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ASSOURDISSEMENT EN AUDIOMETRIE

I- Définition, généralités:
-L’établissement d’une courbe audiométrique demeure un geste délicat, le
danger principal est l’enregistrement d’une courbe fantôme qui ne
correspond pas à la sensation auditive de l’oreille testée, mais plutôt à:
1- Soit à une perception tactile: c’est la perception par les terminaisons
nerveuses sensitives et par l’organe de corti des vibrations sonores, cette
sensation est d’autant plus importante que la fréquence est basse. Elles
nécessitent des intensités trop élevées au niveau des fréquences
conversationnelles pour être gênantes.
2-Soit le plus souvent à la perception par l’oreille controlatérale
c’est la latéralisation trans crânienne (transfert).
-L’assourdissement consiste à éliminer ce transfert grâce à un bruit intégré
au sein de l’audiomètre (bruiteur).
-Le problème pratique de l’élimination de l’oreille est loin d’être résolu, et
les procédés usuels sont encore imparfaits.

II- Physiologie du transfert


-L’énergie sonore est normalement transmise par le CAE vers le système
tympano-ossiculaire puis l’oreille int, si le système de transmission se
trouve altéré, l’énergie sonore se transmet par voie osseuse à l’oreille int,
c’est le transfert crânien, donc il se produit lorsqu’il existe une différence
d’audition entre les deux oreilles, si on place un écouteur sur une oreille
totalement sourde, alors que l’autre oreille est normale, le son est perçu
par la bonne oreille avec une intensité diminuée, cette atténuation varie
selon les sujets entre 5 et 10 db.
-En revanche le son d’un ossivibrateur placé sur la mastoïde de l’oreille
totalement sourde se transmet à l’autre oreille ave une très faible perte
d’énergie de l’ordre de 5 à 10 db.
Les voies:
A/ En voie aérienne se fait par le support des écouteurs ou par une voie
trans crânienne si la différence est de 60db. On fait un assourdissement
quand la voie aérienne est plus basse de 60 db par rapport à la voie
osseuse du coté opposé.
B/ En voie osseuse se fait à partir d’une différence de 5 à 10db entre les
2 oreilles, il faut faire un assourdissement systématiquement.
III- Indications de l’assourdissement:
1- En conduction aérienne:
Quand l’écart entre les 2 oreilles est supérieur au transfert aérien, par
conséquent de l’ordre de 60 db.
2- En conduction osseuse:
-Si le Weber est indifférent, l’écart n’excède pas 10 db, il n’est pas
nécessaire de masquer.
-Si le Weber est latéralisé la conduction osseuse de l’oreille est correcte,
c’est elle qu’il faut masquer pour tester l’autre oreille
-D’une manière générale il est nécessaire d’assourdir quand les épreuves de
Schwabach, le Rinne, le Weber, le Bing Aubry ne sont pas harmonieux,
c’est une règle absolue qui ne connaît aucune exception.

IV- Assourdissement de l’oreille opposée à l’oreille à tester:


A/ Moyens d’assourdissement:
1- Le jet d’un gaz comprimé:
-Consiste à appliquer un jet de gaz comprimé et détendu à la pression de
15Bar sur la région ombilicale du tympan.
-Simple, nécessite un appareillage réduit. Fournit un assourdissement
excellent mais difficile à doser.
2- La bande de fréquence:
-Théoriquement, c’est le moyen le plus efficace, consiste en l’émission
d’une bande de fréquence à cheval sur la fréquence examinée qui est
retirée de cette bande assourdissante.
-Ses avantages: donne de très bons assourdissements.
-Ses inconvénients: nécessite un appareillage spécial.
3- La fréquence inférieure au son testé:
-Les intensités sonores à mettre en jeu sur l’oreille masquée étant plus
faibles (fréquence inf à la fréquence examinée).
-Le procédé est excellent est permet de récupérer le nombre de seuil
véritable.
-Exp: fréquence de 500 htz pour assourdir 1000 htz.
4- Le bruit blanc:
-Correspond à l’émission simultanée et à intensité égale de toutes les
fréquences du spectre, il procure un excellent assourdissement dont il est
possible de régler l’intensité, c’est le procédé utilisé par la majorité des
appareils usuels.
B/ Intensité d’assourdissement:
Deux conditions doivent être respectées:
1) L’assourdissement doit masquer l’audition cochléaire des oreilles à
éliminer.
2) Il ne doit pas masquer l’audition cochléaire de l’oreille interrogée car il
peut lui-même se latéraliser à partir d’un certain niveau.
-L’intensité de l’assourdissement se situe donc entre 2 valeurs, l’une
minimale, d’efficacité d’assourdissement sur l’oreille à éliminer, l’autre
maximale de non retentissement sur l’oreille à interroger.
1- Critères d’efficacité :
-Le son masquant doit exclure complètement l’oreille à éliminer.
-L’intensité minimale efficace pour assourdir une oreille doit abaisser le
seuil osseux de celui de l’oreille opposée (testée).
-L’intensité de son masquant doit être au moins égale aux différences
d’assourdissement spécifiques du son masquant (15 db).
-Plus l’intensité du son avec lequel on teste l’autre oreille augmente, plus la
valeur du Rinne est négative quand l’oreille à éliminer présente une surdité
de transmission
-L’intensité du son masquant est égale à la différence d’assourdissement
(15db) plus l’intensité du son de l’oreille opposée plus Rinne négatif s’il
existe une surdité de transmission
2- Critères de non retentissement:
-Le son masquant doit laisser intacte l’audition de l’oreille interrogée.
-On sait qu’un son introduit dans l’oreille par voie aérienne peut se
latéraliser dans l’oreille opposée si son énergie est supérieure à 60db.
-L’intensité maximale non retentissante utilisable donc est égale à la
somme de l’intensité de son émis dans l ’oreille intéressée par CO et de
l’énergie de transfert transcranien de son masquant émis en induction
aérienne , soit 60db

V- Assourdissement de l’oreille testée: (Épreuve de RAINVILLE)


A/ Définition:
-C’est une épreuve qui se fait à une seule oreille, lorsqu’il est impossible
d’assourdir l’oreille controlatérale par la méthode précédente.
-Elle consiste à rechercher le niveau d’assourdissement par voie osseuse
nécessaire pour faire disparaître le seuil aérien sur la même oreille.
-Le masque par voie osseuse agit naturellement sur les 2 cochlées, mais le
seuil de la voie aérienne de l’oreille testée ne sera masquée que lorsque
l’intensité du son masquant sera voisine du seuil osseux de cette même
oreille.
B/ Intérêt :
-Ce test permet de rechercher des seuils de CO lorsqu’il est impossible de
masquer sans retentissement sur l’oreille controlatérale et que l’on est sur
de l’exactitude de la voie aérienne du cote testé
C/ Technique :
-Le masquage doit se faire avec un bruit à bonde étroite ou un bruit blanc
voisin au stimulus de la voie aérienne.
-On place un écouteur sur l’oreille que l’on test et un vibrateur sur le front
ou bien pour certains sur la mastoïde homolatérale.
-On règle d’abord les conductions osseuses et aériennes suivant les seuils
retrouvés en audiométrie tonale, ensuite on augmente progressivement les
valeurs de CO jusqu’à ce que le patient n’entende plus le son émis, cette
valeur de la CO nous permet de retrouver les valeurs du masque qui est
égale à la CO retrouvée moins la différence d’assourdissement (15 db).
D/ Avantages:
-Très simple.
-Permet de tester une oreille saine sans s’occuper de l’autre oreille.
-Par conséquent, il permet de déterminer le niveau de la ….impossible à
connaître par l’assourdissement classique.
E/ Limites du test:
-Ne peut se faire pour les fortes intensités.
-Le seuil aérien de l’oreille testée ne doit pas être latéralisé.

VI- Conclusion:
-L’assourdissement est un point essentiel dans l’audiométrie car il permet la
stimulation de la cochlée opposée à l’oreille testés, c’est:« le phénomène de
transfert », en utilisant Plusieurs moyens.
-Il y a deux critères à respecter:
-Critère d’efficacité sur l’oreille à assourdir.
-Critère de non retentissement sur l’oreille à tester.

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