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Texte 5  « A New York » de Senghor, Ethiopiques, (1956)

(Vers 1 à 24)
Introduction
• Léopold Sédar Senghor  poète africain
• Il a marqué la poésie française du XXe siècle par l’apport d’un nouveau souffle, celui
de la « négritude », dans le but de défendre la culture noire.
• 1956 = Ethiopiques = son 4ème recueil, dans lequel il évoquera la notion de
Civilisation Universelle à savoir une civilisation unique sans discriminations raciales.
• Le titre du recueil renvoie à l’Afrique, lieu que l’auteur veut magnifier.
• « A New York » = 7ème poème du recueil  se démarque des autres poèmes du
recueil en abordant un sujet d’avantage moderne : la ville.
Quel regard le poète porte-t-il sur la ville de New York ?
I. La fascination de l'auteur pour cette ville (v 1 à 8)
II. La dénonciation de New York (v 9 jusqu’à la fin)

I/ La fascination de l’auteur pour cette ville (v 1 à 8)


- v.1 « New York ! »  Apostrophe  Introduit l’étonnement de l’auteur dès
son arrivée dans la ville.
- v.2 « ta beauté »  Tutoiement + Personnification  Évoque le rapprochement
entre l’auteur et la ville, il se sent comme attirer par New York.
- v.1-6 « ces grandes filles d’or aux jambes longues », « tes yeux de métal bleu »
« ton sourire de givre », « Sulfureuse ta lumière et les fûts livides » 
Personnification  Marque la féminisation de la ville à travers les attributs
d’un corps avec jambes, yeux, sourire et donc l’admiration du poète pour cette
ville. Cependant ces personnifications sont également caractérisées par une
froideur hostile.
- v.3,4 « Si timide »  Anaphore  Suggère l’éblouissement du poète.
- v.3-8 « métal bleu », « gratte-ciel », « ta lumière », « les fûts », « d’acier », « de
pierre »  Éléments descriptifs  Célèbre l’architecture de Manhattan est plus
précisément l’esthétique de ses matériaux et son gigantisme.
- v.5,6 « l’éclipse du soleil », « les têtes foudroient le ciel »  La démesure
architecturale peut se lire aussi comme un péché d’orgueil de la part d’une ville
qui défie la nature comme Prométhée ou Œdipe qui ont défié les dieux.
- v.7 « Les gratte-ciel qui défient les cyclones sur leurs muscles d’acier » 
Hyperbole  Célèbre la force et la démesure de cette ville.
- v.7-8 « leur peau patinée de pierres »  Allitération en [P]  Son explosif et
violent, fait naître une angoisse inquiétante.
II/ La dénonciation de New York (v 9 jusqu’à la fin)
- v.9 « Mais »  Conjonction de coordination adversative  Marque une
rupture brutale, on passe d’un contexte positif à un contexte négatif, la ville de
New York est fascinante « Mais » elle crée aussi une atmosphère angoissante.
- v.10-11 « vous saisit la fièvre en un bond de jaguar »  Animalisation 
Renvoie à l’enfance du poète passé en Afrique mais aussi au fait que le
voyageur, littéralement désenchanté perçoit soudain une ville où il est tenté de
fuir comme le montre « jaguar », un animal très rapide.
- v.9 « les trottoirs chauves »  Personnification  Renforce l’artificialité
fantastique et inquiétante du monstre.
- v.14,15,17 « Pas un »  Anaphore  Décrit la ville comme un lieu en manque
d’affection et d’humain. La tendresse et la sensualité font cruellement défaut «
Pas un rire d’enfant... » « Pas un sein maternel... » « Pas un mot tendre... », les
sentiments sont complètement bannis. Cette anaphore décrit également une ville
en manque d’harmonie spirituelle avec « Pas un livre où lire la sagesse ».
- v.15,17 « des jambes de nylon », « des cœurs artificiels »  Personnification
 L’artificialité se poursuit même dans les habitants qui sont également
contaminés.
- v.12,15-16 « sans un puits ni pâturage », « sans sueur ni odeur »  Structure
sans + ni  Présente Manhattan comme une ville stérile, privée de vie et de
sens mais qui manque également de végétation.
- v.21 « Nuits d’insomnie ô nuits de Manhattan »  Apostrophe  Cette
apostrophe associe Manhattan à une ville qui ne dort jamais et renvoie à une
effervescence chaotique qui se ressent dans la personnification « tandis que les
klaxons hurlent des heures vides ».
- v.23-24 « les eaux obscures », « des fleuves en crue des cadavres d’enfants » 
Images mortifère et oppressantes  Ainsi le malaise qui naît de cette ville
s’achève sur ces images à connotation péjorative.

Conclusion
Nous pouvons conclure que dans ce poème, Senghor nous véhicule ses sentiments
d’admiration et de fascination envers New York, une ville possédée par la démesure.
Cependant, ils sont rapidement remplacés par de l’angoisse et de l’effroi qui renvoie à
la triste ville qu’est Manhattan. Le poète finit par se rendre compte que cette ville est
en réalité un lieu artificiel, sans vie humaine, animal, ni même végétale où seul règne
la mort.

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