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NOTIONS SUR L’AÉRAGE 

     La question de l'aérage a pris une importance qui n'a cessé de s'accroître. La raison en est
d'abord le souci d'améliorer les conditions de travail (ce qui, dans le cas de chantiers de plus
en plus profonds, exposant les travailleurs à des températures de plus en plus élevées,) exige
une étude spéciale du problème, plus du danger présenté par les poussières.

      L'aérage d'une mine consiste à assurer, dans tous les chantiers souterrains, une circulation
naturelle ou artificielle d'air dont le débit soit suffisant pour maintenir, partout où des ouvriers
sont appelés à travailler ou à circuler, des conditions de sécurité et d'hygiène satisfaisantes.

      C'est ainsi qu'un bon aérage est indispensable:

-Pour éviter la formation de mélanges détonants d'air et de méthane ;

-Pour évacuer les fumées toxiques produites par les tirs;

-Pour refroidir l'atmosphère des chantiers où la température est élevée et y maintenir des
conditions de travail supportables;

-Pour abaisser la concentration des poussières dont l'atmosphère se charge au cours de toutes
les opérations d'exploitation et pour emporter ces poussières.

AÉRAGE PRINCIPAL 

Les réseaux d’aérage

    Le réseau ou système d’aérage principal a pour but d’assurer une bonne circulation de l’air
dans les chantiers de la mine qui communiquent entre eux.

 Le réseau général comporte des jonctions (points de rencontre d’au moins trois galeries
d’aérage), des dérivations (voies d’aérage comprises entre les jonctions) et des branchements
qui sont en fait des tronçons fermés du réseau.

     Il s'agit généralement de normes minimales qui portent sur la quantité d'air par ouvrier
travaillant au fond, sur la pureté de l'air (teneur en gaz nocifs, en gaz inflammables ou en
poussières), ou encore, dans certains cas, sur son pouvoir de refroidissement.

On trouve encore des prescriptions législatives sur l'aménagement de la circulation de l'air


dans les mines et sur les précautions à prendre pour éviter les fuites et le rebrassage de l'air
vicié, ces prescriptions portent également sur le contrôle et le relevé réguliers des conditions
d'aérage ainsi que sur la présentation de rapports et de statistiques d'aérage.

     Lors de l'étude de l'aérage d'une mine, il importe de ne pas négliger certains impératifs
importants qui touchent à la prévention et à la suppression des poussières.
    Ainsi, il faut aménager des voies d'aérage qui assurent un apport d'air frais suffisant sur les
lieux de travail, sans que l'air risque de se charger en cours de route des poussières produites
au cours d'opérations telles que le transport et l'extraction des produits, et qui aient des
caractéristiques telles que l'air ne circule pas à une vitesse excessive et ne soulève pas de
poussières sur son passage.

      En outre, les principaux quartiers de la mine doivent être alimentés en air frais par des
circuits indépendants afin que, dans la mesure du possible, les poussières produites sur les
chantiers d'un quartier ne risquent pas d'être emportées vers ceux d'un autre.

Fonctions de l'aérage

    Un bon aérage assure aux travailleurs, sur tous les lieux de travail, l'apport continu d'air
frais dont ils ont besoin et entraîne, à sa sortie des chantiers qu'il traverse, les impuretés (gaz
ou poussières) dont l'atmosphère est chargée.

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    L'aérage joue également un rôle important en provoquant la diffusion et en abaissant la


concentration des poussières en suspension dans l'air.

    Ces poussières sont habituellement libérées dans l'atmosphère sous forme de nuages de
forme variable selon la nature de la source de poussières, la nature des particules elles mêmes
et le régime d'écoulement de l'air à proximité.

    En régime turbulent, régime qui est celui de l'écoulement de l'air pour toutes les vitesses qui
se rencontrent dans les mines dans les conditions normales d'aérage, les nuages de poussières
se diffusent rapidement: il s'ensuit une forte baisse de la concentration des poussières, qui
tendent à se répartir uniformément dans tout le courant d'air.

    De même, si deux courants d'air inégalement chargés de poussières se rejoignent, la


concentration de poussières s'établit uniformément dans le volume total d'air à une valeur
moyenne.

Schémas d'aérage
     La circulation de l'air dans une mine est causée par une différence de pression entre l'entrée
d'air et le retour d'air. Par les puits ou les fendues et les voies d'aérage, l'air arrive aux endroits
où il est nécessaire avant de ressortir de la mine par le retour d'air.

    La différence de pression qui assure la circulation d'air voulue est obtenue naturellement ou
artificiellement (à l'aide d'un ou plusieurs ventilateurs).

    On ne peut se passer de ventilateurs que dans les petites mines où le débit d'air est
relativement faible et où l'aménagement de la circulation d'air ne présente pas de grandes
difficultés.

    Dans de nombreuses mines, toutefois, le débit d'air atteint de nos jours jusqu'à 1 000 m3/s,
avec des pressions de plus de 600 mm d'eau (1 mm d'eau est égal à 1 kg/m2).
Les ventilateurs principaux  et les ventilateurs auxiliaires.

      La circulation de l’air dans les réseaux d’aérage des mines est assurée par des ventilateurs
axiaux et des ventilateurs centrifuges; leurs rendements sont supérieurs à 80%. 

      Dans le cas des ventilateurs principaux, le choix entre un ventilateur hélicoïdal et un
ventilateur centrifuge sera fondé sur le coût, l’encombrement, la pression, la robustesse, le
rendement et la fiabilité.

    Si une panne de ventilateur risque d’entraîner une accumulation dangereuse de méthane,
une capacité additionnelle devra être installée afin de maintenir la continuité de l’aérage.

    Pour les mines où une telle précaution n’est pas aussi critique, une installation à deux
ventilateurs jumelés suffira; en cas de panne d’un ventilateur, l’aérage sera maintenu au deux
tiers de sa capacité.  

Les installations d’aérage

     Le ventilateur principal du système global d’aérage est normalement implanté en surface
en tête du puits de retour. La voie d’entrée de l’aérage est souvent un puits d’extraction; pour
la voie de retour, on utilise une galerie distincte réservée uniquement à cette fin.

    En évitant d’installer des ventilateurs dans la voie d’entrée, on contribue à réduire la charge
thermique dans la mine.

      On utilise des systèmes en tandem avec ventilateurs d’entrée et ventilateurs de retour
fonctionnant en parallèle afin de réduire la pression maximale dans le réseau ou d’assurer un
très faible différentiel de pression entre les quartiers d’extraction et la surface. Ce type
d’installation convient aux exploitations par foudroyage où l’on veut éviter les fuites dans la
zone foudroyée.

      En raison de l’espace réduit au fond, les ventilateurs auxiliaires souterrains sont
majoritairement de type axial. Ils servent à augmenter le débit dans les parties plus profondes
ou plus éloignées de la mine. Leur utilisation n’est pas sans inconvénients, s’agissant
principalement de la possibilité d’une recirculation entre le retour et l’entrée d’air.

      On conçoit dans ces conditions que l'étude et l'installation des ventilateurs de mine
réclament aujourd'hui toute l'attention des spécialistes. Les ventilateurs principaux sont
installés habituellement au sommet du puits de retour d'air et mettent la mine en dépression.

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      Ce système est préférable, en effet, dans la plupart des cas. Dans certains cas, toutefois,
lorsqu'il ne s'agit pas de mines de charbon, les ventilateurs sont installés au fond, soit sur
l'entrée, soit sur le retour d'air.

     En plus des ventilateurs principaux, il est parfois nécessaire, surtout lorsque les circuits
d'aérage sont étendus ou que la résistance rencontrée par l'air est inhabituellement élevée,
d'installer au fond des ventilateurs auxiliaires.
    La distribution de l'air dans l'ensemble des chantiers dépendra de la nature et de la
disposition de la mine : nombre des puits ou des liaisons avec la surface; nombre des couches
ou des filons exploitables; puissance, pendage et continuité du gisement.

   L'air doit être amené sur les chantiers de la mine, à cet effet, il est généralement réparti entre
un certain nombre de circuits d'aérage secondaires qui alimentent les différents quartiers
d'aérage.

     Dans les mines de charbon, il est nécessaire d'aménager des voies d'entrée et de retour d'air
distinctes pour chaque quartier.

   Dans les mines métalliques, l'air vicié peut souvent être évacué à travers les zones qui ont
cessé d'être exploitées lorsque celles-ci sont reliées à la surface sur les affleurements.

La résistance que l'écoulement de l'air d'aérage rencontre dans une mine est fonction avant
tout de la section des éléments du circuit d'aérage.

   Elle dépend encore, en raison du frottement de l'air sur les parois de ceux-ci (sol, parements,
toit.), de la superficie et de la nature des surfaces de frottement, ainsi que des accidents
(obstructions, changements brusques de direction) du circuit d'aérage.

    La résistance à l’écoulement de l’air et les pertes par frottement


 

   La résistance à l’écoulement de l’air dans une galerie ou une excavation minière est
déterminée par ses dimensions et par la rugosité des parois; la perte de charge qui en résulte
dépend de cette résistance et du carré de la vitesse de l’air.

    En augmentant la puissance des ventilateurs, on peut générer une pression suffisante pour
compenser les pertes de charge. 

       Les mines modernes ont généralement recours à un ventilateur pour accélérer
l’écoulement de l’air afin de vaincre les pertes de charge, même si la ventilation naturelle
peut, selon la période de l’année, avoir pour effet de favoriser ou de ralentir cet écoulement.

       Habituellement, les parois des galeries d’aérage des mines sont suffisamment rugueuses
pour que leurs aspérités traversent la couche limite. On a alors affaire à une galerie d’aérage
dont la résistance est fonction de la rugosité relative (ou facteur de rugosité), c’est-à-dire du
rapport entre la hauteur des aspérités à l’intérieur de la galerie et le diamètre de celle-ci.

     La plupart des galeries d’aérage creusées selon les méthodes traditionnelles (foration et tir
de mines) ont des aspérités comprises entre 100 et 200 mm; même dans les terrains à très forte
densité de blocs, la hauteur moyenne des aspérités ne dépasse pas 300 mm.

    On peut réduire le facteur de rugosité en créant un revêtement, bien que cette solution soit
adoptée le plus souvent à des fins de soutènement plutôt qu’en vue d’abaisser la puissance
nécessaire à la circulation de l’air.
     Lorsque les galeries d’entrée et de retour d’air entre les chantiers souterrains et la surface
sont peu nombreuses, elles sont responsables de la plus grande partie (70 à 90%) de la perte
de charge totale.

      Des pertes de charge dans les galeries d’aérage sont également causées par divers
obstacles susceptibles de contrarier l’écoulement de l’air, par exemple, les coudes, les
changements de section, les bifurcations.  

   Les pertes dues aux discontinuités varient avec l’importance des décollements de la couche
limite; il est possible de les réduire en évitant les variations brusques de section.

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La résistance opposée par des obstacles à l’écoulement de l’air

     L’incidence d’un obstacle sur la perte de charge d’une galerie d’aérage est fonction de son
coefficient de traînée aérodynamique et du coefficient de remplissage, c’est-à-dire du rapport
entre la section droite de l’obstacle et la section de la galerie.

     On peut atténuer cette perte de charge en réduisant le plus possible le décollement de la
couche limite et en donnant à l’obstacle une forme aérodynamique afin d’éviter un
écoulement turbulent.

     Pour assurer une bonne circulation d'air, il faut tenir compte de tous les facteurs en jeu et
éliminer partout les causes qui peuvent entraîner une résistance globale excessive du circuit
d'aérage.

     Parallèlement, il importe d'éviter les fuites et les courts-circuits d'aérage. Pour cela, les
murs et les barrages d'aérage placés entre les voies d'entrée et les voies de retour d'air doivent
faire l'objet d'une surveillance attentive. L'aménagement de sas munis de portes hermétiques
revêt également une grande importance.

Vitesse de l'air et débit d'air

      Du point de vue de la lutte contre les poussières, l'aérage a pour fonction, on l'a vu,
d'entraîner les poussières en suspension dans l'air ou tout au moins d'en abaisser la
concentration. Pour qu'il soit efficace, il ne faut pas que la vitesse de l'air tombe au-dessous
d'une certaine limite.

 La vitesse minimale en général est fixée à 0,25 m/s.

   En pratique, toutefois, des vitesses beaucoup plus élevées sont nécessaires dans les zones de
production intense.

    Pour la vitesse de l'air dans les tailles, les chiffres qui conviennent devraient être choisis
d'après les conditions d'empoussièrement, de température et d'humidité observées dans chaque
cas.
    Quant à la quantité d'air qui doit être fournie à la mine, elle dépend, d'une part de l'étendue
des chantiers et du volume du travail en cours, d'autre part de la nature du gisement.
    Elle doit être calculée de façon que l'air conserve, dans tous les quartiers entre lesquels il
est réparti, la vitesse voulue.

    Le minimum est fixé par les règlements miniers à des chiffres qui vont de 0,85 à 6 m3/mn
par homme. En pratique, toutefois, ces chiffres sont habituellement largement dépassés

Vitesse de l'air et concentration des poussières

    On peut démontrer pratiquement l'efficacité de l'aérage, du point de vue de l'abaissement de


la concentration des poussières en suspension dans l'air, pour différentes vitesses du courant
d'aérage.

      Si la vitesse de l'air passe d'une valeur comprise entre 0 et 0,5 m/s à une valeur double, la
concentration des poussières baisse de moitié.

   Si la vitesse de l'air s'accroît encore, l'abaissement de la concentration des poussières


devient moins sensible, car l'air commence alors à soulever une certaine quantité de
poussières déposées. Enfin, si la vitesse de l'air dépasse 2 m/s, la quantité totale de poussières
en suspension dans l'air risque d'augmenter.

      Du point de vue de la lutte contre les poussières, la vitesse optimale de l'air dépend de
facteurs tels que la composition et la nature des poussières, le sens dans lequel  s'effectue le
transport des produits (par rapport au sens du courant d'aérage) et la nature des travaux en
cours.

    Dans les mines de charbon, les vitesses de plus de 2,5 m/s ne sont pas recommandées. Dans
les autres mines, la vitesse de l'air pourra être éventuellement supérieure.

   Comme la vitesse minimale, la vitesse maximale de l'air devrait être fixée compte tenu des
conditions qui règnent sur place.

AÉRAGE SECONDAIRE 

      Une ventilation secondaire est nécessaire pour les aménagements qui ne permettent pas de
circuit de ventilation avec courant d’air principal, par exemple pour les extrémités de travaux
préparatoires, les avancements et les cul-de-sac de tout genre, et en particulier les secteurs des
tailles.

   Quatre types de ventilation secondaire sont possibles, chacun avec ses avantages et ses
inconvénients

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   Aérage aspirant

    Du point de vue de la suppression des poussières, l'aérage aspirant est celui qui se
rapproche le plus du système consistant à faire traverser le chantier de bout en bout par le
courant d'air.
   Si l'entrée de la canalisation d'aspiration pouvait être amenée jusqu'au front même, toutes les
poussières produites seraient aspirées, si bien que les travailleurs auraient fort peu de chances
de les inhaler.

 En pratique, toutefois, il est très difficile d'amener la canalisation d'aspiration à moins de 12 à
15 m d'un front où des tirs doivent être effectués, car elle risquerait d'être endommagée.

    Même lorsque l'aérage fonctionne, il subsiste de ce fait, entre l'entrée de la canalisation
d'aspiration et le front, un espace mort où la concentration de poussières reste extrêmement
élevée.

   L'air dilue le bouchon de poussières qui se trouve au fond de la galerie et le chasse vers
l'arrière, jusqu'au point où il est aspiré dans la canalisation d'aspiration.

    Ce système, connu sous le nom d '« aérage par aspiration et refoulement simultanés »,
présente cet autre avantage qu'après les tirs les fumées, les poussières et les gaz dégagés sont
entraînés directement dans la canalisation d'aspiration, de sorte que les travailleurs peuvent
retourner au front sans danger après un temps beaucoup plus  court.

       Du point de vue pratique, toutefois, l'aérage par aspiration et refoulement simultanés
présente plusieurs inconvénients.

    Dans les galeries de grande longueur, par exemple, l'air amené dans la galerie devra
parcourir, du point le plus proche du circuit principal d'aérage jusqu'au front, une longue
distance à une vitesse relativement faible, ce qui fait qu'il absorbera une quantité de chaleur
assez grande.

   En outre, les précautions voulues devraient être prises pour que le ventilateur de la
canalisation auxiliaire de refoulement ne risque pas de continuer de tourner si le ventilateur de
la canalisation d'aspiration s'arrête.

     Aérage soufflant

     Les inconvénients présentés par l'aérage aspirant font qu'on  lui préfère souvent l'aérage
soufflant, qui assure un apport direct d'air frais sur les lieux mêmes de travail

     La canalisation d'aérage projette sur le front même un puissant jet d'air qui disperse et dilue
de façon efficace les poussières et, le cas échéant, les gaz dont l'atmosphère serait chargée;
enfin, grâce à un débit d'air suffisant, la concentration des poussières en suspension dans l'air
refoulé du front est ramenée à une valeur acceptable.

    Le principal inconvénient de l'aérage soufflant réside dans le fait que le bouchon de
poussières et de fumées refoulé du front par le courant d'air est chassé le long de la galerie, où
personne ne doit demeurer pendant ce temps. Ce système ne convient pas toujours pour le
creusement rapide de galeries.

Voies parallèles
      Quand il s'agit de creuser rapidement des galeries sur de longues distances, le percement
de deux voies parallèles reliées à des intervalles appropriés (tous les 150 mètres, par exemple)
par des passages transversaux donne, dans certains cas, d'excellents résultats.

   On peut en effet assurer de cette façon une circulation d'air abondante qui emprunte une
voie dans un sens et l'autre dans l'autre sens, en reliant directement, s'il y a lieu, la voie
d'évacuation au puits de retour d'air.

    Sur la courte distance comprise entre les deux fronts et le dernier travers-banc qui relie les
deux voies, on peut disposer une canalisation d'aspiration de faible longueur et un canar de
refoulement qui assurent un aérage par aspiration et refoulement simultanés.

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Aérage par aspiration et refoulement alternatifs

     Lorsqu'il n'est pas possible de creuser deux voies parallèles, on a parfois recours à un
système d'aérage par aspiration et refoulement alternatifs. A cet effet, on peut utiliser, soit un
ventilateur à marche réversible, soit un ventilateur simple et un système de vannes permettant
d'inverser le sens d'écoulement de l'air.

 Débit d'air

       Pour déterminer la quantité d'air qui doit être amenée dans une galerie en cours de
percement ou dans un cul-de-sac, il faut tenir compte d'un certain nombre de facteurs. Il s'agit
non seulement, en effet, d'alimenter les travailleurs en air frais et d'évacuer les poussières
produites au cours de la foration et des autres opérations, mais encore de chasser les fumées,
les poussières ainsi que les gaz dégagés par les tirs et, le cas échéant, d'abaisser la température
ou d'évacuer les gaz naturels qui proviennent des couches voisines.

     Le débit d'air devrait être calculé à raison d'environ 175 1/s par mètre carré de section de la
galerie. Lorsque l'on s'attend à une forte production de poussières, par suite de la mécanisation
des opérations de chargement ou pour toute autre raison, ce débit devrait être augmenté,
comme il devrait l'être aussi lorsque de gros dégagements de gaz sont à craindre ou que la
température du massif est élevée.

     Dans des cas où la chaleur était particulièrement intense, le débit d'air a parfois dû être
porté au-delà de 7501/s par mètre carré de section du front.

      Le débit d'air qui doit être assuré par l'installation d'aérage secondaire dépend de la nature
du travail exécuté et des conditions qui règnent sur les lieux.

Pour le déterminer, on retiendra que l'air devrait avoir une vitesse minimale de 12 à 15 m/mn. 

Ventilateurs

    Les ventilateurs utilisés dans les installations d'aérage secondaire sont mus, soit par
l'électricité, soit par l'air comprimé. L'électricité a l'avantage d'être moins chère que l'air
comprimé et de donner des rendements supérieurs. En outre, elle risque moins d'être coupée
pendant les périodes où le travail est interrompu.

L’aérage secondaire se fait presque exclusivement au moyen de ventilateurs axiaux. Pour


obtenir les pressions élevées nécessaires à la circulation de l’air dans de longs conduits, on
peut utiliser plusieurs ventilateurs dont les aubes tournent en sens contraire ou dans le même
sens.

     Le choix de l'emplacement du ventilateur revêt une grande importance, surtout dans les
mines où les dégagements de grisou sont à craindre.

      Il existe deux types de ventilateurs secondaires :

 Les ventilateurs centrifuges et les ventilateurs hélicoïdes

          En général, les seconds  qui comprennent les ventilateurs à distributeur ou à


redresseurs, les ventilateurs à hélices contrarotatives et les turbo- ventilateurs répondent
mieux que les premiers aux exigences diverses des installations d'aérage secondaire.

Canalisations
      Différentes matières sont employées pour la fabrication des canars, ou buses d’aérage
utilisé dans les traçages: acier sans couture, acier avec coutures soudées ou rivées, tôle
galvanisée avec coutures soudées, bois cerclé de fer, contreplaqué, fibre de verre, tissu ou
toile souple, matières synthétiques.

    Exception faite des matériaux souples, les canars construits avec ces matières se prêtent
aussi bien à l'aérage aspirant qu'à l’aérage soufflant.

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   Le   Choix dépend des matières dont on dispose et des possibilités économiques; mais des
facteurs tels que :

 -La longueur finale de la canalisation,

 -Le temps pendant lequel celle-ci sera utilisée,

 -Les conditions qui règnent sur le trajet où elle sera posée et la pression effective qui doit être
obtenue.

   Les observations et les essais effectués dans de nombreuses installations souterraines


d'aérage secondaire montrent que la qualité des canars d'aérage, comme leur montage et leur
entretien est mauvaise.

Les fuites ne devraient pas être supérieures à 1% ou 2% du débit total du ventilateur pour 30
m de canalisation. 
   Le choix du type de raccords exige une grande attention. Les raccords, en effet, devraient
non seulement être étanches, mais encore s'assembler facilement dans les conditions où ils
seront utilisés au fond.
Aérage des Traçages 

   L'aérage d'un avancement peut se faire selon deux méthodes, que l'on pourra combiner au
besoin. L'une l'aérage soufflant  consiste à envoyer l'air, à travers la canalisation d'aérage,
directement au front; l'autre l'aérage aspirant  à aspirer l'air du front à travers la canalisation
d'aérage, ce qui a pour effet de créer, dans la galerie, un courant d'air en direction du front.

   Le plus simple et le plus pratique des deux est l'aérage soufflant. L'aérage aspirant offre
toutefois certains avantages que l'on indiquera ci-dessous.

 En dernière analyse, le choix, on le verra, devrait être fait selon les circonstances de chaque
cas.

Aérage des Tailles 

     C'est en taille que s'accomplit, dans les mines, le travail de production. Aussi l'aérage doit-
il y être assuré en permanence de façon efficace et sûre. Il ne suffit pas de dissiper et
d'évacuer les nuages de poussières en suspension, il faut encore veiller aux dangers que
présentent les températures élevées, les fumées de tir et les dégagements de gaz. Les
méthodes d'aérage diffèrent selon les méthodes d'exploitation et la nature du minerai

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Les réseaux d'aérage 

         On entend par réseau d’un  aérage non seulement l'ensemble complet des galeries
normalement ouvertes et entretenues pour les besoins de l'exploitation, mais encore tous les
circuits tels que vieux travaux ou voies abandonnées incomplètement obturés, toutes les
fissures naturelles ou provoquées par l'exploitation qui permettent des circulations de l’air
entre galeries du réseau ou entre fond et surface.

        Deux édifices miniers qui communiquent entre eux par le fond, ne serait-ce que par une
seule liaison, constituent un seul réseau.

   On appelle "branches" d'un réseau d’un  aérage les éléments qui canalisent des courants sans
confluent ni dérivation, et nœuds les points communs à plusieurs branches, c'est-à-dire les
points de confluence ou de division des courants.

     Ces nœuds et ces branches peuvent se présenter sous deux configurations générales :

-          En réseau simplement ramifié,

-          En réseau maillé.

        Un réseau simplement ramifié est un réseau composé uniquement de branches


disposées en série ou en parallèle, de telle sorte qu'il peut être résolu en une résistance unique
résultante, par association successive deux à deux ·des branches que 1' on trouve toujours en
série ou en parallèle.
        La cellule fondamentale d'un réseau simplement ramifié est donc toujours constituée par
la division d'un courant qui se reconstitue ensuite.   

         Un réseau maillé, au contraire, est un réseau dont certaines branches relient les
branches d'un réseau simplement ramifié qui en forme l'ossature; un tel réseau ne peut pas être
résolu en une résistance unique résultante par association successive deux à deux de ses
branches, car on ne les trouve pas toutes en série ou en parallèle.

    La cellule caractéristique la plus simple d’un un réseau maillé est constituée  par une
branche "formant pont" dans une cellule fondamentale.

    La branche AB, caractéristique du maillage d’un un réseau est appelée "diagonale". Il y a
des maillages plus complexes que le maillage élémentaire.

     Les branches a, b, c, d,e, etc qui appartiennent à la cellule fondamentale sont appelées
"éléments de cellule fondamentale"; par contre, toutes les autres branches a', b 1 , c', d', e',sont
toutes appelées "diagonales", quelle que soit la complexité du maillage.

    Il est intéressant d'examiner comment se forment les diagonales par ouverture d'une simple
liaison entre deux branches d'un réseau simplement ramifié ou par une modification
apparemment sans effet apportée à la disposition des puits d'une mine

 Propriétés caractéristiques des réseaux maillés

     Quel que soit le point du réseau par rapport auquel on fait un schéma "ouvert", on trouve
des diagonales si le réseau est maillé; par contre, ce ne sont pas toujours les mêmes branches
qui sont diagonales et cela dépend du point d'ouverture.

     La qualité de "réseau maillé" est donc bien une qualité intrinsèque de la structure du réseau
par contre, la qualité de "diagonale" pour une branche est une qualité relative à la position du
point d'ouverture.

    En fait, la plupart des réseaux réels sont maillés et souvent de façon très compliquée, mais
seule une analyse de la structure du réseau avec une représentation schématique adéquate
permet de se rendre compte du maillage et surtout de déterminer quelles sont les branches
diagonales et quelles sont celles qui ne le sont pas dans telle et telle condition; on en verra
bientôt l'importance.

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     L'écoulement de l'air dans les réseaux, qu'ils soient maillés ou simplement ramifiés, est
régi par les 3 lois fondamentales suivantes

    1 -   Les deux lois de Kirchhoff

    2 -  La loi de l'écoulement   H = RQ2 .

    Ces trois lois sont, à la forme de la loi d'écoulement près, les lois de circulation de
l'électricité dans des réseaux conducteurs.
    Une caractéristique fondamentale des réseaux d'aérage est que le débit d’un air qui parcourt
chacune des branches d'un réseau est dépendant de :

 a) de l'activité de chacune des sources aéromotrices présentes dans le réseau.

 b) de la résistance de chacune des branches du réseau, de sorte qu'aucun courant d’un  aérage
n'est insensible à une modification quelconque survenant soit dans l'intensité ou la répartition
des sources aéromotrices dans le réseau, soit dans les résistances des différentes branches, en
un point quelconque du réseau.

     a) Première loi de Kirchhoff (ou loi des nœuds)

       La première loin de Kirchhoff (qui a été établie pour les réseaux électriques) est dite loi
des nœuds. Elle traduit simplement le fait qu’en un nœud donné d’un réseau de galeries, la
somme des débits d’air arrivant au nœud est égale à la somme des débits d’air quittant le
nœud.

    La somme algébrique des débits quittant un nœud est nulle.

 On obtient ainsi (n) équations dont on montre que seulement (n-1) sont indépendantes.

 b) Deuxième loi de Kirchhoff (ou loi des mailles

     La deuxième loi de Kirchhoff est appelée loi des mailles. On décompose le réseau en
mailles élémentaires et on écrit qu’après un tour complet de la maille, de nœud en nœud, on
retrouve la même pression.

    La loi des mailles traduit donc que la somme des pertes de charge, comptées
algébriquement avec le signe de la vitesse, est nulle 

∑ ∆Pi i = 0 ⇔ Signe Vi Ri Qi 2 ∑ i = 0

La fonction Signe(Vi) prend la valeur 1 lorsque la vitesse Vi est positive et la valeur -1


lorsque la vitesse est négative.

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Ventilation des mines

1. Généralité :

   Le déplacement de l’air dans les galeries indispensable pour l’aérage des mines peut être
réalisé soit à l’aide de mécanismes, ventilateurs, installés spécialement (aérage artificiel), soit
sans mécanismes (aérage naturel).

2. Ventilation naturelle :

   Dans l’aérage naturel, le mouvement de l’air est provoqué par la différence de températures
de l’air à l’entrée et à la sortie, ce qui détermine la différence de leurs poids spécifique, Le
défaut du tirage naturel est la variabilité de la quantité d’air entrant dans la mine, puisque la
valeur de la dépression naturelle qui dépend de la température extérieur, peut varier non
seulement au cours de l’année mais même au cours de 24 heures.

    Avec ceci, il peut toujours y avoir des périodes de stagnation plus au moins prolongées,
quand l’air se trouve dans un état d’équilibre instable et quand l’aération de la mine ne se
produit pas.

   C’est pourquoi l’aération naturelle n’est adoptée que dans les mines peu profondes, de faible
rendement et qui exploitent des gisements non grisouteux.

 3. Ventilation artificiel:

      Dans d’autres cas, la ventilation naturelle insuffisante on doit alors prévoir l’installation
de ventilateurs (la ventilation mécanique)

Concepts généraux de ventilations :

    Les dispositifs de ventilation installés en souterrain se rattachent à un nombre réduit de


fonctionnements de base .quelle que soit la technique de creusement et de réalisation des
structures intérieures :

 - Ventilation soufflante

- Ventilation aspirante

- Ventilation combinée

1. ventilation soufflante

    En ventilation soufflante, le conduit de ventilation apporte l’air neuf au front L’air pollué
s’écoule par la galerie elle-même depuis le front jusqu’à l’extérieur.

Avantages de la ventilation soufflante :

- La zones les plus actives des ateliers de travail au front (et éventuellement au droit des
ateliers situés en arrière) sont alimentés en air neuf.

- La vitesse d’éjection de l’air permet un bon balayage du front.

- La dilution des gaz polluants et bien assurée.

- Le ventilateur, en général à l’extérieur, reste fixe et indépendant de l’avancement du front.

- Il est possible de maitriser la température de l’air apporté

Inconvénients de la ventilation soufflante :

    -Les poussières et notamment la silice sont dispersées


    -Même dilué le bouchon de tir ou les pollutions générées au front parcourent tout le tunnel
et 

          Nécessitent l’évacuation de l’ensemble du personnel en souterrain, temps important


dans le cycle  De travaux.

    -Les gaz de tir qui se dégagent du tas de marin pendant le marinage ne sont pas repris à la
source

    -Le gradient de pollution croit depuis le front jusque vers l’extérieur.

    -Les ateliers en arrière du front se trouvent dans le retour d’air pollué par le front.

    -L’air froid envoyé à front, s’il n’est pas réchauffé au préalable, peut entrainer un grand
inconfort en

         Hiver.

    -L’air pollué ressortant du tunnel ne peut pas être traité En cas d’incendie on ne peut pas
extraire les fumées

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2. Ventilation

  En ventilation aspirante, le conduit de ventilation extrait l’air pollué à proximité de l’atelier


de travail, l’air neuf arrivant depuis l’extérieur par l’ouvrage jusqu’au front. 

    Ce mode est adapté dans les mines dégageant les gaz dont le poids volumique comparé par
rapport à l’air est plus faible (σair=1.2 kg/m3 , σco=0.97 kg/m3 ) .

 Avantage de la ventilation aspirante

   -Permet l’aspiration des polluants à la source, notamment des poussières et des gaz dégagés
au marinage (front et éventuellement ateliers répartis en arrière.

   -Donne une évacuation rapide du bouchon de tir, sans qu’il pollue l’ouvrage en arrière du
front.

   -N’amène pas d’inconfort de température pour le chantier à front.

   -Permet de traiter le r00ejet d’air pollué à la sortie d’ouvrage.

   -Apporte un balayage d’air neuf de l’extérieur vers le front.

    -Peut extraire des fumées d’incendie.

 Inconvénients de la ventilation aspirante


- Le ventilateur doit être installé en galerie (sauf à utiliser un conduit rigide depuis l’extérieur
vers le Front).

-Le gradient de pollution augmente de l’extérieur vers le front.

-Toute la pollution est ramenée vers la zone le plus active à front.

-Pour des raisons pratiques, si le point d’aspiration reste loin du front, l’extrémité d’ouvrage
en cul de -Sac n’est plus renouvelée et le niveau pollution devient incontrôlable (apparition de
zones mortes.

-L’efficacité reste limitée à une courte distance du front. 

 3. Combinaison des différentes solutions

   Les différentes possibilités de ventilation peuvent se combiner entre elles de maniéré à


cumuler les avantages des différents systèmes :

   La combinaison d’une ventilation aspirant au plus proche du front avec une ventilation
soufflante apportant l’air neuf en arrière présente une grand souplesse et la meilleur efficience
tant pour le balayage du front en air neuf que pour l’aspiration des polluants (fumées de tir,
gaz des engins, poussières).

      Ce système nécessite en revanche l’installation de deux conduites parallèles sur toute la
longueur de l’ouvrage et l’encombrement comme le cout (investissement, exploitation et
maintenance) est plus important comme solution soufflante ou aspirante.

      Lorsqu’on combinera ventilation soufflante et ventilation aspirante, on devra tenir compte
de ce que le débit en soufflage doit également compenser le débit aspiré.

        Par ailleurs, la mise en œuvre d’un tel système exige un contrôle plus important des
conditions de fonctionnement pour assurer sa pleine efficacité.

Schémas des différents types de ventilation existants:

       En fonction du nombre des puits à travers les quels l’air frais est amené dans la mine et
l’air vicié évacué de la mine, de la disposition de ces puits et leurs schémas d’aérage.

     Ventilation centrale et diagonale :

1. Ventilation centrale

     Le schéma central est caractérisé par la situation des puits d’entrée d’air et des puits de
retour d’air au centre du champ minier, le courant d’air frais entre par l’un de ces puits, se
ramifie les ailes de la mines baignée des fronts de tailles d’abattages et puits retourne jusqu’au
deuxième puits par la galerie d’aérage et sort à la surface, on distingue deux schémas centraux
:
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 Avantage :

- La mise en exploitation de la mine est rapide, il n’Ya pas difficultés au cours de la


construction de la mine, les pertes d’air sont grandes parce que l’air frais et vicié passe à
travers les gabarits dont ce dernier et un inconvénient 

2. Ventilation diagonale

   Dans ce cas l’air frais entre par les puits situes au centre du champ minier et, passe par les
galeries de roulage jusqu’au front des tailles d’abattage.

     L’air vicié passe par les galeries d’aérage jusqu’aux puits situés sur les flancs du champ de
la mine à travers lesquels il sort à la surface.

    L’air frais est déplacé directement vers la mine ; il existe d’autres versions des schémas
d’aérage diagonal. 

Avantage

- Les fuites d’air sont moins grandes ; le circuit est plus court et moins résistant ; la dépression
est la même pour toute la période de l’exploitation de l’horizontale

3. Ventilation combinée :

    Dans les schémas combinés (diagonale-centrale) sont utilisé les éléments du schéma central
et diagonale à fin utiliser leur avantage dans ce cas une partie éloignée du champ de la mine
est aérée comme le schéma diagonale, partie centrale comme le schéma centrale, parfois on
utilise quelque puits pour l’entrée et la sortie de l’air. 

Avantage :

- La surface de l’aérage du quartier est augmentée le réglage de l’aérage dans les quartiers est
simplifier, la sécurité est augmentée à cause l’augmentation de nombre de sertie de la mine,
l’exploitation rapide de la mine.

Classification du ventilateur

En souterrain, on emploie actuellement les deux catégories de ventilateur qui sont 

1. ventilateurs centrifuges

    A faible, moyenne ou haute pression (pression maximum de 200 à 1500mm d’eau) mais à
débit assez faible (pour une même puissance du moteur d’entrainement, le débit diminue
quand la pression de refoulement augmente).

2. Ventilateurs hélicoïdales
     A très faible pression (pression maximum 50à 160 mm CE, suivant le débit) mais à grand
ou très faible débit.   

     Le rendement de certains de ces ventilateurs est bon dans un sens et mauvais dans l’autre.

    C’est pourquoi on a intérêt à les rendre réversibles mécaniquement et non électriquement. 

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Lois d’écoulement de l’air dans les mines.

Régimes d’écoulement et notions de pertes de charge. 

     On appelle Écoulement le déplacement de l'air par rapport à un objet. On distingue trois


grands types d'écoulement.

Régimes d'écoulement

    La connaissance du régime d'écoulement d'un fluide est un point clé en génie des procédés,
car il a une influence sur la plupart des phénomènes, en particulier les transferts de chaleur, de
matière, les pertes de charges.

Trois grands régimes d'écoulement ont été définis par Reynolds (1883) :

    Osborne Reynolds ingénieur anglais spécialiste de l'hydrodynamique a mis en évidence un


nombre sans dimension caractéristique de la nature de l'écoulement d'un fluide (1883) : le
nombre de Reynolds.

      Ce nombre de Reynolds est une grandeur locale sans dimension qui joue un rôle
considérable dans un écoulement.
     Physiquement, il représente le rapport des forces d’inertie aux forces dues à la viscosité.
Mais la signification physique est à adapter, en réalité, avec l’expérience considérée.

Ecoulement laminaire

        Les particules d'air glissent parfaitement les unes sur les autres sans échanges de
particules entre elles. Elles suivent un mouvement rectiligne et parallèle.

        L’air se déplace sans rencontrer d’obstacles ou de forces de déviation. Les particules


d'air suivent des trajectoires parallèles. Le fluide se comporte comme s’il était inclus dans une
multitude de tuyaux parallèles et juxtaposés. Tous ces filets d’air affichent la même vitesse et
la même direction.  

       La pression est uniforme dans toute la veine.

Écoulement turbulent
   Les particules d'air ont des trajectoires quasiment parallèles entre elles, mais qui ne sont
plus rectilignes, tout en se déplaçant globalement dans le même sens à la même vitesse.

   Le courant d’air rencontre un obstacle à son déplacement. Le mouvement d’ensemble du


fluide suit toujours la même direction mais le déplacement des molécules
devient anarchique et ne présente plus aucun caractère de permanence et de régularité.
Quelque soit l’endroit de l’observation du phénomène, on constante une divergence des

molécules tant en direction qu’en intensité.

Des études plus fines ont montré qu’il existe encore une subdivision entre :

-          les écoulements turbulents lisses et

-          les écoulements turbulents rugueux.

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Écoulement tourbillonnaire

  L'écoulement est très désordonné, les particules se mélangent et ne suivent ni une trajectoire
rectiligne ni parallèle, et certaines particules peuvent remonter le courant et former ainsi des
tourbillons.

  Cas particulier de l’écoulement turbulent dépassé. Ce régime tourbillonnaire semble


vouloir réorganiser l’agitation désordonnée de l’écoulement turbulent. Les filets d’air déviés
dans tous les sens s’organisent, se regroupent, prennent une direction commune
circulaire et associent leur intensité.

   Le régime d'écoulement dépend du débit de fluide, du diamètre de la conduite et des


propriétés du fluide. Il est déterminé grâce au nombre de Reynolds, défini comme suit dans le
cas d'un écoulement dans une conduite cylindrique :

Re =  r .v . D / m  =  v . D /n

Re : Nombre de Reynolds (sans dimension)

r : Masse volumique du fluide (kg.m-3)

v : vitesse moyenne du fluide (m.s-1)


D : Diamètre de la conduite (m)

m : viscosité dynamique du fluide (Pa.s)

n : viscosité cinématique du fluide (m2.s-1)

Pour Re<2000, l'écoulement est laminaire.

Pour 2000<Re<10000, l'écoulement est intermédiaire.

Pour Re>10000, l'écoulement est turbulent 

NB : Les valeurs limite du nombre de Reynolds de 2000 et 3000 définissant les différents
régimes d'écoulement sont celles que l'on adopte généralement, mais ces valeurs ne sont pas
strictes.

Résistance à l'air

L’air, pesant, est constitué d'un ensemble de particules élémentaires que l’on doit déplacer


lorsque l’on progresse dans ce fluide. A faible vitesse et étant donné que notre surface
opposée aux molécules est petite, les forces occasionnées par ce déplacement sont de faible
valeur et la difficulté pour se déplacer est négligeable.

En revanche, l’augmentation de la vitesse ou de la surface opposée aux molécules


d’air engendre un effet de résistance de l'air non négligeable.

 Chaque corps en mouvement dans l'air est donc soumis à une résistance qui tend à s'opposer
à ce mouvement.

Facteurs influençant la résistance de l'air

Aire 
   Si on double l'aire, la force mesurée par le dynamomètre double également : La résistance
de l'air est proportionnelle à l'aire.
Vitesse
    En augmentant la vitesse de l'écoulement, la force exercée par l'air augmente elle aussi : La
résistance de l'air est proportionnelle au carré de la vitesse
Masse volumique 
     La densité́ de l'air diminue avec l'altitude, la résistance de l'air va diminuer également. On
en déduit donc : La résistance de l'air est proportionnelle à la masse volumique de l'air.

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Les débits d’aérage

      Les polluants dont les taux de concentration peuvent être diminués par dilution sont
principalement des gaz et des poussières et le  radon présent naturellement dans les mines.

     Le débit d’air nécessaire pour diluer les polluants est fonction à la fois de leur
concentration et de l’efficacité d’autres mesures comme celles qui consistent à pulvériser de
l’eau pour lutter contre les poussières ou à utiliser des systèmes de captage du grisou dans les
mines de charbon.

    Le débit d’air minimal requis est calculé pour le polluant qui nécessite le taux de dilution le
plus élevé, compte tenu également des effets cumulatifs et synergiques possibles de mélanges
comportant deux ou plusieurs polluants.

    A défaut, on peut retenir une vitesse minimale de 0,25 m/s que l’on augmentera à mesure
que la température s’élève.

Les méthodes d’aérage et les types d’exploitation minière

   Bien que l’établissement de valeurs générales en matière d’aérage ne convienne pas


lorsqu’on dispose de données détaillées sur la mine et le plan d’aérage ou lorsqu’on peut les
obtenir, ces valeurs peuvent servir de base de calcul.

   De manière générale, la formule retenue pour déterminer le débit d’aérage est donnée par:

Débit d’air = α.t + β

(t) est la production annuelle en millions de tonnes (Mtpa),

(α) un facteur directement lié à la production

(β) le débit constant requis pour l’aérage d’une infrastructure telle que l’installation de
traitement du minerai.

  Quelques valeurs types du facteur α.

  Débits d'aérage requis

Méthode d’exploitation α (coefficient de débit


en m3/s/Mtpa)
Foudroyage par blocs 50
Chambres et piliers (mines de potasse) 75
Foudroyage par sous-niveaux 120
Chambres vides
grandes > 0,5 Mtpa 160
petites < 0,5 Mtpa 240
Exploitation remblayée 320
Exploitation non mécanisée 400

    Le débit d’air (β) dépend principalement du système de traitement du minerai et, dans une
certaine mesure, du taux de production de la mine.
   Une valeur (β) de 50 m3/s convient pour les mines où la roche est transportée sur un plan
incliné par des camions diesel ou lorsque la roche abattue n’est pas broyée.

    Cette valeur passe ordinairement à 100 m3/s lorsque le concassage s’effectue au fond avec
transport par skips vidés au jour et si les ateliers de maintenance sont également au fond. 

     Lorsque le système de manutention du minerai devient plus important (transport par
convoyeurs ou autres systèmes de transport de minerai), on pourra augmenter encore la valeur
de (β) jusqu’à concurrence de 50%.

     Dans les très grandes mines comportant plusieurs puits, le débit d’air (β) est proportionnel
au nombre de puits.

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La distribution d’air dans la mine

La distribution d’air dans la mine

    Dépend, nous l’avons vu, des vitesses de ventilation et, le cas échéant, des angles
d’ouverture des registres, qui sont les actionneurs du système de contrôle-commande.

    Il y a interaction entre ces derniers et la circulation d’air dans toute la mine ; en d’autres
termes, tout changement de vitesse d’un ventilateur, par exemple, se répercute sur le débit
d’air dans la galerie équipée du ventilateur en question, mais aussi dans les autres cavités de la
mine.

      Cette interdépendance, qui complique le pilotage et l’optimisation des courants d’air
minier, doit être prise en compte par le modèle.

Dans les galeries de section importante de la mine, l'air doit circuler à une vitesse d'au
moins 0,1 m/s et sur les lignes de trolley à au moins 1,0 m/s. Dans les ouvrages souterrains
servant à la circulation, la circulation de l'air ne doit pas dépasser 6,0 m/s.

Pour une ambiance de travail présentant 0,06 à 0,12 % de CO, le débit d'air frais à assurer
par personne est de 6 m3/mn, avec 3 à 6 m3/mn en plus pour chaque cheval des engins diesel
employés

                                                                    Page

 
Détermination des pertes de charge par le coefficient De perte de charge linéique
Introduction.

La perte de charge ou la perte de pression

    Lorsque l'air se déplace dans une galerie  , d'un point A vers un point B, il subit des pertes
de charge dues aux frottements sur les parois des galeries, dans les coudes plus ou moins
serrés et dans tous les autres obstacles qu'il rencontrera sur son passage.
Les pertes de charge sont considérées comme une perte d’énergie qui doit être compensée afin
de permettre au fluide de se déplacer.

     On l'exprime couramment sous la forme d'une différence de pression (on l'appelle aussi
∆P), bien qu'elle soit en fait représentative d'une dissipation d'énergie et qu'elle apparaisse
dans le théorème de Bernoulli comme une hauteur de colonne de fluide.

       On distingue deux types de pertes de charge :

-Les pertes de charge linéaires : ces pertes de charge sont dues aux frottements du fluide sur
la paroi interne des galeries ;

-Les pertes de charge singulières : ces pertes de charge sont dues aux accidents rencontrés par
l'air. 

   Nous disposons de deux équations (S) section de la galerie, (V) vitesse moyenne de débit) :
l’équation de conservation de la masse qm = ρ .S .V
l’équation de Bernoulli

    Pour une galerie de forme connue, on peut


calculer, connaissant le débit, la vitesse moyenne en chaque section par la
première équation et la pression en chaque point par la deuxième. Mais il faut
savoir évaluer les pertes de charges.
?
       Comment évalue-t-on les pertes de charge
  Il est classique dans l’industrie de
distinguer deux sortes de pertes de charge :
-les pertes de charges linéiques ou régulières.
-les pertes de charges singulières.
a) Pertes de
charges régulières (ou linéiques)
Pour une conduite de diamètre (D) et de longueur(L), la perte de charge d’un
courant d’air de débit volumique (qv) est donnée par l’expression.
DP =8 /p  . r .qv2 .L. L  / D5    (1)
   Dans cette expression le coefficient (Λ) est
le coefficient de perte de charge linéique, il dépend principalement de la
rugosité de la galerie si la vitesse est suffisante (c’est-à-dire en pratique
si le nombre de Reynolds est supérieur à 10 000).Un ordre de grandeur
admissible pour (Λ) est 0,1. Le nombre de Reynolds est défini par :
Re  =4 /p .qv  /D.n = V. D /n   (2)

(ν) étant la
viscosité cinématique de l'air
À basse vitesse,
c’est-à-dire pour un nombre de Reynolds plus petit que1000, la perte de charge
s’exprimerait par :
DP =128 /p  . r .qv  .L. n  / D4    (3)
 
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   Les variations de la perte de charge en fonction du débit dans un tronçon de galerie donné.
À basse vitesse, (pour Re < 640) la perte de charge varie linéairement avec le débit, puis au-delà de cette
valeur du nombre de Reynolds, la perte de charge augmente à peu près comme le carré du débit.
b) Pertes de charge singulières
Les pertes de charges singulières sont dues aux irrégularités de la galerie(virages, élargissements et
rétrécissements brusques), des singularités
géométriques qui engendrent des tourbillons générateurs de dissipation.
 On les calcule à l’aide de coefficients (Κ)définis par :
∆P = 8/π2.ρ. qv2 .K / D4    (4)
    Le coefficient (K) est le coefficient de
perte de charge singulière. Sa valeur pour des formes simples peut être trouvée
dans les formulaires d’hydraulique. Si on adopte comme diamètre le plus petit
des diamètres au voisinage de la singularité, le coefficient (K) est de l’ordre
de 1.
 
   Dans un virage, le coefficient pourra être
estimé à 0,5 et dans un convergent aussi.
La vitesse(V)
est celle de l’amont de la singularité. La difficulté est bien sûr d’évaluer (Λ
et Κ.  ).

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