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Intégration verticale

Motifs de l’intégration verticale dans l’industrie pétrolière


L’intégration verticale est la caractéristique la plus apparente dans
l’organisation de l’industrie pétrolière et implique qu’une Major est
présente tout le long de la filière.
Ainsi, selon MacLean et Haigh [1954] l’intégration verticale correspond à
une volonté de maîtrise des processus techniques de production, de
diversification des risques et de stabilisation des profits, de
monopolisation de rente, et enfin de recherche d’économie de type
managérial.

Les nécessités techniques


L’un des motifs principaux identifiés pour expliquer l’intégration verticale
est l’interdépendance technique entre les différentes activités
productives. L’étude de la filière a montré l’existence d’une telle
interdépendance entre les stades de production, de transformation et de
distribution. Il s’agit d’assurer des réserves (les approvisionnements) et
des débouchés.
En effet, du fait de l’indivisibilité technique de la production pétrolière, les
capacités d’offre ne peuvent pas s’ajuster de façon instantanée, et
l’intégration verticale peut permettre d’assurer des débouchés. De
manière parallèle, se pose le problème de l’approvisionnement qu’une
firme indépendante amont peut vouloir régler en s’assurant contre un
avantage concurrentiel d’un fournisseur.
D’autre part, les investissements étant colossaux, la firme devra être
suffisamment solide et puissante pour pouvoir les réaliser mais elle devra
aussi être en mesure d’attendre suffisamment longtemps que le retour
sur investissement se fasse; cela peut en effet prendre plusieurs années
durant lesquelles l’investissement est stérile. Les nouveaux
investissements ne deviendront rentables que très lentement.
L’appropriation monopolistique
Il peut être admis que les firmes recherchent, à travers l’intégration, à la
fois une efficience économique pour produire mieux au meilleur coût, et à
la fois une rente de situation (rent seeking) pour essayer d’acquérir un
pouvoir sur le marché et influencer de manière significative les prix.
L’intégration verticale intéresse ainsi directement les autorités de
régulation de la concurrence. Il s’agit d’étudier des motifs moins
respectables que la simple efficience économique. La théorie néoclassique
ne voyait en l’intégration verticale que les bénéfices de baisse de prix (ou
au pire d’un maintien), mais il faut aussi considérer l’influence plus large
que cela peut avoir selon les structures des marchés impliquées.
Davies [1998, pp.90-91] étudie de façon précise cette question et arrive à
2 conclusions : la première est que l’intégration verticale entre un
monopoleur amont et une industrie aval en concurrence n’a aucun effet
sur les profits et le niveau des prix; la seconde conclusion est que
l’intégration verticale entre 2 stades en monopole conduit à une baisse
des prix et à une augmentation des profits, sans refléter une extension de
pouvoir de marché; cela montre une interdépendance entre les
monopoleurs en place. Dans ces 2 cas, l’intégration verticale serait sans
danger pour la concurrence.
Cette opinion n’est toutefois pas partagée par tout le monde. Vernon et
Graham [1971] montrent que dans le cas d’une intégration aval par un
monopoleur il y a hausse de prix et il y a réduction du surplus général car
la hausse du profit ne permet pas de compenser la baisse du surplus du
consommateur suite à la hausse de prix.
Il existerait donc dans ce cas un motif d’intégration verticale de recherche
de rente de monopole. Comme le fait remarquer M. Glais [1995] la
différence entre ces 2 travaux tient dans la fonction de production qui
sera ou non considérée comme homogène. Pour Davies une firme d’une
industrie ne pourra pas modifier la manière de combiner les facteurs de
production alors que pour Graham et Vernon elle le peut.
D’autre part, il existe un motif très controversé qui est celui de barrières à
l’entrée que l’intégration verticale créerait.
Selon Comanor [1967] c’est effectivement le cas, car le financement par le
marché financier de lourds investissements est problématique dans le
sens où les fonds ne vont pas spontanément vers les secteurs où il existe
des barrières à l’entrée qui augmentent le prix de l’entrée et qui rendent
ainsi la rentabilité de l’investissement beaucoup plus incertaine.
Ici tout dépend en fait de la spécificité des actifs qui constitue un élément
essentiel dans la qualité des barrières à l’entrée.
Il existe des restrictions verticales plus ou moins douloureuses pour la
concurrence selon les stades de la filière que cela concerne et selon le
type d’accords utilisé. Il semblerait que pour des stades intermédiaires
l’impact soit moins négatif que pour les stades finaux de distribution.
Les déficiences des marchés
Le problème d’efficience des marchés est certainement l’approche la plus
récente pour expliquer la nécessité de s’intégrer verticalement. Il s’agit
d’une approche développée par Coase et Williamson, qui insistent sur les
raisons du choix entre le marché et la firme comme mode de coordination
des transactions.

Il s’agit de passer d’une analyse de la firme en terme de fonction de


production à une analyse de la firme en terme de coordination de la
production. Il s’agit ainsi de mettre en évidence l’incertitude, la rationalité
limitée et l’opportunisme des agents économiques.
L’économie fonctionne avec la confrontation de l’offre et de la demande
où l’élément essentiel est le prix. Le prix va être déterminé selon cette loi
de l’offre et de la demande : il y a utilisation du marché. Dans une firme,
par contre, on effectue des transactions où le prix n’est plus l’élément
essentiel. Les transactions fonctionnent selon des règles : les fonctions
sont internalisées [Coase, 1937].
L’utilisation d’un de ces mécanismes va être la réponse à un certain
nombre de coûts et donc de problèmes que sont la complexité et
l’incertitude de l’environnement combinés à la rationalité limitée des
agents qui amènent les entrepreneurs à prendre des décisions qui vont
contenir une dose de risque plus ou moins forte.
Ces problèmes devraient disparaître dans l’écriture des contrats, mais ils
demeurent très incomplets. Teece [1976] écrivait à ce sujet :
Même quand toutes les contingences peuvent être spécifiées dans un
contrat, les contrats resteront toujours ouverts à de sérieux risques à
partir du moment où ils ne sont pas toujours honorés.
Le problème est de type informationnel et empêche les agents de prendre
des mesures pour parer à toutes les éventualités, et même si c’était
possible rien ne dit que tout sera fait comme prévu.

https://wikimemoires.net/2012/05/motifs-d-integration-verticale-dans-l-
industrie-petroliere/
Qu’est-ce que l’intégration verticale ?
Cette stratégie de diversification consiste à étendre ses activités
verticalement en amont ou en aval de celles déjà exercées en
acquérant une société, en développant des compétences en interne
ou en scellant des alliances.

Exemples d’intégration verticale


 Acquérir un fournisseur pour contrôler les approvisionnements,
 Racheter un sous-traitant pour maîtriser la fabrication,
 Créer des points de distribution en propre pour s'assurer des
débouchés de ses produits.
Pourquoi adopter une stratégie d’intégration
verticale ?
Intégrer la filière en amont ou en aval présente de nombreux
intérêts :

 Diminuer les charges en abaissant les coûts de transaction et de


négociation, grâce à une chaîne de valeur plus intégrée. Il convient
d’être vigilant quant au volume des achats concernés par l'opération
qui doit être conséquent pour contrebalancer l’investissement
réalisé.

 Réduire les coûts grâce à des processus plus intégrés et plus


efficaces : organisation industrielle plus performante (capacité des
chaînes de production utilisée de manière optimale), flux physiques
maîtrisés qui permettent de réaliser des économies et améliorer la
compétitivité.

 Augmenter les profits et la rentabilité en intégrant un secteur qui


génère des marges plus élevées et/ou en réalisant des économies
d'échelle.

 Affaiblir la concurrence en développant un avantage


concurrentiel décisif et durable, intégrer des facteurs clés de
succès.

 Augmenter son pouvoir de négociation dans la filière, rompre des


monopoles.

 Assurer les approvisionnements et diminuer les stocks en étendant


le contrôle de sa supply chain (chaîne logistique) - résultats : un
meilleur service aux clients, un besoin en fonds de roulement (bfr)
moindre.

 Sécuriser l’approvisionnement (par exemple de matières


premières), notamment dans des situations d’oligopole (peu de
fournisseurs pour beaucoup de clients).

 Construire une proposition de valeur différente.

 Garantir la distribution de ses produits.

 Mieux connaître les débouchés en aval, développer de nouveaux


marchés.
https://www.manager-go.com/strategie-entreprise/
integration-verticale.htm

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