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Pierre Billouet
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ÉTUDE
Résumé : On pourrait penser que l’aspiration à la liberté, qui anime le Siècle des Lumières, con-
duit Kant et Rousseau à soutenir une même théorie moderne de l’éducation. Et puisque l’Émile
est antérieur à la Critique de la raison pratique et aux cours de Kant sur l’éducation, on pourrait
penser que Rousseau éduque Kant avant d’éduquer Claparède, Montessori, Dewey ou Freinet.
Or la notion de nature étant équivoque dans l’Émile, et dans le Discours sur l’Inégalité, la péda-
gogie rousseauiste n’est pas cohérente sur le plan conceptuel. Elle ne peut donc pas posséder la
dignité d’un idéal de la raison éducative : l’âge de raison, visé par la réflexion critique conceptua-
lisée systématiquement, n’est pas la prise de conscience esthétique d’un soi naturel.
K ANT ET ROUSSEAU s’accorderaient sur « cette idée que le but de l’éducation est
d’apprendre à l’homme qu’il est né libre et perfectible et que l’éduqué lui-
même est invité en quelque sorte à s’élever au-dessus de lui-même » 1. Pour com-
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1. G. Py, Rousseau et les éducateurs. Étude sur la fortune des idées pédagogiques de Jean-Jacques Rousseau
en France et en Europe au XVIIIe siècle, Oxford, Voltaire Foundation, 1997, p. 117.
2. Ibid., p. 69, p. 82.
3. Ibid., p. 117.
4. Voir la recension de M. Grandière : « Note critique sur Py (Gilbert), Rousseau et les éducateurs… »,
Histoire de l’éducation, n˚ 85, janvier 2000, p. 111-114.
5. G. Py, Rousseau et les éducateurs…, p. 537.
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L’éducateur doit suivre une route déjà tracée, mais il doit aussi « conduire » l’édu-
cation « depuis le moment de la naissance » d’Émile jusqu’au mariage avec Sophie,
et au mariage de leurs enfants. Comment conduire l’éducation suivant une route
qu’il faut suivre ? Le chemin de la vie est-il en tous un même devenir naturel ? Ou
bien chaque homme possède-t-il une liberté singulière ? Comment le but de l’édu-
cation peut-il être à la fois qu’Émile n’ait plus besoin « d’autre guide que lui-même »
et en même temps que la relation du gouverneur à l’éduqué soit indestructible, sauf
par « consentement » 7 ? L’enfant devenu adulte, guide de soi-même, ne cesse-t-il
pas d’être guidé ?
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6. J.-J. Rousseau, Émile ou De l’éducation [1762], Paris, Garnier-Flammarion, 1966, p. 49 (cité désor-
mais Émile).
7. Émile, p. 57.
8. J. Chateau, Rousseau, sa philosophie de l’éducation, Paris, Vrin, 1969, p. 184.
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genre humain, la culture (par différence d’avec la nature inerte). L’éducation peut
faire danser l’ours et la violence est l’atteinte portée à la liberté.
Or Rousseau corrige ces sens antique et moderne de la nature l’un par l’autre et
la beauté du style endort le sens critique.
L’homme n’étant rien par nature n’est humain que par, et au cours de, son his-
toire individuelle et collective. La liberté est « la plus noble des facultés de
l’homme » 10 et le concept central est ici la “perfectibilité”, cette faculté proprement
humaine de se perfectionner, qui « à l’aide des circonstances, développe successive-
ment toutes les autres » 11.
La culture est la manière dont les hommes se projettent “librement”, en fonc-
tion de l’arbitraire cumulatif des inventions et des circonstances. La nature ne peut
aucunement guider le développement culturel, mais ce sont les « circonstances », les
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9. J.-J. Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes [1755], in
Œuvres complètes, Paris, Gallimard (Pléiade), 1964, t. III, p. 141 (cité désormais Inégalité).
10. Inégalité, p. 185.
11. Inégalité, p. 142.
12. Inégalité, p. 162.
13. Inégalité, p. 160.
14. Inégalité, p. 171.
15. Inégalité, p. 191.
16. Inégalité, p. 191.
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Nous naissons sensibles, et dès notre naissance nous sommes affectés de diverses
manières par les objets qui nous environnent. Sitôt que nous avons pour ainsi dire
la conscience de nos sensations, nous sommes disposés à rechercher ou fuir les objets
qui les produisent 19.
Cette disposition à rechercher ou fuir certains objets est-elle une structure innée,
une essence, ou l’effet de l’affection des objets sur des sens amorphes ? Puisque nous
pouvons contraindre par l’habitude ces dispositions, que nous pouvons les altérer
par l’opinion – par exemple nous contraindre à porter tel vêtement ridicule pour
paraître à la cour – elles ne sont pas naturelles : les dispositions, « avant cette altéra-
tion sont ce que j’appelle en nous la nature » 20. La nature serait une prédisposition
donnée et non pas une structure culturelle produite.
Mais la prédisposition d’un individu n’est pas une forme innée et universelle de
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C’est surtout dans les premières années de la vie que l’air agit sur la constitution des
enfants. […] Le pays n’est pas indifférent à la culture des hommes,
le nord ou le midi rend « les uns laborieux, les autres contemplatifs » 21. La première
pédagogie est dans la cuisine :
Les paysannes mangent moins de viande et plus de légumes que les femmes de la
ville ; et ce régime végétal paraît plus favorable que contraire à elles et à leurs
enfants 22.
Mais la nourriture n’est pas tout, et l’on est dans la limite entre la prédisposition
produite par le climat et l’habitude culturelle :
Les pays où l’on emmaillote les enfants sont ceux qui fourmillent de bossus, de boi-
teux, de cagneux, de noués, de rachitiques, de gens contrefaits de toute espèce 23.
Par nature l’homme n’est rien. Sa “nature” physique et mentale est donc un
caractère acquis depuis sa conception, dans la nourriture de la mère et les soins du
nourrisson. La nature de l’enfant est une production culturelle, un artifice du péda-
gogue. Même le climat est en quelque sorte une donnée culturelle puisque l’enfant
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générale de l’instruction publique, qui inspirera Jules Ferry un siècle plus tard – au
contraire le rousseauisme est une hypersensibilité à la souffrance animale et humaine
qui accompagne le progrès :
Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère entre les mains
de l’homme 31.
Homme, ne cherche plus l’auteur du mal ; cet auteur, c’est toi-même. […] Le mal
général ne peut être que dans le désordre, et je vois dans le système du monde un
ordre qui ne se dément point 32.
L’humanisation est une triste dénaturation. Alors que Sparte possède des lois
respectant la sélection naturelle 33, les villes de l’Europe moderne « sont le gouffre de
l’espèce humaine » 34. Les enfants n’y sont plus, comme à Sparte et comme dans la
forêt primordiale, « forts et robustes » 35 ; la civilisation n’a pas retenu la leçon de
Platon, elle use d’artifices pour prolonger l’existence d’un homme maladif, « dévoré
d’inquiétude pour peu qu’il s’écartât de son régime habituel » 36 – d’un homme qui,
ne méritant pas de vivre, ne mérite pas d’être éduqué :
Celui qui se charge d’un élève infirme et valétudinaire change sa fonction de gouver-
neur en celle de garde-malade 37.
Selon Platon et Aristote une intelligence naturelle ordonne tout le vivant : le désir
d’immortalité qui pousse les animaux à la copulation et à l’élevage de leur progéni-
ture est « désir de ce qui est bon » 39, de même que la vie adulte, en bonne santé
est comparable au mouvement circulaire des astres, qui est lui aussi la manière
qu’ont ceux-ci d’exister parfaitement en acte. C’est-à-dire que cette vie n’a pas
d’autre fin qu’elle-même 40.
L’instinct ne devrait donc pas être méprisé par les modernes. Dans un paragraphe
contre Condillac se trouve un éloge de l’instinct « qui paraît guider, sans aucune
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La diversité des plantes et des animaux est, pour Platon et Aristote, naturellement
ordonnée, et hiérarchisée, et dans la modernisation rousseauiste de la thèse il fau-
drait dire que la diversité culturelle (peuples, coutumes, religions, formes politiques,
etc.) est hiérarchisée. Mais le sentiment de l’égalité (la pitié) détruit le principe hié-
rarchique, et la hiérarchie naturelle est donc la supériorité de l’inculte et du grossier
sur le raffiné ! De même que la bonté naturelle des Caraïbes dépasse la perversion
européenne, de même l’homme sauvage n’a pas perdu l’instinct moral, la pitié natu-
relle, la commisération pour « l’animal souffrant » 44. La raison éloigne de la bonne
nature, isole les hommes et pousse au repli sur soi. Rousseau hiérarchise les cultures
en fonction inverse du développement de la raison – ce qui le distingue radicalement
de Kant, de Condorcet ou de Hegel.
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Trop souvent la raison nous trompe […]. Mais la conscience ne trompe jamais ; elle
est le vrai guide de l’homme : elle est à l’âme ce que l’instinct est au corps ; qui la suit
obéit à la nature et ne craint point de s’égarer 45.
Rousseau s’opposait à Rameau : la mélodie, qui exprime le flux vital dans sa pureté,
ne doit pas être entravée par la forme harmonique, la structure mathématique mor-
tifère. Quant à la langue, la vocalité étant antérieure à la consonne, « l’accent est l’âme
du discours, il lui donne le sentiment et la vérité » 49. La phrase naturellement accen-
tuée n’a pas la neutralité impersonnelle de la phrase scientifique, ni les « manières
de prononcer ridicules, affectées et sujettes à la mode » de Versailles. L’éducateur ne
devrait donc pas corriger les accents régionaux au profit de la neutralité imperson-
nelle ou des affections aristocratiques. Alors que dans la ville les enfants marmonnent
à l’oreille des gouvernantes 50, à la campagne ils doivent parler fort et articuler pour
se faire entendre. Se tenant au plus près de l’affectivité campagnarde la parole accen-
tuée est plus authentique. Il faut purifier “naturellement” l’affectivité elle-même,
rééduquer le sentiment.
La nostalgie de l’enfance et la théorie de la conscience comme instinct poussent
donc plutôt du côté de la rêverie chantante que du côté de l’articulation encyclopé-
dique des disciplines (Aristote, Thomas d’Aquin). On mesure ainsi l’écart entre la
nature, comprise comme cosmos dont l’ordre peut se refléter dans l’ordre discursif
du savoir, et la reprise partielle par Rousseau.
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aucun, c’est apprendre à écrire son histoire et l’Histoire. Il suffit de conjuguer son
écriture avec l’Écriture pour que le principe de la liberté naturelle rejoigne son ori-
gine biblique. Mais Rousseau n’en tire pas la conséquence augustinienne d’une
autorité éducative de la religion révélée. Il s’agit au contraire de respecter la liberté
naturelle, ce qui semble impossible dans l’éducation sans la ruse pédagogique par
laquelle l’éducateur structure le champ des expériences possibles de l’éduqué :
Qu’il croie toujours être le maître, et que ce soit toujours vous qui le soyez 54.
Posons pour maxime que les premiers mouvements de la nature sont toujours
droits : il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain 55.
L’éducation ne doit donc pas combattre le péché originel, mais écarter les méfaits
de la culture (le luxe, l’artifice, etc.).
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Voyez le chat entrer pour la première fois dans une chambre ; il visite, il regarde, il
flaire […]. Ainsi fait un enfant commençant à marcher, et entrant pour ainsi dire
dans l’espace du monde 57.
Si, au lieu de porter toujours au loin l’esprit de votre élève. […] Vous vous appliquez
à le tenir toujours en lui-même et attentif à ce qui le touche immédiatement, alors
vous le trouverez capable de perception, de mémoire, et même de raisonnement 58.
hasard. Dans cette compréhension de l’éducation il n’y a pas de pur projet, de jet
dans le monde, et de construction de soi à partir de rien ; au contraire d’un projet
ex nihilo, un « génie particulier de l’enfant » module « l’envie ». De sorte que l’édu-
cateur doit d’abord prendre le temps d’étudier à qui il a affaire avant de mettre en
place les dispositifs judicieux pour le gouverner. L’éducation est ainsi le développe-
ment de ce qui est enveloppé, une germination :
Chaque esprit a sa forme propre, selon laquelle il a besoin d’être gouverné […].
Épiez longtemps la nature ; observez bien votre élève avant de lui dire le premier
mot ; laissez d’abord le germe de son caractère en pleine liberté se montrer 59.
Mais il ne s’agit pas seulement de la forme singulière d’un individu, parce que la dif-
férence naturelle des sexes, fondée sur « les fins de la nature », entraîne une différence
« d’esprit », « de visage » et du « moral » 60.
Cette germination qui apparente l’éducation à l’agriculture trouve bien sa place à
la campagne mais il faut veiller à ne point faire de l’enfant un rustre ! Le modèle n’est
pas le paysan dont l’esprit de dépendance routinière a tué toute initiative et toute
inventivité mais le bon sauvage, qui, n’étant encore relié à aucun ordre social par la
contrainte du travail collectif, « est forcé de raisonner à chaque action de sa vie » 61.
Donc l’éducateur n’intervient pas directement sur le cœur et l’esprit de l’enfant,
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« sacrifier le présent à l’avenir » 63. Certes l’enfant peut mourir avant l’âge adulte et
lui infliger des souffrances justifiées par le seul résultat différé des exercices est
prendre un risque absurde. Mais c’est aussi que le temps de la maturation implique
une retenue :
La plus grande, la plus importante, la plus utile règle pour l’éducation ? Ce n’est pas
de gagner du temps, c’est d’en perdre 64.
Comme pour la croissance des plantes et des animaux, il faut savoir respecter les
cycles de la nature.
Le style de l’éducateur
L’éducation naturelle n’est donc pas pensée par Rousseau suivant un modèle
cohérent susceptible de valoir en tant qu’idéal de la raison. L’éducation est tantôt
perfectibilité, tantôt développement, et l’impossible articulation rationnelle entre
ces deux concepts contradictoires interdirait à Rousseau de comprendre l’éducation
d’Émile… si son discours abandonnait tout style.
Rousseau oppose l’oralité à l’écriture livresque. Au lieu d’une philosophie sys-
tématique (Kant), ou d’une politique des institutions (Condorcet), il nous donne
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Lecteur souvenez-vous toujours que celui qui vous parle n’est pas un philosophe,
mais un homme simple, ami de la vérité, sans parti, sans système. [Un solitaire] dont
les raisonnements sont moins fondés sur des principes que sur des faits 65.
Rousseau craint la perte du soi vocal et mélodieux, la noyade dans la science, « une
mer sans fond » 66. Il cite Locke et Quintilien, mais l’observation des choses est l’es-
sentiel :
Je hais les livres ; ils n’apprennent qu’à parler de ce qu’on ne sait pas 67.
à donner aux enfants, « celle des devoirs de l’homme » 69. Et ce n’est pas vraiment
une science, elle ne consiste pas en préceptes discursifs, mais en écoute de la voix de
la conscience.
La relation pédagogique est donc de maître à disciple, et non de professeur spé-
cialisé à élève. La distance et la spécialisation, qu’implique l’acquisition sérieuse du
savoir académique, sont la perte de la véritable éducation. Il ne faut donc pas que
l’enfant passe « successivement par tant de mains différentes » 70, ni qu’il ait le sen-
timent d’une distance entre son propre cœur et celui de l’éducateur :
Le gouverneur d’un enfant doit être jeune […]. Je voudrais qu’il pût devenir le com-
pagnon de son élève, et s’attirer sa confiance en partageant ses amusements 71.
Mais d’autre part l’éducateur ne peut mettre en place les dispositifs pédagogiques
adéquats que s’il se tient à distance de l’impulsion infantile, dans la maturité édu-
cative, dans la méditation de l’Émile.
Cette proximité affective dans le modèle éducatif, doublée de la prétention au
savoir réflexif, se retrouve dans la relation de l’auteur au lecteur. La position d’écri-
ture de Rousseau est en effet équivoque : on trouve l’ambiguïté dès la Préface, lors-
qu’il dit qu’« on croira moins lire un traité d’éducation que les rêveries d’un visionnaire
sur l’éducation ». Mais il ne s’agit pas d’un discours intime, confessant seulement
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note Kant.
79. La Méthodologie de la raison pratique pose le problème de l’éducation morale. Sur la différence des
anthropologies de Kant et Rousseau, cf. A. Philonenko, L’Œuvre de Kant, t. II, Paris, Vrin, 1972,
p. 48. Mais, outre la différence entre les anthropologies, il faut aussi penser la différence entre Cri-
tique (que dois-je faire ?) et Anthropologie (qu’est-ce que l’homme ?) : cf. M. Foucault, Les Mots et
les Choses, Paris, Gallimard, 1966, p. 352.
80. « Les lois pratiques de la liberté et le caractère intelligible viendront réconcilier liberté et légalité »,
écrit un traducteur (Fr. Marty ?) de la Critique de la raison pure (Rousseau, Œuvres complètes, p. 1691,
note 1). Cf. Kant, Critique de la raison pratique, § 5-6 et § 8 (trad. fr. P. Billouet, Paris, Ellipses, 1999,
et dans le vocabulaire : “autonomie”, “fond-déterminant”, “liberté”, “volonté”).
81. Kant, Théorie et Pratique, Ak., VIII, 284, in Œuvres philosophiques, Paris, Gallimard (Pléiade), 1980,
vol. 3, p. 262. Cf. l’article “Sentiment moral” dans R. Eisler, Kant-Lexikon, trad. fr. A.-D. Balmès et
P. Osmo, Paris, Gallimard, 1994, p. 963-965.
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Pierre BILLOUET
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