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Fusions -Acquisitions
Réalisé par :
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SOMMAIRE :
Remerciements
Introduction générale
I. Présentation générale des fusions-acquisitions
1- Définition des fusions-acquisitions.
2- Caractéristiques des fusions-acquisitions
3- Raisons courantes pour lesquelles les entreprises fusionnent ou
acquièrent d'autres entreprises.
4- Types des fusions-acquisitions
II. Processus de fusion-acquisition
1- Phase préparation
a- Le choix d’une voie de développement
b- Le cadrage stratégique de l’opération
c- Sélection et évaluation des cibles potentielles
2- Phase négociation
a- Choisir une tactique de négociation
b- Organiser la prise de contrôle
c- Estimer le potentiel de création de valeur
d- Evaluer et gérer les risques des opérations
e- Finaliser la transaction
3- Phase intégration
a- Enjeux de la gestion poste acquisition
b- Différentes politiques d’intégration de la cible
c- Mangement des fusions-acquisitions
1- Phase préparation
2- Phase négociation
3- Phase intégration
Conclusion générale
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Bibliographie
Table de matière
Introduction générale :
La passion des fusions acquisitions règne sur le
marché mondial. Elles sont devenues un véritable
phénomène du monde des affaires.
Des vagues de F&A émergent sans arrêt dans différents secteurs et différents pays.
Depuis le début de l'année 2005, le marché des fusions-acquisitions outre-Atlantique a
atteint 150 milliards de dollars'. Il ne se passe pas un jour sans que la presse relate une
nouvelle F&A (Gillette à Procter & GambIe, SBC et ATT, Kmart et Sears).
Pour mener à bien une F&A, il faut respecter une logique stratégique sur la création de
valeur et sur la manière de la créer. Il faut également tenir compte des problèmes
provenant des différences culturelles car le succès ne se réalise pas uniquement à travers
les synergies, mais, il faut travailler de concert pour mener à bien le processus
d'intégration.
À travers ce travail, on cherche à déterminer si les opérations de Fusions & Acquisitions
sont bénéfiques pour l'entreprise acquéreuse. En effet, ce type d’opération juridique est
pratiqué pour diversifier l’activité de la société absorbante, accroître sa présence sur un
marché ou sur sa chaîne de valeur. La fusion-acquisition est une restructuration de
l’activité et des objectifs de la société absorbante. L’objectif pour la société absorbante
est de contrôler l’ensemble de sa filière (par exemple, un distributeur de lait absorbe le
fabricant de lait leader sur le marché).
Une opération de fusion-acquisition peut s’avérer très profitable si elle est correctement
préparée. Cela est long à mettre en place et fait appel à un ensemble de compétences au
niveau financier, juridique et social. Il faut savoir s’entourer pour préparer une opération
de fusion-acquisition.
Pour atteindre cet objectif, on va essayer de répondre à ces questions à travers trois
chapitres. Le premier chapitre comporte 4 sections. D'abord, on va définir les fusions-
acquisitions, leur objectifs leurs caractéristiques, et leurs différents types ; ainsi que les
acquisitions dans leurs multiples formes (horizontale, verticale, et conglomérale).
Ensuite, dans le deuxième chapitre, on va s’émerger dans le processus des fusions-
acquisitions. Pour ce, on va mettre l’accent sur les 3 phases principales d’un montage
financier : la phase de préparation, de négociation et d’intégration.
Et en fin de compte, on va pratiquer tous ces principes dans une étude de cas
pratique de LafargeHolcim Maroc.
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I. Présentation générale des fusions-acquisitions
Cependant, les fusions et acquisitions peuvent prendre la forme d'une fusion où deux sociétés
fusionnent pour créer une nouvelle entité, ou bien d'une acquisition, dans laquelle la société
acquéreuse prend le contrôle de la société cible tout en conservant son propre statut juridique.
Les motivations derrière cette opération peuvent être diverses, tel que la recherche de synergies,
l’expansion du marché, l’acquisition de compétences complémentaires, la réduction des coûts,
ou la consolidation d’un certain domaine d’activité.
En effet, l’objectif principal d’une fusion ou d’une acquisition est de créer une nouvelle entité
plus efficiente et efficace que les deux entreprises précédentes l’étaient seules.
Les fusions et acquisitions permettent de réaliser des avantages financiers aux propriétaires des
entreprises d’origine et à ceux de la nouvelle entité fusionnée. Certains actionnaires encaissent
leurs actions dans le cadre de la transaction. D’autres conservent leurs actions et profitent de la
hausse des dividendes qui découle de la croissance de la nouvelle entreprise.
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Lors d’une fusion, la prise de contrôle est totale. La société cible est contrôlée par la société
prédatrice. On parle alors de fusion absorption.
Dans le cas d’une acquisition, la structure juridique de la société cible est préservée même si
des aménagements sont possibles. L’objectif est moins d’absorber la cible que d’en prendre le
contrôle opérationnel.
Objectifs Stratégiques : Les fusions-acquisitions sont souvent motivées par des objectifs
stratégiques comme la croissance rapide, l'expansion géographique, l'acquisition de
compétences ou de technologies complémentaires, la réalisation d'économies d'échelle ou la
diversification des activités.
Ainsi, ces opérations constituent l’une des principales pratiques de la croissance externe.
On entend par croissance externe, un mode de développement fondé sur la prise de
contrôle de moyens de production déjà organisés et détenus par des acteurs extérieurs à
l’entreprise. La croissance externe provoque le passage de l’entreprise cible sous la
dépendance de l’acquéreur, qui détient une autorité de droit sur la structure acquise (ce sont
les droits de propriété).
Synergies : Les synergies représentent les avantages économiques que les deux entreprises
souhaitent réaliser en se combinant. Il peut s'agir de synergies opérationnelles, financières,
ou commerciales, visant à maximiser la performance globale de l'entité fusionnée.
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Approbations Réglementaires : Les fusions-acquisitions peuvent être soumises à des
approbations réglementaires. Les autorités de la concurrence et d'autres organismes de
régulation peuvent examiner l'opération pour s'assurer qu'elle ne viole pas les lois antitrust
ou d'autres réglementations.
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Les entreprises mettent généralement en œuvre la fusion-acquisition dans l'optique de
diversifier leurs activités. Grâce à cette opération, elles étendent leur présence sur un
marché. Il s'agit d'une sorte de restructuration des objectifs et de l'activité de l'entreprise
absorbante. Elle consiste pour une entreprise à en absorber une autre intervenant dans le
même domaine. Il peut s'agir d'un concurrent, ou d'une société complémentaire de son
offre de services et/ou de produits.
L'objectif de la fusion-acquisition horizontale est de permettre à l'entreprise absorbante
d'élargir ses parts de marché en proposant plus de produits ou de services. Par exemple,
une société de distribution de lait absorbe une entreprise de fabrication de yaourts.
Elle est désormais en mesure de proposer une gamme de produits laitiers plus complète et
de réaliser des « économies d'échelle ».
La fusion-acquisition horizontale présente toutefois une limite. L'entreprise absorbante a
souvent du mal à faire travailler ensemble des équipes qui étaient auparavant en
concurrence sur le même marché.
Fusion-acquisition conglomérale
Cette opération est une technique utilisée par les grandes sociétés pour diversifier leurs
activités, à travers la mise en place d'un conglomérat. Elles deviennent alors plus
puissantes, avec un impact important dans des secteurs variés. Concrètement, la fusion-
acquisition conglomérale est le fait qu'une entreprise absorbe une autre qui intervient sur
un autre marché. Cette dernière n'est donc pas un concurrent, et peut ne pas être un poids
lourd de son domaine d'activités.
La société absorbée dans le cadre de la fusion-acquisition conglomérale représente
seulement une porte d'entrée sur un nouveau marché. Avant de réaliser cette opération, les
chefs d'entreprises analysent les avantages proposés par le nouveau secteur et sa rentabilité.
Ils sont capables d’absorber une petite société, et de la développer en peu de temps, grâce à
la renommée de l'entreprise mère.
Pour illustrer le mode de fonctionnement de la fusion-acquisition conglomérale,
continuons avec l'exemple de l'entreprise spécialisée dans la distribution de lait. Ici, elle
peut par exemple absorber une société de fabrication d'eau minérale, ou de
distribution de jus d'ananas.
Fusion-acquisition verticale
La fusion-acquisition verticale consiste pour une société à absorber une autre entreprise du
même secteur. Cette dernière est en général un client, un fournisseur, ou une entité qui
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occupe une place importante dans la production des services ou produits de la société
absorbante.
Prenons l'exemple du domaine de la vente de lait. Une entreprise spécialisée dans la
distribution de lait procède à l'absorption d'une société de production de lait. Cette
opération va permettre à l'entreprise absorbante de supprimer certaines étapes de sa chaîne
de production, et ainsi d'optimiser sa productivité. La fusion-acquisition verticale va
également l'aider à réduire considérablement les frais investis dans la fabrication de ses
produits. Avec un contrôle total de la chaîne de valeur, l'entreprise absorbante devient
facilement le leader de son secteur.
1. Phase préparation :
La préparation d'une fusion-acquisition (F&A) est une étape cruciale qui nécessite une
approche méthodique. Voici en détail les différentes sous-étapes de cette phase
préliminaire :
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Les principaux motifs d’intégration verticale sont :
Accroître les synergies.
Meilleure coordination des opérations techniques ;
Meilleur contrôle de la qualité des prestations ;
Garantie des approvisionnements.
Acquisition de nouveaux savoir-faire.
Baisse des coûts de transaction entre les différents stades de la filière ;
Augmentation de la productivité et de l’efficacité des entreprises cibles et acquéreuses.
Exemple : Nouvelles Frontières possède ses compagnies aériennes et son réseau d'agences
de voyages.
Risques : rigidité opérationnelle, augmentation des coûts fixes, exposition accrue aux
retournements de conjoncture.
3- La diversification : La voie de la diversification consiste à sortir de son métier originel et
à gérer un portefeuille d’activités variées plus ou moins liées sans logique de filière.
On distingue ainsi deux grands types de diversifications :
La diversification liée (existence de liens économiques entre les activités ; des synergies
de couts) ;
Exemple : Salomon s'étend du marché des fixations de ski à celui des chaussures et des
skis.
La diversification conglomérale (synergies purement financières).
Exemple : Acquérir des métiers stratégiquement nouveaux pour équilibrer les flux de
liquidités.
Logique de Reconversion : Cette approche vise à diriger l'entreprise vers des activités
plus rentables à court terme, nécessitant souvent une transformation significative pour
s'adapter rapidement aux opportunités du marché.
Logique de Redéploiement : L'objectif de cette logique est de donner un nouvel élan au
groupe en réaffectant ses ressources et compétences, orientant ainsi ses activités vers des
secteurs plus prometteurs et dynamiques.
Logique de Placement Industriel : Cette logique consiste à effectuer des placements
stratégiques dans des secteurs ou métiers présentant un intérêt stratégique, renforçant ainsi
la position globale de l'entreprise dans son domaine d'activité.
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Logique d'Appui ou de Soutien : En adoptant cette approche, l'entreprise cherche à
renforcer sa position concurrentielle en ajoutant des activités complémentaires ou
stratégiquement importantes qui soutiennent ses capacités globales.
Logique Purement Financière Centrée sur la Rentabilité à Court Terme : Cette
logique se concentre exclusivement sur la rentabilité immédiate en prenant des
participations dans des activités profitables à très court terme, souvent au détriment d'une
vision à plus long terme.
Etape 2 : Le cadrage stratégique de l’opération :
Pour présélectionner les cibles potentielles, on se base sur des bases de données qu’on
récupère soit par internet (en ligne), soit on fait recours à un prestataire extérieur
spécialisé auquel on donne un mandat de recherche.
Évaluation de la Cible :
1. Évaluation stratégique pour assurer la compatibilité des objectifs et la création de
valeur.
Avant d’entamer toute démarche, il est fortement recommandé de réaliser une analyse
stratégique.
Objectif : déterminer la compatibilité stratégique entre l’acquéreur et la cible sur le plan
stratégique, organisationnel et culturel :
• Sur le plan stratégique : il s’agit essentiellement de s’assurer que les deux entreprises
sont compatibles en ce qui concerne leurs finalités.
• Sur le plan organisationnel : l’étude des compatibilités entre les sociétés est liée avant
tout à la cohérence qui peut exister entre les firmes et à l’importance des changements
internes induits par le rapprochement
• Sur le plan culturel : le choix de la cible pose la question des valeurs clés de la firme,
de son style de management comportement et des habitudes de ses membres.
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2. Évaluation financière pour connaître la valeur marchande de la cible sur le marché.
Il existe de très nombreuses méthodes d’évaluation qui sont plus ou moins pertinentes
selon les contextes.
1. La méthode de l’ANCC
2. La méthode DCF.
3. La méthode des comparables boursiers.
Chaque étape joue un rôle crucial dans le processus de F&A, depuis la formation de
l'équipe projet jusqu'à la sélection et à l'évaluation minutieuses des cibles potentielles.
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Calcul de la valeur terminale : Estimation de la valeur de l’entreprise à la fin de la
période de projection en utilisant une méthode comme la valorisation par multiples ou
la croissance perpétuelle.
Actualisation de la valeur terminale : Application du taux d’actualisation à la valeur
terminale pour ramener sa valeur à aujourd’hui.
Somme des valeurs actualisées : valeur terminale actualitée +flux de trésorerie
actualisés.
3. La méthode des comparables :
-Sélection des entreprises comparables : Identifiez des entreprises similaires à celle que
vous évaluez en termes de taille, secteur d’activité, croissance et risque.
Collecte des multiples financiers : Obtenez des ratios financiers tels que le ratio
cours/bénéfice (PER), le ratio cours/valeur comptable (P/B), ou d’autres multiples
pertinents pour le secteur.
Calcul des multiples pour l’entreprise cible : Appliquez les multiples observés sur le
marché aux mesures financières de l’entreprise que vous évaluez. Par exemple,
multipliez les bénéfices ou la valeur comptable par le multiple de bénéfices ou de valeur
comptable observé pour les entreprises comparables.
Calcul de la valeur : Obtenez une estimation de la valeur de l’entreprise cible en
utilisant les multiples ajustés.
Cette méthode repose sur l’idée que des entreprises similaires devraient être évaluées
de manière similaire sur le marché. Cependant, il est important de tenir compte des
différences significatives entre l’entreprise cible et les entreprises comparables pour
ajuster les multiples de manière appropriée. La méthode des comparables est souvent
utilisée en combinaison avec d’autres méthodes d’évaluation pour obtenir une
estimation plus complète et précise de la valeur d’une entreprise.
2. Phase de négociation :
Nous présentons les principaux choix tactiques de la négociation, sans pour autant proposer un
guide de l’art de la négociation qui sort de l’objet de cet ouvrage. En particulier nous abordons
le positionnement initial de l’opération de prise de contrôle qui peut être hostile ou amicale. Ce
point est essentiel et va engendrer de nombreuses conséquences, tant sur les chances de réussite
à court terme de l’opération que sur les relations à plus long terme entre l’acquéreur et les
acteurs de la cible. Il est à noter que dans le cas d’une opération de fusion, cette dernière ne
peut être dans les faits qu’amicale. En revanche, il est toujours possible de procéder à une
acquisition hostile préalablement à une opération de fusion.
La notion de négociation peut apparaître de prime abord comme indissociable D’une opération
amicale. Les opérations hostiles limitent, voire évitent, la négociation en privilégiant la
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confrontation. Néanmoins, la réalité peut être moins manichéenne et certaines opérations
amicales peuvent être réalisées dans des climats de Tensions importantes.
On entend par opération amicale une opération réalisée avec l’assentiment des dirigeants
(managers) des deux entités concernées par l’opération. Par opposition, une opération hostile
peut être définie comme une opération réalisée contre l’avis des managers de l’entité acquise.
Le rapprochement peut, dans ce cas, être réalisé qu’à la condition que l’acquéreur arrive à
convaincre les actionnaires de la cible d’apporter leur soutien à l’opération. Plusieurs facteurs
doivent être pris en compte pour définir le positionnement amical ou hostile de l’opération de
prise de contrôle.
La détermination d’une tactique de négociation nécessite de rechercher les motifs qui pourraient
amener la direction de la cible à accepter amicalement un rapprochement. Les prédispositions
de la cible à un rapprochement sont souvent liées aux motifs du dirigeant d’accepter ou non une
logique de rapprochement et de perte de pouvoir. La décision d’accepter ou non une offre de
rapprochement se situe par conséquent dans le cadre des relations d’agence. Il existe parfois
des situations où l’intérêt des dirigeants de l’entité cible, de ses actionnaires et de l’acquéreur
potentiel peuvent être convergents. En particulier, il a été identifié des situations où le
management de la cible a intérêt à accepter une offre de prise de contrôle, au-delà des
perspectives de création de valeur pour les actionnaires. On peut ainsi distinguer deux grands
types de situation :
– la nécessité d’une évolution de l’actionnariat ou des problèmes de management de la société
cible ;
– l’existence de faiblesses structurelles au sein de la cible qui ne peuvent être comblées
durablement que par un apport extérieur.
La réponse à cette question passe par l’étude de la géographie du capital de la société cible. La
géographie du capital permet d’estimer le degré d’ouverture du capital de la cible à un
investisseur extérieur nouveau (nombre d’actions facilement accessibles). Elle permet
également d’identifier les logiques de coalitions en place1.À ce niveau de l’analyse, il est
indispensable de distinguer les entreprises cotées des entreprises non cotées, qui représentent,
rappelons-le, la grande majorité des situations en matière de fusions-acquisitions.
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D. Procédures de négociation pour les entreprises cotées et non cotées :
Dans le cas des opérations d’acquisition d’entreprises non cotées, il existe deux principales
techniques de négociation : le gré à gré et les techniques dites concurrentielles. Dans le cas où
l’initiateur est l’acquéreur, la technique de négociation privilégiée est celle du gré à gré. Dans
le cas où l’initiateur est le cédant, les techniques concurrentielles sont le plus souvent mises en
œuvre.
• La technique de négociation de gré à gré :
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ailleurs, le pouvoir de négociation de l’acquéreur est incontestablement plus important en cas
de négociation de gré à gré, notamment dans les phases de finalisation de la transaction.
• Les techniques de négociation concurrentielles :
Les techniques de négociation concurrentielles reposent pour la plupart sur la mise en œuvre de
techniques d’appel d’offre et d’enchères. Elles sont la plupart du temps mises en œuvre lorsque
l’initiateur est le vendeur. Elles impliquent la mise en concurrence de plusieurs acheteurs. Ces
techniques constituent pour le vendeur la meilleure garantie de maximisation du prix de vente
de la société cible. En revanche, elles imposent des contraintes réelles en termes de diffusion
d’information et rendent souvent difficile la conservation du secret autour de l’opération.
Enfin, il est crucial de prendre en compte l'opération dans sa globalité et d'adapter la politique
financière de la nouvelle entité en conséquence. Cela peut impliquer des ajustements et des
décisions relatives à la gestion des ressources financières, à l'allocation des capitaux, à la
structuration des dettes et à d'autres aspects pertinents pour assurer la réussite et la rentabilité
du nouvel ensemble.
On trouve principalement des conventions qui engagent l’entreprise cible nouvellement acquise
à rémunérer des personnes morales ou physiques déterminées pour bénéficier de services ou de
droits d’usage spécifiques. À titre d’exemple, on peut citer des clauses ou conventions annexes
prévoyant explicitement :
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implique naturellement que le fonds de commerce n’appartienne pas à la cible mais
directement aux actionnaires, personnes physiques ou à une société tierce ;
Le paiement de royalties pour l’exploitation de brevets ou de licences pour
l’utilisation de marque ou autres éléments de propriétés intellectuelles non inclus
dans les actifs de la cible.
Le paiement de salaires ou le versement d’honoraires à des anciens actionnaires ou
dirigeants. Ces contrats prévus dans le contrat de vente peuvent porter sur une durée
de plusieurs années (par exemple pour le versement d’honoraires contre des missions
de conseil pour accompagner la cible dans la période transitoire).
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2.1. Effets de levier juridiques :
Les effets de levier juridiques reposent sur le principe de la cascade de holding, qui permet de
minimiser les apports de l'acquéreur pour prendre le contrôle d'une société cible. Voici quelques
éléments clés de ces effets de levier juridiques :
1.1. Utilisation de sociétés holding :
La société holding est souvent constituée en tant qu'entité distincte, ce qui limite la
responsabilité de l'acquéreur aux actifs de la société holding. Cela peut offrir une protection
contre les passifs éventuels de l'entreprise cible et réduire les risques juridiques pour
l'acquéreur.
1.2. Structure en cascade :
- La création d'une cascade de sociétés holding intermédiaires permet de réduire les apports
nécessaires pour prendre le contrôle de la cible à chaque étape de la cascade.
- En ayant des actionnaires minoritaires acceptant de détenir une participation inférieure à 50%,
il est possible de contrôler la cible en réduisant les apports nécessaires de moitié à chaque niveau
de la cascade.
Limites et ratios :
- Limites théoriques : Il existe des limites à l'utilisation de l'effet de levier financier en raison
des risques impliqués.
- Ratios d'endettement : Les banques établissent des limites pragmatiques, telles que le ratio
d'endettement global, qui varient en fonction de la conjoncture économique et de l'évaluation
des risques.
En conclusion, l'effet de levier financier est une stratégie d'acquisition qui utilise
l'endettement pour augmenter le potentiel de rentabilité des fonds propres investis dans une
entreprise cible. Cependant, cela comporte des risques et nécessite une évaluation approfondie
de la capacité de la cible à rembourser la dette.
Les effets de levier fiscaux font référence à l'utilisation de stratégies fiscales pour optimiser
les économies d'impôts et maximiser les avantages fiscaux, L’analyse des effets de levier
fiscaux dans les opérations à effet de levier met en évidence deux points clés : la taxation des
dividendes perçus par la holding et la déductibilité des intérêts de la dette contractée par la
société holding.
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Taxation des dividendes :
Lorsqu'une société holding perçoit des dividendes de ses filiales ou participations, ces
dividendes peuvent être soumis à une imposition. La manière dont les dividendes sont taxés
dépend de la législation fiscale en vigueur dans le pays concerné. Dans certains pays, il peut
exister des régimes fiscaux spécifiques qui prévoient des réductions d'impôts pour les
dividendes perçus par une société holding, ce qui peut réduire la charge fiscale globale de
l'opération.
Déductibilité des intérêts de la dette :
Lorsqu'une société holding contracte une dette pour financer l'acquisition d'une entreprise, les
intérêts payés sur cette dette peuvent souvent être déduits des revenus imposables de la holding.
Cela signifie que la société holding peut réduire son revenu imposable en déduisant les intérêts
de la dette de ses revenus totaux. Cette déductibilité des intérêts peut entraîner une économie
fiscale significative, car elle réduit l'impôt à payer par la société holding.
1. Trésorerie disponible : Après avoir pris en compte les investissements prévus, l'acquéreur
évalue la trésorerie dont il dispose et qui peut être utilisée pour financer l'acquisition.
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2. Cession d'actifs non stratégiques : L'acquéreur examine la possibilité de vendre des actifs
qui ne sont pas considérés comme stratégiques afin de générer des liquidités supplémentaires
pour financer l'opération.
Dans le premier cas, les nouveaux actionnaires sont généralement de nouveaux investisseurs
indépendants ou des actionnaires existants qui décident de souscrire à l'augmentation de capital.
Dans le second cas, ce sont les actionnaires de la cible qui deviennent directement actionnaires
de l'acquéreur après l'opération.
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dont le remboursement est subordonné à celui de la dette traditionnelle. On parle de
"dette junior" pour la dette mezzanine, par opposition à la "dette senior" qui représente
la dette bancaire classique. Cela signifie que la dette mezzanine est remboursée et que
les intérêts sont payés après ceux des créanciers seniors. La durée de ce type de
financement est généralement plus longue, entre 7 et 15 ans, et le capital n'est remboursé
qu'après l'extinction de la dette junior. La rémunération de la dette mezzanine est
généralement supérieure à celle de la dette classique, avec un taux d'intérêt d'environ
20% par an en moyenne. La structuration d'un financement mezzanine peut varier, mais
elle implique généralement un taux d'intérêt plus élevé que les dettes bancaires
classiques et une participation aux plus-values futures.
Différents instruments financiers peuvent être utilisés pour créer des financements mezzanine,
tels que des comptes courants d'associés bloqués, des dettes assorties de bons de souscription,
des obligations convertibles, des obligations à bons de souscription d'actions ou des obligations
remboursables en actions. Du point de vue juridique, le financement mezzanine est organisé à
travers des accords et des conventions tripartites entre la société acquéreuse, les créanciers
seniors et les investisseurs mezzanine.
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VAN = Valeur brute de l’opération - Investissement initial
Où : la valeur brute de l’opération est égale à la valeur de la cible après restructuration et
mise en œuvre des synergies et l’investissement initial est égal au prix d’acquisition de la
cible.
On peut donc noter :
A noter que :
En ce qui concerne les coûts de rapprochement, il faut souligner que deux
principaux types de coûts doivent être pris en compte : les coûts directs (coûts liés au
rapprochement physique, coûts juridiques et fiscaux…) et les coûts indirects
(diminution momentanée de la productivité et de la qualité, perte de motivation et de
savoir-faire du personnel…).
Concernant la valeur des synergies (V synergies), il importe de réaliser une analyse fine
des formes de synergies potentielles. Il peut s’agir de synergies de croissance liée à
l’augmentation du chiffre d’affaires des activités actuelles de l’acquéreur ou de la
cible. Il peut aussi s’agir de synergies de coûts liés à la rationalisation de certaines
fonctions ou à des effets d’échelle issus du regroupement physique de certaines unités
de production. L’opération peut aussi engendrer des synergies financières et plus
particulièrement des synergies fiscales. Au moment de l’évaluation, il importe de
définir avec précision les sources de synergies après l’acquisition ou la fusion ainsi
que les coûts liés à leurs mises en œuvre. C’est une étape qui est particulièrement
sensible.
Le prix de transaction étant le prix d’achat de la cible et qui est un élément qui se
négocie entre les actionnaires de l’acquéreur et ceux du cédant.
En conclusion, seule une analyse fondée sur les flux de trésorerie futurs permet
d’appréhender véritablement les mécanismes de création de valeur de l’opération. De
manière à pouvoir associer les avantages de l’évaluation par les flux de trésorerie et ceux
d’une analyse globale de l’opération au niveau du nouvel ensemble, il est présenté ci-
après l’une des approches les plus usitées en matière d’évaluation du potentiel de la
création de valeur d’une opération de fusion-acquisition.
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L’approche présentée ci-après vise à estimer le potentiel de création de valeur d’une
opération de croissance externe, en se concentrant sur la valeur économique d’une action
de l’acquéreur avant et après l’opération. Les avantages de cette approche sont multiples.
Elle permet d’estimer l’opération dans sa globalité en évaluant le nouvel ensemble après
l’opération. Elle permet en outre de tenir compte de l’impact du mode de financement de
l’opération sur le coût du capital, la répartition du pouvoir en cas d’augmentation de
capital, et l’équilibre financier global du nouvel ensemble en cas de recours à de
l’endettement supplémentaire.
La valeur de la société acquéreur avant l’opération est égale à la valeur actuelle de ses flux
de trésorerie futurs diminuée des dettes financières nettes plus la valeur actuelle des actifs
hors exploitation. La valeur des actifs hors exploitation peut comprendre des titres de
participations dans des sociétés non stratégiques, des titres de placement ou des réserves
de trésorerie non nécessaires au financement de l’exploitation. On note ainsi :
V acquéreur =Vf1 acquéreur- D acquéreur + V Actif hors exploitation
La valeur du
nouvel ensemble
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1) L’acquisition 2) L’acquisition 3) L’acquisition de
de la cible est de la cible est la cible est financée
financée par de la financée par de par l’émission
trésorerie la dette d’actions nouvelles
disponible
2) Si l’on note la dette spécifique contractée par l’acquéreur pour financer l’opération, la valeur
du nouvel ensemble s’écrit : V nouvel ensemble = V acquéreur -D opération + ( V cible + (V synergies – C
rapprochement))
Les opérations de fusions-acquisitions présentent des risques spécifiques liés notamment aux
asymétries d’information existantes entre le vendeur et l’acheteur. Il est par conséquent
nécessaire avant de finaliser la transaction d’évaluer et de gérer ces risques, notamment pour
l’acquéreur. Les méthodes employées consistent à mener des investigations ciblées au sein de
la cible, sous la forme d’audits d’acquisition et de l’examen par l’acquéreur de documents
fournis par le vendeur en salle d’informations (data room). La finalité des investigations
menées est alors de vérifier d’une part l’existence et la nature des actifs cédés, et d’autre part
de quantifier les risques, tant sur les actifs identifiés que sur les éléments de passifs, existants
ou potentiels.
Cette étape intervient le plus souvent à la suite de la rédaction de la lettre d’intention. Elle doit
permettre de vérifier point par point les hypothèses qui ont servi de base à l’estimation et à la
proposition d’une fourchette de prix. Elle doit aussi permettre à l’acquéreur de valider ses
scénarios d’intégration et de valorisation en vérifiant si les synergies anticipées tant de
croissance que de coût vont réellement pouvoir être mises en œuvre.
Les audits d’acquisitions et autres investigations vont aboutir à :
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– Une validation ou une révision du prix d’achat ou de la parité d’échange de la cible ;
– La rédaction de convention de garanties de valeur ou de passif et/ou d’actif, destinée à
protéger l’acheteur contre les risques.
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- L’audit comptable et financier :
Il importe également de disposer d’une liste récapitulative de tous les salariés et mandataires
sociaux incluant leur date d’embauche, et le montant annuel de leur rémunération, prime et
avantages en nature compris. Enfin, certains postes de bilans, traditionnellement sensibles
devront être inspectés avec soin. A titre d’exemple, on peut noter les postes suivants :
-Actifs incorporels : il peut être essentiel de vérifier si certains actifs incorporels inscrits au
bilan correspondent à des éléments valorisables, soit en termes de revente, soit en termes
d’exploitation. En particulier, en ce qui concerne les brevets et les marques, il est primordial
de s’assurer qu’ils ont bien été déposés auprès des instances compétentes et qu’ils ont fait
l’objet des publicités légales nécessaires ;
-Comptes clients : ils doivent faire l’objet d’une étude approfondie et plus particulièrement le
compte « clients douteux et litigieux ». Il s’agit de vérifier si les créances clients sont
normalement recouvrables dans des délais raisonnables. Une dégradation rapide de ces
comptes peut en effet entraîner une augmentation soudaine du besoin en fonds de roulement et
par conséquent des besoins de financement à court terme pas forcément anticipés au moment
de l’acquisition ;
– Comptes de stocks : l’analyse de l’état du stock est un point important notamment pour les
entreprises industrielles ou commerciales (moins pour les entreprises de services). En cas de
dépréciation du stock, l’acquéreur devra en effet passer des provisions qui peuvent engendrer
une dégradation rapide de la rentabilité de la cible ;
-Comptes de provisions pour risques et charges : il s’agit notamment de vérifier si les risques
encourus par l’entreprise ont bien été provisionnés. En particulier, il doit être demandé la liste
de tous les litiges ou procès en cours ou potentiels ainsi que les conflits potentiels avec les
salariés pouvant déboucher sur un procès aux prud’hommes. De même, l’existence de
situations précontentieuses avec des fournisseurs ou des clients doit être prise en compte. Dans
le même esprit, il faut s’assurer que la cible respecte les dispositions législatives,
réglementaires… dans tous les domaines et n’est pas exposée à des sanctions administratives
ou pénales.
Points à vérifier/ Documents à demander :
30
Section 5 : Finaliser la transaction
Une fois les audits d'acquisition terminés et les prix et garanties de passifs négociés, il reste à
conclure l'opération. Les étapes finales varient en fonction de la complexité de la transaction
et de l'activité de la société cible. En général, la finalisation de l'accord implique trois travaux
complémentaires :
1. Rédaction du protocole d'accord : Le protocole d'accord est rédigé pour définir les détails
de la transaction, y compris l'objet, le prix, les conditions de paiement, les garanties de passif
et d'autres clauses spécifiques.
3. Signature du contrat définitif : Un contrat définitif est rédigé et signé, incluant les détails
de la transaction. Une cérémonie de signature peut être organisée pour officialiser l'accord. Le
transfert de propriété et le paiement des actions ou parts sociales sont effectués conformément
aux modalités convenues.
3. Phase d’intégration
La phase d'intégration dans le cadre d'une fusion-acquisition représente une période stratégique
au cours de lesquelles deux entités distinctes convergentes pour former une seule et cohérente
31
entité opérationnelle. Cette étape cruciale s'étend au-delà de la simple fusion des actifs et des
ressources, impliquant une coordination minutieuse des processus opérationnels, des cultures
organisationnelles et des systèmes. L'objectif principal de la phase d'intégration est de
maximiser les synergies entre les entreprises fusionnées, d'assurer une transition fluide et de
créer une nouvelle entité qui dépasse les performances individuelles des entreprises
préexistantes. Cette phase englobe des aspects variés tels que l'alignement stratégique,
l'harmonisation des cultures, la gestion des talents, la communication efficace et la gestion des
risques. Une planification et une exécution méticuleuses sont essentielles pour garantir le succès
de la fusion-acquisition et la création de valeur pour toutes les parties prenantes impliquées.
La croissance externe, devenue une politique courante pour les entreprises, présente souvent
des résultats décevants lors de fusions-acquisitions. Les recherches se sont progressivement
tournées vers la période d'intégration post-acquisition, soulignant son importance au-delà des
étapes préliminaires. Jusqu'aux années 1980, l'attention était principalement portée sur les
phases pré-acquisition.
Dans les années 1980, un changement a émergé avec des recherches mettant l'accent sur les
effets sociaux des acquisitions, notamment sur le moral et l'efficacité des employés acquis. Les
réactions de stress et d'anxiété, liées à la perte d'identité, de repères, ou aux craintes d'emploi,
sont devenues des points d'attention. Certains travaux ont également mis en lumière le risque
de crises marquées par des résistances au changement et des attitudes hostiles envers la nouvelle
direction.
Ces travaux ont souvent limité leur analyse aux conséquences psychologiques sur les membres
de l'entité acquise, négligeant la relation entre les entités. Des recherches plus récentes ont élargi
la perspective en considérant la confrontation entre systèmes comme un élément déterminant
du succès ou de l'échec d'une fusion-acquisition, en mettant l'accent sur les incompatibilités
culturelles.
1- Intégration de Préservation :
Lorsqu’une entreprise choisit de rester intégrée, l’accent est mis sur le maintien des
caractéristiques uniques de l’entreprise acquise. Cette approche vise à maintenir l'autonomie
opérationnelle de la cible et ainsi préserver sa culture organisationnelle, sa marque et ses
processus. L’objectif est de tirer parti des atouts stratégiques spécifiques de la cible sans
apporter de changements significatifs. Cette approche est souvent privilégiée lorsque
l’entreprise acquise dispose d’une image de marque forte ou de compétences spécifiques que
l’acquéreur souhaite conserver.
En revanche, l'intégration par rationalisation des actifs (également appelée absorption) vise à
intégrer étroitement les activités de l'entreprise acquise avec celles de l'acquéreur. Cela implique
des changements importants dans la structure et les opérations de la cible visant à standardiser
les processus, à éliminer les redondances et à réaliser des économies d'échelle. L’objectif
principal est de maximiser l’efficacité opérationnelle et de réaliser des synergies, améliorant
ainsi la performance globale. Cette approche est souvent choisie lorsque l’efficacité
opérationnelle et les économies de coûts sont des priorités clés.
L'intégration « symbiotique » vise à créer une nouvelle entité grâce à la fusion harmonieuse des
meilleures pratiques des deux sociétés. Plutôt que de simplement conserver ou assimiler, cette
approche vise à identifier les atouts de chaque organisation et à les combiner de manière
synergique. Cela implique une collaboration étroite entre les équipes des deux sociétés,
identifiant les meilleures pratiques, créant une culture commune et favorisant l'innovation
commune. L’objectif est de créer une nouvelle entité qui capitalise sur les compétences et
ressources complémentaires des deux sociétés. Cette approche est souvent adoptée lorsqu’on
cherche à créer une nouvelle dynamique positive au sein de l’entité fusionnée.
33
B- LES DIFFÉRENTES POLITIQUES D’INTÉGRATION DE LA CIBLE
L'intégration de la cible constitue une étape cruciale dans le processus complexe des fusions-
acquisitions, façonnant directement la réussite à long terme de l'opération. Cette phase, souvent
délicate, dépend étroitement des choix stratégiques de l'acquéreur et de ses objectifs
spécifiques. Dans cette section, nous explorons les différentes politiques d'intégration de la
cible, mettant en lumière les approches variées adoptées par les entreprises pour fusionner les
entités acquises dans leur nouvel ensemble. Ces politiques déterminent la manière dont
l'acquéreur choisit d'harmoniser les opérations, les cultures, et les ressources des deux
entreprises. Qu'il s'agisse de préserver l'identité distinctive de la cible, de rationaliser les
opérations pour maximiser l'efficacité, ou de créer une symbiose innovante, chaque politique
d'intégration revêt des implications significatives sur la dynamique organisationnelle, la culture
d'entreprise, et la création de valeur à long terme. Cette exploration approfondie vise à dévoiler
les choix stratégiques qui sous-tendent ces politiques d'intégration et à mettre en lumière les
facteurs clés qui influencent leur succès dans le contexte complexe des fusions-acquisitions.
La gestion de la phase transitoire après l'acquisition s'avère incontournable pour établir les
fondements d'une intégration réussie. Souvent négligée, cette étape revêt une importance
cruciale pour préparer de manière adéquate la politique d'intégration choisie. Parmi les
impératifs de cette phase, il convient de définir une vision globale du projet, allant au-delà de
l'opération elle-même, afin de la partager avec les actionnaires et de la communiquer aux
collaborateurs pour susciter motivation et cohésion, en se référant à l'histoire et aux principes
des deux entreprises. Fixer des priorités claires, accompagner ces changements par la création
d'une nouvelle identité visuelle fédératrice, et manifester l'engagement de la direction par des
actions symboliques sont autant de démarches cruciales. Gérer les personnes clés, établir un
management d'interface, associer la hiérarchie intermédiaire à la gestion du changement, et
harmoniser les systèmes d'information et de rémunération sont également des prérogatives
essentielles pour concrétiser le rapprochement organisationnel. Bien que ces actions favorisent
un climat propice au développement des relations entre les entités, elles ne suffisent pas à
répondre aux enjeux stratégiques de l'opération, soulignant ainsi l'importance cruciale de la
politique d'intégration choisie pour la réussite globale de la fusion-acquisition.
Dans le cas d'acquisitions visant à régénérer l'activité ou à innover, il est difficile d'adopter un
comportement managérial standard, car les objectifs ne peuvent pas être définis à l'avance.
L'accent mis sur l'innovation conjointe souligne l'importance de la diversité culturelle dans
l'intégration, préservant l'équilibre entre l'autonomie des entités et l'interaction. Cette approche
demande une confiance mutuelle et une capacité à gérer les pressions externes, compte tenu du
temps nécessaire pour développer un savoir-faire global performant entre les deux firmes.
L'intégration dans ce contexte nécessite une certaine part d'imprévu et de créativité, en laissant
place aux hésitations et aux oppositions éventuelles.
36
une politique de rationalisation visant à rentabiliser au mieux les investissements engagés,
entraînant potentiellement l'arrêt du processus d'innovation.
Pour assurer une intégration de type symbiotique dans de bonnes conditions, plusieurs principes
doivent être respectés :
3. Faire preuve de compréhension et être ouvert aux qualités de l'autre firme : Il est
essentiel de développer une compréhension mutuelle entre les membres des deux organisations.
Transférer des personnes clés entre les entités peut favoriser cette compréhension et améliorer
l'apprentissage organisationnel.
Il est important de noter que l'intégration de type symbiotique peut comporter des erreurs et des
échecs pendant la phase de mise en œuvre. L'ouverture d'esprit et la persévérance sont cruciales
pour surmonter les obstacles et assurer le succès du projet.
Donc on va détailler cette partie on va mettre l’accent sur des étapes peuvent s’appliquer à la
plupart des opérations de croissance externe
Les études sur la culture d'entreprise sont diverses et fournissent de nombreuses définitions,
bien que ces définitions, bien qu'utiles, n'aient pas encore permis d'établir des cadres d'analyse
culturelle adaptés aux politiques d'intégration. Cependant, de nombreuses recherches
soulignent que le changement culturel et la politique d'intégration sont étroitement liés.
L'intégration d'une nouvelle entité induit des changements dans les modes de pensée et d'action
des membres des deux organisations, ainsi que dans la redéfinition de l'identité du nouvel
ensemble en fonction des objectifs visés. Dans le contexte des fusions-acquisitions, l'étude des
cultures est essentielle pour comprendre les processus de changement.
Une méthode permettant d'identifier les cultures existantes lors de processus de fusions-
acquisitions est présentée ci-après. Cette approche repose sur un travail antérieur réalisé par
Meier en 1998 dans le contexte de changements post-acquisition, ayant conduit à la création de
grilles d'analyse culturelle. Les grilles proposées comprennent 11 éléments :
- L'histoire ;
- Le métier ;
- Les valeurs dominantes ;
38
- La politique des ressources humaines ;
L'identification des risques culturels lors d'une opération de fusion ou d'acquisition s'appuie sur
un diagnostic culturel, permettant de comprendre les valeurs et les croyances fondamentales de
chaque entreprise. Ces différences culturelles peuvent créer des dissonances majeures au sein
du nouvel ensemble, se manifestant à travers des conflits à différents niveaux.
Il est important de noter que ces conflits culturels se manifestent à travers des chocs culturels
aux niveaux structurels, managériaux et de légitimation du pouvoir. Une compréhension
approfondie de ces divergences culturelles est essentielle pour atténuer les risques et faciliter
l'intégration réussie des entités fusionnant.
Les fusions et acquisitions (F&A) peuvent être entravées par divers conflits et blocages. Les
différences culturelles entre les entreprises fusionnées, les conflits de gestion, les désaccords
sur la répartition des ressources, les problèmes liés aux systèmes et processus, les défis de
communication, les obstacles réglementaires et financiers, ainsi que les difficultés liées à la
39
rétention des talents, peuvent tous constituer des points de tension. La résistance au changement
de la part des employés est également un facteur clé. Pour garantir le succès d'une F&A, il est
essentiel que les gestionnaires abordent activement ces problèmes, en mettant en œuvre des
stratégies de gestion du changement, en favorisant une communication transparente et en
développant des plans d'intégration minutieux.
Il s’agit d’une mission difficile qui repose sur la capacité des acteurs à répondre aux inquiétudes
et difficultés relatives au changement de contexte organisationnel. Cette tâche délicate peut être
décomposée en différentes actions opérationnelles, à savoir :
Rassurer les équipes sur les perspectives d’évolutions professionnelles et les conditions de
travail La communication sur la fusion-acquisition, du fait de ses conséquences humaines et
sociales, doit s’accompagner de la désignation de « personnes clés » chargées de prendre le
relais de l’intégration dans le domaine opérationnel
Favoriser le transfert de ressources entre les deux organisations Il importe ici aux
responsables d’arbitrer entre la nécessité d’agir vite pour atteindre les objectifs fixés et une
certaine prudence en ce qui concerne les résistances au changement et les risques de destruction
de valeur
Sensibiliser les acteurs sur l’émergence d’un nouveau groupe commun Il s’agit notamment
de parvenir au développement d’actions conjointes susceptibles de faire émerger de nouvelles
pratiques culturelles et managériales sur lesquelles la plupart des salariés se retrouvent.
Avant de mettre en œuvre une politique d'intégration lors d'une fusion-acquisition, l'entreprise
acquéreuse doit réfléchir à sa stratégie de communication dans le cadre d'une approche globale.
Cela implique de lier la croissance externe à la stratégie globale, de montrer comment le
rapprochement profite à toutes les parties concernées, et de changer éventuellement la pratique
courante de confidentialité pour légitimer les actions. La communication doit susciter des
réactions positives des parties prenantes en clarifiant la mission du nouveau groupe de manière
concise, claire, stimulante et ambitieuse. Informer les parties prenantes impliquées dans la
fusion-acquisition est crucial, car elles peuvent influencer le processus de décision et de mise
en œuvre. Cette partie est divise en deux, premièrement on va énoncer la mission générale du
nouvel ensemble dans un souci de cohérence et de clarté, et puis on repére les attentes
spécifiques de chaque cible.
41
5.1- Énoncer la mission générale du nouvel ensemble dans un souci de cohérence et de
clarté
En règle générale, il est préférable que la mission du nouveau groupe soit concise (la brièveté
renforce l'impact), claire (pour éviter les malentendus), stimulante (pour favoriser l'adhésion)
et ambitieuse (pour créer une image du futur porteuse de sens et d'espoir). Le choix des mots et
des formules est crucial, devant refléter des convictions réelles et profondes. L'objectif principal
est de trouver un style qui capture l'essentiel et facilite la communication.
Au-delà de la définition de la mission, il est essentiel d'informer les différentes parties prenantes
impliquées dans la fusion-acquisition. La communication ne concerne pas une seule catégorie
d'acteurs, mais un ensemble de parties prenantes aux intérêts et motivations souvent différents.
Il est impératif que la direction de l'entreprise initiatrice réponde aux attentes de ces acteurs via
divers messages et supports d'informations, car ils peuvent influencer positivement ou
négativement le processus de décision et de mise en œuvre.
42
1. Sensibiliser aux enjeux et à l'intérêt stratégique de l'opération sur le plan économique et
financier (stade cognitif) : le discours rationnel doit démontrer que la fusion-acquisition offre
des opportunités de création de richesse, mettant en avant les synergies et les avantages
concurrentiels résultant du rapprochement.
3. Créer un climat ouvert et coopératif basé sur la confiance, le respect et la loyauté envers les
partenaires de la nouvelle organisation (stade comportemental) : la dimension comportementale
vise à maintenir la confiance et l'estime entre les acteurs internes et externes, assurant la
continuité tout en mettant en avant les valeurs positives du nouvel ensemble en termes de
sécurité et d'exigences professionnelles.
La direction de l’entreprise acheteuse se doit avant tout de répondre aux préoccupations de cinq
groupes d’acteurs bien distincts, sensibles à des messages différenciés tant sur le plan du
contenu que de la forme utilisée :
43
6- Organiser le changement en fonction des enjeux
La gestion réussie des fusions-acquisitions implique des réponses claires à certaines questions
clés. Tout d'abord, définir la mission du nouvel ensemble est essentiel pour créer une vision
cohérente, montrant comment l'union des entités le place avantageusement par rapport à ses
concurrents. Cette vision doit être présentée de manière à susciter l'adhésion en mettant en avant
les avantages économiques de la fusion-acquisition.
Enfin, la préservation des pratiques culturelles et organisationnelles de l'entité acquise doit être
soigneusement considérée en fonction de trois paramètres principaux. Il s'agit de déterminer le
degré d'autonomie culturelle nécessaire pour préserver la capacité à créer de la valeur, de gérer
les réactions émotionnelles face à la remise en cause de la culture d'origine, et d'éviter
44
l'arrogance managériale en reconnaissant les forces de l'entité acquise et en préservant ses
pratiques bénéfiques pour le développement du nouvel ensemble.
Lors d'une fusion ou d'un rapprochement entre deux entreprises, une action cruciale consiste à
développer les interactions entre leurs membres. Cette initiative vise à promouvoir une
meilleure connaissance mutuelle, à établir la confiance réciproque et à encourager le
développement de projets communs. Les systèmes d'interactions déployés peuvent jouer trois
rôles principaux :
2. Compréhension Mutuelle : Cette dimension vise à surmonter les divisions entre l'entreprise
acquéreuse et celle acquise en favorisant une meilleure compréhension mutuelle. Des initiatives
telles que les visites de sites, les séminaires d'intégration et les réunions d'information sont
utilisées pour créer un sentiment d'appartenance et prévenir les tensions et les injustices
potentielles. Le climat de confiance ainsi instauré facilite la coopération.
45
III. Etude de cas : Lafarge Holcim Maroc
a. Phase de préparation
Objectifs de la fusion
La Fusion s’inscrit dans le cadre de la volonté du groupe LafargeHolcim et de la SNI de
rapprocher Lafarge Ciments et Holcim Maroc et créer ainsi le leader du secteur des matériaux
de construction au Maroc et la première capitalisation boursière industrielle de la place de
Casablanca. Ainsi pour créer une synergie dans les structures et les moyens financiers des deux
sociétés en question.
46
Calendrier de l’opération :
La vision stratégique de LafargeHolcim Maroc sur les années à venir s’articule autour des
axes majeurs suivants :
Objet social : Selon l’article 3 des statuts, Holcim Maroc a pour objet :
48
- La construction, l’achat, la location, l’exploitation des usines, des immeubles et du matériel,
qui seront nécessaires à la fabrication et la mise en valeur, au transport et à la vente de tous
objets qu’elle est appelée à fournir.
- L’acquisition de tous brevets pouvant servir à la fabrication ou à l’utilisation des produits
fabriqués ou vendus.
Capital social au 30 juin 2016 : 494 6 000 MAD, entièrement libéré, composé de 4 946 260
actions d’une valeur nominale de 100 MAD.
49
Evolution de l’activité de la future LafargeHolcim Maroc sur la période
2015-2017
Les comptes consolidés prévisionnels présentés ci-après sont réalisés sur la base du périmètre
de consolidation actuel de Lafarge Ciments auquel est intégré le périmètre de consolidation
de Holcim Maroc.
En 2017, une progression annuelle moyenne de 1,1% par rapport à 2015. L’augmentation des
ventes devrait concerner à la fois les ventes sur le marché local et à l’export.
Selon des prévisions établies par Lafarge Ciments et Holcim Maroc concernant l’évolution de
la demande nationale en ciment, la part de marché nationale de l’activité ciment de la future
entité fusionnée LafargeHolcim Maroc devrait tourner en moyenne autour de 54,9% entre
2016 et 2017.
50
Compte de résultat consolidé prévisionnel 2015–2017 de :
LafargeHolcim Maroc
51
Evolution de l’excédent brut d’exploitation consolidé entre 2015 et
2017
52
Le résultat net consolidé de LafargeHolcim Maroc sur la période
2015 – 2017 :
En 2016, le résultat net de l’ensemble consolidé devrait enregistrer une hausse de 7,1% pour
s’établir à 2 176 MMAD porté essentiellement par la croissance du résultat d’exploitation et
par l’amélioration du résultat financier (-84 MMAD en 2016 vs. -148 MMAD en 2015).
En 2017, le résultat net consolidé devrait s’établir à 2 252 MMAD en hausse de 3,5%, porté
principalement par la croissance du résultat d’exploitation.
53
Bilan consolidé prévisionnel
54
Tableau de flux de trésorerie consolidé prévisionnel
Le tableau suivant reprend les données prévisionnelles du tableau des flux de trésorerie
consolidé de LafargeHolcim Maroc pour la période 2016–2017 :
Les flux opérationnels de LafargeHolcim Maroc devraient s’établir à 881 MMAD en 2016
et 2 979 MMAD en 2017 correspondant aux résultats nets de l’ensemble consolidé, aux
dotations aux amortissements y afférentes et à la variation du BFR .
b. Phase de négociation :
1.1- Cadre de l’opération :
En avril 2016, les Conseils d’Administration de Lafarge Ciments et Holcim Maroc ont
approuvé le projet de fusion par absorption de Holcim Maroc par Lafarge Ciments. Les
termes du projet et les rapports présentés aux Assemblées Générales Extraordinaires (AGE)
ont été définis. Les AGE des actionnaires ont été convoqués pour le 4 juillet 2016 afin
d'approuver la Fusion. Une Assemblée Spéciale des actionnaires détenteurs de droits de
vote double a également été prévue. Les Commissaires aux Comptes ont émis un rapport
le 1er juin 2016, attestant de la pertinence de la valeur relative des actions, du caractère
55
équitable du rapport d'échange, et vérifiant que l'actif net apporté par la Société Absorbée
équivaut à l'augmentation de capital de la Société Absorbante.
Le rapport d'échange est de 1,20 action Lafarge Ciments pour 1 action Holcim Maroc, ajusté
pour les dividendes. Lafarge Ciments augmente son capital de 178 065 360 MAD, créant 5 935
512 Actions Nouvelles de même valeur nominale (30 MAD). Ces actions seront attribuées aux
actionnaires de Holcim Maroc selon le rapport d'échange. Holcim Maroc transférera son
patrimoine à Lafarge Ciments à la réalisation de la Fusion, comprenant tous les actifs, biens,
droits, valeurs, passifs et obligations au 31 décembre 2015.
56
Des désignations et évaluations ci-dessus, il résulte que :
• l’actif apporté par Holcim Maroc est évalué à 12 112 381 063,27 MAD ;
• le passif pris en charge par Lafarge Ciments est évalué à 2 976 638 843,27 MAD. L’actif net
apporté par Holcim Maroc au titre de la Fusion est évalué à 9 135 742 220 MAD. Lafarge
Ciments bénéficiera, le cas échéant, des engagements reçus par Holcim Maroc, et se substituera
à Holcim Maroc, et sera seule tenue de la charge de tous engagements pris par cette dernière
Le montant net de la prime de fusion, soit 8 272 903 860 MAD, est constitué par la différence
entre :
• la valeur de l’actif net apporté par Holcim Maroc, soit 9 135 742 220 MAD, d’une part,
57
4. Montant de l’opération
Le montant global de l’Opération est de 2 359 512 039,28 MAD, correspondant à une
augmentation de capital d’un montant nominal de 798 450 MAD à travers l’émission de 26 615
actions nouvelles d’une valeur nominale de 30 MAD chacune et une prime de fusion d’un
montant de 2 358 713 589,28 MAD. Cette prime de fusion correspond à la différence entre le
montant total de l’actif net apporté par Lafarge Cementos, soit 2 561 458 140,00 MAD, d’une
part, et la somme correspondant au montant nominal de l’augmentation du capital social de
LafargeHolcim Maroc (798 450 MAD), et au montant correspondant à la valeur comptable des
actions de Lafarge Cementos détenues par LafargeHolcim Maroc (201 946 100,72 MAD).
LafargeHolcim Maroc étant une société cotée à la Bourse de Casablanca et présentant une
liquidité relativement significative, les cours boursiers permettent d’apprécier la valeur de ses
fonds propres en se basant sur une moyenne pondérée de cours sur un horizon de temps
représentatif. Le tableau ci-dessous résume les cours observés sur différentes périodes et ce, sur
la base de la moyenne du cours spot et des cours de LafargeHolcim Maroc pondérés par les
volumes échangés sur ces périodes1 :
Ainsi, sur la base de la méthode des cours boursiers, la valeur par action de LafargeHolcim
Maroc ressort à 2 118 MAD.
Méthode de la référence transactionnelle
Cette méthode consiste à retenir comme valeur le prix auquel se sont faites les opérations
récentes sur le capital d’une société.
Pour LafargeHolcim Maroc, deux opérations importantes ont eu lieu récemment sur le capital,
à savoir :
L’augmentation de capital au titre de la fusion-absorption de Holcim Maroc approuvée par
l’Assemblée générale Extraordinaire du 4 juillet 2016 ;
Le rééquilibrage des participations entre LafargeHolcim et SNI pour maintenir entre ces
groupes une détention paritaire du capital de Lafarge Maroc et permettre à cette dernière de
conserver la majorité du capital social et le contrôle de LafargeHolcim Maroc.
Cette opération s’est matérialisée, en date du 18 juillet 2016, par la cession par les entités du
groupe
LafargeHolcim au profit de la SNI de la moitié des actions nouvelles LafargeHolcim Maroc
reçues par lesdites entités à l’issue de la fusion-absorption de l’ex-Holcim Maroc. Ces titres ont
par la suite été apportés par les deux groupes au capital de Lafarge Maroc.
59
Ces deux opérations se sont réalisées au prix de 1 539 MAD/action.
Synthèse des méthodes de valorisation de LafargeHolcim Maroc
Le tableau ci-dessous présente la synthèse des valeurs de LafargeHolcim Maroc obtenues par
les méthodes retenues :
Sur la base des méthodes d’évaluation retenues ci-dessus, la valeur par action (coupon attaché)
de LafargeHolcim Maroc ressort à 1 828 MAD.
Après détachement du dividende exceptionnel de 170 MAD par action prélevé sur la prime de
fusion conformément à la décision de l’Assemblée Générale du 15 novembre 2016, la valeur
par action de LafargeHolcim Maroc, considérée dans le cadre du calcul de la parité de fusion,
s’élève à 1 658 MAD.
60
également valeur de l’actif économique, est estimée en actualisant les flux de trésorerie
disponibles prévisionnels et comprend :
La valeur actualisée des flux de trésorerie disponibles sur l’horizon explicite (allant du 1er
janvier 2016 au 31 décembre 2021) ;
La valeur terminale (VT) représentant la valeur de l’entreprise au terme de l’horizon
explicite. Elle est déterminée sur la base de la méthode de Gordon Shapiro par actualisation à
l’infini du flux de trésorerie disponible normatif croissant à un taux déterminé :
c. Phase d’intégration
1. Les enjeux liés à l’intégration post-fusion et acquisition LafargeHolcim
LafargeHolcim Maroc est le fruit de la fusion entre Lafarge Ciments et Holcim Maroc, une
opération majeure qui a redéfini le paysage de l'industrie des matériaux de construction au
Maroc. Cette fusion a donné naissance à une entreprise d'envergure, confrontée à de nombreux
enjeux post-fusion acquisition. Parmi ces enjeux, on peut citer ;
Problèmes boursiers : La fusion entre Lafarge Ciments et Holcim Maroc a eu un impact sur les
marchés boursiers, notamment sur la Bourse de Casablanca. L'annonce de la fusion a provoqué
des fluctuations des cours des actions et des marchés boursiers pour les deux entreprises Lafarge
Ciments a terminé la journée de l'annonce sur une note positive, avec une augmentation de
5,96%, tandis que l'Holcim Maroc a terminé en baisse, avec une perte de 6%. Cependant, il est
61
important de noter que ces fluctuations peuvent être influencées par divers facteurs, tels que les
performances financières des entreprises, les tendances du marché
Résolution des problèmes organisationnels : La fusion a soulevé des questions sur la structure
organisationnelle de l'entreprise fusionnée, notamment la gestion des conflits et la coordination
entre les différentes divisions et équipes
62
3. Le management des fusions-acquisitions :
Les facteurs de risque :
Lafarge Holcim est soumise à un certain nombre de risques liés à son environnement
commercial, réglementaire et concurrentiel ainsi qu’à des risques industriels et humains, liés à
son exploitation propre.
Risque concurrentiel : Le renforcement des capacités de production des opérateurs
dans un contexte de ralentissement de la demande en ciment pourrait avoir un double
effet sur l’activité de la Société :
-Un ralentissement de la croissance des ventes, conséquence de l’accroissement des
surcapacités de production ;
-Une plus forte tension sur les marges commerciales.
Pour faire face à ce risque, plusieurs mesures commerciales sont mises en œuvre par
LafargeHolcim Maroc dont notamment :
L’enrichissement et la diversification du mix produit, la fidélisation de la clientèle, la
diversification des canaux de distribution, la consolidation du positionnement géographique sur
toutes les régions du Maroc, l’amélioration de la qualité des produits, le développement du
service après-vente et l’assistance technique et la mise en place de partenariats long terme avec
des clients clés.
Risque de marché : LafargeHolcim Maroc est exposé au risque de change, ainsi qu’à
d’autres risques de marché liés en particulier aux cours de certaines matières premières,
notamment énergétiques.
Risque de change : LafargeHolcim Maroc règle une partie de ses achats en devises.
Ces achats concernent essentiellement les éléments suivants : Les achats de petcoke,
principalement libellés en dollars US et en euros, des achats de matières premières
libellés en euros ou en dollars US, les achats de pièces de rechange libellés
principalement en euros.
En outre, LafargeHolcim Maroc exporte du clinker notamment dans des pays d’Afrique
subsaharienne. Ces exportations sont libellées en devises étrangères. En matière de prestations
de service et de conseil, ainsi que de ressources humaines expatriées, la Société opère des
règlements, principalement en francs suisses et en euros.
Risque de dépréciation des actifs : L’industrie du ciment étant intensivement
capitalistique, toute évolution technologique, des standards ou des normes pourrait
induire un risque d’obsolescence des actifs actuels et contraindre les cimentiers à
consentir des investissements de mise à niveau, éventuellement lourds.
63
Risque lié à la production : La rentabilité de la Société demeure fortement
dépendante de sa performance industrielle qui reste elle-même liée à la disponibilité
entière de la capacité de production. Ainsi, l’interruption de la production en raison
d’une panne d’une pièce maîtresse (broyeur, four, etc.), de mouvements sociaux,
d’accidents ou en cas de force majeure, pourrait causer une diminution significative de
la productivité de la Société.
Pour permettre l’appréciation du risque de survenance de pannes industrielles, il y a lieu,
toutefois, de considérer les politiques de maintenance adoptées par la Société, conformes aux
standards internationaux du Groupe LafargeHolcim. Cette politique est basée sur une
maintenance préventive et une maintenance curative et permet d’organiser et de fiabiliser les
interventions selon un système de gestion et de suivi informatisé. Il convient de noter également
que ces facteurs de risque sont couverts par des polices d’assurance portant sur les dommages
aux biens ainsi que les pertes d’exploitation résultant de ces dommages.
Risque lié aux secteurs de l’immobilier et du BTP :Le secteur cimentier dépend
fortement du BTP, particulièrement de la construction de logements et des projets
d'infrastructures publiques, touristiques et industrielles.
Sa sensibilité à certains facteurs tels que :
le pouvoir d'achat
la croissance démographique
L’urbanisation
ainsi que les conditions de crédit immobilier et les politiques publiques en matière de
logement et d'infrastructures crée des risques inhérents à ces secteurs.
Risque lié à la sécurité :LafargeHolcim Maroc accorde une grande importance à la
sécurité des travailleurs dans le cadre de la production de ciment, mettant en place des
systèmes de vigilance rigoureux pour minimiser les risques d'accidents. Des
programmes spécifiques sont développés pour renforcer la sécurité sur les sites de
production, allant au-delà des obligations réglementaires. Ces programmes incluent des
audits de conformité légale et d'hygiène, l'évaluation continue des risques, des mesures
correctives après chaque incident, la sensibilisation et la formation du personnel, ainsi
que l'amélioration des techniques d'exploitation. Bien que des polices d'assurance
couvrent les risques industriels, il est reconnu que le risque d'accidents industriels ne
peut être totalement éliminé malgré la mise en œuvre de mesures préventives.
Risque lié aux coûts énergétiques :LafargeHolcim Maroc est exposé à un risque lié
aux coûts énergétiques en raison de sa consommation significative de combustibles. Ce
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risque découle de la variabilité des prix des matières premières, en particulier sur les
marchés des combustibles tels que le gaz naturel, le petcoke, le charbon, le fuel, etc. Ces
fluctuations peuvent impacter directement les coûts de production de l'entreprise. De
plus, le risque s'étend aux marchés d'autres fournitures essentielles, comme le fret
maritime, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la volatilité des coûts
opérationnels de l'entreprise. LafargeHolcim Maroc doit donc surveiller attentivement
ces variations de prix et mettre en place des stratégies pour atténuer l'impact de ces
fluctuations sur sa rentabilité.
La concurrence intense dans le secteur du ciment permet aux cimentiers, dont LafargeHolcim
Maroc, d'ajuster les prix en fonction des variations des coûts des consommables, assurant ainsi
la rentabilité.
Pour optimiser l'utilisation des combustibles, LafargeHolcim explore des alternatives telles que
les grignons d'olives et les pneus déchiquetés, tout en diversifiant ses sources d'énergie, avec
une préférence pour l'énergie éolienne.
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ressources humaines. Les principaux risques environnementaux concernent la
contamination du sol dans les carrières et la pollution de l'air. Pour prévenir ces
risques, la société adopte une politique environnementale conforme aux normes du
Groupe LafargeHolcim Ltd., axée sur :
le respect des normes environnementales
la valorisation des combustibles
la réduction de l'impact des produits chimiques
les déchets et matières dangereuses.
Cette politique est alignée sur les meilleurs standards internationaux, et vise à atténuer la
responsabilité potentielle de la société face à d'éventuels dommages environnementaux. De
plus, les installations de la société sont certifiées ISO 14 001 depuis plusieurs années,
démontrant leur engagement envers un management respectueux de l'environnement.
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Conclusion :
En conclusion, les fusions acquisitions sont des opérations complexes qui peuvent apporter
des avantages stratégiques et économiques, tel que la diversification des activités, l’expansion
du marché e la réalisation d’économies d’échelle.
Cependant, leur succès dépend de divers facteurs, notamment une intégration efficace, une
gestion attentive des risques et une compréhension approfondie des cultures
organisationnelles.
On peut dire que les fusions acquisitions offrent des opportunités, mais leur mise en œuvre
réussie nécessite une panification minutieuse et une exécution judicieuse.
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