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LA THERAPEUTIQUE ETIOLOGIQUE :
I- INTRODUCTION :
Caries et maladies parodontale, sont les affections les plus répandues de la denture, elles ont été traitées
jusqu’à une date récente principalement par des thérapeutiques symptomatiques (à visée réparatrice). Ce
mode de traitement pourrait être considéré comme adapté dès lors que l’étiologie de ces deux affections
restait obscure.
Actuellement, des aspects importants de l’étiologie ainsi que de la pathogenèse des caries et de la
maladie parodontale sont convenablement compris, et des méthodes thérapeutiques existe qui
permettent d’éradiquer ou de contrôler les facteurs étiologiques, ainsi que d’empêcher la récidive de la
MP.
1- Etiologie locale :
- Facteur local déclenchant : la PB selon LOE « la plaque dentaire est dépôt moue non calcifié qui se forme
sur les dents insuffisamment nettoyées »
- Facteur local favorisant : ce sont tous les facteurs anatomiques dentaires et iatrogènes qui favorisent la
rétention et l’accumulation de la PB.
- Facteur local indirect : représenté par les forces occlusales traumatogènes.
2- Etiologie constitutionnelle :
- Age
- Sexe
- Race
- Hérédité
- Le tabac
- Le stress
3- Etiologie générale :
- Facteurs hormonaux
- Facteurs nutritionnels
- Troubles endocriniens : diabète….
- Maladie parodontale symptôme de maladie générale : syndrome de papillon Lefèvre, syndrome
de Down…
- Facteurs sanguins
- Facteurs médicamenteux
La pathogénie :
La PB facteur déclenchant de la MP , va agresser progressivement le parodonte :
Directement par libération d’enzymes
Indirectement par libération de toxines synthèse d’enzyme lytique
Les antigènes stimulation des cellules de défenses sécrétion d’anticorps.
Cependant la réponse de l’hôte est variable phénomènes immunologiques ont un rôle important
dans cette pathogénie.
De même que les facteurs généraux sont susceptibles de modifier la réponse de l’hôte vis à vis de
cette agression :
En diminuant les défenses naturelles
En limitant la capacité de réparation
En provoquant une réponse anormale.
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DR N.MESSABIH MAITRE ASSISTANTE EN PARODONTOLOGIE –COURS DE PARODONTOLOGIE QUATRIEME ANNEE DENTAIRE -
Les révélateurs :
Ce sont des solutions appliquées avec une boulette de Coton ou des comprimés que l’on garde
en bouche pendant 1mn.
c- Moyens d’éliminations de la PB :
Moyens mécaniques :
Le brossage dentaire :
C’est l’action de brosser les dents à l’aide d’une brosse pour éliminer les dépôts mous et les
débris alimentaires.
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Intérêt du brossage :
- Elimination des dépôts mous, la PB, les fragments d’aliments et du même coup réduire et retarder
la formation du tartre.
- Masser la gencive pour favoriser la kératinisation de l’épithélium et stimuler la circulation sanguine.
- Eliminer la mauvaise haleine d’origine buccale.
Méthodes de brossage :
Méthode horizontale :
Indication : pour enfant jusqu’à l’âge de 3 ans.
Technique : les arcades en occlusion, on place la brosse
perpendiculaire au face vestibulaire ou face occlusale , et on
effectue un mouvement de va et vient.
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Cette méthode est très répandue et pourtant , c’est la plus traumatogènes et la moins efficace, elle
n’est justifiée que sur les faces occlusales.
Méthode de Bass :
Indication : adulte ayant un parodonte sain mais également,
patient souffrant d’une gingivite ou d’une parodontite.
Position de la brosse : inclinaison de la brosse à 45°
par rapport à l’axe dentaire, l’extrémité des poils se trouve
dans le sulcus gingival et les espace inter-dentaire tout
en gardant la position de la brosse.
Technique : bouche ouverte, des
discrets mouvements vibratoires seront réalisés.
Méthode de Stillman :
Indication : récessions, gingivite oedémateuse.
Position de la brosse : parallèle à l’axe de la dent,
le sujet étant en bouche ouverte, l’extrémité des poils
doit dépasser de 2mm le bord de la gencive marginale,
tout en exerçant une pression sur celle-ci.
Technique : après avoir incliné la brosse à 45°,
on réalise des mouvements léger dans le sens mesio-distale
ce qui permet outre un massage gingival, une élimination de la PB.
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Méthode de Charters :
Indication : patient porteur d’une parodontopathie, récessions, diastèmes.
Position de la brosse : les bords des poils forment sur toute
leur longueur un angle de 45° par rapport à l’axe de la dent,
en appuyant sur la gencive, la bouche est ouverte, les poils
dirigés vers le plan d’occlusion.
Technique : dans cette position on réalise de petites
oscillations dans les espaces inter-dentaires.
Fil de soie : le fil est enroulé autour des majeurs et il est tendu avec le pouce et l’index. Le fil est
préconisé pour le nettoyage des surfaces proximales.
On le fait passer sous le point de contact en douceur jusqu’à atteindre le liseré gingival puis on le remonte
en appuyant le fil contre la surface proximale de la dent.
Cure-dent : bâtonnet inter-dentaire : en bois imprégnés ou non de substances aromatiques, ils sont
effilés et de section triangulaire.
Les Brossettes inter dentaires : elles sont introduites entre les dents avec un mouvement d’avant en
arrière.il ya plusieurs diamètres selon la largeur des espaces inter dentaires.
Les hydropulseurs : permettent un rinçage à jet avec de l’eau ou une solution d’antiseptique.
Moyens chimiques :
Les antibiotiques : pratiquement tous les antibiotiques ont été testés. L’emploi à long terme des
antibiotiques est contre indiqué car la dose contenue dans les dentifrices est tout à fait propre à
crée des souches antibiorésistantes.
Les enzymes : la mutanase et d’autre enzyme montrant une efficacité à court terme mais des effets
secondaires sont fréquents.
- La dextranase.
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Définition : le détartrage est une intervention qui consiste à éliminer la PB et le tartre de la surface des
dents.
En fonction de la localisation des dépôts, le détartrage sera sus ou sous-gingival.
L’objectif du détartrage sus-gingival est l’élimination des dépôts situés sur la couronne clinique des dents.
Le surfaçage radiculaire suppose l’élimination du cement « ramolli », la surface de la racine devenant
dure et lisse.
Buts du détartrage et du surfaçage radiculaire :
Le but est d’obtenir des surfaces lisses, dures et propres, rendant ainsi possible :
L’élimination de la masse bactérienne et tartrique sous-gingivale.
Un nettoyage plus aisé des surfaces radiculaires par le patient et par le praticien lors des séances de
prophylaxie professionnelles ce qui permet la cicatrisation des poches et prévient la récidive.
Diminution de l’inflammation gingivale et stopper le processus de destruction.
- Instrumentation utilisée :
Manuelle : Grattoir (falciforme, en forme de houe, ciseaux), curettes, limes.
Ultrasonique : le Cavitron fonctionnant à 25000 vibrations/secondes permet de déloger le tartre par
fragmentation, avec un système de refroidissement .le cavitron comporte des inserts
interchangeables (qui travaillent en poussée de coronaire en apical)
Il existe :
Des inserts en inox rigide , les plus utilisés +++
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3-Traitement médicamenteux :
Les thérapeutiques mécaniques peuvent s’avérer insuffisantes pour le traitement de certaines formes
avancées de maladies parodontales (PJ, PPR, PPP)
Ainsi le concept de contrôle de PB, représente l’essence même de la thérapeutique quelque soit la
philosophie du traitement, et les nouvelles données étiopathogéniques associées à une meilleur
connaissance du profil bactérien des poches parodontales justifient pleinement l’emploi de substances
antibactériennes susceptibles de potentialiser le contrôle mécanique de la plaque, parmi eux nous avons :
Les antiseptiques :
La chlorhexidine :
Grâce à ses propriétés cationiques elle à une affinité pour la paroi cellulaire des micro-organismes et selon
sa concentration elle peut être bactéricide ou bactériostatique.
Hexétidine :
Elle possède une propriété antibactérienne à large spectre, effet anti-plaque.
Sanguinarine :
Alcaloïde extrait de Sanguinaria Canadensis, elle possède des propriétés antibactériennes à large
spectre.
L’eau oxygénée :
C’est un antiseptique à effet moussant qui permet de véhiculer l’O2 au fond de la poche.
Les antiseptiques sont utilisés sous forme de bain de bouche ou avec un hydropulseur
- Les antibiotiques :
Indiqués au cours de la phase d’activité de la maladie parodontale , en prophylaxie pour maladie
générale (ou il y a le risque infectieux ; RAA, Cardiopathie, diabète non équilibré), traitement
parodontal actif après confirmation bactériologique (spécificité bactérienne)
La mono-thérapie :
- Les Cyclines : chlorhydrate de tétracycline, Doxycycline, Minocycline (PJ localisé)
- Métronidazole : Flagyl (GUN, PUN)
- Les macrolides : Erythromycine, Rovamycine.
- Les B-lactamines : Amoxicilline.
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Les associations :
- Amoxicilline + acide Clavulanique : Augmentin (GUN, parodontite réfractaire)
- Métronidazole + Amoxicilline (PJ généralisée, PPP, PPR)
- Spiramycine + Métronidazole (Rodogyl)
Les extractions :
Les dents présentant un support osseux insuffisant seront extraites sous peine d’entraîner une gêne
fonctionnelle et représentée un réservoir de bactéries.
Lors d’une extraction difficile, diverses techniques permettent bien souvent d’éviter l’agression du
parodonte.
L’orthodontie :
Les appareils multi-bagues constituent un redoutable piège à plaque (surtout au niveau des bagues
molaire)
Les fils situés à proximité de la gencive posent la question de concilier les impératifs de la bio-mécanique
et de la parodontologie, une prophylaxie professionnelle au cours du traitement s’avère souvent
indispensable.
5- Le traitement fonctionnel :
La gouttière occlusale : elle est destinée à rééduquer progressivement la position mandibulaire à fin
d’établir l’équilibre articulaire et musculaire perturbé.
Indication : Bruxisme, SADAM, trauma occlusal.
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La gouttière occlusale
Neutralisation de l’engrènement
Modification de la position mandibulaire
Action sur les Action sur les récepteurs Action sur les
Propriocepteurs musculaires propriocepteurs
Articulaires ligamentaires
Rééducation de la position mandibulaire
Suppressions des Suppressions des Suppressions des
Spasmes musculaires douleurs musculaires surcharges dento-parodontales
Prothèse provisoire :
Les édentements seront remplacés ultérieurement par des restaurations prothétiques définitives, mais au
cours de la thérapeutique initiale à fin de restaurer la fonction et l’esthétique une prothèse provisoire sera
confectionnée afin de prévenir une résorption accrue, malpositions dentaires et diminuer les surcharges
occlusals sur les dents restantes.
La contention temporaire : destinée à fixer les dents pendant une période déterminée et dans tous les
cas, elle reste limiter dans le temps.
Elle se fait avant le traitement parodontal et en urgence : elle soulage le patient des douleurs de
mobilités, elle permet l’équilibration occlusale fonctionnelle.
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VIII- CONCLUSION :
Actuellement, la plus part des auteurs s’accordent à penser que l’élimination et le contrôle de PB, suivie
d’un détartrage et surfaçage radiculaire , ainsi que les facteurs dits « iatrogènes » qui seront soit à
supprimer, soit à corriger, constitue l’étape la plus importante du traitement parodontal puisqu’ils
permettent de réduire l’inflammation gingivale et la profondeur des poches, et donc stopper le processus
de destruction de la maladie parodontale, ce qui constitue le but des soins dentaires modernes.
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