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La vérité

I- Les définitions de la vérité


a- Point de vue logique et empirique

• En Maths
Le résultat est soit faux soit vrai.
Exemple : la neige est réelle.
« La neige est blanche » = c’est vrai car conforme au réel. La proposition est en accord avec le réel donc est
correcte.

b- Point de vue métaphysique (vérité absolue et relative)

Vérité= jugement conforme à son objet, avec une valeur universelle et absolue. Elle peut être vraie pour l’un mais pas
forcément pour l’autre.
Exemple : un homme sain va trouver le miel sucré, un homme malade le trouvera amer ; « à chacun sa vérité ».

c- Point de vue linguistique

La vérité dépend des effets de langage, un discours bien construit peut rendre vrai quelque chose de faux. La vérité
est une affaire de rhétorique.

d- Point de vue moral

La vérité s’oppose au mensonge.


Mentir= faire passer quelque chose de vrai alors que c’est faux.
Le menteur possède la connaissance du vrai, il peut dire le vrai. L’ignorant, pensant dire vrai, dit finalement faux par
manque de connaissances. Dans certaines situations il est préférable de mentir.

II- Accéder à la vérité


a- Le scepticisme ou le rendement à la vérité.

Scepticisme = Homme ne peut atteindre la vérité à cause de son entendement. Il est une créature finie, l’empêchant
de parvenir à une certitude.
Il faut reconnaitre que la connaissance de la vérité/fausseté est hors de ses capacités. Il faut utiliser le doute sceptique
pour toujours être dans le questionnement.

Critiques du scepticisme :
→ Il faut douter de tout sauf du fait qu’il faille douter de tout (paradoxal).
→ Hegel – phénomène de l’esprit
Le but de la conscience est de s’élever en se remettant constamment en question. Seulement la conscience septique
stagne et ne parvient pas à sa propre connaissance (= non sérieux selon lui).

c- Le doute

→ Descartes – mise en examen de ses dogmatismes pour sortir du doute.


Notre vérité est construite par nos sens/ notre intellect mais on ne peut pas être sures de leur fiabilité. On peut donc
croire une vérité qui n’est qu’une erreur de nos sens. On peut douter de notre esprit qui est lui-même en train de
douter. « il pense donc il est ». c’est une vérité qu’on appelle « cogito ergo sum ».

d- Le mythe de la caverne (Platon)

Triple effort de l’Homme dans la recherche de la vérité. Dans la caverne, l’Homme se libère d’abord de ses préjugés,
puis trouve le chemin vers la liberté. Après avoir trouvé la sortie de la grotte (donc la vérité), il va l’enseigner aux
autres de la grotte.
e- Dialoguer
→ Kant – sens commun
Pour accéder à la vérité par le dialogue, il ne faut pas viser la victoire de l’un sur l’autre, l’objectif est de parvenir à une
conclusion commune.
Deux conditions au sens commun :
- Chercher à penser par soi-même.
- Penser en se mettant à la place des autres (pour un nouveau point de vue).

III- Pourquoi souhaitons nous accéder à la vérité ?


a- Elle nous garantir le progrès

• Le progrès technique
→ Descartes
Le but de la vérité et de transformer l’Homme « en maître et processeur de la nature ».
Exemple : analyser la force du vent = fait fonctionner les éoliennes
= les connaissances scientifiques (vérités) amènent le progrès technique permettant le confort et le profit
de l’Homme.
• Le progrès moral
On apprend aux enfants à dire la vérité plutôt qu’à mentir.
Vérité = intérêt pour la société car le mensonge fausse la communication.
La vérité peut être une devise (obligation morale).

b- La vérité est une valeur illusoire qui atténue les angoisses

La vérité n’est pas perçue de la même manière par les insectes que par les Hommes par exemple. La réalité est
constituée selon ce qui nous permet de survire.
Exemple : on tuera un moustique pour éviter de se faire piquer. Mais c’est une injustice pour le moustique.

L’instabilité mène à la quête du vrai.


→ Nietzsche
Instabilité = confusion. La recherche de la vérité permet la stabilité. Cela découle de notre incapacité à supporter la
variabilité des choses.

IV- Le discours vrai contre la vérité = effets de langage


a- Le sophiste/ le philosophe

Le sophiste= « Homme ayant la connaissance des choses savantes ». Connaissances dans tous les domaines.
→ Platon – Protagoras
Selon lui, les sophistes ne sont pas des savants, leur savoir n’en est pas un. Il compare les sophistes à des marchands
car il vend des savoirs dont il ne connait pas la réelle valeur. Cette connaissance lui importe peu, tant qu’il se vend
bien.
Exemple : la publicité ou les politiciens.

• La rhétorique sophistique.

Le sophiste peut persuader malgré la fausseté de ses propos grâce à la maîtrise de son langage. Etant marchands, il ne
se préoccupe que de la renommée et la richesse que peuvent lui apporter ses discours.

• La maïeutique
C’est l’art de faire accoucher la vérité hors des âmes par le dialogue.
→ Platon
Les âmes possèdent la vérité mais doivent travailler pour prendre conscience de cette vérité. Le philosophe l’aide
pendant cette quête (ainsi la recherche de la vérité devient commune).

V- La question du mensonge
a- Le mensonge comme faute morale.

Mensonge  erreur  faute  fausseté


Mensonge : dissimulation consciente de la vérité (= faute morale). Consiste à tromper volontairement.
Erreur : jamais volontaire, se tromper soi-même.
Faute : l’Homme peut dire quelque chose de faux sans mentir, pensant dire la vérité.

Le mensonge peut causer des dommages et peut porter atteinte à la dignité.


→ Kant
Abolition de son humanité quand on ment. Dire l’inverse de ce qu’on pense = atteinte à la finalité naturelle de
communiquer ses pensées. Condamnation du mensonge. Le menteur prend l’apparence trompeuse d’un Homme.

b- La réévaluation de la connaissance morale du mensonge.

L’Homme est parfois obligé de mentir. Parfois les mensonges n’ont pas de conséquences.
Un Homme qui ment pour protéger n’agit pas par morale mais par intérêt. Il obéit à l’impératif hypothétique (meilleur
moyen).
→ Rousseau
Mentir = voler la vérité à qui on la doit.
Mensonge  fiction
Fiction = quand on ne doit rien à personne, on ment sans ressentir de remords. Une vérité inutile n’a pas besoin d’être
dite. On ment sans préjudice.

c- Le dépassement de la valeur vérité

→ Nietzsche
Vérité = valeur, donc une croyance et non pas un savoir. Croyant, l’Homme accepte d’en être contraint.
Vérité par intérêt : mentir entraîne l’invention, la dissimulation, … il est préférable de parler franc.

Deux raisons pour ne pas mentir :


→ Facilité, pas besoin d’inventer, …
→ Efficacité, on obtient mieux ce qu’on veut en etant franc et autoritaire.
Volonté de vérité= faiblesse, lâcheté de l’Homme à vouloir des certitudes sans chercher à voir au-delà. Il s’épargne des
combats (on n’affronte pas le sens du monde).
Nietzsche conseille une réévaluation de la vérité. La vérité s’oppose à l’expression de la volonté de puissance =
obstacle. L’Homme ne crée plus de valeurs (qui sont la vérité selon N.) mais s’agenouille devant elles. L’objectif est
d’abandonner la valeur vérité pour de nouvelles valeurs.

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