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Chapitre 1 : INTRODUCTION SUR L’EXPLOITATION SOUTERRAINE

I.1 – Exploitation minière


Dans le cycle de vie d’un projet minier la phase d’exploitation se trouve dans la
troisième phase1. Il consiste à extraire le minerai d’un gisement en vue d’un objectif
commercial.2

I.2 – Exploitation souterraine


L’exploitation souterraine concerne toutes les activités permettant d’extraire la réserve
de minerais en sous-sol, ainsi que les travaux en amont de mise en place d’infrastructure et/ou
de structures permettant de réaliser l’exploitation proprement dite. On peut citer :

- Les voies d’accès et de transport


- Les aires de stockages
- Les issues de secours, ainsi que les dispositifs de sécurité des mineurs
- Les ouvrages de fonds, à savoir :
o L’abattage
o La manutention
o L’aérage
o Le chargement
o L’exhaure
o Le soutènement

I.3 – Définition d’une mine souterraine


Une mine souterraine est un lieu confiné3 dans lequel l’air ambiant est pollué par
- Les conditions naturelles qui y règnent
- Les activités qui s’y opèrent, entre autres :
o Les résultats des tirs, autrement dit, les sautages d’explosifs (poussières,
gaz, …)
o Les gaz issus des minerais
o Le dégagement de méthane
o La présence d’ammoniac (à l’origine des remblais par exemple)
o L’utilisation des machines et engins (à moteurs diesels)

1
Travaux à faire : expliciter le cycle de vie d’un projet minier
2
Travaux à faire : décrire le processus d’exploitation minière
3
Travaux à faire : définir et décrire un espace de travail confiné
o La respiration des occupants du lieu

I.4 - Atmosphère de la mine :


I.4.1 - Généralités

C’est l’ensemble des paramètres constituant le microclimat de la mine, à savoir :

- La composition chimique de l’atmosphère de la mine,


- L’air de la mine est pauvre en oxygène.
- La température de l’air
- L’humidité de l’air
- La poussière dans la mine
- Les différents gaz existant dans la mine
L’atmosphère régnant au fond d’une mine est affectée par les activités y opérées, et
aussi, par la température des massifs rocheux, qui augmente avec la profondeur, et enfin, les
gaz et liquides que la roche peut renfermer.

I.4.2 – atmosphère normale et atmosphère d’une mine

L’air normal contient environ 21% d’oxygène, 79% d’azote. On y trouve des faibles
quantités de CO2 (environ0,004%) et des gaz rares à l’état de traces.

Afin de maintenir des conditions acceptables pour la santé et la capacité à travailler


pour le personnel de la mine, les règlements de sécurité exigent

- un teneur en oxygène supérieure ou égale à 20% en volume.


- un taux de C02 de tous les lieux de travail souterrain inférieur à 0,5%, et inférieur à
1% dans de retour d’air
- une teneur de CO (monoxyde de carbone) inférieure à 0,0010%
- une teneur en hydrogène sulfuré dans l’air de la mine inférieure à 0,00066% en
volume
- une teneur en oxyde d’azote dans l’air de la mine inférieure à 0,001% en volume.

2
I.4.2 – Extrait de principales normes de l’atmosphère d’une mine souterraine

Les principales normes de l’atmosphère d’une mine souterraine sont récapitulées par
le tableau n°1

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Chapitre 2 : GENERALITE SUR L’AERAGE
II.1 - Définition :
L’aérage consiste à ventiler des mines souterraines afin d’y maintenir des conditions
acceptables aux employés et éviter des risques d’explosions ou des incidents liés à des gaz
nocifs.

L’aérage concerne l’ensemble des procédés et moyens permettant de renouveler l’air


dans les chantiers et ouvrages souterrains, afin de maintenir un atmosphère des travaux
miniers viable et sans danger.

II.2 - Objectif de l’aérage de la mine


L’aérage est nécessaire suivant un ordre humain et technique, de façon à :

- assurer la sécurité et le bien-être des employés. Ceci est régi par des réglementations
ou des codes de travail,4
- Eviter la formation de mélanges détonants d’air et de méthane,
- Evacuer les fumées toxiques produites par les tirs,
- Evacuer, les fumées produites par les engins ou des groupes électrogènes,
- Diluer les gaz toxiques susceptibles de provoquer des explosions (en particulier le
méthane),
- refroidir l’ambiance de travail de façon à ce que celle-ci respecte les conditions de
travail,
- Minimiser les quantités de poussières dans l’atmosphère de la mine pour des
conditions de travail adéquates.
- Renouveler l’air nécessaire à la respiration du personnel de la mine.
- …

II.3 - Processus d’aérage


Comme tout processus de renouvellement d’air, l’aérage s’effectue par :

- L’extraction de l’air vicié (ou pollué) de l’ambiance souterraine : on parle de puits ou


de galéries de retour d’air.
- L’introuction d’air neuf venant de l’ambiance exterieure vers l’ambiance souterraine :
on parle d’orifice d’entrée d’air.

4
Pour Madagascar, le titre IV du code de travail stipule « des conditions d’hygiène, de sécurité et
d’environnement de travail, art 110, 111, 113, 114, 120, 124

4
En phase d’exploitation, il y a nécessité d’évacuer ces gaz et donc d’aérer les chantiers
pour permettre le travail des mineurs dans de bonnes conditions :

- assurer la qualité convenable de la composition de l’atmosphère au sein de la mine, en


termes de teneur en oxygène et de dilution de gaz nocifs ;
- assurer les conditions climatiques suffisantes, en termes de température et d’humidité.
Par ailleurs, les techniques et les moyens d’aérage mis en œuvre doivent prendre en
compte la lutte contre les poussières émises par l’exploitation. Globalement, les
mélanges gazeux présents dans les exploitations minières peuvent avoir deux origines,
à savoir :
o une origine endogène : il s’agit de gaz contenus dans le gisement et/ou dans les
roches encaissantes avant l’exploitation. Il s’agit classiquement du méthane, de
ses homologues supérieurs, du dioxyde de carbone, du radon et bien plus
rarement d’autres gaz (azote, hydrogène, argon, sulfure d’hydrogène, etc.). La
composition de ces mélanges gazeux est liée à la nature et à l’environnement
géologique des matériaux extraits. Par exemple, on s’attendra à la présence de
CH4 et de CO2 dans les gisements de potasse et de sel ou dans les
exploitations avec des encaissants comportant des composés hydrocarbonés
tandis que les atmosphères de mines métalliques présenteront plutôt un
appauvrissement en oxygène avec la production éventuelle de certains gaz
nocifs (CO2, H2S, etc.). Ces gaz se libèrent continuellement en cours de
l’exploitation, par un mécanisme de détente, et migrent vers l’atmosphère des
travaux souterrains ;
o une origine exogène : ce sont des gaz produits par des réactions chimiques
spécifiques, pendant l’activité minière. Il s’agit le plus souvent de :
 monoxyde de carbone, de dioxyde de carbone et de sulfure
d’hydrogène libérés suite à la perturbation de l’équilibre géochimique
initial provoquée par l’exploitation (ventilation, fracturation du massif
rocheux, modifications hydrologiques, etc.). Ainsi du monoxyde de
carbone est produit par l’oxydation de certains minerais et du sulfure
d’hydrogène est produit par décomposition de matières contenant du
soufre comme les bois de soutènement ;
 gaz divers liés à l’utilisation des explosifs et des engins à moteurs à
combustion.

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II.5 - Etude d’aérage
II.5.1 - Introduction

L’étude d’aérage doit répondre aux critères ci-dessous (liste non limitative) :

- Garantir la salubrité de l’atmosphère des travaux miniers


- Eviter toute accumulation de gaz
- Evaluer les besoins en air dans les différents endroits du réseau
- Faire les calculs de ventilations
- Etudier des conditions climatiques adaptées à des conditions de travail acceptables

Du point de vue économique, une étude d’aérage vise l’efficacité technico-économique


d’une solution donnée.

II.5.2 – Paramètres de base d’une étude d’aérage

Par le passé, dans les mines peu profondes et peu étendues, un aérage naturel pouvait
suffire. Aujourd’hui, cet aérage est systématiquement mécanisé.

Le principe général est d’amener de l’air frais en quantité suffisante vers toutes les
parties de la mine restant en activité et d’évacuer l’air usé vers la surface.

La ventilation de la mine est classiquement réalisée grâce :

- à un aérage principal qui assure l’introduction en continu de l’air atmosphérique et le


refoulement de l’air usé vers la surface via les ouvrages (puits) de retour. La
circulation d’air est assurée par des ventilateurs principaux de puissance et débit
variables installés sur les ouvrages d’entrée ou de retour. L’aérage principal est le plus
souvent aspirant, plus rarement soufflant ;
- à un aérage secondaire qui récupère de l’air frais dans les circuits d’aérage principal et
assure une ventilation locale dans des endroits spécifiques (ex. ouvrages borgnes). Il
est réalisé au moyen des ventilateurs secondaires et des gaines de circulations (ou
ventubes).

Les principaux facteurs permettant de dimensionner l’aérage sont connus des


spécialistes, notamment :

- Géométrie du réseau minier ;


- Méthode d’exploitation minière et mode d’abattage (par explosifs ou mécanisé) ;

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- Nature et volumes des gaz présents (caractérisation minéralogique et Géochimique du
gisement et des roches encaissantes) ;
- Nombre de personnes en poste. Ces facteurs varient d’une mine à l’autre et parfois
même d’un quartier d’une même mine à l’autre, il est donc illusoire d’imaginer
dupliquer un réseau d’aérage d’un site à l’autre. A noter que dans le cas de certaines
mines profondes, l’aérage seul peut s’avérer insuffisant pour assurer des conditions
climatiques adaptées (température, humidité, etc.). Il sera nécessaire dans ce cas de
faire appel à des techniques de climatisation.

Une telle étude conduit à agir sur divers paramètres, entre autres :

- Le schéma d’aérage ;
- Le tracé et la section des galeries à creuser
- Les caractéristiques des ventilateurs et le cas échéant, des dispositifs de réfrigération
- Le calendrier permettant d’ajuster les débits aux contraintes d’exploitation

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