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L’image rétinienne

Notre rapport au monde du dehors est par la vue. Léonard De Vinci disait “La vue est le sens
le plus important” et Platon disait “L’oeil c’est la fenêtre de l'âme”.
La perception visuelle est une source sensorielle fortement impliquée dans la notre
appréhension du monde.
L’organe visuel est placé à l’interface du sensible et de l’intelligible, il y a un basculement du
voir à la pensée.
L’étape rétinienne est un moment crucial car il y a une dégression des dimensions et une
augmentation de l'imaginaire.
Dans cet acheminement, le passage rétinien correspond à un bord, une orée, qui est
bi-rétinienne.
Elle est le rideau entre soma et psyché.
L’image rétinienne est inversée, un tapis de récepteurs va convertir les paquets d’énergies
reçues.
Dans la rétine, il y a la tache noire et ensuite une ramification à celle- ci du nerf optique.
L’image rétinienne permet de voir mais nous ne la voyons pas.
L’endroit de départ du nerf optique est un bout d’image amputée, le cerveau va refaçonner,
redessiner le contour grâce au cortex visuel.
L’image que l’on voit est donc reconstituée.
4e s avant notre ère, les grecs développent une théorie du visuel grâce à pythagore, ptolémée
et euclide qui décrivent le regard comme un organe de la palpation.
Chez les platoniciens, il y a deux niveaux qui sont des deux côtés : l’objet regardant et l’objet
regardé.
Alhazem développe une archéologie de la vision.

Les paralipomène de Kepler et la dioptrique de Descartes

Pendant longtemps, l'œil a rayonné. Au 11e siecle, Kepler parle de l'œil comme une chambre
noire ou la pupille est l’orifice. Au 17e siècle, Descartes parle de transmission de l’image au
cerveau, l’image est reconstituée par l'âme.
C’est l'âme qui prend et elle se situe dans le cerveau.

On distingue trois temps de la perception visuelle :

Le premier est optique, le second anatomique (transduction) et le troisième psychique


(représentation mentale de l’objet).

Si la perception se joue en en point ultime au niveau d’une représentation mentale de l’objet,


alors l’objet, la chose regardée n’a pas besoin d'être clairement la chose perçue.

Descartes pointe l’écran possible entre la chose présente et représentée. Il dessine cette
carence mimétique, cette non totalité : ça évoque.
La carence est une nécessité propre à l’image pour atteindre une image parfaite.
L’image optique a ses insuffisances et ses carences, le sujet se pose en tant qu'être pensant.
“Il faut en venir à un “je” intime” ?

Percevoir devient d’abord être présent à soi-même. Une image ouverte appelle la subjectivité
de l’autre. Ce que je vois c’est moi. Toute rencontre esthétique a une dimension narcissique.
L'œuvre est la chose la plus adéquate pour savoir pour savoir qui on est.
Dans le discours quatre de la dioptrique, Descartes dit la chose suivante : “[...] Il n’y a
aucunes images qui doivent en tout ressembler aux objets qu'elles représentent : car
autrement, il n’y aurait point de distinction entre l’objet et son image : mais il suffit qu’elles
leur ressemble en peu de choses ; et souvent même, que leur perfection dépend de ce qu’elle
ne ressemble pas en tant qu'êtres pouvant le faire. [...] En somme, pour être plus parfaite en
qualité d’image et représenter mieux un objet, elles doivent ne pas lui ressembler”.

L’image mentale / l'âme sentante augmente l’image optique. Percevoir devient etre présent à
soi même.
L’image rétinienne est en amont de la pensée, elle ne dégraisse pas la rétine, elle n’a pas de
sens.
L’image perçue devient incorporelle ( rappel trois phases de la perception ).
Exemple d’Eugène Bocard, photographe aveugle.

Roland Barthes, chambre claire : “Au fond – ou à la limite – pour bien voir une photo, il vaut
mieux lever la tête ou fermer les yeux. [...] Fermer les yeux c'est faire parler l'image dans le
silence [...] ne rien dire, fermer les yeux, laisser le détail remonter seul à la conscience
affective”

Elle accorde donc la confiance au divagation de l'âme, aux images du dedans.


Ponge disait "le monde muet est notre seul patrie"

Edmé Mariotte : tâche de Mariotte

L'oeil livre une image incomplète, il y a une zone du champ visuel où les objets ne sont pas
vus : on parle alors de réalité oculaire.

Le secteur de la rétine est vierge mais il n'y a pas de capteur car il y a embranchement du nerf
optique ???

C'est le lieu par lequel va apparaître le sujet regardant. Le nerf optique amène tout au
cerveau. Le seul endroit où il n'y a pas images et l'endroit par lequel les images sont amenées
au cerveau. Cette trappe et la trappe du savoir. Il faut envisager une évolution de "savoir" en
"ça-voir".
D'un "voir ça" au "savoir" au "ça-voir".

La tache noire illustre l'apparition du sujet dans le rapport qu'il entretient avec l'extérieur. Le
moi est introduit et vient jouer son rôle. La tâche noire désigne un manque avoir, cela
représente le lieu du lien par lequel l'homme se réintroduit sans le savoir, dans le lieu du
"ça-voir"

Lacan, Qu'est ce que le regard : "Et moi, si je suis quelque chose dans le tableau c'est aussi
sous cette forme de l'écran."

Le regard représente un envers de la conscience, une chose à laquelle le sujet n'a pas
réellement accès. C'est la valeur première qui met le sujet en scène de ce qui se joue devant-
dans lui
La fonction de l'oeil est celle du regard. Si le regard vient symboliser le manque, alors je
regarde ce qui ne se voit pas.
"L'objet petit a laisse le sujet dans l'ignorance de ce qu'il y a au-delà de l'apparence. D'une
façon générale, le rapport du regard à ce que l'on veut voir est un leurre. Le sujet se présente
comme autre qu'il n'est, et ce qu'on lui donne à voir n'est pas ce qu'il veut voir"

Nietzsche pense que l'art repose sur l'impression de la vue.

Lol ne voit rien, seul le regard montre que quelque chose ne se verra jamais.

Caproni, dans la profondeur de l'image, l'homme extérieur :

"Il n'emportera même pas,


Sa lanterne là bas,
Le noir est si noir,
Qu'il n'y a pas d'obscurité".

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