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Gestion des stocks 2

Chapitre 2

Nadia BAHRIA
nadia.bahria@ensit.u-tunis.tn

Année universitaire 2022-2023


Parties à traiter

◼ Introduction

◼ Quantité économique de commande

◼ Recomplètement calendaire

◼ Gestion à point de commande

2
Introduction

3
Définition

D’après le Larousse le mot "stock" a deux sens


principaux :

Déf. 1. l’ensemble des marchandises disponibles sur un


marché, dans un magasin
◼ Concerne les entreprises de distribution (supermarché, vente)

Déf. 2. l’ensemble des marchandises, matières premières,


produits semi-finis, finis, etc. qui sont la propriété de
l’entreprise
■ Concerne les entreprises industrielles de fabrication ou de
transformation

4
Les différents types de stock

 Les stocks amont (les approvisionnements) :


◼ matières premières, composants pour alimenter le circuit de
production, etc.

 Les stocks intermédiaires (ou tampons ou encours) :


◼ produits en cours de transformations entre les machines ou les
ateliers

 Les stocks avals :


◼ produits finis

 Les stocks de pièces détachées et de rechange :


◼ pour les machines, les outillages, les matériaux d’entretien, etc.

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Nécessité des stocks
 Stocks d’approvisionnement
◼ permettent une certaine indépendance vis-à-vis des fournisseurs et
permettent d’assurer un équilibre entre les coûts de livraison et les
coûts d’achat

 Les encours
◼ fabrication par lot
◼ équilibrage des flux (différence de cadence entre les machines)
◼ couverture des risques de panne et de rebut (stock tampon)

 Stocks de produits finis


◼ il est rare que la demande soit régulière

 Outils et pièces détachées


◼ activité de l’entreprise
◼ maintenance et service après vente
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Fonctions assurées par le stock

 Fonction de régulation et de sécurité

 Fonction économique

 Fonction d’anticipation

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Fonctions de régularité et de sécurité

Impossibilité de produire instantanément là et quand la


demande se manifeste, et dans la bonne quantité

 stock de produits finis en attente de transport

 les aléas de l’approvisionnement

 les pannes, les arrêts divers des machines amont

 les variations de consommation

 stock entre deux machines ne travaillant pas à la même vitesse

M1 M2
150 p/h 100 p/h

8
Fonction économique

 Achats de matières premières en grande quantité


◼ gain sur le transport
◼ gain sur le prix d’achat

Économie
d’échelle

9
Fonction d’anticipation

► Il existe des stocks dits spéculatifs permettant

d’anticiper sur les augmentations du cours des

matières premières ou sur les risques politiques (stock

de brut pour les raffineurs, ...)

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Coûts des stocks

 Coûts d’acquisition
◼ ces coûts regroupent tout ce qui est lié à la commande et
à la livraison

 Coûts liés à la possession du stock


◼ ces coûts relèvent des moyens nécessités par le
stockage et de la valeur du produit stocké

 Coûts de pénurie (ou de rupture)

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Coûts des stocks

Décomposition des principaux coûts :

 coût d’achat du produit : Ca

 coût de commande : Cc

 coût de possession : Cp

 coût de rupture : Cr

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Coût de commande : Cc

 Passation des commandes (frais administratifs,


secrétariat, ...)
 Transport
 Réception (vérification des bordereaux, contrôle qualité,
rangement, ...)
 etc.

Ces coûts sont en général estimés proportionnels au


nombre de commandes passées

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Coût de possession : Cp
 Moyen de stockage
◼ surface (frais immobiliers, du personnel, équipements, ...)
◼ installation de manutention
◼ assurance et charges d’entretien (chauffage, chambre froide, ...)

 Valeurs des produits stockés


◼ risque de détérioration
◼ obsolescence

► Ces coûts sont estimés proportionnels au nombre de


produits en stock et au temps de stockage
► Souvent calculés comme un pourcentage de la valeur
de l’article (de l’ordre de 20 à 30%)
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Coût de rupture : Cr

 Arrêt de la production
 Perte d’une vente ou d’un client
 Pénalités de retard
 Détérioration de l’image de marque de l’entreprise
 Approvisionnement d’urgence
 Remplacement d’une pièce par une pièce plus coûteuse

► Ces coûts sont estimés proportionnels :


■ soit au nombre de pénuries constatées
■ soit au nombre de produits manquants multipliés par le temps
■ soit au nombre de jours d’arrêts
15
Gestion des approvisionnements

 Objectifs
◼ minimisation d’une fonction coût

► Contraintes
■ absence de rupture de stock

■ taux de service à assurer :


● taux de service en temps (% du temps, je satisfais toutes les
demandes)
● taux de service en pièces (% de la demande est satisfaite)

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Systèmes de décision
Quand faut-il approvisionner ? Combien faut-il approvisionner ?

 Quand faut-il approvisionner ?


◼ à intervalle de temps régulier T (gestion calendaire)
◼ lorsque le niveau du stock devient inférieur à un niveau s prédéterminé
(gestion à point de commande)
◼ si au bout d’un temps T le stock devient inférieur au niveau s (gestion
calendaire conditionnelle)

► Combien faut-il approvisionner ?


■ quantité fixe : constante si la demande est stationnaire (quantité
économique de commande), variable si la demande fluctue
(MRP)
■ quantité variable : recomplètement à un niveau de stock donné
le jour de la livraison (recomplètement calendaire)

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Les principales stratégies

 La quantité économique de commande


 Le recomplètement calendaire
 La gestion à point de commande

Période fixe Période variable


Quantité économique de Gestion à point de commande :
Quantité fixe commande : modèle de Wilson modèle (q,s)
Demande constante Demande statistique
Recomplètement calendaire : Réapprovisionnement à la
Quantité variable modèle (T,S) demande
Demande statistique Demande anticipée

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Quelle gestion pour quel produit ?

Le choix du type de gestion est fortement lié à :

 valeur d’achat de la pièce

 quantité de pièces utilisées par unité de temps

 stabilité ou non de la demande

 criticité de la pièce

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Quelques exemples

 Pièces de faible valeur, utilisées régulièrement en grande quantité :


quantité économique de commande

 Produits de moyenne consommation et ne posant pas de problèmes


particuliers (produits volumineux provoquant un encombrement
excessif, produits coûteux responsables d’un fort coût d’immobilisation,
produits difficiles à obtenir) : recomplètement calendaire, gestion à
point de commande

 Produits chers, utilisés irrégulièrement : réapprovisionnement à la


demande
20
Classification des approvisionnements

La classification des approvisionnements dans les


différentes catégories :

 bon sens

 méthode ABC (ou méthode Pareto)

21
Quantité économique de commande

22
Historique

 Modèle trouvé par Harris en 1915

 Appliqué par le conseiller de l’entreprise Wilson, qui


lui a laissé son nom

 Dans la littérature anglo-saxonne, ce modèle


s’appelle "EOQ" (Economic Order Quantity)

23
Principe

◼ Principe de fonctionnement
 quand : intervalle de temps fixe

 combien : quantité fixe

◼ Dans quel cas l’utiliser ?


 pièces de consommation courante

 et de faible valeur

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Quantité économique de commande
Modèle de Wilson
◼ Hypothèses :
 la demande D est connue et constante sur la période d’étude

 le délai de livraison est nul : L = 0

 la pénurie est interdite

◼ Coûts pris en compte :


 le coût de passation est Cc par commande

 le coût de possession d’un article pendant une période est C p

Il est moins coûteux d’attendre que le stock soit vide pour


passer une commande
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Évolution du niveau de stock
Niveau du stock

−D

temps
T = Q/D

L = 0, en fait L maîtrisé

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Évaluation du coût d’une commande

A chaque commande de Q pièces :


 achat des pièces : Q  Ca
 coût de la commande : Cc
 coût de la possession : Cp  QT/2 = Cp  Q2/2D
Q

T = Q/D

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Coût pour une pièce
 Coût d’une commande de Q pièces :
◼ Q  Ca + Cc + Cp  Q2/2D

 Coût d’une pièce lors d’une commande de Q pièces :


◼ C(Q) = Ca + Cc /Q + Cp  Q/2D

C(Q) Cc /Q

Cp × Q/2D

28
A l’optimal

 En dérivant la fonction C(Q) :


◼ C(Q) = − Cc /Q2 + Cp /2D = 0

 On obtient la quantité économique et le temps entre deux livraisons :

Q*= 2D Cc 2
T* = Cc
Cp DCp

29
Une autre approche

 Reprenons la formule :
◼ C(Q) = Ca + Cc /Q + Cp  Q/2D
 On remarque que le prix d’achat n’intervient pas dans l’optimisation
et que :
◼ Cc /Q  Cp Q/2D = Cc Cp /2D = cste
 On en déduit que Min C(Q) est obtenu pour :
◼ Cc /Q = Cp Q/2D

Équilibre entre ce que l’on paye pour acquérir et


ce que l’on paye pour stocker

30
Exemple

La demande annuelle d’une pièce est de 1000. Le coût de livraison


est de 500 euros de frais administratif plus 500 euros de transport.
La valeur d’une pièce est de 100 euros. L’entreprise utilise un taux
de possession de 20% par an.

► Cc = 1000 euros
► Cp = 20 euros/pièce.an

► Quantité économique de commande = 316,23 pièces

► Délai entre deux livraisons = 0,317 année (16,4 semaines)

► Coût moyen de stockage = 6,33 euros par pièce

31
Sensibilité de la solution en coût

 Q* non entier ou non multiple de la taille de lot

 Q commandé au lieu de Q*

Comment varie C(Q) en fonction de C(Q*) ?

32
Variations relatives

 Variation relative en quantité :  = Q− Q*


Q*

C(Q) − C(Q*)
 Variation relative du coût : =
C(Q*)

 2
 Relation entre les variations : =
2 + 2

33
Impact de la variation en quantité

  = 10% entraîne ε < 1%


  =  15% entraîne ε < 1,5%

  = +20% entraîne ε = 1,67%


  = −20% entraîne ε = 2,50%

mieux vaut commander une quantité supérieure à


l’optimal plutôt que l’inverse

Application : dans notre exemple si la quantité retenue est 350


pièces et non 316,23, le coût moyen passera de 6,33 à 6,36
euros par pièce.

34
Prise en compte de la rupture
Hypothèses
 demande connue et stable
 on sait évaluer le coût de rupture (dépendant du nombre de
manquants et du temps)
 la vente est différée (satisfaite dès la livraison)

P
T 2T 3T

35
Coût pour une commande

T1 T2

 coût de la commande :
◼ Q  Ca + Cc + Cp  (Q−P)T1/2 + Cr  PT2/2
 avec
◼ T1 = (Q−P)/D et T2 = P/D

36
Calcul de l’optimal

 Coût pour une commande


◼ Q  Ca + Cc + Cp  (Q−P)T1/2 + Cr  PT2/2

 Coût pour une pièce


◼ C(Q,P) = Ca + Cc/Q + Cp  (Q−P)2/2QD + Cr  P2/2QD

 Condition nécessaire pour l’obtention du minimum :

C = C = 0
P Q

37
Après calcul
On obtient les valeurs suivantes pour Q* et P* :

Q* = 2D Cc et P*=(1−ρ)Q*
Cp

avec = Cr
C p +C r

► Cas extrême : Cr → + entraîne que ρ → 1 et donc :

Q*→ 2D Cc
Cp
38
Stock de sécurité

Coût de possession par an = Cp. (Ss+Q/2)

• Cp coût de possession unitaire


•Q quantité lancée
• Ss stock de sécurité

39
Stock de sécurité

 Coût total annuel

◼ Ca  D + Cc  (D/Q) + Cp  ((Q/2) + Ss)

 On dérive par rapport à Q.

2 𝐷 𝐶𝑐 2 𝐶𝑐
Q∗ = T∗=
𝐶𝑝 𝐷 𝐶𝑝

40
Autres cas classiques

 Cas multi-produits
◼ Plusieurs produits Pi (i=1, ..., n) gérés en QEC

 Cas de l’augmentation tarifaire


◼ Hausse prévue, quand commander et combien ?

 Prix d’achat variable


◼ Rabais uniforme : prix dépendant de la quantité mais identique pour
tous les produits

◼ Rabais progressif : prix par tranche de commande

41
Parties à traiter

◼ Introduction

◼ Quantité économique de commande

◼ Recomplètement calendaire

◼ Gestion à point de commande

42
Recomplètement calendraire

43
Principe
Gestion <T,S>

◼ Principe de fonctionnement
 quand : intervalle de temps fixe (souvent imposé par des
considérations extérieures au stock)
 combien : quantité variable Q en vue d’un recomplètement à un
niveau S*

◼ Dans quel cas l’utiliser ?


 pièces de consommation variable
 faible valeur
 approvisionnement régulier

44
Recomplètement calendaire
S

Sans pénurie
S-x
0
T

Avec pénurie x
T2
0

T1
S-x
T
45
Paramètres

◼ Certains paramètres sont à préciser pour obtenir une


bonne modélisation du problème :
 produits stockables ou non

 délai entre la commande et la réception (nul ou non)

 rupture différée ou non

 interdépendance ou non des articles dans le cas multi-articles

46
Calcul de l’optimal

◼ Le calcul de l’optimal S* se fait à partir


 d’un historique des demandes

 d’une modélisation de la demande par une loi de probabilité :

◼ continue

◼ ou discrète

47
Différents modèles

 Modèle basé sur les taux de service

 Stock à rotation nulle

 Modèle avec Cp et Cr fonctions du temps et du nombre


d’articles

 Modèle avec Cp fonction du temps et du nombre d’articles


et Cr du nombre d’articles uniquement

48
Modèle basé sur les taux de service
◼ Rôle du stock : fournir les matières et composants
nécessaires à la production

Critère retenu

► Probabilité de fournir (ou de servir) la demande :


■ taux de service en temps  : si le problème réside dans
l’existence d’une rupture, l’indicateur retenu sera la probabilité
de satisfaire la demande sans interruption
■ taux de service en pièces  : si l’on considère que l’important
est le nombre d’articles manquants, l’indicateur retenu sera le
rapport entre le nombre d’articles fournis et la demande

49
Exemple introductif

 Un pharmacien vend chaque jour 6 à 9 boites d’un certain médicament

x px F(x)
6 35% 35%
7 50% 85%
8 10% 95%
9 5% 100%

 Demande moyenne 6,85


 Choix d’un recomplètement à 7

 85% du temps le service est assuré et donc  = 85%

50
Exemple introductif
x px F(x)
 Demande moyenne 6,85
6 35% 35%
 Choix d’un recomplètement à 7
7 50% 85%
8 10% 95%
9 5% 100%

◼ 10% du temps, 1 médicament manque, et 5% du temps 2


médicaments manquent
 Le nombre moyen de demandes satisfaites est donc :
◼ 6,85 – 1  0,1 – 2  0,05 = 6,65
◼ Le pourcentage de demandes satisfaites est donc :
 β = (6,65/6,85)  100 = 97%

51
Taux de service en temps : 

◼ "quel pourcentage du temps suis-je capable de satisfaire la


demande ?"
 Terminologie
◼ Taux de service

◼ Taux de satisfaction

◼ Taux de couverture

 Remarque : ces mêmes termes sont également utilisés pour parler


du taux de service en pièces

52
Calcul de 

◼ Le service est assuré si lors d’une période T, la demande


est inférieure au niveau de stock initial
  = Prob(X  S) = F(S)

◼ Exemple : une pièce est gérée selon la méthode de recomplètement


calendaire. Sa demande pendant l’intervalle T suit une loi normale de
moyenne 1000 et d’écart type 100. On s’est fixé une valeur de =99%.
Déterminer le niveau de recomplètement optimal S* ?

► S*= 1240 pièces

53
Taux de service en pièces : β

"quel pourcentage d’articles suis-je capable de fournir ?"

► β est le rapport entre le nombre d’articles fournis sur la


demande moyenne

■ le nombre d’articles fournis est égal au nombre d’articles


demandés moins le nombre d’articles manquants

54
Calcul de β

◼ On peut écrire β à partir de l’espérance des demandes


(E(X)) et l’espérance du nombre de manquants (P(S))
 β =(E(X) – P(S))/E(X)

◼ Il suffit alors d’écrire l’espérance du nombre de manquants :


 cas discret :

+
P( S ) =  ( x − S ) p x
 cas continu : x=S

+
P( S ) =  ( x − S ) f ( x)dx
S

55
Calcul de β
► Remarque : la détermination de β repose sur le calcul de
P(S), lorsque la demande X suit une loi normale N(,), il
est possible de se ramener à la variable centrée réduite
z=(X-)/, et on a le résultat :
■ F(X)=F(z) pour la loi normale
β =1- P(z)/
■ P(X)= P(z)

◼ Exemple : reprenons les données de l’exemple précédent, en


considérant cette fois que nous voulons assurer une couverture en
pièces de 99%. Déterminer le niveau de recomplètement optimal S* ?
► S*= 1090 pièces

► Remarque : pour une valeur S donnée, β est plus grand que 


◼ Exemple : avec un niveau S= 1090 pièces , nous avons β=99%
alors que = F(z=0,9) = 81,6%

56
Différents modèles

 Modèle basé sur les taux de service

 Stock à rotation nulle

 Modèle avec Cp et Cr fonctions du temps et du nombre


d’articles

 Modèle avec Cp fonction du temps et du nombre


d’articles et Cr du nombre d’articles uniquement

57
Stock à rotation nulle – produits non stockables

◼ Problème du marchand de journaux


 Produits ne pouvant être vendus que pendant la période T
 Produits périssables ou journaux

◼ Les coûts
► Coût de possession Cp : coût des invendus

► Coût de rupture Cr : coût du manque à gagner

► Coût de commande Cc : coût des commandes

58
Stock à rotation nulle – produits non stockables

◼ On doit déterminer S, le stock initial de manière à


minimiser :

► C(S) = CpIp(S) + CrIr(S) + CcIc(S)

◼ Ip(S) : stock moyen résiduel en fin de période


◼ Ir(S) : nombre moyen de ruptures sur la période
◼ Ic(S) : nombre moyen de commandes par période : fixé

C(S) = CpIp(S) + CrIr(S)

59
Exemples

◼ Un marchand de journaux :
 achète chaque jour une quantité S d’un certain quotidien

 il paye chaque exemplaire 4 € et le revend 6 €

 les invendus lui sont repris 3 € par le groupe de presse

 les coûts sont donc Cp = 4 – 3 = 1 € et Cr = 6 – 4 = 2 €

◼ Un jour donné, la demande est D :


 D < S, le coût C(S) sera de Cp  (S-D)

 D > S, le coût C(S) sera de Cr  (D-S)

60
Exemples

◼ Articles de modes :
 il en fabrique trop, revente à un soldeur : Cp = différence entre prix
de vente au client et au soldeur

 il n’en fabrique pas assez : Cr = manque à gagner sur la vente car


perte de clients

61
Modélisation : cas discret

 Soit px la probabilité que la demande D=x articles sur la


période T

 Soit S le niveau de stock de recomplètement


S
 Stock résiduel moyen (x ≤ S)  (S − x) p x
x=0
+
 Rupture moyenne (x > S)  (x − S ) px
x = S +1

62
Modélisation : cas discret

◼ Le coût global moyen :

63
Calcul de l’optimal

◼ Le coût optimal vérifie


► C(S*) < C(S*-1)

► C(S*) < C(S*+1)

◼ Une façon de trouver l’optimal est d’étudier la fonction


► C(S+1) – C(S)

◼ Le calcul de C(S+1) – C(S) donne :

64
Suite et fin du calcul

◼ En utilisant la fonction de répartition F, on obtient :


 C(S+1) – C(S) = CpF(S) – Cr(1 – F(S)) = (Cp + Cr)F(S) – Cr

 On pose = Cr/(Cp + Cr)

◼ Les conditions d’optimalité deviennent :


 C(S*+1) – C(S*) > 0  (Cp + Cr)F(S*) – Cr > 0

 C(S*) – C(S*-1) < 0  (Cp + Cr)F(S*-1) – Cr < 0

◼ S* est optimal si :

► F(S*-1) <  < F(S*)

65
Exemple

◼ Demandes journalières de journaux

Nombre 1 2 3 4 5 6 7 8

Probabilité (%) 9 10 15 20 23 12 8 3
Fonction de
9 19 34 54 77 89 97 100
répartition (%)

◼ Rappel des coûts


 Cp = 1 €
 Cr = 2 €

66
Exemple

◼ Calcul de 
  = Cr /(Cp + Cr) = 2/(1+2) soit environ 67%

◼ D’après le tableau :
► F(4) = 0,54 <  = 0,67 < F(5) = 0,77

◼ D’où :
► S* = 5

67
Cas continu

◼ Le coût global moyen de gestion s’écrit :

S +
C ( S ) = C p  ( S − x) f ( x)dx + Cr  ( x − S ) f ( x)dx
0 S

◼ La condition d’optimalité s’écrit :

C ' ( S *) = 0
◼ S* est optimal si :
S
F ( S *) =  f ( x)dx = 
0

68
Interprétation de 

◼ S* est solution de F(S*) = 

◼ La probabilité de rupture est donnée par


 pr = Prob(X > S*) = 1 – F(S*) = 1 – 

 représente la probabilité de ne pas être en rupture


lorsque le stock initial est de niveau S*

69
Exemple

◼ Une entreprise fabrique des jouets qu’elle vend presque


exclusivement à la période de fin d’année. Les invendues
sont bradés, ce qui entraîne une perte de 60 euros. Le
bénéfice moyen d’une vente est de 40 euros. La loi de
probabilité du modèle étudié suit une loi normale de
moyenne 1000 et d’écart type 300. Déterminer le niveau
de recomplètement optimal S* ?

  = 40/(40+60)=0,4

 S*= 925

70
Stock de sécurité

L L L

T T T
S = μ*(T + L) + SS

Calcul de la quantité à commander à chaque période : Qi

Qi = S – Stock de l’article au moment de passer la commande

71
Stock de sécurité
Exemple

Avec une consommation quotidienne de 10, une commande tous les 5


jours, un délai d’approvisionnement de 2 jours, et un stock de sécurité de 5,

Quel est le niveau de re-complètement S ?


Réponse: S = (5 + 2) x 10 + 5 = 75.
Si le stock disponible au moment de la commande est de St=25,

Quelle est la quantité commandée ?


Réponse: on commandera : Q = S-St=75 – 25 = 50

72
Stock de sécurité
Consommation variable et délai de livraison fixe

Dans le cas de la méthode du recomplètement périodique, l’incertitude

concerne la variation de consommation pendant le délai de fabrication ou

d’approvisionnement (L) et aussi pendant la période (T) qui correspond aux

passations de ces mêmes commandes donc :

𝑆𝑆 = 𝑧. 𝜎𝑥 . 𝑇 + 𝐿

73
Stock de sécurité
Consommation fixe et délai de livraison variable
Soit σ1 l’écart type de la variation des délais de livraison exprimés en jours.
Effectuons un changement de variables jour ➞ consommation :

𝜎1 = 𝜇 × 𝜎𝐿

Le stock de sécurité est donc égal à :

𝑆𝑆 = 𝑧 × 𝜎1

où z est la variable réduite associée au risque de rupture choisi.

Consommation et délai variables

𝜎 2 = 𝜎1 2
+ (𝑇 + 𝐿) × 𝜎𝑥 2
𝑆𝑆 = 𝑧 × 𝜎
74
Gestion à point de commande

75
Principe

Gestion <q,s>

◼ Principe de fonctionnement
 quand : intervalle de temps variable (dès que le stock est bas)

 combien : quantité fixe q

◼ Dans quel cas l’utiliser ?


 pièces de consommation variable

 réduire l’incertitude sur les ruptures

76
Principe de fonctionnement
Niveau de stock
L : délai de livraison
S0 S1

Point de
commande
q

0
temps
L L

Déclenchement Réception
de la commande de la commande

77
Ventes perdues ou ventes différées

ventes perdues ventes différées

S0 S1
S0
S1

q q

s s

0 0

L L

78
Risques de rupture

 Risque faible de rupture


S0

zone sans risque

risque

79
Mise en place pratique

 Stocks informatisés
◼ déclenchement automatique ou alerte lorsque le niveau du
stock est inférieur à s

 Stocks manuels
◼ étiquette, trait de peinture au sol

◼ système kanban

80
Du point de commande à la livraison

 Risque de rupture
 XL : demande pendant la phase de livraison (variable
aléatoire de densité fL)
 La rupture dépend de la durée L (délai de livraison) et
de la demande XL durant la période
 Pour une demande xL  s, on a un stock résiduel :
S
◼ stock résiduel moyen : R( s ) =
x L
=0
( s − xL) f ( x ) dx
L L L

 Pour une demande xL  s, on a une rupture :


+
P( s ) =  ( x L − s )
◼ rupture moyenne :
xL = s
f ( x ) dx
L L L

81
Cas particulier

◼ Supposons que L est constante, en posant :


 L=T
 S=s comme niveau de recomplètement
 et fL comme loi de demande

La modélisation est la même que le recomplètement


calendaire

82
De la livraison à la commande

◼ Ventes différées :
 A la suite de la livraison i, nous disposons d’un stock Si

 Si les demandes sont différées, la quantité livrée q :


◼ s’ajoute au stock résiduel R(s) = s − xL

◼ ou est diminuée du nombre d’articles manquants P(s)= xL− s

 En moyenne, on obtient :

+
S i =  =0 (q + s − x L ) f ( x ) dx
L L
= q + s − E ( X L)
xL L

83
De la livraison à la commande

◼ Ventes perdues :
A la suite de la livraison i, nous disposons d’un stock Si

 Si les demandes sont perdues, la quantité livrée q :


◼ s’ajoute au stock résiduel R(s) s’il reste du stock

◼ est mise en stock s’il y a eu rupture

 En moyenne, on obtient :
s
S i = q +  =0 ( s − x L ) f ( x ) dx
L L
xL L

84
Durée moyenne entre deux livraisons

 Durée moyenne T entre 2 livraisons (ou 2 commandes)

 Demande pour une période élémentaire E(X) (nombre


par unité de temps)

 Sur un horizon très long H de n commandes, la


demande moyenne globale est n  (E(X)  T)

 La quantité livrée pendant H est n  q

85
Durée moyenne entre deux livraisons

Sur l’horizon H, équilibre entre demande et quantité livrée

◼ Ventes différées :
 Équilibre entre demande globale et quantité livrée :
◼ n  (E(X)  T) = n  q  T = q/E(X)

◼ Ventes perdues :

► Demande globale égale aux quantités livrées plus le


total des ventes perdues :
■ n  (E(X)  T) = n  q + n  P(s)  T = (q+P(s)) / E(X)

86
Détermination de XL

◼ On remarque que pour la gestion à point de commande, il


faut connaître :
 La loi de X (demande par unité de temps)

 La loi de XL (demande pour une période de longueur L : phase le


livraison)

◼ La loi de XL se déduit de celle de X, mais le calcul n’est pas


toujours évident

87
Cas continu

◼ En général, calcul très difficile de XL

◼ Cas simple d’une loi normale :


 X suit une loi normale de moyenne  et d’écart type  :

Ν(  ,  )

 XL suit une loi normale de moyenne L et d’écart type L :

Ν( L,  L )
88
Modèle basé sur les taux de service

Dans la suite, on retiendra l’hypothèse de L = constante

Calcul de q et de s avec contrainte sur les taux de service

89
Modèle basé sur les taux de service

◼ Le calcul de s se fait en fonction du taux de service voulu :

 En temps,  est la probabilité de ne pas avoir de rupture pendant le


délai de livraison

 En pièces,  est la proportion d’articles fournis à temps par rapport


au nombre d’articles demandés

90
Calcul de  et de q

◼ Calcul simple de  :
 Prob(xL  s) =  = F(s)

 Donné directement par la fonction de répartition FL

◼ Le calcul de q est indépendant de s et se fait par la formule


de Wilson (quantité économique de commande)

2 E ( X )C c
q *=
Cp

91
Exemple

◼ La demande journalière d’une certaine pièce suit une loi


normale de moyenne =100 et d’écart type =10. Le coût
de possession est estimé à 0,5 euro par jour et par pièce,
et le coût de commande est de 1000 euros. Le délai de
livraison est de 2 jours et on accepte l’existence d’une
pénurie pour 100 commandes. Déterminez le point de
commande s et la quantité à commander q.

 s= 234

 q= 633

92
Calcul de  et de q

 Demandes différées : en moyenne P(s) demandes sont


satisfaites en retard pour chaque livraison de q pièces
◼  = (q−P(s))/q

 Demandes perdues : q articles sont fournis et P(s)


demandes sont perdues
◼  = q/(q+P(s))

◼ Dans les deux cas,  est fonction de q et s

93
Méthode de calcul

◼ Si l’objectif est également de minimiser le coût moyen


(commande et possession) :

 on calcule q* par la formule de Wilson

 on calcule :
◼ P(s) = q*(1- ) si la pénurie est différée

◼ P(s) = q*(1- )/ si la pénurie est perdue

 on détermine le s* correspondant

94
Exemple
◼ Reprenons l’exemple précédent où X suit une loi N(100,10),
L=2 et supposons que l’on veuille satisfaire 99,9% de la
demande.

 Si la demande est différée :

q* = 633
P(s) = q*(1 − ) = 633  1/1000 = 0,633 = P(z)
 P(z) = 0,044  z=1,3  s* = 219

 Si la demande est perdue :

P(s) = q*(1 − )/ = 633  1/999 = 0,633


 s* = 219
95
Stock de sécurité

L L L

Pour calculer le point de commande (s), il faut tenir compte de la consommation


moyenne par unité de temps (μ), du délai de réalisation ou
d’approvisionnement de l’article (L) et d’un stock de sécurité dimensionné
pour éviter des ruptures dues à la variabilité de la consommation réelle (SS).

s = μ*L + SS
96
Stock de sécurité
Consommation variable et délai de livraison fixe

On remarquera de façon logique qu’un taux de service élevé entraîne un

stock de sécurité important. On note tout de suite l’intérêt fondamental de

réduire de façon considérable le délai de fabrication ou d’approvisionnement

afin de pouvoir diminuer le stock de sécurité.

Dans le cas de la méthode du point de commande, l’incertitude ne concerne

que la variation de consommation pendant le délai de fabrication ou

d’approvisionnement (L) donc :

𝑆𝑆 = 𝑧. 𝜎𝑥 . 𝐿

97
Stock de sécurité
Consommation fixe et délai de livraison variable
Soit σ1 l’écart type de la variation des délais de livraison exprimés en jours.
Effectuons un changement de variables jour ➞ consommation :

𝜎1 = 𝜇 × 𝜎𝐿

Le stock de sécurité est donc égal à :

𝑆𝑆 = 𝑧 × 𝜎1

où z est la variable réduite associée au risque de rupture choisi.

Consommation et délai variables

𝜎 2 = 𝜎1 2
+ 𝐿 × 𝜎𝑥 2
𝑆𝑆 = 𝑧 × 𝜎
98
Table de la loi Normale centrée réduite

99

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