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THEME : LES BARRIERES A L’ENTREE ET LES BARRIERES A LA SORTIE ;

INTRODUCTION

L’analyse classique de la concurrence pure s’appuie sur l’hypothèse d’une mobilité totale des
individus et des ressources, ce qui permet de déduire que non seulement les salaires et les taux
de profit doivent tendre à être les mêmes dans les divers activités, mais aussi que les rapports
d’échange des marchandises doivent être égaux aux rapports de leurs coût réels ; à l’opposé,
l’analyse du monopole à été conduite en supposant que l’apparition de nouveaux concurrents
était impossible. Ainsi, on a associé, d’un coté, concurrence et liberté d’entrée, d’un autre
côté, monopole et entrée impossible. L’analyse des situations de concurrence monopolistique
et de concurrence imparfaite permet de considérer les deux cas extrêmes d’entrée‟ totalement
libre” ou ‟totalement impossible”.

En réalité, comme la théorie de l’oligopole a commencé à le mettre en évidence, l’entrée peut


être ‟ libre ”,en ce sens qu’aucun obstacle ( légale ou économique ) ne s’oppose à la création
de nouvelles entreprises, mais pourtant peut être aussi ‟ difficile ” dans la mesure où il existe
ce que l’on appelle des ˝ barrières à l’entrée ˝ ; celles-ci sont nombreuses et difficile à mesurer
; leur existence va largement participer à l’explication de certaines caractéristiques des
structures industrielles.

NOTION DE BARRIERES A L’ENTREE

Définitions traditionnelles des « barrières à l’entrée» :

On doit à Bain (1956) et Sylos-Labini (1957) d’avoir les premiers a développé le concept de
barrières à l’entrée et souligné le rôle crucial de la concurrence potentielle. La portée de leurs
travaux est double.

Bain et Sylos-Labini ont, tout d’abord, permis de dégager les facteurs caractérisant les
structures industrielles, et plus particulièrement les barrières à l’entrée. Ces barrières peuvent
être qualifiées de ‟ naturelles ” dans la mesure où elles sont indépendantes de l’action des
firmes installées. En effet, seules les conditions économiques prévalant dans certaines
industries peuvent bloquer l’entrée d’une firme sur un marché. Ils sont, ensuite, à l’origine de
l’idée que certains comportements adoptés par les firmes installées, telles que les stratégies de
prix, de production, d’investissements, de recherche et développement, de promotion et de
publicité, peuvent influencer les facteurs de structure et plus particulièrement l’accès des
entrants potentiels. On parlera, dans ce cas, de ‟ barrières stratégiques ” et la structure de
marché est endogénéisée. Ces comportements stratégiques sont certes très pauvres chez Bain
et Sylos-Labini, comme l’a souligné Modigliani (1958), reflétant sans doute la croyance que
seuls les facteurs structurels sont réellement déterminants à long terme.

Bain (1956) donne la définition suivante des barrières à l’entrée : « Les barrières à l’entrée
sont les avantages que détiennent les entreprises en place dans une industrie sur les
entrants potentiels, ces avantages se manifestant dans leur capacité à vendre au-dessus
du prix concurrentiel, sans attirer de nouvelles firmes dans l’industrie » (Bain, 1956,
p.3). Sur un plan empirique, l’observation de profits anormalement élevés et persistant est
donc, pour Bain, le signe de la présence de barrières à l’entrée dans le secteur considéré,
l’ampleur des profits constituant une mesure du niveau de ces barrières. C’est la définition
usuelle des barrières à l’entrée.

La définition que donne Stigler (1968) des barrières à l’entrée, en mettant l’accent sur
l’existence d’une asymétrie dans les fonctions de coût entre les firmes installées et les
nouveaux arrivants, semble coïncider, au premier abord, avec celle de Bain : « Une barrière
à l’entrée est un coût de production qui doit être supporté par une firme voulant
pénétrer un marché sans que celles en place aient à le faire » (Stigler, 1968, p.67) Mais
au-delà de cet accord apparent sur la définition des barrières à l’entrée, chacun met l’accent
sur les opportunités différentes auxquelles ont à faire face les firmes en place et les firmes
candidates à l’entrée, des divergences existent.

Bain définit les barrières à l’entrée du point de vue de la firme installée. L’évaluation de la
barrière à l’entrée nécessite de comparer les profits de l’entreprise établie avant l’entrée et
ceux de son rival après l’arrivée sur le marché, sachant que cette entrée peut susciter une
réaction de la firme établie. Stigler se place du point de vue des firmes postulantes. La
présence de barrières à l’entrée pour Stigler est décelée par la comparaison des profits de la
firme installée avec ceux de la firme entrant potentiel, si celle-ci produisait la même quantité
que la firme en place. Si la différence de profits est positive, en faveur de la firme installée, on
a une mesure des avantages que possède cette dernière par rapport à la firme potentielle, c’est-
à-dire une mesure des barrières à l’entrée. En d’autres termes, une barrière à l’entrée
n’existera que si les deux firmes ne sont pas également efficientes, une fois pris en compte les
coûts d’entrée. Les deux définitions coïncident si aucune firme n’entre sur le marché, puisque
dans ce cas la barrière à l’entrée se réduit au profit de la firme en place. Par contre, si l’entrée
est rendue simplement plus difficile, les deux définitions divergent. La définition de Bain
indiquera une barrière à l’entrée plus «élevée » que celle de Stigler. Les divergences de
conception en matière de barrières à l’entrée entre Bain et Stigler apparaissent encore plus
clairement lorsque l’on s’intéresse aux sources de ces barrières. Plusieurs autres définitions
ont été proposées depuis celles novatrices de Bain et Stigler. Cependant, la plupart de ces
définitions se situent soit dans la lignée de Bain, soit dans celle de Stigler. Par exemple,
Fergusson (1974) définit une barrière à l’entrée comme « un facteur qui rend l’entrée non
rentable tout en permettant aux firmes en place de fixer leurs prix au-dessus du coût
marginal et de gagner un profit de monopole sur une longue période » .

Cette définition suit celle de Bain, mais avec la condition supplémentaire que les firmes en
place perçoivent un profit de monopole. Von Weizsäcker (1980) définit une barrière à l’entrée
comme « un coût de production qui doit être supporté par une firme qui cherche à
entrer dans une industrie mais qui n’est pas supporté par des firmes déjà en place et qui
implique une distorsion dans l’affectation des ressources d’un point de vue social ». Cette
définition suit celle de Stigler mais avec la condition supplémentaire que le différentiel de
coût réduit le bien-être.
Les différentes natures des barrières à l’entrée :
Les obstacles qui, dans une activité, s’opposent à l’entrée de nouveaux producteurs sont
nombreux ; on distingue généralement les trois types de barrières suivantes :

A-l’existence de dispositions juridiques diverses :

la présence d’obstacles de nature juridique suppose que les firmes en place peuvent en effet
posséder des protections légales qui sont des brevets, des licences, de concession, de
l’exploitation d’un certain savoir faire… ajoutons que, dans la plupart des cas, l’entrée n’est
pas permise dans les secteur nationalisés vue l’existence de monopole légaux ( distribution
d’électricité….), des protections douanières et des barrières artificielle aux échanges de
produits, des modalités d’installation soumises à des conditions bien strictes constituée par la
possession d’un diplôme ( médecin ), d’un agrément ( notaire, transporteurs, cheffe ures de
taxi ).

B- Les « barrières liées » aux caractéristiques mêmes des processus de


production ou de vente :

1- un premier type courant de barrières à l’entrée peut consister dans la détention par
les firmes en place de ce que J.Bain a appelé des « avantages absolus par les coûts ».
ceux-ci tiennent au fait que, dans le cadre d’une production donné, toute firme désireuse
d’entreprendre ne pourra le faire qu’en se procurant les facteurs nécessaires à des coûts
supérieurs à ceux que connaissent les firmes déjà installées, ce qui constitue un handicape non
contestable. Il peut en aller ainsi dans le cas où les marchés des facteurs sont concurrentieles,
mais où l’offre n’est pas parfaitement élastique : le prix du facteur est le même pour tous les
acheteurs, mais l’entrée d’un nouveau client provoque une hausse de prix ( ce qui fait que les
coûts pour les entrants sont supérieurs à ceux des entreprises existantes .) Il en va plus
facilement de cette façon dans le cas où les marchés sont imparfaits, c’est à dire dans le cas où
tous les acheteurs ne sont pas identiques aux yeux des vendeurs : -sur le marché du travaille
où les firmes en place se sont déjà procuré les qualités de travailleurs les plus recherchés, de
sorte que les entrants devront probablement offrir des salaires supérieurs à ceux de leur
concurrent. -sur le marché des matières premières où les meilleurs produits semi-finis ou
certaines ressources rares, tel les gisements ‟ bien placés ”, par exemple, peuvent être
détenues par les firmes existantes. -sur les marchés des techniques où les firmes entrants
doivent se procurer divers droits d’exploitations ; là encore, le prix de ces droits peut être
élevé, variant selon le degré de l’exclusivité des inventeurs, le degré de protection prévue par
les textes. -sur les marchés des capitaux : il est vraisemblable que les firmes existantes les plus
favorisées ont accès aux crédits dans des conditions meilleurs que les firmes postulantes,
souvent inconnues et sans répondant.

2- un deuxième type de barrières est lié a la notion « d’économie d’échelle ».


les firmes en place ont à ce point développé leur production qu’elle connaissent d’important
économies réel et monétaires ; toute firme postulante, si elle veut véritablement devenir
concurrente, doit alors pouvoirs profiter de ces économies, ce qui va probablement l’obliger à
produire, dès le départ, une fraction non négligeable de la production, dans ce cas là
l’entreprise postulante s’oppose à deux contraintes : Pouvoir réunir les capitaux nécessaires
pour assuré cette production minimale susceptible de la placer en position concurrentielle ; il
est bien évidente que le montant du capital minimal requis sera alors d’autant plus fort que la
quantité à produire pour être compétitif sera importante ( cas de l’aéronautique, la
construction navale……). Pouvoir s’exposer à subir une baisse de prix des produits vendus,
du fait de l’accroissement de volume de bien offerts ; évidement cette baisse de prix sera
d’autant plus forte que la production supplémentaire sera plus élevée ou que la masse des bien
à produire pour atteindre la taille minimale et épuiser la taille minimale sera plus grande.

3- un troisième type de barrières est créé par la différenciation des produits :de réelles
différence de qualité entre les produits et le développement de processus d’information bien
caractérisé, tel ceux de la publicité, vont alors créer de profonds attachements des
consommateurs au produit de firmes déjà installer et constituer de véritables obstacles à toute
pénétration de firmes postulantes, car celles-ci, pour s’imposer, devra développer une
importante campagne promotionnelle et prévoir de grands frais pour mettre en place un réseau
de vente compétitif… ou bien pratiquer des prix nettement inférieur à ceux des firmes
existantes. Ce double désavantage (hausse des coûts, baisse des prix ) durera tant que le
produit n’aura pas été accepté par les consommateurs et l’importance pratiquer des prix
nettement inférieur à ceux des firmes existantes. de la protection des firmes en place
dépendra, tout à la fois, du montant cumulé des différences de prix et des différences de coût
et de la durée de ce désavantage.

C- Les barrières menées par les comportements des firmes en place :

Ces stratégies peuvent consister à faire pression sur les pouvoirs publics de toutes sortes pour
que soient renforcés à leur avantages les protections réglementaires susceptibles de les
favoriser : pression de « lobbies » pour mettre en place des normes de fabrication ou de
commercialisation, pour introduire des quotas à l’importation, empêcher les aides Etatiques au
profit de concurrents….etc. Ces stratégies peuvent s’agir de l’existence d’une capacité
excédentaire de production détenue par les firmes en place qui s’en servent pour intimider les
concurrents éventuels, les menaçant de jeter sur le marché de quantité supplémentaires de
biens et de provoquer par là une importante baisse de prix. Ces stratégies peuvent enfin
résider dans le développement d’une politique de prix qu’illustre ‟ la théorie du prix-limite ” :
il consiste à élevé le prix de marché tout juste au-delà de ce que serait le prix de concurrence
d’un montant tel que l’entrée de tout producteur supplémentaire agissant dans les conditions
de production contribuerait, par l’apport de ca production, à ramener ce prix de marché au
niveau de concurrence et de réduire par cette effet l’intérêt de toute entrée dans cette branche.
La mesure et les implications des barrières à l’entrée.

Les modalités possibles de mesure des barrières à l’entrée.

Il est difficile de construire un indice simple susceptible de rendre compte de l’importance de


toutes les barrières à l’entrée d’une activité.

1-J. Bain définit l’importance des barrières à l’entrée par l’importance des profits des firmes
par rapport à leurs coût moyens minima et dit, par exemple, qu’il existe de « très hautes
barrières » quand les prix peuvent dépasser de 10% ou plus ces coûts.

2-une autre démarche de mesure de ces barrières consiste à les mesurer directement par
l’importance de quelques types précis de protection, telle l’importance du rapport des
dépenses de publicité au chiffre d’affaires, l’importance du capital minimum nécessaire pour
entreprendre, de façon efficace, la production d’un bien ou l’importance des unités monétaires
investie par personne employée.

3-pour estimer l’importance des ces « barrières », on peut encore évoqué quelque critères plus
empiriques, tel, par exemple, le taux de rotation des firmes dominantes : si, dans une industrie
donné, les firmes leader restent toujours les mêmes, d’une année sur l’autre en supposant que
leurs activités sont très protégées.

Les implications de l’existence de barrières à l’entrée sur les


stratégies des agents économiques

L’existence des barrières a à l’entrée constitue une déviation par rapport au modèle
économiques de concurrence pure et parfaite ce qui explique la faible mobilité de capitaux
souvent enregistré d’une activité à une autre, de la stabilité de certain situation de domination
voire de la persistance de divergence de taux de profit intersectorielles. On peut étudier dans
un premier temps l’impact des barrières à l’entrée sur le jeu de marché avant d’étudier les
stratégies des agents économiques vis-àvis ces barrières.

1- L’impact des barrières à l’entrée sur le jeu industriel : On peut distinguer


deux types de barrières :

 certaines n’empêchent nullement l’entrée dans la branche a tout ou plus, la rendent


"difficile" dans la mesure ou elles impliquent surtout des coûts supplémentaires pour
les unités : ces barrières" sélectives" sont celles qui résultant des conditions objectives
de production et de vente.

 d’autres types de barrières apparaissent, de prime, rende l’entrée pratiquement


impossible ce son celles qui tiennent à l’existence de protections juridiques et
réglementaires décisives dans la mesure ou elles procurent le monopole d’un
technique, l’exclusivité d’un marché ou l’appropriation d’une ressource naturelle……
2-Les stratégies des agents économiques vis-à-vis les barrières à l’entrée :

Les firmes postulantes s’efforcent généralement de franchir des barrières existantes en


privilégient deux types principaux de stratégies ceux consistent à maîtriser le progrès
techniques et celles qui privilégient la grande dimension.

1- les barrières a à l’entrée et les stratégies de progrès : La maîtrise des technologies peut
permettre de pénétrer sur des marchés relativement protégées de deux façons principales :
soit en facilitant la production des produits concurrents, comparables aux produits dominants
et considérés comme pratiquement identique par las utilisateur, voir même supérieurs, du fait
de la maîtrise de processus plus performantes exemple : la production chimiques à partir de
produits pétroliers a permis l’entrée des entreprises pétroliers dans l’industrie
pharmaceutiques. Soit en facilitant la maîtrise de processus nouveaux ce qui pourra permettre
par exemple de mettre fin aux avantages que procurait l’exploitation du monopole d’une
ressource ; la substitution de la production d’énergie nucléaire a remis en cause la domination
des grands de pétrole, par la découverte de la technique de la désulfurisation de gaz naturel

2- les barrières à l’entrée et les stratégies privilégient la dimension : Dans la mesure où


l’existence de nombreuses barrières est liée à la grande dimension, il est certain que la
recherche de l’effet taille va participer à l’exploitation des stratégies particulières. On peut
distinguer deux stratégies : Les barrières peuvent être à l’origine de mouvements de
concentration devant permettre aux firmes d’atteindre les dimensions critiques minimales
pour poursuivre leur recherche et/ou maintenir leur avance technologiques, pour réaliser leur
production dans les meilleurs conditions de coûts, pour pénétrer sur un marché avec une "une
force commerciale" satisfaisante.

A coté du renforcement de la concentration surtout la taille des unités (concentration


horizontale), les barrières à l’entrée ont pu aussi susciter (surtout entre 1974et1984) le
développement d’une stratégie de concentration verticale ou d’intégration à des fins bien
claires, comme celle visant à permettre le rachat d’unités situées en aman de processus par des
" firmes candidates " pour contourner la position des firmes dominantes et éviter de les
attaquer de front (Pénétration latérale).

Le sucée de L’entrée dans une industrie protégée par des barrières à l’entrée n’est pas toujours
un signe favorable pour les entreprises postulantes. Reste à noté que dans le cas où ces
entreprises n’arrivent pas à conquérir les entreprise en place ces dernières doivent quitter ce
marché, chose qui n’est pas toujours facile vue l’existence des barrières au sorties limitant le
désinvestissement dans un secteur donné.
Les barrières à la sortie
La sortie d’un marché pour une entreprise
Avant d’examiner comment les barrières à la sortie sont définies dans la
littérature, il n’est pas inutile de commencer par décrire et analyser ce qu’est la
sortie du marché. Pour le dire simplement, une entreprise sort d’un marché
lorsqu’elle cesse tout à fait de produire un produit ou un service, ou en suspend
la vente dans une aire géographique déterminée.
Les raisons pour lesquelles une entreprise décide de sortir d’un marché sont
diverses. La sortie du marché peut être due à une absence effective de rentabilité
; elle peut aussi avoir lieu parce qu’une entreprise en place anticipe une baisse
permanente ou un ralentissement de la croissance de la demande, et donc une
réduction des profits escomptés ; elle peut encore s’expliquer par l’apparition de
nouveaux entrants plus efficients qui prennent la place des entreprises
auparavant présentes sur le marché d’une entreprise.
La sortie est plus fréquente dans un secteur en déclin que dans un secteur en
pleine expansion. Certaines pratiques anticoncurrentielles comme les prix
d’éviction peuvent aussi contraindre des entreprises à sortir d’un marché.
Il existe plusieurs façons pour une entreprise de sortir d’un secteur, en
particulier au moyen d’une fusion, d’une liquidation volontaire ou d’une
faillite1. Les conséquences économiques de ces différents types de sortie ne sont
pas les mêmes. Dans les cas de fusion, une grande partie des capacités de
production peut rester dans le secteur. Dans les cas de liquidation volontaire, ces
capacités sont fréquemment soustraites au marché ; de même, les faillites
entraînent souvent la fermeture permanente des capacités de production
Ces différentes formes de sortie du marché libèrent à un degré plus ou moins
grand une capacité de marché ou des ressources qui peuvent ainsi être
réaffectées. Les autorités de la concurrence analysent l’impact d’une sortie
lorsqu’elles cherchent à déterminer si une sortie par fusion risque d’entraîner
une baisse de la concurrence, ou si les entreprises en place resteront soumises à
une pression concurrentielle suffisante en cas de sortie d’un concurrent (ou de
plusieurs concurrents à un moment donné, par exemple en période de récession).
Le moment auquel il est efficient pour une entreprise de sortir d’un marché
dépend de toute une série de facteurs. En théorie, dans un marché parfaitement
concurrentiel, une entreprise ne devrait rencontrer aucune barrière à l’entrée et
aucune barrière à la sortie. Dans ce scénario idéal, une entreprise pourrait
décider de suspendre ses activités à court terme lorsque la moyenne de ses
revenus est inférieure à la moyenne de ses coûts variables2. Si cette situation
persiste à plus long terme, l’entreprise devrait pouvoir quitter le marché sans que
cela n’entraîne pour elle de coûts particuliers3.
L’analyse se complique dès qu’il devient nécessaire de prendre en compte des
coûts de sortie du marché (barrières à la sortie). En pareil cas, il est possible que
l’entreprise décide de rester sur le marché, bien que cela ne soit ni rentable, ni
efficient, parce qu’il serait plus coûteux pour elle d’en sortir.
La baisse du dynamisme des entreprises – c’est-à-dire la fréquence de l’entrée et
de la sortie d’entreprises du marché – est un indice de l’existence de barrières à
la sortie.

Qu’est ce que les barrières à la sortie ?


Les économistes définissent les barrières à la sortie comme « les coûts ou le
manque à gagner que doit supporter une entreprise lorsqu’elle quitte un secteur
d’activité (…). On peut dire que des barrières à la sortie existent s’il est
impossible à une entreprise de transférer ses capitaux vers une autre activité en
obtenant un rendement au moins aussi important ». Cette définition englobe à la
fois les coûts directs et les coûts d’opportunité indirects de la sortie du marché.
Dans les travaux en organisation industrielle (OI), les barrières à la sortie sont
généralement conçues comme une forme indirecte de barrières à l’entrée, dans
l’idée que, s’il est coûteux de sortir d’un secteur d’activité, les incitations à
l’entrée sont nécessairement plus faibles (Carlton et Perloff, 2004[13]). En effet,
tout entrant potentiel est sensé examiner de façon rationnelle la probabilité et
l’intensité des barrières à la sortie avant de décider d’entrer sur un marché. Cela
présuppose qu’il est raisonnablement possible à l’entrée de prévoir quels seront
les coûts de sortie. Pourtant, il n’en va pas toujours ainsi, par exemple à cause de
changements structurels imprévus dans un marché sous l’effet de nouvelles
technologies, ou à cause de modifications du cadre juridique et/ou réglementaire
intervenues après l’entrée sur un marché.
Dans la littérature sur les stratégies entrepreneuriales (Porter, 1976[15]), les
barrières à la sortie (« exit barriers », la formulation utilisée en anglais diffère
légèrement de celle utilisée dans la littérature économique, « barriers to exit »)
sont définies comme « les facteurs pernicieux d’ordre structurel, stratégique
ou managérial qui contribuent à maintenir une entreprise en activité, même si
ses performances sont faibles ou négatives ».
Ces diverses définitions témoignent de l’absence d’une approche commune des
barrières à la sortie et de leur description. Le point commun de ces définitions,
cependant, est qu’elles envisagent toutes les barrières à la sortie comme des
obstacles ayant pour effet de contraindre une entreprise à demeurer présente sur
un marché parce que le coût économique de la sortie risquerait d’être plus élevé.

Types de barrières à la sortie


Divers facteurs déterminent la facilité avec laquelle une entreprise peut sortir
d’un marché.
1- Coûts directs de la sortie du marché :
Certains coûts peuvent être rapportés directement à la sortie du marché en tant
que telle ; ils incluent :
Les coûts de sortie liés à la main d’oeuvre, comme les frais de licenciement de
personnel, ainsi que le montant estimé des engagements à l’égard des salariés
sous forme de prestations de retraite et d’assurance. Ces coûts découlent de
l’objectif général de protection des droits contractuels des salariés. S’ils
atteignent un certain niveau, cependant, ils peuvent constituer la majeure partie
des coûts de fermeture d’une entreprise. Et, s’ils excèdent les capacités de
l’entreprise, ils peuvent l’empêcher de sortir de marché et agir par conséquent
comme une barrière à la sortie.
Les normes réglementaires applicables en cas de sortie peuvent aussi être à
l’origine de coûts directs pour les entreprises. Il s’agit des exigences auxquelles
doivent se soumettre les entreprises pour pouvoir sortir d’un marché, par
exemple la prise en charge des coûts de remise en état d’un site imposée par la
réglementation environnementale. De telles obligations rendent parfois plus
difficile pour une entreprise de quitter le marché rapidement ou imposent des
modalités particulières de sortie. Elles ont été le plus souvent été mises en place
pour servir d’autres objectifs généraux. Les instances de régulation ou les
décideurs cherchent fréquemment par ce moyen à éviter les externalités
négatives que peut entraîner la décision de sortie d’une entreprise, par exemple
en empêchant la fermeture désordonnée d’un assureur et en garantissant la
continuité de l’offre et des services pour les détenteurs de polices d’assurance de
l’entreprise sortante, ou les externalités négatives qui sont associées à des
risques environnementaux, par exemple l’abandon d’un site contaminé au départ
d’une entreprise du secteur de l’énergie. Toutefois, bien que conçues pour
répondre à des objectifs généraux, ces exigences réglementaires, lorsqu’elles ne
sont ni efficaces, ni proportionnées, peuvent dissuader indûment une entreprise
de sortir du marché. La question, par conséquent, est de savoir dans quelle
mesure ce type de barrière peut affecter le marché et, plus spécifiquement, s’il
impose un niveau d’exigences inutilement élevé.

2- Coûts d’opportunité indirects de la sortie du marché :


Ces coûts sont liés à l’incapacité d’une entreprise de déplacer son capital au
profit d’une autre activité en obtenant un rendement au moins équivalent. Les
principaux types de coûts d’opportunité indirects de la sortie sont décrits ci-
après.
Les coûts non récupérables sont des investissements qui, une fois effectués,
restent pleinement engagés dans un marché particulier. Une entreprise ne peut
recouvrer ces coûts si elle décide de quitter ce marché sans les avoir amortis. En
l’absence de coûts non récupérables, une entreprise obtenant un niveau de
revenu inférieur à celui qu’elle pourrait atteindre ailleurs aurait tout intérêt à
liquider ses actifs (sortie) et à redémarrer dans un autre secteur. Cependant, les
coûts non récupérables, de par leur nature, ne peuvent être remboursés à une
entreprise. C’est la raison pour laquelle une entreprise ayant investi des sommes
non récupérables peut rester en activité dans un secteur alors même que ses
bénéfices d’exploitation sont nettement inférieurs à ce qu’elle gagnerait dans un
autre secteur (Caves et Porter, 1976[17])
On confond fréquemment les coûts non récupérables avec les coûts fixes mais
ces deux types de coûts ne se recoupent pas nécessairement. Les coûts fixes sont
des coûts qui ne varient pas en fonction du niveau de production4, et certains
d’entre eux peuvent être récupérés en cessant la production et en vendant ou
redéployant les actifs correspondants. La vente ou le redéploiement d’actifs ne
sont pas possibles s’agissant des coûts non récupérables.
Comme exemples de coûts non récupérables, on peut citer :
 La spécificité des actifs : une entreprise ayant construit une usine de
fabrication hautement spécialisée pour un produit donné n’aura pas la
possibilité de vendre ces actifs dans un autre secteur d’activité.
 Les campagnes publicitaires et activités promotionnelles : ces coûts ne
sont pas directement récupérables ou réutilisables en cas de sortie du
marché.
 Les pertes encourues par les entreprises pendant la phase de
lancement, par exemple les pertes dues aux prix promotionnels offerts
aux consommateurs pour les inciter à tester de nouveaux produits, ou les
pertes d’exploitation dues à l’inefficience des faibles niveaux de
production initiaux.
 Les dépenses de recherche et de développement aboutissant à des
résultats ne pouvant être utilisés à d’autres fins.
Les contrats à long terme avec des acheteurs ou des fournisseurs et les
pénalités encourues en cas de rupture de contrat peuvent constituer une barrière
à la sortie.
Le désavantage du premier à agir : certains auteurs incluent parmi les barrières
à la sortie certaines considérations stratégiques comme le « désavantage encouru
par le premier à agir ». Ce désavantage peut être anticipé par une firme lorsque,
dans un environnement de marché ne permettant pas aux entreprises d’agir
unilatéralement sur les prix, la sortie d’une entreprise – en réduisant l’offre –
risque d’accroître la rentabilité des firmes restantes. La notion de désavantage du
premier à agir met donc en lumière le fait qu’une entreprise peut être dissuadée
(et non empêchée effectivement) de sortir du marché à cause de l’impact positif
que cette sortie pourrait avoir sur ses concurrentes demeurées en place.
Toutefois, lorsque des entreprises sont amenées à penser qu’une autre entreprise
finira par sortir du marché si elles ne le font pas, cela accroît encore les coûts
d’opportunité escomptés d’une sortie du marché. De telles considérations
stratégiques pourraient entrer par conséquent dans la définition des barrières à la
sortie proposée par Gilbert (1989[12]) (voir section 2.2.1).
Les interventions publiques peuvent aussi créer des obstacles à la sortie en
aidant au maintien d’entreprises inefficientes sur le marché, en dissuadant des
entreprises efficientes d’y entrer, ou en encourageant des entreprises
inefficientes à le faire. Des considérations en matière de réputation ou de
lobbying peuvent aussi empêcher les pouvoirs publics de fermer des entreprises
sous-performantes dans un secteur particulier.
Les interventions publiques peuvent viser différentes finalités. Elles sont parfois
utilisées pour remédier aux défaillances du marché et stimuler la croissance
économique et l’emploi, ou pour mieux répartir des fonds entre différents
secteurs. Elles peuvent néanmoins avoir des incidences négatives sur la sortie
d’un marché et sur la concurrence. Les autorités de la concurrence de certains
pays comme l’Australie (au niveau national), ainsi que l’Organisation mondiale
du commerce et l’Union européenne (au niveau supranational), ont émis des
orientations et des normes spécifiques régissant la fourniture d’une aide par les
pouvoirs publics. Ces outils ont pour but de réduire au minimum les distorsions
de la concurrence qui peuvent apparaître lors de la poursuite de certains objectifs
des politiques publiques tels que la promotion du développement régional, le
maintien de la stabilité financière et la résolution de problèmes sociaux.
Il existe plusieurs types d’intervention publique :
Les mesures de sauvetage et de restructuration : lorsqu’une entreprise
rencontre des difficultés et se trouve menacée de fermeture, les pouvoirs publics
sont souvent appelés instamment à intervenir et à fournir une aide pour assurer
la survie de l’entreprise. Ce type d’aide est généralement décrit comme une «
aide au sauvetage » ayant simplement pour but de permettre à l’entreprise de
rester en activité, ou comme une « aide à la restructuration » dont l’objectif est
de réorganiser l’entreprise et de rétablir sa viabilité à long terme. De telles
interventions soulèvent néanmoins des problèmes du point de vue de la
concurrence, car elles ont parfois pour effet de faire supporter le poids de
l’ajustement structurel à l’évolution des conditions de marché, avec les
problèmes sociaux et sectoriels qui l’accompagnent, à d’autres entreprises qui ne
bénéficient pour ce faire d’aucune aide. Pendant la crise, nombre de
gouvernements sont intervenus à une échelle sans précédent pour soutenir le
secteur financier national et aussi, à une échelle moindre, pour aider certains
secteurs non financiers.

Les subventions publiques : la possibilité d’obtenir une subvention pourra peser


sur la décision d’une entreprise de sortir ou non du marché. Si l’entreprise subit
des pertes, elle s’efforcera de déterminer s’il est financièrement préférable pour
elle de rester sur le marché et de poursuivre la lutte ou de mettre fin à ses pertes
et de sortir du marché. Cette décision dépendra en partie de l’ampleur de ses
pertes. Une subvention, en réduisant le volume des pertes de l’entreprise, pourra
lui permettre de rester plus longtemps sur le marché – au détriment d’autres
entreprises plus efficientes qui, ne bénéficiant d’aucune subvention, pourront
être contraintes de quitter le marché (Pursell, 1990[19]).
Les interventions publiques en cas de fusion-acquisition : dans la littérature
économique, l’impact des restrictions gouvernementales concernant les
opérations de fusion et d’acquisition est le plus souvent examiné sous l’angle de
l’accès au marché, du commerce international et de l’investissement direct
étranger (Heinemann, 2012[20]). Pourtant, une intervention publique à un stade
précoce du processus de négociation entre les parties et les pouvoirs publics peut
avoir pour effet d’ériger une barrière à la sortie pour l’une des parties (ou les
deux), et de réduire l’étendue des concessions que les autorités de la
concurrence pourront éventuellement obtenir des parties par la suite s’il apparaît
que la transaction soulève des problèmes au regard de la concurrence. Petit
(2015[21]) a examiné les effets concurrentiels de ce type d’intervention publique
en s’appuyant sur l’exemple du rachat de la société française Alstom par le
conglomérat américain General Electric. Cette étude montre que l’intervention
publique a sans doute eu pour effet de maintenir Alstom captive de certaines
barrières à la sortie, en l’empêchant de quitter les marchés de l’énergie comme
elle avait l’intention de le faire.
Les régimes de faillite peuvent faciliter la sortie ordonnée du marché d’une
entreprise défaillante, en lui permettant de réaliser les gains concurrentiels et de
productivité rendus possibles par cette sortie. Ces régimes, lorsqu’ils sont
efficaces, peuvent agir par diverses voies sur le processus concurrentiel
d’entrée/sortie et la croissance de la productivité (McGowan et Andrews,
2016[22]). Premièrement, pour autant qu’ils permettent de distinguer ex ante les
entreprises viables des entreprises non viables, ces régimes peuvent renforcer la
sélection de marché, en facilitant la sortie des secondes et la restructuration
interne réussie des premières. Deuxièmement, ces régimes peuvent aussi réduire
le risque que des ressources limitées se trouvent piégées dans des entreprises
inefficientes, et améliorer ainsi la facilité et la vitesse de réallocation de ces
ressources à des usages plus productifs. Troisièmement, les régimes de faillite
qui ne pénalisent pas indûment l’échec d’un entrepreneur peuvent stimuler la
création d’entreprises et agir en faveur de l’innovation. Toutefois, lorsqu’ils
manquent d’efficacité, ils peuvent aussi nuire à la création en temps opportun
d’entreprises plus productives. En pareils cas, les régimes de faillite érigent en
fait des obstacles à la sortie ou à la restructuration des entreprises.

NB : Outre les barrières à la sortie décrites ci-dessus, la littérature sur les


stratégies d’entreprise envisage aussi l’existence d’obstacles managériaux à la
sortie. Par exemple, en cas de conflit entre les objectifs des propriétaires et des
gestionnaires d’une entreprise (problème du type mandant-mandataire), la
volonté prioritaire d’accroître au maximum la part de marché de l’entreprise, la
loyauté à l’égard du personnel et certains biais comportementaux, comme la
procrastination à l’égard de la fermeture de certaines activités de l’entreprise ou
un optimisme excessif quant aux perspectives d’avenir, peuvent créer des
obstacles managériaux à la sortie. (Harrigan, 1982[23]), (Bower, 1986[24]) et
(Wood, 2009[25]) mentionnent fréquemment ce type de barrières à la sortie. Les
obstacles managériaux font certainement partie des facteurs pouvant conduire
une entreprise à décider de ne pas sortir du marché (ou à retarder cette sortie) ;
certaines entreprises y sont confrontées dans tous les secteurs. De tels obstacles
ne résultent pas des caractéristiques intrinsèques d’un produit, de la production
ou du marché, ou des conditions de marché dans lesquelles s’insère l’activité des
entreprises, et ils ne peuvent donc affecter fondamentalement la dynamique de
marché. Ils peuvent néanmoins être pertinents aux fins de l’analyse des
processus de sortie s’il apparaît qu’ils jouent un rôle non négligeable à
l’intérieur d’un marché.

ANNEXES
LES BARRIERES A LA MOBILITE

Les barrières à la mobilité sont des rigidités structurelles du secteur qui cloisonnent les firmes
dans des groupes homogènes de concurrents en terme de stratégie (avantage par les coûts,
différenciation ou focalisation) et empêchent les firmes de se déplacer facilement à l’intérieur
du secteur.
Ces barrières peuvent être volontairement mises en place par des firmes qui veulent protéger
leur segment de l’intrusion de concurrents. Elles peuvent aussi être le fruit de la structuration
naturelle du secteur, sans que leur existence soit le fruit d’une action volontaire.
Les barrières à la mobilité sont proches des barrières à l’entrée. Les unes s’appliquent à un
segment du secteur alors que les autres s’appliquent à un secteur entier. Pour dresser des
barrières à la mobilité, une firme peut verrouiller les circuits de distribution, fermer l’accès
aux matières premières, jouer sur leur expérience, faire de la publicité, protéger leur
technologie, mettre en place les obstacles classiques propres aux barrières à l’entrée.

LES BARRIERES A L’ENTREE

Les barrières à l’entrée sont des rigidités structurelles du secteur qui obligent les firmes
souhaitant y entrer à réaliser un effort conséquent. Elles obligent les nouveaux entrants à
réaliser des investissements importants avant d’arriver à l’équilibre et à la rentabilité attendue
de l’entrée sur le secteur.

Ces barrières à l’entrée peuvent prendre la forme de besoins en capitaux, de coûts de


transfert, d’économies d’échelle, d’accès aux circuits de distribution, d’existence de brevets,
de capacité de représailles des firmes présentes, de subventions publiques, de préférence
nationale…

LES BARRIERES A LA SORTIE

Les barrières à la sortie sont des rigidités structurelles qui obligent une firme à rester en
activité sur un secteur ou un segment sur lequel la rentabilité n’est pas ou plus au rendez-
vous.
Ces barrières à la sortie peuvent prendre la forme d’immobilisations spécifiques à une
activité, de contrats existants avec les clients, de craintes pour l’image de marque, de coûts
liés à la sortie, de perte de pouvoir de négociation avec les parties, de perte de confiance des
actionnaires, de perte de synergie ou d’interconnexion, d’aspects politiques, de raisons
psychologiques et affectives,…

L’élévation de l’importance des barrières à la sortie peut être bénéfique si elle constitue une
barrière à l’entrée pour le secteur. Il faut cependant que les entrants potentiels prennent en
compte ces barrières à la sortie au moment de l’évaluation de la rentabilité d’une entrée sur le
secteur, ce qui n’est pas toujours le cas.

Plus généralement, les barrières à la sortie constituent un facteur de réduction de la rentabilité


d’un secteur car elles obligent les firmes présentes à rester malgré un attrait moindre. Cela
implique ensuite des luttes sans merci pour survivre sur le secteur, luttes qui diminuent
encore sa rentabilité.

LE CHAMP CONCURRENTIEL

Le champ concurrentiel correspond à la cible stratégique de la firme. Il se caractérise


par l’étendu du segment, le degré d’intégration, l’étendue géographique et l’étendue
sectorielle.
Un champ concurrentiel étroit permet de tailler une chaîne de valeur sur mesure pour
satisfaire un segment cible.

Un champ concurrentiel large peut permettre l’exploitation des interconnexions et synergies


entre les chaînes de valeurs élémentaires. Mais la mise en commun et l’intégration peuvent
engendrer des coûts susceptibles d’annuler leurs avantages.

LA CHAINE DE VALEUR

La chaîne de valeur est un outil d’analyse qui permet d’identifier les activités
clés pour l’obtention d’un avantage concurrentiel parmi l’ensemble des activités
que la firme doit mettre en œuvre pour satisfaire un secteur ou segment. Il y a
trois grandes catégories d’activités dans une chaîne de valeur : les activités de
soutien, les activités primaires liées à la production et les activités primaires
liées à la vente et au contact client. Le niveau de détail de la décomposition en
activités élémentaire doit être guidé par l’importance des activités élémentaires
pour l’avantage concurrentiel. La chaîne de valeur permet de mettre en évidence
les activités clés de la firme, c’est à dire celles qui ont un impact réel en termes
de coût ou de différenciation par rapport aux concurrents.

Finalement, le processus d’élaboration d’une chaîne de valeur doit permettre à


l’entreprise de connaître la stratégie à adopter pour réussir sur un secteur donné,
la chaîne de valeur idéale pour réussir cette stratégie, le positionnement des
chaînes de valeur des concurrents et de l’entreprise par rapport à celle ci, et
enfin connaître ses forces et faiblesses afin de mieux orienter ses décisions
stratégiques.

LES TROIS STRATEGIES GENERIQUES DE PORTER

LA DIFFERENCIATION

La stratégie de différenciation vise à obtenir un avantage concurrentiel en


proposant un produit ou service à haute valeur ajoutée à une cible large, avec
des volumes faibles mais de fortes marges.
LA DOMINATION PAR LES COUTS

La stratégie de domination par les coûts vise à obtenir un avantage concurrentiel


en proposant un produit à faible coût à une cible stratégique large, avec de
faibles marges mais des volumes conséquents.

LA FOCALISATION

La stratégie de focalisation vise à obtenir un avantage en proposant un produit à


une cible stratégique restreinte, en adoptant une chaîne de valeur "sur mesure"
par rapport aux attentes de la cible

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