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Le contrat de société et
l’immatriculation
Introduction
I. Éléments constitutifs du contrat de société
A. Des associés
B. Des apports
C. Une participation au résultat
D. L’affectio societatis
Introduction
–
Les statuts peuvent comprendre des annexes tels le rapport du commissaire
aux apports, l’état des engagements
1) Nombre
Il est libre sauf
100 au maximum dans une SARL,
4 au minimum dans une SCA,
7 dans las SA cotées
2) Capacité
a-La capacité civile (c’est-à-dire l’aptitude à être sujet de droit est
requise pour être associé dans toute société)
B. Des apports
1) Trois types d’apport possibles
Un apport est le transfert de la propriété ou de la jouissance de biens
(disposition temporaire) ou d'industrie (force de travail et réseau) par les
associés à la société ; en contrepartie ils reçoivent des titres sociaux
(droits sociaux pour les SA, SAS et SARL) et actions dans le cas des
SAS et SAS.
Apport
Apport en
d’un bien
Apport Apport en nature
industrie
en
Numér
aire
Apport d’Argent : Apport d’un bien susceptible Mise à disposition, par
un
chèque, billet, d’une évaluation pécuniaire associé, de ses
connaissances
virement - bien meuble corporel techniques, son travail,
(tangible) : matériel, ses
services, son réseau de
marchandises, relations
fourgonnette
- bien meuble incorporel : Il est interdit dans les SA
ou pour les
actions, fonds de commerce, associés commanditaires
brevet de SCA
- bien immeuble : ne peut
être déplacé : terrain,
bâtiment
Il est autorisé quelle que soit la
forme juridique
L’apport doit être réel, non fictif (ex : un associé apporte un bien dont
il n’est pas propriétaire, un brevet périmé), sous peine d’être annulé.
L’absence d’apport ou des apports fictifs entraine la nullité du contrat
de société (art 1844-10 du code civil)
Si l'apport est en jouissance, les biens sont mis à disposition de la société durant
une durée limitée. Aucun transfert de propriété n'est effectué et la société n'a pas à
supporter les risques inhérents à la détention du bien.
En cas d'apport en jouissance, il y a seulement apport du droit de jouissance du bien (l'usus) alors
qu'un apport en usufruit permet également à la société de jouir du bien mais également de profiter des
revenus de la chose (fructus).
Il est interdit dans les SA, SCA pour les associés commanditaires
Dans une SARL, le capital plancher ne peut être inférieur au dixième du capital
plafond.
La variabilité du capital est impossible dans une SA.
Séparation de biens
Lorsque les époux ont fait un contrat de mariage (séparation de biens), chaque époux est
libre de disposer de ses biens comme il l’entend et d’en faire un apport en société. Il n’y a en
effet pas de biens communs.
Limite : art 215 du code civil : si le bien propre concerné par l’apport est le logement de famille
et ses meubles : l'accord du conjoint est requis
En cas de divorce, le conjoint de l’associé n’aura aucun droit relatif à la société.
Communauté
Lorsque les époux sont mariés sous le régime de la communauté légale réduite aux acquêts1 :
1
Les acquêts sont des biens acquis pendant le mariage par l'un des époux, qui deviennent communs, indivis.
Les biens communs sont limités à ceux acquis pendant le mariage.
o Renoncer à sa qualité d’associé. Il ne participe pas à la vie sociale mais il
touchera des dividendes (part des bénéfices) et le boni de liquidation, qui entreront
dans la communauté.
o Notifier son intention d’être co associé, pour la moitié des parts remises en
contrepartie de l'apport. Si la revendication est concomitante à l'apport, il devient
automatiquement associé. Si elle est postérieure à l'apport, il peut y avoir une
clause d'agrément, sans que l'autre époux ne puisse participer au vote. En cas de
refus, l'époux conserve son droit au boni et aux dividendes.
Dans toutes les sociétés, l’apport du logement de famille et ses meubles, d’un
immeuble ou un fonds de commerce requiert l'accord du conjoint
A défaut d'être averti ou d’avoir autorisé l’apport, le conjoint peut demander
l’annulation de l’apport dans les 2 ans de la découverte de l’apport ou de la dissolution
de la communauté.
En cas de divorce : la communauté est dissoute. Dans une société par actions, le
conjoint obtiendra la moitié des actions ou la moitié de leur valeur. Dans une société de
personnes, le conjoint obtiendra la moitié de la valeur des parts, mais pas la moitié des
parts du fait du fort intuitu personae de ces sociétés.
PACS
L'économie : les sociétés peuvent avoir pour objet de permettre à leurs membres d’éviter ou
de réduire les dépenses. Ex : en créant une société civile de moyens, trois médecins
regroupent sur un seul lieu : la salle d’attente, l’accueil des patients, parfois des équipements
communs. Ils créent une société dont l’objectif est la recherche d’économie.
La répartition du bénéfice ou de l’économie est généralement proportionnelle à la part de
capital social, c'est à dire aux apports des associés. Mais les statuts peuvent prévoir une autre
répartition plus inégalitaire
Toutefois, il est interdit d'inscrire une clause léonine dans les statuts. Cette clause attribue la
totalité des bénéfices à un associé ou le prive des bénéfices. Cette clause est réputée non écrite
: on fait comme si elle n'est pas écrite dans les statuts. Mais elle n'entraîne pas la nullité du
contrat.
Est léonine la clause qui fait supporter le poids de la perte à un seul associé ou qui
exclue totalement un associé de la contribution.
Attention, à la liquidation, après avoir payé les créanciers sociaux, si l'actif est
insuffisant, les associés risquent de perdre leur apport si la responsabilité est limitée.
Dans les sociétés à responsabilité illimitée, la contribution aux pertes se combine avec
l'obligation aux dettes : les associés pourront être poursuivis au-delà de leur apport,
jusqu'à la ruine.
2sauf clause de contribution anticipée ou dans les SARL et SA en cas de perte de la
moitié du capital social
Toutefois, elle n'a pas réellement de capacité d'exercice, c'est à dire d'aptitude à mettre en
œuvre ses droits et ses obligations. La société est nécessairement représentée pour exercer
ses droits et obligations, par une (ou plusieurs) personne(s) physique(s) : son (ou ses)
représentant(s) légaux. Les associés leur donnent le pouvoir de diriger pour le compte de la
société et en son nom.
3
Un droit réel est un pouvoir direct et immédiat sur une chose. Un droit personnel est le droit
qu’a une personne (créancier) d’exiger d’une autre personne (débiteur) quelque chose.
2. Demande d'immatriculation au RCS
Un dossier de demande d'immatriculation (Mo) est constitué et déposé
soit directement au greffe du TC, soit auprès du CFE (centre de
formalités des entreprises) qui va prendre en charge la suite des
démarches administratives : transmission au greffe du tribunal de
commerce et à l'ensemble des administrations concernées (URSAFF,
Impôts, INSEE).
Aucun délai n'est exigé pour le dépôt des documents. A la réception
du dossier, le greffe vérifie la régularité de la constitution de la
société. Il procède ensuite à l’immatriculation au RCS de la société
dans le délai franc d’un jour ouvrable à dater de la réception de la
demande. Il remet alors l’extrait KBIS au représentant légal,
(extrait de naissance de la société) qui justifie l’immatriculation de
la société au RCS et lui confère la personnalité morale.
Le RCS affecte un numéro d’immatriculation (donné par l'INSEE) qui
doit figurer sur les factures, les commandes, les tarifs, la
documentation publicitaire et la correspondance ; à défaut, une
amende peut être prononcée (maximum 750 euros)
3. Insertion au BODACC
Dans les 8 jours qui suivent l’immatriculation, le greffier doit faire
paraître une insertion au bulletin officiel des annonces civiles et
commerciales (BODACC) contenant les caractéristiques de la société
C. La société en formation et la reprise des engagements
1. Définition
Un certain délai s'écoule entre le moment où les associés ont constitué
la société (signature des statuts), décident de l’immatriculer et le
moment où elle est immatriculée. Pendant cette période, la société est
dite en formation. Elle n'a pas encore la personnalité morale.
Pendant cette période, des actes préparatoires, permettant le
commencement de l’exploitation peuvent tout de même être conclus
(ex : signature d’un bail, achat de matériel), par les fondateurs de la
société, mais ils en seront personnellement responsables, en cas de
litige.
La période prend fin au moment où la société est immatriculée,
acquiert la personnalité morale. Elle pourra alors « reprendre les
actes », passés pour son compte.