d’une prise de sang, si on trouve une perturbation du bilan biologique hépatique pendant plus de 6
mois, alors c’est chronique (non-dit par la professeure mais présent sur la diapo).
Il y a 2 types d’atteintes :
Facteur n°1 (75 % des patients français ont une consommation excessive d’alcool).
L’alcool (Non-dit : Consommation excessive d’alcool selon l’OMS = plus de 3 verres / j pour les
hommes et 2 pour les femmes ou plus de 10 unités en une fois)
Les Hépatites virales Virus Hépatite B et C et B + D (sera revu en 5ème année)
La stéato-hépatite = Elle est grandissante mondialement. Cela correspond à une surcharge en graisse des
Surcharge en graisse hépatocytes qui crée de l’inflammation et donc de la fibrose et à terme une cirrhose.
Les surcharges en fer (hémochromatose), les pathologies vasculaires chroniques,
maladies auto-immunes (hépatite auto-immune, cholangite biliaire primitive,
Autres étiologies
cholangite sclérosante primitive), surcharge en cuivre (maladie Wilson) (tout cela sera
aussi revu en 5ème année)
Le plus souvent l'hépatite chronique ne sera pas dépistée avant que le patient ne soit au stade de cirrhose.
IV) La cirrhose
a. Définition
La définition de la cirrhose est tissulaire (histologique). C’est une fibrose annulaire (nodulaire) qui entoure
des nodules de régénération (anciens lobules hépatiques dont l’architecture a complètement été détruite). C’est
le stade ultime de fibrose. Il s’agit d’une évolution terminale plus ou moins rapide d’une hépatite chronique quel
qu’en soit la cause. Cela concerne uniquement les hépatites chroniques. Les hépatites aigües dues à la prise de
paracétamol par exemple, détruisent le foie directement, il n’y a pas de cirrhose.
b. Diagnostic clinique
Il n’y a pas de diagnostic positif clinique de la cirrhose, car il n’y a pas de signes cliniques propres à la cirrhose,
mise à part la palpation du foie. Mais quelquefois, par la palpation, on peut détecter un débordement au niveau
de l’hypochondre droit, qui indique une hépatomégalie majeure (foie dur et gros à la palpation dans 70% des cas),
et donc une cirrhose. L’hépatomégalie, dans le cas de cirrhose, est associée à un bord inférieur dur et tranchant.
Il existe aussi des cas de cirrhose atrophique où le foie n’est pas palpable. Les signes cliniques des complications
vont être graves.
Ainsi ce qui va permettre d'éveiller les soupçons, ce sont les signes de complications malheureusement
qu’ils soient cliniques ou biologiques.
Le foie ne travaille plus correctement menant à une insuffisance hépato-cellulaire. Par conséquent, on a
une altération du parenchyme hépatique qui conduit à une altération progressive des différentes fonctions du
foie par atteinte directe ou indirecte dû à une destruction du parenchyme hépatique.
Ictère
Au début le patient a les yeux jaunes : Sub-ictère conjonctival puis cela s’étend à la peau, c’est la
jaunisse. Comme on l’a dit, l’ictère traduit la défaillance de la première fonction hépatique : l’excrétion de
bile et l’hyperbilirubinémie.
Encéphalopathie
C'est un trouble neurologique qui se manifeste cliniquement par un asterixis, des confusions, une
perte d’attention, somnolence, ceci précédant le coma. On a l’apparition de l’asterixis ou flapping tremor
qui est un signe de perte de tonicité musculaire lente et rythmée. On le teste bras tendu, yeux fermés,
mains à 90° : il est positif si le patient se met à battre des ailes. C’est vraiment ce signe qui permet de définir
l’encéphalopathie.
L’HyperTension Portale (HTP) est vraiment spécifique de la cirrhose car on ne la retrouvera jamais dans
une hépatite aigüe.
La fibrose se développe notamment au niveau des sinusoïdes (dans les capillaires) ce qui entraine une
augmentation des résistances vasculaires intra-hépatiques. Il y aura donc un ralentissement du flux dans la veine
porte conduisant à une hypertension portale.
Le sang ne passe plus dans le foie car il y a des obstacles, donc il passe ailleurs. Comme il y a une
hyperpression au niveau de la veine porte, l’eau sort de la veine porte, et donc il va y avoir un œdème de la cavité
abdominale (une ascite), les veines surchargées provoquent un œdème des membres inférieurs, on a la création
d’une circulation collatérale (sur la peau).
• Signes Cliniques :
o Ascite :
§ Augmentation du périmètre abdominal
§ Abdomen souvent distendu
§ Tympanisme périombilical à la percussion (quand le patient est sur le dos, l’air remonte donc tout
autour de l’ombilic d’où le tympanisme péri-ombilical)
Exemple d’ascite
a. Imagerie
Le diagnostic se fait par échographie en première intention. On peut faire le diagnostic à l’imagerie : on
peut voir une hépatomégalie (gros foie) ou un foie atrophique. Un foie cirrhotique se détecte car il est
dystrophique (dysmorphie) c’est-à-dire dire que ses contours sont irréguliers alors qu’un foie normal a une surface
lisse. On peut aussi voir à l’échographie une grosse rate, une splénomégalie. On peut également voir une ascite et
les voies de dérivations (signes de circulation collatérale).
b. La biopsie
La biopsie permet de mettre en évidence une fibrose annulaire et des nodules de régénération. A noter
que l’on fait une biopsie quand on a une suspicion (pas de biopsie systématique).
Si on a tous les signes cliniques, biologiques et l’échographie compatibles avec une cirrhose, cela ne sert
à rien de faire une biopsie ou un test non invasif.
La professeure demande de « juste » savoir que des examens non invasifs existent, on les verra plus en
détails en 5ème année, je laisse donc la partie à titre informatif.
Pour le suivi d’un malade, il n’est pas obligatoire d’avoir recours à la biopsie plusieurs fois (elle est
seulement nécessaire au diagnostic). On peut utiliser des méthodes non invasives pour suivre l’évolution de la
maladie :
Le fibrotest est un ensemble de tests sanguins où on dose différentes molécules qui peuvent être affectées
lors d’une cirrhose. Il a été démontré que les augmentations associées de certains facteurs sont fortement corrélées
à un certain degré de fibrose. Il existe un score qui prend en compte l’âge et le sexe du patient, qui permet d’étudier
à quel degré de fibrose est fortement associé l’augmentation des ces facteurs. (Évaluation de la fibrose par un
score biologique)
Le fibroscan est une méthode qui utilise les ultrasons : en fonction de la rapidité des ondes à faire le trajet
Fibroscan-foie-fibroscan (aller-retour), on peut estimer l’élasticité du foie, qui est inversement proportionnelle au
degré de fibrose. Cette méthode non invasive permet aussi de ne pas trop exposer les patients aux risques de la
biopsie.
Le diagnostic se fait en premier lieu par biopsie qui nous aide à connaitre l’agent causal. Sinon il s’agit d’un
faisceau d’argument : consommation d’alcool, aspect à l’examen clinque, et des anomalies biologiques qui
dispensent le patient de la biopsie.
En fonction de l’addition des points, on obtient un score compris entre 5 et 15. Un malade ayant un score de
5 (score mininum) ou 6 a un Child A : c’est ce qui définit la cirrhose compensée : il n’a pas de complications. Nous
n’avons quasiment aucun signe de cirrhose donc le foie effectue bien son travail. Il ne décompensera pas de sa
cirrhose si on l’opère. On pourra ainsi opérer un patient ayant un cancer du foie sans trop de difficulté. Un malade
ayant un score de 10 à 15 (score max) à un Child C : il est « intouchable », inopérable, beaucoup trop fragile. S’il
a un cancer, on ne peut pas le traiter avec des gestes de destruction de la tumeur : il ne pourra pas le supporter.
La seule option reste la greffe. Entre les deux se trouvent les Child B (cirrhose décompensée) dont on décidera le
traitement et la prise en charge par d’autres algorithmes : on saura s’il faut les soigner par une greffe ou d’autres
traitements.
Le score de Meld (on en parlera surtout en 5ème année) est le score international. On utilise cette fois-ci
uniquement de la biologie :
• La bilirubine
• L’INR (même chose que le TP sauf que c’est calculé différemment)
• La créatinine
Il s’agit d’un calcul complexe avec des algorithme dont le score permet de savoir s’il y a une indication
théorique de greffe ou non. Si on a un score de >15, il y a une indication théorique de greffe du foie. Si le score est
>20, il s’agit d’une cirrhose très sévère le pronostic est engagé.
Conclusion :
La cirrhose est l’évolution terminale d’une pathologie chronique du foie sur plusieurs dizaines d’années, cela
n'a donc rien à voir avec l’hépatite aigüe !
Les signes cliniques de la cirrhose vont non seulement assembler l’insuffisance hépato-cellulaire mais aussi
l’hypertension portale (celle-ci ne se retrouve que dans le cas de la cirrhose et pas dans une hépatite aigüe).
Les signes biologiques qui sont communs : baisse du TP, du facteur V, de l’albumine, l’augmentation de la
bilirubine et puis les signes plutôt d’HTP : la Thrombopénie, l’hyponatrémie, l’insuffisance rénale.