Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Septembre 1999
Introduction
1. Rapprochement
2. Protocole d’accord
3. La fusion à l’essai
2. Le projet de fusion
2.1. Etablissement du projet de fusion
2.2. Contenu du projet de fusion
1
BIP N°87
Septembre 1999
2.3. Publicité du projet de fusion
2.4. Délai
Conclusion
2
BIP N°87
Septembre 1999
Introduction
En effet, les procédés de restructuration des sociétés, indépendamment de leur forme ou de leur
taille, sont multiples. Certains procédés résultent des techniques sociétaires (fusion, scission et
prise de participation), d’autres font appel à des techniques contractuelles, principalement
l’accord d’entreprise qui intervient lorsqu’une société accepte de passer sous le contrôle d’une
autre sans que celle- ci prenne dans un premier temps, une participation majoritaire dans la
première.
Parmi les procédés de restructuration, nous avons noté qu’il en existe un qui n’épargne
aucune économie et qui traduit bien ce phénomène de mondialisation, il s’agit de la fusion
entre sociétés.
La fusion est l’opération par laquelle une société en annexe une autre, l’annexante et
l’annexée ne faisant plus qu’une seule et même société. La fusion peut résulter :
La pratique marocaine montre que la fusion absorption est plus fréquemment utilisée que
la fusion par création d’une société nouvelle. Cela tient essentiellement à des
considérations fiscales notamment dues à la taxation des plus-values réalisées sur une
assiette plus élargie dans le cas d’une fusion création.
Ainsi, la fusion, plus qu’une alliance constitue une véritable union de deux sociétés (ou
plus), avec confusion de patrimoine comme nous le verrons lors de nos développements.
La fusion est le résultat de choix stratégiques. En effet, la fusion peut avoir lieu entre
sociétés appartenant à un même secteur d’activités ou à des secteurs d’activités
complémentaires (recherche d’une diversification).
3
BIP N°87
Septembre 1999
- La fusion expansion : c’est ici la recherche d’une grande dimension qui justifie
l’opération. Ainsi en fusionnant, la société change de calibre, elle devient moins
fragile, moins vulnérable à une offre publique d’achat (OPA) car plus chère à
conquérir. Elle gagne aussi en indépendance et permet une libre circulation des
flux financiers ; elle diminue la part des frais non productifs et améliore sa
rentabilité.
- La fusion concentration : c’est le moyen de s’assurer de la fidélité des clients et
des fournisseurs, la docilité des concurrents.
- La fusion compression : c’est le souci, au sein d’un groupe déjà constitué, de
modifier l’agencement des filiales et des sous filiales.
La fusion peut s’opérer entre différents types de sociétés. Le principe est le même quelle
que soit la nature des sociétés impliquées. C’est pourquoi nous aborderons le régime
général de la fusion quel que soit la forme de la société (chapitre 1). Mais nous
n’étudierons que les modalités de la réalisation et ses conséquences, d’une fusion entre
sociétés anonymes, afin de ne pas nous éloigner de notre champ d’investigation (chapitre
2 et 3).
4
BIP N°87
Septembre 1999
CHAPITRE PRELIMINAIRE
PREALABLES A LA FUSION
La décision de se développer par croissance externe et a fortiori par fusion, doit répondre
à une logique stratégique solide. C’est pourquoi avant toute décision de fusion, il est
nécessaire d’accorder une attention particulière aux étapes suivantes, préalables à la
réussite de cette opération.
1. Rapprochement
Il n’est pas d’union sans séduction et la période antérieure au projet de fusion est placé
sous ce signe ; qu’il s’agisse de la reprise d’une entreprise en difficulté ou de
l’acquisition d’une entreprise prospère, la fusion ne se conçoit pas sans étape, qu’elle
qu’en soit la durée. Le futur absorbant doit être convaincu de l’utilité stratégique d’une
telle annexion, d’où des études commerciales, de production, financières, juridiques, pour
mieux connaître la promise. Et du côté de l’absorbée, on est moins attentif à la santé de
l’autre et aux rémunérations attendues. Des marieurs existent – conseils en
rapprochement, départements spécialisés des banques, pouvoirs publics – qui feront se
rencontrer les intéressés.
2. Protocole d’accord
5
BIP N°87
Septembre 1999
3. La fusion à l’essai
Cette double étape du rapprochement et du protocole est tantôt abrégée, tantôt allongée.
Elle est abrégée lorsque la fusion concerne les sociétés d’un même groupe.
Elle peut être aussi allongée lorsque l’absorbante souhaite en savoir plus sur l’absorbée
Dans ce cas, des procédés juridiques, tels que les accords de coopération en matière de
production, de recherche ou de commercialisation sont expérimentés.
6
BIP N°87
Septembre 1999
CHAPITRE I
PREPARATION A LA FUSION
Les fusions nécessitent l’étude des conditions, notamment financières de l’opération (1),
qui seront figées définitivement dans un document ayant seul, valeur juridique pour
constater l’opération envisagée : le projet de fusion (2).
L’obstacle essentiel à surmonter pour arriver à un accord sur la fusion à réaliser, est le
poids relatif de chaque actionnaire ou associé des sociétés préexistantes, dans la société
qui bénéficie de ces apports, d’où tout l’intérêt de l’évaluation des sociétés participant à la
fusion.
Les méthodes d’évaluation des sociétés sont extrêmement variées. Le choix de l’une ou
de l’autre de ces méthodes est, en outre, susceptible d’influer gravement sur les droits des
associés ou actionnaires des sociétés en cause. Des directives doivent donc être suivies,
pour éviter que la fusion ou la scission ne soit effectuée au détriment d’une partie des
associés ou actionnaires. Dans ce cas , l’évaluation ne sert pas de base à la négociation
d’un prix contrairement au cas d’une acquisition classique.
Elle permet de déterminer le rapport d’échange des titres, ainsi que les valeurs d’apport. Il
convient donc d’évaluer séparément les éléments constitutifs de chacune des entreprises
parties à la fusion.
7
BIP N°87
Septembre 1999
Mais la pratique a montré que l’on ne peut procéder à l’évaluation d’une entreprise sans
un diagnostic préalable qui permet de comprendre le présent et le passé de l’entreprise
pour connaître son avenir. Il permet de réunir une part importante des informations
nécessaires à l’évaluation et d’éviter les erreurs d’appréciation.
Pour déterminer la parité d’échange, la valeur globale des sociétés est divisée par le
nombre d’actions ou de parts composant leur capital respectif de telle sorte que soit
déterminée une valeur unitaire de chaque titre.
La comparaison de ces valeurs unitaires donne une parité théorique d’échange des titres
permettant de fixer un rapport d’échange qui déterminera le nombre des actions ou parts
nouvelles émises par la société absorbante ou nouvelle, en vue de leur attribution aux
actionnaires ou associés de la société absorbée (article 224 alinéa 3).
Exemple
8
BIP N°87
Septembre 1999
Chaque fois que la valeur réelle des actions ou parts de la société absorbante excède leur
montant nominal, la différence entre la valeur des biens reçus en apport et le montant de
l’augmentation du capital de la société absorbante doivent être portés au passif du bilan au
compte "Prime de Fusion".
Exemple
La situation décrite ci-dessus paraît aisée mais la pratique a montré qu’il est fréquent que
l’une des sociétés qui envisagent leur fusion, ait une participation dans l’autre. Il s’agit le
plus souvent de la société absorbante. Mais l’inverse peut se présenter comme nous
l'étudierons ci-après.
1.4.1. Cas où la société absorbante détient une participation dans la société absorbée
Dans ce cas la société absorbante a une double qualité : d’une part, elle reçoit l’apport de
la société absorbée, apport qu’elle doit rémunérer par une attribution de parts ou d’actions
nouvelles; mais d’autre part, en tant que membre de la société absorbée, elle a vocation à
recevoir une fraction des parts ou actions nouvelles qu’elle doit émettre.
9
BIP N°87
Septembre 1999
a) Fusion- renonciation
Ce procédé est dit "fusion renonciation", car la société absorbante renonce à émettre des
actions ou des parts qui devraient lui revenir.
Dans le cas où la société absorbante détient une participation dans la société absorbée, les
deux parties pourraient aussi convenir du système suivant : attribution à la société
absorbante de la fraction du patrimoine de l’absorbée qui correspond aux droits de
l’absorbante, le surplus seul faisant l’objet d’un véritable apport-fusion.
Dans cette conception, le profit réalisé par la société absorbée (différence entre la valeur
réelle et la valeur comptable de son actif net) n’a que partiellement le caractère d’un profit
de fusion ; à concurrence de l’actif alloti, il s’agit d’un profit de liquidation.
1.4.2. Cas où la société absorbée détient une participation dans la société absorbante :
11
BIP N°87
Septembre 1999
DH. A cet effet, elle réduit immédiatement son capital de 100 DH x
4.000 actions = 400.000 DH, soit la valeur nominale et impute sur
la prime de fusion la différence entre la valeur d’apport et la valeur
nominale des actions annulées, soit :
12
BIP N°87
Septembre 1999
Soit :
40a = 6.000 + 5b
15b = 5.000 + 5a
a = 6.000/40 + 5b/40
a = 150 + b/8
Actions « A » = 200
Actions « B » = 400
13
BIP N°87
Septembre 1999
La société « A » doit donc créer 30.000 actions nouvelles au titre de
la fusion soit 15.000 x 2 dont 10.000 devraient lui revenir
puisqu’elle détient 5.000 actions de la société « B ».
La contrepartie est :
Il est très rare que le rapport d’échange des titres à l’occasion d’une fusion permette
d’attribuer un nombre entier d’actions ou de parts nouvelles par chaque action ou part
ancienne.
Pour les actionnaires ou associés qui ne possèdent pas le nombre de titres prescrit pour
obtenir les actions ou parts nouvelles, il y a obligation d’acheter ou de céder des droits
formant rompus.
14
BIP N°87
Septembre 1999
le :
Si 2 actions ou parts d’une société « A » absorbée donnent droit à 3 actions nouvelles ou
parts nouvelles d’une société absorbante « B » d’une valeur unitaire de 120 DH, chaque
droit vaut théoriquement 180 DH (120 x 3/2).
Chaque fois que le rapport d’échange ne correspond pas à une partie arithmétique simple,
les techniques suivantes peuvent être envisagées pour éviter la négociation de nombreux
"rompus" :
1. Renonciation par un actionnaire de la société absorbée à exercer son droit sur quelques
titres.
2. Achat par la société de ses propres actions suivies d’une réduction de capital pour
annuler les titres.
3. Versement d’une soulte.
Les valeurs d’apport fixées dans le contrat de fusion sont en général fondées sur des
valeurs comptables.
L’évaluation des apports à effectuer doit se faire suivant une analyse sérieuse fondée sur
des solutions d’évaluation actuellement admises.
2. Le projet de fusion
15
BIP N°87
Septembre 1999
4. Les modalités de remise des parts ou actions et la date à partir de laquelle ces
parts ou actions donnent droit aux bénéfices ainsi que toute modalité particulière
relative à ce droit et à la date à partir de laquelle les opérations de la société absorbée
seront, du point de vue comptable, considérées comme accomplies par la ou les sociétés
bénéficiaires des apports.
5. Les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés intéressées utilisés pour
établir les conditions de l’opération.
8. Les droits accordés aux associés ayant des droits spéciaux et aux porteurs de titres
autres que des actions et, le cas échéant, tous avantages particuliers.
Une fois établi et signé, le projet de fusion doit être déposé au greffe du Tribunal du lieu
du siège des différentes sociétés participant à la fusion.
Le projet de fusion fait également l’objet d’un avis inséré dans un journal d’annonces
légales, par chacune des sociétés participant à l’opération. Cet avis contient exactement
les mêmes dispositions que précitées.
Si une au moins de ces sociétés fait publiquement appel à l’épargne, un avis doit être
inséré au Bulletin Officiel
2.4. Délais
Le dépôt au greffe et la publicité doivent avoir lieu au mo ins trente jours avant la date de
la première assemblée générale extraordinaire appelée à statuer sur l’opération
16
BIP N°87
Septembre 1999
CHAPITRE II
EXECUTION DE LA FUSION
En outre, ils peuvent obtenir auprès de chaque société communication de tous les
documents utiles et procéder à toutes vérifications nécessaires.
Si la loi rend obligatoire l’intervention des commissaires aux comptes, elle reste
incomplète sur la désignation des commissaires aux comptes dont elle ne précise pas s’il
s’agit de tous les commissaires aux comptes des sociétés fusionnées ou s’il s’agit des
commissaires aux comptes nommés spécifiquement à l’occasion de la fusion, à l’instar
des commissaires à la fusion français.
i vérification que les valeurs relatives attribuées aux actions des sociétés
participant à l’opération sont pertinentes et que le rapport d’échange est
équitable ;
i vérification notamment si le montant de l’actif net apporté par les
sociétés absorbées est au moins égal au montant de l’augmentation de
capital de la société absorbante ou au montant du capital de la société
nouvelle issue de la fusion.
Ces vérifications doivent être ensuite portée dans un rapport qui indique la ou les
méthodes suivies pour la détermination du rapport d’échange proposé, si elles sont
adéquates en l’espèce, et les difficultés particulières à l’évaluation s’il en existe,
l’appréciation de la pertinence des valeurs relatives attribuées aux actions et de l’équité du
rapport d’échange.
La loi ne précise pas si doivent être établis autant de rapports que de sociétés
participantes.
17
BIP N°87
Septembre 1999
Toute société anonyme participant à une opération de fusion doit mettre à la disposition
des actionnaires au siège social, trente jours au moins avant la date de l’assemblée
générale appelée à se prononcer sur le projet, les documents suivants :
1. Le projet de fusion ;
3. Les états de synthèses approuvés ainsi que les rapports de gestion des trois derniers
exercices des sociétés participant à l’opération ;
4. Un état comptable, établi selon les mêmes méthodes et la même présentation que le
dernier bilan annuel, arrêté à une date qui, si les derniers états de synthèse se rapportent à
un exercice dont la fin est antérieure de plus de six mois à la date du projet de fusion, doit
être antérieure de moins de trois mois à la date de ce projet.
Tout actionnaire peut obtenir sur simple demande et sans frais, copie totale ou partielle,
communication des documents susvisés.
On notera que la loi ne distingue pas suivant qu’une société absorbée est ou non une
filiale à 100% de la société absorbante. Le droit français, prévoit au contraire une
18
BIP N°87
Septembre 1999
procédure simplifiée éliminant notamment l’obligation d’établir un rapport du conseil
d’administration.
La fusion est décidée par chacune des sociétés intéressées, dans les conditions requises
pour la modification des statuts. La règle est logique : pour l’une l’absorbée, la fusion
emporte dissolution, pour l’autre, l’absorbante, le capital de la société est augmenté. Or,
aussi bien pour l’annexée que l’annexante, la dissolution et l’augmentation de capital sont
des décisions de nature extraordinaire, comme l’est la modification des statuts. A cet
effet, la résolution, pour être adoptée, exige la réunion d’une majorité qualifiée : deux
tiers dans une société anonyme et trois quarts dans les SARL.
La fusion est soumise, le cas échéant, dans chacune des sociétés qui participent à
l’opération, à la ratification des assemblées spéciales d’actionnaires.
5. Publicités
Les deux sociétés en cause étaient immatriculées au registre de commerce, aussi bien
doivent-elles procéder à des inscriptions modificatives afin d’informer les tiers, pour l’une
de sa dissolution et pour l’autre de son augmentation de capital. Faute d’inscription
modificative, la fusion est inopposable aux tiers, c’est-à-dire qu’elle ne produit aucun
effet à leur égard et les créanciers de la société absorbée peuvent prétendre que celle-ci
n’a pas été dissoute, ils ne supportent pas la concurrence des créanciers de l’absorbante
sur les biens de l’absorbée.
Nous invitons le lecteur à se rendre à la fin de cette étude où nous avons dresser un
tableau chronologique des formalités à accomplir lors de la fusion
19
BIP N°87
Septembre 1999
CHAPITRE III
EFFETS DE LA FUSION
1.1. Principe
Le principe s’exprime différemment selon que l’on s’adresse aux associés ou aux tiers.
a) Pour les associés, ceux de l’absorbante comme ceux de l’absorbée, la date de la fusion
est celle de la dernière des assemblées ayant approuvé la fusion. Si l’assemblée de
l’absorbée a statué le 15 juin et l’absorbante le 17 juin, par exemple, la fusion sera
datée du 17 juin. Dès cette date les actionnaires de l’absorbée, par exemple, seront
devenu ceux de l’absorbante, ils pourront donc réclamer que lesdites actions soient
inscrites à leur compte.
b) Pour les tiers, les créanciers de la société absorbée notamment, la date de la fusion est
celle des inscriptions modificatives au registre de commerce. Tant que ces inscriptions
ne sont pas intervenues, ils peuvent ignorer la disparition de leur débitrice et
demander, le cas échéant, sa mise en redressement ou en liquidation judiciaire. Un fois
cette formalité accomplie, toute assignation dirigée contre la société absorbée serait
nulle.
Le principe exposé, il n’est pas rare que le contrat peut prévoir que l’opération prendra
effet à une autre date, laquelle ne doit être ni postérieure à la date de clôture de l’exercice
en cours de la ou des sociétés bénéficiaires ni antérieure à la date de clôture du dernier
exercice clos de la ou des sociétés qui transmettent leur patrimoine. Il s’agit de la lause de
rétroactivité.
20
BIP N°87
Septembre 1999
On entend par « clause de rétroactivité » la stipulation par laquelle les parties à la fusion
entendent reporter les effets de celle-ci à une date antérieure à celle de son approbation,
par exemple à la date d’arrêté des comptes sur le fondement desquels les évaluations ont
eu lieu.
Ainsi, pour des sociétés clôturant leur exercice le 31 décembre 1997 et ayant fusionné le
15 octobre 1998, une clause de rétroactivité aura été insérée dans le projet de fusion
reportant au 1er janvier 1998 la date de celle-ci. En conséquence, les opérations tant
passives (dettes) qu’actives (créances), effectuées par l’absorbée entre le 1er janvier et le
15 octobre 1998 seront réputées avoir été accomplies par l’absorbante. L’intérêt de la
clause est évident : grâce à ce point fixe, les partenaires peuvent entrer en négociation et
établir sur des bases stables les conditions financières de la fusion. A défaut d’une telle
stipulation, les parties seraient condamnées à revoir constamment les bases de la fusion
pour prendre en considération les événements, heureux et malheureux, survenus chez lune
comme chez l’autre société depuis la date du dernier bilan.
Une telle clause est licite. Elle est consacrée par l’article 225 alinéa 2 de la loi relative aux
sociétés anonymes, qui dispose que « le contrat ou traité de fusion, peut prévoir « une
autre date, laquelle ne doit être ni postérieure à la date de clôture de l’exercice en cours de
la ou des sociétés bénéficiaires ni antérieure à la date de clôture du dernier exercice clos
de la ou des sociétés qui transmettent leur patrimoine. »
La fusion entraîne l’acquisition, par les associés des sociétés qui disparaissent, de la qualité
d’associés des sociétés bénéficiaires dans les conditions déterminées par la contrat de fusion. Les
actionnaires de la société absorbée troquent leurs titres contre ceux de la société absorbante selon
les parités d’échange.
Quant aux actionnaires préexistants de la société absorbante, leur nombre croit, d’où des
incidences éventuelles sur l’équilibre des forces. Notons toutefois, que cette entrée de
nouveau associés n’est pas soumise à la procédure d’agrément, la solution étant
commandée par la nature de la transmission universelle de la fusion.
21
BIP N°87
Septembre 1999
La société absorbée étant dissoute, ses dirigeants perdent ipso facto cette qualité. Telle est
la règle. Cependant, une assemblée ordinaire de la société issue de la fusion décide
souvent d’ajouter des sièges autour de la table du conseil d’administration et de désigner
les ex-administrateurs de l’absorbée ou seulement certains d’entre eux.
Rappelons que les nouvelles dispositions relatives aux sociétés anonymes permettent, en
cas de fusion, le dépassement du plafond du nombre d’administrateurs.
La limite maximale de douze administrateurs ou de quinze dans le cas des sociétés cotées
peut être donc dépassée jusqu'à concurrence du nombre total des administrateurs en
fonction depuis plus de six mois dans les sociétés fusionnées sans pourtant que ce nombre
total puisse dépasser le plafond légal ci-après.
Trois hypothèses doivent être distinguées pour la détermination des nombres maximum
d'administrateurs au conseil d'administration des sociétés fusionnées :
i Si la fusion est réalisée entre sociétés dont les actions sont admises à la cote
officielle : le nombre maximal d'administrateurs est fixé à trente.
i Si la fusion est réalisée entre une société dont les actions sont inscrites à la
cote officielle et une société dont les actions ne sont pas inscrites à la cote
officielle : le nombre maximal d'administrateurs est fixé à vingt sept.
Il faut souligner que la loi 17-95 n'accorde aux sociétés fusionnées la possibilité d'avoir
un conseil d'administration élargi que pour une période temporaire (le législateur n’a pas
précisé de délai). La société devra rétablir progressivement son régime normal, car :
22
BIP N°87
Septembre 1999
Cependant, si une nouvelle nomination d’administrateurs est exclue tant que le nombre
d’administrateur n’a pas rejoint le maximum légal, il n'en demeure pas moins vrai que le
renouvellement du mandat, reste possible.
Par ailleurs, dans le cas d'une nouvelle fusion, cette interdiction de procéder à de
nouvelles nominations au conseil d'administration ne s’applique pas. Cette disposition a
pour but d'encourager les restructurations et en particulier les fusions successives.
2. Par exception à la règle générale qui gouverne les autres administrateurs, il est prévu
par la loi que si le président est révoqué ou démissionnaire (en sa qualité de président)
alors que le conseil comprend plus de douze ou quinze membres, le conseil a la faculté de
coopter un nouvel administrateur en vue de le désigner comme président, s’il n’a pu en
désigner un parmi les administrateurs en fonction.
23
BIP N°87
Septembre 1999
formalités relatives à cette opération ont été régulièrement accomplies dans les délais
légaux.
Ainsi, comme nous l’avons soulevé ci-dessus, les opérations de fusion ont pour
caractéristique la transmission des éléments d’actif et de passif composant le patrimoine
d’une société (société absorbée) au profit d’une ou plusieurs autres sociétés qui le
recueillent en tout ou partie.
4.1.1.Transmission de l’actif
Le fait que la fusion emporte de plein droit, transfert de l’intégralité de l’actif des sociétés
absorbantes ou créées pour la circonstance a une conséquence pratique considérable. Les
biens ou les droits composant cet actif sont transmis de plein droit et il n’y a pas lieu de
respecter les règles spécifiques (précisées dans le DOC) relatives à la cession des biens ou
droits. Ainsi les créances qui se trouveraient dans l’actif des sociétés absorbées se
transmettent de plein droit à la société absorbante ou aux sociétés nouvelles.
La transmission du passif propre des sociétés absorbées est une conséquence inéluctable
de la transmission universelle opérée par la fusion. Ainsi, la charge d’une obligation de
non concurrence, d’obligations souscrites vis-à-vis des organismes de prévoyance
sociale….., seront transmis de plein droit de la société absorbée à la société absorbante.
La société absorbante est débitrice des créanciers non obligataires de la société absorbée
aux lieu et place de celle-ci, sans que cette substitution emporte novation à leur égard ce
qui signifie en principe que la créance est reprise sans aucune modification concernant
notamment ses garanties, ses modalités de remboursement, le taux d’intérêt convenu …..
24
BIP N°87
Septembre 1999
Rappelons seulement que la loi a instauré un droit d'opposition au profit des créanciers
des sociétés participant à une opération de fusion .
Le droit d’opposition ne peut s’exercer au profit d’un créancier non obligataire de l’une
des sociétés participant à l’opération de fusion que si:
L’opposition formée par un créancier n’a pas pour effet d’interdire la poursuite des
opérations.
Le mécanisme est plus compliqué, car les solutions varient en fonction de la nature des
obligations et du rôle de – absorbée ou absorbante – de la société qui a émis les
obligations.
Les obligataires de la société absorbante ne sont pas consultés, mais leur assemblée
générale peut donner mandat aux représentants de la masse de former opposition à la
fusion, opposition qui obéit au régime qui vient d’être décrit.
25
BIP N°87
Septembre 1999
L’assemblée des obligataires peut donner mandat aux représentants de la masse de former
opposition à l’opération dans les conditions précédemment évoquées.
L’offre de remboursement doit être publiée au Bulletin Officiel et à deux reprises dans
deux journaux d’annonces légales du lieu du siège social. Le délai entre les deux
insertions est de 10 jours au moins (soit cinq insertions obligatoires).
Si toutes les obligations sont nominatives, la publicité prévue ci-dessus est facultative
(article 236 alinéa 3).
26
BIP N°87
Septembre 1999
En cas de fusion, les obligataires disposent d’un délai de trois mois à compter de la
dernière formalité de publicité ou de l’envoi de la lettre prévue ci-dessus pour demander
le remboursement de leurs titres. Tout obligataire qui n’a pas demandé son
remboursement dans le délai ci-dessus prévu conserve sa qualité dans la société
absorbante aux conditions fixées par le contrat de fusion (article 236 alinéa 5).
Toutefois, l’assemblée générale ordinaire des obligataires peut donner mandat aux
représentants de la masse de former opposition à la fusion ou à la scission, dans les
conditions et sous les effets prévus à l’article 239 précité.
27
BIP N°87
Septembre 1999
Individuellement, et comme en cas de transformation, les salariés ne sont pas affectés par
la fusion ; l’article…. .du DOC prévoit le maintient des contrats de travail et donc le
maintien de l’ancienneté acquise au service de l’absorbée. Cela n’interdit pas à la société
absorbante de procéder ultérieurement aux compressions d’effectif jugées nécessaires du
fait de la fusion. Elle supporte alors la charge des indemnités à allouer aux salariés.
S’agissant des délégués du personnel, de la société absorbée, leur mandat cesse au jour de
la fusion. Cependant, les effectifs de l’absorbante augmentant du fait de la fusion, il y
aura lieu de désigner des représentant supplémentaires, d’où la nécessité de tenir de
nouvelles élections et la faculté pour certains des représentants du personnel de
l’absorbée, à l’image des dirigeants d’être réélu.
28
BIP N°87
Septembre 1999
29
BIP N°87
Septembre 1999
• Le cas échéant, état comptable arrêté à une date
antérieure de moins trois mois à la date du
projet de fusion
J- 16 15 Insertion dans un journal d’annonces légales et au Articles 122 et
Bulletin officiel de l’avis de convocation de l’AGE 123
à l’effet de se prononcer sur le projet de fusion.
J 0 Réunion de l’AGE et approbation du projet de Articles 231
fusion (dans la société bénéficiaire des apports, alinéa 1 et 235.
approbation des apports et des avantages
particuliers.
J+ 31 30 Dépôt du PV de l’AGE, contenant la décision Articles 14 et 37
d’approbation du projet de fusion aux greffes de
Rabat et Casablanca
30 Insertion dans un journal d’annonces légales et au Article 37
Bulletin officiel d’un avis mentionnant :
• La dissolution de la société absorbée
• L’augmentation de capital de la société
bénéficiaire des apports.
Demande d’inscription modificative au registre du
commerce se traduisant par :
• Radiation de la société absorbée
• Modification des statuts de la société
bénéficiaire des apports
30