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DR N.

MESSABIH MAITRE ASSISTANTE EN PARODONTOLOGIE –COURS DE PARODONTOLOGIE QUATRIEME ANNEE DENTAIRE -

LA THERAPEUTIQUE ETIOLOGIQUE :

I- INTRODUCTION :
Caries et maladies parodontale, sont les affections les plus répandues de la denture, elles ont été traitées
jusqu’à une date récente principalement par des thérapeutiques symptomatiques (à visée réparatrice). Ce
mode de traitement pourrait être considéré comme adapté dès lors que l’étiologie de ces deux affections
restait obscure.
Actuellement, des aspects importants de l’étiologie ainsi que de la pathogenèse des caries et de la
maladie parodontale sont convenablement compris, et des méthodes thérapeutiques existe qui
permettent d’éradiquer ou de contrôler les facteurs étiologiques, ainsi que d’empêcher la récidive de la
MP.

II- GENERALITES : ETIOLOGIES DE LA MALADIE PARODONTALE :


Les principales causes de la MP ont été décrites par WESKI en 1936 sous la forme de triade :

1- Etiologie locale :
- Facteur local déclenchant : la PB selon LOE « la plaque dentaire est dépôt moue non calcifié qui se forme
sur les dents insuffisamment nettoyées »
- Facteur local favorisant : ce sont tous les facteurs anatomiques dentaires et iatrogènes qui favorisent la
rétention et l’accumulation de la PB.
- Facteur local indirect : représenté par les forces occlusales traumatogènes.

2- Etiologie constitutionnelle :
- Age
- Sexe
- Race
- Hérédité
- Le tabac
- Le stress

3- Etiologie générale :
- Facteurs hormonaux
- Facteurs nutritionnels
- Troubles endocriniens : diabète….
- Maladie parodontale symptôme de maladie générale : syndrome de papillon Lefèvre, syndrome
de Down…
- Facteurs sanguins
- Facteurs médicamenteux

La pathogénie :
La PB facteur déclenchant de la MP , va agresser progressivement le parodonte :
 Directement par libération d’enzymes
 Indirectement par libération de toxines  synthèse d’enzyme lytique
 Les antigènes  stimulation des cellules de défenses  sécrétion d’anticorps.
Cependant la réponse de l’hôte est variable  phénomènes immunologiques ont un rôle important
dans cette pathogénie.
De même que les facteurs généraux sont susceptibles de modifier la réponse de l’hôte vis à vis de
cette agression :
 En diminuant les défenses naturelles
 En limitant la capacité de réparation
 En provoquant une réponse anormale.

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III-DEFINITION DE LA THERAPEUTIQUE ETIOLOGIQUE :


La thérapeutique initiale : préparatoire (contrôle de PB, détartrage, surfaçage…) : est considérée
comme la phase la plus importante de la thérapeutique parodontale.
C’est un traitement étiologique dans le sens le plus vrai du mot puisqu’il consiste à éliminer les
causes de l’affection.

IV-OBJECTIF DE LA THERAPEUTIQUE INITIALE :


-Informer le patient sur sa maladie parodontale et de son traitement, le motiver quant au contrôle de
sa maladie.
-Enseignement de l’hygiène buccale et encouragement du patient à un brossage dentaire régulier,
idéalement après chaque repas.
- Elimination du tartre.
- Elimination des facteurs retentifs du BB biofilm bactérien.
- Elimination de l’inflammation par élimination des facteurs étiologiques de la MP..
- Stabiliser la lyse osseuse
- Création des rapports occlusaux fonctionnel
- Stabilisation des dents mobiles.
- L'arrêt du tabac, chez un fumeur, est systématiquement recommandé.

V- PLACE DE LA THERAPEUTIQUE ETIOLOGIQUE DANS LE PLAN DE TRAITEMENT :


Le traitement parodontal fait suite à l’établissement d’une fiche clinique et d’un diagnostic.
Le traitement complet des patients atteints de parodontopathies peut être divisé dans un but
didactique en 4 phases qui se chevauchent cependant fréquemment.
1- La phase initiale :
Son objectif est de stopper la progression de la MP par l’élimination de la PB et des facteurs de
retentions de plaque.
2- La phase de réévaluation :
Elle s’effectuera entre 3 et 6 mois suivant le traitement initial et analysera le contrôle de PB,
saignement, sondage et radiographie.
Différentes décisions en résultent : renforcement du contrôle de PB, soin de soutien.
3- La phase corrective :
Le principal objectif est la restauration de la fonction et de l’esthétique : soit par la thérapeutique
non chirurgicale qui ne peuvent être considéré que comme un complément de la thérapeutique
étiologique.
Les diverses méthodes chirurgicales devraient être jugées sur la base de leur aptitude à contribuer
au contrôle de PB et de ce fait la préservation à long terme du parodonte.
4- La phase de maintenance :
Elle vise à maintenir les résultats obtenus et prévenir la récidive de la MP. Le but est
d’accompagner le patient dans son travail quotidien d’élimination de la PB par des contrôles
périodiques au cours desquels les dépôts bactériens encore présents seront systématiquement
éradiqués.

VI- LES DIFFERENTES ETAPES DE LA THERAPEUTIQUE INITIALE :


1- La motivation :
Celle-ci consiste à sensibiliser et à informer le malade, pour ce ci, le praticien devra réunir un grand
nombre de qualités : la patience, la persévérance, la psychologie et la pédagogie.
Le médecin dentiste est amené à solliciter une participation active du patient. Cette prise en charge
constitue un volet essentiel du traitement qui conditionne sa réussite, tout le problème de la
motivation consiste à convaincre le patient de la nécessité du contrôle de PB et de l’apprentissage de ce
comportement : il s’agit d’informer et d’instruire.
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a- La motivation hors du cabinet dentaire :


L’hygiène scolaire : école maternelle, école Iaire.
Motivation des parents : ils doivent apprendre qu’ils sont responsables de l’avenir dentaire de leurs
enfants.
L’information grand public :
 Action des fabricants de matériels d’hygiène en augmentant les ventes des produits.
 Véhicules de communication ou Mass-Media (la presse, affichage, la radio, la télévision…)
La diététique : réduire l’alimentation riche en sucre et préféré une alimentation dure et fibreuse,
riche en protéines et en vitamines.

b- La motivation au cabinet dentaire :


 A la salle d’attente :
- Livres, revues, affiches
- Vidéo cassettes, manuels d’apprentissage
 Rôle de l’assistante est plus spontané, le patient pose plus facilement les questions à
l’assistante.
 Lors de la consultation :
Il faut visualiser l’ennemi pour
Mieux le combattre
  
Révélateurs La sensibilisation du Indices
Patient :( possibilité de
Contrôle du BB Par le patient lui-même)

- Prendre des photographies, des radios, et des modèles.


- Si une bonne hygiène n’est pas pratiquée, le patient n’aura pas le droit à un traitement réparateur.

Les révélateurs :
Ce sont des solutions appliquées avec une boulette de Coton ou des comprimés que l’on garde
en bouche pendant 1mn.

- La Fushine qui colore la PB en


rose
- L’Erythrosine qui colore la PB en
rose pale
- Le système bicolore de Black et
coll : il colore la PB ancienne en bleu
et la Pb jeune en rose
- Le système Plack lite : la PB mature
peut être objectivée par une
solution de fluroesceine incolore à
la lumière naturelle mais visible
avec une lampe UV.

c- Moyens d’éliminations de la PB :
Moyens mécaniques :
 Le brossage dentaire :
C’est l’action de brosser les dents à l’aide d’une brosse pour éliminer les dépôts mous et les
débris alimentaires.

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Intérêt du brossage :
- Elimination des dépôts mous, la PB, les fragments d’aliments et du même coup réduire et retarder
la formation du tartre.
- Masser la gencive pour favoriser la kératinisation de l’épithélium et stimuler la circulation sanguine.
- Eliminer la mauvaise haleine d’origine buccale.

Fréquence et durée du brossage :


- Durée : 3mn.
- Fréquence : 3 fois par jour après les repas

Les brosses à dents :


Ce sont des kits d’hygiène, constitués d’un manche, d’un col, et d’une tête qui porte les soies, celle-ci
représente la partie active de la brosse et varie selon 3 paramètres :
Leur nature : soies naturelles (véritables réservoirs à germes), soies synthétiques (ne perdent pas leur
élasticité lorsqu’elles sont mouillées et s’usent moins vite)
Leur souplesse : qui est fonction du diamètre et parfois de la longueur des soies (brosse extra-souple,
brosse souple, brosse médium, brosse dure et extra-dure)
Leur implantation : soit perpendiculaire au support, ce qui donne une surface homogène de
l’extrémité des soies, soit en V ce qui donne une surface irrégulière qui permet une meilleure
pénétration des poils dans les espaces inter-dentaires.

- Le nombre de touffes est également variable :


- Brosse mono touffe : comportant une seule touffe de soies implantée perpendiculairement à la
tête, cette touffe est taillée en pointe, elle est indiqué pour le nettoyage des espaces inter-dentaires
et des faces distales des molaires.
- Brosse comportant 2 rangées de 6 touffes.
- Brosse comportant 3,4,6 rangées de 10 touffes.

Il existe plusieurs types de brosse à dent :


- Brosse à dent manuelle.
- Brosse à dent électrique : à mouvement horizontal ou de rotation.
- Brosse à dent ultrasonique : pourvue d’un système d’éclairage.

Qualités requises pour une brosse à dent :


- Manche préhensible.
- Possibilité de courbure du col.
- Se nettoyant facilement.
- Résistante et peu coûteuse.
- Pouvant se différencier des autres brosses de la famille.

Contre indications du brossage :


- Phase aiguë de la GUN.
- Réaction inflammatoire chez les irradiés.
- Après chirurgie ou extraction dentaire.
- Dans les 1er jours qui suivent une lésion traumatique.

Méthodes de brossage :
Méthode horizontale :
Indication : pour enfant jusqu’à l’âge de 3 ans.
Technique : les arcades en occlusion, on place la brosse
perpendiculaire au face vestibulaire ou face occlusale , et on
effectue un mouvement de va et vient.
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Cette méthode est très répandue et pourtant , c’est la plus traumatogènes et la moins efficace, elle
n’est justifiée que sur les faces occlusales.

Méthode circulaire de Fones :


Indication : enfants et patient ayant un parodonte sain.
Technique : la brosse se positionne à 90° par rapport
à la surface dentaire, le patient étant en occlusion. Les mouvements
de rotation concernant les faces vestibulaires puis les faces linguales,
les surfaces occlusales seront brossées avec un mouvement
de va et vient rotatoire.

Méthode de rouleau : par roulement :


Indication : adolescent et adulte ayant un parodonte sain.
Position de la brosse : à 45° par rapport à l’axe dentaire en
appuyant légèrement sur la gencive bouche ouverte.
Technique : course (parcours) de la brosse : de la gencive à la dent,
les poils se plient, stimulent ainsi la gencive et en fin de mouvement
permettent d’enlever la PB marginale et inter-dentaire.

Méthode de Bass :
Indication : adulte ayant un parodonte sain mais également,
patient souffrant d’une gingivite ou d’une parodontite.
Position de la brosse : inclinaison de la brosse à 45°
par rapport à l’axe dentaire, l’extrémité des poils se trouve
dans le sulcus gingival et les espace inter-dentaire tout
en gardant la position de la brosse.
Technique : bouche ouverte, des
discrets mouvements vibratoires seront réalisés.

Méthode de Bass modifiée :


En plus du mouvement vibratoire, on rajoute un mouvement de balayage.

Méthode de Stillman :
Indication : récessions, gingivite oedémateuse.
Position de la brosse : parallèle à l’axe de la dent,
le sujet étant en bouche ouverte, l’extrémité des poils
doit dépasser de 2mm le bord de la gencive marginale,
tout en exerçant une pression sur celle-ci.
Technique : après avoir incliné la brosse à 45°,
on réalise des mouvements léger dans le sens mesio-distale
ce qui permet outre un massage gingival, une élimination de la PB.

Méthode de Stillman modifiée :


C’est la combinaison de l’action vibratoire des poils et
du mouvement par coup de la brosse selon l’axe longitudinal des dents.
La brosse est positionnée au niveau de la ligne muco-gingivale,
les poils sont placés à distance de la couronne et déplacés le long
de la gencive attachée, de la gencive marginale et de la surface dentaire.
On tourne le manche vers la couronne et on le fait vibrer en déplaçant la brosse.

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Méthode de Charters :
Indication : patient porteur d’une parodontopathie, récessions, diastèmes.
Position de la brosse : les bords des poils forment sur toute
leur longueur un angle de 45° par rapport à l’axe de la dent,
en appuyant sur la gencive, la bouche est ouverte, les poils
dirigés vers le plan d’occlusion.
Technique : dans cette position on réalise de petites
oscillations dans les espaces inter-dentaires.

 Les adjuvants du brossage :

Fil de soie : le fil est enroulé autour des majeurs et il est tendu avec le pouce et l’index. Le fil est
préconisé pour le nettoyage des surfaces proximales.
On le fait passer sous le point de contact en douceur jusqu’à atteindre le liseré gingival puis on le remonte
en appuyant le fil contre la surface proximale de la dent.

Cure-dent : bâtonnet inter-dentaire : en bois imprégnés ou non de substances aromatiques, ils sont
effilés et de section triangulaire.

Les stimulateurs : sont constitués d’un cône en caoutchouc


Ou de matière plastique monté sur un manche, il est inséré dans l’espace inter dentaire avec un
mouvement de va et vient associer à une rotation.
Ils stimulent la gencive favorisent la kératinisation.

Les Brossettes inter dentaires : elles sont introduites entre les dents avec un mouvement d’avant en
arrière.il ya plusieurs diamètres selon la largeur des espaces inter dentaires.

Les hydropulseurs : permettent un rinçage à jet avec de l’eau ou une solution d’antiseptique.

Moyens chimiques :
Les antibiotiques : pratiquement tous les antibiotiques ont été testés. L’emploi à long terme des
antibiotiques est contre indiqué car la dose contenue dans les dentifrices est tout à fait propre à
crée des souches antibiorésistantes.

Les enzymes : la mutanase et d’autre enzyme montrant une efficacité à court terme mais des effets
secondaires sont fréquents.
- La dextranase.

Les vitamines : la vitamine C et bain de bouche à base de zinc, vitamine A, vitamine D.


Les antiseptiques :
La chlorhexidine : C’est un des meilleurs des inhibiteurs de la PB, et à ce titre cet agent bactéricide et
bactériostatique a été largement expérimenté sous forme de gels et de dentifrices.
La sanguinarine : considérée comme un bon agent anti-plaque.
Le fluor :
Les dentifrices fluorés : il est souhaitable de prescrire des dentifrices à action réellement
médicamenteuse.

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2- Détartrage et surfaçage radiculaire :

Définition : le détartrage est une intervention qui consiste à éliminer la PB et le tartre de la surface des
dents.
En fonction de la localisation des dépôts, le détartrage sera sus ou sous-gingival.
L’objectif du détartrage sus-gingival est l’élimination des dépôts situés sur la couronne clinique des dents.
Le surfaçage radiculaire suppose l’élimination du cement « ramolli », la surface de la racine devenant
dure et lisse.
Buts du détartrage et du surfaçage radiculaire :
Le but est d’obtenir des surfaces lisses, dures et propres, rendant ainsi possible :
L’élimination de la masse bactérienne et tartrique sous-gingivale.
Un nettoyage plus aisé des surfaces radiculaires par le patient et par le praticien lors des séances de
prophylaxie professionnelles ce qui permet la cicatrisation des poches et prévient la récidive.
Diminution de l’inflammation gingivale et stopper le processus de destruction.

- Indication du détartrage et du surfaçage :


- Présence de tartre sus et sous-gingival sur la surface dentaire dans le cadre des gingivites et des
parodontites.
- Le détartrage et surfaçage sont un temps essentiel de la thérapeutique initiale dans le cadre de la
réalisation d’une thérapeutique non chirurgicale et chirurgicale.
- Représente le seul traitement chez les patients non motivés et chez les patients dont l’état général
contre indique les interventions plus élaborées.

- Contre indication du détartrage et surfaçage :


Relatives :
- Affection rénale.
- HTA, RAA.
- Diabète non équilibré.
- Cardiopathies dont le risque vital n’est pas mis en jeu.
Absolue :
- Affections de la ligne blanche (Leucémie, Hémophilie)
- Malade sous anticoagulants.
- Malade sous corticothérapie.

- Instrumentation utilisée :
Manuelle : Grattoir (falciforme, en forme de houe, ciseaux), curettes, limes.
Ultrasonique : le Cavitron fonctionnant à 25000 vibrations/secondes permet de déloger le tartre par
fragmentation, avec un système de refroidissement .le cavitron comporte des inserts
interchangeables (qui travaillent en poussée de coronaire en apical)
Il existe :
Des inserts en inox rigide , les plus utilisés +++

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Inserts en carbone : utilisés principalement en maintenance implantaire.


Intérêt : lissage, polissage d’éléments prothétiques ou implantaires enmétal.
Inconvénient : sont très fragiles

- Technique du détartrage et du surfaçage :


Préparation du champ opératoire :
- Une large irrigation à l’aide d’un spray du champ opératoire est pratiquée pour supprimer les débris
alimentaires.
- Une anesthésie locale s’avère parfois nécessaire en cas d’hypersensibilité importante.
- On procède d’abord au détartrage sus-gingival à fin de faciliter l’accès à la zone sous-gingivale.

 Certaines règles doivent impérativement être respectées lors du détartrage et surfaçage :


- Le point d’appui qui doit être proche de la zone à détartrer pour assurer la stabilité du mouvement.
- La prise de l’instrument en porte-plume standard.

Technique proprement dite :


-Après le détartrage sus-gingival : la surface radiculaire est d’abord explorée à la sonde pour connaître la
profondeur de la poche et la position des dépôts calcifiés.
- La curette est insérée jusqu’à la base de la poche, sa face lisse en regard de la gencive, la curette est
tournée en position de travail puis un mouvement de traction est effectué en direction apico-
coronnaire en gardant un angle de 60° à 80° avec la racine, ce mouvement est répété jusqu’à l’obtention
d’une surface lisse et dure contrôlé à l’aide de la sonde.
-Polissage.
-conseils post-opératoires

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3-Traitement médicamenteux :
Les thérapeutiques mécaniques peuvent s’avérer insuffisantes pour le traitement de certaines formes
avancées de maladies parodontales (PJ, PPR, PPP)
Ainsi le concept de contrôle de PB, représente l’essence même de la thérapeutique quelque soit la
philosophie du traitement, et les nouvelles données étiopathogéniques associées à une meilleur
connaissance du profil bactérien des poches parodontales justifient pleinement l’emploi de substances
antibactériennes susceptibles de potentialiser le contrôle mécanique de la plaque, parmi eux nous avons :

Les antiseptiques :
La chlorhexidine :
Grâce à ses propriétés cationiques elle à une affinité pour la paroi cellulaire des micro-organismes et selon
sa concentration elle peut être bactéricide ou bactériostatique.
Hexétidine :
Elle possède une propriété antibactérienne à large spectre, effet anti-plaque.
Sanguinarine :
Alcaloïde extrait de Sanguinaria Canadensis, elle possède des propriétés antibactériennes à large
spectre.
L’eau oxygénée :
C’est un antiseptique à effet moussant qui permet de véhiculer l’O2 au fond de la poche.

 Les antiseptiques sont utilisés sous forme de bain de bouche ou avec un hydropulseur

- Les antibiotiques :
Indiqués au cours de la phase d’activité de la maladie parodontale , en prophylaxie pour maladie
générale (ou il y a le risque infectieux ; RAA, Cardiopathie, diabète non équilibré), traitement
parodontal actif après confirmation bactériologique (spécificité bactérienne)

La mono-thérapie :
- Les Cyclines : chlorhydrate de tétracycline, Doxycycline, Minocycline (PJ localisé)
- Métronidazole : Flagyl (GUN, PUN)
- Les macrolides : Erythromycine, Rovamycine.
- Les B-lactamines : Amoxicilline.

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Les associations :
- Amoxicilline + acide Clavulanique : Augmentin (GUN, parodontite réfractaire)
- Métronidazole + Amoxicilline (PJ généralisée, PPP, PPR)
- Spiramycine + Métronidazole (Rodogyl)

4- Elimination des facteurs iatrogènes et des facteurs favorisants :


Correction des débordements :
Obturation débordante :
Les surplombs des restaurations doivent être éliminés à fin de faciliter l’élimination de la PB et du tartre,
et d’établir une morphologie axiale facilitant le nettoyage des dents.
La correction peut s’effectuer par divers système :
Un contre-angle pourvu d’une pointe montée diamantée en forme de flamme (ou plate)
Système EVA : la pièce à main EVA permet la correction aisée des débordements interdentaires au moyen
des limes flexibles.
Système periotor.
Strips abrasifs.
Couronnes nettement en sous-gingival ou débordantes :
Si une correction cervicale s’avère impossible ou inesthétique elles sont déposées et remplacées par des
restaurations provisoires.
Eléments intermédiaires inadéquats : Correction ou remplacement du pont du bridge.

Les extractions :
Les dents présentant un support osseux insuffisant seront extraites sous peine d’entraîner une gêne
fonctionnelle et représentée un réservoir de bactéries.

Lors d’une extraction difficile, diverses techniques permettent bien souvent d’éviter l’agression du
parodonte.

Monoradiculées : élévation d’un lambeau vestibulaire.


- Elimination d’une partie de la table osseuse vestibulaire.
- Préservation du septum interdentaire.

Molaires : il faut réaliser la séparation des racines.

L’orthodontie :
Les appareils multi-bagues constituent un redoutable piège à plaque (surtout au niveau des bagues
molaire)
Les fils situés à proximité de la gencive posent la question de concilier les impératifs de la bio-mécanique
et de la parodontologie, une prophylaxie professionnelle au cours du traitement s’avère souvent
indispensable.

5- Le traitement fonctionnel :
La gouttière occlusale : elle est destinée à rééduquer progressivement la position mandibulaire à fin
d’établir l’équilibre articulaire et musculaire perturbé.
Indication : Bruxisme, SADAM, trauma occlusal.

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La gouttière occlusale

Neutralisation de l’engrènement

Modification de la position mandibulaire
  
Action sur les Action sur les récepteurs Action sur les
Propriocepteurs musculaires propriocepteurs
Articulaires ligamentaires


Rééducation de la position mandibulaire
  
Suppressions des Suppressions des Suppressions des
Spasmes musculaires douleurs musculaires surcharges dento-parodontales

Traitement ODF mineur :


Le traumatisme occlusal est un facteur aggravant dans la progression de la maladie parodontale donc il
convient de l’éliminer par un traitement ODF.

Prothèse provisoire :
Les édentements seront remplacés ultérieurement par des restaurations prothétiques définitives, mais au
cours de la thérapeutique initiale à fin de restaurer la fonction et l’esthétique une prothèse provisoire sera
confectionnée afin de prévenir une résorption accrue, malpositions dentaires et diminuer les surcharges
occlusals sur les dents restantes.

La contention temporaire fixe ou amovible :


Le mot « contention » veut dire « tenir avec », cela se traduit par l’immobilisation temporaire ou définitive
des dents mobiles dans la meilleure position anatomique et fonctionnelle.

La contention temporaire : destinée à fixer les dents pendant une période déterminée et dans tous les
cas, elle reste limiter dans le temps.
Elle se fait avant le traitement parodontal et en urgence : elle soulage le patient des douleurs de
mobilités, elle permet l’équilibration occlusale fonctionnelle.

 Contention temporaire amovible :


- La plaque de Howley : c’est une plaque en résine acrylique munie d’un bandeau et plan de morsure.
- La plaque de SVED : plaque en résine avec un appui sur le palais

 Contention temporaire fixée :


- Ligature métallique en huit.
- Ligature métallique en échelle.
- Ligature en point de machine à coudre.

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VII- CAS PARTICULIERS :


Les personnes atteintes de maladies générales devront se contenter de la thérapeutique initiale du
moment que la chirurgie est contre indiquée chez eux, cependant ils présentent un risque infectieux, une
antibioprophylaxie sera instaurée :
- Pour les diabétiques non équilibré : Spiramycine 6M / J pendant 8j.
- Les cardiopathies : Amoxicilline 02g 1h avant l’acte
 enfant : 75mg / kg
 En cas d’allergie au B-lactamines : Clindamycine 600mg 1h avant l’acte
 enfant : 15mg / kg
 Ou Pristinamycine 1g 1h avant l’acte
 Enfant : 25mg / kg
- Insuffisance rénale : on donne un ATB à élimination autre que rénale, en demie ½ dose.
- Insuffisance hépatique : les ATB à éviter sont la Tétracycline, Spiramycine, Clindamycine.

VIII- CONCLUSION :
Actuellement, la plus part des auteurs s’accordent à penser que l’élimination et le contrôle de PB, suivie
d’un détartrage et surfaçage radiculaire , ainsi que les facteurs dits « iatrogènes » qui seront soit à
supprimer, soit à corriger, constitue l’étape la plus importante du traitement parodontal puisqu’ils
permettent de réduire l’inflammation gingivale et la profondeur des poches, et donc stopper le processus
de destruction de la maladie parodontale, ce qui constitue le but des soins dentaires modernes.

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