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COMPTABILITE APPROFONDIE

UNIVERSITE SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH


ECOLE NATIONALE DE COMMERCE ET DE GESTION
FES

COMPTABILITE APPROFONDIE

FILIERE GESTION

SEMESTRE 7

II-EVALUATION DU PATRIMOINE (1)


Mr Larbi TAMNINE
2020/2021

CONTENU DU CHAPITRE :
2.1 Règles d'évaluation régissant l'évaluation du patrimoine
2.1.1 Aspect juridique
2.1.2 Différentes méthodes d'évaluation
2.2 Evaluation des éléments du patrimoine
2.2.1 Evaluation des immobilisations autres que financières
2.2.2 Evaluation des immobilisations financières (Titres)
2.2.3 Evaluation des stocks
2.2.4 Evaluation des créances de l'actif circulant
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE:
- Comptabilité approfondie: manuel et applications, R. Obert et M.P Mairesse 2013-2014, Dunod
- Finance d'entreprise, Rachid Belkahia et Hassan Oudad,
- Comptabilité approfondie, G. Langlois, M. Friédérich, A. Burlaud, Foucher, Parie 2000
- Plan comptable marocain: mémento pratique, A. Talbi et O. Zaid
- Le Code générale de normalisation comptable (CGNC)
- Comptabilité approfondie comptabilité des sociétés, Gilles Meyer, Hachette 2011

RESUME:
Les méthodes d'évaluation sont souvent délicates à mettre en œuvre. Elles représentent l'aspect fondamental de la
normalisation comptable. Le PCM accorde une place privilégie à ces méthodes qui constituent le point cardinal de
la qualité de l'information comptable. Dans ce chapitre, nous allons exposer les différentes méthodes d'évaluation et
leur fondement juridique ainsi que la réévaluation des bilans (aspect juridique et comptable).
2.1 REGLES D'EVALUATION REGISSANT L'EVALUATION DU PATRIMOINE

2.1.1 Aspect juridique

L'évaluation consiste à traduire en unités monétaires courantes, toute opération ou événement qui affecte le
patrimoine, la situation financière et le résultat d'une entreprise, en vue de sa comptabilisation.

Les méthodes d'évaluation trouvent leur application au niveau des éléments patrimoniaux et par impact au niveau
des produits et des charges.

✓ Aspect général

L'effort de normalisation au niveau international s'est concentré pour faire émerger un consensus autour de la
définition précise de chacune des valeurs de l'évaluation comptable, en dehors de l'influence des règlementations
fiscales.

A titre d'illustration rappelons les travaux effectués par:

- l'IASC/IASB;

- la 4ème directive européenne;

- la Commission de Normalisation Comptable, au Maroc, a retenu la même démarche.

✓ Aspect légal

L'article 14 de la loi comptable (loi 9-88) explicite clairement pour chaque moment d'évaluation, la méthode
générale à adopter en fonction de la nature de chaque élément d'actif et de passif.

Rappelons que les méthodes d'évaluation dépendent des principes comptables fondamentaux et notamment les
principes considérés des principes de fond (coût historique, permanence des méthodes, prudence,...).

L'article 14 de ladite loi précise que le patrimoine se compose de:

- biens;

- titres;

- créances;

- disponibilités;

- dettes.

2.1.2 Différentes méthodes d'évaluation

✓ Les méthodes d'évaluation dépendent étroitement des principes comptables fondamentaux retenus et notamment
des principes de continuité d'exploitation, de prudence et du coût historique;
✓ L'évaluation des éléments inscrits en comptabilité étant fondée sur le coût historique, la réévaluation des
comptes constitue une dérogation à ce principe.
✓ L'entreprise procède à la fin de chaque exercice au recensement et à l'évaluation de ses éléments patrimoniaux;
✓ Les éléments constitutifs de chacun des postes de l'actif et du passif doivent être évalués séparément.

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N.B : La norme prévoit des corrections de valeurs (amortissements et provisions). Des dérogations aux méthodes
d'évaluation sont admises dans des cas exceptionnels (à signaler au niveau de l'ETIC).

✓ Le PCM énonce trois formes de la valeur pour un élément d'actif:


• une valeur d'entrée dans le patrimoine (VE);
• une valeur actuelle à une date quelconque et notamment à la date d'inventaire (VA);
• une valeur comptable nette, celle figurant au bilan (VCN).

Précisions:

- La VE des éléments immobilisés dont l'utilisation est limitée dans le temps doit faire l'objet de corrections de
valeur sous forme d'amortissement. La VE diminuée du montant cumulé des amortissements forme la valeur nette
d'amortissement de l'immobilisation (VNA);

- La valeur actuelle (VA) est une valeur d'estimation, la date considérée, calculée en fonction du marché et de
l'utilité économique de l'élément pour l'entreprise. Elle ne doit pas de ce fait être confondue avec la valeur vénale
de l'élément (valeur de revente).

- A la date d'inventaire (clôture du bilan), la VA est comparée:

• la VE pour les éléments non amortissables;


• la VNA pour les éléments amortissables (VNA étant calculée après amortissements de l'exercice).

A la suite de cette comparaison :

• si VA>VE (ou VNA) : VCN reste égale à la VE ou VNA;


• si VA<VE (ou VNA) : VCN doit être égale à la VA par application du principe de prudence; la moins-
value ainsi constatée (VE - VA ou VNA-VA) est inscrite en comptabilité soit sous forme de charge
exceptionnelle si elle a un caractère définitif, soit sous forme de provision si elle n'a pas un caractère
définitif.

NB:
✓ La notion de juste valeur, (ou Fair value en anglais), implique la valorisation d'actifs et de passifs sur la
base d'une estimation de leur valeur de marché ou de leur valeur d'utilité par actualisation des flux de
trésorerie estimés attendus de leur utilisation. Ainsi, l'IASB impose d'utiliser la juste valeur pour
comptabiliser les instruments financiers qui n'ont pas vocation à être détenus jusqu'à leur échéance (et
notamment les produits dérivés), mais il n'a pas réussi à l'étendre à tous les actifs et passifs.
Selon la méthode de la juste valeur, les actifs doivent être valorisés dans les bilans à cette valeur à la date de
clôture du bilan. Cette méthode s'oppose à la « valorisation au coût historique », utilisée par ailleurs, tant
dans les normes comptables marocaines que selon les IFRS, selon laquelle l'actif reste valorisé dans les
comptes à son prix à la date d'achat, même si sa valeur de marché a entretemps évolué.

✓ Un actif est:
• un élément identifiable du patrimoine;
• un élément contrôlé par l'entreprise;
• Un élément dont l’entité attend des avantages économiques futurs.
• donc le coût peut être évalué de façon fiable!

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2.2 EVALUATION DES ELEMENTS DU PATRIMOINE

2.2.1 Evaluation des immobilisations autres que financières

2.2.1.1 Immobilisations incorporelles : cas des logiciels et des sites Internet

✓ Evaluation des logiciels :

La norme comptable n'a pas prévu de compte spécifique pour enregistrer la valeur des logiciels informatiques
acquis ou crées par l'entreprise.

L'immobilisation de ces logiciels n'est, par ailleurs, à envisager que dans la mesure où les dépenses engagées sont
significatives et que le logiciel lui-même, représente une certaine utilité pour l'entreprise.

On distingue deux types de logiciels :

- logiciel à usage commercial : il est enregistré parmi les stocks de l'entreprise s'il est appelé à être vendu. Il peut,
cependant, être considéré comme une immobilisation s'il est destiné à couvrir les besoins de plusieurs utilisateurs
(pour les entreprises de service informatique);

- le logiciel à usage interne : il s’agit des logiciels spécifiques créés par l’entreprise elle-même en fonction de ses
propres besoins tels que, par exemple, des logiciels de gestion de stock ou de gestion de production. On distingue
entre le logiciel acquis et le logiciel produit :

• Le logiciel acquis est évalué au coût d'acquisition. Ce dernier comprend le prix convenu et les frais
accessoires liés à la mise en état d’utilisation ;
• Le logiciel produit est évalué au coût de production.

Phase Frais engagés


1- Etude préalable
Phase conceptuelle 2- Analyse fonctionnelle (conception générale de l’application)
3- Analyse organique (conception détaillée de l’application)
4- Programmation
Phase de production
5- Tests et jeux d’essai
6- Documentation destinée à l’utilisateur
Phase de mise à disposition de
7- Formation de l’utilisateur
l’utilisateur et de suivi
8- Suivi du Logiciel

N-B : Seuls les frais engagés au cours des phases 3, 4, 5 et 6 sont à incorporer dans le coût de production du
logiciel. Les autres frais sont à inscrire dans les charges de l’exercice au titre duquel ils ont été engagés.

Le logiciel fabriqué à usage interne ou pour servir une clientèle est inscrit à l'actif de l'entreprise à condition :

- que le logiciel fabriqué ait de sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité commerciale;

- que l'entreprise indique concrètement son intention de produire le logiciel mère et de s'en servir durablement pour
répondre aux besoins de sa clientèle.

N.B: La valeur des logiciels non dissociés (dont le prix ne peut pas être distingué de celui du matériel
informatique) est incluse dans le prix du matériel.

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EXEMPLE:
L'entreprise "AMICOF" a décidé durant l'année 2018 de la création d'un logiciel de gestion de son personnel. Les
frais engagés (enregistrés dans les comptes de charges de l’entreprise) pour réaliser ce logiciel sont présentés dans
le tableau suivant :

2018 2019
Etude préalable et analyse fonctionnelle 25 000 --
Analyse organique 18 000 --
Programmes et tests -- 45 000
Mise au point documentation technique -- 6 000
Frais de formation des utilisateurs -- 5 000

Passer au journal les écritures nécessaires relatives aux exercices 2018 et 2019.

CORRIGE:

Coût de production 2018 = 18 000 DH

Coût de production en 2019 = 45 000 + 6 000 = 51 000 DH

31/12/2018
2285 Autres Immobilisations incorporelles 18 000
7142 Immobilisations incorporelles produites 18 000

Logiciel encours

31/12/2019
Brevets, marques, droits et valeurs similaires
2220 69 000
Etat, TVA récupérable/immobilisations
34551 13 800
Autres Immobilisations incorporelles
2285 18 000
Etat, TVA Facturée
3455 13 800
Immobilisations incorporelles produites
7142 51 000
Logiciel produit

✓ Evaluation d'un site Internet

Le CGNC n'a pas précisé les modalités d'évaluation des sites Internet. Nous présentons ici le cas français.

Ainsi, les sites Internet sont évalués à leur coût de création. Toutefois, ce coût ne peut être immobilisé (activation
des charges) que si l’entreprise satisfait un certain nombre de conditions qui sont précisées par l’article 331-8 du
PCG français :

1° Le site Internet a de sérieuses chances de réussite technique ;

2° L’entreprise a l’intention d’achever le site Internet ou de l’utiliser ou de le vendre ;

3° L’entreprise a la capacité d’utiliser ou de vendre le site Internet ;

4° Le site Internet générera des avantages économiques futurs ;

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5° L’entreprise dispose des ressources (techniques, financières et autres) appropriées pour achever le
développement et utiliser ou vendre le site Internet ;

6° L’entreprise a la capacité d’évaluer de façon fiable les dépenses attribuables au site Internet au cours de son
développement.

Le coût de production inclut les coûts engagés au cours de la phase de développement et de production. Par contre
les frais engagés au cours de la phase de recherche préalable ne peuvent être comptabilisés en Actif de l'entreprise
puisque à ce stade on ne peut pas évaluer les résultats économiques futures de su Site.

Il faut distinguer entre :

• les sites dits « passifs » de simple présentation d’une activité, d’une société, description d’un projet … les
dépenses de création de tels sites sont enregistrées en charge.

• les sites dits « actifs » sur lesquels peuvent être réalisées, directement ou indirectement, des opérations
commerciales : demande d’une démonstration d’un produit sous quelque forme que ce soit, enregistrement
d’une commande, etc.

Dans ce cas, le site internet correspond à la définition d’une immobilisation dans la mesure où il est supposé
générer des « avantages économiques futurs », autrement dit engendrer un retour sur investissement.

EXEMPLE :

La société "SOMICO" envisage la création d'un site Internet pour l'utiliser dans les années à venir. Il est considéré
que ce site générera des avantages économiques et satisfait les conditions prescrites par la loi. L'entreprise envisage
de le développer et de l'améliorer dès qu'il soit opérationnel.

Les dépenses effectuées au cours de l'année 2019 sont présentées dans le tableau ci-après (TVA: 20 %)

Dépenses Montant
Etude de faisabilité 8 000
Obtention et immatriculation du nom de domaine 2 500
Acquisition du matériel et du logiciel d’exploitation pour développer le site 7 500
Coût du développement du site 25 000
La réalisation de la documentation technique 3 500
Frais d'inscription à un moteur de recherche 1 500
Frais de fonctionnement du site au cours de l'année 6 500
Dépenses d'entretien du site 3 000
Dépenses de formation du personnel chargé de l'entretien du site 2 100
Redevance annuelle destiné à conserver le nom du site 1 000

NB: - Les dépenses ci-dessus sont comptabilisées en charges au cours de l'exercice;

- Le site est opérationnel le 02 septembre 2019 et son usage est estimé à 5 ans.

1° Identifier les dépenses qui peuvent être intégrées dans le coût de production du site.

2° Passer au journal de l'entreprise les écritures nécessaires.

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CORRIGE :

1° Les dépenses à intégrer dans le coût de production du site :

Dépenses Montant
 Obtention et immatriculation du nom de domaine 2 500
 Acquisition du matériel et du logiciel d’exploitation pour développer le site 7 500
 Coût du développement du site 25 000
 La réalisation de la documentation technique 3 500
 Frais d'inscription à un moteur de recherche 1 500
TOTAL 40 000

2° L'écriture au journal :

31/12/2019
2220 Brevets, marques, droits et valeurs similaires 40 000
34551 Etat, TVA récupérable sur immobilisations 8 000
7142 Immobilisations incorporelles produites 40 000
4455 Etat, TVA facturée 8 000
Livraison à soi-même d'un site Internet
31/12/2019
6192 Dotations d’exploitation aux amortissements des 2 666,67
immobilisations
2822 Amortissements des brevets, marques, droits 2 666,67
et valeurs similaires
annuité = 40 000 x 20/100 x 4/12 = 2 666,67
Dotation de l'exercice

NB: Pour le cas l'immobilisation en recherche et développement, il sera traité dans le chapitre III.

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2.2.1.2 Immobilisations corporelles

➢ Evaluation à l’entrée dans le patrimoine (VE)

Les immobilisations corporelles sont inscrites au bilan:

• à leur coût d'acquisition pour les éléments acquis à titre onéreux;


• à leur coût de production pour les éléments produits par l'entreprise pour elle-même;
• à leur valeur actuelle ou "valeur estimée" pour les éléments acquis à titre gratuit;
• à la valeur actuelle du bien cédé, présumée égale à celle du bien acquis pour l'immobilisation acquise par
voie d'échange;
• au montant stipulé dans l’acte d'apport (valeur d'apport) pour l'immobilisation acquise à titre d'apport.

COUT D'ACQUISITION COUT DE PRODUCTION


= Prix d'achat net HT = Coût d'acquisition des matières et fournitures
+ Frais accessoires externes (transport, transit, assurances, etc.) utilisées
+ Charges accessoires internes (frais de personnel, montage, + des charges directes de production tels les charges
transport) de personnel, les services extérieurs, les
+ Frais d'installation pour la mise en état d'utilisation amortissements
+ TVA et taxes non récupérables et droits de douane + des charges indirectes de production dans la
mesure où elles peuvent être raisonnablement
Sont exclus: rattachées à la production de l’immobilisation.
- les frais d'essais et de mise au point de l'immobilisation ;
- les droits de mutation (enregistrement), honoraires, commissions Sont exclus:
et frais d’acte ; - les frais d'administration générale ;
- les frais d'administration générale ; - les frais de stockage des produits ;
- la quote-part supplémentaire des charges fixes unitaires résultant - les frais de recherche et développement
d'une sous-activité de la fonction achat de l’entreprise ; - les charges financières. le coût de production des
- les charges financières. Toutefois, dans le cas exceptionnel d'un immobilisations peut comprendre le montant des
délai d'acquisition supérieur à un an, les frais financiers spécifiques intérêts relatifs aux dettes contractées pour le
de préfinancement se rapportant à cette période peuvent être inclus financement de cette production depuis le "
dans le coût d'acquisition de ces immobilisations ; avec mention préfinancement " spécifique jusqu'à la date normale
expresse dans l’ETIC. d'achèvement de l’immobilisation ou de sa mise en
NB: Les charges ne pouvant pas faire l’objet d’une intégration dans service si elle est exceptionnellement antérieure à cette
la VE d'une immobilisation, doivent soit être comptabilisées en date. Mention doit être faite dans l’ETIC de cette
charges, soit être intégrées dans les frais d'acquisition inclusion de charges financières.
d'immobilisation (compte 2121). - les pertes et gaspillages accidentels ou exceptionnels
ainsi que la quote-part des frais fixes résultant de la
sous-activité.
NB: Le PCM a retenu le concept du "coût complet"
pour la détermination du coût de production
conformément aux normes internationales.

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EXEMPLE 1: Acquisition d'une machine-outil

L’entreprise « SICOM » réalise le 1ier mars 2020 l’acquisition d’une machine-outil et effectue les dépenses
suivantes :

- Prix d’achat du matériel (acquis à l’étranger) : 500 000 DH (TVA : 20 %).

- Droits de douane : 60 000 DH.

- Frais d'installation et de montage nécessaires à la mise en utilisation du bien : 35 000 DH HT (TVA : 20


%).

- Frais de transport : 15 000 DH (TVA : 14 %).

- Frais d’essayage et de mise au point : 10 000 DH, TVA : 20 %.

- Charges financières exposées pour l’acquisition du bien : 12 000 DH (TVA : 10 %), le délai de livraison
était de 90 jours.

L’entreprise a réglé la moitié par chèque n°1254844 et le reste sera réglé en deux tranches égales, la première dans
6 mois et la deuxième dans 15 mois.

Cette machine est amortissable sur 5 ans selon le mode linéaire.

1° Calculer la valeur d’entrée (VE) de la machine-outil;

2° Passer au journal l’écriture de l’acquisition.

CORRIGE:

1° Calcul de la Valeur d'entrée (VE)

Eléments constitutifs de la VE de l'immobilisation Montant


 Prix d'achat du matériel 500 000
 Droits de douane 60 000
 Frais d'installation et de montage 35 000
 Frais de transport 15 000
Valeur d'entrée (VE) HT 610 000

Montant de la TVA = (500 000 + 60 000 + 35 000) x 20 % + 15 000 x 14% = 119 000 + 2 100

= 121 100 DH

Frais d’acquisition des immobilisations = 10 000 + 12 000 = 22 000 DH

2° Ecriture au journal

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01/03/2020
2332 Matériel et outillage 610 000
34551 Etat, TVA récupérable sur immobilisations 121 100
1486 Fournisseurs d'immobilisations 182 775
4481 Dettes sur acquisition d'immobilisations 548 325
Facture n°........
01/03/2020
4481 Dettes sur acquisition d'immobilisations 365 550
5141 Banques 365 550

Chèque n°1254844
31/12/2020
6193 Dotations d’exploitation aux amortissements des
immobilisations corporelles 101 666,67
28332 Amortissements du matériel et outillage 101 666,67
Annuité = 610 000 x 20/100 x 10/12 = 101 666,67
Dotation de l'exercice
31/12/2020
2121 22 000
Frais d'acquisition des immobilisations
7197 10 000
Transferts des charges d’exploitation
7397 12 000
Transferts de charges financières
Activation des frais d'acquisition de la machine-outil
31/12/2020
Dotations d’exploitation aux amortissements de
6191 4 400
l’immobilisation en non-valeurs
Amortissements des frais d'acquisition d'immobilisation
28 121 4 400
Annuité = 22000/5 = 4 400

EXEMPLE 2: Acquisition d'un ensemble immobilier

La société « SICOM » a aussi procédé à l’acquisition au 1ier avril 2020 d’un ensemble immobilier à rénover et
effectue les dépenses suivantes :

Dépenses (TVA : 20 %) Montant en DH


- Prix d’achat du terrain 540 000
- Prix d’achat de la construction 2 460 000
- Droit d’enregistrement 170 000
- Frais d’acte 7 000
- Honoraires du notaire HT 12 000
- Commissions HT 60 000
- Frais d’architecte HT 42 000
- Importantes réparations HT 320 000
- Intérêts supportés pour l'acquisition de l'ensemble immobilier pour la période allant de la
signature du contrat d'acquisition et la mise en service (4 mois) 30 000
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1° Calculer la valeur d’entrée (VE) de l'ensemble immobilier ;

2° Passer au journal de l'entreprise l’écriture nécessaire au 1ier avril 2014 sachant que le règlement a été
effectué par un virement bancaire n°56431/20.

CORRIGE:

1° Calcul de la Valeur d'entrée (VE)

Le plan comptable prévoit que les droits d'enregistrement, les frais d'acte, honoraires et commissions sont
comptabilisés en charges comme ils peuvent l'objet d'un étalement sur plusieurs exercices.

 Terrain : VE = 540 000 DH


 Construction

Eléments constitutifs de la VE de l'immobilisation Montant


 Prix d'achat de la construction 2 460 0000
 Frais d'architecte 42 000
 Importantes réparations
320 000
Valeur d'entrée (VE) HT 2 822 000
* TVA/Immobilisations : (42 000 + 320 000) x 20% = 72 400 DH
* TVA/charges : (60 000 + 12 000) x 20 % + (30 000 x 10%) = 14 400 + 3 000 = 17 400 DH
2° L’écriture au journal :

01/04/2020
2313 Terrains bâtis 540 000
2321 Bâtiments 2 822 000
61671 Droits d'enregistrement et de timbres 170 000
61361 Commissions et courtages 60 000
61365 Honoraires 12 000
61367 Frais d'actes et de contentieux 7 000
6311 Intérêts des emprunts et dettes 30 000
34551 Etat, TVA récupérable sur immobilisations 72 400
34552 Etat, TVA récupérable sur charges 17 400
5141 Banques 3 730 800
Différentes factures
31/12/2020
2121 Frais d'acquisition des immobilisations 249 000
7197 Transferts des charges d'exploitation 249 000
Activation des frais d'acquisition

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EXEMPLE 3 : Production d'une immobilisation

L'entreprise "KARAMI" a décidé de fabriquer pour elle-même un magasin de stockage de ses produits.
La comptabilité analytique tenue par l'entreprise fait ressortir les coûts suivants :
Coûts directs Coûts indirects pouvant être rattachés à cette construction
Coûts Montant Coûts Montant
Matières premières utilisées 320 000 Administration générale 30 000
Services extérieurs (architecte) 12 000 Etudes techniques 6 000
Personnel (salaires) 130 000 Intérêts sur emprunt (1) 18 000
Personnel (charges sociales) 26 000
Total 488 000 Total 54 000

(1) Intérêt annuel sur un emprunt de 150 000 DH au taux de 12%, contracté pour financer la construction.

La construction a commencé le 1ier mai 2019 et a été terminée et exploitée le 30 octobre de la même année. (Durée
de vie estimée à 25 ans).

Les charges ci-dessus ont été déjà comptabilisées dans les comptes de charges de l'entreprise.

1° Calculer le coût de production de magasin.

2° Passer au journal les écritures nécessaires aux 31 décembre 2019.

CORRIGE :

1° Calcul du coût de production

Eléments pouvant être intégrés dans le coût de production de l'entrepôt Montant


➢ Charges directes 488 000
 Matières premières utilisées 320 000
 Services extérieurs 12 000
 Personnel (salaires + charges sociales) 156 000
➢ Charges indirectes 24 000
 Etudes techniques 6 000
 Intérêts : 18 000
Valeur d'entrée (VE) HT 512 000

2° Ecriture au journal

31/12/2019
2321 Bâtiments 512 000
34551 Etat, TVA récupérable sur immobilisations 102 400
7143 Immobilisations corporelles produites 512 000
4455 Etat, TVA facturée 102 400
Livraison à soi-même d'un magasin de stockage

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31/12/2019
6193 Dotations d’exploitation aux amortissements des
immobilisations corporelles 5 120
28321 Amortissements des bâtiments 5 120
Annuité = 512 000 x 4/100 x 3/12
Dotation de l'exercice

NB:
- Les immobilisations de faible valeur peuvent être comptabilisées en charges ;
- Les dépenses effectuées sur une immobilisation existante, ne sont comptabilisées en immobilisation que si elles
augmentent sa valeur ou sa durée de vie. Sinon, lorsqu’il s’agit d’une simple remise en état, elles doivent être
comptabilisées en charges.

✓ Evaluation à l’arrêt des comptes (VA)

• Notion de la valeur actuelle

La valeur actuelle est la valeur à une date considérée (généralement à la date d'inventaire: date d'arrêt des comptes).

La VA est appréciée tout à la fois à partir du marché et à partir de l'utilité de l'immobilisation pour l'entreprise.

La VA de l'immobilisation peut être considérée comme étant le prix qu'accepterait d'en donner un acquéreur
éventuel de l'entreprise dans l'état ou le lieu où l'immobilisation se trouve.

La valeur comptable nette devant figurer au bilan est :

- la valeur d'entrée (immobilisations non amortissables) ou la valeur nette d'amortissements (immobilisations


amortissables, dans le cas général) ;

- la valeur actuelle dans le cas où celle-ci est notablement inférieure soit à la valeur d'entrée soit à la valeur nette
d'amortissements révélant une moins-value latente. Les moins-values latentes sur immobilisations, si elles sont d'un
montant relatif notable, donnent lieu à constatation de " provisions, pour dépréciation ", ou, dans le cas
exceptionnel où elles présenteraient un caractère définitif, " d'amortissements exceptionnels ".

• L'amortissement pour dépréciation

"La valeur d'entrée des éléments de l'actif immobilisé dont l'utilisation est limitée dans le temps doit faire l'objet de
corrections de valeur sous forme d'amortissement.
L'amortissement consiste à étaler le montant amortissable de l'immobilisation sur sa durée prévisionnelle
d'utilisation par l'entreprise selon un plan d'amortissement. La valeur d'entrée diminuée du montant cumulé des
amortissements forme la valeur nette d'amortissements de l'immobilisation." Article 14 de la loi 9-88 relative aux
obligations comptables des commerçants

Selon le CGNC, l’amortissement est la répartition de la différence entre la valeur d'entrée et la valeur résiduelle, ou
montant " amortissable " sur la durée d'utilisation de l’immobilisation.

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• Les divers systèmes d'amortissements
La loi comptable n'a pas imposé un système d'amortissement particulier pour l'amortissement des immobilisations.
Plusieurs modes d'amortissement sont actuellement retenus: l'amortissement linéaire, l'amortissement accéléré et
l'amortissement dégressif.
➢ Amortissement constant
Ce système correspond aux caractéristiques suivantes:
- le taux d'amortissement correspond à l'inverse de la durée de vie du bien à amortir;
- les dotations aux amortissements annuelles sont réparties de façon homogènes (annuités égales);
- la première annuité est calculée non pas par rapport au début de l'exercice, mais en fonction de la date
d'acquisition ou de mise en service du bien (calcul au "prorata temporis") sauf pour les immobilisations en non-
valeur.
➢ Amortissement accéléré
Ce système consiste à appliquer un taux double au taux linéaire. Cette pratique d'amortissement avait été prévue
par les divers cadres sectoriels d'encouragement à l'investissement. Toutefois, cette pratique a été annulée par la
charte d'investissement de 1995.
➢ Amortissement dégressif
Ce système est introduit par la loi des finances 1994 et autorise la pratique d'annuités décroissantes. Ainsi, il permet
de dégager des dotations plus fortes les premières années et moins fortes ensuite. Le taux d'amortissement dégressif
correspond au taux linéaire multiplié par un coefficient fixé par l'administration fiscale en fonction de la durée du
bien (1,5 si la durée de vie entre 3 et 4 ans, 2 si elle de 5 ou 6 ans et 3 si elle dépasse 6 ans).
➢ Amortissements dérogatoires
Pour des considérations d'ordre économique, l’amortissement comptable ne coïncide pas nécessairement avec
l’amortissement fiscalement ou réglementairement autorisé :
- lorsque l’amortissement fiscal est inférieur à l’amortissement comptable, ce dernier est maintenu en écritures, la
différence faisant l’objet d'une " réintégration " fiscale extra comptable ;
- lorsque l’amortissement fiscal, supérieur à l’amortissement comptable, doit être, en vertu des textes législatifs ou
réglementaires, enregistré dans les écritures comptables, il y a lieu de porter dans les " provisions réglementées "
l’excédent de l’amortissement fiscal sur l’amortissement comptable dénommé " amortissement dérogatoire ".
EXEMPLE:
L'entreprise "FADEL" a réalisé un investissement en matériel industriel de 1 000 000 DH, au début de l'exercice
2015, amortissable sur 5 ans. Elle opte pour l'amortissement dégressif.
1° Présenter le tableau d'amortissement dégressif (tableau 1).
2° Présenter un tableau faisant apparaitre les amortissements dérogatoires (tableau 2).
3° Passer au journal de l'entreprise les écritures du 31 décembre 2015 et 31 décembre 2019 (tableau 2).

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CORRIGE:

1° Plan d'amortissement dégressif (tableau 1)

Année VNA début de Taux Taux Taux Annuité Cumul VNA fin
l'exercice dégressif constant retenu d'amortissement d'exercice
2015 1 000 000 40 % 20 % 40 % 400 000 400 000 600 000
2016 600 000 40 % 25 % 40 % 240 000 640 000 360 000
2017 360 000 40 % 33 % 40 % 144 000 784 000 216 000
2018 216 000 40 % 50 % 50 % 108 000 892 000 108 000
2019 216 000 40 % --- 50 % 108 000 1 000 000 00

2° Amortissements linéaire dérogatoires (tableau 2)

Année Base amortissable Amortissement Amortissement Amortissement dérogatoire


dégressif Dotation (+) Reprise (-)
2015 1 000 000 200 000 400 000 200 000
2016 600 000 200 000 240 000 40 000
2017 360 000 200 000 144 000 56 000
2018 216 000 200 000 108 000 92 000
2019 216 000 200 000 108 000 92 000
240 000
21 240 000
3° Ecritures au journal

31/12/2015
6193 Dotations d’exploitation aux amortissements des
immobilisations corporelles 200 000
65941 D.N.C. pour amortissements dérogatoires 200 000
28332 Amortissements du matériel et outillage 200 000
1351 Provisions pour amortissements dérogatoires 200 000
Dotation de l'exercice
(amortissement fiscal > amortissement économique)
31/12/2019
6193 Dotations d’exploitation aux amortissements des
immobilisations corporelles 200 000
1351 Provisions pour amortissement dérogatoires 92 000
28332 Amortissement du matériel et outillage 200 000
75941 Reprises sur amortissements dérogatoires 92 000
Dotation de l'exercice
(Amortissement économique > amortissement fiscal)

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➢ Modification du plan d'amortissement :

Le CGNC précise que l'observation d'écarts importants entre la valeur actuelle et la valeur nette d'amortissement
d'une immobilisation est de nature à conduire à une révision du plan d'amortissement si les causes de ces écarts
risquent de se maintenir durablement. La nouvelle base de calcul d'amortissement sera donc la valeur actuelle à
amortir sur la durée de vie restante.

✓ Evaluation à la sortie du patrimoine

« Les immobilisations sorties de l'actif, soit par cession soit par disparition ou destruction, cessent de figurer aux
comptes d'immobilisations. Les comptes d'amortissements et de provisions de toutes natures correspondant à ces
immobilisations sont simultanément retirés de leurs comptes respectifs. ». Titre 3 du CGNC.

La sortie du patrimoine peut se faire à l’occasion de cession, d'échange, de destruction, de donation, d'apport en
société ou du vol,...

• Cas de cession d'une immobilisation :

EXEMPLE:

L'entreprise "ABC" a procédé le 15 septembre 2019 à cession d'un camion acquis le 02 octobre 2015, au prix de
190 000 DH (chèque n°123565 sur la BP). Sa valeur d'entrée est de 350 000 DH et la durée d'amortissement est de
5 ans. Aucune écriture n'a été constatée à la date de cession.

Passer au journal de l'entreprise les écritures nécessaires au 31 décembre 2019.

CORRIGE:

31/12/2019
5141 Banques 190 000
7513 PC des immobilisations corporelles 190 000
Chèque n°123565

6193 31/12/2019 52 500


2834 DEA des immobilisations corporelles 52 500
Amortissements du matériel de transport
Annuité complémentaire = 350 000 x 20% x 9/12
2340 31/12/2019 210 000
2834 Amortissements du matériel et outillage 140 000
6513 VNA des immobilisations corporelles cédées 350 000
Matériel de transport
∑ amorts = 350 000 x 20 % x 36/12 = 210 000 DH
Sortie de l'immobilisation

• Cas d'échange:

EXEMPLE:

Un matériel acquis à 400 000 DH en Octobre 2010 est amortissable selon le système constant en 10 ans. Il est
échangé le 30 juin 2019 contre un matériel neuf valant 450 000 DH HT (TVA 20%). Le matériel ancien est repris à
200 000 DH; le reste (le reliquat) est réglé par chèque bancaire n°124532

Passer au journal de l'entreprise les écritures nécessaires en 2019.


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CORRIGE:

30/06/2019
2332 Matériel et outillage 450 000
34551 Etat, TVA récupérable sur immobilisations 90 0000
7513 PC des immobilisations corporelles 200 000
5141 Banques 340 000
Chèque n°123565
31/12/2019
6193 DEA des immobilisations corporelles 20 000
28332 Amortissements du matériel et outillage 20 000
Dotation complémentaire = 400 000 x 10% x 6/12
31/12/2019
28332 Amortissements du matériel et outillage 150 000
6513 VNA des immobilisations corporelles cédées 250 000
2332 Matériel et outillage 400 000
∑ amorts = 400 000 x 10 % x 45/12 = 150 000 DH
Sortie de l'ancienne immobilisation
31/12/2019
6193 DEA des immobilisations corporelles 26 250
28332 Amortissements du matériel et outillage 26 250
Dot. du nouveau matériel = 450 000 x 10% x 7/12

• Cas de destruction d'une immobilisation (mise au rebut):

EXEMPLE:

L'entreprise "POINFO" a acquis un ordinateur "ABM" au prix de 18 000 DH TTC le 04 mars 2017. Elle a procédé
à son amortissement sur 6 ans et 8 mois selon le mode linéaire. Suite à une surtension électrique survenue le 05
Août 2019, l'ordinateur est complétement détruit.

Passer au journal de l'entreprise les écritures nécessaires au 31 décembre 2019.

CORRIGE:

31/12/2019
6193 DEA des immobilisations corporelles 1 500
28355 Amortissements du matériel informatique 1 500
Dotation de l'exercice = 15 000 x 15% x 8/12
31/12/2019
65913 D.A.E. des immobilisations corporelles 9 375
28355 Amortissements du matériel informatique 9 375
Amortissement exceptionnel= 15 000 x 15% x 50/12

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31/12/2019
28355 2355 Amortissements du matériel informatique 15 000
Matériel informatique 15 000
Sortie de l'immobilisation

2.2.2 Evaluation des immobilisations financières (Titres)


Le CGNC distingue :
- d’une part, au sein des immobilisations financières, les titres de participation et les autres titres immobilisés
(représentatifs de droits de créances négociables tels que les bons du trésor, les obligations et actions …)
- et d’autre part, les titres et valeurs de placement figurant dans l’actif circulant.
Par cette classification en immobilisations financières et en actif circulant, le CGNC opère une distinction entre le
court terme et le long terme en se fondant d’abord sur une durée de détention ou de recouvrement de plus ou moins
de 12 mois.
✓ La valeur d'entrée:
Quels que soient leur nature et leur classement comptable (titres de participation, autres titres immobilisés ...), les
titres sont portés en comptabilité pour leur prix d'achat à l’exclusion des frais d'acquisition, lesquels sont inscrits
directement dans les charges de l’exercice (services bancaires).
EXEMPLE:
L’entreprise « SOKOMA » a procédé le 15/10/2019, par l’intermédiaire de sa banque, à l’achat des titres suivants :
- 3 500 actions de valeur nominale 200 DH, au prix de 250 DH l’une. L’objectif étant d’exercer une influence et un
contrôle sur la gestion de la société émettrice ;
- Obligations ANA : 300 titres au prix unitaire de 1 200 DH ;
- Bons de caisse : 150 bons au prix total de 135 000 DH ;
- Bons de trésor : 150 bons au prix unitaire de 1 000 DH.
La banque prélève 0,75 % de commissions, TVA : 10 %, Avis de débit n°2341/19
N-B : Les titres ainsi acquis seront à conserver durablement par l’entreprise.
Passer au journal de l'entreprise l'écriture nécessaire au 15 octobre 2019.
CORRIGE:
15/10/2019
24811 Obligations 360 000
24818 Bons divers 285 000
2510 Titres de participations 875 000
6147 Services bancaires 11 400
34552 Etat, TVA récupérable sur les charges 1 140
5141 Banques 1 532 540
Avis de crédit n°2341/19

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NB:
- L’obtention d'actions dites juridiquement " gratuites " est sans influence sur la valeur globale d'entrée des
titres correspondants détenus dont le coût unitaire moyen se trouve diminué.
- La cession des droits de souscription ou des droits d'attribution réduit la valeur globale d'entrée du montant
du prix de cession et réduit en conséquence le coût unitaire moyen d'achat des titres correspondants.

✓ La valeur à l'inventaire:

A l’inventaire, les titres de participation sont évalués à une valeur d’usage, qui serait le prix qu’accepterait de
donner un acquéreur éventuel de l’entreprise, laquelle est fonction de l’utilité de la participation pour l’entreprise
détentrice.

Les éléments à prendre en considération dans cette évaluation reposent sur des critères objectifs et subjectifs : cours
en bourse, rentabilité financière, conjoncture économique, effets de complémentarité technique, commerciale
résultant de la participation…. .

La valeur d’inventaire des autres titres immobilisés et titres et valeurs de placement est le cours moyen du dernier
mois, s’ils sont cotés, ou leur valeur probable de négociation, s’ils ne sont pas cotés.

La comparaison de la valeur d'entrée et de la valeur actuelle fait apparaître des plus-values ou des moins-values par
catégories homogènes de titres (même nature, mêmes droits).

Les plus-values ne sont pas comptabilisées ; les moins-values doivent l’être, sous forme de provisions pour
dépréciation.

✓ La valeur à la sortie du patrimoine

Le schéma de comptabilisation est différent entre les titres de participation et autres titres immobilisés d'une part et
les Titres et valeurs de placement d'autre part. Ainsi, la cession d’une immobilisation financière est comptabilisée
rde façon similaire à la cession d’une immobilisation corporelle (comptabilisation distincte du produit de cession et
de la valeur nette comptable) alors que la cession d’un TVP ne donne lieu qu’à une seule écriture. Dans tous les
cas, les éventuelles provisions constituées antérieurement doivent être reprises.

EXEMPLE 1:

Une entreprise a cédé pour 490 DH, le 15/12/2019, 100 titres de participation acquis durant l'année 2006 pour un
prix de 355 DH. Commission bancaires : 1% du prix de vente (TVA: 10 %). Provisions constatées l'exercice
précédent est de 15 DH le titre.

Passer au journal de l'entreprise les écritures nécessaires au 31 décembre 2019 sachant que la cession n'a pas
été enregistrée.

CORRIGE:

15/12/2019
5141 Banques 48 461
6147 Services bancaires 490
34552 Etat, TVA récupérables sur charges 49
7514 PC des immobilisations financières 49 000
Avis de crédit n°......

M. LARBI TAMNINE 19/23


31/12/2019
6514 VNA des immobilisations financières cédées 35 500
2510 Titres de participation 35 500
Sortie des 100 titres cédés

EXEMPLE 2:

Mêmes chiffres mais en considérant que les titres sont des TVP. Aucune écriture n'a été constatée au moment de la
cession.

Passer les écritures nécessaires au journal de l'entreprise au 31 décembre 2019.

CORRIGE:

31/12/2019
5141 Banques 48 461
6147 Services bancaires 490
34552 Etat, TVA récupérable sur charges 49
3501 Actions, partie libérée 35 500
7385 Produits nets sur cession des TVP 13 500
Avis de crédit n°......

2.2.3 Evaluation des stocks:

Les stocks sont généralement définis comme étant l’ensemble des biens ou des services qui alimentent le cycle
d’exploitation de l’entreprise et qui sont destinés :

- soit à être revendus en l’état (entreprise de négoce) ;

- soit à être intégrés dans le processus de fabrication de l’entreprise pour avoir des produits finis ;

- soit à être consommés lors de leur utilisation.

✓ Inventaire intermittent et inventaire permanent

• Inventaire intermittent

Il permet de vérifier l'existence et la valeur des éléments dont l'entreprise est propriétaire à la date de
l'établissement de ses états de synthèse. En effet, les stocks sont valorisés une fois par an à la suite d'un inventaire
physique ou extra-comptable. Le stock est d'abord déterminé en quantité puis valorisé au coût d'achat ou coût de
production.

• Inventaire permanent

Il s'agit de l'organisation des comptes de stock qui, par l'enregistrement des mouvements, permet de connaître à tout
moment, au cours de l'exercice, les existants chiffrés en quantité et en valeur.

A noter que le CGNC prévoit la possibilité pour les entreprises, de tenir les comptes de leurs stocks selon le
svystème de l'inventaire permanent.

M. LARBI TAMNINE 20/23


✓ La valeur d'entrée:

Conformément aux méthodes d'évaluation, les stocks sont enregistrés :

• à leur coût d'acquisition pour les biens acquis à titre onéreux ;


• à leur coût de production pour les biens produits par l’entreprise.

A souligner que le coût d'acquisition et le coût de production restent les mêmes que ceux des immobilisations
corporelles et incorporelles.

✓ La valeur à l'inventaire:

Le PCM a retenu deux méthodes pour évaluer le stock à la date d'inventaire:

• Méthode du coût moyen pondéré (CMP) qui comprend deux variantes:

- CMP après chaque entrée: le coût unitaire de sortie est égal au quotient des valeurs d'entrées par les
quantités d'entrées (Stock initial + Entrées). Ce calcul est opéré à chaque nouvelle entrée; le coût ainsi déterminé
étant utilisé pour valoriser les sorties jusqu'à l'entrée suivante.

- CMP de "période de stockage" : le coût unitaire d'entrée du stock à la date de l’inventaire est égal à la
moyenne des derniers coûts unitaires d'entrée observée sur la " durée moyenne d'écoulement " dudit stock; cette
moyenne des derniers coûts étant pondérée par les quantités entrées.

• Méthode du " premier entré ; premier sorti " (FIFO: first in first out)

Dans cette méthode, il est présumé que le premier article sorti est le premier entré ; toute sortie est en conséquence
valorisée au coût d'entrée le plus ancien ; dès lors, le stock final est évalué aux coûts d'entrée les plus récents, les
quantités étant regroupées par " lots " homogènes quant à leur date d'entrée et à leur valeur.

NB: Le PCM n'a pas retenu, pour l'établissement des états de synthèse, les méthodes ci-après:
- "dernier entré, premier sorti" (LIFO: last in last out);
- "valeur de remplacement" (NIFO : next in next out);
- coûts approchés, coûts standards, etc.

EXEMPLE :

L'entreprise "TOP'15" est grossiste en produits textiles. Son directeur souhaite tester diverses méthodes
de valorisation des stocks.

Données extraites de la fiche de stock :

Date Libellé Quantité Prix unitaire


01-01 Stock initial 100 100
28-02 Sortie n°1 70 --
03-03 Achat n°1 200 120
25-09 Sortie 2 220 --
02-10 Achat n°2 100 140
30-12 Sortie 3 60 --

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Présenter les comptes de l'inventaire permanent selon les méthodes:
 Premier Entré, Premier Sorti (PEPS ou FIFO);
 Coût Moyen Pondéré (CMP):
- après chaque entrée;
- de "période de stockage"

CORRIGE:
Premier Entré, Premier Sorti (PEPS ou FIFO)

Dates Entrées Sorties


Eléments Dates Eléments
Qté PU Montant Qté PU Montant
01/01 Stock initial 100 100 10 000 28/02 Sortie 1 70 100 7 000
SF après S1 30 100 3 000
03/03 Entrée 1 200 120 24 000
25/09 Sortie 2 30 100 3 000
02/10 Entrée 2 100 140 14 000 (220) 190 120 22 800
SF après S2 10 120 1 200

30/12 Sortie 3 10 120 1 200


(60) 50 140 7 000
SF après S3 50 140 7 000

CMP après chaque entrée


Dates Entrées Sorties
Eléments Dates Eléments
Qté PU Montant Qté PU Montant
01/01 Stock initial 100 100 10 000 28/02 Sortie 1 70 100 7 000
SF après S1 30 100 3 000
03/03 Entrée 1 200 120 24 000

CMP après E1 230 117,39 27 000


25/09 Sortie 2 220 117,39 25 825,8
SF après S2 10 117,39 1 174,2
02/10 Entrée 2 100 140 14 000

110 137,95 15 174,2


30/12 Sortie 3 60 137,95 8 277
SF après S3 50 137,95 6 897,2

CMP de "période de stockage"


Niveau moyen du stock :
65 pendant 2 mois: janvier et février
120 pendant 7 mois: de mars à septembre
80 pendant 3 mois: octobre, novembre et décembre
Moyenne des stocks = [(65 x 2) + (120 x 7) + (80 x 3)]/12 = 101
Total de sorties = 70 + 220 + 60 = 350
Donc Taux de rotation du stock = 350/101 = 3,5

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Ainsi, la durée moyenne d'écoulement = 12/3,5 = 3,4 mois
Selon cette méthode d'évaluation, l'âge moyen du stock final est de 3,4 mois et donc on va valoriser le stock au coût
observé il y a environ 3,4 mois; soit, au coût de 140 (coût du 02/10):
Stock final = 50 x 140 = 7 000 DH

✓ La valeur actuelle à la date d’inventaire :

La valeur actuelle des biens en stock est, conformément aux méthodes d'évaluation, déterminée à partir du marché
et de l’utilité du bien pour l’entreprise.

✓ La valeur au bilan ou Valeur Nette Comptable:

En application du principe de prudence est retenue comme valeur comptable nette, dans le bilan la valeur d'entrée
ou si elle lui est inférieure la valeur actuelle.

Si la valeur actuelle est inférieure à la valeur d'entrée, il est appliqué à cette dernière une correction en diminution
sous forme d'une " provision pour dépréciation ".

2.2.4 Evaluation des créances de l'Actif circulant

Les dispositions applicables aux créances circulantes concernent également les créances immobilisées sauf celles
libellées en monnaies étrangères.

✓ La valeur d'entrée:

En vertu du principe du coût historique, les créances sont inscrites en comptabilité pour leur montant nominal.

L’augmentation ou la diminution du montant de la créance pour des raisons contractuelles ou légales constitue un
complément ou une réduction de la créance modifiant la valeur d'entrée ; la contrepartie constitue une charge ou un
produit selon sa nature.

✓ La valeur actuelle:

La valeur actuelle d'une créance est en principe égale à sa valeur nominale, inscrite en valeur d'entrée.

✓ La valeur au bilan:

En principe, la valeur au bilan des créances est égale à leur montant nominal sauf cas de dépréciation des créances.

Lorsque le règlement futur d'une créance paraît incertain, notamment à la suite d'un litige avec le débiteur, ou en
raison de sa situation financière, une provision pour dépréciation doit être constituée calculée sur la base de la perte
probable future.

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