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La protection externe de l’espace économique européen : en cas de dumping et de subventions.

La politique commerciale commune est


menée »
L’Europe joue un rôle très important sur le plan des relations économiques  Dans le cadre des principes et objectifs de l'action extérieure de l'Union ».
internationales : juridiquement compétente pour conclure des accords En gras évolution en 1957
internationaux relatifs a certaines questions commerciales ou plus largement
économique : 2 aspects : A. Le domaine initial de la PCC :

🪼l’article reconnait le caractère exclusif de la compétence en matière de PCC : les


- L’Europe dispose d’une politique commerciale commune : depuis la
section unique de 1957
- Depuis le traité de Maastricht une politique coopération au développement États ont accepté de transférer leurs compétences aux institutions européennes :
caractérisé par des relations préférentielles avec les pays en confirmé dans l’avis 1/75 (1975) : les états n’agissent plus en tant que tels mais à
développement. travers les institutions européenne compétences.

🪼l’ancienne version de l’article 207 TFUE : énumérait 5 grands domaines


LA POLITIQUE COMMERCIALE COMMUNE (PCC) :

Dans le traité de Rome : aussi importante que la PAC : découle de la création de d’application de la PCC : les modification tarifaires, (modifications
l’Union douanière européenne : les EM ont renoncé à fixer librement les droits de conventionnelles), les accords tarifaires et commerciaux (relatif aux droits de
douane, au profit d’un tarif douanier commun (TDC) : les relations commerciales douane + certaine pratique commerciales), les mesures de libérations des échanges
extérieures ont été communautarisées. également mentionnées (obstacle non tarifaire aux échanges) ; les mesures de
Article 206 TFUE : « l’Union contribue au développement harmonieux du défense commerciale (lutte contre les pratiques de dumping / subvention), la
commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges et politique d’exportation (aide a l’exportation).
aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières  Cette liste n’est pas limitative : peut aller au-delà de ces domaines.
douanières »
Correspond aux formules du préambule du GATT de 1947 Les 6 États de la CEE B. L’évolution du domaine initial de la PCC :
devaient le respecter car l’avait signé 10 ans avant le traité de Rome, et donc
concilier leur engagement. 2 périodes :

Aujourd’hui : la PCC conserve son importance car l’Europ reste l’un des 1ère : Cour a été favorable a une extension du domaine de la PCC : 1970 à 1994 : la
principaux acteurs du commerce mondial (20%). Cour a donc rattaché tout ce qui était commercial, enrichissant le contenu initial de
la PCC : pris fin en 1994 (avis 1/94).
La disposition centrale en matière de PCC : article 207 TFUE :
2ème : lors des accords de Marrakech : La cour a été saisi pour avis : l’ensemble de
- Les domaines couverts par la PCC : ces accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) relevait-il du champ
de l’article 133 TCE et donc d’une compétence exclusive de la CE ou au dépassait-
« La politique commerciale commune est fondée sur des principes uniformes, il le domaine de la PCC et devraient être gérés par la CE et ses états (compétence
notamment en ce qui concerne les modifications tarifaires, la conclusion partagée) ?
d’accords tarifaires et commerciaux relatifs aux échanges de marchandises et Les « accords OMC » se rapportaient à 3 grands domaines : commerce des
services, et les aspects commerciaux de la propriété intellectuelle, les marchandises, commerce des services, et celui des droits de propriété
investissements étrangers directs, l’uniformisation des mesures de libération, la intellectuelle : paraissaient aller au-delà du champ de la PCC (position française
politique d’exportation, ainsi que les mesures de défense commerciale à prendre notamment).
La Cour a tranché : être soumis aux règles habituelles du commerce international : la culture n’est pas
- Tous les accords se rapportant au commerce des marchandises, services soumise aux règles de l’OMC.
transfrontières sans déplacement de personnes (service « franchissant » la
frontière mais pas le prestataire, ni les bénéficiaires : conseils à distance - La procédure en matière d’accords commerciaux internationaux : il faut
par exemple) et la lutte contre la contrefaçon au sein de l’accord sur les attendre le traité de Lisbonne pour que véritablement le PE se fasse une
droits de propriété intellectuelle liés au commerce relevaient de la PCC : place, qui était jusque-là quasi-absent : La commission sollicite un mandat
compétence exclusive. du Conseil des ministres pour ouvrir des négociations avec des pays tiers :
la Commission négocie sous le contrôle d’une Comité spécial : la
- Les dispositions relatives aux autres formes de services et aux autres aspects Commission transmettra le projet d’accord au conseil qui l’acceptera ou le
de la propriété intellectuelle pas rattachés à la PCC : compétence rejettera s’il l’accepte le PE devra ensuite l’approuver pour qu’il soit
partagée entre le Communauté et ses états membres. adopté définitivement (point nouveau puisque avant le PE était simplement
informe sans se prononcer) : procédure appliqué au CETA car c’est un
accord mixte.
 Les accords de l’OMC qui constituait un tout conclu et gérés par la Pour les aspects procéduraux que la PCC n’est pas mise en œuvre
communauté et ses EM : participation délicate de l’entité européenne aux activités seulement par des traités bi/pluri/multilatéraux en matière
de l’OMC, devait commencer à fonctionner à partir du 01/01/1995 en commerciales donc des actes négociés, mais aussi des actes autonomes
remplacement du GATT. pris de manière unilatérale par l’UE pour régir certain aspect de ses
Avis 1/94 : le juge européen consacre une vision plutôt restrictive de la PCC. A relations économiques extérieures.
Amsterdam puis à Nice a modifié la rédaction de l’article 133 TCE pour élargir Depuis le traité de Lisbonne : les actes autonomes prendront forcément la
son contenu : la réticence de plusieurs États on aboutit à des compromis forme de règlements adoptés selon la procédure législative ordinaire
complexes : le traité de Lisbonne a simplifié le dispositif : désormais à l’article 207  Ils pourront concerner les droits anti-dumping, antisubventions, ou
TFUE. encore la lutte contre la contrefaçon.

C. L’actuel article 207 TFUE : - La mise en œuvre de la PCC :

Deux nouveautés importantes : A. Les instruments de la PCC :

- Le TFUE a élargi le champ de la politique commerciale de l’Union a 1. Les instruments défensifs :


plusieurs nouveaux domaines : le commerce de tous les services, les
aspects commerciaux de la propriété intellectuelle, et les investissements - Le tarif douanier commun : s’impose dans les échanges commerciaux avec
étrangers directs. les pays tiers et uniformise la protection est EM : aujourd’hui niveau
Ce sont des services faisant partie du chamre de la politique commerciale faible, il existe quelques « pics tarifaires » sur certain produits sensibles
communes et donc de la compétence exclusive de l’UE, avec tout de même (acier / produits agricoles)
possibilité de droit de veto dans 4 secteurs sensibles : culture, services sociaux, - Le régime applicable aux importations : règlement 22/12/1994 : permet à
santé, éducation : soit les services publics. l’Europe de procéder à des enquêtes, des mises sous surveillance,
Il faudra donc l’unanimité (habituellement la majorité qualifiée suffit 55% soit d’imposer des contingents, ou d’interdire des importations en cas de
15/27). préjudices susceptible d’être causé aux intérêts européens.
La diversité culturelle : concept reposant sur l’idée que la culture et les produits - Le régime de défense contre les pratiques déloyales, dumping, et
culturels ne sont pas assimilables et d’autres produits et que ce secteur ne doit pas subventions : pour lutter contre les pratiques l’Europe dispose d’une
règlement anti-dumping (depuis 1995), un règlement anti-subvention
(1997), permet de rétablir temporairement des droits de douanes élevés.
L’Europe s’est dotée d’une législation de lutte contre la contrefaçon devant l’OMC la règlementation européenne interdisant l’importation de
(2004) : car contrefaçon représentait 5 à 10% du commerce mondial : perte viande traitées aux hormones.
de 500 à 800 millions d’euros pour les entreprises européennes dans le Les instances compétentes de l’OMC ont estimé qu’une telle interdiction
marché intérieur + 100 000 emplois européen perdus. était contraire aux règles de l’OMC et plus particulière à l’accord SPS :
Juillet 2005 : la Commission fait une proposition afin de lutter contre la malgré la défense des européens fondée sur le fameux principe de
contrefaçon et le piratage. précaution : l’Europe a toutefois maintenu son interdiction.

2. Les instruments offensifs : Plus récemment : le contentieux « produits dérivés du phoque » :


restrictions justifiées à l’égard des produits au nom de la lutte contre la
- Les négociations : peuvent être bilatérales soit multilatérales. pêche cruelle et industrielle.
Règlement 22/12/2994 : sur les obstacles au commerce : permet aux entreprises
européennes qui rencontreraient des obstacles enquête et éventuellement porte Les EM invoquant de plus en plus des normes techniques pour restreindre
plainte devant l’OMC. Cette arme s’avère efficace depuis quelques années dans la l’accès à des produits étrangers à leur territoire (sanitaire,
mesure ou les entreprises ont dorénavant pris l’habitude de l’utiliser. environnementales).
Les EM peuvent aussi prendre l’initiative d’une plainte à l’OMC : le plus
fréquent : depuis une 20aine d’année le système de règlement des litiges de l’OMC  La taxe carbone ou mécanisme d’ajustement carbone aux frontière mis en
permet de forcer l’ouverture des marchés nationaux. place le 1/10 pour expérimentation jusqu’en 2025 : dans les secteurs de
l’acier, l’aluminium, le ciment, et les importateurs devront livrer des
Inversement l’UE et les EM peuvent être mis en cause par d’autres membres e informations sur leur contenu et le mode de production d’énergie utilisé.
l’OMC (USA, Canada, chine, Amérique Latine).

B. Les contraintes pesant sur la PCC :

Provient généralement du principe de libéralisation des échanges mondiaux : ces


pressions du libre-échange mondial ont imposé une évolution de la PCC
européenne sur différents points :

- La baisse du niveau du TDC : baisse continue du fait des engagement pris


dans le cadre de la GATT (frais passer de 40 à 4% : moyenne pour
l’Europe passé de 13 à – de 4%) : l’Europe bénéficie également du
démantèlement des droits de douane chez ses partenaires commerciaux.
- La remise en cause des régimes commerciaux préférentiels : les pays ACP et
méditerranéens, historiquement proche de l’UE.
- Le volet de la PAC : touché par les contraintes juridiques imposées par
l’OMC : depuis longtemps le protectionnisme agricole l’UE est dénoncé
dans le GATT avant, et aujourd’hui dans l’OMC.
- La réduction des obstacles non tarifaire aux échanges : il s’agit des obstacles
techniques au commerce : les normes sanitaires envisagées dans l’accord
sur les mesures sanitaires et phytosanitaire. Cela permet aux USA de
déterminer les exigences en matière sanitaire. Cette convention est au cœur
de l’affaire viande aux hormones : mes USA et le Canada ont attaqué

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