Philosophe :

Auteur Alain
ALAIN (Émile Chartier)
(1868-1951)

Il est associé au mouvement de la philosophie

française appelé "spiritualisme", qui met l'accent
sur la liberté de l'esprit et la valeur de la raison.
Alain était également un défenseur de la
démocratie et de la justice sociale. Il a été
influencé par les idées de Descartes, de Spinoza et de Kant. Il a écrit de
nombreux essais philosophiques, ainsi que des articles pour des
journaux et des revues. Il est également connu pour ses cours de
philosophie, qu'il a donnés dans plusieurs lycées en France.

Siecle XIXe – XXe siècle

Propos • 1906 -1935

OEuvres Système des beaux-arts • 1920
Principales Mars ou La Guerre jugée • 1921
Les Idées et les âges • 1927
Idées • 1932

Alain a été l'élève du philosophe Jules Lagneau dont le spiritualisme

était pénétré de spinozisme, et son influence l'a conduit à envisager la
Histoire
philosophie comme une entreprise de libération, par la maîtrise de
- Idees l'esprit sur les désordres de la passion et de l'imagination.

Rationaliste convaincu, il accorde une importance capitale au jugement

qui libère des apparences subjectives et de la sensation. Son
questionnement se centre sur le monde, sur notre relation au monde. De
ce point de vue, Alain a toujours considéré le monde comme la vérité
de nos pensées.

Si "penser réellement est penser le réel", nul n'y réussira qu'en le

réduisant à son mécanisme strict, en vidant les choses de toute qualité,
de toute intériorité, car cela aussi est de l'occulte. Le monde objectif
devient alors un ensemble de relations nécessaires conçues par
l'entendement. Alain partage ainsi le scientisme de son époque.

L'importance qu'il accorde à la raison passe par la soumission du corps

(dont l'art témoigne bien en exprimant dans sa forme l'émotion
disciplinée). Alain affirme donc qu'il faut éradiquer toutes les inerties
qui peuvent si l'on n'y fait pas attention emprunter le masque de la
 pensée, ce qui le conduit à accentuer, parallèlement au jugement,
l'importance de la volonté.

Sa critique de l'inconscient freudien qui n'est pour lui que « pensée » du

corps (donc absence de pensée) est restée célèbre. Ainsi, pour Alain, le
désir, tant vanté par la psychanalyse, n'est qu’« un tout petit personnage
Alain, comme Sartre qui rejette également l'inconscient, représente à
cet égard la tradition intellectualiste et réflexive français, profondément
marquée par Descartes.

Volontariste, Alain est resté toute sa vie extrêmement méfiant vis-à-vis

du pouvoir politique anonyme et devant toutes les formes de
soumission à la réalité collective qui ne refléteraient que la nécessité.
Sa conception de la démocratie qui se traduit par son engagement dans
le radicalisme en fait un défenseur acharné de la responsabilité
individuelle et des prérogatives de l'individu.

Citations • « Penser, c'est dire non. »

Alain, « L'homme devant l'apparence », Propos sur les pouvoirs, ou
Propos sur la religion, LXIV, 1924
Interprétation : Ici, Alain rappelle l'obligation de ne pas céder aux opinions
couramment admises sans prendre le temps de la réflexion. "Dire non", c'est
insister sur les exigences de la raison qui ne doit jamais s'incliner devant les
puissances d'asservissement.

• « L'inconscient est une méprise sur le Moi,

c'est une idolâtrie du corps. »
Alain, Éléments de philosophie, 1940

Interprétation : Cette citation est une critique par Alain de l'inconscient

freudien : pour lui, l'inconscient se réduit au corps et à son fonctionnement
habituel.

La liberté : Alain a accordé une grande importance à la liberté individuelle et

à la responsabilité personnelle. Pour lui, la liberté est la condition nécessaire
Themes de l'épanouissement de l'individu et de la société.
La raison : Alain a défendu l'idée que la raison est la faculté qui permet à
l'homme de distinguer le vrai du faux et le bien du mal. Il a insisté sur
l'importance de l'éducation pour développer la capacité de raisonnement
critique.
La politique : Alain a été un critique virulent de la politique de son temps, en
particulier de la montée du nationalisme et du totalitarisme. Il a défendu
l'idée d'une société fondée sur la justice, la tolérance et la solidarité.
La morale : Alain a développé une éthique de la responsabilité personnelle,
fondée sur le respect de soi et des autres. Il a insisté sur l'importance de la
sincérité, de la générosité et de la bienveillance dans les relations humaines.
L'art : Alain a également réfléchi à la question de l'art et de la beauté. Pour
lui, l'art est une expression de la liberté et de la créativité humaines, qui
permet de transcender les contingences de l'existence. Il a défendu l'idée
que l'art doit être accessible à tous et qu'il doit contribuer à
l'épanouissement de l'individu et de la société.