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MODULE : PHYSIOLOGIE ET BIOCHIMIE CLINIQUE

- S2 -
COURS DE BIOCHIMIE CLINIQUE
2022-2023

PARTIE 3
LES HORMONES

Pr. Laïla GUEMOURI – Biochimie Clinique - FMD - S2 1/28


IV.2. HORMONES STEROIDES SURRENNALIENNES :

IV.2.1. Glucocorticoïdes
IV.2.2. Minéralocorticoïdes

IV.2.1. Glucocorticoïdes

A- Définition
L’Homme possède 2 glandes surrénales, de forme triangulaire, pesant chacune environ 5 grammes et
situées au sommet d’un rein.
La glande surrénale est constituée de deux parties différentes superposées :
 Couche externe appelée corticosurrénale (ou cortex surrénal),
 Noyau interne appelé médullosurrénale qui est très vascularisé.

La corticosurrénale comprend trois zones distinctes :


 Zone glomérulée : C’est la partie la plus superficielle, externe de la glande. Elle sécrète les
hormones minéralocorticoïdes agissant sur le sel et l’eau. Les minéralocorticoïdes renferment
l’aldostérone et la corticostérone.

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 Zone fasciculée : C’est la zone moyenne de la glande qui fabrique les hormones glucocorticoïdes
agissant sur les glucides. Les glucocorticoïdes regroupent le cortisol et la cortisone.
 Zone réticulée : C’est la partie la plus profonde de la glande, proche de la médullaire qui fabrique
les hormones androgènes. Les androgènes corticosurrénaliens sont : DHA, S-DHA, 4-
androstènedione.
Le cortisol est un stéroïde cortico-surrénalien, corticostéroïde, possédant 21 atomes de carbone,
En raison de son effet caractéristique sur le métabolisme du glucose, le cortisol et ses analogues naturels
et synthétiques sont communément appelés glucocorticoïdes,
Les glucocorticoïdes regroupent le cortisol et secondairement la cortisone.

B- Biosynthèse des glucocorticoïdes


La biosynthèse des glucocorticoïdes est assurée par la zone fasciculée de la corticosurrénale,
Elle comporte 5 réactions enzymatiques contrôlées par :
 3 -ol-déhydrogénase,
 Isomérase,
 3 hydroxylases : 17-, 21-, 11-.

C- Transport des glucocorticoïdes


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Le cortisol plasmatique existe sous 3 formes :
 Forme libre : active (6-9%),
 Forme liée : 2 protéines de transport (>90%),
 CBG (Cortisol Binding Globulin) ou transcortine (spécifique),
 Albumine (non spécifique).

D- Régulation des glucocorticoïdes


La régulation de la biosynthèse du cortisol fait intervenir :
- Hypothalamus : Sécrétion d’une corticolibérine (CRF),
- Antéhypophyse : CRF provoque la sécrétion de la corticotrophine (ACTH),
- Corticosurrénale : ACTH provoque la sécrétion du cortisol.

La sécrétion du cortisol n’est pas continue, elle se produit par « bouffées » de courte durée, se présente
sous forme de pics sécrétoires ; Elle suit un rythme nycthéméral avec une :
 Diminution de la libération l’après-midi et la nuit,
 Augmentation vers 3-4 h du matin et un maximum vers 8h,
Les variations de la sécrétion du cortisol dépendent également du stress psychologique (émotion,
douleur) et du stress physique (chirurgie, accident, infection).
E- Catabolisme et Elimination des glucocorticoïdes

Le cortisol est en équilibre réversible avec la cortisone. Ils subissent un métabolisme identique.

CORTISONE CORTISONE

Les réactions enzymatiques de catabolisme conduisent à l’inactivation de l’hormone qui perd ses
propriétés physiologiques et se transforme en différents métabolites plus solubles en phase aqueuse
et permettant ainsi leur élimination dans l’urine.
Les enzymes du métabolisme des corticostéroïdes sont localisées essentiellement dans le tissu
hépatique.

Le métabolisme comporte plusieurs réactions :


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 Hydroxylation,
 Réduction,
 Oxydation,
 Conjugaison.
 Hydroxylation
Le tissu hépatique contient de nombreuses hydroxylases, la 6 -hydroxylase prédomine et existe
également dans le rein et les glandes corticosurrénales.
L’introduction d’un hydroxyle en différentes positions de la structure du stéroïde permet
d’accroître la polarité et faciliter la solubilisation en phase aqueuse.
 Réduction : 3 réductions successives
 1ère Réduction : au niveau de la double liaison en 4-5. Etape primordiale, car elle aboutit à
des composés dépourvus d’activité hormonale 5- et 5-dihydrocortisol.
 2ème Réduction : Réduction de la cétone 3. Les dihydrodérivés formés en tétrahydrodérivés,
le tétrahydrocortisol,
 3ème Réduction : Réduction de la cétone 20. Les tétrahydrodérivés formés en 20- et 20-
cortol.
 Oxydation
Coupure oxydative, par la 17,20-lyase, de la chaîne latérale des corticoïdes tétrahydrogénés
tétrahydro-cortisol, tétrahydrocortisone).
Ils sont transformés en 17-oxo-stéroïdes :
 11-OH-étiocholanolone,
 11-céto-étiocholanolone.
 Conjugaison
Environ 96% des catabolites éliminés dans l’urine sont sous forme glucuronoconjuguée ou
Sulfoconjuguée.
 Glucuroconjugaison : C’est la principale forme de conjugaison pour les métabolites du cortisol,
 Sulfoconjugaison : C’est la forme mineure d’excrétion des métabolites des corticostéroïdes.

F- Exploration des glucocorticoïdes (Cortisol)

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L’exploration fonctionnelle a pour but de :
 Confirmer l’existence d’un hypocorticisme ou d’un hypercorticisme métabolique par
l’intermédiaire des épreuves statiques,
 Préciser l’origine centrale ou périphérique par l’intermédiaire des épreuves dynamiques
de stimulation et de freinage.
 Exploration statique :
 Dosage du cortisol plasmatique,
 Dosage du cortisol salivaire,
 Dosage des 17-OH-CS urinaires,
 Dosage du cortisol libre urinaire,
 Dosage du 6 -OH-cortisol.
 Exploration dynamique :
Elle permet de localiser la cause de la maladie par des tests de stimulation ou de freinage au
niveau :
 Du tissu corticosurrénalien,
 De l’axe Hypothalamo-Hypophysaire-Surrénalien,
 Hors de cet axe.
- Test de stimulation -
Il est utile pour préciser l’existence d’un déficit hormonal, et permet d’explorer la réserve en
glucocorticoïdes.
Un stimulus défini et spécifique de la production d’une hormone donnée est appliqué et la
quantité d’hormone libérée est alors mesurée.
Exemple : Injection intramusculaire ou intraveineuse d’ACTH de synthèse (Cosyntropine), suivie
de la mesure du taux de cortisol plasmatique.
- Test de freinage -
Il est utilisé pour étudier l’hypersécrétion des hormones corticosurrénaliennes.
Il est basé sur la démonstration d’une baisse de l’hormone périphérique après la suppression
bien codifiée de son hormone trophique.
Exemple : Dexaméthasone exerce un puissant effet inhibiteur sur la sécrétion de corticolibérine
par l’hypothalamus et secondairement sur celle de l’ACTH par l’antéhypophyse. Ce test permet
de contrôler l’intégrité hypothalamo-hypophysaire en tant qu’organe de rétrocontrôle

IV.2.2. Minéralocorticoïdes (Aldostérone)

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A- Définition
Les minéralocorticoïdes sont des hormones synthétisées dans la zone externe ou zone glomérulée
de la glande surrénale (corticosurrénale),
Elles sont appelées ainsi en raison de leurs effets caractéristiques dans l’équilibre minéral ou
équilibre des électrolytes de l’organisme,
La fonction principale des minéralocorticoïdes est de maintenir l'homéostasie (l’équilibre) sodique
(Na+) et potassique (K+).
L’hormone principale des minéralocorticoïdes, est l’Aldostérone,

C’est une hormone :


 Tétracyclique de 21 atomes de carbones, synthétisée à partir du cholestérol
 Lipophile, donc capable de traverser la membrane plasmique,
 Agit grâce à des récepteurs spécifiques appelé récepteurs minéralocorticoïdes (MR), situés au
niveau du tubule contourné distal du rein, des cellules intestinales du colon, du système
nerveux central et des glandes sudoripares et salivaires.

Les rôles essentiels de l’Aldostérone sont dans le maintien de :


 La volémie (volume sanguin total),
 La pression artérielle,
 Equilibre hydrominéral (équilibre entre eau, Na+ et K+).

B- Biosynthèse de l’Aldostérone :

La biosynthèse de l’Aldostérone comporte 4 étapes successives :


 3 Hydroxylations en position :
 21 par la 21-hydroxylase,
 11 par la 11-hydroxylase,
 18 par la 18-hydroxylase,
 Oxydation en position 18 par la 18-oxydase.

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C- Transport de l’Aldostérone :
L’Aldostérone plasmatique existe sous 2 formes :
 Forme libre : active (40 à 50%),
 Forme liée : (50 à 60%)
 Transcortine ou CBG (Cortisol Binding Globulin) (spécifique),
 Albumine (non spécifique).
D- Sécrétion et Régulation de l’Aldostérone :

La sécrétion de l’Aldostérone est sous le contrôle :


 Axe Hypothalamo-Hypophysaire
Corticostimuline (CRH) et la Corticotrophine (ACTH), mais l’influence est faible.
 En dehors de l’Axe Hypothalamo-Hypophysaire
 Concentration du potassium (K+) dans le sang = Kaliémie,
 Angiotensine, par le système Rénine-Angiotensine.

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Le Système Rénine Angiotensine (SRA), concerne trois organes :
 Rein : Sécrétion Rénine,
 Foie : Sécrétion Angiotensinogène (précurseur Angiotensine),
 Poumon : Sécrétion Enzyme de conversion.

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La zone glomérulée est peu régulée par l’ACTH, mais elle est régulée par le Système Rénine
Angiotensine (SRA),
Le SRA est le principal système de régulation de la biosynthèse de l’Aldostérone,
La Kaliémie comme l’ACTH jouent un rôle secondaire dans la sécrétion de l’Aldostérone.

E- Catabolisme et élimination de l’Aldostérone :

Le catabolisme de l’Aldostérone repose sur la formation de :


 Dérivés hydrogénés au niveau du foie : > 50%
 Dihydrodérivé 5β : Dihydroaldostérone (DHA),
 Tétrahydrodérivé 5β, 3α : Tétrahydroaldostérone (THA),
 Aldostérone glucuronoconjuguée : 5 – 10%
La conjugaison sans réduction se fait avec le groupement «OH» sur le carbone 18.
C’est le métabolite le plus dosé.

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F- Exploration des minéralocorticoïdes

L’exploration fonctionnelle de l’Aldostérone est réalisée grâce à deux types d’exploration :

 Exploration statique :
Dosage plasmatique ou urinaire de l’Aldostérone, le dosage urinaire des dérivés de l’aldostérone
(THA) reflète de la sécrétion journalière d’Aldostérone,

 Exploration dynamique :
 Test de stimulation : orthostatisme (3heures debout), restriction saline, angiotensine,
 Test de freinage : perfusion intraveineuse de NaCl, captopril (inhibiteur de l’enzyme de
conversion).
 Valeurs de référence chez l’adulte en régime normosodé,

 Variations physiologiques en fonction de l’âge, sexe, grossesse, rythme circadien, apport sodé,
statut hormonal,
 Variations pathologiques

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V. HORMONES DERIVEES D’AMINES :
V.1. Hormones thyroïdiennes
V.2. Catécholamines

V. HORMONES DERIVEES D’AMINES


Les hormones dérivées d'amines, sont constituées d'un seul acide aminé, notamment la tyrosine ou le
tryptophane, sous une forme dérivée,
La tyrosine est l’acide aminé originel des hormones thyroïdiennes et des catécholamines.
Les hormones dérivées d’amines comprennent :
 Les hormones thyroïdiennes : molécules fabriquées par la thyroïde. Elles sont
transportées dans le sang et diffusent dans toutes les parties du corps,
 Les catécholamines : molécules fabriqués par les neurones (cellules nerveuses).

https://www.superprof.fr/ressources/sport-danse/sport/licence-deuxieme-annee/systeme-hormonal-sport1/endocrine-hormone.html

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V.1. Hormones thyroïdiennes

La thyroïde, est la glande endocrine la plus volumineuse de l’organisme (~20g), située à la base du
cou.
Elle est constituée de 2 lobes situés de part et d’autre de la trachée et reliés au-dessus d’elle par
un isthme, ce qui lui donne l’apparence de la lettre H, ou une forme de papillon.

Localisation de la thyroïde

 Glande endocrine,
 Indispensable au bon fonctionnement de l’organisme,
 Intervient dans toutes les fonctions vitales de l’organisme,

 Régule un grand nombre d’activités biologiques,


 Fabrique des molécules appelées hormones thyroïdiennes.

La thyroïde est formée de :


 Cellules folliculaires, d’origine pharyngée, responsables de la sécrétion des
thyronines,
 Cellules parafolliculaires ou cellules C, sécrétant la calcitonine.

Les cellules thyroïdiennes


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A- Définition
Les hormones thyroïdiennes sont des acides aminés iodés. Elles sont libres dans le sang,
Dans la thyroïde elles sont partie intégrante des chaînes peptidiques de la thyroglobuline.
La glande thyroïde élabore 2 hormones :
 Thyroxine = T4 (3,3’,5,5’ Tétraiodothyronine)
 Triiodothyronine = T3 (3,3’,5 Triiodothyronine).

 T4 :
 Produit majoritaire de sécrétion de la glande thyroïde,
 Produite exclusivement par la thyroïde,
 T3 :
 20% de la production de T3 sont issus de la thyroïde,
 80% proviennent de la conversion périphérique de la T4.

Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle essentiel dans les activités biologiques :
 Agissent directement sur le cerveau, le tube digestif, le système cardiovasculaire, la fonction
hépatique et biliaire, sur plusieurs métabolismes (osseux, des globules rouges, du glucose, des
lipides, du cholestérol et des protéines), sur la production des hormones stéroïdiennes et sur la
régulation de la température corporelle,
 Stimulent le métabolisme des vitamines,
 Régulent le développement et la différenciation cellulaire de toutes les cellules de l'organisme,
la croissance et la puberté,
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 Régulent la vitesse par laquelle s'effectuent les processus biochimiques dans l'organisme c’est
ce qu’on appelle le métabolisme basal,
 Aident le passage dans les cellules des enzymes et des électrolytes,
 Aident les processus de production énergétique dans les mitochondries.

B- Biosynthèse des hormones thyroïdiennes


Elle dépend du métabolisme de l’iode (I) et de celui de la thyroglobuline (Tg).
Les besoins en iode pour l’organisme sont évalués à 150-200 g par jour,
L’apport alimentaire d’iodure (I-), 150 g/j au minimum chez l’adulte est indispensable pour l’exécution
de la synthèse des thyronines.

Les réactions entraînant la synthèse et la sécrétion des hormones thyroïdiennes actives peuvent être
divisées entre 4 étapes :
 Transport d’iodures,
 Oxydation,
 Formation de précurseurs inactifs
+ Couplage des iodotyrosines,
 Sécrétion sanguine.
 Transport d’iodures :
Transport actif des iodures du plasma dans la cellule thyroïdienne et la lumière des follicules,
L’iode venant du courant sanguin est capté par la thyroïde sous forme inorganique ou iodure (I-),
Faisant intervenir 2 types de protéines :
 Symporteur (protéine symport) : est protéine transporteuse permettant le
passage, à travers la membrane plasmatique, deux molécules différentes à la
fois (Na+ et I-),
 Pendrine : protéine transmembranaire échangeuse d’anions (I-).
 Oxydation :
Oxydation des iodures, par le peroxyde d’oxygène (H2O2), en une forme active à valence supérieure.
Elle est ensuite capable de se fixer sur les radicaux tyrosyl de la thyroglobuline nouvellement
synthétisée.
 Formation de précurseurs hormonaux inactifs :
Fixation de l’iode sur les noyaux tyrosine de la thyroglobuline pour former : Mono-
iodotyrosine (MIT) et Di-iodotyrosine (DIT) par substitution de l’iode électrophile aux atomes
d’hydrogènes, en position 3 et en position 5.
 Couplage des iodotyrosines :
Ils subissent une condensation oxydative, donnant ainsi des iodothyronines différentes la T4
et la T3.
 Stockage et Sécrétion sanguine :
 Pinocytose de colloïde : pinocytose de la colloïde folliculaire, activée par TSH, et formation
de gouttelettes colloïdes stockant l’ensemble Thyroglobuline avec ses molécules T3, T4, MIT et
DIT.
 Hydrolyse lysosomiale, protéolyse de Tg : Ces gouttelettes colloïdes fusionnent avec les
lysosomes thyroïdiens pour former des phagolysosomes où la Tg est hydrolysée par des
protéases et des peptidases (protéolyse),
 Libération de T4 et T3 dans le sang. Une fraction subit une désiodation.
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C- Transport des hormones thyroïdiennes
Les hormones thyroïdiennes, T3 et T4, circulent sous forme libre et liée aux protéines de transport du
plasma :
 Thyroxin Binding Globulin (TBG),
 Thyroxin Binding Pré-Albumin (TBPA),
 Pré-Albumine (Transthyrétine),
 Albumine.
La TGB est l’élément déterminant de liaison pour la T4. L’interaction entre T4 et ses protéines de
liaison obéit à un équilibre réversible dans lequel la majorité de l’hormone est liée et une très faible
proportion est libre.
La T3 n’est pas liée d’une façon significative à la TBPA et est liée à la TBG moins fortement que la T4.
Donc la proportion normale de T3 libre est plus élevée (10 fois) que celle de T4. La liaison
relativement faible de la T3 rend compte de son action plus rapide et brève.

D- Régulation
La régulation de la fonction thyroïdienne est assurée par deux grands mécanismes :
 Mécanisme supra-thyroïdien,
 Mécanisme intra-thyroïdien.
 Mécanisme supra-thyroïdien :
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Le médiateur de cette régulation est la TSH, une glycoprotéine sécrétée par les cellules basophiles
(thyréotropes) de l’antéhypophyse.
- TSH -
 Accélère les étapes du métabolisme intermédiaire intra-thyroïdien,
 Favorise la synthèse d’acide nucléique et de protéines, y compris la thyroglobuline,
 Stimule les étapes du métabolisme iodé thyroïdien, amenant à la synthèse et à la sécrétion des
hormones thyroïdiennes.
La régulation de la sécrétion de TSH dépend de deux influences opposées au niveau de la cellule
thyréotrope :
  La TRH, tripeptide d’origine hypothalamique, stimule la synthèse et la sécrétion de TSH,
  Les hormones thyroïdiennes (T3 et T4), inhibent directement le mécanisme de sécrétion de
TSH et antagonisent l’action de la TRH.

 Mécanisme intra-thyroïdien :
La régulation intra-thyroïdienne de la fonction hormonale est également importante,
Les variations du contenu intra-glandulaire en iode organique se font en absence de stimulation par la
TSH, entraînant ainsi une autorégulation.

E- Catabolisme et Elimination

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T4 et T3, subissent plusieurs réactions les conduisant à leur inactivation et à leur excrétion :
 Désiodation,
 Conjugaison,
 Désamination oxydative,
 Décarboxylation.
 Désiodation des hormones thyroïdiennes :
Elles sont catabolisées essentiellement par désiodations successives (mono-désiodations) qui
laissent intact le noyau thyronine délivré de son contenu iodé. Ces voies de désiodation sont
responsables de la dégradation d’environ 70% de T4 et T3,
T4 est une hormone peu active qui agit par sa transformation en T3 grâce à une enzyme thyroxine
5’-désiodase,
5’monodésiodase de type I, prédomine au niveau hépatique et rénal, assure la conversion de 40%
de la T4 en T3.
 Conjugaison :
Conjugaison du groupement phénol des hormones thyroïdiennes avec l’acide glucuronique ou
l’acide sulfurique est essentiellement réalisé dans le foie, suivie d’une élimination par la bile.
 Désamination oxydative :
Elle conduit aux dérivés acétiques (acides triiodo- ou tétraiodothyroacétiques [Triac, Tetrac],
 Décarboxylation
Décarboxylation en triodo- et tétraiodo-hydro-amines.

E- Exploration des hormones thyroïdiennes


Plusieurs tests biologiques existent pour explorer l’activité des hormones thyroïdiennes, tels que :
 Tests d’appréciation directe de la fonction thyroïdienne (131I, 123I),
 Tests relatif à la concentration hormonale (T3, T4),
 Les indices métaboliques (Glucides, Lipides, Cholestérol),
 Tests du contrôle homéostatique de la fonction thyroïdienne (TSH),
 Autres tests (thyroglobuline).

L’exploration biologique de la fonction thyroïdienne est utile au diagnostic et la prise en charge des
pathologies thyroïdiennes,
Le bilan thyroïdien standard consiste à doser la TSH et la T4, les autres tests sont pratiqués lorsque le
contexte clinique l’exige,

Les hormones thyroïdiennes ont une influence majeure sur l’organisme, leurs variations
pathologiques peuvent se traduire de la manière suivante :
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V.2. CATECHOLAMINES
Les catécholamines sont fabriquées à partir :
 Tyrosine alimentaire,
Présente dans les fromages, le foie, la dinde et les cacahuètes,
 Dérivées de la phénylalanine,
Phénylanaline présente dans la viande, les poissons, les crustacés, les œufs, les champignons, les
algues, les pois, les graines, les noix, les fromages, par exemple.

Les catécholamines sont produites par la médullosurrénale, le système sympathico-chromaffine, et les


axones terminaux du système nerveux sympathique, à partir de la tyrosine alimentaire ou dérivée de la
phénylalanine.

medecins ALTAIRAC S., Prolune, 22,


maroc. oct. 2007

La médullosurrénale appartient au système sympathique,


Les cellules chromaffines ou cellules neuroendocrines sont des unités fonctionnelles,
Les catécholamines sont sécrétées suite à des stimulations nerveuses.
A- Définition :
Les catécholamines sont des hormones circulantes et des neurotransmetteurs,

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Elles tirent leur nom de la modification catéchol (3,4-dihydroxyphényl) de leurs noyaux aromatiques
(phényl),
Elles sont aux nombres de trois :
 Adrénaline (A) ou Épinéphrine,
 Noradrénaline (NA) ou Norépinéphrine,
 Dopamine.

 Sont des dérivés de la Phényléthylamine.


 Sont constituées d’un noyau catéchol et de
l’éthylamine.
 Ont une fonction amine (NH2) et 2 ou 3 fonctions
hydroxyles (OH)

 Définition de la dopamine :
C’est un neurotransmetteur majeur intervenant dans de nombreux systèmes de l’organisme, dont le
rôle est très complexe,
L’effet de la dopamine varie selon le neurone qui l’émet et le récepteur qui la reçoit,
Elle joue un rôle dans :
 L’attention (concentration),
 Le fonctionnement des reins et du cœur,
 L’inhibition de la synthèse de prolactine.
 Définition de la noradrénaline :
 Transmet des messages via les nerfs lors de nombreux processus
physiologiques,
 Favorise la réduction du diamètre de certains vaisseaux sanguins,
 Permet l’augmentation de la fréquence des battements cardiaques,
 Permet l’augmentation de la pression artérielle en cas de besoin,
 Permet la contraction de certains organes.
 Définition de l’adrénaline :
 Est libérée dans le sang en cas d’émotions intense : peur, colère et stress,
 Joue le rôle de neurotransmetteur dans le système nerveux central, en
permettant le passage des informations d’une cellule nerveuse à une autre,
 Permet de mobiliser l’organisme pour affronter un danger,
 Représente près de 80% des catécholamines stockées dans les cellules
chromaffines de la médullosurrénale.
B- Biosynthèse

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La biosynthèse des catécholamines a pour point de départ la Phénylalanine qui va subir 5 actions
enzymatiques :
 Hydroxylations (3),
 Décarboxylation,
 Méthylation.
 Hydroxylations (2):
1. Hydroxylation de la Phénylalanine par la Phénylalanine Hydroxylase donnant la Tyrosine,
2. La Tyrosine Hydroxylase transforme la Tyrosine en Dihydroxy-phényléthylamine ou DOPA,
 Décarboxylation :
La Dopa Décarboxylase qui a la vitamine B6 comme coenzyme, convertit la Dopa en Dihydroxy-
phénylamine ou Dopamine.
 3ème Hydroxylation :
La Dopamine -Hydroxylase transforme la Dopamine en Noradrénaline,
 Méthylation :
Une enzyme spécifique de la médullosurrénale, Phényl-éthanolamine-N-méthyl-transférase
(PNMT), permet la transformation de la Noradrénaline en Adrénaline.

C- Sécrétion et Régulation :
 Adrénaline,
 Noradrénaline,
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 Dopamine.

 Sécrétion et Régulation de l’Adrénaline :


L’Adrénaline est sécrétée majoritairement par la glande médullo-surrénale (80 à 90 %)
directement dans le sang,
La sécrétion se fait par des petits granules intracellulaires, là où se sont déroulées les dernières
étapes de la biosynthèse,
Elle suit un rythme circadien régulier (valeurs basses pendant la nuit).
 Sécrétion et Régulation de l’Adrénaline :
Une libération rapide d’adrénaline peut être obtenue :
 Stimulation splanchnique (nerfs  viscères),
 Décharge d’acétylcholine,
 Stress,
 Hyperthermie,
 Hypoglycémie,
 Elévation d’insuline et de glucagon.
 Sécrétion et Régulation de Noradrénaline et Dopamine :
Elles sont des médiateurs chimiques formés au niveau des synapses neuronales et libérés dans le
milieu extracellulaire passant ensuite dans la circulation sanguine,
La sécrétion suit un rythme circadien, 3 fois plus forte le jour que la nuit avec un maximum
autour de midi,
Elles sont sécrétées et renouvelées à 10% par heure.
La noradrénaline est stockée dans de grosses vésicules granuleuses sous forme de complexe
micellaire,
Sa libération a lieu à l’arrivée d’un signal électrique qui provoque la fusion de vésicules de
stockage avec la membrane plasmique,
La libération se fait par un phénomène d’exocytose, qui est dépendant du calcium.

Les catécholamines libérées se fixent sur des récepteurs adrénergiques des cellules cibles déclenchant
ainsi des réponses spécifiques.
Deux types de récepteurs adrénergiques principaux :
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 Récepteurs  (1, 2),
 Récepteurs  (1, 2).
L’adrénaline peut se lier et stimuler les récepteurs - et - adrénergiques dans plusieurs tissus, y
compris les autres glandes endocrines. Les récepteurs  sont plus sensibles à la noradrénaline.
La liaison de l’adrénaline et de la noradrénaline avec les récepteurs 2 se fait par l’intermédiaire de la
protéine G.
Les catécholamines sont des inhibiteurs allostériques de leur synthèse à l’étape de la tyrosine
hydroxylase,
Sur la terminaison sympathique, la noradrénaline a un effet de rétroaction négative.

D- Catabolisme des catécholamines :


La grande majorité des catécholamines subit une dégradation chimique au niveau du foie, mais
également au niveau de la surrénale,
Le catabolisme des catécholamines est sous la dépendance de deux enzymes majeurs :
 MAO : Monoamine-oxydase : Localisée sur la membrane externe des mitochondries, dans le
foie et la plupart des tissus (cerveau, cœur, capillaires).

 COMT : Catéchol-O-méthyl-transférase : Localisée à l’extérieur des cellules, dans les espaces


inter-synaptiques, également en quantité importante dans le foie.

 Catabolisme de l’Adrénaline et de la Noradrénaline :


Le catabolisme de l’Adrénaline et de la Noradrénaline peut suivre deux voies :
 1ère voie de Catabolisme de l’Adrénaline et de la Noradrénaline :
Cette voie est également appelée voie directe. Elle fait intervenir uniquement l’action de la
COMT (Catéchol-O-méthyl-transférase).
Les catécholamines sont transformées en amines méthoxylés sous l’action de la COMT :
• Métadrénaline (Métanéphrine),
• Normétadrénaline (Normétanéphrine).
Ensuite en aldéhydes, et enfin en MHPG (3-méthoxy 4-dihydroxy-phényl glycol).

Pr. Laïla GUEMOURI – Biochimie Clinique - FMD - S2 24/28


 2ème voie de Catabolisme de l’Adrénaline et de la Noradrénaline :
Cette voie fait intervenir l’action des deux enzymes : la MAO (Monoamine-oxydase) et la
COMT (Catéchol-O-méthyl-transférase).
 Action de la MAO - Monoamine-oxydase :
Elle désamine la chaîne latérale aminée en aldéhyde puis en acide.
La noradrénaline et l’adrénaline sont converties en acide dihydroxy-mandélique.
 Action de la COMT - Catéchol-O-méthyl-transférase :
Elle va transformer l’acide 3-4 dihydroxy-mandélique en Acide vanylmandélique
(VMA).

Pr. Laïla GUEMOURI – Biochimie Clinique - FMD - S2 25/28


 Catabolisme de la dopamine :
Le catabolisme de la dopamine fait intervenir l’action des deux enzymes MAO et COMT. Il peut
suivre deux voies :
 1ère voie de Catabolisme de dopamine :
Cette voie fait intervenir l’action de la MAO (Monoamine-oxydase) en premier suivie de l’action
de la COMT (Catéchol-O-méthyl-transférase).
 Action de la MAO - Monoamine-oxydase :
La dopamine est convertie en acide dihydroxy-phénylacétaldéhyde.
 Action de la COMT - Catéchol-O-méthyl-transférase :
Le 3-4, dihydroxyphényl-acétaldéhyde en 3-méthoxy-4-hydroxy-phényl-acétaldéhyde.
 2ème voie de Catabolisme de dopamine :
Cette voie fait intervenir l’action de la COMT (Catéchol-O-méthyl-transférase) en premier
suivie de l’action de la MAO (Monoamine-oxydase)
La Dopamine peut être transformée, sous l’action directe de la COMT en amine méthoxylé :
Méthyldopamine (Méthoxytyramine).
L’acide homovanillique (HVA) est le catabolite principal de la dopamine.

Les catécholamines et leurs catabolites sont essentiellement éliminés dans les urines sous forme
Sulfoconjugué et Glucuronoconjuguée.

Pr. Laïla GUEMOURI – Biochimie Clinique - FMD - S2 26/28


E- Exploration des catécholamines

Déterminations qualitative et/ou quantitative des catécholamines et de leurs catabolites dans le


liquide céphalorachidien, le sang et les urines.
 Exploration statique
En général dosage fait sur des prélèvements urinaires.
 Exploration dynamique
Epreuves de stimulation [histamine, glucagon, probénécide]
Epreuves de freinage [régitine (phentolamine)].

L’exploration du métabolisme des catécholamines repose sur les dosages des catécholamines, des
métanéphrines et des métabolites acides,
En général, on dose les métanéphrines et les métabolites acides.

L’exploration du métabolisme des catécholamines se fait pour la surveillance des tumeurs


neuro-endocrines notamment les phéochromocytomes et les neuroblastomes,
 Phéochromocytome :
Pr. Laïla GUEMOURI – Biochimie Clinique - FMD - S2 27/28
C’est une tumeur de certaines cellules de la médullosurrénale (partie centrale des glandes
surrénales), le plus souvent bénigne.
Le symptôme majeur est l'hypertension artérielle (HTA).

 Neuroblastomes :

Le neuroblastome est la tumeur maligne qui se développe à partir du système nerveux


sympathique. La mise en évidence, dans les urines, d’un taux élevé des métabolites
de catécholamines confirme le plus souvent le diagnostic.
Elle touche surtout le petit enfant et peut même être présente chez le nouveau-né

FIN PARTIE 3

Pr. Laïla GUEMOURI – Biochimie Clinique - FMD - S2 28/28

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