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ADÉNOPATHIES
Adénopathie(s) (216) et/ou splénomégalie (272, 3161) et/ou Hépatomégalie (273, 3012).
ESP: mononucléose, LLA, TORCH.
Sources :
Cours hématologie adulte et pédiatrique
Mikbook
Pas à pas en pédiatrie, MedG (ajout spléno- et hépatomégalie : entités non reprises dans le cours ou
le mikbook)
1 Adénopathie
1.1 Généralités
1.1.1 Définition
Clinique < 1 cm : non pathologique
Ganglion > 1 cm (inguinal > 2) Radiologique : plus petit diamètre > 1 cm
1
Lymphomes malins
2
Tumeurs du foie
1.1.2 Diagnostic différentiel
Toute masse palpée n’est pas un ganglion
Cou :
glandes salivaires
Parotide
Kystes congénitaux
Nodules thyroïdiens
Creux axillaire : hydrosadénite
Creux inguinal : hernie
Autres
Lipome
Kyste
Abcès
Aspect
Chaud, douloureux → infectieux
Fixe, adhérent, dur → tumeur solide
Mobile, indolore, de grande taille, ferme → hémopathie maligne
Arguments en faveur d’une origine infectieuse
Fièvre ( ! lymphome fébrile)
Identification d’un foyer de voisinage
Lymphocytes réactionnels
Sérologie anti-virale (IgM + dénivellation des IgG)
Évolution vers la diminution
Terrain :
Facteurs de risque de cancer ou IST
Antécédents : néoplasie, voyage, animaux, contages
Adénopathie(s)
Ancienneté et évolution
Localisation ou caractère diffus
Taille, sensibilité, consistance, mobilité (douloureuse : plutôt infection ; dure et/ou fixée :
plutôt cancer)
Fistulisation (tuberculose, bartonellose, cancer)
Examen clinique complet
2 Splénomégalie
Voir aussi ECNi p 448
2.1 Définition
Une rate palpable est pathologique et correspond à une grand axe > 13 cm
Orientation clinique
> 18 : souvent malin (splénoM modérée : toutes causes possibles)
Chercher atcd, voyage, symptômes accompagnateurs
Splénomégalie maligne
Hémopathies myéloïdes
SMP, LMA, LMC, myélofibrose
Hémopathies lymphoïdes
LLA
Lymphome
LLC
Autres cancers
Splénomégalie réactionnelle
Infections
Bactériennes : septicémies, typhoïde, Osler/endocardite, tuberculose
Virales : MNI, HIV, hépatite virale (VHB), CMV, rubéole
Parasitaire : paludisme, leishmaniose (trypanosomiase, bilharziose hépatique,
hydatidose, histoplasmose, toxoplasmose)
Fongique (candidémie)
Abcès splénique
Tuberculose hématopoïétique, syphilis secondaire
Hémolyse chronique
Constitutionnelle ou acquise
Inflammatoire
PR, Felty
Lupus
Sarcoïdose
Maladie périodique, maladie de Still
(maladie de surcharge)
Splénomégalie sur hypertension portale
Pré-hépatique
Thrombose porte
compression
Intrahépatique
cirrhose
posthépatique
Budd-Chiari
Insuffisance cardiaque droite
Maladie de surcharge
Surcharge lipidique (Gaucher)
Amylose
Hémochromatose compliquée de cirrhose
Niemann-Pick
Inflammatoire (voir plus haut)
Tumeur splénique
Bénignes : kystes, hamartome
Malignes fibrosarcome, hémangioblastome
Idiopathique (Afrique du Nord)
2.3 PEC
Anamnèse, EC, examens ciblés
Hémogramme, réticulocytes, leucoconcentré, immunophénotypage Ly, biologie (CRP, hémolyse)
Écho rate, Doppler
Ponction – biopsie médullaire, Pet-Scan (rarement splénectomie diagnostique)
2.4 Complications
Anomalies de l’hémogramme liées à l’hypersplénisme
Une ou plusieurs cytopénies de séquestration
Hémodilution (inconstante)
Diminution de l’efficacité des transfusions
Infarctus splénique +++
Hématome splénique
Rupture spontanée de rate
2.5 Pédiatrie
3 Hépatomégalie
3.1 Diagnostic positif
Clinique habituellement suffisante (sauf si obésité ou ascite)
Hauteur du foie ≥ 12 cm sur la ligne médioclav droite (limite sup percussion, limite inf palpation) ;
débord sous-xyphoïdien ≥ 3 cm
Échographie si doute
3.2 Diagnostic différentiel
Tumeur extra-hépatique abdominale : habituellement non mobile lors de la respiration
Maigreur : foie de taille normale
Emphysème : hémicoupole droite abaissée
Abcès sous-phrénique : foie refoulé
Lobe hépatique surnuméraire
* Les causes métabo-toxiques regroupent la stéatose alcoolique et non alcoolique, l’hémochromatose et les hépatites
médicamenteuses.
3.3.2 Homogène et sectorielle
Au total, on peut déjà orienter le diagnostic avec l’arbre suivant (mais les signes sont trop peu
sensible pour poser le diagnostic)
3.4.2 Paraclinique
3.4.2.1 Bilan de 1 intention (systématique)
ere
3.4.3 Synthèse
3.5 Pédiatrie
Arbre diagnostique – Commentaires
(1) Le diagnostic d’hépatomégalie repose sur l’examen clinique. Chez l’enfant, le bord antérieur
du foie ne dépasse pas le rebord costal. Chez le nouveau-né et le nourrisson, on peut palper un
débord physiologique de 1 à 3 cm. Dans les conditions physiologiques, le foie ne déborde pas sur
la ligne médiane. En cas de tumeur sous-diaphragmatique ou de distension pulmonaire, le foie
peut être abaissé et devenir palpable. Enfin, il arrive parfois que le foie ne soit pas bien
horizontalisé et bascule en avant. Dans ce cas, la palpation permet une réintégration complète
sous-costale. La découverte d’une hépatomégalie nécessite un examen clinique complet et attentif
avant d’orienter les examens de base qui reposent sur l’échographie et le bilan hépatique, en
première intention. Une biopsie hépatique n’est réalisée qu’en dernière intention lorsque tous les
examens ont écarté les causes habituelles et pour relancer la discussion étiologique.
(2) La cholangite bactérienne ou angiocholite s’observe dans les obstacles biliaires (lithiase ou
kyste du cholédoque), les fibroses hépatiques congénitales (polykystoses hépato-rénale) et les
atrésies des voies biliaires après succès d’intervention de Kasaï. À la phase initiale, une lithiase du
cholédoque peut entraîner une élévation des transaminases qui mime une hépatite virale aiguë.
(3) Un foie sensible peut révéler un foie vasculaire aigu correspondant à une insuffisance
cardiaque, à un syndrome de Budd-Chiari, une maladie veino-occlusive ou plus rarement à une
péliose. L’élévation des transaminases peut mimer une hépatite virale aiguë.
(4) Une hépatomégalie peut révéler une maladie de surcharge du type maladie de Niemann-Pick
type A (anomalies neurologiques), B (lipidose pulmonaire radiologique) ou C (volumineuse
splénomégalie), une maladie de Gaucher (glucocérébrosidase) et une mucopolysaccharidose
(anomalies osseuses).
(5) Les hépatopathies chroniques cholestatiques regroupent la mucoviscidose, les cholestases
fibrogènes familiales, le déficit en alpha 1 anti-trypsine, le syndrome d’Alagille, les cholangites
sclérosantes, les cytopathies mitochondriales… Elles évoluent souvent vers une cirrhose.
(6) Le foie apparaît souvent hyperéchogène en échographie. Dans l’intolérance au fructose,
l’hépatomégalie est modérée mais l’interrogatoire caractéristique avec dégoût et/ou vomissement
et/ou hypoglycémie pour les fruits et les aliments contenant du saccharose. Les glycogénoses
majeures I et III s’accompagnent d’une hépatomégalie volumineuse qui ballonne l’abdomen.
Hypertriglycéridémie, hyperlactatémie, hyperuricémie ou élévation des CK ou neutropénie
permettent d’orienter rapidement le diagnostic. Il est difficile de palper l’hépatomégalie
stéatosique chez l’obèse. Dans les glycogénoses par déficit en phosphorylase kinase,
l’hépatomégalie est asymptomatique et le bilan hépatique indique une faible augmentation des
GGT. Enfin, au cours du diabète, les variations glycémiques peuvent être responsables d’une
pseudo-glycogénose.
(7) L’hémangio-endothéliome est une tumeur vasculaire du foie du petit nourrisson qui peut
revêtir une forme diffuse. Il peut exister des angiomes cutanés. Le pronostic, comme pour les
fistules porto-sus-hépatiques congénitales, est fonction du shunt vasculaire et du risque
d’insuffisance cardiaque par hyperdébit.
(8) Il s’agit des insuffisances cardiaques droites chroniques et des syndromes de Budd-Chiari à la
phase chronique. Le bilan hépatique peut n’être que très peu altéré.
(9) Le foie est irrégulier, il peut s’associer des signes d’hypertension portale et des angiomes
stellaires. Les cirrhoses biliaires sont une complication des hépatopathies cholestatiques, les
cirrhoses post-hépatiques compliquent l’évolution des hépatites auto-immunes ou de la maladie de
Wilson beaucoup plus souvent et rapidement qu’une infection chronique virale B ou C.
(10) Chez le nourrisson, le foie joue encore un rôle hématopoïétique important. Il est donc
logique d’observer une hépatomégalie à l’occasion des infections virales (ORL, respiratoires,
digestives) habituelles à cet âge ainsi qu’à l’occasion des infections EBV ou CMV qui restent la
plupart du temps silencieuses. Pour la même raison, il est possible d’observer une hépatomégalie à
l’occasion d’un syndrome d’activation macrophagique (dont le foie peut être la seule localisation),
d’une leucémie ou d’un lymphome. Lors des maladies de Still, du lupus, de la sarcoïdose ou
autres maladies systémiques, le foie peut être le siège d’une hépatite granulomateuse.
(11) Le paludisme, la distomatose, l’hydatidose peuvent s’accompagner d’une hépatomégalie.
4 ESP
4.1 LLA
Lymphocytose à lymphoblastes
30% de toutes les tumeurs pédiatriques, pic d’incidence entre 2 et 5 ans
Prolifération clonale d’une cellules lymphoïde bloquée à un stade précoce de différenciation
Étiologie :
Infectieux
Génétique
Environnement (insecticides, herbicides, benzènes)
Prolifération clonale
Au niveau médullaire : lignées hématologiques sont étouffées
Au niveau des organes lymphoïdes : adénopathies, hépatosplénomégalie
Motifs de consultation
Douleurs osseuses (20-40%)
Fatigue (pâleur)
Saignements
Infections répétées, trainantes
Fièvre
Clinique
Syndrome tumoral
Adénopathies
Hépatosplénomégalie
Atteinte testiculaire, méningée possibles
Examens
Rx thorax (médiastin)
Échoabdo :néphromégalie, adénopathies
Biologie
Hyperleucocytose ave prédominance de lymphocytes et LUC
Anémie
Thrombopénie
LDH et acide urique augmentés
Quand y penser
2 ou 3 lignées hémato atteintes
Adénopathies
Hépatosplénomégalie
Comment confirmer ?
Frottis sanguin
Buffy coat
PM
Pronostic
Meilleur si entre 1 et 10 ans, leucocytose < 50 000*
B > T = immunophénotype
Type B :
La plus fréquente : B immature, marqueurs de membrane sur les blastes (CD 10, 19,
22)
LLA L3 = Burkitt, marqueurs B matures : expression d’Ig intra-cytoplasmique ou en
surface
Type T* :
Adolescents
Hyperleucocytose > 100 000
Élargissement médiastinal
Marqueurs de membrane CD 2,5,7
Cytogénétique et biologie moléculaire
Anomalies de nombre
Hyperdiploïdie : bon pronostic si > 50
Hypodiploïdie : mauvais pronostic
Anomalies de structure
t(12;21) bon pronostic
t(1;19) pronostic intermédiaire
t(4;11) enfant < 1 an, mauvais pronostic*
t(8;14) Burkitt
t(9;22) Phi, mauvais pronostic*
* mauvais pronostic → protocoles intensifiés
Traitement (3 ans en tout)
Induction
Corticoïdes (bon pronostic si corticosenible)
Chimiothérapie (VCR, asparaginase +/- anthracycline) (bon pronostic si moelle vide à J21)
Rémission complète
Risques
Lyse tumorale → Zyloric, fasturtec
Infection → décontamination digestive et isolement
Toxicité neurologique VCR
Effets secondaires : chute des cheveux, nausées ou boulimie
Consolidation
Chimio IV 1x/sem (VCR, vindésine, asparaginase, anthracycline, VP16, ARaC)
per os (purinethol, methotrexate, lanvis)
Entretien
12 réinductions mensuelles (VCR, corticoïdes)
Per os (murinethol, methotrexate)
intrathécal
18 PL avec injection intrathécale
Guérison
Après 6 ans
85% de chances de guérison dans la forme classique
Sans séquelle
Radiothérapie : si atteinte méningée et > 4 ans, ou si atteinte testiculaire
Greffe si mauvais pronostic ou rechute
4.2 MNI
Lymphocytose à lymphocytes réactionnels (DD : EBV, CMV, toxo, primo-infection HIV, viroses
diverses, syphillis, brucellose, allergie médicamenteuse)
Syndrome mononucléosique (EBV – CMV)
EBV :cadolescent (salive)
Incubation 45-60 jours
Prodromes : syndrome grippal
Angine pseudo-membraneuse (EBV+++), adénopathies, HSM, œdème palpébral
Éruption
Biologie
Leucocytose (10 à 20 000 avec lymphocytes réactionnels 50%)
Cytolyse hépatique (75%)
Buffy coat
Complications
Rupture de rate
Respiratoires : obstruction pharyngée, stridor
CMV : enfant
Ganglions plus discrets
Présent dans toutes les sécrétions
Hémato : anémie, thrombopénie3, hémophagocytose, syndrome lymphoprolifératif lié à l’X,
Burkitt
4.3 TORCH
4 infections néonatales de présentation similaire (rash et symptômes oculaires)
Toxoplasmose
Other (syphilis)
Rubéole
Cytomegalovirus (CMV)
4.3.1 Toxoplasmose
1% grossesse, 1/10 000 nnés
Risque fœtal T1 8%, T2 30%, T3 60%
Atteinte cérébrale (µcéphalie, convulsions, retard P-M)
Mortalité
Surdité
Dépistage 1x/mois si sérologie mère négative (remboursé 1x)
IgA, IgM,→ si positif, contrôle à 10 j (courbe, avidité IgG)
R/ spiramyine 3 g/j
4.3.2 Syphillis
Risque <18 SA (2e partie de grossesse)
Risques fœtaux
Lésions cutanéo-muqueuses, osseuses et polyviscérales (neuroméningée, hépatique…)
MIU, MAP, FCT (fausse couche tardive) ; anasarque, RCIU
Dépistage sérologique obligatoire : TPHA-VDRL au T1
Si + : bilan IST complet, dépistage et R/ partenaires
Ab : bensathine-pénicilline G (1 à 3 injections) (erythromycine 2g/j 1 mois si allergie)
PEC du nné :
Clinique + examen bactério, placenta + sérologies fœtales au cordon
Pénicilline G si syphilis congénitale
4.3.3 Rubéole
Rare depuis vaccin 1/100 000
Diagnostic
Clinique + sérologie IgG IgM
Risques fœtaux : T1 70%, > 17 sem 5%
RCIU
3
Infections virales disséminées (HIV, CMV, EBV donnent une thrombopénie et une touche hépatique)
Anomalies cardiaques
Anomalies cérébrales (µcéphalie, retard P-M)
Anomalies ophtalmo (cataracte, rétinite)
Dépistage systématique au T1 et si éruption maternelle/contage
Si sérologie + → bilan fœtal si < 18 SA, apd 5 sem après la séroconversion + surveillance écho
mensuelle et discussion IMG
Prévention vaccin
4.3.4 CMV
Risque : contact avec enfants en bas âge
50% d’immunisation dans pop générale
90% asymptomatique (fièvre, céphalées, myalgies, hépatite)
IgG IgM avidité IgG
Transmission au foetus
Primo-infection (séronég) 2,3% → transmission 55%
Réactivation 2,6% → transmission 2,2%
Voie hématogène ou cervico-vaginale
Risques fœtaux
Anomalies cérébrales +++ (µcéphalie, calcifications, ventriculomégalie, retard P-M)
RCIU, oligoamnios, anasarque FP, HSM, lésions dig + anémie, thrombopénie
Troubles de l’audition +++
Infections T1, début T2 (plus sévère si < 24 sem)
Risque nné symptomatique
Amniocentèse (6 sem après, > 21 sem)
+ : US
Si trop + : IMG
Si - : IRM 30 sem, suivi 1x/mois
Isolation virale PCR et culture sur fibroblastes
US = signe d’appel : (pas de dépistage systématique)
(bon pronostic si signe isolé et transitoire)
Calcifications placentaires
RCIU, oligohydramnios
Hydrops (mauvais pronostic)
Intestins hyperéchogènes
Hydrocéphalie, µcéphalie
Ventriculomégalie
Dilatation V3
Hyperéchogénicité épendymaire
Facteurs pronostiques
Taille de la tête
Croissance
Foie et rate
hydrops
Suivi fœtus/bébé : 3 ans