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● Époque avec moins de richesse matériel (argent) mais plus de biens échangeables.
● On ne lutte pas contre la pauvreté car elle a un rôle, il y a un devoir de charité.
● Argent et travail ont des valeurs négatives, plutôt être un bon chrétien
● Pauvres = oppos. aux forts vieux, malades, veufs, orphelins, prisonniers, étrangers…
● Aide aux pauvres = Eglise en première ligne, lieu d’accueil
Conception de la pauvreté :
Manques matériels mais surtout immatériels :
● On groupait sous le terme de "pauvres" tous ceux qui, par opposition aux "forts", n'avaient ni
vaillance physique ni influence sociale, étaient juridiquement désavantagés et dans
l'incapacité de se défendre avec une arme : vieillards/malades/invalides/
veuves/orphelins/prisonniers/étrangers/pèlerins [DHS]
● Aussi des nobles et bourgeois n'ayant pas les moyens de mener une existence conforme à
leur rang
L’aumône :
● N’a pas pour but d’aider le pauvre mais le salut du riche => pas question que la pauvre sorte
de la pauvreté (Dieu l’a voulu ainsi et il est utile ainsi – justifie aussi la condamnation du vol)
« Dieu aurait pu faire tous les hommes riches, mais il voulut qu’il y ait des pauvres en ce
monde, afin que les riches aient une occasion de racheter leurs péchés » (Vie de saint Éloi)
● Au départ, l’aumône n’est pas individuelle : l’Église collecte des dons (aumônes, indulgences)
et en redistribue une partie (aide aux pauvres, hospices). Elle acquiert ainsi une puissance
économique considérable
● Plus tard, l’aumône sera mise en scène pour avoir des témoins (de la générosité et donc de la
richesse du riche) => directe + espace public
A la fin du moyen-âge :
Transformations sociales importantes :
● Revalorisation de la richesse et du travail (réforme), place des femmes, persécution des juifs,
etc. => touche la conception de la pauvreté
● La vision de la pauvreté change, trop de pauvres, ils ne peuvent pas aider tout le monde.
● On distingue désormais entre ‘bons pauvres’ (dignes d’être aidés) et ‘mauvais pauvres’ (à qui
l’assistance sera refusée, et qui seront chassés) → vagabonds et gueux
○ Pauvre considéré comme responsable de sa situation est exclu de l’assistance
○ Pauvre tombé dans le besoin sans faute de sa part, à condition d’une conduite
honorable et un domicile stable
● Les gueux (bandes de mendiants qui sillonnent le pays et se concentrent dans les villes,
perçues comme contre-société dangereuse et des escrocs)
● Lutte contre les pauvres et travail obligatoire
● Lutte contre les pauvres au lieu de faire la lutte contre la pauvreté. Mise en place de travail
obligatoire, interdiction de mariage si pas suffisamment d’argent.
● En Suisse, les mendiants étrangers sont renvoyés, conditions d’accès à la bourgeoisie durcies,
interdiction du mariage aux pauvres pour éviter qu’il n’y ait plus de pauvre
Ces figures sont en partie construites pour légitimer la restriction de l’aide et la mise au travail forcée
● Apparaissent régulièrement quand la communauté considère que la charge d’aide devient
excessive ou refuse d’aider certains pauvres « non méritants »
Le paupérisme :
Nouvelle forme de pauvreté de masse, liée au monde ouvrier et à la société industrielle
● Misère des ouvriers mal payés et soumis à des conditions de vie et de travail mettant leur vie
en danger
● Misère encore plus grande des surnuméraires des campagnes qui fuient la pauvreté
historique des campagnes (aggravée par la croissance démographique) et s’entassent dans les
faubourgs des villes sans trouver le travail espéré
En Suisse
Disettes dues au climat et surtout au manque d'emplois dans les campagnes
● En particulier : 1816-1817 et 1846-1847
● 10 à 20% de la population assistée
Débat public animé sur les origines du paupérisme et les moyens de le combattre
● Alimenté par les mutuelles et les œuvres d’entraide qui se développent
● Société suisse d'utilité publique (SSUP, 1810)
Rôle déterminant de ces œuvres privées
● Les masculines : débat, conception, financement
● Les féminines : bénévolat de terrain (tâches concrètes)
Essor industriel et émigration font baisser le chômage et augmenter les salaires réels
● En Suisse, forte hausse de l’emploi dès 1850 avec les grands chantiers ferroviaires, la
construction (logements, infrastructures urbaines, etc.) et l’industrie manufacturière
● Hausse de l’emploi avec les grands chantiers ferroviaires, la construction…
● Grand tournant en Suisse, révolution avec création de la Confédération 1848 → Acteur
supérieur, définit un socle de protection minimal et intervient sur conditions-cadres
En suisse
Constitution de 1848 :
● La Confédération change de statut et s’impose comme un acteur supérieur
● Elle définit un socle de protection minimale
● Loi sur les fabriques (1877)
● Article constitutionnel sur l'assurance maladie et accidents (1890, loi en 1912) et Caisse
nationale suisse d'assurance en cas d'accidents CNA (SUVA)
● Elle intervient sur les conditions-cadres ; l’assistance reste de la compétence du privé et des
cantons/communes
En Suisse
La crise est moins visible
● L’économie marche mieux qu’ailleurs
● Le chômage est exporté (renvoi des permis saisonniers et B) ou caché (femmes qui
retournent élever les enfants)
Mais les cantons les plus exposés (frontaliers/ industriels) commencent à la sentir
● Les services d’aide sociale ‘sentent’ qu’il se passe quelque chose, le taux franchit la barre des
1%
● TI puis d’autres cantons : avons-nous des pauvres ?
L’EXCLUSION SOCIALE
Globalement aujourd’hui
● Majorité d’usages renvoie à l’idée de groupes ou personnes laissées de côté et qui ne
peuvent plus participer pleinement à la société actuelle, basée sur le travail régulier et
rémunérateur et sur la consommation, ni profiter du progrès qu’elle génère
● Idée d’un état amené à durer (quand on a plongé si bas, il faut du temps pour remonter) mais
pas irréversible
● S’accompagne d’une perte de statut (déclassement social)
PRÉCARITÉ, VULNÉRABILITÉ
La précarité :
Du latin precarius… qui s'obtient par la prière
● Synonyme : incertitude, instabilité
Se répand en France dès la fin des années 1970
● Terme politico-médiatique > sociologique
Difficile à traduire dans d’autres langues / contextes culturels
● GB/US: les mêmes préoccupations s’expriment plutôt sous le vocable de flexibility (l’homme
flexible, R. Sennet)
● DE: société du risque (Risikogesellschaft, U. Beck)
Élargit l’analyse de la pauvreté aux situations ‘à risque de pauvreté’
● Fragilité, vulnérabilités sociales
● S’étend à une partie des classes moyennes
Symbolise la fin d’une époque/vision du monde
● Fin du plein-emploi et des sécurités liées
● Fin de la confiance dans le progrès économique et social (lendemains meilleurs pour
soi/enfants)
● Fin des solidarités historiques => l’individu seul face au risque
Société du risque :
Ulrich Beck (1986), La société du risque
Individualisation comme caractéristique typique du processus de modernisation
● Nouvelles libertés
● Nouveaux risques, individualisés (chômage, divorce – et pauvreté)
Précarité généralisée :
Pierre Bourdieu (1993), La misère du monde et (1998), « La précarité est aujourd’hui partout
● Bourdieu revendique une position politique, dénonçant la précarité comme un « mode de
domination », fondé « sur l’institution d’un état généralisé et permanent d’insécurité visant à
contraindre les travailleurs à la soumission, à l’acceptation de l’exploitation » (1998, p. 99)
La lutte contre la pauvreté émerge au 19ème siècle. Tâche publique d’aider les personnes qui ont
moins de moyens. Émergence de nouvelles réponses à la pauvreté réponses institutionnelles.
3 zones de pauvreté
❖ Grande pauvreté : la survie n’est plus garantie (bio-psycho-sociale) SDF, faim, grande
isolation social…
= pauvreté généralisée car c’est une pauvreté qui touche tous les domaines de conditions de
vie donc ça se rapproche de la grande pauvreté.
❖ Pauvreté ordinaire : la survie n’est plus mise en danger mais la pleine participation sociale
n’est plus possible.
❖ Précarité : niveau de vie un peu supérieur, on couvre l’entier de nos besoins et on est à peu
près intégré mais on n’arrive pas à gérer les imprévus qui arrivent et on peut basculer dans la
pauvreté.
Une personne à l’aide sociale en Suisse est en situation de précarité ou de pauvreté ?
Elle est en situation de pauvreté car quand on va à l’aide sociale, on a encore des choses pour vivre
décemment, mais on a moins que le reste de la population on a donc moins pour les loisirs,
transports… Les personnes à l’aide sociale sont en situation de pauvreté ordinaire car on couvre
l’essentiel des besoins mais pas assez pour avoir une vie totalement intégrée dans la société.
Donc si on est en précarité, on est un peu au-dessus de la pauvreté ordinaire, mais ces gens n’arrivent
pas forcément à gérer un imprévu financier et sont donc plus à risque de tomber dans la pauvreté
ordinaire voire en grande pauvreté.
Chômeur de longue durée ou travailleurs précaires
Facteur de risque d’être en situation de pauvreté, mais ça ne nous dit pas le niveau de vie de la
personne. En fonction des ressources et des autres risques, la personne peut avoir des niveaux de vie
complètement différents (SDF grande pauvreté, aide sociale pauvreté ordinaire ou pas pauvre
grâce au conjoint précarité).
Une personne qui gagnait 12'000.- par mois et qui soudainement ne peut plus travailler et passe à un
salaire de 2'300.- par mois, elle ne devient pas forcément pauvre. Même si son revenu est inférieur au
minimum social, elle n’aura pas forcément l’accès à l’aide sociale car on lui demandera d’abord
d’utiliser sa fortune, de vendre des biens…