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Introduction – Cirrhose :
Mais la PBH n'est pas
- Conséquence ultime de la plupart des maladies chroniques du foie.
nécessaire au diagnostic
- Sa définition est classiquement histologique (Ponction biopsie hépatique (PBH)) : -----------------------
s'il existe des signes
cliniques et biologiques
Destruction hépatocytaire et bouleversement de l’architecture lobulaire normale du et morphologiques
foie par une fibrose étendu et mutilante délimitant des nodules de régénération. suffisants.
Evolution :
Période où elle est dite « compensée » : non symptomatique et non compliquée.
Période où elle est dite « décompensée » : surviennent les complications :
CHC.
Ascite.
Infection.
Hémorragie digestive.
Syndrome hépato rénal.
Encéphalopathie hépatique.
Complications pleuro pulmonaires.
Contrairement à une idée longtemps répandue une régression partielle voire totale de la cirrhose est
possible si le diagnostic a été fait avant le stade de complications et que la cause est traitée.
Physiopathologie :
⇨ Maladies chroniques du foie.
⇨ Destruction des hépatocytes.
⇨ Développement d'une fibrose hépatique par : • Augmentation de la production des protéines de la matrice (Fibrogenèse).
• Diminution de la dégradation des protéines de la matrice (Fibrolyse).
La cirrhose correspond au stade terminal du développement de la fibrose. Celle ci est alors diffuse et mutilante (Détruit
l'architecture normale du foie). Ainsi on n'observe plus d'espace porte dans le foie cirrhotique. Pour compenser la destruction
hépatocytaire il existe une régénération des hépatocytes restants sous la forme de nodules de structure anormale (Nodules de
régénération). Les hépatocytes au sein de ces nodules ont perdu leurs connexions vasculaires et biliaires normales. Ce qui diminue
les échanges entre hépatocytes et système vasculaire. Il en découle 2 conséquences majeures de cette atteinte hépatique :
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
Mécanisme :
Modification de l'architecture hépatique.
Compression des veines sus hépatiques par les nodules de régénération.
Conséquences :
Splénomégalie et hypersplénisme :
Séquestration et destruction accrue dans la rate d’éléments cellulaires : • Plaquettes.
.
Le gradient (Porto – Cave) également appelé gradient (Porto – Sus hépatique) peut être évalué lors du
cathétérisme des veines sus hépatiques au cours d'une PBH trans jugulaire : on mesure la pression sus hépatique
libre et la pression sus hépatique bloquée et la différence entre les 2 donne une estimation fiable de ce gradient.
Etiologies :
- Infection chronique par les virus des hépatites virales B et C et D.
Causes - Consommation excessive et prolongée d'alcool (Stéato hépatite alcoolique (ASH)).
fréquentes. - Hémochromatose génétique.
- Stéato hépatite non alcoolique (NASH) : syndrome dysmétabolique.
- Hépatite auto immune (HAI).
- Cirrhoses biliaires primitive et secondaire.
- Thrombose des veines sus hépatiques (Syndrome de Budd Chiari).
Autres causes - Maladie veino occlusive.
plus rares. - Foie cardiaque.
Cirrhose
- Maladie de Wilson.
- Déficit héréditaire en alpha 1 antitrypsine (α1AT). cryptogénétique
- Génétiques : mucoviscidose et rotoporphyrie érythropoïétique. (05 %) .
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
- Causes fréquentes :
Hémochromatose génétique :
La surcharge en fer hépatocytaire est initialement localisée autour des espaces portes.
Puis s'étend à tout le lobule hépatique entraînant une fibrose puis une cirrhose.
Alcool (ASH) :
Moins de 30 g par jour chez l'homme.
Seuil de
Moins de 20 g par jour chez la femme.
consommation
Pas plus de 40 g en une fois.
autorisé par
Zéro chez la femme enceinte.
l'OMS.
Au moins un jour d'abstention par semaine.
Intoxication alcoolique > 40 g par jour pendant plus de 10 ans.
o Pommettes rouges.
o Maladie de Dupuytren.
Autres o Neuropathie périphérique.
Arguments en manifestations de o Tremblement et dépression.
faveur de l'alcoolisme. o Hypertrophie parotidienne bilatérale.
l’origine o Pancréatite chronique calcifiante (PCC).
alcoolique. o Encéphalopathie de Gayet et Wernicke (Déficit en vitamines B1 et B6).
o Syndrome de Korsakoff (Stade ultime de l’encéphalopathie sus citée).
o Rapport (ASAT / ALAT) > 1.
Signes o Augmentation du volume globulaire moyen (VGM).
biologiques. o Augmentation des immuno globulines A (Ig A) à l’EPS.
o Augmentation de la gamma glutamyl transférase (GGT).
o Ballonisation.
o Infiltrat à PNN.
PBH si pratiquée. o Corps de Mallory.
o Fibrose et stéatose.
o Méga mitochondries.
Maladie de Dupuytren.
Fibrose rétractile de l'aponévrose palmaire moyenne de la main.
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
NASH :
Maladie hépatique dont le mécanisme physiopathologique essentiel est lié à l'insulino résistance.
Chez les sujets ayant un syndrome métabolique défini par l'association d'au moins 3 critères parmi les suivants :
National cholesterol education programme – Adult treatment panel – III (NCEP ATP III).
- Causes rares :
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
Ig G +++ à l’EPS.
Nécrose parcellaire. Destruction des canalaire. Aspect en chapelet.
Histologie.
Rosette hépatocytaire. Néo genèse ductulaire. F. concentrique en bulbe d’ognon.
Traitement. Acide urso désoxycholique.
Corticoïdes : attaque. Acide urso désoxycholique. Traitement endoscopique
Azathioprine : fond.
(Sténose).
CSP : aspect en chapelet (Succession de sténoses et de dilatations des voies biliaires intra et extra hépatiques).
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
Foie cardiaque :
Etiologie très rare de cirrhose.
Terrain : insuffisance tricuspide (IT) et insuffisance cardiaque droite (ICD) et péricardite chronique constrictive (PCC).
Clinique : ascite riche en protides (Exsudative).
Echographie : dilatation des veines sus hépatiques et de la veine cave inférieure (VCI).
Clinique :
- Palpation du foie :
- Taille : parfois hépatomégalie mais le plus souvent foie de taille normale ou atrophique.
- Consistance : surface antérieure irrégulière et dure et bord inférieur dur et tranchant.
- Signes d’HTP :
- Ascite.
- Splénomégalie.
- Varices (Œso gastriques et rectales).
- CC abdominale de type porto cave : • Epigastrique.
.
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
- Signes d’IHC :
- Angiomes stellaires.
- Erythrose palmaire et plantaire.
- Ongles blancs et hippocratisme digital (Non spécifique).
- Ictère.
- Astérixis.
- Hypo gonadisme : hypo fertilité et stérilité : .• Chez l'homme : gynécomastie et dépilation.
Angiome stellaire.
Petit anévrisme artériolaire sous cutané formant un point central autour duquel irradient de petits vaisseaux en étoile.
Il disparaît à la vitropression pour réapparaître du centre vers la périphérie lorsque l'on relâche la pression. Il siège au
niveau du territoire cave supérieur (Thorax – Visage – Membres supérieurs). Il est non spécifique de la cirrhose car
observé chez la femme enceinte et l’adolescents et l’adultes jeunes et le patient sous traitement œstro progestatif.
Angiome stellaire.
Biologie :
Aucun signe biologique n’est spécifique de cirrhose !
- Leuco neutropénie.
Hypersplénisme. - Anémie (Hémoglobine (Hb) basse).
- Thrombopénie (Rarement absente).
- Baisse du TP avec baisse du facteur V (Qui exclut une hypo vitaminose K).
- Hypo albuminémie.
IHC.
- Hypo cholestérolémie.
- Hyper bilirubinémie à prédominance conjuguée (Parfois mixte).
- Transaminases normales ou augmentées avec prédominant sur les ASAT.
- Enzymes GGT et PAL normales ou augmentées.
- Attention : un bilan hépatique normal n'élimine pas le diagnostic de cirrhose !
Bilan hépatique. - Les anomalies du bilan hépatique varient aussi selon la cause de la cirrhose :
Si elle est due à une hépatite virale active avec réplication virale : ALAT augmentées.
Si elle est due à une maladie cholestatique (CSP) : cholestase PAL et de la GGT augmentées.
Electrophorèse des - Augmentation des lg A : cirrhose d'origine éthylique (Classique aspect de bloc βγ).
protéines sériques - Augmentation des lg M : cirrhose biliaire primitive.
(EPS). - Augmentation des lg G : cirrhose auto immune.
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
Examens morphologiques :
Principalement échographie hépatique couplée au doppler.
Il n’est pas nécessaire de pratiquer une EOGD de dépistage chez les patients ayant une cirrhose
compensée Child A sans antécédents de décompensation ni de CHC avec un taux de plaquettes
> 150 000 éléments par mm3 et un résultat de Fibroscan < 20 KPa.
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
Varices ectopiques :
Duodénales.
Coliques.
Rectales.
Figure 2.
PBH :
- Obtient un diagnostic de certitude si les éléments du bilan clinique et biologique et morphologique ne sont pas suffisants.
- Doit être réalisée au moindre doute diagnostique car reste l'examen de référence pour établir le diagnostic de cirrhose.
- PBH par voie trans jugulaire si ascite ou troubles de l'hémostase.
Fibrose diffuse mutilante (Détruisant l'architecture hépatique) isolant des nodules hépatocytaires de structure anormale.
- Rarement la biopsie peut orienter vers la cause de la cirrhose quand le bilan étiologique est négatif.
- Mais souvent au stade de cirrhose les signes histologiques de la maladie causale ont disparu.
- Remarque:
- Cirrhose micro nodulaire : nodules < 3 mm.
- Cirrhose macro nodulaire : nodules > 3 mm.
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
Diagnostic de gravité :
- Par le score de Child Pugh qui peut être calculé à tout moment dans l'histoire de la maladie.
- Moyen mnémotechnique : TABAC (TP – Albumine – Bilirubine – Ascite – Cerveau).
Remarque :
Le score de Child Pugh reste subjectif d’où l’introduction du score MELD (Model to predict survival
in patients with End Stage Liver Disease) qui est objectif et qui se calcule de la manière suivante :
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Cirrhose non compliquée. S. OUCHAOU (Rio Vas).
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