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Paradigmes médiévaux
Réception occidentale de la dualité des pouvoirs spirituel et temporel.
Point commun STA et MDP :
(2 sont italiens)
Ils vont ê les 2 récepteurs dans le monde chrétien médiéval d’une grande pensée grecque qui
est celle d’Aristote.
STA : philosophe et + encore théologien.
Ils vont penser le politique sous la pensée politique d’Aristote : traduit en latin et christianisé.
Comment 2 penseurs chrétiens vont être des réceptacles d’une grande pensée grecque, Aristote ?
Aristote va permettre d’interpréter autrement cette distinction entre les 2 fins : le bien commun
politique et le salut qui est spirituel.
L’H est naturellement un être social donc un être politique. L’H est naturellement rationnel : il est
tourné vers l’autre autant qu’il est tourné vers lui-même, donc vers la vie politique= vie commune.
Nous sommes naturellement des êtres de sociabilité.
Pour STA, Aristote est utile car il permet de sortir d’une impasse qui traversait la chrétienté de son
temps entre gouvernement politique et papauté, dans la mesure où il permet de donner au politique
toute son importance. Au nom de la fin spirituelle de l’H, rien ne justifie qu’on vide le politique de sa
substance.
Aristote est le philosophe qu’on redécouvre : le seul à penser que l’H est un animal politique.
Pourtant, il sait que sa fin est l’immortalité de son âme. On peut donc conjuguer les 2. Il trouve une
nouvelle alliance entre le corps et l’âme. Nous sommes corps et âme : la vie politique est corps et
âme.
STA va pouvoir articuler source grecque (Aristote) et source biblique.
La grâce présuppose la nature, accomplit la nature humaine : elle conserve une rationalité,
simplement entachée par le péché.
La nature humaine a aussi pour vocation à se réaliser spirituellement.
Donc aucune distinction entre le corps et l’âme.
La papauté n’a pas trop à s’immiscer dans la vie temporelle, politique : seulement
occasionnellement.
Le vrai souverain pour STA n’est pas celui/ ceux qui gouverne(nt), mais c’est le bien commun lui-
même. Nous recherchons tous collectivement ce bien commun. Et c’est par cela qu’on peut qualifier
un gouvernement de « bon ». Si une autorité politique ne pense pas au bien commun, légitime de la
renverser.
STA est conscient que l’H n’est pas seulement un être de raison mais un animal passionnel.
Il reprend également la vertu de la sagesse, mais la sagesse pratique : qui connaît la réalité concrète
des Hommes, sait les moyens qu’il faut prendre pour tendre vers la fin. C’est la vertu du juste milieu.
Le responsable politique est l’homme d’action : doit disposer d’une clairvoyance suffisamment
grande pour réaliser le juste milieu, pour bien conduire la communauté politique vers sa fin ultime
qui est le bien commun.
La vertu morale est nécessaire à l’H politique : elle constitue sa méthode de gouvernement.
Homme politique : être de moralité exemplaire.
Le concept de justice est central dans la pensée de STA, qui reprend celle d’Aristote. Un ordre juste=
gouvernement juste.
Aristocratie : pas d’unité numérique mais une unité d’ordre par la vertu de prudence, de souci de
justice voulu par les meilleurs, censés représenter le peuple dans sa totalité. C’est un idéal-type.
République : elle correspond à la politeia d’Aristote, c’est-à-dire le gouvernement du + grand nombre
qui représente la multitude. Pas d’unité numérique mais peut y avoir une unité d’ordre.
=>Aristocratie et République ont aussi leurs perversités. Aristocratie peut devenir oligarchie
(gouvernement des riches) et république peut devenir démocratie (gouvernement des populaires).
Mauvais régimes rendent impossible la recherche du bien commun mais également le pacte d’amitié
(la dégénérescence).
Tous ces idéaux types des bons et mauvais gouvernements restent des idéaux types. Dans la réalité,
les choses sont + complexes. Il faut donc faire avec cette réalité et en fonction des pays.
Idéal type, dans la réalité pratique, du régime mixte (sur la forme et sur le fond) : prendre le meilleur
de la monarchie, de l’aristocratie et de la république.
Régime mixte cohérent/ compatible avec la vision théologique : le roi, à l’image de Dieu, gouverne sa
cité. Le roi pour autant n’est pas Dieu et par conséquent n’est pas infaillible : il lui faut donc des
conseillers (aristocratie), des parlements (république).
Les hommes ne peuvent égaler la puissance divine, ils ne peuvent qu’imiter le gouvernement divin.
L’élément théologique est > à l’élément philosophique. Il veut conjuguer la fin temporelle de
l’H avec sa fin spirituelle (fin de l’âme). STA christianise alors la pensée d’Aristote.
MDP va aussi utiliser la source biblique pour justifier son système de pensée.
MDP est un philosophe politique dont la préoccupation va être tout à fait différente : il va
recevoir la pensée d’Aristote mais à des fins exclusivement de philosophie politique. Il ne pas
chercher à faire un compromis comme le fait STA. Il va penser le politique dans une perspective
purement et exclusivement naturelle, avec à l’esprit ce problème de la chrétienté au M-Â c’est-à-dire
le problème du pouvoir spirituel.
Il va partir d’une idée traditionnelle : dans son ouvrage Le défenseur de la paix, pour qu’un ordre de
paix puisse exister dans la chrétienté, il redonner à la communauté politique toute sa plénitude,
toute sa force. Que les hommes vivent en société parce qu’ils sont portés à rechercher le bien
commun. Ce bien commun est facteur de paix, de concorde entre les H à condition que dans les
sociétés chrétiennes, ce soit la communauté politique et son gouvernement qui garantissent l’unité
de la chrétienté (et non pas le pouvoir spirituel).
MDP a une conception assez sociologique pour son époque. La communauté politique est un
organisme constitué pour MDP de 6 parties : les agriculteurs, les artisans, les financiers, les guerriers,
les prêtres (ont la charge du salut des âmes dans la communauté politique. C’est donc une fonction
comme les autres, ce n’est qu’une partie de l’organisme politique. Aucune conséquence en terme de
supériorité de pouvoir.), le gouvernement (avec sa loi coercitive pour tous).
La tâche spirituelle des prêtres fait partie de l’organisme. MDP peut, sur le fondement de la pensée
d’Aristote, penser l’unité de communauté politique. Cette dernière peut être complètement tendue
vers sa fin ultime : bien commun, sans que la fin spirituelle vienne la gêner, la dominer. Conséquence
considérable : l’Eglise n’est plus qu’une institution humaine, elle n’a rien de divin.
Il va pouvoir faire converger la source grecque (Aristote) et la source biblique (Nouveau Testament)
puisque MDP va rappeler que Saint Paul nous enseigne que toute autorité (temporelle) vient de Dieu
et qu’il faut lui obéir. La lecture que MDP fait de ce texte va évidemment dans le sens de sa réception
de la philosophie politique d’Aristote. L’autorité politique est > à toute autorité.
Il va s’appuyer sur un autre texte et dire que jamais le Christ n’a enseigné que le pape disposait d’une
plénitude de pouvoir : il est premier d’entres les apôtres mais il n’a aucune plénitude de pouvoir,
donc aucun pouvoir souverain. Un certain nombre de textes du Nouveau Testament converge avec la
philosophie politique d’Aristote : ces 2 sources se complètent. Aristote a raison d’affirmer que l’être
humain st un homme politique et que sa seule fin est le bien commun. Le Nouveau Testament nous
enseigne que « toute autorité vient de Dieu » : l’Ecriture rejoint la pensée d’Aristote. Seul le pouvoir
politique est véritablement souverain et non pas le pouvoir spirituel. A partir de ce moment est
assuré le grand projet de MDP, à savoir la défense de la paix dans la chrétienté (divisée à cause du
pape qui souhaite avoir une autorité >). La chrétienté est assurée de son autorité spirituelle et
temporelle dès lors que cette unité est garantie par le pouvoir temporel de la communauté politique
(c’est-à-dire l’Empire, le Saint Empire Romain Germanique). L’Eglise et à sa tête le pape n’est pas
reniée mais remise à sa juste place. Elle ne peut plus interférer avec la sphère temporelle.
On voit, vers la fin du M-Â, dans quelles conditions va naître un concept majeur de la philosophie
politique en Occident : celui de souveraineté. Ce concept naît, pas tant de la source grecque via
Aristote, mais dans le droit romain (imperium). Ce terme a été repris dans le droit ecclésiastique pour
défendre le pouvoir des papes : le pape a un imperium. L’idée de souveraineté va être reprise dans la
sphère ecclésiastique même si le mot n’est pas utilisé comme tel. Cette souveraineté apparaît chez
les penseurs politiques laïques, qui vont critiquer le concept de plénitude du pape et reprendre cette
notion. Une communauté politique est véritablement unifiée que si elle est souveraine : le prince qui
gouverne cette communauté politique a une prééminence sur la loi (le prince fait la loi), et ne
dépend pas d’une autorité spirituelle (sinon il ne pourrait pas être souverain).
L’Ecriture biblique va converger avec la philosophie politique grecque d’Aristote et la droit impérial.
Contexte historique : affrontement pouvoir spirituel du pape avec l’autorité temporelle avec
l’Empereur. Va permettre de faire émerger ce concept fondamental qui est la souveraineté.
On ne peut pas penser le politique sans qu’on pense qu’il est souverain. S’il n’est pas souverain, il
n’est pas autonome. La souveraineté va être la condition de la liberté politique.
Il n’y aura pas de citoyens sans qu’il y ait une communauté politique souveraine. C’est un moment
très important. A la fois il y a un ensemble d’héritages du passé et aussi un tournant qu’il va produire
vers l’avenir et qui va engager la philosophie politique moderne (Hobbes, Spinoza).
Il ne faut pas faire de MDP un penseur politique plus moderne qu’il ne l’est. La référence à Aristote a
eu son utilisé mais en même temps, elle va vite trouver ses limites car elle est en même temps
contradictoire avec une autre grande idée qui est celle d’égalité des hommes entre eux. La pensée
politique de MDP reste trop attachée à la référence aristotélicienne pour qu’il y ait égalité.